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Débats - Page 154

  • Toulon : de la suspension des ordinations ira-t-on jusqu'au au départ de l'évêque ?

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    Un reportage de Pierre Jova à Toulon publié sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Dans le diocèse de Fréjus-Toulon, vent de panique face à l'orage annoncé

    Depuis que Rome y a suspendu les ordinations sacerdotales, l’Église catholique du Var fait face à un examen de conscience douloureux. Les dossiers s’accumulent et les méthodes pastorales de son évêque, Dominique Rey, sont mises en cause, même si ses soutiens veulent encore y croire.

    13/06/2022

    Déplacée de Fréjus à Toulon en 1958, la résidence de l’évêque du Var est une coquette villa, engloutie par un jardin luxuriant. Il faut passer par une avalanche de fleurs, de palmiers et de buissons pour accéder au cénacle où Dominique Rey, 69 ans, administre son diocèse depuis 2000. Il est tentant de voir dans cette jungle un reflet de l’Église varoise, comptant plus de 250 prêtres pour un million d’habitants – contre 500 à Paris, par exemple –, des dizaines de communautés religieuses, et ordonnant de nouveaux prêtres à un rythme soutenu. Une situation unique au sein d’un catholicisme français asphyxié par le manque de vocations, qui frappe les nouveaux arrivants dans le diocèse par sa profusion, mais qui peut aussi en inquiéter certains par son aspect anarchique. Et par le coût humain nécessaire à son entretien.

    « Permaculture ecclésiale »

    « À Fréjus-Toulon, on accueille tout le monde », constatait La Vie en 2015, voyant déjà la « fatigue » poindre dans le diocèse, et s’interrogeant sur la cohérence de cette pépinière qui, du reste, n’a pas été aménagée seulement par Dominique Rey. « La permaculture ecclésiale a toujours été une spécialité du diocèse », commente Gilles Rebêche. Délégué épiscopal à la solidarité et à la pastorale du deuil, ce diacre est un enfant du pays, fils d’un soldat de la garnison de Fréjus : « J’en suis à mon troisième évêque », glisse le patron de la Diaconie du Var, structure qui anime les œuvres sociales du diocèse et vient de fêter ses 40 ans.

    Avant Mgr Rey, Gilles Barthe (1962-1983) et Joseph Madec (1983-2000) ont attiré chez eux les communautés « nouvelles », nées après le concile Vatican II. Les Moniales de Bethléem sont installées dans l’abbaye du Thoronet en 1978, les frères de Saint-Jean ont établi leur premier prieuré au sanctuaire de Cotignac en 1981, et la communauté Saint-Martin a reçu dans le diocèse son premier ministère paroissial en 1983. La même année, Joseph Madec rouvrait le séminaire diocésain de la Castille, devenu un lieu important de l’Église catholique du Var. « Il y a un système de parrainage, qui fait que des fidèles que je ne connais pas prient pour moi, témoigne un séminariste actuellement en étude. Et des milliers de gens se déplacent aux ordinations ! »

    C’est pourtant sur ce magnifique domaine viticole, à l’est de Toulon, que s’est abattue en début de mois une bourrasque venue de Rome : la suspension des ordinations de quatre prêtres et six diacres prévues le 26 juin, sans explications ni date de report. « Les séminaristes n’ont aucun élément de réponse à apporter à leurs proches », déplore Benoît Moradei, recteur de la Castille depuis septembre 2021, précisant que les familles des ordinands, venant parfois de loin, avaient acheté leur billet de train ou d’avion pour l’événement. « C’est douloureux, mais ils le vivent avec courage », assure cet oratorien natif du Var, qui fait l’unanimité dans le diocèse.

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  • L'Islam et le féminisme

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    D'Annie Laurent sur le site de l'Association Clarifier :

    Petite Feuille Verte n° 89 : Islam et féminisme (1/3)

    Deux d’entre elles sont Libanaises : Zeina El-Tibi, docteur en droit, auteur de La condition de la femme musulmane (Cerf, 2021) ; et Nayla Tabbaradocteur en sciences des religions, auteur de L’islam pensé par une femme (Bayard, 2018). La troisième est Marocaine : Asma Lamrabetmédecin biologiste, auteur de Islam et femmes. Les questions qui fâchent (Gallimard, Folio-Essais, 2017).

    Leurs approches du sujet, surtout en ce qui concerne l’enseignement religieux sur la femme ainsi que les relations entre hommes et femmes, dans la société ou dans le cadre familial, ne sont pas uniformes, mais un point commun les caractérise : l’islam, dans ses textes sacrés, ne peut être considéré comme étant la cause première du statut discriminatoire imposé à la femme jusqu’à nos jours en de nombreux pays régis par la charia (la loi islamique).

    LE REGARD DE L’ISLAM SUR LA FEMME

    Ce sujet comporte deux aspects : l’inégalité de nature entre l’homme et la femme ; l’imputation de la faute originelle.

    L’inégalité de nature (ou ontologique) entre l’homme et la femme

    Asma Lamrabet regrette l’importance accordée par l’exégèse islamique classique au récit de la Bible selon lequel la femme a été créée à partir d’une côte d’Adam (Genèse 2, 21-22) et l’érection de ce passage « en norme sacrée », d’où il résulte que Dieu aurait voulu faire des femmes des « créatures subalternes ». Or, souligne-t-elle, non seulement ce récit est absent du Coran mais il est contredit par ce dernier (4, 1) : « Ô vous les humains, craignez votre Seigneur qui vous a créés d’une seule essence et qui a créé d’elle son conjoint et qui de ces deux-là a fait propager beaucoup d’hommes et de femmes » (p. 15-17). 

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  • Belgique : la dépénalisation de la prostitution, un modèle inspirant ?

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    Du site d'Alliance Vita :

    La Belgique dépénalise la prostitution, un modèle qui inspire ?

    Parmi les arguments avancés pour cette réforme par le personnel politique ou des associations de prostituées, sont souvent cités les mots :  “donner un cadre à une activité dans l’ombre”, “faire évoluer la loi aux problématiques actuelles”, ou encore “criminaliser c’est créer des zones de non-droits”.

    L’Allemagne, terrain expérimental de la légalisation de la prostitution.

