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Débats - Page 102

  • L'Église anglicane d'Angleterre vote en faveur de la bénédiction des unions entre personnes de même sexe

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    De Harriet Sherwood sur The Guardian :

    L'Église d'Angleterre vote en faveur de la bénédiction des unions entre personnes de même sexe

    L'adoption de la motion au Synode général représente un changement profond dans la position de l'Église (anglicane) sur l'homosexualité.

    9 février 2023

    Les prêtres de l'Église d'Angleterre seront autorisés à bénir les mariages civils de couples de même sexe, ce qui constitue un changement profond de la position de l'Église (anglicane) sur l'homosexualité, après un vote historique de son organe directeur.

    Les premières bénédictions de couples homosexuels pourraient avoir lieu cet été. Les églises individuelles seront encouragées à indiquer clairement si elles offriront des bénédictions afin d'éviter toute confusion et déception.

    Après un débat passionné de plus de huit heures, l'assemblée nationale de l'Église, le Synode général, a voté par 250 voix contre 181 en faveur d'une proposition des évêques visant à mettre fin à des années de divisions et de désaccords douloureux sur la sexualité.

    Mais les discours chargés d'émotion des partisans d'une égalité totale pour les chrétiens LGBTQ+ et de ceux qui soutiennent que l'enseignement biblique traditionnel sur le mariage et la sexualité doit être maintenu ont montré que le débat est appelé à se poursuivre.

    Le synode a également convenu que l'Église s'excusera pour le mal qu'elle a causé aux personnes LGBTQ+. Il s'est félicité de la révision prochaine de l'interdiction faite au clergé de contracter des mariages civils entre personnes de même sexe et de la règle du célibat pour le clergé dans les relations homosexuelles.

    Les conservateurs ont réussi de justesse à amender la motion afin de déclarer que la doctrine de l'Église sur le mariage - à savoir qu'il s'agit d'une union entre un homme et une femme - reste inchangée. Bien que les progressistes aient été consternés par cet amendement, il a peut-être encouragé certains traditionalistes à voter en faveur de la motion principale.

    Justin Welby, l'archevêque de Canterbury, et Stephen Cottrell, l'archevêque de York, ont déclaré qu'ils espéraient que la décision marquerait un "nouveau départ" pour l'Église d'Angleterre : "La route a été longue pour arriver à ce point".

    Les archevêques ont déclaré : "Pour la première fois, l'Eglise d'Angleterre accueillera publiquement, sans réserve et avec joie les couples de même sexe dans l'église. "L'Église continue d'avoir de profondes divergences sur ces questions qui touchent au cœur de notre identité humaine. En tant qu'archevêques, nous nous engageons à respecter la conscience de ceux pour qui cela va trop loin et à veiller à ce qu'ils aient toutes les assurances dont ils ont besoin afin de maintenir l'unité de l'Eglise alors que cette conversation se poursuit."

    Sarah Mullally, l'évêque de Londres, qui a dirigé le débat, a déclaré : "C'est un moment d'espoir pour l'Eglise." Mais, a-t-elle ajouté, "je sais que ce que nous avons proposé pour aller de l'avant ne va pas assez loin pour beaucoup, mais trop loin pour d'autres".

    Steven Croft, l'évêque d'Oxford, qui soutient l'égalité du mariage, a déclaré que le vote était une "étape significative et historique". Il a déclaré : "Les couples de même sexe deviendront beaucoup plus visibles et leurs relations seront célébrées publiquement, ce qui, je pense, continuera à faire évoluer les attitudes au sein de la vie de l'Église."

    L'amendement sur la doctrine du mariage est "important pour rassurer ceux qui sont plus conservateurs", a-t-il ajouté, mais il n'empêchera pas l'Église de "revenir sur cette question [du mariage homosexuel]" à l'avenir.

    Les militants des droits des homosexuels ont été frustrés de voir que leur demande de soumettre une proposition d'égalité de mariage au synode dans les deux ans a été rejetée par 52% contre 45%.

    Jayne Ozanne, l'un des principaux défenseurs de l'égalité LGBTQ+ au sein de l'Église, a déclaré qu'autoriser les bénédictions pour les couples de même sexe constituait un "petit pas en avant". Elle a ajouté : "Je suis profondément déçue par la façon dont les conservateurs ont constamment cherché à saper ceux d'entre nous qui ont cherché à évoluer vers une Eglise qui pourrait embrasser une pluralité de points de vue sur la sexualité."

    Nigel Pietroni, président de la Campagne pour l'égalité du mariage dans l'Église d'Angleterre, a déclaré que la décision "n'est pas à la hauteur de ce que nous croyons être le seul résultat de l'inclusion radicale - l'égalité du mariage pour tous", mais que c'était "un petit pas en avant".

    Peter Tatchell, militant des droits des homosexuels, a déclaré : "L'offre de bénédictions aux partenaires de même sexe est une insulte. Chaque homme et femme hétérosexuel en Angleterre a le droit de se marier dans son église paroissiale, mais pas les couples LGBTQ+. C'est de la discrimination et la discrimination n'est pas une valeur chrétienne."

    De l'autre côté de l'argument, le Conseil évangélique de l'Église d'Angleterre s'est dit "profondément attristé" par la décision, qu'il considère comme engageant l'Église dans une voie qui rejette "notre compréhension historique et biblique du sexe et du mariage". Le vote n'a "rien réglé et n'a servi qu'à approfondir les divisions", a déclaré l'association.

    L'association Global South Fellowship of Anglican Churches a déclaré que cette décision soulevait la question de "l'aptitude de l'archevêque de Canterbury à diriger ce qui reste une communion mondiale largement orthodoxe".

