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Actualité - Page 66

  • Un synode sans fin ?

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    D'Éd. Condon sur le Pillar :

    Un synode sans fin ?

    2 octobre 2024

    La session finale du synode mondial sur la synodalité a débuté cette semaine à Rome, avec des délégués du monde entier qui devraient se réunir pendant une grande partie du mois pour réfléchir à la série pluriannuelle de réunions à tous les niveaux de l'Église.

    Le processus synodal a été, depuis le jour de son annonce, salué dans certains milieux de l’Église comme un moment décisif, une sorte de quasi-Concile Vatican III qui, d’une manière indéterminée mais sismique, inaugurerait une manière nouvelle et irréversible « d’être Église ».

    Mais alors que la session finale est en cours, il semble de plus en plus difficile de voir la véritable fin du processus synodal – que ce soit en termes pratiques ou ecclésiastiques – et peu de signes de la part du pape François quant à quand ou comment il entend conclure le processus et consolider son héritage.

    Alors que les participants entament la dernière session du synode, certains pourraient se demander si c’est vraiment la fin. 

    Lorsque le pape François a annoncé pour la première fois son projet de processus mondial d’écoute et de dialogue cum Petro et sub Petro, l’ensemble du processus devait se conclure à Rome en octobre de l’année dernière. François a ensuite décidé de prolonger l’affaire avec une deuxième session en 2024.

    Mais même avec ce délai prolongé, il a encore été repoussé. 

    En mars, le pape François a annoncé que l’un des sujets les plus controversés soulevés – bien que par une minorité de participants – serait retiré de l’ordre du jour de la session finale. À la place, la discussion sur le diaconat féminin serait confiée à un groupe d’étude, qui poursuivrait ses travaux l’année prochaine, sans date fixée pour la présentation de son rapport.

    Sur la question du ministère féminin lui-même, cette décision n'est que la dernière occasion en date pour le pape de confier la tâche à un groupe d'étude : il a demandé au Dicastère pour la doctrine de la foi d'étudier la même question plus d'une fois. 

    Cela n’a pas empêché les partisans d’un ministère féminin pleinement ordonné sacramentellement de faire valoir leur programme. Alors qu’une poignée de militantes « prêtresses » ont tenté de perturber la dernière messe de François au stade Roi Baudouin à Bruxelles lors de sa récente visite en Belgique, au moins un nombre similaire de participants au synode ont signalé leur propre ouverture à l’ordination des femmes.

    Pourtant, malgré l’activisme minoritaire et les discussions ouvertes, François a été explicite : si une certaine renaissance du rôle des diaconesses de l’ère apostolique est possible, l’ordination sacramentelle des femmes ne l’est pas.

    Le pape François a fait passer ce message à son retour de Belgique. Interrogé lors de la conférence de presse à bord de l'avion au sujet de l'Université catholique de Louvain, affirmant que l'institution « déplore les positions conservatrices exprimées par le pape François sur le rôle des femmes », le pape a réitéré son enseignement constant - et celui de l'Église - sur la véritable dignité et le génie spirituel des femmes, distincts du ministère ordonné, réservé aux seuls hommes.

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  • Rik Torfs : "Quand on invite le Pape, on doit avoir la délicatesse de ne pas lui imposer comme unique vérité les opinions de l'Occident sécularisé"

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    De Rik Torfs sur le site de La Libre :

    "Quand on invite le Pape, on doit avoir la délicatesse de ne pas lui imposer comme unique vérité les opinions de l'Occident sécularisé"

    Le Pape a remis en question la pensée unique présentée par les universités qu'il a visitées. À Leuven, il a plaidé pour une université qui dépasse le rationalisme pur et simple.

    Une chronique "J'assume" de Rik Torfs, professeur de droit canonique, écrivain, recteur honoraire de la KU Leuven

    1er octobre 2024

    Je n'étais pas un grand partisan de la visite du pape François. Tout d'abord, J'étais loin d'être sûr qu'il allait réellement venir, vu son voyage en Asie, long et fatigant, qui précédait sa visite au Luxembourg et à la Belgique. En plus, le contexte du voyage était difficile. La visite risquait de se réduire à une longue discussion sur le sort des victimes d'abus sexuels. Et le climat et la migration, les thèmes choisis par les deux universités catholiques, semblaient formels et peu dangereux.

    Cependant, la réalité a été différente. Le Pape s'est entretenu beaucoup plus longtemps que prévu et apparemment en profondeur avec les victimes d'abus sexuels. Surtout pour la presse flamande c'était le seul thème de la visite qui comptait vraiment. À maintes reprises et avec fermeté le pape François est revenu sur le sujet, y compris au stade Roi Baudouin.

    Invitation universitaire

    Regardons maintenant de plus près la rencontre avec les universités. À Leuven, dans la salle de promotion donnant place à un peu plus de 200 personnes, surtout des dignitaires politiques, religieux et académiques étaient représentés. Les étudiants et les professeurs manquaient presque complètement. Même les deux prêtres enseignant à la faculté de droit canonique, dont je fais partie, n'étaient pas invités. Comparé à Leuven, l'ambiance à Louvain-la-Neuve était beaucoup plus enthousiaste, joyeuse et vivante, il faut le constater.

    Avant d'analyser l'accueil réservé au Pape par les autorités académiques, n'oublions pas que l'anniversaire de l'université de Louvain était la raison principale de la visite du Pape. Ce sont les universités qui, avec l'appui de la maison royale et des évêques, ont lancé l'invitation.

    À Leuven, le Pape a plaidé pour une université qui dépasse le rationalisme pur et simple, surmontant la fatigue mentale qui semble caractériser notre société.

    Ainsi, à Leuven, le recteur était l'hôte et le Pape l'invité. L'hôte vantait les mérites de son université, sa renommée internationale, sa méthode scientifique inébranlable. Dans la salle, projeté au-dessus du recteur et du pape, on pouvait lire la devise officielle de l'université pour cette année festive : "Knowledge knows no end". En anglais, comme il se doit.

    Non seulement l'université est un guide scientifique, elle se présente aussi comme boussole morale. L'hôte, le recteur, a clairement dit à son invité, le Pape, qu'il était grand temps de procéder à l'ordination sacerdotale de la femme et de changer ses points de vue sur les relations homosexuelles.

    Pensée unique

    À Louvain-la-Neuve, la réaction de la rectrice était comparable. Dans son fameux communiqué de presse, elle déplore, au nom de l'université, "les positions conservatrices du pape François quant à la place des femmes dans la société". Ce message donne l'impression qu'au sein de l'université, il y a une pensée unique partagée par tous les membres de la communauté académique.

    C'est justement cette pensée unique qui a été mise en question par le Pape. À Leuven, il a plaidé pour une université qui dépasse le rationalisme pur et simple, surmontant la fatigue mentale qui semble caractériser notre société. De toute façon, dans l'Église, il y a une place pour tout le monde, a-t-il précisé ailleurs.

    La visite du Pape aux universités m'inspire à trois idées, que je laisse bien entendu à votre appréciation.

    D'abord les recteurs, hôtes du Pape, ont manqué d'élégance. Personne n'a l'obligation de l'inviter. Mais quand on invite le Pape pour donner davantage de prestige à ses festivités, on doit avoir la délicatesse de ne pas, dans un esprit de supériorité, lui imposer comme unique vérité les opinions politiques ou morales de l'Occident sécularisé.

