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Actualité - Page 609

  • Le confinement : l'occasion d'un retour sur soi fécond spirituellement ?

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    En cette période de Pâques, Eric Vinson, chercheur et enseignant spécialisé sur le fait religieux, la laïcité et la spiritualité, a répondu à vos questions dans un tchat du « Monde ».

    13 avril 2020

    « Quelle vie spirituelle en temps de confinement ? » Lundi de Pâques oblige, notre direct « nos vies confinées » s’est intéressé, lundi 13 mars, à la question de la spiritualité. Le chercheur Eric Vinson, responsable pédagogique d’Emouna, l’amphi des religions, le programme de formation interreligieux et laïc de Sciences Po, a répondu à vos questions.

    Krouspro : Le concept de « Dieu tout-puissant » doit en prendre un coup quand même en ces temps de coronavirus, non ? Et Dieu dans tout ça ? Quel sens les croyants peuvent donner à cette épreuve qui oblige à fermer tous les lieux de culte ?

    La notion de « Dieu », c’est plus une question qu’une réponse, même pour les croyants, en tout cas pour les plus lucides. C’est ce qu’on résume sous le terme de « mystère », mais aussi sous celui de « dogme » – si mal compris, si mal jugé de nos jours, à savoir, « quelque chose » qui dépasse notre intelligence, mais qui de ce fait la stimule et l’interroge toujours, même si elle n’aura jamais le fin mot de l’histoire. Un maître musulman soufi du siècle dernier, l’Africain Tierno Bokar disait ainsi : « Dieu est l’embarras des intelligences humaines ! » Mais c’est aussi pour cela que ces traditions religieuses préconisent de tenter de Le connaître par le cœur, et par la sagesse.

    Dans votre question, il y a aussi le fameux problème théologique de la « théodicée » : comment « justifier » un Dieu, créateur, bon et tout-puissant de l’existence d’un monde imparfait, marqué par le mal, le péché, la souffrance. Diverses réponses ont été proposées à cette énigme au cours des siècles. La plus évidente, en contexte monothéiste, c’est de souligner le poids de la liberté et de la responsabilité humaine dans tous ces maux. N’est-ce pas pour une part notre mode de vie mondialisé (pression sur les écosystèmes, hypermobilité des populations, inégalités, etc.) qui rend possible une telle pandémie ? Beaucoup d’analystes le soulignent actuellement.

    Enfin, le religieux est un phénomène collectif – social, voire politique – par nature. Mais il implique simultanément l’intimité de ceux qui y adhérent. En cela, si le confinement est une épreuve sur le plan des célébrations et rituels collectifs, il peut être un temps fort spirituel, sur le plan de l’ascèse, de la réflexion, de l’examen de conscience, du retour sur soi, du soin apporté aux plus proches, etc. Sans compter tout ce qui se fait actuellement en matière religieuse grâce aux réseaux sociaux, moyens de communication… : prières en ligne, exercices de méditation, etc.

    Eubée : Catholique, jusque-là très pratiquante, j’ai cessé de fréquenter les lieux de l’Eglise depuis deux ans, fatiguée de l’absence d’évolution. Depuis le début du confinement (chemin vers Pâques), les communautés que je fréquentais envoient non plus leurs programmes d’activités mais du contenu spirituel. J’y trouve un vrai ressourcement. En quoi cette période pourrait-elle favoriser un repositionnement des Eglises dans la société ? Une prise de conscience de leur capacité à offrir des ressources spirituelles en sortant des murs des églises ?

    Compte tenu de l’ampleur de l’événement que nous traversons, il n’est pas impossible qu’il se traduise par des évolutions religieuses et spirituelles, tant dans le cadre des institutions religieuses traditionnelles, que dans la société globale. C’est tout notre mode de vie, notre organisation, nos priorités entre l’individuel et le collectif qui sont actuellement remis en question.

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  • Le cardinal Sarah revient sur le célibat, le synode amazonien, l'Allemagne...

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Célibat, Amazonie, Allemagne.  Le retour du cardinal Sarah

    Le matin du dimanche de Pâques et le matin du lundi de Pâques, la revue française « Valeurs actuelles » a mis en ligne en deux parties un long entretien du cardinal Robert Sarah retranscrit par Charlotte d’Ornellas :

    > “Là où règne la confusion, Dieu ne peut habiter!”: le cardinal Sarah appelle à l’unité de l’Eglise

    > Cardinal Sarah: “Cette épidémie disperse la fumée de l’illusion”

    Dans la première partie de l’interview, le cardinal Sarah revient sur le livre qu’il a écrit et publié avec le pape émérite Benoit XVI intitulé « Des profondeurs de nos cœurs », qui défend vigoureusement le célibat du clergé.

