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Débats - Page 244

  • Un dialogue sur les droits humains et la liberté de religion entre le pape François et le grand ayatollah Al-Sistani : un rêve ?

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso en traduction française sur Diakonos.be :

    François et le grand ayatollah chiite dialoguant des droits humains et de la liberté de religion…  Seulement un rêve ?

    Ce jeudi 4 février après-midi, le pape François était physiquement à Rome mais virtuellement à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, pour célébrer en live streaming la première Journée internationale de la fraternité humaine organisée par les Nations Unies, en compagnie de son hôte, le Sheikh Mohammed Ben Zayed, du grand imam d’Al-Azhar Ahmed Al-Tayyeb et du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

    Au cours de cette célébration, on a décerné pour la première fois le Prix Zayed pour la fraternité humaine, à Guterres lui-même et à l’activiste française d’origine marocaine Latifa Ibn Zayatin, dont le fils Imad a été tué par un jeune fanatique en 2012.

    Aussi bien cette journée et ce prix ont un antécédent et une suite.

    L’antécédent, c’est le « Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune » signé conjointement à Abou Dhabi le 4 février 2019 par le pape François et le grand imam d’Al-Azhar.

    La suite, c’est la visite que François voudrait effectuer en Irak dans moins d’un mois, du 5 au 8 mars.

    C’est une visite que le Pape souhaite de toutes ses forces.  Il l’a répété le 1er février dans une conversation avec les journalistes américains du Catholic News Service.  Il veut aller en Irak « même s’il doit prendre un avion de ligne ordinaire », parce que l’important c’est que « ce peuple voie que le Pape est là, dans leur pays », peu importe qu’ils ne le voient que par écran interposé à cause des restrictions de rassemblement liées au Covid.  Ce n’est qu’en cas de « nouvelle et grave vague de contaminations » que le voyage pourrait être reporté.

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  • "Ceci n'est pas un complot" : un documentaire sur la crise de la Covid qui interroge

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    De Vincent Dubois sur le site de l'Avenir :

    VIDÉO | «Ceci n’est pas un complot», le docu qui va faire un Ramdam

    Initialement, l’avant-première mondiale du film était programmée pour la 11e édition du Tournai Ramdam Festival dont on sait qu’elle a, comme tant d’autres activités, été, elle aussi, sacrifiée sur l’autel des mesures imposées dans le cadre de la crise sanitaire.

    Voici la bande-annonce du docu, le film complet peut être visionné gratuitement via le lien repris en fin d’article:

    La sortie sur grand écran se fera attendre mais tout un chacun peut désormais visionner le docu sur la Toile, via les plateformes Youtube ou Vimeo. Il serait dommage de s’en priver car la qualité de la réalisation est à la hauteur du travail déployé durant 36 semaines par le journaliste-réalisateur.

    Deux ans à Tournai, deux ans à Mons et un tour du monde…

    Le verviétois Bernard Crutzen connaît bien la ville de Tournai pour avoir étudié à l’IHECS, alors que l’école avait encore ses quartiers à Ramegnies-Chin. Il y effectua deux années entrecoupées, de 1981 à 1982, par sa participation à la Course autour du monde qui l’amena à découvrir de nouveaux horizons et à s’ouvrir à d’autres cultures.

    VIDÉO | «Ceci n’est pas un complot», le docu qui va faire un Ramdam

    Sa caméra reste son moyen d’expression de prédilection…-

    Comme beaucoup d’Ihecsiens à l’époque, c’est dans la Cité du Doudou qu’il a terminé ses études.

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  • Faire face à l'expansion massive de la "postvérité"

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    De Bernard Dumont sur le site de la revue Catholica :