    Le débat synodal a été complexe sur le plan de la procédure, avec plus de deux douzaines d'amendements à la motion des évêques. Certains visaient à retarder les projets, arguant qu'il fallait plus de temps pour examiner les questions, malgré plusieurs années de consultations sur la sexualité. Tous les amendements sauf un ont été rejetés, parfois de justesse, ou retirés.

  • Synode sur la synodalité à Prague : des voix discordantes

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    De Courtney Mares sur Catholic News Agency :

    Les catholiques européens débattent du résultat final de l'assemblée du Synode sur la synodalité à Prague

    9 février 2023

    Les catholiques européens ont débattu jeudi matin du contenu d'un document final qui influencera les discussions du Synode des évêques au Vatican à l'automne.

    Lors de la dernière journée de discours publics à Prague le 9 février, il a été demandé aux 200 délégués de l'Assemblée continentale européenne si le document final de l'assemblée - rédigé par un comité de six membres - était fidèle à ce qui avait été discuté lors des trois jours précédents de l'assemblée.

    L'évêque ukrainien Oleksandr Yazlovetskiy, évêque auxiliaire latin de Kiev, a été l'un des premiers à prendre la parole, soulevant une objection à l'utilisation répétée du terme LGBTQ sur "une page sur deux" dans le document, suggérant plutôt qu'il serait préférable de couvrir le sujet dans un seul paragraphe.

    L'archevêque Stanisław Gądecki s'est opposé à l'utilisation de l'expression "conservateur et libéral" pour décrire l'Église, suggérant plutôt de préciser si certaines déclarations sont en accord ou en désaccord avec l'Évangile. Le prélat polonais a ajouté que le document ne communique pas la position de l'Eglise dans ses références aux personnes "LGBT".

    L'évêque Georg Bätzing, président de la conférence épiscopale allemande, a déclaré que l'Église ne se trouve pas encore dans une "nouvelle Pentecôte" comme le prétend le document.

    L'archevêque Felix Gmür de Bâle, en Suisse, a noté que certaines parties du texte semblaient "trop vagues" et pourraient être plus claires, notamment en soulignant les points de tension.

    S'exprimant en français, allemand, italien, polonais et anglais, les délégués ont fait des suggestions sur la façon dont le texte pourrait être amélioré.

    L'évêque Brian McGee a déclaré que la délégation écossaise a été surprise de voir comment le document "présentait plusieurs fois l'étiquetage ou la caractérisation de divers groupes dans une seule phrase". "Nous ne sommes pas du tout opposés à cette inclusion, mais nous pensons qu'elle pourrait être traitée de manière plus sensible", a-t-il déclaré.

    L'archevêque Eamon Martin a déclaré que "nous étions un peu gênés" parce que "la voix des pauvres" n'était pas plus importante dans le document, malgré les contributions pendant l'assemblée de Caritas International et d'autres organisations caritatives catholiques. "J'aimerais simplement que le cri des pauvres, le cri de la Terre et le cri de la paix soient un peu plus mis en avant", a-t-il déclaré.

    L'évêque Aliaksandr Yasheuskiy, auxiliaire de Minsk, en Biélorussie, a recommandé que le texte soit clarifié pour noter que les commentaires sur l'ordination des hommes mariés et l'ordination des femmes ne reflétaient pas l'opinion commune de l'assemblée.

    Si la majorité des intervenants qui ont choisi de donner leur avis sur le texte étaient des évêques, plusieurs femmes se sont également adressées à l'assemblée. Anna Diouf, une jeune femme représentant l'Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens en Europe, a demandé comment le texte pouvait souligner le rôle important des femmes dans l'Église sans mentionner la Sainte Vierge Marie.

    En raison des contraintes de temps, les délégués n'ont pas pu lire et réfléchir sur le document final avant d'entrer dans le débat. Au lieu de cela, le Père Jan Nowotnik a lu à haute voix le projet de document qui résume et synthétise les contributions offertes par les catholiques de tout le continent au cours des trois derniers jours.

    La sécularisation, les abus cléricaux, les tensions autour de la liturgie et le dialogue œcuménique figurent parmi les nombreux thèmes mis en avant dans le projet de document encore non publié, qui cherche à fournir une perspective européenne sur une Église synodale.

    Le texte mentionne que l'ordination des femmes au diaconat a été évoquée comme une possibilité lors de l'assemblée et ajoute : "D'autre part, il existe en Europe un net clivage sur l'ordination des femmes au sacerdoce, non seulement entre l'Est et l'Ouest, mais aussi au sein des différents pays occidentaux."

    Le document mentionne également que de nombreux délégués européens ont exprimé leur crainte que le Synode sur la synodalité n'entraîne une "dilution" de la doctrine catholique. "Certains ont souligné que dans un processus comme celui-ci, il y avait un risque de se soumettre à l'esprit du monde. Ces craintes ont également été exprimées au cours de notre réunion, l'inquiétude concernant une éventuelle dilution de la doctrine ou l'utilisation d'expressions sociologiques dans les groupes de travail a été soulignée", indique le document.

    Il n'y a pas eu de vote sur le texte final de la première moitié de l'assemblée. Les organisateurs de l'assemblée ont plutôt demandé si quelqu'un avait des objections à ce que le projet de texte soit rendu public. Le cardinal Jean-Claude Hollerich a assuré les délégués que leurs commentaires et suggestions lors du débat de la matinée seront pris en compte dans la formation du projet final.

    À partir du 10 février, les évêques européens se réuniront en privé pendant trois jours à Prague pour la seconde moitié de l'assemblée afin de réviser collectivement le document, d'écouter les discours du président de la conférence épiscopale de chaque pays et de produire leur propre second document final pour le processus continental du synode.

    L'assemblée de Prague est l'une des sept assemblées continentales du synode qui se tiendront à travers le monde en février et mars. Mgr Hollerich a indiqué que lui-même et le cardinal Mario Grech se rendront aux assemblées continentales de Beyrouth, Bangkok et Bogota, en Colombie, dans les semaines à venir.