    Ensuite, j'avais l'impression que le Pape, malgré ses propos fermes sur certains sujets, laissait beaucoup d'espace à d'autres opinions et à des critiques justifiées. Sur différents sujets, y compris les abus sexuels, le pape a fait témoignage de beaucoup d'humilité. Ce n'est pas le cas des universités qui n'ont nullement mis en question leur propre idéologie et le fonctionnement parfois froid et bureaucratique de l'université actuelle.

    Enfin, dans les rues de Leuven, dans la salle et les rues de Louvain-la-Neuve, il y avait beaucoup de jeunes qui ne cachaient pas leur sympathie pour le pape sans pour autant partager toutes ses idées. Est-ce possible que c'est surtout une ancienne génération, actuellement au pouvoir dans les universités et les médias qui, toujours pas libérée de son passé catholique, demeure sceptique ou cynique vis-à-vis du Pape, tandis qu'une nouvelle génération, sans complexes et frustrations, se montre beaucoup plus ouverte ?

  • Le Pape ne doit pas craindre d’être taxé de conservatisme

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    Une tribune parue sur la Libre relayée par didoc.be :

    Le Pape ne doit pas craindre d’être taxé de conservatisme

    2 octobre 2024

    La mission d’évangélisation du Pape consiste à transmettre ce qu’elle tient pour vrai.

    Ses propos sur l’IVG témoignent qu’il entendait s’exprimer avec force. Il n’y a pas d’intégrisme religieux à vouloir, en l’espèce, se conformer au droit naturel.

    Certains mots excèdent involontairement la pensée mais il en est d’autres qui sont délibérément excessifs, à seule fin de la traduire avec plus de conviction. Le Pape François vient d’utiliser à dessein des mots tels que « tueurs à gage » pour qualifier les professionnels pratiquant l’interruption volontaire de grossesse. Il présente cependant ses excuses de devoir utiliser ce vocabulaire (« si vous me permettez l’expression »). Cette précaution oratoire écarte d’emblée toute intention injurieuse et témoigne qu’il entendait seulement s’exprimer avec force.

    Quiconque le connaît un tant soit peu ne peut ignorer ni sa bienveillance, ni sa miséricorde. Il entend dénoncer le mal mais s’interdit toujours de condamner celui qui le cause. Assimiler l’avortement à un meurtre prémédité, revient ici à faire ressortir que « tuer » signifie « mettre à mort », autrement dit « ôter la vie ». L’« interruption volontaire de grossesse » est indéniablement un euphémisme trompeur ; il dissimule l’horreur que le Saint-Siège veut manifestement souligner.

    Il se conçoit que, pour mieux se conformer à l’émotion générale, le législateur distingue à cet égard la vie intra-utérine de celle qui lui fait suite. L’avortement est légalement distinct de l’homicide. Sans doute est-il moins sage, toutefois, de mesurer la valeur de l’embryon ou du fœtus selon sa maturité, en considérant qu’elle est négligeable jusqu’à ce que le petit être atteigne un certain degré de développement. C’est qu’en effet, la vie existe ou n’existe pas, indépendamment de l’âge ou d’un handicap ; celle d’un vieillard ne vaut ni plus ni moins que celle d’un bébé, d’un enfant, d’un adolescent ou d’un adulte ; celle de l’enfant à naître doit être respectée dès sa conception.

    Un point de vue différent

    Si la loi use de son pouvoir d’opérer néanmoins une telle distinction en autorisant l’IVG jusqu’à la fin de la douzième semaine de grossesse, un guide spirituel (comme le chef de l’Église catholique) peut maintenir un point de vue différent dans sa sphère propre de compétence. Il est souhaitable que le droit s’adapte à la morale et non l’inverse ; l’un et l’autre ne correspondent cependant jamais parfaitement, d’autant plus que, contrairement à la règle juridique, les références morales peuvent différer d’un individu à l’autre, au sein pourtant d’une même communauté. Ceci permet de conclure que le magistère ecclésiastique peut (et doit au besoin) soutenir des conceptions éthiques opposées à celles de Thémis. Il ne doit pas craindre d’être de la sorte taxé de conservatisme. Sa mission d’évangélisation consiste, en effet, à transmettre ce qu’elle tient pour vrai. Il n’y a pas d’intégrisme religieux à vouloir, en l’espèce, se conformer au droit naturel.

    Renoncer à l’avortement implique assurément le devoir d’aider et d’assister les femmes enceintes, tant durant la grossesse qu’au moment de la naissance. Peut-être faudrait-il se souvenir que les chrétiens œuvrent en ce sens, autant sinon plus que d’autres, ainsi d’ailleurs que le Pape lui-même les y encourage.

    Puisque la Constitution garantit aux parlementaires la plus grande liberté d’expression, espérons qu’aucun parti ne donnera de directive à ses élus concernant l’éventuelle prolongation du délai durant lequel l’interruption volontaire de grossesse est légalement autorisée. Faisons donc confiance aux représentants de la Nation qui auront tous à cœur de voter à cet égard en totale liberté de conscience, sans crainte de possibles conséquences disciplinaires ou électorales.

    (*) Les signataires sont : Jean-Louis Bosteels, Alexandra Boux, Aude Brochier, Frédéric Close, Paul Donneux, Benoît Errembault, Camille Errembault, Marc Fichers, Jacques Galloy, Luca Marciano, Anne-Elisabeth Nève, Philippe Olivier, Marie Orban, Marie-Violette Teyssier, Elisabeth Théry, Alain Tiri, Teresa Trelles, Dominique Verpoorten, Côme de Viron et Pauline Wicquart.

    Source : https://www.lalibre.be/debats/opinions/2024/10/02/le-pape-ne-doit-pas-craindre-detre-taxe-de-conservatisme-XI442ACKEFEJBFTE43RHHA2BK4/

  • Cycle 2024-2025 du Cours de Chant Grégorien à Liège : les inscriptions sont ouvertes

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  • Le pape en Belgique : un contact physique avec une Église en état d'auto-sécularisation

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    De Bernhard Meuser sur le TagesPost :

    Quand le pape ose dire la vérité

    L'Université catholique de Louvain inflige une gifle retentissante à François. Le pape ressent ainsi ce que c'est que de vivre dans une Eglise en mode d'aliénation, une Eglise dans laquelle tu ne peux plus respirer parce que des idéologies implantées dominent l'espace et que des interdictions de langage empêchent l'expression de positions différentes.

    01.10.2024

    Voilà donc le pape qui vient spécialement en Belgique pour encourager une Eglise locale qui - à l'instar de l'Eglise allemande - est à bout de souffle. Et comme l'université « catholique » de Louvain a 600 ans d'existence (en partie très glorieuse), le pape l'honore de sa présence. Au lieu de saluer ce geste avec respect et gratitude, la direction de l'université, qui n'est plus vraiment catholique, lui donne une gifle retentissante, à peine le pontife a-t-il terminé son discours. Dans un document visiblement préparé d'avance, les professeurs supérieurs de l'université lui font part de leur « incompréhension et de leur désapprobation face à la ... position exprimée par le pape sur le rôle de la femme dans l'Eglise et dans la société ». Les vues du chef de l'Eglise sont « conservatrices », et en plus « déterministes et réductrices ».

