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Actualité - Page 743

  • Chine : les autorités s'acharnent contre les évêques non reconnus même après leur mort

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site "Diakonos.be" :

    La Chine persécute les évêques « souterrains » même après leur mort.  Inquiétude au Vatican

    Comme on le sait, avant de signer avec la Chine l’accord secret du 22 septembre 2018 sur la nomination des évêques, le pape François a dû auparavant gracier huit évêques installés par les autorités chinoises sans l’accord de Rome et qui étaient donc frappés d’excommunication.

    L’un de ces évêques était mort deux ans plus tôt mais le gouvernement de Pékin avait également exigé et obtenu cette anormale amnistie posthume.

    Mais en échange, François n’a pas obtenu la même reconnaissance, de la part de la Chine, des évêques soi-disant « souterrains », consacrés par Rome sans l’accord du gouvernement.

    L’un d’entre eux, Mgr Étienne Li Side, l’évêque de Tien-Tsin, est mort la veille de la Pentecôte à l’âge de 93 ans mais même après sa mort, les autorités chinoises n’ont pas fait preuve de clémence.

    Elles sont même allées jusqu’à lui refuser des funérailles dans sa propre cathédrale.

    C’est ce que fait remarquer, avec des mots bien pesés, la nécrologie officielle publiée par la Secrétairerie d’État du Vatican le 24 juin, seize jours après le décès de Li :

    « Les messes commémoratives, les condoléances et les cérémonies de deuil se sont déroulées dans un funérarium du district de Jizhou et non à la cathédrale Saint-Joseph de Tien-Tsin ».

    Et ce malgré la vie exemplaire du défunt, non seulement comme ministre de Dieu mais également en tant que citoyen :

    « Mgr Li Side vivait dans la pauvreté et dans une profonde humilité.  Il exhortait toujours les fidèles à respecter les lois du pays et à aider les pauvres.  Même dans les douloureuses vicissitudes en tout genre qui ont émaillé sa vie longue, il ne s’est jamais plaint, acceptant toute chose comme la volonté du Seigneur ».

    Les « douloureuses vicissitudes » en question ont consisté en quatre années de prison de 1958 à 1962, dix-sept années de travaux forcés de 1963 à 1980 plus deux autres années de prison de 1989 à 1991.  Après quoi, l’évêque consacré sans avoir été reconnu par le gouvernement a dû passer le reste de sa vie – pour le dire encore avec les mots de la nécrologie vaticane – « aux arrêts domiciliaires dans le village perdu dans les montagnes de Liang Zhuang Zi, dans le district de Jixian, à 60 kilomètres de Tien-Tsin, où il est resté jusqu’à sa mort, n’étant autorisé à s’éloigner que pour se rendre à l’hôpital ».

    Mais « malgré l’exil et l’éloignement – poursuit la nécrologie – les fidèles qui allaient le trouver étaient toujours nombreux.  Le prélat a défendu les principes de l’Église catholique avec cohérence et a témoigné de l’Évangile du Christ en demeurant héroïquement en communion avec le successeur de Pierre ».

    Pour les détails du traitement surréaliste réservé à Mgr Li après sa mort – les autorités chinoises ayant continué à lui refuser jusqu’au titre même d’évêque – nous renvoyons à ces deux articles d’Asia News, l’agence spécialisée sur la Chine de l’Institut pontifical pour les mission étrangères :

    > Niente funerali pubblici per mons. Stefano Li Side, vescovo di Tianjin

    > Il funerale di mons. Li Side, un ‘affare di Stato’ nelle mani di polizia, personale di sicurezza, controlli

    Pour la diplomatie vaticane, cet ostracisme opiniâtre de la part des autorités chinoises n’est pas très encourageant pour les futurs développements de l’accord du 22 septembre.  À Rome, les gestes d’ouverture se succèdent, comme par exemple la longue et irénique interview donnée par le cardinal secrétaire d’État Pierre Parolin au « Global Times », un version anglophone du « Quotidiano del Popolo », l’organe officiel du parti communiste italien.  Mais il se fait que l’interview n’a pas été traduite en mandarin, pas même une petite partie, dans aucun journal de Chine.

    Et puis il y a l’écueil de Hong Kong et de la rébellion d’une grande partie de la population contre la loi – à présent suspendue – qui autoriserait l’extradition sur le territoire chinois, même des opposants politiques, une rébellion surtout emmenée par les catholiques de la ville, à commencer par leurs derniers évêques et cardinaux, non seulement l’intrépide cardinal Joseph Zen Zekiun, critique irréductible de l’accord du 22 septembre entre le Vatican et la Chine mais également son successeur, John Tong Hon, plus modéré.

    Mgr Tong étant sur le départ pour dépassement de la limite d’âge, la désignation du nouvel évêque de Hong Kong sera un véritable casse-tête pour le pape François qui, entre rébellion et dialogue, penchera tout naturellement pour le second mais il devra également tenir compte de la soif de liberté et de dignité de nombreux catholiques – et d’évêques – de Hong Kong et de toute la Chine.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    Lire aussi : « Arrêtés, maltraités, torturés » : un rapport du département d’Etat dénonce la persécution religieuse en Chine

  • Après les élucubrations de l’instrumentum laboris du synode amazonien convoqué par le pape François