    Sur la question de l’encadrement d’une activité existante et de ses bénéfices potentiels, l’exemple de l’Allemagne peut éclairer le débat. Une réforme législative portée par le parti des Verts en 2002 et votée au Parlement fédéral supprimait l’interdiction générale de la promotion de la prostitution et permettait aux prostituées d’obtenir des contrats de travail. Dans une interview à Public Sénat, la Sénatrice et ancienne ministre Laurence Rossignol rappelle que le marché de la prostitution a été multiplié par 4 en 10 ans dans ce pays (2003-2013). La légalisation avec encadrement a entraîné en fait une forte hausse de la demande. La hausse de la demande nécessitant une hausse de l’offre, il ne semble pas que l’objectif de combattre la traite humaine en supprimant les “zones de non-droits” selon l’expression des promoteurs de la légalisation, soit atteint. Une étude approfondie datant de 2012 et portant sur 150 pays a conclu que l’effet de la légalisation de la prostitution sur la traite humaine était négatif. Selon les termes des économistes auteurs de l’étude, l’effet d’échelle, c’est-à-dire la hausse de la demande, l’emporte sur l’effet de substitution, qui verrait une préférence des clients pour des prostituées “légales” réduire la demande pour des prostituées en situation illégale. “En moyenne, les pays où la prostitution est légale expérimente des flux plus importants de traite humaine” selon les termes de l’étude.

    La dignité humaine, irréductible à une approche marchande.

    Les facteurs conduisant aux situations de prostitution sont complexes. L’approche choisie par la Belgique est d’inspiration néo-libérale : “laissez faire” afin que l’offre et la demande trouve un “équilibre”, la légalisation de ce “marché” solutionnant magiquement la question des trafics illégaux.

    Ce choix de la Belgique va à l’opposé de celui de la France qui reste dans une approche abolitionniste. La loi du 13 avril 2016 visant à “renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées” a institué une pénalisation des clients. La notion de non-marchandisation du corps humain, entre autres, soutient la philosophie de cette loi.  La dignité humaine n’est tout simplement pas compatible avec une approche marchande. Criminaliser les atteintes à la dignité humaine, ce n’est pas favoriser des trafics, c’est fonder en droit et garantir le combat contre ces atteintes.

  • "Par un cléricalisme violent, on entend décléricaliser l’Église en faisant disparaître la spécificité du sacerdoce"

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    Notre quinzaine : Le cléricalisme pour… décléricaliser l’Église

    La nouvelle a surpris et, pourquoi ne pas le dire, choqué. La suspension des ordinations dans le diocèse de Fréjus-Toulon, exigée par Rome, est une pratique inhabituelle. Dans le climat actuel, cette décision entraîne immédiatement un certain nombre de questions, notamment sur les personnes. Sur l’évêque lui-même, Mgr Dominique Rey, à la tête de ce diocèse depuis une vingtaine d’années. Sur les futurs ordonnés également, dont les dossiers personnels ont été exigés par Rome. Trois semaines avant leur ordination, ces jeunes hommes se retrouvent d’un coup en état d’apesanteur.

    Faut-il le rappeler ? L’ordination ne sanctionne pas un niveau d’études ouvrant droit à un diplôme en vue d’une carrière professionnelle. C’est une configuration au Christ souverain prêtre, à travers le don total d’une vie entièrement vouée à Dieu et à l’Église. Pour des raisons de politique ecclésiale – car, disons-le clairement, rien ne peut être retenu contre les personnes –, il a été décidé de prendre en otage les futurs ordonnés. Le communiqué de Mgr Rey indique en effet que la cause se trouve dans « la restructuration du séminaire et la politique d’accueil du diocèse ». Il y a certainement eu des erreurs de gouvernement, notamment dans le discernement des personnes ou des communautés. Reste qu’il suffisait de les indiquer clairement à l’évêque sans le mettre en cause directement ni jouer avec l’avenir des futurs prêtres.

    Toulon, chasse aux sorcières ?

    L’impression qui domine est donc celle d’une chasse aux sorcières prenant prétexte de détails à améliorer pour détruire l’ensemble. Loué sous Benoît XVI comme laboratoire d’évangélisation, Toulon est désormais banni pour cette même raison. Seul diocèse dans ce cas, il est aussi celui qui fournit le plus de prêtres avec le diocèse de Paris et la Communauté Saint-Martin. Hasard ? Celle-ci est également dans le viseur, comme l’a révélé Libération. Depuis, don Paul Préaux, le modérateur général, a indiqué que la visite de la communauté a été demandée par ses soins. C’est exactement la démarche qu’avait adoptée Mgr Rey, avec le résultat que l’on connaît désormais.

    Dans sa lettre du Figaro, « Dieu seul le sait » (n° 35), Jean-Marie Guénois pointe « une dérive autoritaire inquiétante ». Sans remettre en question cette analyse, il faut cependant aller plus loin. Il y a une nette volonté de décléricaliser l’Église en profondeur. Les thèmes des synodes récents, la réorganisation de la Curie, l’affaire des abus sexuels ou, plus récemment, la décision de l’archevêque de Toulouse d’interdire le port de la soutane à ses séminaristes, sous prétexte qu’elle manifeste le souci d’entrer « dans un personnage », le montrent à divers titres. À chaque fois – besoin de réorganisation de l’Église, lutte contre des maux terribles ou application stricte du droit –, on s’appuie sur des détails justes en vue de servir un agenda beaucoup moins innocent.

    Mais qu’entend-on ici exactement par volonté de décléricaliser l’Église ? Le cléricalisme est en soi une erreur qui exagère la place et le rôle des prêtres. Pour ces derniers, il s’agit d’une tentation contre laquelle ils doivent toujours se garder. Comment ? En se tenant dans le juste milieu. Car, faut-il également le souligner, le cléricalisme est une erreur par excès que l’on peut résumer en un abus de l’autorité conférée au prêtre. À l’opposé se trouve l’erreur par défaut qui consiste en la négation de la spécificité du prêtre, conduisant à son effacement ou à sa réduction à n’être qu’un chrétien comme les autres. Aujourd’hui, les deux erreurs vont de pair. Par un cléricalisme violent, on entend décléricaliser l’Église en faisant disparaître la spécificité du sacerdoce.