    Le pape a donc osé affirmer des monstruosités, par exemple que la féminité « parle de réception féconde, de dévouement nourrissant et donnant la vie ». Plus encore, le pape avait osé faire des déclarations sur l'essence de la femme et se référer au droit naturel : « Ce qui caractérise la femme, ce qui est vraiment féminin, n'est pas établi par des consensus ou des idéologies, de même que la dignité elle-même n'est pas garantie par des lois sur le papier, mais par une loi originelle écrite dans nos cœurs ».

    Avec un sens aigu du paternalisme toxique, les enseignants de Louvain se sont énervés contre les paroles du pape, telles que : « La féminité nous parle. Pour cette raison, une femme est plus importante qu'un homme, mais il est terrible qu'une femme veuille être un homme : non, elle est une femme, et c'est 'lourd' et important » Comment le pape François a-t-il pu provoquer si brutalement l'intelligence féministe mondiale, au point de ne pas trouver un ton d'excuse, même dans l'avion, et de ne pas dévier d'un millimètre de son point de vue, même là ?

    Un contact physique avec une Église en état d'auto-sécularisation

    L'ensemble du processus rappelle de sinistres souvenirs du suicide collectif de l'Eglise hollandaise et belge dans les années soixante-dix et quatre-vingt du siècle dernier, lorsque les Eglises locales, autrefois florissantes, se sont émancipées de la grande tradition de l'Eglise, ont aboli toute autorité spirituelle - que ce soit celle des évêques ou celle du pape - et se sont jetées avec dévotion dans les bras du « monde ». En l'espace de deux décennies, la démission quasi totale de la "mater et magistra" a eu pour conséquence que les églises locales du Benelux ont d'abord sombré dans le chaos, puis dans l'insignifiance, et ne représentent plus aujourd'hui qu'un petit groupe de personnes. Certes, les premiers signes d'un nouveau printemps apparaissent, qui n'est en aucun cas le fruit de l'auto-sécularisation, mais bien celui de charismes qui fleurissent tranquillement, d'une piété intacte et d'une nouvelle dévotion à l'Évangile.

    Le pape d'Amérique latine a eu l'occasion d'entrer en contact avec des Eglises locales qui se disent encore « catholiques », mais dont les marges institutionnelles refroidies se sont depuis longtemps dissoutes dans l'anarchie. L'anarchie est le mot qui convient ; il vient du grec et signifie « absence d'autorité ». L'anarchie a l'avantage que tout le monde a le droit. Or, une université « catholique » - quelle que soit sa taille, son ouverture, ses liens avec l'État et son dévouement à la science - existe dans le cadre de convictions fondamentales élémentaires qui ont quelque chose à voir avec la Révélation. Celui qui se pare, même de loin, du titre de « chrétien » ou de catholique, vient de ce changement de domination que Jésus exige en Mt 16,16 et en bien d'autres endroits de ceux qui veulent lui appartenir. Il est le « Seigneur » (Ph 2,11) ; c'est à partir de lui et des révélations de Dieu que nous pensons et essayons de le rejoindre par la raison. Pour les institutions et les instances d'enseignement chrétiennes, il n'y a pas d'autorité au-dessus, pas de lieux secondaires qui iraient à l'encontre de l'intuition centrale de base. La structure de toute action et de toute pensée dans l'Église n'est pas un ring de boxe où le vainqueur se révèle après douze rounds. Être catholique signifie se mouvoir dans un ordre « sacré » - en grec : hiérarchie. Et cette hiérarchie est justement au stade d'une reconnaissance simplement formelle. L'anarchie accueille encore le pape. En réalité, elle le considère comme un Auguste de Dieu qui ferait mieux de faire censurer ses discours au préalable pour obtenir un consensus.

    Des extensions difficilement justifiables du terme « catholique ».

    Le pape a pu durant ce jour « sentir » ce que c'est que de vivre dans une Eglise en mode d'aliénation, une Eglise dans laquelle tu ne peux plus respirer parce que des idéologies implantées dominent l'espace et que les interdictions de parler sont à l'ordre du jour. La « maladie belge » est en réalité la maladie de la moitié de l'Europe. La question de l'identité ecclésiale, qui s'emballe brutalement, n'existe pas seulement en Belgique ; au fond, la situation n'est que graduellement différente en Allemagne et en Suisse - et en Autriche aussi, il existe des extensions à peine justifiables du terme « catholique ».

    Catholique devrait justement signifier : chacun fait ce qu'il veut et appelle cela une nouvelle morale. Chacun enseigne ce qu'il veut et appelle cela une conversion à la réalité de la vie actuelle. Dans les faits, nous avons affaire à une Eglise qui s'est laissée mettre sens dessus dessous : « L'Eglise ne doit plus convertir le monde, mais elle doit elle-même se convertir au monde. Elle n'a plus rien à dire au monde, elle n'a plus qu'à l'écouter ». (Louis Bouyer) L'université catholique de Louvain vient elle aussi avec son discours standard qui l'élève au-dessus de l'Eglise traditionnelle, elle est justement une « université inclusive qui s'engage contre les violences sexistes et sexuelles », il s'agit pour elle du libre épanouissement de l'être humain, « indépendamment de son origine, de son sexe ou de son orientation sexuelle ». Tandis que l'Eglise exclut et discrimine. Elle enseigne et agit de manière sexiste. Elle est l'incarnation de l'abus. Il ne manque plus que l'invocation des droits de l'homme, avec laquelle on aurait pu lever le nez encore un peu plus haut. 

    Un pape qui reste ferme dans un avion ...

    On peut maintenant être fier d'un pape qui exprime l'évidence avec franchise et qui récolte la raclée prévue à cet effet dans l'Evangile (Jn 15,20) : Qu'il y a des hommes et des femmes XX et XY - et sinon peut-être des personnes qu'il faut traiter avec respect, parce qu'elles sont peut-être blessées et que leur équilibre émotionnel n'est pas congruent avec leur identité corporelle. Qu'il existe quelque chose comme les « femmes », et que c'est beau qu'elles existent. Qu'elles ont un être qui est indisponible et qui échappe aux attributions extérieures, et que personne n'a le droit d'y toucher. Qu'il y a une dignité qui peut être reconnue à partir de la nature et du droit naturel, tout comme les juifs et les chrétiens le reconnaissent encore plus profondément dans l'amour créateur de Dieu, dans lequel l'homme et la femme sont appelés à la fécondité et à la ressemblance avec Dieu. 

    Tout cela constitue le fer de l'enseignement et non de la pâte à modeler pour le séminaire supérieur de théologie. C'est aussi du bon sens. Car c'est bien sûr ce que croit la grande majorité des gens, qui se détournent avec dégoût d'une idéologie élitiste qui veut faire croire à nos enfants qu'on peut changer de sexe chaque année et qu'il est tout à fait acceptable qu'un homme se faisant passer pour une femme tabasse une femme sur le ring aux Jeux olympiques. Et heureusement, peu de femmes souhaitent vraiment avoir le droit de faire tuer leurs propres enfants.