    Le cardinal dénonce l’instrumentalisation des invectives contre le livre et ses deux auteurs.  Il répète que sa publication, en janvier dernier, a été faite « dans un esprit de profonde obéissance filiale au Saint-Père ».  Et il souhaite qu’on discute enfin de ce dont parle vraiment le livre et que le Pape François en personne a montré partager quand il a dit – en faisant écho à Paul VI – que « je préfère donner ma vie que de changer la loi du célibat ».

    Mais dans cet entretien, le cardinal Sarah parle également d’autres sujets : du synode sur l’Amazonie, du synode d’Allemagne, des divisions au sein de l’Église, des abus sexuels, ainsi que la « crise de civilisation « mise au jour par la pandémie du coronavirus.

    Voici donc un bref extrait de son entretien sur les points qui concernent le plus la vie de l’Église.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    Le livre sur le célibat

    Avec Benoît XVI nous avions voulu ouvrir un débat de fond, une réflexion sereine, objective et théologique sur le sacerdoce et le célibat, en nous appuyant sur la révélation et les données historiques. […] J’ai lu beaucoup d’invectives et d’injures mais très peu de réflexion théologique et pastorale et surtout très peu de comportements chrétiens.

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  • Bruxelles : une nouvelle pétition de paroissiens contre une décision de l'évêché

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    Décidément, on ne peut pas dire que la gestion pastorale de "l'Eglise qui est à Bruxelles" fasse l'unanimité. Après La Cambre et le départ programmé - et contesté - des deux prémontrés qui y résident, c'est à présent le déplacement du Père Tam Nguyen de l’Unité pastorale de Stockel-au-Bois qui suscite le débat. Au vu de tout cela, on peut se demander si l'ordinaire de la capitale est vraiment à l'écoute des paroissiens : 

    Encore une paroisse en danger : NON au déplacement de prêtres sans plan pastoral établi

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    Les paroissiens de Saint-Paul, Saint-Alix et Stockel (U.P. Stockel-au-Bois) ont appris avec stupéfaction la décision du Vicariat de Bruxelles de déplacer le Père Tam de Saint-Paul à Uccle dès le 1er septembre 2020.

    Une décision qui détruit ce qui est vivant

    Cette décision vient casser une dynamique pastorale remarquablement initiée par le Père Tam à Saint-Paul et qui a encore besoin de temps pour s’enraciner. Le Père Tam a en effet réussi à faire revenir à l’église une communauté toujours plus nombreuse (familles, couples, jeunes ménages avec enfants, veufs, célibataires, isolés, personnes âgées), heureuse de se retrouver lors des célébrations eucharistiques de la semaine et du week-end. Des laïcs de plus en plus nombreux se sont engagés dans la vie de la paroisse (catéchèse, préparation au mariage, accompagnement des familles en deuil, équipe solidarité, messe des jeunes, …). Cet élan pastoral a permis une dynamique sociétale qui dépasse le cercle des croyants.

    Une décision brutale et sans concertation

    Sans considération pour les centaines de paroissiens qu’il est venu rencontrer le 5 novembre dernier, Mgr Kockerols a demandé au Père Tam de quitter l’Unité pastorale de Stockel-au-Bois. Cette décision, annoncée à la veille du confinement, a été prise sans concertation, sans explication et dans la plus grande confidentialité, mettant chacun devant le fait accompli. Et les diverses demandes d’audience de paroissiens aux autorités hiérarchiques se sont toutes heurtées à une fin de non-recevoir. En tant que fidèles laïcs, « protagonistes de l’Eglise et du monde » selon les mots du Pape François, nous sommes profondément heurtés tant par la décision que par la méthode employée. Nous ne pouvons accepter une Eglise sourde aux préoccupations de ses fidèles !

    Une décision qui ne construit rien

    Le Père Tam est appelé à combler un vide à Uccle, a priori sans préparation, ni anticipation. Aucune alternative ni plan ne sont prévus pour Saint-Paul qui se retrouve église sans pasteur. Ni pour les 500 jeunes des unités scoutes et guides qui se retrouvent sans aumônier. A terme, c’est la disparition pure et simple de Saint-Paul qui se joue. On ne solutionne pas un problème en en créant un autre !

    Une communauté paroissiale est avant tout une communauté humaine et son rôle sociétal est essentiel. L’Eglise ne se gère pas comme une entreprise. D’étape en étape, nous assistons à la désertification spirituelle de Bruxelles. Où s’arrêtera-t-on ?