    Franchir le mur de la postvérité

    6 Fév 2021

    La première condition pour qu’une sociabilité humaine puisse exister réside dans la véracité du langage, elle-même jugée par la réalité : si tout est ruse, l’homme devient pour l’homme au moins un renard, sinon un loup. Il est plus que jamais difficile de croire sur parole ceux qui sont placés en situation de pouvoir ou d’influence politique[1]. En outre, ce que nous connaissons de ce qui se passe dans le monde nous arrive quasi exclusivement par les médias, c’est-à-dire par un mode de connaissance par témoignage, lequel ne vaut que si le témoin est crédible. Mais dans les conditions actuelles, il est difficile de discerner le vrai du faux, sauf à mener de véritables enquêtes pour tenter de comprendre certains faits, ce qui n’est donné qu’à un petit nombre doté d’aptitudes et de temps, et parfois sans garantie de pouvoir jamais aboutir. La déculturation opérée massivement sous l’effet de la subversion des méthodes d’enseignement, la perte du bon sens élémentaire, l’impact socialement dominant des philosophies du doute et de la déconstruction, la manipulation idéologique de l’histoire, le mimétisme envers les processus artificiels de traitement de l’information, le nominalisme qui transforme les mots en signes conventionnels au sens mutable, tout cela contribue à accroître le désarroi. Le résultat en est l’éclosion d’un scepticisme de masse qui rend indifférent à l’idée de vérité. Le néologisme postvérité exprime cet état de fait. On pourrait dire que la postvérité fait pendant à l’athéisme pratique, qui a cessé tout simplement de se poser la question de Dieu et même rendu inapte à comprendre qu’une telle question puisse présenter quelque intérêt.

    Il  n’est pas étonnant que la postvérité puisse s’instaurer là où domine le libéralisme, puisque celui-ci associe, au nom de la liberté de pensée, la réduction de la vérité à l’opinion, et sa théorisation philosophique prétendant impossible de dépasser la connaissance des seuls phénomènes. Tout cela sans oublier que nous sommes sous le règne du positivisme juridique, qui autorise de transformer du jour au lendemain, par le moyen de la contrainte légale, une version des faits ou une conclusion historique en « récits » conformes à l’utilité qu’y trouvent les derniers en date des possesseurs du pouvoir.

    Les événements récents ont illustré cette expansion massive de la postvérité, qu’il s’agisse de la pandémie et de l’ensemble des déclarations, justifications politiques, jeux d’influence et contradictions qui n’ont cessé de l’accompagner, en France et ailleurs. L’épisode électoral américain est venu ajouter de l’eau au même moulin. Il s’agit là de faits très significatifs d’un changement d’échelle dans l’ordre du mensonge ordinaire, un changement que l’on perçoit comme brutal bien qu’il se soit établi progressivement, et depuis longtemps, brutal et donc hautement perturbateur d’un rapport au monde conforme à la nature des choses.

    Nous n’aborderons ici que quelques aspects du problème, tout d’abord en profitant d’une étude très systématique des interventions militaires et diplomatiques occidentales effectuées dans la dernière décennie, puis en prêtant attention au conspirationnisme (ou complotisme) comme double résultat d’une réaction spontanée et maladroite face aux mensonges et comme argument récupéré pour mieux diffuser ces derniers.

    Lire la suite sur le site de la revue Catholica

  • Les lois injustes sont beaucoup plus des violences que des lois, et elles n’obligent pas

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    L’Église et la tyrannie des lois
    ou les lois des tyrannies

    La candidature du catholique Joe Biden à la présidence des États-Unis, alors qu’il défendait le droit à l’avortement, a divisé l’Église de ce pays : un prêtre lui a refusé la communion dans une église de Caroline du Sud ; le nouveau cardinal de Washington, le cardinal Wilton Gregory, a au contraire affirmé qu’il ne repousserait pas Biden de l’eucharistie ; et de son côté, Mgr Charles J. Chaput, archevêque émérite de Philadelphie, a publiquement estimé que les actes de Joe Biden démontraient qu’il n’était pas en communion avec l’Église.

    Il est clair que le problème le plus immédiat pour l’Église, dans les démocraties modernes, est celui des lois tyranniques, qu’elles soient criminelles ou seulement injustes. Mais au-delà du refus des lois tyranniques se pose à elle et aux hommes de ce temps celui plus général de la vie au sein de la tyrannie. À ce propos, l’Église et l’Église seule peut aujourd’hui faire briller la vérité, « comme une lampe dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour commence à poindre » (2 P 1, 19). 

    La désastreuse intégration du positivisme juridique par les catholiques

    La vulgate catholique d’aujourd’hui repose sur la séparation entre le domaine politique, censé moralement neutre, simplement positif, d’avec celui de la conscience individuelle, dichotomie qu’exprime par exemple le P. Alain Thomasset, professeur de théologie morale au Centre Sèvres à Paris : « En tant que chrétien, un maire peut personnellement désapprouver la loi sur les mariages homosexuels, mais en tant qu’élu et officier public il a aussi des obligations par rapport à la loi qui s’impose à tous et dont il doit faire respecter l’application »[1].