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     Lu sur le site Benoît et moi  (extrait):

    pape amazonie 1548924559385.png« Les élucubrations de l'"Instrumentum Laboris" m'ont fait revenir en mémoire le discours prononcé [par le Saint-Père Benoît XVI] au Sanctuaire de Notre-Dame d'Aparecida le 13 mai 2007, lors de la séance inaugurale des travaux de la CELAM (cf. w2.vatican.va). En voici un extrait, que les Pères synodaux seraient eux aussi bien inspirés de relire:

    La foi en Dieu a animé la vie et la culture de ces pays [d’Amérique latine] pendant plus de cinq siècles. De la rencontre de cette foi avec les ethnies originelles est née la riche culture chrétienne de ce continent exprimée dans l'art, dans la musique, dans la littérature et, surtout, dans les traditions religieuses et dans la manière d'être de ses peuples, unis par une même histoire et un même credo, en donnant ainsi le jour à une grande harmonie également dans la diversité des cultures et des langues. Actuellement, cette même foi doit affronter de sérieux défis, parce que sont en jeu le développement harmonieux de la société et l'identité catholique de ses peuples. A cet égard, la Vème Conférence générale se prépare à réfléchir sur cette situation pour aider les fidèles chrétiens à vivre leur foi avec joie et cohérence, à prendre conscience d'être disciples et missionnaires du Christ, envoyés par Lui dans le monde pour annoncer et témoigner de notre foi et de notre amour.

    Mais, qu'a signifié l'acceptation de la foi chrétienne pour les pays de l'Amérique latine et des Caraïbes? Pour eux, cela a signifié connaître et accueillir le Christ, le Dieu inconnu que leurs ancêtres, sans le savoir, cherchaient dans leurs riches traditions religieuses. Le Christ était le Sauveur auquel ils aspiraient silencieusement. Cela a également signifié qu'ils ont reçu, avec les eaux du Baptême, la vie divine qui a fait d'eux les fils de Dieu par adoption; qu'ils ont reçu, en outre, l'Esprit Saint qui est venu féconder leurs cultures, en les purifiant et en développant les nombreux germes et semences que le Verbe incarné avait déposés en elles, en les orientant ainsi vers les routes de l'Evangile.

    En effet, à aucun moment l'annonce de Jésus et de son Evangile ne comporta une aliénation des cultures précolombiennes, ni ne fut une imposition d'une culture étrangère. Les cultures authentiques ne sont pas fermées sur elles-mêmes ni pétrifiées à un moment déterminé de l'histoire, mais elles sont ouvertes, plus encore, elles cherchent la rencontre avec les autres cultures, elles espèrent atteindre l'universalité dans la rencontre et dans le dialogue avec les autres formes de vie et avec les éléments qui peuvent conduire à une nouvelle synthèse dans laquelle soit toujours respectée la diversité des expressions et de leur réalisation culturelle concrète.

    En dernière instance, seule la vérité unifie et la preuve en est l'amour. C'est pour cette raison que le Christ, étant réellement le Logos incarné, "l'amour jusqu'au bout", n'est étranger à aucune culture ni à aucune personne; au contraire, la réponse désirée dans le cœur des cultures est celle qui leur confère leur identité ultime, en unissant l'humanité et en respectant dans le même temps la richesse des diversités, en ouvrant chacun à la croissance dans la véritable humanisation, dans l'authentique progrès. Le Verbe de Dieu, en se faisant chair en Jésus Christ, se fit également histoire et culture.

    L'utopie de redonner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l'Eglise universelle, ne serait pas un progrès, mais plutôt une régression. En réalité, il s'agirait d'un retour vers un moment historique ancré dans le passé.

    La sagesse des peuples originaires les conduisit, fort heureusement, à créer une synthèse entre leurs cultures et la foi chrétienne que les missionnaires leur offraient. C'est de là qu'est née la riche et profonde religiosité populaire, dans laquelle apparaît l'âme des peuples latino-américains:

    - L'amour pour le Christ souffrant, le Dieu de la compassion, du pardon et de la réconciliation; le Dieu qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous;

    - L'amour pour le Seigneur présent dans l'Eucharistie, le Dieu incarné, mort et ressuscité pour être Pain de Vie;

    - Le Dieu proche des pauvres et de ceux qui souffrent;

    - La profonde dévotion à la Très Sainte Vierge de Guadalupe, l'Aparecida, la Vierge des diverses invocations nationales et locales. Lorsque la Vierge de Guadalupe apparut à l'indio saint Juan Diego, elle lui adressa ces paroles significatives: "Ne suis-je pas ici moi qui suis ta mère? N'es-tu pas sous mon ombre et mon regard? Ne suis-je pas la source de ta joie? Ne demeures-tu pas à l'abri sous mon manteau entre mes bras?" (Nica Mopohua, nn. 118-119).

    Cette religiosité s'exprime également dans la dévotion aux saints avec leurs fêtes patronales, dans l'amour pour le Pape et pour les autres Pasteurs, dans l'amour pour l'Eglise universelle comme grande famille de Dieu qui ne peut ni ne doit jamais laisser seuls ou dans la misère ses propres fils. Tout cela forme la grande mosaïque de la religiosité populaire qui constitue le précieux trésor de l'Eglise catholique qui est en Amérique latine, et qu'elle doit protéger, promouvoir et, lorsque cela est nécessaire, purifier également. »

    Ref.La foi chrétienne en Amérique latine

    JPSC

  • Nos diocèses : des figuiers stériles

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    parabole-figuier-sterile.jpgNos diocèses sont devenus stériles. En écho à l’article publié ici  par Belgicatho, notre excellent confrère diakonos.be écrit :

    « Nos collègues de Belgicatho s'interrogent. Il n'y a apparemment eu aucune ordination en Flandre cette année et seulement quatre pour toute la Belgique.