    Nous demandons une Eglise proche de ses fidèles et de ses pasteurs, qui soutient ce qui porte du fruit. Nous demandons au Vicariat de reconsidérer sa décision, sans précipitation, dans la concertation avec les fidèles, autour d’un plan pastoral construit et étayé.

    La pétition se trouve ici

  • Le Cardinal De Kesel remplacé temporairement pour raisons de santé

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    Nous prierons pour le rétablissement du primat de Belgique.

    Communiqué de la

    Le Cardinal De Kesel remplacé temporairement pour raisons de santé

    Le Cardinal Jozef De Kesel est remplacé temporairement à la tête de l’Archidiocèse de Malines-Bruxelles et comme Président de la Conférence des Évêques de Belgique pour des raisons de santé

    Le Cardinal Jozef De Kesel souffre actuellement de problèmes de santé. Il ne s’agit pas d’une infection au coronavirus. Suite au traitement médical proposé et qui vient d’être entrepris, le Cardinal ne sera pas en mesure de poursuivre l’exercice de ses fonctions pendant quelques semaines.

    Pour cette raison il sera remplacé comme Président de la Conférence des Évêques de Belgique ainsi qu’à la tête de l’Archidiocèse de Malines-Bruxelles pour la durée de son traitement.

    La Conférence des Évêques est temporairement dirigée par le Conseil permanent de la Conférence composé de Mgr Guy Harpigny (Évêque de Tournai), de Mgr Johan Bonny (Évêque d’Anvers) et du Secrétaire général Mgr Herman Cosijns.

    La direction de l’Archidiocèse de Malines-Bruxelles est temporairement confiée aux trois Évêques auxiliaires, Monseigneurs Jean-Luc Hudsyn (vicariat du Brabant wallon), Jean Kockerols (vicariat de Bruxelles) et Koen Vanhoutte (vicariat du Brabant flamand & Malines) ainsi qu’au Vicaire général, le Chanoine Etienne Van Billoen.

    Le Cardinal De Kesel a débuté son traitement médical avec confiance.

    Mgr Herman Cosijns, Secrétaire général de la Conférence épiscopale de Belgique
    Chanoine Etienne Van Billoen, Vicaire général de l’Archidiocèse Malines-Bruxelles

    SIPI – Bruxelles, 14 avril 2020

  • "Nous ne reverrons jamais le monde que nous avons quitté il y a un mois"

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    De  sur mediapart.fr :

    Stéphane Audoin-Rouzeau: «Nous ne reverrons jamais le monde que nous avons quitté il y a un mois»

     

    Stéphane Audoin-Rouzeau, historien de la guerre de 1914-1918, juge que nous sommes entrés dans un « temps de guerre » et un moment de rupture anthropologique.

    Stéphane Audoin-Rouzeau est directeur d’études à l’EHESS et président du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne. Il a publié de nombreux ouvrages consacrés à la Première Guerre mondiale et à l’anthropologie historique du combat et de la violence de guerre. Nous l’avions reçu pour son dernier livre, Une initiation - Rwanda (1994-2016), publié aux Éditions du Seuil.

    Quel regard porte l’historien de la Grande Guerre que vous êtes sur la situation présente ?

    Stéphane Audoin-Rouzeau : J’ai le sentiment de me trouver plongé, soudainement et concrètement, dans mes objets d’étude ; de vivre, sur un mode évidemment très mineur, quelque chose de ce qu’a été la Grande Guerre – pour les civils naturellement, pas pour les combattants –, cette référence si présente aujourd’hui. La phrase la plus frappante d’Emmanuel Macron, lors de son second discours à Mulhouse, a été celle qui a été la moins relevée : « Ils ont des droits sur nous », pour parler des soignants. C’est le verbatim d’une phrase de Clemenceau pour parler des combattants français à la sortie de la guerre. La référence à la Grande Guerre est explicite, d’autant plus quand on sait que l’ancien directeur de la mission du Centenaire, Joseph Zimet, a rejoint l’équipe de communication de l’Élysée. De même, pour le « nous tiendrons ». « Tenir », c’est un mot de la Grande Guerre, il fallait que les civils « tiennent », que le front « tienne », il fallait « tenir » un quart d’heure de plus que l’adversaire…

    Ce référent 14-18 est pour moi fascinant. Comme historien, je ne peux pas approuver cette rhétorique parce que pour qu’il y ait guerre, il faut qu’il y ait combat et morts violentes, à moins de diluer totalement la notion. Mais ce qui me frappe comme historien de la guerre, c’est qu’on est en effet dans un temps de guerre. D’habitude, on ne fait guère attention au temps, alors que c’est une variable extrêmement importante de nos expériences sociales. Le week-end d’avant le confinement, avec la perception croissante de la gravité de la situation, le temps s’est comme épaissi et on ne s’est plus focalisé que sur un seul sujet, qui a balayé tous les autres. De même, entre le 31 juillet et le 1er août 1914, le temps a changé. Ce qui était inconcevable la veille est devenu possible le lendemain.