    On est à mille lieues de ce que disait, par exemple Pie XII : « Le simple fait pour une loi d’être déclarée par le pouvoir législatif norme obligatoire dans l’État, fait considéré seul et par lui-même, ne suffit pas à créer un vrai droit. Le “critère du simple fait” vaut seulement pour Celui qui est l’auteur et la règle souveraine de tout droit : Dieu. L’appliquer indistinctement et définitivement au législateur humain, comme si sa loi était la règle suprême du droit, est l’erreur du positivisme juridique, au sens propre et technique du mot : erreur qui est à la base de l’absolutisme de l’État et qui équivaut à une déification de l’État lui-même »[2]. Car, comme le rappelait saint Thomas : 
    « Toute loi humaine instituée a valeur de loi dans la mesure où elle découle de la loi naturelle, mais si elle s’écarte de celle-ci en quelque chose, elle sera moins une loi qu’une corruption de la loi »[3]. D’où il résulte que « les lois injustes sont beaucoup plus des violences que des lois », et elles n’obligent pas[4].

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    [1] Site de La Croix, dans « Lexique » : « Désobéir à la loi parce qu’on est chrétien ? »
    [2] Pie XII, Discours au Tribunal de la Rote, 13 novembre 1949.
    [3] Somme théologique, Ia IIæ, q. 95, a. 2.
    [4] q. 96 a. 4.

  • France : coup d’arrêt au Sénat pour la « PMA pour toutes » et l’avortement tardif

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    Le coup d’arrêt du Sénat à la « PMA pour toutes » et à l’avortement tardif

    Ce n’est pas la victoire finale, mais une victoire d’étape pour tous ceux qui dénoncent le « projet de loi relatif à la bioéthique» (cf. LSDJ n°1172). En deuxième lecture de ce projet de loi, les 2, 3 et 4 février, les sénateurs l’ont adopté … mais en le vidant en partie de sa substance. Ils ont notamment supprimé sa « mesure phare », la procréation médicale assistée ou assistance médicale à la procréation (PMA ou AMP) sans père, et renforcé l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA) qui instaurait un « droit à l’enfant » en le privant de père voire de toute origine avec le double don de gamètes, tout en ouvrant la porte à l’esclavage des « mères porteuses ».

     Le Sénat a adopté comme l’un des principes fondateurs du projet de loi cette disposition essentielle : « Il n’existe pas de droit à l’enfant ». Privilégiant les droits de l’enfant, les sénateurs ont purement et simplement supprimé l’article 1 qui ouvrait la PMA/AMP « aux couples de femmes ou à toute femme non mariée » avec une prise en charge par la Sécurité sociale. Les sénateurs ont aussi retoqué l'autoconservation des gamètes sans motif médical (article 2), la fiction d’une double filiation maternelle (la femme qui n’a pas accouché pouvant toutefois adopter), mais aussi une mesure passée largement inaperçue, la possibilité de « créer » des embryons chimères homme-animal et des embryons transgéniques, au mépris du respect de l’intégrité de l’espèce humaine. Les sénateurs ont heureusement interdit toute intervention ayant pour objet de modifier le génome d’un embryon humain.

    Enfin, les sénateurs ont supprimé le critère de « détresse psychosociale » pour accéder à l’interruption médicale de grossesse (IMG). Cette disposition introduite par surprise, nuitamment, au cœur de l’été, revenait à désencadrer presque totalement les avortements tardifs, en assortissant cette extension du « droit à l’avortement » de la suppression de la clause de conscience des professionnels de santé, disposition liberticide et totalitaire. De telles mesures, si elles étaient finalement appliquées, feraient éclater les dernières restrictions à l’avortement, dont la France détient déjà un triste palmarès sans que les pouvoirs publics se soucient pour autant de prévention.