    Il faut bien sûr se réjouir et prier pour eux et pour les vocations plus que jamais.

    Mais ce qui est le plus frappant dans ce bilan, c'est qu'aucun de ces jeunes prêtres n'est issu du diocèse où il a été ordonné.

    Liège:
    - Un prêtre diocésain originaire de Côte d'Ivoire

    Arlon:
    - Un prêtre originaire du Vietnam pour les religieux du Sacré-Coeur

    Namur:
    - Un prêtre diocésain originaire du Bénin
    - Un prêtre diocésain originaire du diocèse de Malines-Bruxelles

    Comment comprendre qu'après tous ces efforts de nouvelles catéchèses, de refondations, de messes vivantes, ces milliers de jeunes passés par l'enseignement catholique, par les catéchèses modernes et existentielles, par les messes adaptées en paroisse, par les karaokés liturgiques, aucun diocèse n'ait été capable de susciter des vocations en son sein cette année ?

    Comment comprendre que malgré le recrutement massif de prêtres africains, d'assistantes paroissiales, d'auxiliaires de l'apostolat et autres laïcs en responsabilité, personne n'ait voulu les imiter ?

    Nos évêques auront-ils le courage de remettre sérieusement en question la pastorale désastreuse de ces 50 dernières années, malgré la pression écrasante de la sécularisation ?

    Seront-ils capables de répondre à l'appel du pape François et de se consacrer corps et âme à l'évangélisation plutôt qu'à l'autopréservation de bâtiments devenus trop grands et de communautés vieillissantes et stériles à coup de chantiers diocésains que personne ne peut plus porter ?

    Seront-ils capables de lire les signes des temps ? Ceux des jeunes d'aujourd'hui et non pas les illusions de la génération passée ?

    Sont-ils capables de reconnaître les communautés qui sont fécondes aujourd'hui et où l'appel du Seigneur est entendu, même si ce ne sont pas toujours celles qui rencontrent leurs propres préférences ?

    Seront-ils capables de méditer cette parole de Jérémie ?

    "Revenez, fils renégats – oracle du Seigneur ; c’est moi qui suis votre maître. Je vais vous prendre, un par ville, deux par clan, et vous faire venir à Sion. Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur : ils vous conduiront avec savoir et intelligence."

    Selon "mon" coeur, dit le Seigneur… »

    Comme le poisson du proverbe chinois, l’ Eglise d’Occident périt par la tête, sous nos yeux, parce qu’elle a cessé  d’être une Eglise selon le cœur de Dieu. Aujourd’hui, les prophètes de la foi fidèle à l’Evangile viennent d’ailleurs mais le monde aux  cheveux blancs n’est plus en état de les entendre. Alors, loin de l’anthropologie mortifère de l’Occident tardif, passons aux barbares pour reconstruire depuis la source un monde nouveau .

    Loin des fausses périphéries, un air plus frais à découvrir :

    JPSC

  • Combien d'ordinations sacerdotales en Belgique cette année ?

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    Ordination sacerdotale de Vincent Minh Nhat Nguyen à Arlon (Belgique)

    Si la France compte 126 nouveaux prêtres ordonnés cette année, chez nous ils semblent se compter sur les doigts d'une seule main. Nous avons dénombré quatre ordinations sacerdotales en ce mois de juin 2019 : 2 à Namur, une à Liège et une à Arlon (chez les prêtres du Sacré-Coeur de Jésus). Nous n'en avons relevé aucune dans les diocèses flamands où la pénurie des vocations est chronique depuis de nombreuses années. Mais peut-être certaines nous ont-elles échappé ? Y en a-t-il eu d'autres ? Ou y en aura-t-il ? Merci de nous aider à compléter nos informations si vous êtes au courant d'autres ordinations dans les diocèses ou dans les familles religieuses de notre pays.

    (On peut signaler une ordination sacerdotale chez nos frères orthodoxes de Belgique en février dernier.)

    photo : l'ordination de Vincent Minh Nhat Nguyen, à Arlon

  • La Fête-Dieu à Liège

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    Le jeudi 20 juin, la foule était au rendez-vous dans la basilique Saint-Martin pour la célébration de la Fête-Dieu. L'église était comble et les fidèles ont ensuite escorté le Saint-Sacrement en procession jusqu'à la cathédrale. Une galerie reprenant les photos de l'évènement est accessible ICI

  • Les démographes de l’ONU ont revu à la baisse leurs prévisions de la population mondiale d’ici 2100

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    L'ONU révise à la baisse ses prévisions de la population mondiale

    Les démographes de l’ONU ont revu à la baisse leurs prévisions de la population mondiale d’ici 2100.
    La prévision publiée le 17 juin indique que l’ONU pense maintenant la Terre sera peuplée d’un peu plus de 9,7 milliards de personnes en 2050 et d’un peu moins de 10,9 milliards en 2100. Le premier chiffre est de 37 millions inférieur à la prévision de l’ONU publiée il y a deux ans. Le second chiffre portant sur 2100 dernier est de 309 millions plus bas — presque l’équivalent de la population des États-Unis.