    Le propre du temps de guerre est aussi que ce temps devient infini. On ne sait pas quand cela va se terminer. On espère simplement – c’est vrai aujourd’hui comme pendant la Grande Guerre ou l’Occupation – que ce sera fini « bientôt ». Pour Noël 1914, après l’offensive de printemps de 1917, etc. C’est par une addition de courts termes qu’on entre en fait dans le long terme de la guerre. Si on nous avait dit, au début du confinement, que ce serait pour deux mois ou davantage, cela n’aurait pas été accepté de la même façon. Mais on nous a dit, comme pour la guerre, que c’était seulement un mauvais moment à passer. Pour la Grande Guerre, il me paraît évident que si l’on avait annoncé dès le départ aux acteurs sociaux que cela durerait quatre ans et demi et qu’il y aurait 1,4 million de morts, ils n’auraient pas agi de la même façon. Après la contraction du temps initiale, on est entré dans ce temps indéfini qui nous a fait passer dans une temporalité « autre », sans savoir quand elle trouvera son terme.

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  • Les peuples des Amériques consacrés à Notre-Dame de Guadalupe

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    Our Lady of Guadalupe | Poster prints, Catholic art, Blessed ...

    De Vatican News :

    Coronavirus: les peuples des Amériques consacrés à Notre-Dame de Guadalupe

    En ce dimanche 12 avril 2020, solennité de la Résurrection du Seigneur, les peuples des Amériques et des Caraïbes ont été consacrés à leur sainte patronne, Notre-Dame de Guadalupe, depuis la basilique nationale de Mexico.

    «Aujourd’hui, nous nous sentons de nouveau petits et fragiles face à la maladie et à la douleur, et nous te demandons de protéger tous les hommes, surtout les plus vulnérables de tes enfants : les personnes âgées, les enfants, les malades, les indigènes, les migrants». En ce jour de consécration des peuples d’Amériques et des Caraïbes à Notre-Dame de Guadalupe, Mgr Miguel Cabreros Vidarte, président du CELAM (Conseil épiscopal latino-américain) a rappelé l’ardente dévotion démontrée depuis des siècles par les Américains envers leur sainte patronne, surtout en temps d’épreuves, et l’a priée pour la fin de l’actuelle pandémie.

    Des dizaines de milliers de fidèles devant leurs écrans

    Mgr Cabreros Vidarte a remercié les évêques mexicains d’avoir adhéré à l’initiative du CELAM et d'avoir organisé cet acte de consécration qui s’est déroulé après la messe célébrée ce dimanche par le primat du Mexique, le cardinal Carlos Aguiar Retes. Les évêques d’Amérique latine, des Caraïbes, des États-Unis, du Canada et des Philippines ont pris part à la célébration grâce à sa retransmission en direct à la radio, à la télévision et sur les réseaux sociaux. Plus de 40 000 personnes ont également pu prier et suivre la messe ensemble, via facebook.

    L’Amérique latine compte plus de 60 000 cas de contagion au Covid-19 et recense plus de 2 500 décès. Le Brésil figure en tête des pays les plus touchés, parmi lesquels figurent l’Équateur, le Chili et le Pérou. Rappelons que les États-Unis sont à l’heure actuelle, le nouvel épicentre de la pandémie avec ce terrible bilan : plus de 22 000 morts pour environ 550 000 cas déclarés.

    Lire aussi : http://www.fides.org/fr/news/67734-AMERIQUE_Supplique_a_Notre_Dame_de_Guadalupe_pour_la_sante_et_la_fin_de_la_pandemie

  • Comment un migrant albanais athée est devenu évêque

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    De Vatican News :

    Mgr Arjan Dodaj célèbre la messe à Tirana, capitale de l'Albanie

    Mgr Arjan Dodaj célèbre la messe à Tirana, capitale de l'Albanie

    Le migrant albanais athée devenu évêque: le parcours d’Arjan Dodaj

    Voici l'histoire de Don Arjan Dodaj. Né dans une famille athée d'Albanie, il quitte son pays et traverse la mer Adriatique de nuit en 1993 pour travailler en Italie. Ouvrier soudeur, il y découvre la foi de sa grand-mère. Il est ordonné prêtre en 1997, avant de retourner dans son pays il y a trois ans. Il y a quelques jours, le Pape l'a nommé évêque auxiliaire de Tirana.
     