    Sur l'autonomie universitaire et le libéralisme religieux

    Dans ce qui se passe en Belgique, nous avons une fois de plus affaire à une conception de l'autonomie qui s'autorise elle-même et qui se ferme à toute objection extérieure - même si c'est par l'intermédiaire d'un pape qui se réfère à la « doctrine », à la « vérité » et à la « parole de Dieu ». Nous retrouvons ce concept radical d'autonomie tout au long de l'humanisme (athée) et maintenant aussi dans l'interprétation erronée de Kant par Magnus Striet et d'autres théologiens. Chez Kant, l'autonomie est là pour faire le bien avec la plus grande authenticité, - le concevoir comme un « devoir » envers une loi morale objective et générale et non comme un droit à un événement de liberté libéré de toute détermination extérieure. Dans un espace de pensée où seule la liberté détermine la liberté, la « vérité » n'a nécessairement pas de place, ni la justice objective, ni la dignité, qui est plus grande et au-delà de ce que « je » veux ou de ce que « nous » voulons. La théologie et « Dieu » ne peuvent surtout pas être classés dans cette pensée de l'autonomie absolue. Magnus Striet fait ses adieux au Tout-Puissant non seulement de l'éthique, mais aussi de la raison ; il dit ainsi : « Si la liberté humaine a pour suprême dignité la liberté, elle ne peut accepter qu'un Dieu qui s'insère dans son univers moral ». La moralité de Dieu, résume Engelbert Recktenwald, « consiste en sa soumission aux attentes humaines ». L'université signifie alors : ne plus se laisser dire par personne ce que nous n'avons pas déjà découvert ou ne découvrirons pas encore par nous-mêmes. 

    Logiquement, nous n'aboutissons pas alors à la vérité, mais d'abord à la fameuse « dictature du relativisme, qui ne reconnaît rien comme définitif et ne laisse comme mesure ultime que son propre moi et ses envies ». (Pape Benoît XVI) Et deuxièmement, nous avons affaire au libéralisme religieux que John Henry Newman fustigeait déjà au XIXe siècle : « Le libéralisme en religion est la doctrine selon laquelle il n'y a pas de vérité positive en religion, qu'au contraire une profession de foi en vaut une autre. ... Il (le libéralisme) enseigne que tout le monde doit être toléré, mais que tout est affaire d'opinion. La religion révélée n'est pas une vérité, mais un sentiment et une affaire de goût, pas un fait objectif, pas surnaturel, et chaque individu a le droit de lui faire dire ce qui lui convient ». J'ai été très heureux d'entendre le philosophe américain D. C. Schindler déclarer dans l'interview du Tagespost à propos de l'idée du libéralisme religieux - où chacun est libre de décider si et à quoi il s'engage - : « Le problème est que nous modifions profondément la nature du bien, de la religion et de la tradition lorsque nous les transformons en objets de choix, au lieu de les concevoir comme des réalités qui nous précèdent, fondent notre existence et nous permettent en premier lieu de faire des choix ».

  • Après des faits dramatiques au Manipur (Inde) : un plan de paix qui laisse les chrétiens sceptiques

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    De kath.net/news :

    Inde : les chrétiens considèrent le plan de paix pour Manipur avec scepticisme

    2 octobre 2024

    Majorité hindoue et minorité chrétienne mêlées à un violent conflit depuis 16 mois - Depuis mai, plus de 230 personnes ont été tuées et 60 000 déplacées, pour la plupart des chrétiens. Plus de 300 églises ont été incendiées.

    New Delhi (kath.net/KAP) Les dirigeants chrétiens ont exprimé leur scepticisme quant à la nouvelle « Feuille de route vers la paix » présentée par le gouvernement fédéral dans l'État indien de Manipur, déchiré par les troubles. Dans cet État frontalier du Myanmar, la majorité hindoue et les chrétiens de souche sont impliqués dans un violent conflit depuis 16 mois. Les critiques se plaignent que le plan présenté aujourd'hui pour un chemin vers la paix arrive trop tard et est difficile à mettre en œuvre car aucune des deux parties ne veut s'écarter de sa position, comme le rapporte le portail en ligne "Vatican News" en référence à "Ucanews".

    "La situation aurait pu être différente si le gouvernement avait pris des mesures proactives peu après le début des violences le 3 mai de l'année dernière", a déclaré un haut responsable de l'Église, qui a souhaité garder l'anonymat pour des raisons de sécurité, cité par Ucanews.

    Lors d'une conférence de presse dans la capitale New Delhi le 17 septembre, le ministre indien de l'Intérieur, Amit Shah, a annoncé qu'une « feuille de route » pour la paix au Manipur était prête : « Nous avons préparé une feuille de route pour prendre diverses initiatives pour remédier à la situation au Manipur. " a déclaré Shah, faisant référence à la région qui borde le Myanmar déchiré par la guerre civile et qui est également l'un des principaux producteurs mondiaux d'opium. Selon le ministre de l’Intérieur, « numéro 2 » dans la chaîne de commandement du gouvernement, des pourparlers sont en cours avec les deux ethnies rivales, les Kuki et les Meitei, sans donner de détails.

    Cependant, il est difficile de réaliser une véritable avancée car les deux parties continuent à « insister sur leur point de vue », a déclaré le chef de l'Église anonyme, selon le portail d'information asiatique. Mais "si quelqu'un peut résoudre la crise, ce ne peut être que le gouvernement fédéral", selon l'évaluation du représentant de l'Église.

    L'annonce du plan de paix a eu lieu lors d'une conférence de presse sur les résultats des 100 premiers jours du troisième mandat consécutif du Premier ministre Narendra Modi. Le nouveau gouvernement fédéral a pris le pouvoir le 9 juin. Cependant, le Premier ministre ne s'est pas encore rendu dans cet État en difficulté, même si son parti pro-hindou Bharatiya Janata, dirigé par N Biren Singh, est au gouvernement.

    Les violences ont commencé en mai 2024 lorsque des étudiants autochtones ont protesté contre une décision de justice accordant à l'influent Meiteis le statut tribal, qui comprend également l'octroi d'autres privilèges. Jusqu’à présent, plus de 230 personnes ont été tuées et 60 000 déplacées, pour la plupart des chrétiens. Plus de 300 églises ont été incendiées.

    Près de 53 pour cent des 3,2 millions d'habitants du nord-est du Manipur sont des hindous Meitei, tandis que 41 pour cent sont des chrétiens, appartenant pour la plupart à la tribu Kuki-Zo. Les chrétiens résistent à la décision du gouvernement pro-hindou de classer les hindous Meitei, déjà privilégiés, comme tribaux, ce qui leur garantirait leurs propres quotas en matière d'éducation et d'emplois gouvernementaux. De l'autre, ils réclament leur propre administration pour les zones de montagne dans lesquelles ils représentent la majorité.

    Expulsion et destruction

    De leur côté, les Meiteis, qui résident majoritairement dans les vallées, souhaitent que les Kuki-Zo soient retirés de leurs territoires. Cependant, cela signifierait que les chrétiens actuellement déplacés, qui vivent actuellement dans des camps d'urgence et chez des proches, ne pourraient pas retourner dans leur pays, explique le responsable de l'Église à "Ucanews". Selon les chrétiens, les Meiteis ont déjà détruit plus de 11 000 maisons chrétiennes et environ 360 églises dans les vallées afin d'effacer « jusqu'aux traces » de leur existence.

    Singh et son parti pro-hindou imputent le commerce florissant de la drogue au Myanmar aux troubles ethniques dans cet État vallonné. Les chrétiens du Manipur, à leur tour, entretiennent des relations étroites avec les chrétiens du Myanmar déchiré par le conflit, en Asie du Sud-Est.

    Le 6 février, l’Inde a annoncé qu’elle clôturerait la totalité de la frontière avec le Myanmar, longue de 1 643 km. Shah a maintenant indiqué que la clôture était déjà achevée sur une longueur de 30 kilomètres et que le budget pour l'ensemble du projet était en place. "Nous sommes convaincus qu'avec la nouvelle feuille de route, nous pouvons maîtriser la situation", a déclaré Shah.