    Les taux de natalité diminuent plus rapidement que prévu dans certains pays en développement. À la fin des années 1980, le Kenya avait un taux de fécondité de 6,5 enfants par femme. Il y a deux ans, l’ONU estimait que le taux de fécondité du Kenya ne baisserait à 2,1 (le taux de remplacement de la population) qu’à la fin des années 2070. En raison de nouvelles données, il pense maintenant que le Kenya atteindra ce point dix ans plus tôt. L’Ouganda a également l’air moins fécond que prévu auparavant. Une faible réduction du taux de fécondité en Inde a un impact considérable sur les prévisions démographiques mondiales, car l’Inde compte près d’un sixième de la population mondiale.

    Le modèle de population des Nations Unies suppose que les pays dont le taux de fécondité est bien inférieur à deux vont très peu rebondir. C’était la théorie de la transition « démographique ». L’Institut national d’études démographiques (INED) décrit la transition démographique comme « le passage d’un régime traditionnel où la fécondité et la mortalité sont élevées et s’équilibrent à peu près, à un régime où la natalité et la mortalité sont faibles et s’équilibrent également ». L’équilibre devait « magiquement » se rétablir. Pendant la transition entre les deux régimes, la natalité diminue moins vite que la mortalité, créant un fort accroissement naturel de la population.

    Ce modèle qui sert de base aux prédictions de l’ONU a été critiqué de longue date, notamment par l’historien Pierre Chaunu décédé en 2009. L’observation de la transition démographique française a fait douter certains auteurs de l’universalité du schéma classique. En effet, en France on observe, à partir de 1750 et tout au long de la transition, une chute relativement conjointe et simultanée des taux de natalité et de mortalité, ce qui empêche la France de connaître un essor démographique rapide lors de cette transition. Une autre critique, généralisant l’évolution européenne ou de pays comme le Japon ou le Brésil, souligne que le taux de natalité à la fin de la transition, loin d’idéalement se stabiliser environ au niveau du taux de mortalité, poursuivrait sa baisse, provoquant un déclin démographique, précédé puis accompagné du vieillissement des populations.

    Le modèle de prévision de la population mondiale prévoyait que les pays à très faible natalité (le Japon, l’Italie, l’Allemagne, le Canada) verraient leur fécondité remonter rapidement pour atteindre le taux de remplacement des générations. Même dans les pays où les bébés sont devenus rares depuis des décennies, la plupart des gens continuent de croire que la famille idéale contient deux voire trois enfants. En d’autres termes, même si les Canadiens ne font que 1,5 enfant par femme, les gens pensent que 2,5 enfants par femme constituent une famille idéale. Mais le rebond prédit par la transition démographique persiste à ne pas se produire de nombreux pays. C’est une des raisons qui ont amené les démographes de l’ONU à modifier leurs prévisions. Ils s’attendent maintenant à ce que certains pays à taux de natalité extrêmement bas, tels que l’Italie, le Japon et la Corée du Sud, le restent pendant des années. La Corée, qui a un taux de fécondité d’à peine 1,1 enfant/femme, devrait désormais ne plus compter que 30 millions d’habitants en 2100 alors que ce pays en compte 51 millions aujourd’hui.

    Un autre changement concerne la mort. La plupart des gens vivent plus longtemps. La plus grande amélioration concerne l’Afrique de l’Est et australe, où le VIH est mieux traité. En Amérique, cependant, l’épidémie d’opioïdes, notamment, a fait augmenter le taux de mortalité, en particulier chez les hommes blancs. La probabilité qu’un garçon de 15 ans meure avant l’âge de 50 ans est maintenant plus élevée en Amérique qu’au Bangladesh.

    Voir aussi

    Discours malthusien des écologistes qui sévit en Occident et qui préconise de ne pas avoir d’enfants pour sauver la Terre
  • Le synode sur l'Amazonie va-t-il consommer la rupture avec les deux pontificats précédents ?

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    Du site "Benoît et moi", la traduction d'un article de José Antonio Ureta :

    Synode Amazonie: revoilà la "Teologia india"

     

    Il faut remonter aux années 90 du siècle dernier, à l'époque où le cardinal Ratzinger était préfet de la CDF, et aux provocations d'un obscur prêtre indigène, Eleazar Lopez, pour comprendre la rupture consommée avec les deux pontificats précédents (20/6/2019)

    Ce article est issu du site Pan-Amazon Synod Watch, mis en ligne spécialement à l'occasion du Synode sur l'Amazonie par un mouvement qui fait hurler les 'bons' catholiques, l'Institut Plinio Corrêa de Oliveira. Pour autant que j'ai pu en juger, le site, bilingue, (italien et anglais) est une véritable mine. Il a été signalé par Giuseppe Nardi (qui annonce rien de moins que «la révolution à venir dans l'Eglise») ici: katholisches.info

    LE SYNODE PANAMAZONIQUE OU LA REVANCHE D'ELEAZAR LÓPEZ SUR JOSEPH RATZINGER

    José Antonio Ureta
    panamazonsynodwatch.info 
    9 avril 2019
    * * *
    Le prochain Synode aura lieu à Rome et traitera de l'Amazonie, la vaste région de plaines d'Amérique du Sud. Mais, paradoxalement, le grand gagnant de l'événement sera un Zapotèque indien originaire des régions de haute montagne d'Amérique du Nord, plus précisément de Oaxaca, au Mexique. En l'occurrence, le prêtre Eleazar López Hernández1, du diocèse de Tehuantepec, qui se consacre à la pastorale indigène depuis 1970 et qui est «considéré comme l'accoucheur de la Teologia india (Théologie indienne) » en Amérique latine.