     Cette deuxième lecture sénatoriale ne s’est pas déroulée sans débats tumultueux et coups de théâtre ! La plupart des articles ont été adoptés contre les avis du gouvernement (les ministres portant le projet de loi relatif à la bioéthique sont Olivier Véran, ministre de la Santé et des Solidarités, Éric Dupont-Moretti, ministre de la Justice, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des Familles). Certains articles votés par le Sénat restent néanmoins critiquables, à commencer par ceux (articles 14, 15, 16, 17) qui dérégulent la recherche sur l’embryon humain, le « chosifiant » davantage (par exemple par la technique dite du « bébé médicament ») et le rendant exploitable à des fins commerciales. On peut aussi s’étonner que les sénateurs aient conditionné à la bonne volonté du donneur de gamètes la levée de son anonymat, celui-ci pouvant accepter ou refuser l’accès à son identité au moment où l’enfant en fait la demande…ce qui limite fortement la levée de l’anonymat et ne manquera pas d’être jugé profondément injuste par les « déboutés » du droit d’accès à leurs origines.

    Il serait sage pour l’exécutif de renoncer à ce projet de loi qui cause de telles divisions. Mais sauf coup de théâtre, le processus législatif va se poursuivre. Minoritaires au Sénat, les parlementaires LREM sont majoritaires à l’Assemblée nationale et jusqu’à présent, peu frondeurs. Il est donc prévisible que les deux chambres ne trouveront pas d’accord, via une Commission mixte paritaire ou une hypothétique « nouvelle lecture » ordonnée par le gouvernement dans les mois à venir. Le dernier mot reviendra à l’Assemblée nationale, et l’on peut craindre un retour en force de dispositions retoquées au Sénat. Il n’empêche que cette forte opposition de sénateurs restera dans les annales comme un sursaut des consciences qu’il faut continuer sans relâche à éclairer. D’autant que même votée, une loi peut être déclarée contraire à la Constitution par le Conseil Constitutionnel (si 60 parlementaires, députés ou sénateurs, le saisissent). Enfin, ultime espoir des opposants confortés dans leur résolution à « ne rien lâcher », elle peut, une fois promulguée par le président de la République, ne jamais être appliquée…faute de décrets d’application.

    En lien, ci-dessous, un décryptage détaillé par l’association Alliance Vita de l’état du projet de loi bioéthique après son passage en deuxième lecture au Sénat.

  • L'absurdité des lieux de culte limités à 15 personnes se poursuit

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    De Mathieu Tamigniau sur RTL Info :

    Kévin trouve "complètement absurde" que les églises soient toujours limitées à 15 personnes: "On ne parle pas assez des lieux de culte"

    5 février 2021

    Oubliés, les lieux de culte ? C'est ce que pensent de nombreux pratiquants en Belgique. Le porte-parole des évêques confirme cette situation délicate, et réitère sa demande de modification de la règle. Pour l'instant, elle ne semble pas être sur la table des réunions du comité de concertation.

    Depuis plusieurs semaines, nous évoquons régulièrement le désespoir du secteur de l'horeca ou des métiers de contact (coiffeurs, esthéticiennes). Les politiques répètent qu'ils ont entendu ce cri d'alerte, et pourraient ce vendredi, lors du nouveau comité de concertation, annoncer une réouverture progressive dans les prochaines semaines (voir les détails).

    Mais d'autres domaines de notre vie sociale sont toujours impactés, depuis des mois, par des mesures qui semblent parfois irréfléchies ou disproportionnées. "Je suis troublé", nous a écrit Kévin. S'il comprend bien la détresse des milliers d'indépendants au bord du gouffre, il estime qu'on "ne parle pas assez des lieux de culte".

    Catholique, Kévin rappelle que depuis le mois décembre, "dans les églises et tous les autres lieux de culte, nous ne pouvons pas accueillir plus de 15 personnes, qu’importe la surface du lieu". Une situation qu'il trouve "complètement absurde: on devrait faire comme cet été, adapter les mesures en fonction de la taille du lieu, et tout le monde sait que les églises sont suffisamment grandes que pour accueillir beaucoup de monde", poursuit-il, réclamant que l'on "remette le débat sur la table".