    Des germes sur la terre brûlée

    Disons-le tout net : les fossoyeurs de l’Église ont déjà perdu, même si dans leur politique de la terre brûlée, ils entraînent beaucoup de dégâts humains. Ils ont perdu parce que la constitution de l’Église est divine et qu’elle est le corps mystique du Christ, lui-même modèle du prêtre d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Ils ont déjà perdu parce que, sociologiquement, le petit reste catholique est attaché à la conception traditionnelle de l’Église et du sacerdoce. Les 33 000 Scouts unitaires de France réunis à la Pentecôte à Chambord ou les pèlerins de « Notre-Dame de Chrétienté » marchant au même moment vers Chartres sont les symboles vivants de cette espérance. À la Pentecôte, ils ont fait face avec courage au déchaînement inattendu des éléments naturels. De même, font-ils face au déchaînement dans l’Église. Même sur la terre brûlée, ils seront capables de faire pousser les germes de la foi, de l’espérance et de la charité.

  • 60 ans après Vatican II, faut-il être traditionaliste ou progressiste ? Débat avec Jean-Pierre Maugendre

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    60 ans après Vatican II, devons-nous être traditionalistes ou progressistes ? Débat avec Jean-Pierre Maugendre (69 mn) 

    https://youtu.be/TqSbJUSP-4s  

    27 mai 2022 : Un passionnant débat avec Jean-Pierre Maugendre qui aboutit au débat final suivant : Le pape François et ses prises de positions pastorales doit-il être opposé ou uni au pape Benoît XVI et à ses positions doctrinales ?   

    1° Définitions : Le traditionaliste veille à la vérité que nos pères ont toujours crue et défendue ; Le progressiste tient à l’amour des personnes et insiste pour la souplesse, l’attention à sa liberté.  

    2° Le pourrissement de la situation en intégristes à tendance janséniste (qu’il ne faut pas les confondre avec les traditionalistes) et en progressistes sécularisés. 

    3° Jésus était-il traditionaliste ou progressiste ? Ni l’un ni l’autre mais en lui, « Psaume 85, 11 Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s'embrassent ». 

    4° Conclusion : L’Eglise va-t-elle se sortir de cette dialectique qui ne vient pas de Dieu ? Le Seigneur nous y invite et la présence, ensemble de Benoît XVI (vérité) et de François (amour) en est le signe. 

    Jean-Pierre Maugendre, ancien élève de l'Ecole navale et ancien président du MJCF (Mouvement de la Jeunesse Catholique de France) est Directeur Général de l'association Renaissance catholique (renaissancecatholique.fr). Il anime, en collaboration avec Guillaume de Thieulloy, une émission d'information religieuse sur TV Libertés : Terres de mission.

  • L’Église allemande, rebelle et subversive, est ménagée par le Vatican

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Marx et le manifeste... de l'Église allemande

    Qu’il soit théoricien, acteur ou chef cuisinier, le nom de Marx en impose. Cette voyelle unique et longue produit son petit effet à l’oreille. Quand il s’agit d’un homme d’église, celle-ci claque de manière encore plus décalée. Du reste, le cardinal Reinhard Marx, 69 ans, excelle dans l’art du contrepied. Lors du bicentenaire de la naissance de Karl (1818), l’archevêque de Munich « canonisa » son homonyme en affirmant que sans lui, « il n’y aurait pas eu de doctrine sociale de l’Église » et que « Le Manifeste du parti communiste est une très grande œuvre, écrite dans une langue de génie ». À Trèves (Rhénanie-Palatinat), le prélat se fit même prendre en photo au pied de la statue que venait d’offrir le régime chinois (!) à la ville berceau du marxisme. La droite allemande, pourtant bien peu clivante, s’étrangla un peu, certains y voyant une absolution donnée à l’un des pères de la violence politique contemporaine.

    Mgr Marx est l’un des clercs les plus influents. Il présidait la conférence épiscopale allemande (2014-2020), organe de l’Église la plus riche d’Europe, et la Commission des épiscopats de la communauté européenne (COMECE, 2012-2018). Il appartient au « C9 », le conseil des cardinaux créé par le pape François en 2013 pour l’aider à gouverner.

    Pourquoi parler de lui aujourd’hui ? Il y a un an tout pile, le 10 juin 2021, le saint père refusait sa démission. Mgr Marx la lui avait offerte pour « assumer la coresponsabilité de la catastrophe des abus sexuels », voulant créer un électrochoc pour un « nouveau réveil de l’Église ». Hasard du calendrier : cet anniversaire coïncide avec le séisme que provoque en France la décision romaine de suspendre les ordinations dans le diocèse de Fréjus-Toulon (Var) dirigé par Mgr Dominique Rey.

    Confondre les deux affaires serait inepte, juger la seconde sur le fond aussi, aucune info n'ayant fuité. Mais comparer la France à l’Allemagne ne l’est pas. Les deux pays forment-ils le couple dont on parle tant ? Attachons-nous au seul catholicisme :

    D’un côté, Mgr Reinhard Marx, figure de proue du progressisme germanique, est maintenu et soutenu malgré lui par l’institution vaticane. De l’autre, Rome désavoue brutalement Mgr Rey, égérie du conservatisme français.

    Cette comparaison ne vaut que par la perception qu’elle suscite dans notre esprit : l’Église allemande, rebelle et subversive, est ménagée par le Vatican, tandis que le laboratoire de l’évangélisation, sorte de Californie du catholicisme en Europe, semble sanctionné. Ajouté au motu proprio restreignant la messe « en latin », une partie des ouailles françaises pense qu’on lui tape dessus, pendant que Rome chouchoute des schismatiques teutons.

    Parlons-en justement : Mgr Marx cautionne le fameux chemin synodal lancé en décembre 2019. Cette assemblée mi-cléricale mi-laïque rendit en février à Francfort une série de propositions visant à faire de l’Église un synode permanent aligné sur l’État de droit et les nouvelles mœurs. La réforme la plus médiatique porte sur la morale sexuelle. « L’un des deux documents dit "d’action" recommande au pape de procéder à une "précision et une réévaluation doctrinale de l’homosexualité" », observe le site suisse Cath-Info. « La sexualité vécue entre personnes de même sexe n’est pas un péché et, contrairement à ce qui figure dans le catéchisme, "ne doit pas être jugée comme intrinsèquement désordonnée" », est-il écrit.