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour la Catholic News Agency. Diplômée de l'Université de Harvard, elle a effectué des reportages dans des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • L’Église est bien malade, mais les remèdes proposés ne sont pas au niveau

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    Une tribune parue dans La Croix :

    « L’Église catholique et ses médecins imaginaires »

    7/2/2023

    Pour le frère Jean-Thomas de Beauregard o.p., l’Église est bien malade, mais les remèdes proposés ne seraient pas au niveau, car « fabriqués à une autre époque où les problèmes étaient tout différents ».

    Le catholicisme occidental est malade : la pratique religieuse en chute libre, les vocations sacerdotales au plus bas, l’accumulation d’affaires d’abus sexuels et spirituels, et la perte de confiance dans les autorités ecclésiastiques… Si le malade est loin d’être imaginaire, l’abondance de médecins à son chevet relève de la comédie de Molière : « C’est le rein ! », s’exclame tel sociologue ; « Mais non, c’est l’estomac ! », rétorque telle religieuse ; « Vous n’y pensez pas, c’est le poumon ! », conclut un théologien tout étonné et flatté qu’on s’intéresse à lui.

    Autour du malade, les médecins de tout poil s’agitent, dans l’indifférence de la foule pour qui le malade est déjà mort, enterré, et surtout oublié, depuis longtemps. Le peuple de Dieu, quant à lui, réduit à peau de chagrin, détourne les yeux, entre indignation et incrédulité devant cette lamentable pantomime.

    Prédire une saignée

    Le malade n’est pas imaginaire, mais les médecins qui lui prescrivent une saignée ressemblent assez aux Diafoirus père et fils de la pièce : ils ont l’âge avancé du père, souvent, la science incertaine du fils, plus encore, et l’inefficacité de l’un comme de l’autre. S’il y a d’ailleurs un miracle scientifique en la matière, c’est de constater que dans et autour du cadavre de l’Église, les fossiles se reproduisent.

    Le bataillon des médecins patentés tient de la farce : des théologiens qui se veulent subversifs mais ne sont que subventionnés par l’institution chantent le vieux refrain du progressisme en imitant les derniers marxistes ou ultralibéraux : « Si nos remèdes ne guérissent pas encore, c’est qu’il faut doubler la dose » ; des religieux de congrégations qui n’ont pas accueilli une vocation depuis trente ans claironnent leurs recettes infaillibles pour retrouver une vie religieuse authentique et des effectifs pléthoriques ; des sociologues ou historiens qui assortissent un diagnostic souvent correct de remèdes hors de leur champ de compétence. La liste des remèdes prescrits vaut la peine d’être examinée.

    Des femmes ordonnées ?

    L’ordination des hommes mariés ou bien des femmes pour relancer les vocations ? Un regard même superficiel sur l’état du protestantisme libéral suffit à en dénoncer l’inanité, comme d’ailleurs pour l’alignement de la foi ou de la morale sur les idées du monde contemporain.

    Plus de femmes et de laïcs dans le gouvernement de l’Église ? Le pape François y exhorte. C’est en effet mieux fondé. Mais l’effet de cette évolution souhaitable sera limité, comme l’illustre la situation des paroisses – où les femmes et les laïcs tiennent le manche – et celle des congrégations féminines – où les abus spirituels et les problèmes de gouvernance existent aussi.

    Plus de démocratie dans la gouvernance ? Oui, bien sûr. L’autorité a besoin d’être éclairée. Mais gare à la manipulation des processus démocratiques par des minorités agissantes, comme on le voit dans le chemin synodal allemand.

    Indécence

    Il y a d’ailleurs quelque indécence à instrumentaliser le drame terrible vécu par tant de victimes d’abus pour refourguer une marchandise périmée fabriquée à une autre époque où les problèmes étaient tout différents. Le médecin qui prétend guérir toutes les maladies de tous les temps avec le même remède se dénonce comme charlatan. En réalité, on ressort le même vieil agenda idéologique en l’habillant des oripeaux de l’urgence et de la compassion. Un rideau de fumée pour mieux camoufler l’abandon de la substance de la foi et de la morale.

    Si la maladie de l’Église se nomme cléricalisme, c’est au sens large que Julien Benda donnait à ce terme lorsqu’il parlait de « trahison des clercs » pour qualifier l’attitude des élites françaises avant et pendant la Deuxième Guerre. Le résultat, c’était la collaboration avec le mal absolu. Prêtres, laïcs, hommes, femmes, théologiens ou sociologues, le cléricalisme est la chose du monde la mieux partagée. Et la trahison des clercs est le dénominateur commun de toutes les crises.

    Une communauté unie par la foi

    Dans l’Évangile, on parle d’une femme hémorroïsse « qui avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins et avait dépensé tout son avoir sans aucun profit, mais allait plutôt de mal en pis » (Mc 5, 25). L’Église est cette femme-là. Le seul qui peut la guérir est Jésus lui-même. Et les remèdes sont connus, efficaces parce qu’ils viennent de Dieu et non pas de l’expertise humaine gonflée au vent de l’époque : les sacrements, l’Écriture sainte, la prière, et la conversion personnelle. Et le courage des décideurs. Sans cela, les ajustements institutionnels, s’il y en a de légitimes, sont voués à l’échec.

    L’Église est une communauté unie par la foi en vue de la sainteté. Toute maladie grave qui l’atteint porte donc sur la foi et la sainteté. Les médecins qui ne croient plus à la gravité du péché ni à la puissance de la grâce, encore moins à un Jugement au terme duquel deux issues sont réellement possibles – le Ciel et l’Enfer –, se rendent incapables de comprendre l’importance de la sanction, de la pénitence et de la conversion.

    L’Église en est là. Mère Teresa avait tout compris, qui répondait à un journaliste qui l’interrogeait sur ce qu’il fallait changer : « Vous, et moi. » Le reste est de la mauvaise littérature et de la mauvaise médecine.