    "De nombreuses paroisses sont fermées"

    Tommy Scholtès est le porte-parole des évêques de Belgique, et la réaction de Kévin ne l'étonne pas. "On a eu des Noël avec 15 personnes par Eglise, et ça eu pour conséquence qu'énormément de paroisses n'ont même pas réouvert. C'est tellement difficile d'ouvrir une messe pour 15 personnes maximum. A l'Eglise des Jésuites à Saint-Michel, on a fait un système de réservation et les gens s'inscrivent. Comme on a beaucoup de prêtres dans la communauté, on peut se permettre de faire beaucoup de célébrations. Mais dans les paroisses où il y a un prêtre pour deux ou trois églises, c'est très difficile d'organiser, et c'est assez pénible de devoir renvoyer chez eux des gens qui veulent assister à une messe. Donc de nombreuses paroisses sont fermées". C'est le cas dans certains villages, "mais aussi à Bruxelles, en ce moment, à la Cathédrale, au Sablon, il n'y a pas de messe du tout".

    Conséquence: "Je reçois beaucoup de messages de personnes très peinées, qui disent que la vie spirituelle est tout aussi essentielle, pour eux, que la culture ou d'autres choses. Tout le monde me demande que les cultes soient mentionnés dans les négociations en cours", poursuit le porte-parole des évêques.

    "Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel"

    Depuis le mois de mars, "on est passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel au niveau des règles: les mètres carrés proportionnels mais avec un maximum ; durant l'été on pouvait célébrer à l'extérieur, puis ça a été doublé ; puis on a refermé tout ; et depuis décembre, c'est la règle de 15".

    Sa demande est la même que Kévin: "Le minimum serait d'arriver à une personne par 10 mètres carrés dans les lieux de culte. En France, c'est une rangée sur deux, et sur ces rangées, une chaise sur deux. Ça donne environ une occupation d'un tiers de l'église par rapport à la capacité normale".

    Que peut faire l'Eglise ?

    "Nous avons fait cette demande (1 personne par 10 mètres carrés) il y a environ trois semaines. Il y a eu une réunion des chefs de culte (catholique, musulman, juif, etc) avec le ministre de la Justice (qui est responsable des cultes), mais la ministre de l'Intérieur avait dit entretemps que le maximum absolu de 15 resterait la norme. Nous venons de réécrire, récemment, pour demander une extension, mais nous n'avons reçu qu'un accusé de réception", déplore Tommy Scholtès.

    Aller plus loin consisterait à mobiliser tous les pratiquants de Belgique dans la rue. "Une manifestation autorisée d'une centaine de personnes a eu lieu il y a deux semaines environ, devant le ministère de la justice, pendant une heure". Elle n'a pas vraiment porté ses fruits. Le porte-parole des évêques rappelle que "nous travaillons davantage dans la négociation avec les ministères compétents".

  • L'opposition entre loi de Dieu et loi de la République a-t-elle un sens ?

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    Du Figaro via le site "Pour une école libre au Québec" :

    Rémi Brague: «L’opposition entre loi de Dieu et loi de la République a-t-elle un sens?»

    Le philosophe et théologien analyse la déclaration du ministre de l’Intérieur selon qui « la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu ». Rémi Brague est membre de l’Institut, normalien, agrégé de philosophie et professeur émérite de philosophie à l’université Panthéon-Sorbonne, Rémi Brague est notamment l’auteur d’Europe, la voie romaine (3e édition, Folio essais, 1999) et Le Règne de l’homme. Genèse et échec du projet moderne (Gallimard, 2015). Il s’entretient ci-dessous dans les colonnes du Figaro.

    « Pour les chrétiens, Dieu parle par la conscience, inscrite dans la nature de l’homme, que Dieu a créé animal rationnel », explique Rémi Brague.

    LE FIGARO. — Évoquant le projet de loi « confortant les principes républicains », le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré : « Nous ne pouvons pas discuter avec des gens qui refusent d’écrire sur un papier que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu. » Dire que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu a-t-il un sens ? Cette distinction elle-même est-elle pertinente ?

    Rémi BRAGUE. — De toute façon, ce qui compte n’est pas ce que l’on écrit, et que l’on pourra toujours traiter de « chiffon de papier » une fois en situation de force. Ni les belles paroles, où l’on pourra toujours soupçonner un double langage. Ce qui est important, c’est ce que l’on pense dans son for intérieur.

    Si l’on suppose que deux lois sont face à face, l’une de la République, l’autre de Dieu, il est bien clair que la première ne fera pas le poids. Aucune loi humaine ne tient devant une loi divine. Votée par un Parlement régulièrement élu dans une démocratie civilisée ou imposée par le plus cruel des tyrans, peu importe.