  • Le Pape contesté par ceux qui s'inspirent de ses ouvertures

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    De Luisella Scrosati sur la NBQ :

    Le Pape interpellé par les partisans de ses ouvertures

    Le théologien belge Gabriel Ringlet ne digère pas les expressions « papales » de François contre l'avortement et le réprimande au nom de l'éthique des exceptions. A force d' « initier des processus », le Pontife est lui-même dépassé.

    2_10_2024

    Gabriel Ringlet, un prêtre belge et théologien, est de ceux qui aiment se qualifier de « libres penseurs ». Et ce n'est pas n'importe quel prêtre, mais un professeur et pro-recteur émérite de l'Université catholique de Louvain, celle qui s'est récemment fait remarquer pour avoir contesté le Pape (voir ici ).

    Ses protestations, à quatre-vingts ans, sont « historiques » et de grande envergure : contre l'Ordinatio sacerdotalis qui réitérait l'impossibilité de conférer l'Ordre aux femmes, protestant contre la rigidité doctrinale de Benoît XVI, se déclarant en faveur de l'euthanasie légale et « accompagnée », ouvert au dialogue entre l’Église catholique et la franc-maçonnerie. Et manifestant à présent contre le pape François pour ses récentes paroles condamnant résolument l'avortement.

    "Écoutez, c'est affolant", répond-il à un journaliste de la RTBF belge qui le provoque. « Et ce n’est pas seulement affolant, c’est injurieux pour des médecins qui sont attentifs à une souffrance tout à fait réelle et qui travaillent d’ailleurs dans un cadre légal. Le pape n’a pas l’air de s’en rendre compte ou bien ne veut pas l’entendre. Et j’ajoute, ce qui est un tout autre plan, c’est grave".

    Selon Ringlet, la gravité des propos de François réside dans sa vision éthique de l'avortement, incapable d'en saisir les « nuances » : «Théologiquement, l’éthique est une chose très sérieuse. C’est une chose complexe qui demande la nuance, qui demande l’accueil de situations difficiles. L’éthique peut exiger dans certaines circonstances la transgression d’une situation. C’est le cas dans certains cas d’avortement, dans certains cas d’euthanasie où cette transgression peut être tout à fait légitime. On dirait que tout cela a disparu et que cette théologie, qui est une théologie vraiment élémentaire, une théologie, une théologie essentielle, ne fait plus partie de la réflexion. Donc, cette déclaration du pape dans l’avion m’a vraiment, vraiment sidéré."

    Le théologien belge reproche donc au pape d'avoir abordé la question de l'avortement sans admettre d'exceptions, définissant tout acte avorté comme un meurtre, sans en comprendre les nuances et sans considérer les circonstances. En termes plus techniques, Ringlet pointe du doigt les absolus moraux, c'est-à-dire ces interdits de la loi morale qui sont toujours valables, sans exceptions, parce que l'acte accompli est intrinsèquement mauvais, et revendique au contraire une éthique plus élastique, une éthique capable de saisir des conséquences significatives. des exceptions qui nécessiteraient de transgresser l’interdit moral.

    On a l'impression de relire certaines allusions d'Amoris Lætitia et surtout les déclarations de divers commentateurs, qui déchiraient leurs vêtements pour montrer que c'est précisément la morale classique - que Ringlet qualifierait d'élémentaire et essentielle - qui admet des exceptions même dans les absolus moraux, en vertu de l'epicheia, du bien possible, de la gradualité de la loi (qu'on fait passer pour la loi de la gradualité), de la souveraineté absolue du discernement. C'est comme si on lisait les interviews et les textes de Don Aristide Fumagalli, Don Maurizio Chiodi, Don Davide Guenzi, tous démolisseurs « prudents » des absolus moraux avec leur ouverture à la contraception, à l'insémination artificielle homologue, à l'homosexualité, et argumentant assidûment sur le fait des circonstances, au nom duquel Ringlet a fustigé le Pape. Et, curieusement, tous récemment nommés consulteurs au Dicastère pour la Doctrine de la Foi par le pape.

    Le fait est que l’interdiction de tuer une personne innocente est un absolu moral, que le pape François tient à réitérer à juste titre en référence à l’avortement et à l’euthanasie, tout comme l’interdiction d’empêcher la conception par des actes contraceptifs ou d’avoir des relations sexuelles avec une femme qui n'est pas votre épouse ou avec un homme qui n'est pas votre mari. Il n'y a aucune raison de penser que le Pape n'ait pas été sincèrement convaincu lors des propos tenus contre l'avortement, opposition qu'il a eu l'occasion d'exprimer à plusieurs reprises ; mais il y a plus d'une raison de douter qu'il se rende compte que c'est précisément l'approche de son pontificat, notamment à travers la nomination de certains personnages à des postes décisifs, qui ne sont certainement pas « inférieurs » au théologien belge, qui a apporté un soutien théorique aux reproches comme ceux que Ringlet a adressés au pape. Parce que l'éthique des exceptions n'admet pas d'exceptions : s'il existe des circonstances capables de transformer l'adultère en une réalisation imparfaite du mariage, alors il doit y avoir des circonstances analogues qui transforment l'avortement en un support imparfait pour la vie naissante. Si la contraception peut être configurée comme le bien actuellement possible pour un couple afin de préserver l'union conjugale, alors l'avortement peut être vu comme la possibilité hic et nunc pour un médecin de faire face à la souffrance d'une femme.

    En raison d'une sorte d'hétérogénéité des fins, le Pape se retrouve désormais confronté aux conséquences indésirables de ses propres processus ; et même si le temps est supérieur à l'espace, il y a un moment où le temps rend ce qui a été semé, dans un espace bien précis.

    C'est au pape François de décider ce qu'il veut faire : s'il entend continuer à condamner sans si ni mais, comme nous l'espérons, l'avortement et l'euthanasie pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire des meurtres, alors il doit renvoyer de manière cohérente d'où ils viennent les personnages qu'il vient de nommer à la DDF et clôturer définitivement la discussion sur la contraception et l'adultère. Sinon il se retrouvera acculé le dos au mur par les fidèles disciples de ses ouvertures, qui n'acceptent pas les exceptions (justement). Et il ne semble plus y avoir d’hésitations possibles.

  • Le point sur la politique religieuse de l'Etat communiste chinois à l'égard des chrétiens

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    Du rapport de la Commission des Etats-Unis concernant la liberté religieuse dans le monde :

    Chrétiens catholiques et protestants

    Les autorités ciblent les chrétiens catholiques et protestants pour les siniser. Le gouvernement a ordonné le retrait des croix des églises, remplacé les images de Jésus-Christ ou de la Vierge Marie par des images du président Xi, censuré des textes religieux, imposé des slogans du PCC à l'entrée des églises et a demandé au clergé de prêcher l'idéologie du PCC.

    Alors que les organisations religieuses chrétiennes contrôlées par l'État ont poussé et appliqué les restrictions de l'État en matière de religion, des dizaines de millions de chrétiens ont choisi de ne pas adhérer à ces organisations et de pratiquer leur culte de manière indépendante.

    Les catholiques clandestins ne reconnaissent pas l'autorité spirituelle du clergé religieux soutenu par le gouvernement et considèrent le Vatican comme l'unique légitimateur de l'autorité spirituelle, ce que le PCC considère comme une menace.