    Ce chemin germanique diffère de celui emprunté par le catholicisme « latin ». La Suisse en est un bon exemple : la partie alémanique ne parle que d’inclusivité et de déconstruction. « On sort de la pièce mais il n’y a plus de pièce », résume le théologien helvétique Grégory Solari, joint par LSDJ. À l’inverse, la Suisse romande aspire à une foi plus ferme et plus missionnaire, sans esprit dialectique. « Ces catholiques-là, pourtant bienveillants à l’égard du synode, sont si refroidis par l’avant-gardisme alémanique qu’à tout prendre, ils préféreraient un retour à une église néo-tridentine », affirme Solari.

    Par leurs excès, les « Allemands » risquent-ils de torpiller la démarche synodale cadrée par le pape François dans sa lettre de juin 2019 ? Cette église installée dans le confort concordataire et culturellement protestante est plus perméable aux injonctions du monde. Le fédéralisme la prive aussi d’une forme de grandeur et de combativité institutionnelle. Si le catholicisme français s’appauvrit matériellement, sa capacité à résister et à mobiliser est plus forte qu’outre-Rhin.

    En tout cas, le 11 avril, quelque 74 cardinaux et évêques, majoritairement américains, signèrent une « lettre ouverte fraternelle » pour signifier leur « inquiétude croissante » devant le risque de schisme auquel l’Allemagne expose l’Église catholique.

    On attend la réponse du Saint-Siège aux vœux du chemin synodal allemand. Toute précipitation ne ferait que donner de l'écho à ses revendications. C’est aussi peut-être pour cette raison qu’il n’y a pas non plus de Marx déposé... . Pour ne pas créer un vide que le pape ne saurait remplir et qui accroîtrait le malaise.

    • Pour aller plus loin : Le pape opposera-t-il son veto au chemin synodal allemand ?

    >>> Lire sur Cath-Info

  • Ordinations interdites à Toulon : l'assourdissant silence romain

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    La Lettre de Paix liturgique : lettre 867 du 10 Juin 2022

    « CIRCULEZ : IL N'Y A RIEN À VOIR ! »
     
    LA ROME DE FRANÇOIS REFUSE DE S'EXPLIQUER À PROPOS DE MGR REY; SELON LE NONCE APOSTOLIQUE A PARIS LE CARDINAL MARC OUELLET EST DERRIERE LA TENTATIVE D'ELIMINATION DE L' EVEQUE DE TOULON

    La mesure prise par le cardinal Ouellet, Préfet de la Congrégation des Evêques à l’encontre de Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, est proprement énorme : on interdit à un Successeur des Apôtres de procéder à l’ordination de sujets qu’il a appelés aux ordres. Inutile d’épiloguer sur le fond, car tout le monde comprend que cette mesure est idéologique : Mgr Rey n’est pas un bergoglien formaté.

    Mas la forme dictatoriale et secrète de cette amputation des pouvoirs d’un évêque par une simple communication orale à lui faite par un ministre du pape, laisse tout le monde stupéfait. Le journal La Croix lui-même, dans un article de son envoyé spécial à Rome, que nous rapportons ci-après, dit son étonnement démocratique devant l’absence totale de transparence, pour une mesure aussi considérable, absence de transparence devenue monnaie courante dans le gouvernement bergoglien.

    Ajoutons qu’il apparaît de plus en plus aux observateurs des choses vaticanes – ce confirmé par les confidences du nonce apostolique à certains de ses visiteurs –  que le cardinal Marc Ouellet (78 ans depuis le 8 juin) est à la manœuvre, comme on dit, depuis le début de cette affaire. Elle a été orchestrée comme ceci : lettre publique d’un prêtre de Fréjus-Toulon dénonçant la « traditionalisation » du séminaire diocésain, dont le préfet des études est le supérieur de la communauté des Missionnaires de la Miséricorde ; enquête préalable de la Congrégation du Clergé ; visite canonique confiée par cette Congrégation à Mgr Aveline, archevêque de Marseille, qui va recevoir bientôt la barrette cardinalice ; décisions prises secrètement par le cardinal Ouellet, dont la première est cette interdiction d’exercer le sacrement de l’ordre. En résumé : le cardinal canadien a décidé d’avoir la tête de l’évêque de Fréjus-Toulon avant de prendre sa retraite.

    « Synodalité ! Synodalité ! Synodalité ! », répète le pape ! « Synodalité ! Synodalité ! Synodalité ! », reprend le chœur des courtisans louangeurs ! Mais en réalité, l’Eglise vit sous le régime de la dictature la plus raide, où un chef de dicastère curial peut pratiquement licencier un Successeur des Apôtres, même pas comme un simple employé de maison, qui pourrait se défendre par une procédure, mais comme un permanent de parti dont on se débarrasse parce qu’il n’est pas dans la ligne. 

    https://www.la-croix.com/Religion/Diocese-Toulon-pourquoi-Vatican-choisi-silence-2022-06-07-1201218801

    Diocèse de Toulon : pourquoi le Vatican a choisi le silence

    Les services du Vatican se sont refusés à tout commentaire concernant l’interdiction faite à l’évêque de Fréjus-Toulon, pourtant énoncée par Rome, d’ordonner des prêtres et des diacres fin juin. Une stratégie du silence habituelle et profondément ancrée dans les usages de la Curie.

    Loup Besmond de Senneville, envoyé spécial permanent à Rome, 

    7/06/2022

    Aucun commentaire : c’est, en substance, la principale réponse faite par le Vatican quand on l’interroge, ces jours-ci, sur l’interdiction adressée à Mgr Dominique Rey, l’évêque de Fréjus-Toulon, d’ordonner quatre prêtres et six diacres, le 26 juin. Aucune réaction officielle n’a été transmise par Rome aux nombreux journalistes qui ont interrogé ces derniers jours les instances romaines, alors même que la décision a été prise par le préfet du dicastère pour les évêques, le cardinal Marc Ouellet.