    Andrea Tornielli - Cité du Vatican

    Lorsqu’il décroche le téléphone à Tirana, on perçoit immédiatement dans sa voix la surprise de ce qu’il vient de lui être annoncé. Il vient d’être nommé évêque auxiliaire de Tirana. Son histoire est une de celles, petites ou grandes, fleurissent dans la vie quotidienne de l'Église.

    Né à Laç-Kurbin sur la côte albanaise il y a 43 ans, Arjan Dodaj est arrivé clandestinement en Italie après avoir traversé la mer Adriatique en bateau, comme bon nombre de ses compatriotes de l’époque. Il a fui son pays à l'âge de seize ans par une nuit chaude et étoilée de septembre 1993, à la recherche d'un avenir meilleur et d'un moyen d'aider sa famille. En Italie, il travaillait plus de dix heures par jour comme soudeur et jardinier, avant de rencontrer une communauté qui lui a permis de se sentir chez lui. Il a découvert la foi chrétienne dont restait une trace dans son ADN grâce aux chants que lui chuchotait sa grand-mère.

    Dix ans plus tard, il a été ordonné prêtre par saint Jean-Paul II au sein de la Fraternité sacerdotale des Fils de la Croix. En 2017, il effectue son retour en Albanie comme prêtre Fidei Donum, et le 9 avril 2020, le Pape François le nomme évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Tirana-Durazzo.

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  • Éloge du prosélytisme

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    Denis-Jean-Pierre-Twitter.jpgPratiquer le « prosélytisme » ou un comportement  «apologétique» est mal vu par ceux qui «donnent le la» dans l’Eglise d’aujourd’hui : le pape actuel ne manque pas une occasion de proscrire ces vocables, à la surprise des chrétiens plus classiques que lui. Avec les mêmes mots, parlons-nous tous en effet de la même chose ? Jean-Pierre Denis, directeur du magazine « La Vie » clarifie le débat dans le mensuel  « La Nef » (n° 303, mai 18):

    « Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus ? La réponse est simple : en oubliant la question. Pour mieux se concentrer sur l’attestation.

    Le jardin de Pâques. C’est le matin. Mais nous sommes tristes, accablés par la mort. Notre monde n’est plus chrétien, avons-nous appris. C’est bien ennuyeux. Quelqu’un pourtant a roulé la pierre, plié le linceul. « Femme, pourquoi pleures-tu ? – On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis ! » (Jn 20, 13). Pour nous occuper, depuis que le rideau du Temple s’est déchiré, nous avons débattu des termes, trouvé des concepts. Ou pire : conçu des plans. Mission, apostolat, évangélisation, nouvelle évangélisation, ré-évangélisation, témoignage, première annonce, seconde annonce, renouveau, renaissance, résistance à la déchristianisation, réveil, pari bénédictin, ou même enfouissement, sécularisation, relativisme, ou même identité, héritage, racines… Et pourquoi pas pôle missionnaire, plan pastoral, voire clause de sauvegarde ou liquidation créative ?

    Peut-être sommes-nous restés chez nous à pleurer et à regretter la pêche miraculeuse, la multiplication des pains, le mont Thabor. Non, sans doute avons-nous échangé des concepts, refait le match, disséqué le cadavre. Ou nous avons enfoui le trésor. Nous avons entassé des « si seulement » jusqu’à mourir de regret. Comme dans la chanson de Bigflo et Oli, « Dommage » : « Ah il aurait dû y aller, il aurait dû le faire / Crois-moi / On a tous dit : Ah c’est dommage, ah c’est dommage, c’est p’t’être la dernière fois. » Choisissez le mot qui vous convient, la nuance qui vous rassure, l’expression qui vous semble la plus juste. Mais c’est beaucoup plus radical que tous les plans sur la comète, tous les tant pis, tous les flash back aussi. Il y a un jeune homme en blanc, un ange, un jardinier. Il nous parle quand tout est perdu : « Allez dire à ses disciples, et notamment à Pierre, qu’il vous précède en Galilée » (Mc 16, 7). Elles entrèrent dans le tombeau, mais ne trouvèrent pas le corps. « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (Lc 24, 5).

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  • Comment la Hongrie parvient à enrayer son déclin démographique

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    9 avril 2020

    Politiques familiales — hausse des naissances de 9 % en Hongrie, nombre des mariages double

    Le déclin de la population de la Hongrie a ralenti de 47 % en janvier 2020, après 9,4 % de naissances supplémentaires et 17 % de décès en moins par rapport à la même période l’an dernier, a déclaré vendredi le Bureau central des statistiques (KSH).