    Reste la question essentielle : quel genre de divinité entre en jeu et comment légifère-t-elle ? Pour les chrétiens, Dieu parle par la conscience, inscrite dans la nature de l’homme, que Dieu a créé animal rationnel. Rousseau appelait la conscience « instinct divin, immortelle et céleste voix ». Il faut prendre ces mots tout à fait au sérieux. Il me faut ici mettre en garde contre une façon galvaudée d’en appeler à sa « conscience ». Souvent, on la confond avec le caprice irréfléchi. Dire que seule sa conscience doit décider, c’est souvent une façon de dire : « Mêlez-vous de vos affaires ! Je fais ce que je veux ! » Quelle naïveté, d’ailleurs. La plupart du temps, est-ce bien moi qui veux ce que je crois vouloir ?

    La conscience doit s’éduquer, un peu comme le goût. Le gourmet a appris à distinguer un grand cru d’un médiocre vin de table. L’alcoolique, lui, ne fera pas la différence, du moment que cela soûle. De même, la délicatesse de la conscience s’acquiert. Par l’exemple des parents, quand ils sont à la hauteur. Par la fréquentation des honnêtes gens. Par la grande littérature. Mais, en dernière analyse, c’est toujours moi qui déciderai de me former et d’acquérir une conscience exigeante ou, au contraire, de m’abandonner aux influences de mille facteurs : les souvenirs de pouponnière, la coutume, la pub, la mode, le politiquement correct, etc.

    — Quand Antigone décide de braver les lois de Créon pour enterrer son frère, ne place-t-elle pas les droits de la conscience au-dessus de ceux des hommes ?

    — Cela ne fait pas de mal de retourner aux sources de temps en temps, et, en l’occurrence, de relire Sophocle. Dans Antigone, l’héroïne vient d’enterrer son frère, considéré comme rebelle à la cité. Le chef, son oncle Créon, avait ordonné de punir le coupable en abandonnant son cadavre aux fauves et aux rapaces. Arrêtée, elle ne fait pas appel à sa conscience. La notion de « conscience » n’est pas clairement dégagée dans la pensée grecque. Le mot grec dont on s’est servi plus tard pour la désigner ne signifie pas la conscience morale, mais la conscience psychologique, celle dont il est question quand on dit « perdre conscience ».

    Antigone oppose aux décrets de Créon non pas la conscience, mais des lois venant des dieux et « à chaque fois vivantes ». Ce qui montre leur divinité, c’est, ce qui est paradoxal pour nous, formés dans une religion de révélation, que « nul n’a jamais su d’où elles étaient apparues » (vers 456-457). Pour les Grecs, le divin est évident, aussi manifeste que l’Olympe, et sans origine. Ainsi, les rumeurs sont des déesses parce que personne ne les a mises en circulation. Ces lois divines, non écrites, priment sur toutes les décisions humaines.

    — Dans l’Évangile, le Christ déclare qu’il faut rendre à César ce qui est à César. Faut-il en déduire l’obéissance des chrétiens aux lois en toutes circonstances ?

    — Le passage des Évangiles où se trouve la formule (Matthieu 22, 21 et parallèles) est souvent mal compris. On s’imagine que César, le pouvoir politique, serait parfaitement indépendant de Dieu. Or, il en dépend comme tout le reste de la Création, ni plus ni moins. Il n’a pas de domaine réservé à l’intérieur duquel il pourrait n’en faire qu’à sa tête. Nul « sécularisme » là-dedans. Dieu est présent dans le domaine politique comme partout ailleurs.

    Seulement, là aussi, il faut se demander de quelle façon Il s’invite chez César. Pour le christianisme, il est là d’abord dans la loi morale. Dans la Bible, Abraham craint que les Amalécites n’aient aucune « crainte de Dieu » (Genèse 20, 11) et ne le tuent pour lui prendre sa femme. La « crainte de Dieu » n’est autre ici que la common decency d’Orwell, ce qui « ne se fait pas ».

    Il faut obéir aux lois tant qu’elles assurent la plus élémentaire justice, et donc l’ordre public et la paix civile. Saint Paul faisait prier pour l’empereur. C’était alors Néron, qui allait d’ailleurs le faire décapiter. Mais César est soumis à la loi morale. S’il la transgresse, on a le droit, et même le devoir, d’abord de le lui rappeler, ensuite de lui désobéir. Cela a coûté cher à pas mal de gens qui ont osé le faire, en Allemagne nazie et ailleurs.