    Ici, les décisions disciplinaires, ainsi que les mouvements subits, ne s’expliquent pas : outre la décision prise à l’encontre de l’évêque français, ce fut le cas, ces derniers mois, pour une affaire touchant au renvoi d’une dominicaine du couvent de Pontcallec, mais aussi de la démission forcée de l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit. Jamais, dans ces trois cas, une explication claire et officielle n’a été donnée.

    Loin d’être lié aux cas particuliers, le choix du silence, fait par le Vatican lorsqu’il s’agit de décisions disciplinaires, est parfaitement assumé. « Il y a deux raisons à cela, explique un membre de la Curie, lui-même assez critique du manque de transparence. D’abord, la conviction que l’Église n’a pas à justifier ses décisions, parce qu’elle est souveraine et doit échapper aux pressions. Ensuite, il y a une non-maîtrise des techniques de communication. On ne sait pas bien comment faire. » La même source met aussi en avant « une incapacité d’assumer ses décisions ».

    « Un manque de courage »

    « Du coup, on laisse les autres construire un récit, les rumeurs courir. Il y a un manque de courage évident. Sans doute certains ne se rendent-ils pas compte des conséquences du silence », poursuit la même personne.

    « Moins tu parles, mieux tu te portes », a-t-on aussi coutume de dire aux nouveaux entrants au Vatican. Dans ce système fortement hiérarchisé, « celui qui parle et déplaît au pape a toujours peur de risquer sa tête », résume une source romaine. Qui avance aussi la volonté, très ancrée au Vatican, de ne pas salir la réputation d’un responsable d’Église. Ou tout du moins de ne pas l’accabler lorsqu’il a fait une erreur. Une forme de « prudence charitable » qui constitue un frein puissant à la culture de la transparence.

    Aucune vraie stratégie de communication

    Mais au-delà de ces raisons culturelles, certains avancent aussi un recours au silence plus directement lié à la pratique du pouvoir telle que l’exerce le pape. François gère en effet une partie de ses dossiers seul, sans nécessairement recourir aux services de la Curie, ou du moins en complétant les informations qui lui sont fournies par des canaux personnels.

    Résultat : certains estiment, au sein même de la Curie, qu’aucune vraie stratégie de communication n’est possible lorsqu’une affaire difficile survient. Et il n’est pas rare que le pape décide d’évoquer dans les colonnes d’un journal un sujet dont il avait interdit à ses services de parler : ce fut le cas récemment pour le contenu de la conversation entre le patriarche Kirill et lui, mais aussi, dans un tout autre domaine, de son vaccin.

    D’autres sources avancent aussi un mode de résolution des conflits propre au Vatican. Ainsi, conserver des procédures secrètes, c’est à la fois préserver l’honneur de la personne mise en cause, en attendant de trancher, mais aussi pouvoir aboutir à une résolution d’un problème sans qu’il soit mis sur la place publique. La publication de l’issue d’une décision, comme c’est le cas dans celle qui concerne Mgr Rey, correspond ainsi à un stade avancé de la procédure engagée par Rome contre un évêque. Et dans ce cas, selon nos informations, le communiqué publié par l’évêque a d’ailleurs été écrit en concertation avec le Vatican. Une manière, pour Rome, de demander au principal concerné de communiquer à sa place.

    https://www.la-croix.com/

  • Quand l'Europe se renie elle-même...

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  • Le Parlement Européen adopte une résolution dénonçant l'imminente décision de la Cour Suprême des Etats-Unis sur l'avortement

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    Un vote qui en dit long sur ce que sont devenues les "valeurs européennes"...

    De gènéthique.org :

    L’imminente décision de la Cour Suprême américaine sur l’avortement préoccupe le Parlement européen

    9 juin 2022

    Suite aux controverses autour de l’avortement aux Etats-Unis (cf. Etats-Unis : vers la fin du « droit à l’avortement » ?) et en attendant la décision de la Cour Suprême sur l’arrêt Roe Vs Wade de 1973 (cf. Avortement : l’arrêt Roe v/ Wade controversé), le Parlement européen a convoqué un débat. La plénière du 8 juin 2022 a été l’occasion de discussions sur les « Menaces Contre le Droit à l’Avortement dans le Monde : l’éventuelle remise en cause du droit à l’avortement aux États-Unis par la Cour suprême »(cf. Avortement aux Etats-Unis : la COMECE dénonce l’« ingérence inacceptable » de l’Europe).

    La nouvelle ministre française à l’égalité femmes-hommes, Isabelle Rome, a rappelé le projet de la Présidence Française de l’UE en matière de droit des femmes : développer l’accès à l’avortement et l’inscrire comme “droit” dans la Charte des droits fondamentaux, à l’instar de ce qu’avait annoncé Emmanuel Macon le 19 janvier 2022 (cf. PFUE : l’avortement, une “valeur” de l’Europe ?). La Commission européenne a renchéri en apportant son soutien aux droits des femmes à avoir accès aux “soins reproductifs et sexuels” partout dans le monde, conformément aux partenariats bilatéraux de l’UE.

    L’adoption d’une résolution

    Le député Predrag Fred Matic (S&D, cf. Le Parlement européen adopte le rapport Matic) et 30 autres parlementaires ont déposé un projet de résolution qui abonde dans le sens du Conseil et de la Commission. Cette résolution vise notamment à soutenir le gouvernement Biden aux Etats-Unis dans sa promotion de l’avortement. Elle invite aussi « l’UE et ses Etats membres à inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne » (Point numéro 24 de la résolution). Elle « demande instamment à la Commission de faire pleinement usage de ses compétences en matière de politique de santé ainsi que d’aider les Etats membres à garantir l’accès universel à la santé et aux droits sexuels et génésiques dans le cadre du programme “L’UE pour la santé” pour la période 2021-2027 » (Point 31 de la résolution).

    Les députés européens de Renew (centristes), S&D (Gauche) et The Left (extrême gauche) s’y sont montrés favorables. Le groupe PPE (droite) était divisé. Quant aux députés conservateurs (ECR et ID), ils ont remis en question l’ingérence des institutions européennes dans cette décision de la Cour suprême américaine. Ils ont rappelé que l’enjeu de l’avortement est une compétence exclusive de chaque Etat membre. Ainsi, l’UE a encore moins de légitimité pour s’immiscer dans les affaires des Etats-Unis.