  • Mgr Léonard : "Les enseignements fondamentaux de l'Église sont actuellement menacés"

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    Archevêque belge : Les enseignements fondamentaux de l'Église sont actuellement menacés

    À l'occasion de la sortie de son livre autobiographique retraçant les 50 dernières années de l'histoire de l'Église, Mgr André-Joseph Léonard, archevêque retraité, évoque les grands défis de notre temps.

    Archbishop André-Joseph Léonard
    9 février 2023

    Mgr André-Joseph Léonard, archevêque émérite de Bruxelles-Malines et ancien primat de Belgique, vient de publier un livre qui ne passera sans doute pas inaperçu dans le monde catholique.

    L'Eglise dans tous ses états : 50 ans de débats autour de la foi" se présente comme un récit autobiographique à travers lequel son auteur livre une analyse sans concession des événements qui se sont déroulés dans l'Église au cours des cinq dernières décennies - des dérives théologiques et pastorales qui ont marqué l'après-Vatican II aux débats actuels autour du Synode sur la synodalité et des différents scandales d'abus sexuels qui ont surgi au cours de ces années. 

    Né en 1940 et ordonné prêtre en 1964, Mgr Léonard a été nommé évêque de Namur en 1991, puis archevêque de l'archidiocèse de Bruxelles-Malines en 2010. Il a pris sa retraite en 2015. 

    Ses opinions réputées orthodoxes sur les questions de foi et son franc-parler lui ont souvent valu les foudres de la presse belge. En 2013, des militantes féministes du groupe Femen l'ont pris pour cible lors d'une conférence pour avoir assimilé l'homosexualité à un "blocage du développement psychologique normal" dans une interview de 2007. Les images de l'archevêque en prière silencieuse tout en étant copieusement arrosé par les manifestantes Femen aux seins nus sont devenues virales.

    Auteur d'une trentaine de livres traduits en plusieurs langues, cet éminent philosophe et théologien a également été membre de la Commission théologique internationale de 1987 à 1991, ce qui l'a conduit à de nombreuses rencontres avec son président de l'époque, le cardinal Joseph Ratzinger - le futur pape Benoît XVI. Il a également été chargé de la rédaction de l'encyclique Fides et Ratio (Foi et Raison) de Jean-Paul II en 1998. 

    Dans cet entretien avec le Register, il livre son diagnostic personnel sur les maux qui frappent aujourd'hui l'Église et le monde chrétien, revient sur certains des événements qui ont marqué sa vie d'ecclésiastique et évoque l'héritage des papes Jean-Paul II et Benoît XVI. 

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  • Euthanasie : Quand la société nous dit qu’il faut « oser la liberté », de quelle liberté parle-t-on ?

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    Éric Vermeer est interviewé sur aleteia.org :

    Euthanasie en Belgique : « Oser la liberté, mais de quelle liberté parle-t-on ? »

    9/2/23

    Infirmier spécialisé en soins palliatifs, psychothérapeute et enseignant éthicien, Éric Veermer présente aux lecteurs d’Aleteia l’histoire et la pratique de l’euthanasie en Belgique, qui ne cesse de se banaliser. Il dénonce en particulier les pressions sur la conscience des soignants, les préoccupations financières et le manque de formation des médecins aux soins palliatifs.

    Présentée par le président Emmanuel Macron comme un « modèle », l’euthanasie est légale en Belgique depuis 2002. Prévue pour encadrer des situations exceptionnelles, le nombre d’euthanasies a explosé. Non seulement, les dérives se multiplient dans l’interprétation de la loi, mais son champ d’application n’a cessé de s’élargir. Les mentalités évoluent : dans les esprits, l’euthanasie n’est plus seulement un droit, elle est présentée aux médecins comme un devoir, aux dépens de la liberté réelle des patients et de leur famille, quand on prend soin de l’écouter réellement, comme l’explique Éric Veermer.

    Aleteia : En 2002, la Belgique a adopté une loi dépénalisant l’euthanasie dans certaines situations. Quel était l’objectif de cette nouvelle législation ?

    Éric Vermeer : L’objectif était de combattre les euthanasies clandestines. Aujourd’hui, une étude du British Medical Journal révèle que près de 50% des euthanasies se pratiquent encore de manière clandestine, ce qu’a confirmé le président de la Commission d’évaluation lui-même. Comment en est-on arrivé là ? L’argument médiatique, chargé de pathos, était le suivant : devant la souffrance inextricable, la seule manière de mourir dignement est de se faire euthanasier. Cela s’inscrit dans une société qui doit faire face à une augmentation de pathologies lourdes, pas seulement le cancer, mais aussi les maladies d’Alzheimer, les maladies cardiovasculaires, les AVC, les maladies neuromusculaires. 

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  • « Tu seras une femme, mon fils ! »

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    De Xavier Patier sur aleteia.org :

    La transidentité, une angoisse fabriquée de toute pièce

    8/2/23

    Chaque époque cultive son propre malheur, en s’inventant des peurs dominatrices. Aujourd’hui, observe l’écrivain Xavier Patier, on enseigne aux enfants que c’est à eux de décider qui ils sont, parce qu’ils ne sont personne.

    À lire la presse, nous ne trouvons pas davantage de mensonge, de violence et de trahisons dans la société d’aujourd’hui qu’il n’y en avait dans les sociétés d’autrefois, quand tout allait tellement mieux, paraît-il, dans une France tellement plus chrétienne. Quand nous acceptons de regarder l’Histoire en face, nous n’en finissons jamais de découvrir combien peu de choses ont changé dans la misère de notre condition. Ni combien chaque époque emploie d’ingéniosité à cultiver des formes inédites de son propre malheur. 