    — Dans le souci de combattre l’islamisme, n’en vient-on pas à sacraliser de façon presque mimétique la République ?

    — Effectivement, on a l’impression que la « laïcité », qui était à l’origine une solution de compromis, due à la situation française pendant la IIIe République, puis qui est devenue un principe, voire une « valeur », risque de devenir l’objet d’une sorte de religion. Cela fait sourire. D’abord, parce que la laïcité devait justement empêcher la religion d’empiéter sur des domaines où elle n’est pas à sa place, où elle corrompt et se corrompt elle-même. Ensuite, parce que les efforts pour sacraliser artificiellement des principes anémiques, qu’on va opposer à un sacré qui est, lui, virulent, sont quelque peu ridicules. Enfin, parce que ce n’est pas le régime républicain qui est menacé aujourd’hui, mais bien la France, avec toute son histoire.

  • Le cardinal Müller dénonce le "grand reset"

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    De Maike Hickson sur LifeSiteNews :

    Le cardinal Müller dénonce le "grand reset"

    Le cardinal a averti que l'objectif de cette nouvelle force de fusion - la collaboration entre les grandes entités capitalistes et la Chine - vise "le contrôle absolu de la pensée, de la parole et de l'action".

    5 février 2021

    Le cardinal Gerhard Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a récemment fait des commentaires à Edward Pentin, du National Catholic Register, à propos du Grand Reset, telle que promu par le Forum économique mondial de Davos (WEF). Dans ce contexte, le cardinal a lancé un sérieux avertissement selon lequel il voit une fusion des organisations capitalistes occidentales avec la Chine, formant un nouveau "capitalisme-socialisme unifié".

    Le 29 janvier, le prélat allemand a déclaré à Pentin que les deux camps - "le capitalisme à but lucratif, les géants de la haute technologie des pays occidentaux" et le "communisme de la République populaire de Chine" - "convergent et fusionnent aujourd'hui en un capitalisme-socialisme unifié", produisant un "nouveau colonialisme". Par ces commentaires, il semble indiquer que nous assistons ici à une fusion des grandes puissances financières avec les États communistes - en particulier la Chine - qui vise à la domination du monde par les puissances mondiales capitalistes alors que les masses sont maintenues dans les sociétés socialistes, contrôlées et réprimées par l'État. On peut se sentir ramené ici à la réponse récente des pays occidentaux à la crise du coronavirus qui a conduit à la suppression de nombreuses libertés au nom d'une crise sanitaire.

    LifeSite a pris contact avec le cardinal Müller pour lui demander de s'expliquer sur ces questions.

    Le Great Reset est un programme publié par le Forum économique mondial (WEF) qui utilise la crise du coronavirus comme raison d'un remaniement fondamental de la façon dont nous, les humains, vivons ensemble sur cette terre. Le WEF affirme sur son site web que "les changements que nous avons déjà observés en réponse à la COVID-19 prouvent qu'une remise à plat de nos bases économiques et sociales est possible". À la lumière des crises économiques et environnementales prévisibles, le WEF propose que "nous construisions des fondations entièrement nouvelles pour nos systèmes économiques et sociaux". La façon dont cette reconstruction de nos sociétés devrait être perçue par ces acteurs financiers et économiques mondiaux (cliquez ici pour une liste des participants à la réunion du WEF 2020 à Davos, Suisse) peut être vue dans leur propre vidéo du WEF intitulée "Huit prédictions pour le monde en 2030".

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  • Quand l'archevêque de Chicago s'en prend au Président de la Conférence épiscopale américaine

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    D'Aline Lizotte sur Smart Reading Press :

    DU JAMAIS VU : L’ARCHEVÊQUE DE CHICAGO UTILISE TWITTER CONTRE LE PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE AMÉRICAINE

    À l’occasion de l’investiture du nouveau Président américain, une vive tension s’est produite au sein de la Conférence épiscopale américaine, Mgr Cupich utilisant Twitter pour marquer sa différence par rapport à son président, Mgr Gomez, au sujet de la politique annoncée par le catholique Joe Biden sur l’avortement. Des tweets très peu likés par ses confrères… N’ayant réussi à rallier à lui que la presse progressiste, Mgr Cupich devra très probablement envisager son avenir sous d’autres cieux !