    Les intentions de vote se sont concrétisées ce jeudi 9 juin par l’adoption de la résolution, avec 364 voix pour, 154 voix contre et 37 abstentions.

    Si une résolution n’a pas de force contraignante mais uniquement une influence politique, ces évènements récents démontrent que la ligne idéologique de certains responsables politiques de l’UE contribue à l’émergence institutionnelle d’un « droit fondamental à l’avortement ».

  • "Il n'y a légitimement qu'un seul pape et il s'appelle François"

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    De Kath.Net/News :

    "Il n'y a légitimement qu'un seul pape et il s'appelle François".

    8 juin 2022

    "La démission du pape Benoît a introduit dans le principe pétrinien de l'unité de la foi et de la communion de l'Église une tension qui n'a pas de parallèle dans l'histoire". Par Gerhard Card. Müller

    Vatican (kath.net) : Kath.net met en ligne les paroles du cardinal Gerhard Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à l'occasion de la présentation du livre "Benedetto XVI nove anni di papato-ombra" (Benoît XVI : neuf ans de papauté fantôme) de Massimo Franco (Milano 2022). Franco est un journaliste et auteur italien renommé, il écrit pour le Corriere della Sera et des médias internationaux tels que le Guardian britannique. Kath.net remercie S.E. le cardinal Müller de l'aimable autorisation de publier ses propos sur la présentation du livre.

    Personne ne pourra dévaloriser le nouveau livre de Massimo Franco comme un petit opuscule, comme cela est arrivé à Dario Viganò, alors préfet du dicastère du Vatican pour la communication, quand il a fait croire à l'approbation de Benoît XVI pour un panégyrique du "Nouveau Paradigme" de son successeur, auquel les médias ont donné l'aura du "grand réformateur" (p. 91).

    Nous avons plutôt affaire à un véritable livre de fond, qui ne fait pas la promotion d'une personne à des fins de propagande, mais qui se consacre au problème non résolu sur le plan théologique, sociologique et psychologique de la coexistence de deux papes dans l'Église catholique.

    Le fait que l'auteur m'ait justement demandé de participer à la présentation de son livre, remarquablement documenté, avec une connaissance détaillée des événements dramatiques des neuf dernières années, m'honore certes, mais m'expose aussi à un certain risque d'être mal compris de deux côtés. Après tout, c'est de ma position entre les foyers ecclésiaux de "Santa Marta" et du "Monasterium Mater ecclesiae" qu'il est le plus question dans ce livre de 250 pages. En effet, je rentre parfaitement dans le schéma narratif, dans la mesure où j'ai été nommé préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi par le pape Ratzinger et brusquement révoqué par papa François après le premier mandat de cinq ans qui s'est achevé. Depuis lors, selon la logique des jeux de pouvoir politiques, je suis soit considéré comme le chef de l'opposition à l'un, soit comme le dernier refuge de l'orthodoxie dans le sens de l'autre, ou encore on tente de m'instrumentaliser.

    Mais le lien effectif et affectif de chaque évêque avec le pape ne doit pas être confondu avec la servilité calculée des cours princières. La franchise apostolique avec laquelle Paul s'est jadis opposé au co-apôtre Pierre au sujet de la "vérité de l'Évangile" (Ga 2,14) n'a pas fait de Paul un négateur de la primauté pétrinienne ni empêché Pierre de corriger humblement son attitude peu claire. On sait que c'est ainsi que saint Augustin (ép. 82) a interprété, dans un échange avec saint Jérôme, le fameux passage de l'épître aux Galates. (Cf. Johann Adam Möhler, Hieronymus und Augustinus im Streit über Gal. 2, 14 : ders, Gesammelte Schriften und Aufsätze I, hg. v. Ign. Döllinger, Regensburg 1839, 1-18).

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  • Quand le Parlement Européen discute "des menaces au droit à l'avortement au niveau mondial" et en particulier aux Etats-Unis, la COMECE dénonce une ingérence inacceptable

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    En vue de la discussion prévue aujourd'hui au Parlement Européen sous le titre « Menaces au droit à l'avortement au niveau mondial : l'éventuel renversement du droit à l'avortement aux États-Unis par la Cour suprême », le Secrétaire Général de la COMECE, le Père Manuel Barrios Prieto, a fait la déclaration suivante :

    Nous constatons avec surprise que le Parlement européen va débattre de l'impact de la divulgation de l’ébauche d'un projet d'avis de la Cour Suprême des ÉtatsUnis concernant l'avortement. Il s'agit d'une ingérence inacceptable dans les décisions juridictionnelles démocratiques d'un État souverain, un pays n’étant de surcroit pas membre de l'UE. L'adoption d'une résolution par le Parlement Européen approuvant cette ingérence ne fera que discréditer cette institution.

    A cet égard, nous souhaitons rappeler que, d'un point de vue juridique, il n'existe pas de droit à l'avortement reconnu en droit européen ou international. Par conséquent, aucun État ne peut être obligé de légaliser l'avortement, de le faciliter ou d'être l’instrument de sa pratique.

    L'UE devrait respecter les compétences législatives de ses États membres et le principe d'attribution selon lequel « l'Union dans les limites des compétences que les États membres lui ont attribuées dans les traités pour atteindre les objectifs que ces traités
    établissent » (Article 5.2 du Traité sur l'Union Européenne). Comme l'a exprimé le Comité permanent de la COMECE dans une déclaration en février 2022, la tentative d'introduire un prétendu droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne serait une loi « dépourvue de fondement éthique et destinée à être une cause de conflit perpétuel entre les citoyens de l'UE ».

    Nous notons également avec beaucoup d'inquiétude et de regret la négation du droit fondamental à l'objection de conscience, qui est une émanation de la liberté de conscience, tel que déclaré par l'article 10.1 de la Charte des Droits Fondamentaux de l'Union Européenne et reconnu par le Comité des Droits de l'Homme de l'ONU (Cas Jeong et al v. République de Corée1, 27 avril 2011).