    Déjà dans les années 90, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF), dirigée par le Cardinal Joseph Ratzinger, avait demandé à un professeur mesuré de l'Université de Salamanque, le jésuite Luis Ladaria Ferrer, actuellement Cardinal Préfet de cette Congrégation, d'étudier et de donner une opinion sur les écrits de Don Eleazar López.

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  • Le pape aux médecins : "soigner veut dire respecter le don de la vie du début à la fin"

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Portrait robot du médecin catholique, par le pape François (traduction complète)

    Audience aux membres de la FIAMC

    Le pape François rappelle aux médecins catholiques les exigences de leur « vocation », « compétence, patience, force spirituelle et solidarité fraternelle » : « Le style d’un médecin catholique allie professionnalisme, capacité de collaboration et rigueur éthique ».

    Des membres de la Fédération internationale des associations de médecins catholiques (FIAMC) ont été reçus par le pape François dans la Salle Regia du Palais apostolique du Vatican, ce samedi 22 juin 2019.

    Ces membres de la FIAMC étaient réunis à Rome pour célébrer, en ce mois de juin, mois du Sacré-Cœur, la consécration de la FIAMC au Cœur de Jésus (Université pontificale Urbanienne, 21-22 juin 2019).

    Le pape a invité à tout faire pour soulager les souffrances, une expression qui rappelle le nom de l’hôpital voulu par saint Padre Pio à San Giovanni Rotondo, la Maison du soulagement de la souffrance » : « Nous pouvons et nous devons soulager les souffrances et éduquer chacun à devenir plus responsable de sa santé et de celle de leurs proches et leurs familles. »

    Il a invité à respecter et servir la vie et toute vie humaine : « Nous devons également nous rappeler que soigner veut dire respecter le don de la vie du début à la fin. Nous ne sommes pas les propriétaires: la vie nous est confiée et les médecins en sont les serviteurs. »

    Une vie que Dieu veut donner à tous, a recommandé le pape : « Votre mission est à la fois un témoignage d’humanité, une façon privilégiée de faire voir, de nous faire sentir que Dieu, notre Père, prend soin de chaque personne, sans distinction. Pour cela, il souhaite également utiliser nos connaissances, nos mains et notre cœur pour soigner et guérir chaque être humain, car il souhaite donner vie et amour à tous. »

    Voici notre traduction, rapide, de travail, du discours que le pape François a adressé aux personnes présentes.

    AB

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  • 14 religieuses espagnoles massacrées par les Rouges espagnols en 1936 ont été béatifiées

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    Ritratto delle martiri Concezioniste francescane - Monastero di Madrid

    De Vatican News :

    Le cardinal Becciu béatifie 14 contemplatives espagnoles

    Pour le préfet de la Congrégation pour les Causes des saints, ces 14 sœurs de l’Ordre de l’Immaculée Conception tuées «in odium fidei» au début de la guerre civile espagnole, représentent «un encouragement à poursuivre, avec joie, le témoignage de la miséricorde de Dieu».
     
    Roberta Barbi – Cité du Vatican«Dieu ne nous abandonne jamais, surtout au moment de la défaite et de l’échec». Les quatorze religieuses béatifiées ce samedi le savaient très bien, a assuré le cardinal Angelo Becciu. Elles ont été tuées durant la guerre civile en divers lieux mais, toutes en raison de leur foi et de leur appartenance à l’Église et, jusqu’au dernier moment, elles ont senti la présence de Dieu. 

    La présence de Dieu

    Lors de la cérémonie de béatification de Mère Maria Carmen Lacaba Andia et de treize compagnes martyres, le préfet a mis en exergue la force que Dieu offre à chacun, Lui qui est présent à chaque instant de la vie, en particulier lors des épreuves les plus difficiles. «Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort», peut-on lire dans la seconde Lettre aux Corinthiens (2 Co 12:10). Les lieux et les dates des décès ne sont pas les mêmes, mais il s’agit d’un unique sacrifice, le plus extrême, affronté avec la même générosité et le même courage. Dans son homélie, le cardinal Becciu évoque les trois guet-apens lors desquels les 14 religieuses furent tuées à la fin de 1936.

    Trois guet-apens

    Il décrit «l’assaut lancé contre le monastère de Madrid par des agresseurs qui criaient: ‘Mort aux religieuses’ ; et celle-ci qui moururent en s’exclamant: ‘Vive le Christ Roi ! » Le monastère d’El Pardo avait, lui, déjà été abandonné et les sœurs avaient trouvé refuge dans les maisons voisines. Quand elle furent découvertes, lorsqu’il leur fut demandé si elles étaient religieuses, elles répondirent: «Oui, par la grâce de Dieu». Des paroles qui les condamnèrent à mort. Enfin, le cardinal Becciu se souvient des victimes du monastère d’Escolana. «Expulsée par la mairie et des miliciens locaux, elles furent envoyées à la Direction générale de la Sécurité à Madrid pour les contraindre à abandonner leur foi et faire d’elles des apostats». A ces fins, les agresseurs tuèrent les plus âgées devant les plus jeunes, sans résultat.

    Un exemple pour les consacrés et les laïcs

    Toutes ces bienheureuses ont été tuées «en raison de leur état de vie religieuse et de leur adhésion totale au Christ et à l’Église, et ce fut bien l’aversion pour Dieu et pour la foi chrétienne qui détermina le martyre» explique le cardinal Becciu. La rapidité avec laquelle a été scellée, avec le sacrifice de leurs vies, la Vérité qu’elles annonçaient «associant leur martyre de foi, d’espérance et de charité», fait d’elles un modèle de vie pour tous. Elles sont un exemple «pour les religieuses de leur ordre et pour toutes les consacrées qui dédient leur vie entière à la prière et à la contemplation ; elles qui sont appelées à témoigner combien l’amour de Dieu est enveloppant» affirme le cardinal. Quant aux laïcs, elles leur enseignent «la nécessité d’écouter et d’adhérer docilement à la parole de Dieu».

