A l'approche du Synode sur la famille, il nous paraît opportun de mettre en ligne ce texte que notre archevêque, faisant oeuvre de précurseur, publiait dans les Pastoralia de son diocèse en octobre 2011. Il y résumait de façon nuancée la doctrine de l'Eglise sur cette question délicate (source) :
Divorcés remariés, l’Eglise vous aime !
Aider les divorcés remariés
Si l’échec conjugal en général est déjà le lieu de profondes souffrances, le problème des divorcés remariés est peut-être plus délicat encore. En effet, quelles que soient les raisons, parfois si compréhensibles, qui les ont amenés à contracter civilement une nouvelle union, il reste que leur situation contredit objectivement l’indissolubilité de l’alliance voulue par le Christ. Dans le sillage de la miséricorde évangélique, l’Eglise invite cependant ses membres à aider les divorcés remariés, à les entourer de beaucoup de charité afin qu’ils ne se sentent pas séparés de l’Eglise. Dans son Exhortation apostolique sur la famille chrétienne, Jean-Paul II insistait beaucoup sur ce point : « que l’Eglise prie pour eux, qu’elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu’ainsi elle les maintienne dans la foi et l’espérance » (§ 84, 3).
Ils peuvent et doivent participer à la vie de l’Eglise
Comme tous les autres baptisés, les divorcés remariés peuvent donc et même doivent participer à la vie de l’Eglise sous ses divers aspects. Ils ne sont en aucune manière excommuniés ! Ils éviteront cependant de solliciter des tâches qui les mettraient en position délicate de porte-à-faux, comme l’enseignement de la religion, par exemple, ou la direction d’une école catholique.
Le problème le plus délicat reste, bien sûr, celui de la participation au sacrement de l’Eucharistie. L’Eglise demande en effet aux divorcés remariés de participer à la messe, mais de s’abstenir de communier au Corps du Seigneur. La raison de cette attitude est connue. Les divorcés remariés se trouvent en situation objective de rupture avec l’Alliance nouvelle et éternelle proclamée par le sacrement de mariage. Comment pourraient ils, sans contradiction, proclamer en même temps cette même Alliance nouvelle et éternelle dans la réception du Corps eucharistique du Seigneur ?
Adopter un point de vue objectif
Cela semble choquant à première vue. C’est qu’il n’est pas facile, dans la mentalité d’aujourd’hui, d’adopter un point de vue « objectif ». L’Eglise connaît ses enfants. Elle sait très bien que les dispositions subjectives des divorcés remariés peuvent être parfois excellentes, voire plus généreuses que celles de couples réguliers, mais médiocres. Mais qu’arriverait-il si, au nom de ces dispositions subjectives louables, l’Eglise oubliait la contradiction objective entre le remariage après divorce et l’Eucharistie ? Elle rendrait incompréhensible et vain l’enseignement du Christ sur l’indissolubilité du mariage et démobiliserait, voire découragerait les chrétiens qui s’efforcent, au prix de grandes souffrances, de demeurer fidèles à l’alliance conjugale, même après avoir été victimes d’une douloureuse trahison.