    Nous sommes préoccupés par le fait que le droit des établissements de santé de refuser de fournir certains services, dont l'avortement, soit affaibli, voire nié. Comme l'indique l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe dans sa résolution
    1763 (2010) sur le droit à l'objection de conscience dans le cadre de soins médicaux légaux, « nul hôpital, établissement ou personne ne peut faire l’objet de pressions, être tenu responsable ou subir des discriminations d’aucune sorte pour son refus de réaliser, d’accueillir ou d’assister un avortement, une fausse couche provoquée [..], ni pour son refus d’accomplir toute intervention visant à provoquer la mort d’un fœtus ou d’un embryon humain, quelles qu’en soient les raisons. »

    Comme l'a souligné le Comité Permanent de la COMECE : « Nous sommes conscients de la tragédie et de la complexité des situations dans lesquelles se trouvent les mères qui envisagent un avortement. Prendre soin des femmes qui se trouvent dans une situation difficile ou conflictuelle en raison de leur grossesse est un élément central du ministère diaconal de l'Église et doit également être un devoir exercé par nos sociétés. Les femmes en détresse ne doivent pas être laissées pour compte, et le droit à la vie de l'enfant à naître ne peut être ignoré. Tous deux doivent recevoir toute l'aide et l'assistance nécessaires. »

    1 https://www.refworld.org/cases,HRC,4ff59b332.html

  • Des scientifiques allemands lancent un appel pour alerter l’opinion publique sur les questions de transsexualité et de genre

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    « En tant que scientifiques, nous nous opposons fermement à l’idée que les femmes et les hommes ne sont que des constructions sociales ou des identités ressenties »

    7 juin 2022

    « Nous, scientifiques et médecins, appelons les radiodiffuseurs du service public à présenter fidèlement les faits biologiques et les découvertes scientifiques. Nous exigeons une rupture avec l’approche idéologique de la transsexualité et une présentation factuelle des faits biologiques selon l’état de la recherche et de la science. » Des scientifiques allemands[1] lancent un appel pour alerter l’opinion publique sur les questions de transsexualité et de genre.

    Selon eux, « le point de départ est toujours la fausse affirmation selon laquelle il n’y a pas qu’un seul sexe masculin et un seul sexe féminin, mais une variété de genres ou d’étapes intermédiaires entre l’homme et la femme ». Ils déplorent que les média se soient approprié « les représentations de l’idéologie transgenre », en « niant les faits scientifiques ».

    Ce qui donne lieu à une « confusion des termes » et un « glissement de sens » utilisés à des fins politiques, estiment-ils[2]. Et à un « battage médiatique » à destination des jeunes (cf. Entre pronom iel et télé transgenre pour les 9/12 ans). La conséquence : « le nombre d’enfants et de jeunes traités pour dysphorie de genre a été multiplié par vingt-cinq en moins de dix ans ».

    « En tant que scientifiques, nous nous opposons fermement à l’idée que les femmes et les hommes ne sont que des constructions sociales ou des identités ressenties », affirment les signataires de l’appel.

    Sources : Die Welt (02/06/2022) ; Juristes pour l’enfance (01/06/2022)