    Le martyre, révélation du mystère pascal

    L’expérience des martyres montre combien «la force de la foi, de l’espérance et de l’amour est plus fort que la violence». Le martyre «est une révélation particulière du mystère pascal qui continue à œuvrer et à s’offrir aux hommes de tout temps comme promesse de vie nouvelle», a expliqué le cardinal Becciu.Les bienheureuses n’avaient pas la frénésie d’être des acteurs de premier plan. Elles étaient simplement fidèles à leur vocation de croyantes qui aiment Jésus sans réserve, jusqu’au prix de leur vie. «Voilà un signe éloquent qui montre comme la vitalité de l’Église ne dépend pas de projets ou de calculs humains mais jaillit d’une adhésion totale au Christ et à son message de salut» a conclu le Préfet. 
  • Euthanasie : Mgr De Kesel amené à dissiper les ambiguïtés du document des évêques belges

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    De Bosco d'Otreppe sur la Libre (25 juin, p. 9) :

    Mgr De Kesel clarifie le rôle de l'aumônier catholique au moment d'une euthanasie

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  • Bienveillance et excès de rigueur : les deux voies erronées suivies par le Vatican dans le traitement des abus sexuels

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    De Sandro Magister, en traduction française sur le site "Diakonos.be" :

    Vatican et abus sexuels.  Deux solutions opposées, toutes deux erronées

    Dans la gestion des affaires d’abus sexuels impliquant des ministres sacrés, il arrive fréquemment qu’à différents niveaux de l’Église, l’on commette deux erreurs à l’opposé l’une de l’autre.  On pèche soit par excès de bienveillance soit par excès de rigueur.

    Deux cas récents l’illustrent à merveille.  L’un se déroule en Italie et l’autre en Pologne.  Tous deux impliquent le Vatican et la personne même du Pape.

    *

    Le premier cas concerne la parution inopinée dans « L’Osservatore Romano » du 19 juin d’un article rédigé par un prêtre, Giacomo Ruggeri, qui y est présenté comme un expert des « dynamiques des médias sociaux et de la numérisation dans la sphère de l’anthropologie, de la théologie et de la pastorale ».

    Sa contribution, la première de toute une série, se trouve en page 4 du quotidien officiel du Saint-Siège à la rubrique « Hôpital de compagne » qui – en citant le pape François – regroupe des récits visant à « soigner les blessures et à réchauffer le cœur des fidèles ».

    L’une de ces blessures est donc confiée aux bons soins de dom Ruggeri qui la décrit comme ceci :

    « À une époque caractérisée par le soin extrême porté au corps, qu’il faut exhiber à toute occasion, chaque fois que je prends en main mon smartphone, je n’allume pas un objet mais j’entre en relation avec moi-même, par des voies inédites et sans en être pleinement conscient.  C’est ce que je définis la ‘peau digitale’ : et ça se reproduit continuellement pour nourrir ma personne rendue virale dans les médias sociaux, pour lui fournir une nourriture abondante à grand renfort de photos, de vidéos, de posts et surtout de followers ».

    Ce repli sur soi-même – diagnostique le P. Ruggeri – constitue une pathologie à proprement parler, une boulimie digitale que l’on ne peut guérir qu’au prix fort, par le silence.

    Mais qui est donc l’auteur de cet article ?  Giacomo Ruggeri est un prêtre du diocèse de Pordenone qui a, pendant plusieurs années, exercé son ministère dans un autre diocèse, celui de Fano, comme curé et porte-parole de l’évêque, Mgr Armando Trasarti.

    En 2012, il a été arrêté puis l’année suivante jugé pour un attentat à la pudeur perpétrés sur une plage publique sur une fille de 13 ans, des gestes qu’il a lui-même reconnus comme étant « déplacés » même s’il les disait motivés par une « affection sincère ».  Condamné à 2 ans et 6 mois de réclusion, sa peine a été réduite en appel en 2016 à un an, 11 mois et 10 jours, qu’il ne devait plus purger en prison.

    L’évêque de Fano a suspendu dom Ruggeri de toutes ses charges pastorales et, à Rome, la Congrégation pour la doctrine de la foi l’a jugé coupable, sans pour autant le suspendre « a divinis » ni le réduire à l’état laïc.

    Aujourd’hui, dom Ruggeri est retournée à Pordenone, dont l’évêque Giuseppe Pellegrini avait collaboré plusieurs années auparavant au service national pour la pastorale des jeunes.  Et il a recommencé à écrire pour la maison d’édition catholique « Il Pozzo di Giaccobe » où il dirige – comme le rappelle « L’Osservatore Romano » dans sa présentation du nouvel auteur – la collection « Discernere hic et nunc » et « Capire il nuovo », dans laquelle ne figurent à l’heure actuelle que trois de ses livres, tous consacrés au « discernement » spirituel en situation de crise, pathologies digitales incluses, avec une attention toute particulière aux « Exercices » de saint Ignace de Loyola, le fondateur de la Compagnie de Jésus.