    Bien que le Vatican et la Chine aient signé en 2018 un accord non divulgué pour coopérer à la nomination des évêques dans le pays, le gouvernement a unilatéralement installé des évêques alignés sur le PCC sans la consultation et l'approbation du Vatican. En outre, le gouvernement continue de faire disparaître de force les dirigeants catholiques clandestins qui refusent d'adhérer au CCPA-BCCCC.

    Les protestants indépendants des églises de maison sont confrontés à une répression similaire pour ne pas avoir rejoint le TSPM-CCC, le gouvernement détenant, arrêtant et incarcérant des dirigeants et des laïcs protestants indépendants.

  • Le "rite amazonien" en cours de fabrication sera introduit avant la fin de l’année

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    De "Paix liturgique" (lettre 1105 du 21 septembre 2024) :

    ET MAINTENANT, POUR CONFIRMER L'UNITÉ LITURGIQUE PRÉTENDUEMENT SI ESSENTIELLE, VOICI NAÎTRE LE RITE AMAZONIEN

    ET PENDANT CE TEMPS LÀ L'USUS ANTIQUIOR EST TOUJOURS PERSÉCUTÉ ET INTERDIT...
    NOS PASTEURS VIVENT DANS UN DRÔLE DE MONDE

    Oyez, oyez, mes chers Amis : le rite vénérable de l’Église romaine est interdit, mais en revanche le rite amazonien en cours de fabrication sera introduit avant la fin de l’année ! Il sera en « phase expérimentale » à la fin de 2024 pour trois ans, jusqu'en 2028, date à laquelle, avec sans doute quelques modifications et « enrichissements », il deviendra définitif. C'est ce qu'a annoncé le Conseil épiscopal latino-américain par la voix du P. Agenor Brighenti, coordinateur de l'équipe théologique du CELAM. Disons par parenthèse que ce Brighenti est favorable à l'ordination des femmes et à l'abolition du célibat sacerdotal.

    Il faut savoir que la confection de ce rite de la forêt a demandé, depuis 2020, un travail considérable. Pas moins de 13 commissions ont œuvré d’arrache-pied pour sa composition. Mais on n’a pas de détails : ce sera une surprise.

    Ce rite amazonien pourrait s’inspirer du rite maya en cours de fabrication au Mexique, notamment en ce qui concerne la relation à la « Terre Mère » : beaucoup d’encens tout au long de l’eucharistie répandu par des hommes et des femmes « encenseurs » ; prières dites par des laïcs dits « principaux », hommes ou femmes, qui se tiennent à côté du prêtre comme des quasi-concélébrants ; danses rituelles d’action de grâce ; usage de coquillages mayas, qui servaient jadis pour communiquer avec les ancêtres ; allumage de bougies mayas qui permettent d'entrer en contact avec d'autres personnes vivantes ou décédées et avec « notre sœur la Terre Mère » ; autel maya, dit « offrande maya », qui porte des produits de la terre et du travail des hommes, plantes, fleurs, fruits, graines, et encore des bougies de différentes couleurs pointant vers les quatre points cardinaux plus ou moins divins chez les mayas.

    Intéressant, non ? Le rite amazonien pourrait aussi s’inspirer du rite zaïrois, ce qui est logique, compte tenu des apports de populations noires au Brésil. Le rite zaïrois, considéré comme une adaptation congolaise du rite romain, avait été promu par le cardinal Joseph Malula, archevêque de Kinshasa, membre du Consilium pour la réforme liturgique : il comporte des gestes et mouvements rythmés, des danses processionnelles, ouverture de la célébration par une litanie invoquant les ancêtres aux côtés des saints, une préparation pénitentielle avant l’offertoire, et aussi des palabres, des dialogues coutumiers entre prêtre et peuple. Le pape François s’intéresse d’ailleurs énormément à ce rite zaïrois. Il a signé la préface d’un ouvrage de la Sœur Rita Mbogshu Kongo, Le Pape François et le Missel romain pour les diocèses du Zaïre (Librairie Éditrice Vaticane, 2020), et il estime qu’il est « une voie prometteuse pour l’élaboration d’un rite amazonien ».

    Il n’est d’ailleurs possible que l’étrange cérémonie qui avait eu lieu dans les jardins du Vatican le 4 octobre 2019, au début du Synode sur l’Amazonie, ait été une synthèse de la religiosité locale présentée au pape de façon pédagogique et pouvant servir de référence à l’inculturation-christianisation par le rite amazonien. Pour le coup, on était allé très loin : la cérémonie s’était déroulée autour de plusieurs statuettes de la Pachamama, avec évocation spiritualisée de la « Terre Mère », qui engendre et nourrit les peuples de la forêt, qui les punit aussi par le tremblement s’ils lui prennent trop de ressources. Le rite qui consiste à assouvir sa faim et sa soif en lui présentant des offrandes prises sur ce qu’elle a donné sur une couverture placé sur le sol, pouvant être assimilé à une sorte de « présentation des dons ».

    Intéressant, vraiment intéressant. La diversité religieuse amazonienne, sorte de nouvelle Pentecôte dans sa bio-fraîcheur, ferait ainsi découvrir d’autres chemins de salut (salut/santé) pour les hommes. Sauf que tout cela est bien entendu une reconstitution purement folklorique : tous les peuples amazoniens ont été évangélisés par les missionnaires portugais et espagnols, mais leurs croyances, surtout depuis le XXe siècle, se sont mêlées et remêlées sans cesse d’apports très divers y compris de ceux venant d’une religiosité afro-américaine, et aussi à des chamanismes d’importation, greffés sur l’utilisation traditionnelle de substances hallucinogènes. Nos très sérieux liturgistes ont réussi à composer avec cette soupe une « religiosité amazonienne » pouvant être récupérée par la liturgie conciliaire.

    Ainsi, les communautés ecclésiales concernées vont enfin pouvoir « exprimer leur foi selon leur culture et leurs coutumes dans cet immense territoire qu'est l'Amazonie », disait le représentant du CELAM. Fort bien. Et nous, nous n’avons pas le droit d’exprimer notre foi selon notre culture ? Et le pape d’insister : « Le christianisme n’a pas un modèle culturel unique et doit apporter le visage des nombreuses cultures et des nombreux peuples dans lesquels il est accueilli et enraciné. ». Pourquoi pas ? Et nous, le christianisme ne peut-il pas nous apporter le visage de la culture dans laquelle il a été si profondément enraciné ?

  • Notre ange gardien existe (pape François)

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    De Radio Vatican :

    Le 2 octobre 2014, fête des Saints Anges Gardiens, le Pape François était revenu sur ce « compagnon que Dieu a mis à nos côtés sur notre chemin de vie ». Au cours de son homélie à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, il a expliqué que ce n’était pas « une doctrine fantaisiste ».