    [1] Initiateurs et premiers signataires : Dr. Uwe Steinhoff, professeur et chef du département de politique et d’administration publique à l’Université de Hong Kong ; Biologiste diplômée Rieke Hümpel, biologiste diplômée, rédactrice indépendante et journaliste, Berlin ; docteur Alexander Korte, médecin-chef à l’Université Ludwig Maximilian de Munich ; Axel Meyer, PhD, biologiste de l’évolution à l’Université de Constance ; docteur Antje Galuschka. Biologiste, Techau ; docteur Michael Hümpel, biochimiste, Lübeck ; Ilse Jacobsen, PhD, vétérinaire et professeur d’immunologie microbienne à l’Université Friedrich Schiller d’Iéna ; MSc Marie-Luise Vollbrecht, Master of Science; Doctorant à l’Université Humboldt, Berlin ; docteur Sandra Kostner, sociologue, Stuttgart ; Dr. Wolf-Dieter Schleuning, médecin et biologiste moléculaire, Berlin ; Dr. médical Aglaja Valentina Stirn, professeur de médecine psychosomatique et de médecine sexuelle, Université de Kiel ; Dr. Dipl.-Psych. Jorge Ponseti, Hôpital universitaire du Schleswig-Holstein, Kiel ; Dr. concernant. bien sûr Klaus-Dieter Rosenbaum, biophysicien, Université de Greifswald ; Dr. Herwig Baier, neurobiologiste, Martinsried ; Dr. Michael Wink, Institut de pharmacie et de biotechnologie moléculaire, Université de Heidelberg ; Dr. Max von Tilzer, Écologie aquatique, Université de Constance ; Dr. Andreas Schmid, Gestion publique, Université de Hanovre ; Dr. Felix Plamper, Institut de chimie physique, TU Bergakademie Freiberg ; docteur concernant. bien sûr habil. Jürgen Lampe, informaticien et consultant informatique, Francfort ; Dr. Jörg Matysik, chimie analytique, Université de Leipzig ; Dr. Ernst-Erich Doberkat, informaticien, TU Dortmund ; Dr. Bernd Bohrmann, biologiste, Hoffmann LaRoche ; Dr. Klaus Wagner, Prof. em. à l’Institut d’informatique de l’Université de Würzburg ; Dr. Klaus Morawetz, Physique théorique, Université des sciences appliquées de Münster ; Dr. Siegfried Scherer, Université technique de Munich, École des sciences de la vie ; Dr. Thomas Nattermann, Institut de physique théorique, Université de Cologne ; Dr. Heribert Vollmer, professeur, Faculté de génie électrique et d’informatique, Leibniz Universität Hannover ; Dr. Gerd Wagner, informaticien, Université technique de Brandebourg Cottbus-Senftenberg et Université Old Dominion, États-Unis ; Dr. Helmut Niegemann, psychologue de l’éducation et des médias, Université d’Erfurt ; docteur médical Klaus Ueberreiter, médecin-chef et chef du cabinet de chirurgie plastique à la Birkenwerder Park Clinic, Birkenwerder ; Dr. Ulrike Gimsa, immunologiste, Institut de recherche sur la biologie des animaux de ferme (FBN) Dummerstorf ; Dr. concernant. bien sûr Gisela Müller-Plath, psychologue diplômée, doctorat en neurosciences, chaire de psychologie des nouveaux médias et méthodologie TU Berlin ; Dr. Paul G. Layer, Université technique de Darmstadt, Biologie du développement et neurogénétique, Darmstadt ; Dr. Marion Felder, chargée de cours universitaire en sciences de l’éducation, Cologne/Coblence ; Dr. médical Heinrich Schmidt, médecin (spécialiste en pédiatrie), Munich ; Georg Meggle, philosophe, émérite à l’Université de Leipzig / invité à l’Université américaine du Caire (AUC) ; Dr. Markus U. Mock, informaticien, Université des sciences appliquées, Landshut ; Dr. Peter Bender, Faculté de génie électrique, d’informatique et de mathématiques, Université de Paderborn ; Dr. Bernd Ahrbeck, Formation psychanalytique, Université psychanalytique internationale de Berlin ; Gerd Wechslung, (retraité) Informatique théorique, Université Friedrich Schilller d’Iéna ; Dr. Barbara Holland-Cunz, politologue spécialisée en politique et genre, Gießen ; Dr. Alan Rendall, mathématicien, Université de Mayence ; Ernst Peter Fischer, historien des sciences, Heidelberg Dr. juridique Günter Reiner, avocat, Université Helmut Schmidt de Hambourg ; Jochen Schaaf, professeur de musique, IFEN, Luxembourg ; Dr. Inken Prohl, professeur d’études religieuses, Université de Heidelberg ;Dr. Robert Wagner, professeur de gestion internationale, Nordhausen ; docteur Annette Diehl, médecin généraliste, Cologne ; docteur Thomas Sukopp, philosophe, Université de Siegen ; docteur médical Jochen Hümpel, interniste, Lübeck ; docteur médical vétérinaire Markus Lau, vétérinaire, PDG Essen ; Dr méd. Gabriele Tschink-Enderlin, médecin, Berlin ; docteur Ulrich Oberdieck, biochimiste, Berlin ; docteur med Regina Nause, spécialiste en neurologie et psychiatrie, Lutherstadt Eisleben ; docteur médical vétérinaire Franziska Doebelt, vétérinaire à la retraite, Brême ; docteur med Reinhard Horowski, Chief Executive Officer (CEO), spécialiste en pharmacologie ; docteur Philipp Schult, Hôpital universitaire de Bonn ; docteur Renate Försterling, médecin, Berlin ; docteur Christian Mézes, Département de physique, Université pédagogique de Schwäbisch Gmünd ; docteur phil. Kathrin Thrum, psychologue diplômée, Bad Tölz ; docteur médical Herwig Finkeldey, anesthésiste, Berlin ; docteur Heinz Palla, anesthésiste, Berlin ; docteur concernant. bien sûr Stefan Rauschen, biologiste, Jülich ; docteur med Margot D. Kreuzer, spécialiste en médecine psychosomatique, psychothérapie, psychanalyse, psychothérapie traumatologique, sexothérapie, Rosenheim ; docteur Jessika Piechocki, pédagogue, Halle/Saale ; docteur médical Gerd Jansen, docteur Fürstenfeldbruck ; docteur médical Inga Wermuth, médecin, Munich ; docteur médical Sabine Drubba, médecin, Munich ; docteur médical Maike Kohnert, médecin, Bad Tölz ; docteur Ingeborg Kraus, Dipl.-Psych. PP, thérapeute en traumatologie, superviseur et évaluateur, Karlsruhe ; docteur Carsten Grötzinger, biologiste moléculaire et chercheur sur le cancer à la Charité – Universitätsmedizin Berlin ; Christiane Härdel, spécialiste en neurologie, Berlin ; Dr PD habil. Timur Sevincer, psychologue, Hambourg ; Bijan Kafi, responsable de la communication d’une fondation de financement scientifique, Brême ; docteur Imke Otten, spécialiste en neurologie/psychiatrie, Berlin ; docteur phil. Sibylle Paulsen, psychothérapeute analytique pour enfants et adolescents, Berlin ; docteur Anna von Wirth, médecin, Munich ; Susanne Storm professeur de respiration, Berlin ; Psychologue diplômée Stefanie Bode, psychologue diplômée, psychothérapeute psychologique, MA science politique, Fribourg ; Psychologue diplômée Gela Becker, psychologue diplômée, Berlin ; Psychologue diplômée Claudia A. Denscherz, psychologue diplômée, Munich ; Hannes Ulrich, psychologue, sexologue, Berlin ; Hanneke Kouwenberg, médecin, spécialiste en médecine nucléaire et radiologie ; Christoph Ahlers, psychologue clinicien du sexe, spécialiste du sexe, Berlin ; Petra Patzwaldt, psychologue clinicienne, éducative et de crise certifiée et licence en éducation, Hambourg ; Arne Brettschneider, psychologue, Cologne ; Peter Grande, biochimiste ; -Psych. Münevver Köse-Yanar, psychothérapeute psychologique, psychanalyste, Berlin ; Psychologue diplômée Rosel Kohlberger, psychothérapeute psychologique, Mönchengladbach ; Gunda Schumann, avocate et sociologue, Berlin ; Psychologue diplômée Imogen Schäfer, psychologue, psychothérapeute/ psychanalyste, Berlin ; Psychologue diplômée Stefanie Heinrich, psychothérapeute psychologique à la retraite, Berlin ; Brigitte von der Twer, spécialiste en médecine générale, psychothérapie, Mittenwalde ; Diplômée en médecine Silke Hildebrandt, médecin, Munich ; -Psych. Caroline Schenkenbach, psychothérapeute psychologique et psychanalyste, Heidelberg ; Psychologue diplômée Birgit Reichardt, Psychologue.Psychothérapeute/Psychanalyste, Berlin ; Hannelore Pottag, thérapeute familiale et conjugale, Berlin ; Kerstin Komischke, psychologue diplômée, Munich ; Johanna Naumann, psychanalyste, Hambourg

    [2] En Allemagne, « une réforme de la loi sur les transsexuels [est] prévue par les Verts et le FDP, selon laquelle à l’avenir chacun devrait pouvoir changer son genre par un acte de parole, et les enfants de plus de quatorze ans devraient pouvoir décider sur une adaptation hormonale et chirurgicale au sexe opposé, même contre la volonté de leurs parents. »