    La France a toujours été un royaume divisé. Mais chaque génération a souffert d’un mal qu’elle trouvait plus terrifiant que les précédents, car elle en faisait sa propre expérience. Nous avons toujours assez de recul pour examiner le mal qui frappait les anciens, jamais assez pour comprendre celui qui nous arrive. Il entre ainsi dans la définition du mal d’être toujours nouveau en apparence, alors qu’il est toujours vieux en réalité. Le péché est vieux comme le monde, mais chaque scandale est une monstrueuse surprise. Un désespoir déjà ressenti dans le passé n’est plus exactement un désespoir, puisque nous y avons survécu, tandis qu’un scandale d’aujourd’hui apparaît sans espoir.

    On invente des folies

    Aujourd’hui donc, nous frissonnons quand nous regardons ce qu’est devenue l’éducation de nos enfants. Les programmes scolaires, le ton désespéré sur lequel les manuels décrivent le monde, leur morale sinistre, tout ce fatras constitue une toile de fond qui nous fait plonger dans des univers sombres, des abîmes de glaces qui ne fondent jamais. Nous n’avions jamais vu une si savante tristesse, ni un si triste savoir. Ce n’est plus le bonheur qui est une idée neuve en Europe, c’est la honte.

    La confiance est devenue un tabou. Les écoles de la République et les réseaux sociaux (…) ne cessent d’enseigner à nos enfants qu’il faut vivre chacun pour soi.

    Tout est mis au service d’une peur dominatrice. La confiance est devenue un tabou. Les écoles de la République et les réseaux sociaux — médias incontrôlés qui plus encore que les écoles donnent le ton de notre univers intime —, ne cessent d’enseigner à nos enfants qu’il faut vivre chacun pour soi : la solitude est la seule perspective. Il ne faut compter sur personne, ni ici-bas, ni dans les cieux. Et comme si cette solitude avait besoin d’être encore prouvée, on invente des folies, comme la fameuse « transidentité ».

    Priver les enfants de leur identité

    La théorie du genre est porteuse de mort, au sens littéral. À vouloir priver nos enfants de leur identité, la nouvelle doxa éducative les conduit au suicide. Une maladie nouvelle est apparue : la « dysphorie de genre », angoisse des adolescents de ne pas se reconnaître dans leur sexe de naissance, angoisse fabriquée de toutes pièces, qui conduit à des démarches pour changer de genre, et souvent conduit aussi à la mort. Le nombre des suicides d’adolescents augmente sous le regard impuissant des pouvoirs publics. Le lobby LGBT a du sang sur les mains. La puberté est un moment assez difficile pour qu’on n’accable pas les personnes de malaises fabriqués. Mais c’est ce que fait de plus en plus l’école dans les pays européens. Elle explique aux enfants que c’est à eux de décider qui ils sont, parce qu’ils ne sont personne. « Tu seras une femme, mon fils ! » est l’injonction de ces nouveaux Rudyard Kipling qui livrent les enfants désarmés à un monde féroce. Ce n’est même pas drôle. 

    Cette folie aura une fin, comme l’esclavage et comme le travail des enfants dans les mines. Mais ce n’est pas une raison pour attendre sans rien dire que ce scandale se passe, une fois qu’une génération aura été perdue. Il nous faut nommer les criminels et les combattre. L’espérance ne doit pas se taire.

  • Vermeer, un peintre catholique

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    A l'occasion d'une exposition qui se tient à Amsterdam rassemblant (presque) toutes les oeuvres de Vermeer, on peut relire l'article que Massimo Introvigne avait consacré à cet artiste capital dans la Nuova Bussola Quotidiana lors d'une exposition organisée à Rome; merci à E.W. pour sa traduction :

    Vermeer le catholique

    (...) Vermeer se convertit au catholicisme en 1653, alors qu’il n’a que 21 ans, peu avant d’épouser une jeune femme catholique. A partir de ce moment, il déménage du quartier catholique, surnommé « le coin des papistes », de sa ville natale, Delft, et pratiquera la religion catholique pour tout le reste de sa vie, malgré les vexations et les interdits auxquels celle-ci est soumise dans les Pays-Bas calvinistes à cette époque. Il appelle l’aînée de ses onze enfants Marie et son fils aîné Ignace, en l’honneur de Saint Ignace de Loyola (1491-1556).

    L’histoire de l’art ayant été écrite, elle aussi, avec de nombreux préjugés anticatholiques, même si l’on a prétendu que la conversion de Vermeer avait été superficielle, et motivée par le simple désir de plaire à son épouse et à sa belle-famille, bien plus aisée que la sienne. Certaines de ces interprétation se retrouvent dans le roman précité et dans le film « La jeune fille à la perle ». Mais il s’agissait de théories désormais dépassées. Actuellement, les spécialistes de Vermeer reconnaissent qu’il a été un catholique fidèle, et même enthousiaste.

    A la controverse sur la foi catholique de Vermeer vient se rattacher celle qui porte sur l’un des tableaux exposés à Rome : Sainte Praxède. Si cette peinture s’avère authentique, comme les organisateurs de l’exposition de Rome l’affirment sans réserve, il s’agirait du plus ancien Vermeer connu. Et, chose unique dans le cas de Vermeer, ce serait une copie d’un original de l’italien Felice Ficherelli (1605-1660). A Rome, le tableau de Ficherelli et celui de Vermeer sont exposés en vis-à-vis, ce qui permet d’apprécier la supériorité de la « copie ». De plus, dans les mains de la Sainte qui recueillent le précieux sang des martyrs à l’aide d’une éponge, Vermeer a ajouté un crucifix – symbole contesté par les protestants – et a modifié le visage du personnage, qui, selon le catalogue de l’exposition romaine, serait celui de l’épouse du peintre. Il s’agirait donc d’une célébration de la conversion de l’artiste au catholicisme, et d’un hommage à son épouse.  