    Les textes d’aujourd’hui font intervenir deux personnes : l’ange et l’enfant. Dans la première lecture, tirée du livre de l’Exode (Ex 23, 20-23a), le Seigneur déclare  « Je vais envoyer un ange devant toi pour te garder en chemin ». « Si l’un de nous pensait pouvoir cheminer seul, il se tromperait tellement », a affirmé le Pape François. Il tomberait « dans ce piège si laid qu’est l’orgueil », a-t-il continué. Jésus, dans l’Evangile, apprend aux apôtres à être comme des enfants. « Les disciples se disputaient pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand : il y avait une dispute dans le groupe…eh, c’est le carriérisme, hein ? », a lancé le Pape. « Eux qui sont les premiers évêques, étaient tentés par le carriérisme : ‘Moi, je veux devenir plus grand que toi…’. Le fait que les premiers évêques aient fait cela n’est pas un bel exemple, mais c’est la réalité », a reconnu le Pape François. « Et Jésus leur montre la véritable attitude » à adopter, celle des enfants : « la docilité, le besoin de conseils, le besoin d’aide, parce que l’enfant est le vrai signe du besoin d’aide et de docilité pour aller de l’avant… C’est cela la route à suivre ». Ainsi l’on est « plus proches de la contemplation du Père », selon le Pape. Les enfants écoutent avec un cœur ouvert et docile leur ange gardien :

    « Chacun de nous, selon la tradition de l’Eglise, a expliqué le Pape François, a un ange avec soi, qui nous garde, qui nous fait sentir les choses. Combien de fois avons-nous entendu : ‘Mais…cela…tu devrais le faire comme ça…Ça, ça ne va pas, fais attention…’ : tellement de fois ! C’est la voix de notre compagnon de voyage. Soyons assurés qu’il nous accompagnera jusqu’à la fin de notre vie avec ses conseils, et par conséquent ouvrons l’oreille à sa voix, ne nous rebellons pas… Car la rébellion, l’envie d’être indépendant, c’est une chose que nous avons tous en nous ; c’est l’orgueil, ce qu’a connu notre père Adam au Paradis terrestre : la même chose. Ne te rebelle pas : suis ses conseils », a indiqué le Pape François.

     “Personne ne marche tout seul et aucun d’entre nous ne peut penser qu’il est tout seul”, a-t-il poursuivi, parce qu’il y a toujours “ce compagnon”. Et « quand nous ne voulons pas écouter ses conseils, écouter sa voix, c’est comme lui dire : ‘Mais, enfin, va-t’en !’. Chasser ainsi son compagnon de route est dangereux, parce qu’aucun homme, aucune femme, ne peut se conseiller soi-même. Je peux conseiller quelqu’un d’autre, mais pas me conseiller moi-même. Il y a l’Esprit Saint qui me conseille, il y a l’ange qui me conseille. C’est pour cela qu’on en a besoin. Ce n’est pas une doctrine un peu fantaisiste sur les anges : non, c’est la réalité », a insisté le Pape.

    Puis, en conclusion, le Pape a proposé à l’assemblée : « Moi, aujourd’hui, je me poserais cette question : quel rapport j’entretiens avec mon ange gardien ? Est-ce que je l’écoute ? Est-ce que je lui dis bonjour le matin ? Est-ce que je lui dis : ‘Protège-moi pendant mon sommeil ?’ Est-ce que je parle avec lui ? Je lui demande des conseils ? Il est à mes côtés. Cette question, chacun de nous peut y répondre aujourd’hui : comment est ma relation avec cet ange que le Seigneur a envoyé pour me garder et m’accompagner en chemin, et qui voit toujours le visage du Père qui est aux cieux”.

  • Les propos pitoyables de Mgr Harpigny

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    De notele.be :

    Guy Harpigny ne partage pas la vision du pape François : « Les évêques n’ont jamais demandé la béatification du roi Baudouin »

    Après avoir passé quatre jours en Belgique, le pape François a terminé son séjour par une eucharistie au stade roi Baudouin. L'évêque de Tournai Guy Harpigny était sur le plateau de notre journal pour revenir sur cette visite.

    Guy Harpigny, vous avez co-célébré la messe avec le pape François. Quel souvenir en gardez-vous ?

    Tout était très bien. Mais l'homélie du pape, les évêques ne l'ont pas entendue parce que les baffles n'étaient pas bien orientés pour éviter un effet Larsen. On voyait la bouche du pape bouger, mais on entendait rien. C'était néanmoins très bien et on a eu l'homélie après.

    C'est un événement assez rare. La dernière fois qu'un pape s'était rendu en Belgique, c'était 1995. C'était le pape Jean-Paul II. C'est de l'émotion, j'imagine pour l'évêque que vous êtes ?

    Oui, et il était déjà venu en 1985 où, là, il était resté plusieurs jours. J'étais déjà là à Beauraing. J'étais professeur de séminaire à ce moment-là. En 1995, je n'étais pas là. Et puis, comme évêque, on voit quand même le pape régulièrement à Rome.

    Le pape a soutenu les personnes qui ont été victimes d'abus sexuels de la part d'hommes d'Eglise. On sait que vous êtes beaucoup investi dans cette cause également. Est-ce que les propos du pape François étaient nécessaires et rassurants pour de nombreuses victimes ?

    Évidemment. On a eu à partir du mois de septembre une grande polémique en Flandre avec Godvergeten, quatre émissions sur le sujet. On a beaucoup réfléchi. On avait déjà réagi en 2010-2012 après la démission de l'évêque de Bruges de l'époque. Et on voit bien que les victimes ne sont pas satisfaites. Je crois qu'une des étapes encore à franchir et que le Pape souhaite vraiment, c'est qu'on écoute davantage les victimes et qu'on leur demande leur avis sur les propositions que l'on va faire.

    Ce n'est pas simplement des gens entre guillemets extérieurs à la souffrance, mais ces victimes doivent aussi intervenir. Et, là, je crois que c'est un grand pas en avant. Et le pape insiste beaucoup aussi pour être sévère avec les abuseurs. Il a raison. Nous avons un code de droit canonique, la législation civile pour l'Etat, mais nous avons aussi des règles à suivre. Mais ce n'est pas toujours fait avec beaucoup de précision. Et là aussi, il faut avancer.

    La visite papale était fortement teintée aussi de polémiques puisque le pape a eu des propos très liberticides vis à vis des femmes. Il a réduit ces femmes à leur rôle de procréation, à leur fécondité. Est-ce que vous pouvez comprendre que ces propos aient pu choquer ?

    Bien sûr. C'était à Louvain-la-Neuve. J'étais là. Donc la personne qui a présenté tout ce qui concerne la transition climatique, l'écologie, avait magnifiquement résumé l'encyclique Laudato si' du pape actuel. Et puis elle dit : "Et les femmes là-dedans ?". Et le pape a répondu, si on peut dire, comme théologien.

    Donc dans la Genèse, c'est ceci, et dans la Bible, c'est cela. Il fallait répondre directement. Il aurait pu dire autre chose plutôt que ce que l'on enseigne d'habitude. Et il aurait pu signifier aussi devant tout le monde ce que beaucoup savent, c'est que dans l'Eglise, il y a déjà des femmes qui ont de grandes responsabilités, pas seulement dans les diocèses en Europe, mais aussi à la curie romaine. Pour le choix des évêques, il y a trois femmes dans le club à Rome. Et je comprends qu'il y ait des gens qui soient déçus, mais il a dit ça en quelques secondes. On peut encore attendre peut-être de lui des compléments plus tard.

    Le Pape a également salué le courage du roi Baudouin en faisant référence à son refus de signer la loi dépénalisant l'avortement. Il a encouragé les dirigeants à adopter le même genre d'attitude ultra conservatrice. Est-ce que c'est le rôle d'un pape de faire preuve d'ingérence dans le monde politique ?

    Ce n'est pas à moi qu'il faut demander ce que peut faire un Pape ou non. En tout cas, quand il parle de ces matières-là, c'est au niveau de la morale qui est différente, distincte en tout cas de la législation des Etats. Il n'a pas à faire des remarques sur ce qui se passe en Belgique au niveau du Parlement. Ça, ce n'est pas pour lui.