    Mais aujourd’hui que dom Ruggeri publie également dans « L’Osservatore Romano », les partisans de la soi-disant « tolérance zéro » auront du grain à moudre.

    A moins qu’il ne faille comprendre son recrutement en tant que bénévole au journal du Saint-Siège comme l’un de ces « itinéraires pénitentiels et de réhabilitation des coupables » recommandés par le pape François dans les « Points de réflexion » qu’il a offerts au sommet du Vatican sur les abus sexuels en février dernier.

    *

    Le second cas emblématique, bien plus grave celui-là, se déroule en Pologne et a connu son moment clé le 20 février de cette année, à la veille du sommet sur les abus quand, au terme de l’audience générale du mercredi, François a reçu deux activistes de la gauche radicale polonaise, Joanna Scheuring-Wielgus et Agata Diduszko-Zyglewska et avec elles le président d’une fondation de soutien aux victimes des prêtres pédophiles, Marek Lisinski, auquel le pape avait ostensiblement baisé la main (voir photo) après avoir reçu de lui un dossier dénonçant la complicités des évêques polonais dans ces exactions.

    Mais ce que François ne savait pas, c’est que deux enquêtes successives indépendantes et « laïques » – l’une du journaliste Sebastian Karczewski et l’autre du journal libéral « Gazeta Wyborca » – s’apprêtaient à dévoiler de manière irréfutable que Lisinsky, qu’on avait présenté au Pape comme la victime d’un prêtre pédophile, cachait en réalité une histoire bien différente.  Il s’était fait prêter de l’argent par un prêtre, Zdzislaw Witkowski, et que pour ne pas devoir rembourser sa dette, il avait accusé le prêtre d’avoir abusé de lui trente ans plus tôt.

    Les détails de cette affaire sont rapportés de façon très précise dans l’ACI Stampa du 19 juin dans une correspondance de Varsovie de Wlodzimierz Redzioch :

    > Polonia: colpire la Chiesa con le false accuse sulla questione degli abusi

    Nous nous bornerons à dire que Lisinski a déposé plaine en 2010 auprès de l’évêque Piotr Libera du diocèse de Plock dans lequel le P. Witkowski était incardiné.  L’enquête initiale a confirmé l’innocence du prêtre mais une campagne de diffamation publique s’est déchaînée contre lui, ce qui a incité l’évêque à le suspendre en 2013 pour trois ans de tout service sacerdotal et à transmettre à Rome, à la Congrégation pour la doctrine de la foi, les pires accusations contre le P. Witkowski.  Avec pour résultat qu’en 2017, la Congrégation a confirmé les sanctions contre le prêtre.

    Toute cette affaire a contribué à faire de Lisinski un champion de la guerre contre la pédophilie dans l’Église alors qu’en réalité il intriguait afin d’en retirer des avantages très matériels.

    « Si tout cela avait été révélé plus tôt, la célèbre rencontre de Lisinski et le pape François n’aurait sans doute jamais eu lieu », écrit Redzioch dans sa correspondance de Varsovie.  Et il ajoute :

    « Malheureusement, les révélations journalistiques ont également jeté l’opprobre sur le travail de la curie de Plock et de Mgr Libera qui, en appliquant sans discernement la règle de la ‘tolérance zéro’, n’ont rien fait pour bien comprendre l’affaire ni pour défendre un prêtre assurément innocent.  C’est clairement dans ce contexte qu’il faut comprendre la décision de Mgr Libera de quitter la tête de son diocèse et de se retirer, depuis juillet dernier, dans un couvent de camaldules pour un temps de ‘pénitence et de prière pour l’Église en Pologne et pour son diocèse’. […]  Se plier au politiquement correct, assouvir les attentes des médias et porter des jugements de culpabilité hâtifs ne peut qu’aggraver la situation et alimenter toujours davantage la spirale du mensonge. »

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • "Comment nous avons accueilli une grossesse inattendue" : le témoignage de jeunes parents

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    En "contribution externe" sur le site de La Libre :

    Comment nous avons accueilli une grossesse inattendue

    Une opinion de Ophélie Bouchat et Guillaume Dos Santos, jeunes parents.

    Même dans un contexte compliqué, la naissance d’un enfant devrait toujours être cette occasion de joie inattendue, celle d’un bonheur appelé à se recevoir sans réfléchir.

    Avec le mois de juin, c’est pour les étudiants une année académique qui s’achève, avec sa session d’examens et ses guindailles. C’est aussi l’occasion pour nous de vous partager une autre histoire.

    Le 5 août 2017, nous apprenons l’existence d’un petit être qui va bouleverser nos vies. Un test de grossesse positif, quand on est étudiants, est rarement perçu comme une bonne nouvelle. Nous sommes d’abord tétanisés, envahis de sentiments contradictoires, de joie mais aussi de crainte face à l’avenir. Nous ne sommes pas mariés, nous n’habitons pas encore ensemble, nous n’avons pas ce qu’on appelle communément une situation. Mais nous faisons malgré tout le meilleur choix de notre vie : accueillir cet enfant.

    Les examens à passer pour Ophélie et le mémoire à rendre pour Guillaume, anxiété, fatigue de début de grossesse, nausées… : ces premières semaines sont compliquées. Par la force des choses, par la confiance qui nous unit, nous parvenons à franchir les obstacles. Nous voulons nous prouver que c’est possible.