    L’indice de fécondité hongrois de 1,6 enfant/femme est désormais le même que celui du Québec, sans aucune politique migratoire.

    Le nombre de mariages a presque doublé, avec 2863 couples mariés, par rapport à la même période l’an dernier, et le nombre le plus élevé de janvier depuis 1982.

    Au premier mois de l’année, 8 067 enfants sont nés, soit 694 de plus qu’à la même période l’an dernier, tandis que 11 553 personnes sont décédées, 2 356 de moins qu’en janvier 2019. Le communiqué expliquait qu’en janvier, 8 067 enfants étaient nés, ce qui représente de manière significative, 694 nouveau-nés de plus qu’au premier mois de 2019, la valeur la plus élevée de janvier depuis 2009. À titre de comparaison, il est né 6 850 enfants au Québec en janvier 2020. La population du Québec était estimée à 8 485 millions en juillet 2019 alors que celle de la Hongrie était de 9 773 millions au 1er janvier 2019.

    La valeur mensuelle estimée de l’indice synthétique de fécondité par femme était de 1,60 contre 1,44 pour la même période de l’année précédente.

    Le taux de déclin naturel de la population est tombé à 0,42 % contre 0,79 % en janvier 2019, a indiqué le KSH.

    Pour relancer la natalité, le Premier ministre hongrois avait décidé d’attribuer en 2019 une aide de 30 500 euros (44 500 $ canadiens) à chaque couple qui se mariait avant le 41e anniversaire de la femme.

    Se dirige-t-on vers un pic de natalité hongrois ? Selon l’agence de presse britannique Reuters à la fin 2019, le nouveau programme nataliste du gouvernement hongrois semblait avoir donné un nouvel élan au nombre de mariages dans le pays en 2019. Il était cependant alors trop tôt pour dire si les bébés suivront.

    Fin juillet 2019, pour éviter le déclin démographique qui mine son pays, le Premier ministre Viktor Orban avait annoncé un certain nombre d’avantages fiscaux pour favoriser les familles. Ainsi, depuis le milieu de l’été, un nouveau système offre aux couples qui se marient avant le 41e anniversaire de l’épouse des prêts subventionnés, pouvant atteindre 10 millions de forints, soit 30 500 euros. Un tiers de cette dette sera annulée si le couple a deux enfants et la totalité s’ils en ont trois. Selon le bureau central des statistiques (KSH), le nombre de personnes mariées avait ainsi déjà augmenté de 20 % au cours des neuf premiers mois de 2019. Le nombre de mariages enregistrés est le plus élevé depuis 1990. Pour le seul mois de septembre 2019, la Hongrie avait enregistré 29 % de mariage de plus que l’année précédente sur la même période.

    Cette mesure s’inscrit dans la droite ligne de la politique anti-immigration de Viktor Orban, qui souhaite ainsi s’afficher en champion du redressement démographique d’un pays menacé par le vieillissement, et éviter un « grand remplacement ».

    Pour stimuler sa population vieillissante, la Hongrie avait lancé en janvier 2020 un nouveau « programme national pour la reproduction » visant à « soutenir financièrement les couples qui n’arrivent pas à avoir d’enfants », 150 000 dans le pays. Le gouvernement souhaitait stimuler le système de fécondation in vitro (FIV) et lutter contre l’infertilité.

    À partir de juillet 2020, un régime de gratuité pour les FIV sera mis en place : les 30 % des 3300 euros restant à la charge des familles en traitement de PMA seront remboursés par la sécurité sociale. Par ailleurs, l’État prit le contrôle et assura pendant 3 ans la gestion d’un certain nombre de cliniques privées qui s’occupent de fécondation in vitro. L’objectif étant de limiter rapidement les délais d’attente.

    Ces mesures s’inscrivent dans une politique plus large visant à stimuler la natalité. En juillet dernier, un certain nombre d’avantages fiscaux ont été annoncés pour favoriser les familles.

  • Epidémie et droit canonique : un survol instructif

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    De Cyrille Dounot sur le site de l'Homme Nouveau :

    Le droit canonique en temps d’épidémie

    13 avril 2020

    Le droit canonique en temps d’épidémie

    Cyrille Dounot est professeur d’histoire du droit (Clermont-Ferrand) et avocat ecclésiastique près l’officialité de Lyon. Il livre ici une remarquable analyse de l'évolution du droit canonique à l'occasion de différentes épidémies qui se sont produites dans l'Histoire. Une étude très éclairante pour notre situation.