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  • "L’islamisme est bel et bien un islam" (Rémi Brague)

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    Du Figaro (Alexandre Devecchio) via le site "Pour une école libre au Québec" :

    Rémi Brague : « l’islamisme est bel et bien “un islam” »

    7 février 2023

    Rémi Brague est membre de l’institut de France, normalien, agrégé de philosophie et professeur émérite de philosophie à l’université Panthéon-Sorbonne. À l’occasion de la sortie de son ouvrage le plus récent, Sur l’islam, Le Figaro s’est entretenu avec le professeur Brague.

    — La plupart du temps, le débat contemporain sur l’islam distingue islam et islamisme, comme si beaucoup d’observateurs ou de chercheurs s’interdisaient de procéder à l’examen critique des textes. Votre livre, au contraire, scrute les textes et refuse d’établir une frontière entre islam et islamisme. Pourquoi ce choix ?

    Rémi BRAGUE. — « Islamisme » était au XIXe siècle une façon anodine de désigner ce que nous appelons maintenant « islam ». C’était un « -isme » de plus à côté du judaïsme, du christianisme, et même de l’hindouisme, mot qui n’a aucun sens pour un hindou. « Islam » est un meilleur mot, parce que c’est celui que les musulmans utilisent, à la différence, par exemple, de « mahométisme », qui est choquant pour eux. Pour moi, ce que nous appelons maintenant « islamisme » n’est pas « l’islam », tout l’islam. Le français a la chance d’avoir deux articles, défini et indéfini. Je dis donc, en revanche, que l’islamisme est bel et bien « un islam ». Et un islam que je n’ai aucune raison de rejeter au-dehors. Qui serais-je, d’ailleurs, pour me permettre de l’exclure ? Ses partisans se considèrent eux-mêmes comme de bons musulmans, voire comme de meilleurs musulmans que les autres, qu’ils accusent d’une tiédeur capitularde. Et leur islam ressemble beaucoup à celui que pratiquait Mahomet lui-même, tel que nous le présente la biographie la plus ancienne que nous possédons de lui. C’est en tout cas ce que les gens du prétendu « État islamique en Irak et en Syrie » (Daech) ne manquaient pas de rétorquer aux critiques qui leur venaient d’al-Azhar et d’ailleurs. Il fallait donc regarder du plus près possible les textes faisant autorité auxquels se sont référés les musulmans à travers les siècles.

    — Vous avez choisi d’ouvrir votre livre par un chapitre consacré au terme « islamophobie ». En quoi ce terme alimente-t-il la confusion ?

    — Je dois bien avouer m’être un peu « lâché » dans ledit chapitre inaugural, voire m’y être soulagé. L’usage répétitif du mot « islamophobie » a en effet le don de m’exaspérer. Il permet de tout mélanger, alors que les philosophes aiment distinguer : confondre la religion avec ceux qui la professent, confondre le système dogmatique et juridique de cette religion avec la civilisation qu’il a marquée, voire dominée, mettre dans le même sac (en l’occurrence une poubelle) le racisme bête (si j’ose ce pléonasme) envers les immigrés et l’étude historico-critique des textes sacrés sur lesquels repose la religion, etc. Il interdit tout dialogue, puisqu’une « phobie » est toujours une forme de dérangement mental, et l’on ne perd pas son temps à discuter avec un aliéné. Enfin, le brandir comme une arme, ce que l’on fait le plus souvent, témoigne d’une mentalité paternaliste, quasiment néocolonialiste. On sous-entend que les musulmans seraient trop bêtes ou trop « princesse au petit pois » pour accepter un regard ne serait-ce qu’un peu distant sur leur religion.

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  • Une nouvelle Constitution apostolique pour repousser l'enseignement traditionnel et son rite hors de la vie de l'Église

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    Des informations publiées par le site Summorum-Pontificum.de à prendre avec précaution en attendant d'autres confirmations (traduction "de travail") :

    Plus que de simples rumeurs - des nouvelles du marais

    4 février 2023

    Notre source romaine s'est exprimée avec de nouvelles informations et des éclaircissements sur la Constitution apostolique attendue pour repousser l'enseignement traditionnel et son rite hors de la vie de l'Église.

    Selon cela, l'objet du document est l'interdiction expresse d'administrer les sacrements et les sacramentaux sous la forme traditionnelle, telle que réglementée dans le rituel romain traditionnel ou le pontifical. Baptême, mariage, confirmation - uniquement dans le nouveau rite, et en latin uniquement dans la mesure où ils sont célébrés en latin dans le cadre d'une célébration du Nouvel Ordo. Notre source n'a pas pu dire dans quelle mesure un permis spécial est requis pour ces derniers, comme c'est déjà le cas dans certains diocèses américains.

    Cette interdiction s'applique également expressément à l'ordination des diacres et des prêtres – à l'avenir, même dans les communautés fidèles à la tradition, elles ne pourront avoir lieu que selon la liturgie réformée. L'administration des sacramentaux traditionnellement appelés "consécrations mineures" - pour lesquelles il n'existe pas de nouveau rite - est interdite.

    La "liberté" des prêtres des communautés traditionnelles pour la célébration de la messe d'après le missel enregistré sans autorisation spéciale est limitée à l'utilisation dans les maisons "canoniquement établies" de ces communautés.

    Cette information actuelle, qui dépasse apparemment le statut de simples rumeurs, désigne également la Semaine Sainte comme date de publication du document - c'est-à-dire probablement l'anniversaire de la Constitution Missale Romanum de Paul VI. le 3 avril.

    Le "croyant normal" ne devrait plus entrer en contact avec ce qui est catholique depuis deux mille ans - et s'il le fait, alors avec la mauvaise conscience de faire quelque chose "d'interdit". Un abus spirituel au plus haut niveau; le Pape comme un meurtrier des âmes ?