    Bienveillance

    L’annonce à la famille, aux amis, à l’entourage, est une étape délicate. Dans une société où tout concourt à ce qu’on s’assure d’abord du confort matériel – salaire, logement, carrière – il est inhabituel de faire un enfant quand on est aux études. Mais dès le départ, notre entourage proche nous soutient et nous félicite pour l’arrivée de notre petit bout. Même dans un contexte compliqué, la naissance d’un enfant devrait toujours être cette occasion de joie inattendue, d’un bonheur appelé à se recevoir sans réfléchir.

    À l’Université, Ophélie reçoit un soutien très humain. Au sein de sa faculté, on l’accompagne dans toutes les démarches pour étaler son master, pour passer ses examens dans les meilleures conditions.

    Pour qui choisit de s’écarter de la norme actuelle qui invite plutôt à “profiter de sa jeunesse”, à voyager, à faire la fête ou à penser à sa carrière, il faut avouer que cet environnement de confiance est primordial. Ne pas se sentir jugée, mais accompagnée et soutenue.

    Les doubles journées

    Notre petit Georges est admis à la crèche de l’UCL, “Le P’tit Matelot”, où il est choyé par deux puéricultrices en or. Nous réalisons assez vite, face aux demandes d’admission d’autres parents, que notre situation n’est pas si rare. La grossesse, la naissance, la vie : choses partagées par tout le commun des mortels.

    Ayant étalé son master sur trois ans au lieu de deux, Ophélie a du temps à consacrer à notre fils, un luxe que n’ont pas toutes les mamans. Mais les sessions d’examens et le stress qui va avec constituent une épreuve qu’elles n’ont pas à traverser. Le rôle du papa dans ce contexte n’est pas non plus une sinécure ; rentrer du travail signifie pour Guillaume le début d’une deuxième journée : prendre en charge notre enfant, s’occuper du bain, du souper, du dodo, etc... car il s’agit de laisser du temps à maman pour l’étude. Le temps libre devient une denrée rare pour tous les deux.

    Gérer les stages, le mémoire, le blocus, les cours, et en même temps l’éducation de notre chérubin, ses horaires de sieste et de repas, exige de nous des efforts d’organisation et des sacrifices, mais à aucun moment nous n’avons douté. S’il est bien une chose qui fait encore sens, c’est l’arrivée d’un enfant, le mystère de la vie qui vient sans s’annoncer, fragile et dépendante.

    Ce qui donne sa valeur et son intérêt à la vie, disait Pierre Teilhard de Chardin, ce n’est pas tant d’accomplir des réalisations spectaculaires que d’accomplir des choses ordinaires avec la perception de leur immense valeur.” Nous vivons chaque jour qui vient en cherchant à cueillir l’inattendu avec gratitude, à recevoir le quotidien avec reconnaissance.

    Notre message d’espoir

    Lorsque Georges est arrivé, dès l’instant où ses yeux se sont ouverts pour la première fois dans cette chambre d’hôpital, nous avons réalisé notre chance.

    Notre époque est celle de l’injonction permanente à jouir toujours plus de ses libertés individuelles, à faire carrière pour gagner plus, acheter plus, consommer plus. Mais c’est bien peu de chose en regard de la joie si simple qu’on éprouve avec son enfant, de la force des liens qui se nouent pour la vie, du bonheur de fonder une famille.

    Toute grossesse est une rébellion”, écrit Marianne Durano dans Mon corps ne vous appartient pas 1 . “Par nature, elle contredit les idéaux d’indépendance, de liberté et d’épanouissement professionnel tant vantés par notre société. Non seulement elle fragilise, mais elle est un démenti flagrant à tous les relativismes.”

    Nous nous demandons parfois à quoi ressemblerait notre quotidien si Georges n’était pas là. Nous nous sentons alors étrangers à cette vie parallèle qui aurait pu être nôtre, et qui nous paraît fade en comparaison de notre aventure familiale. Un seul sourire de Georges vaut plus que tout ce que nous avons relégué au second plan pour préparer sa venue et nous occuper de lui. Son arrivée a certes chamboulé notre quotidien mais elle a renforcé nos liens et magnifié chaque jour vécu. Les enfants nous apprennent à aimer, à se sacrifier, à se dépasser. Il y a en eux un trésor d’innocence que nous avons perdu et qu’ils nous rappellent au quotidien. Ils donnent du sens à nos vies.

    On ne saurait ériger notre cas particulier en généralités universelles. Cependant, pour tous les couples et jeunes femmes qui seront un jour peut-être tétanisés à leur tour en découvrant un test de grossesse positif, nous partageons un bout de notre vie dans cette carte blanche. Pour leur dire que c’est possible.

    Nous voudrions que notre histoire soit un message d’espoir à l’égard de tous ceux qui ne savent pas quoi faire de leur parentalité inattendue. Si une surprise arrive à un moment où vous n’êtes pas préparés, il y a des aides qui existent 2. La société, la famille et les amis ne vous laisseront pas tomber. Enfin, prendre la décision à deux constituera toujours une force.

    Envers et contre toutes les injonctions individualistes et matérialistes de notre époque, avoir un enfant reste l’un des plus merveilleux événements que nous ayons à vivre en ce monde… même pendant les études.

    (1) : “Mon corps ne vous appartient pas”, M. DURANO, Albin Michel, 2018.

    (2) : Pour tout savoir des aides et des démarches pour recevoir de l’aide et être accompagnée, un très beau site existe : https ://www.jesuisenceinte.be/

    Titre, chapô et intertitres sont de la rédaction. Titre original : “Grossesse inattendue : une aventure et une rébellion face au monde ambiant”