    L’épidémie actuelle contraint les ordres juridiques nationaux à de substantielles modifications, notamment dans notre pays, par la suspension de plusieurs libertés publiques et l’instauration d’un « état d’urgence sanitaire » (interdiction des célébrations religieuses, prix maximums fixés par décret, possibilités de réquisitions, confinement obligatoire, etc.). L’ordre juridique canonique est aussi directement impliqué, dans ses dimensions locale (prescriptions diocésaines) et universelle (lois ecclésiastiques). Pour preuve, les trois récents décrets de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements qui aménagent certaines règles liturgiques face à « l’évolution rapide de la pandémie de Covid-19 ». Ces décrets, rendus suite aux diverses sollicitations émanant d’évêques du monde entier, rappellent quelques éléments doctrinaux comme l’impossibilité de transférer la fête de Pâques, la nécessité de célébrer la messe même en l’absence de fidèles ou encore l’importance de la prière. En outre, ils apportent quelques dérogations aux règles liturgiques en vigueur « dans les pays touchés par la maladie » et pour la seule année 2020.

  • Pâques : la parole forte de Mgr Aupetit

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    De Paris.Catholique.fr :

    Homélie de Mgr Michel Aupetit - Vigile pascale à St Germain l’Auxerrois (Paris 1er) (à huis-clos)

    Samedi 11 avril 2020

    – Solennité de la Résurrection du Seigneur – Vigile pascale – Année A

    - 7 lectures de la Vigile ; Rm 6, 3b-11 ; Mt 28, 1-10

    Une pierre roulée, un tombeau vide ? C’est tout ? Ah non, c’est un peu court jeune homme, on espère bien d’autres choses en somme. Il nous faut du concret, du palpable, du démontrable. Depuis toujours il nous faut des certitudes, des réponses certaines. Et nous avons l’impression que le Seigneur ne nous laisse qu’avec des questions. Où est-il ce corps ? Comment peut-on le rencontrer ce Jésus ressuscité ? Comment le saisir ? Car nous avons besoin de saisir les choses pour être sûr qu’elles existent. Le Seigneur ne nous a laissé comme signe objectif de sa présence que ce morceau de pain sur lequel il a dit « Ceci est mon corps ». Mais nous voudrions pouvoir le vérifier, le soumettre à l’analyse chimique, savoir comment la matière organique de ce pain est devenu le corps de Jésus ressuscité.

    C’est la grande question éternelle que Pilate pose : « Qu’est-ce que la vérité » ? Pour nous, la vérité doit être enfermée dans nos capacités de connaître, dans notre cerveau. S’il n’en est pas ainsi nous ne pouvons pas croire aux réalités qui nous entourent. C’est toute la démarche du positivisme et du scientisme du 19e siècle qui reléguaient la religion dans le domaine des superstitions. La science des hommes pourrait tout expliquer, disait-on. Beaucoup pensent encore ainsi. Et pourtant…

    Il a fallu qu’un scientifique nous démontre que l’objet observé est modifié par l’observateur. Le temps et l’espace ne sont plus absolus mais varient en fonction de la vitesse de l’observateur. C’est la loi de la relativité restreinte d’Einstein. Nous pensions pouvoir tout connaître de la matière en particulier dans ses particules les plus minuscules. Or, Heisenberg a démontré qu’il nous est impossible de connaître en même temps la masse et la vitesse de cette particule. C’est le principe d’incertitude. Comment est-il possible qu’il y ait de l’incertitude dans les matières scientifiques ? Il faut donc se reporter sur les équations qui, elles, ne nous trompent pas. Hélas, il a fallu qu’un petit Autrichien vienne nous dire, en le démontrant avec des équations mathématiques, qu’il y a des réalités qui sont indémontrables. C’est le théorème de Godël qu’on appelle aussi le théorème d’incomplétude. Même l’astrophysique nous dit scientifiquement que nous n’avons aucune idée de 96 % du contenu de l’univers. Force est de constater qu’il nous est impossible d’enfermer le réel dans le tout de nos connaissances. Où est la vérité ?

    C’est qu’il nous faut découvrir que la vérité n’est pas un concept. Non, la vérité, c’est une personne. Pilate était en face de la vérité. Il ne l’a pas connue. La vérité ne s’enferme pas dans un cerveau humain, la vérité se découvre dans une personne : « Je suis la vérité ». Autrement dit, la vérité ne peut se découvrir que dans une relation. Cette relation, dans la Bible, nous venons de l’entendre, s’appelle une alliance. C’est l’histoire de cette alliance que nous venons d’entendre et qui révèle la vérité de la création, la vérité de l’homme, la vérité de Dieu.