    La deuxième cible de l'attaque est les communautés de tradition, qu'il s'agit d'attaquer au plus profond de leur être par l'interdiction ou la restriction la plus stricte de leur travail pastoral et en particulier par l'interdiction de la consécration dans le rite traditionnel. Ses membres doivent également être contraints de comprendre l'histoire de deux mille ans de l'Église du Christ comme un chapitre dépassé, voire fermé, et de prêter serment d'allégeance à l'Église du Zeitgeist (de l'air du temps), qui a été revivifiée par le "l'esprit de Vatican II" et nouvellement fondé par le Pistolero de la Pampa. Les effets concrets que cela aura sur les séminaires et la situation des jeunes talents des instituts devraient bientôt se faire sentir.

    Deux observations récentes confirment la tendance et justifient les pires craintes. D'une part, dans un récent discours, l'actuel occupant du Siège de Pierre a déclaré qu'il avait des réserves morales sur l'homosexualité. Cela lui a valu un "Dubium" réprimandant de la part de son frère James Martin. François y répondit immédiatement par une lettre manuscrite dans laquelle il s'excusa diligemment et suggéra une lecture de ses déclarations qui agréerait davantage au Père Martin.

    Le second est peut-être encore plus typique : avec des décrets détaillés au début du mois, François a fondé un "Centre d'éducation Laudato Si pour la conversion écologique" plus orienté vers la pratique et un "Centre d'étude Laudato Si pour la réorientation écologique" plus théorique. Les deux institutions ont été dotées de privilèges institutionnels et financiers étendus et ont été affectées à la résidence d'été de Castel-Gandolfo, utilisée par les papes précédents, comme locaux pour leurs activités sans aucun doute extrêmement bénéfiques. D'importants travaux de rénovation auraient déjà commencé dans ce Borgo Laudato-Si, qui s'appelle désormais ainsi.

  • L'assemblée continentale synodale de l'Europe va-t-elle adopter les objectifs de la "voie synodale" allemande ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Les dirigeants allemands plaident en faveur de la "voie synodale" lors de la réunion synodale de l'Europe

    Les évêques Georg Bätzing et Irme Stetter-Karp ont pris la parole lors de la première journée complète de l'assemblée synodale continentale de l'Europe à Prague.

    6 février 2023

    Les dirigeants catholiques allemands ont exhorté lundi les participants à l'assemblée continentale synodale de l'Europe à envisager d'adopter les objectifs de la "voie synodale" controversée du pays."

    L'évêque Georg Bätzing, président de la conférence épiscopale allemande, et Irme Stetter-Karp, présidente du Comité central laïc des catholiques allemands (ZdK), ont déclaré aux délégués réunis à Prague le 6 février que l'Église avait besoin de changements structurels en réponse aux abus systémiques.

    S'exprimant lors de la première journée complète de la réunion, ils ont insisté sur le fait que l'Église en Allemagne voulait poursuivre les réformes dans l'unité avec les catholiques des autres pays européens, plutôt que d'emprunter un "chemin spécial" (Sonderweg) qui, selon les critiques, pourrait mener au schisme.

    L'évêque Bätzing a déclaré : "Nous avons commencé un chemin synodal en 2019 parce qu'une enquête scientifique sur les abus dans notre Église nous a montré : il y a une grave culpabilité individuelle ; beaucoup trop de clercs ont abusé de leur pouvoir et les responsables, notamment les évêques, ont couvert les méfaits. Mais il y a aussi des causes systémiques de l'abus de pouvoir. Nous ne pouvons pas les nier. Nous sommes déterminés à en tirer les conséquences : spirituelles et structurelles."

    "Les situations dans lesquelles nous vivons en Europe sont différentes. Nous avons besoin de réponses convaincantes sur la façon dont nous pouvons redécouvrir et proclamer l'Évangile dans ces situations. Mais nous ne devons pas emprunter des chemins particuliers. Nous marchons ensemble sur le chemin que l'Esprit de Dieu conduit notre Église : dans de nombreux endroits, avec de nombreuses personnes, sous de nombreuses formes. C'est un kairos [moment opportun] de l'Église pour découvrir et façonner sa synodalité."

    Mgr Bätzing a ensuite exposé six priorités, en réponse à une question du Document pour l'étape continentale (DCS), le texte de travail pour l'étape actuelle du processus synodal mondial, qui demande "quelles intuitions résonnent le plus fortement avec les expériences vécues et les réalités" de l'Église locale.

    L'évêque allemand a déclaré : "Nous entendons que les femmes attendent plus de participation et d'implication - et que c'est une préoccupation de toute l'Église. Nous entendons que les fidèles veulent avoir leur mot à dire lorsque leurs affaires sont délibérées et décidées. Nous entendons que de nouvelles formes sont recherchées pour façonner la fonction sacerdotale."

    "Nous entendons que le renforcement de l'œcuménisme est une préoccupation sincère de toute l'Église catholique. Nous entendons que l'Église doit être ouverte aux personnes dont le style de vie n'est pas conforme aux normes du Catéchisme, y compris les personnes homosexuelles."

    Il a ajouté : "Nous entendons et comprenons ces préoccupations. Je les partage personnellement. Je considère que ma tâche en tant que président de la conférence épiscopale allemande est de les faire entrer dans le processus mondial destiné à renouveler l'Église."

    Dans son discours, Irme Stetter-Karp a noté qu'une "guerre meurtrière" fait rage en Europe.

    "Nous avons besoin ici à Prague d'un signe de solidarité avec les victimes des guerres, d'un signe d'espoir pour la paix. Nous n'en avons pas seulement besoin sous forme de déclarations. Nous en avons besoin dans la manière dont nous sommes l'Église", a-t-elle déclaré.