    Quand le roi Baudouin a refusé de signer cette loi, directement à Rome, au Vatican, ils ont dit que c'était magnifique. En Belgique, on était quand même perplexe. Le fait que le Pape veuille maintenant béatifier le Roi, ça vient de quelques-uns sans doute, mais les évêques ne l'ont jamais demandé. Et il demande maintenant aux évêques de participer à ce travail. Nous allons obéir évidemment nous sommes évêques. Je suis d'accord avec le fait que le Pape dise quelque chose sur l'avortement, mais traiter ceux qui sont médecins, gynécologues, de tueurs à gages, il l'avait déjà fait une première fois il y a quelques années, c'est un peu fort. Et je comprends les gynécologues.

    Vous avez annoncé votre retraite et il vous fallait l'accord du pape pour qu'elle puisse être effective. Vous avez eu l'occasion de lui demander si votre retraite était acceptée ?

    On n'a salué qu'une fois le pape pour lui donner la main. C'était à Koekelberg le samedi matin. Je lui ai dit "Bonjour" et "J'attends un successeur". J'ai parlé avec quelqu'un de l'entourage qui s'occupe de ça et il m'a dit oui, je sais, mais encore beaucoup de patience. J'attends.

  • Le cardinal Müller critique la cérémonie pénitentielle précédant l'ouverture du Synode

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    De Simon Caldwell sur le Catholic Herald :

    Le cardinal Müller critique la cérémonie pénitentielle précédant l'ouverture du Synode

    30 septembre 2024

    Un éminent cardinal allemand a sévèrement critiqué les plans d'une « célébration pénitentielle » au Vatican, alléguant que le service encouragera des « idéologies non catholiques » en assimilant des infractions contre « l'idéologie woke et l'idéologie du genre » à des péchés.

    Le cardinal Gerhard Müller s'est exprimé sur les craintes que l'événement prévu pour le 1er octobre, qui coïncidera juste avec le début de la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, énumère une série de « péchés nouvellement inventés par les humains » au lieu de ceux qui sont universellement reconnus par l'Église.

    Le cardinal Müller, qui a été préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi entre 2012 et 2017, a déclaré que le service promouvait des « idéologies non catholiques ».

    Parmi les péchés qu'il sera demandé à Dieu de pardonner au cours de la « célébration pénitentielle » figurent le « péché contre la création », le « péché contre les migrants », le « péché consistant à utiliser la doctrine comme des pierres que l'on lance » et ce qui est décrit comme le « péché contre la synodalité - le manque d'écoute, de communion et de participation à l'encontre de tous ».

    Le service aura lieu dans la basilique Saint-Pierre et sera présidé par le pape François.

    Dans un article publié sur Kath.net, un site web catholique allemand, le cardinal Müller a déclaré que la liste des péchés « se lit comme une liste se conformant à l'idéologie woke et du genre, quelque peu laborieusement déguisée en chrétienne ».

    Le cardinal a expliqué : « Pour tromper les crédules, il y a aussi des méfaits que tout chrétien devrait considérer comme allant de soi. Les naïfs peuvent être aveuglés par la compilation arbitraire de vrais péchés contre le prochain et la critique justifiée des inventions théologiquement absurdes des participants au synode ».

    Il a ajouté : « L'enseignement de l'Église n'est pas, comme le croient certains anti-intellectuels dans l'épiscopat, qui aiment invoquer leurs dons pastoraux en raison de leur manque de formation théologique, une théorie académique sur la foi, mais la présentation rationnelle de la parole révélée de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité par l'intermédiaire de l'unique médiateur entre Dieu et les hommes : l'homme Christ Jésus, le Verbe de Dieu son Père fait chair.

    « Il n'y a pas non plus de péché contre une forme de synodalité qui est utilisée comme un outil de lavage de cerveau pour discréditer les soi-disant conservateurs comme des hommes d'hier et des pharisiens déguisés, et pour nous faire croire que les idéologies progressistes qui ont conduit au déclin des Églises en Occident dans les années 1970 sont l'achèvement des réformes de Vatican II qui ont été prétendument arrêtées par Jean-Paul II et Benoît XVI.

    « La coopération de tous les croyants au service de la construction du Royaume de Dieu est dans la nature de l'Église, Peuple de Dieu, Corps du Christ et Temple de l'Esprit Saint.

    « Mais on ne peut relativiser la fonction épiscopale en fondant la participation au Synode des évêques sur le sacerdoce commun de tous les croyants et sur une nomination papale, écartant ainsi implicitement la sacramentalité du ministère ordonné - l'ordre des évêques, des prêtres, des diacres - et relativisant en fin de compte la constitution hiérarchique-sacramentelle de l'Église de droit divin que Luther avait niée dans son principe ».

    Le cardinal Müller poursuit : « Dans l'ensemble, les grands agitateurs des voies synodales et du synodalisme rampant sont plus préoccupés par l'acquisition de positions influentes et la mise en œuvre de leurs idéologies non catholiques que par le renouvellement de la foi au Christ dans le cœur des gens.

    « Le fait que les institutions de l'Église dans des pays autrefois entièrement chrétiens s'effondrent - séminaires vides, ordres religieux mourants, ruptures de mariages et de familles, démissions massives de l'Église, [y compris] plusieurs millions de catholiques en Allemagne - ne les ébranle pas pour autant.

    « Ils s'entêtent à poursuivre leur programme, qui revient à détruire l'anthropologie chrétienne, jusqu'à ce que la dernière personne éteigne les lumières et que les coffres de l'Église soient vides ».

    Le cardinal conclut : Le renouveau de l'Église dans l'Esprit Saint ne peut se produire que si le pape, au nom de tous les chrétiens, confesse courageusement et à haute voix sa foi en Jésus et lui dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ».

    La « célébration pénitentielle » marque la fin d'une retraite spirituelle de deux jours pour tous les participants qui prendront part à la session finale du synode triennal.

    La retraite comprendra des témoignages de trois personnes qui ont souffert du péché de guerre, du péché d'abus et, selon les organisateurs, du péché d'« indifférence au drame présent dans le phénomène croissant des migrations dans le monde entier ».

    La cérémonie pénitentielle déplorera également les péchés de pauvreté et contre les femmes, la famille, les jeunes, la paix et les populations indigènes. À la fin de la confession des péchés, le pape demandera le pardon de Dieu et de toute l'humanité.

    L'événement est organisé conjointement par le diocèse de Rome, le secrétariat général du synode et l'Union des supérieurs généraux. Dans un communiqué commun, ils ont déclaré que la liturgie « oriente le regard intérieur de l'Église vers les visages des nouvelles générations ».

    « En effet, ce sont les jeunes présents dans la basilique qui recevront le signe que l'avenir de l'Église leur appartient, et que la demande de pardon est le premier pas d'une crédibilité missionnaire et pleine de foi qui doit être établie », ont déclaré les organisateurs.

    Le cardinal Müller est l'une des nombreuses personnalités de l'Église qui ont ouvertement critiqué le synode.

    En 2022, il a déclaré dans une interview à EWTN que le Synode était une « occupation de l'Église catholique » et une « prise de contrôle hostile de l'Église de Jésus-Christ ».

    Le cardinal a déclaré que les partisans du synode cherchaient à « détruire l'Église catholique » et a invité les autres catholiques à le rejeter et à s'y opposer.