    Il y a une alliance initiale qui relie la créature à son créateur. Cette alliance est décrite dans le récit de la création. Elle donne à l’homme d’accueillir la vie divine. C’est le sens même de l’arbre de la vie auquel il a accès. Mais, dans une relation chacun doit rester à sa place. Quand la créature veut se faire « créateur » et que l’homme veut « devenir comme Dieu » décrétant lui-même le bien et le mal, la rupture est consommée et la vérité n’entre pas en lui.

    Alors Dieu va proposer une alliance avec un homme, Abraham. Une rencontre qui va permettre de refonder la vérité et la vie. Alors que les Cananéens sacrifient leurs enfants au dieu Moloch Baal et que tant de civilisations, comme les Aztèques, pensent que la fécondité ne peut naître que de la mort, Dieu va arrêter le bras d’Abraham en lui montrant que seule la confiance totale en lui est source de vie. Pourtant, cette tentation de supprimer la vie naissante demeure encore aujourd’hui avec l’avortement généralisé. Non plus en raison d’une recherche hypothétique de la fécondité, mais au nom de la liberté. « O liberté que de crime on commet en ton nom » disait déjà Madame Rolland en montant à l’échafaud.

    « La vérité vous rendra libre ». C’est une nouvelle rencontre avec la vérité, une alliance de Dieu avec un peuple guidé par un homme choisi, Moïse, qui va nous révéler comment la liberté nous conduit à la vie. Ce peuple conduit par Moïse va sortir de l’esclavage en traversant les eaux de la mer. Ces eaux qui, traditionnellement, sont le signe de la mort, vont s’écarter pour laisser passer la vie. C’est la figure du baptême où nous sommes plongés dans la mort du Christ pour ressusciter avec lui (Rm 6).

    Car c’est bien lui, le Christ, qui est le chemin, la vérité et la vie. Après la rencontre d’un peuple avec le Seigneur, c’est bien l’alliance ultime de Dieu avec l’ensemble de l’humanité que va réaliser la rencontre sublime des deux en Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme. C’est lui, et lui seul, qui est le chemin qui mène à la vérité pour que jaillisse la vie.

    Cette compréhension fondamentale de la fête de Pâques nous permet de comprendre enfin qui nous sommes. Chacun de nous devient une vérité pour lui-même. Ma vérité, c’est que je suis né d’une relation d’amour de mes parents. M’ont-ils désiré ? Ont-ils souhaité que cette relation fût fécondante ? Peu m’importe. Si je suis né d’une relation d’amour, normalement je ne peux être qu’aimé. C’est ainsi que j’ai compris un jour que je suis né d’une relation d’amour encore plus fondamentale : la Trinité. La communion d’amour entre le Père, le Fils et le Saint Esprit est l’acte d’amour premier de mon existence et de la vôtre. C’est notre vérité fondatrice et fondamentale.

    Ceci éclaire d’une lumière fulgurante ce que nous fêtons cette nuit. La vie indestructible ne peut jaillir que d’un amour infini. C’est la Pâque du Seigneur, la révélation ultime de notre vocation.

    +Michel Aupetit, archevêque de Paris.

  • La prière d'Andrea Bocelli dans la cathédrale de Milan

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    Du site du SoirMag.be :

    L’émouvante prestation d’Andrea Bocelli, seul dans la cathédrale de Milan (vidéo)

    Le moment était unique et émouvant. Ce dimanche 12 avril, Andrea Bocelli a chanté, seul dans la cathédrale de Milan déserte, seulement accompagné d’un organiste. Pour le ténor italien, il s’agissait plus d’une « prière » que d’un concert, à l’occasion du dimanche de Pâques. Sa prestation d’une demi-heure a été diffusée en direct sur Youtube. Et en ce lundi de Pâques, la vidéo a déjà été visionnée près de 24 millions de fois, rapporte BFM TV.

    « Prier, dans la maison de Dieu et le jour de la principale célébration chrétienne, pour que nous puissions surmonter le plus tôt possible cette période dramatique et repartir avec une conscience nouvelle pour arriver à une nouvelle façon de s'occuper de son prochain et de la planète », avait déclaré le chanteur pour expliquer son projet.

    En hommage aux victimes du coronavirus et à l’occasion de Pâques, Andrea Bocelli a ainsi entonné plusieurs airs de circonstance tels que le « Santa Maria » de Pietro Mascagni, l’« Ave Maria » de Charles Gounod ou encore le cantique chrétien « Amazing Grace ». Il a conclu sa « prière » à l’extérieur de la cathédrale de Milan. Un appel aux dons avait été lancé également, parallèlement à la diffusion du concert. Plus de 220 000 euros ont été récoltés par l’association du ténor, pour les hôpitaux italiens.