    "Nous avons besoin de moyens pour confesser sincèrement notre culpabilité et renforcer notre unité. Nous avons besoin de moyens pour parvenir à l'égalité des sexes. Nous avons besoin de moyens pour accueillir les gens. Notre objectif est de surmonter le cléricalisme et de renforcer notre responsabilité commune de proclamer l'Évangile. Nous n'avons pas besoin d'uniformité. Nous avons besoin d'unité dans la diversité. Cherchons ensemble les meilleures réponses."

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  • L'inclusivité ? - "Tous sont les bienvenus, mais aux conditions du Christ, pas aux leurs"

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    De kath.net/news :

    L'inclusivité ? - "Tous sont les bienvenus, mais aux conditions du Christ, pas aux leurs".

    7 février 2023

    L'évêque américain Barron fait part de ses inquiétudes concernant le prochain Synode mondial des évêques et les notions d'inclusivité et de culture de l'accueil - Barron : Jésus a vécu une culture de l'accueil radicale, mais cela a été "systématiquement accompagné de son appel à la conversion".

    Vatican (kath.net) Il se sent de plus en plus mal à l'aise avec deux mots qui jouent un rôle important dans le contexte du synode mondial du Vatican et d'un document du Vatican y afférent, à savoir "inclusivité et culture de l'accueil". C'est ce que reconnaît l'évêque Robert Barron de Winona-Rochester dans une contribution pour le projet évangélique "Word on Fire" qu'il a fondé.

    L'évêque Barron explique dans son article : "Nous entendons régulièrement que l'Eglise doit devenir un lieu plus inclusif et plus accueillant pour une multitude de groupes : pour les femmes, pour les personnes LGBT+, pour les divorcés remariés civilement, etc. Mais je n'ai pas encore trouvé de définition précise de ces deux termes. À quoi ressemblerait exactement une Église accueillante et inclusive ? S'adresserait-elle toujours à tous dans le sens d'une invitation ? Si oui, la réponse devrait évidemment être oui". Mais l'Église validerait-elle ainsi "les choix de comportement et de style de vie de chacun" ? Il espère qu'il est clair que la réponse est "non".

    Car Jésus-Christ a vécu une attitude d'accueil radical de manière extrêmement claire dans sa pratique de la "communion ouverte à la table", non seulement avec les justes, mais de manière "extrêmement contre-culturelle" "avec les pécheurs, les pharisiens, les collecteurs de taxes et les prostituées". Toutefois, "cette inclusivité du Seigneur a été accompagnée sans ambiguïté et de manière conséquente par son appel à la conversion. En effet, le premier mot qui sort de la bouche de Jésus dans son discours inaugural dans l'évangile de Marc n'est pas "Bienvenue !" mais "Repentez-vous !" À la femme surprise en flagrant délit d'adultère, il dit : "Va et ne pèche plus !". "Dans l'action pastorale de Jésus, il y a un équilibre remarquable entre acceptation et défi, entre atteindre tout le monde et appeler au changement. C'est pourquoi je ne qualifierais pas simplement son approche d''inclusive' ou d''accueillante', mais plutôt d'aimante.

    L'évêque Barron a rappelé que "mon propre mentor, le cardinal Francis George, s'est vu demander un jour pourquoi il n'aimait pas l'ambiance derrière la chanson 'All Are Welcome' [Tout le monde est le bienvenu]. Il a répondu qu'elle avait négligé le simple fait que, même si tout le monde est le bienvenu dans l'Eglise, c'est 'aux conditions du Christ, pas aux leurs'".

    Barron conclut par les considérations suivantes : "Une préoccupation générale que j'ai est très fortement liée à l'utilisation conséquente des termes 'culture de l'accueil' et 'inclusivité'. A savoir avec l'écrasement de la doctrine, de l'anthropologie et de l'argumentation théologique authentique par des sentiments ou, pour l'exprimer un peu différemment, la tendance à psychologiser les faits considérés. L'Église n'interdit pas les actes homosexuels parce qu'elle aurait une peur irrationnelle des homosexuels. Elle ne refuse pas non plus la communion dans les mariages irréguliers parce qu'elle s'amuserait à être un club exclusif. Elle n'interdit pas non plus l'ordination des femmes parce que des vieillards grincheux au pouvoir ne supportent tout simplement pas les femmes. Mais elle formule pour chacune de ces positions des arguments basés sur l'Écriture, la philosophie et la tradition théologique, et chacune a été ratifiée par l'enseignement faisant autorité des évêques en communion avec le pape. Remettre en question tous ces enseignements établis parce qu'ils ne correspondent pas aux canons de notre culture contemporaine entraînerait l'Église dans une véritable crise. Honnêtement, je ne crois effectivement pas que le pape François avait en tête ces secousses sur les fondements lorsqu'il a convoqué un synode sur la synodalité".

  • Pas de dépénalisation de l'avortement en Suisse

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Suisse : pas de dépénalisation de l’avortement

    6 février 2023
     

    En Suisse, la commission des affaires juridiques du Conseil National s’est opposée la semaine dernière à la dépénalisation de l’avortement.

    Par 14 voix contre 11, la motion de la conseillère verte Léonore Porchet a été rejetée. Le Code pénal continuera à régler la question de l’avortement et il n’y aura pas de loi spécifique.

    L’Organisation mondiale de la santé recommande une dépénalisation totale de l’avortement et son retrait de toutes les lois pénales ou criminelles (cf. Avortement en Allemagne : le code pénal abrogé). Mais, selon la commission, il n’est pas nécessaire d’agir pour dépénaliser. A sa connaissance, il n’y a plus eu de poursuites pénales liées à un avortement depuis une vingtaine d’années en Suisse.

    L’avortement reste donc une affaire pénale et non une question de santé dans le pays. Les femmes peuvent mettre fin à leur grossesse pendant 12 semaines (cf. Suisse : les chiffres 2021 de l’avortement). Ce délai n’est pas remis en question.

    Source : Swissinfo (03/02/2023)