    Le 20 janvier dernier, Joe Biden étendit sa main sur une vieille Bible appartenant à sa famille depuis 1893 et prononça ce serment : «Joseph Robinette Biden, Jr., do solemnly swear that I will faithfully execute the office of President of the United States, and will to the best of my ability, preserve, protect and defend the Constitution of the United States. So help me God1».

    Lors de son investiture, l’allocution prononcée par le Président Biden mit un fort accent sur la nécessité de l’unité de la nation, axée fondamentalement sur la démocratie : le peuple a parlé, la volonté du peuple a été entendue, et nous avons le devoir de préserver cette unité sacrée. Car il y a urgence de combattre le péril de la désunion. Il y a beaucoup à réparer, beaucoup à restaurer, beaucoup à guérir, beaucoup à construire, beaucoup à gagner. Peu de périodes dans notre histoire ont fait face à une tel défi, à des difficultés aussi grandes que celles par rapport auxquelles nous devons agir. Nous faisons face à l’injustice raciale, à la survie de la planète, à l’extrémisme politique représenté par la domination de la race blanche, au terrorisme domestique, à la perte de la responsabilité de la dignité humaine. Pour sauvegarder la démocratie il faut l’unité, l’unité, l’unité.

    Ce discours très polémique et axé sur la critique politique de son prédécesseur – qui n’assistait pas à l’investiture – était une tentative de la part du nouveau président pour montrer sa capacité à neutraliser les forces politiques de son adversaire, alors qu’il sait que beaucoup d’électeurs amers quant à la défaite de Trump sont loin de vouloir adhérer à un Président à qui le vote populaire n’est pas très majoritairement acquis.

    LA DÉCLARATION DES ÉVÊQUES AMÉRICAINS

    Cependant, dans l’après-midi de ce même jour, un autre son de cloche ou de «tocsin» parvenait aux oreilles du Président : la déclaration des évêques américains envoyée par le président de la Conférence épiscopale, Mgr José Gomez, archevêque de Los Angeles. Cette déclaration, si elle comporte une partie diplomatique (félicitations pour le nouveau président à l’occasion de sa victoire électorale et assurance des prières de toute l’Église pour que son mandat produise de bons fruits) n’en contenait pas moins un énoncé des conditions dans lesquelles l’épiscopat collaborerait à son action politique.

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  • France : flou autour du projet de loi sur le "Séparatisme"

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Séparatisme : le grand méchant flou

    Covid oblige, lundi sur France Inter, Gérald Darmanin usait de la métaphore médicale pour vanter la loi « confortant le respect des principes républicains » : « Notre pays, dit le ministre de l’Intérieur, est malade d'un séparatisme dont le premier d'entre eux, l'islamisme, gangrène notre unité nationale. » La laïcité qui garantit « la pluralité religieuse, la neutralité de l'État et de ses agents, et la liberté de culte », est le « remède contre une partie de ce qui nous ronge ». En gage de bonne volonté, Gérald Darmanin annonça la réouverture anticipée de la mosquée de Pantin (Seine-Saint-Denis), accusée d'avoir relayé l’appel au meurtre de Samuel Paty. Cette annonce a de quoi décontenancer : la mosquée était fermée pour six mois, ce qui paraît dérisoire au regard de la gravité du crime. Ensuite, la rouvrir prématurément envoie aux islamistes un double message, soit de soumission, soit de collusion. Entre les deux, il y a ce qu’on appelle l’électoralisme.

    C’est, semble-t-il, la seule ligne qui vaille à 18 mois de la présidentielle : ne pas s’aliéner le vote musulman (si tant est qu’il existe) et surfer sur du « laïquement correct » pour rassurer le reste de l'opinion. Le groupe LR voulait faire interdire le port du voile à l'université et pour les accompagnatrices scolaires. Il échoua. La réponse de Gérald Darmanin fut habile : « Humilier l'identité musulmane, c'est prendre le risque de la radicaliser (...) La laïcité c'est aussi dire à tout le monde qu'on a le droit de croire. » Et d’ajouter, un rien tartuffe : « Je ne dis pas que le voile n'est pas un moment de prosélytisme. Je dis qu'il ne l'est pas à 100 % » Poussée à la surenchère, l’opposition vogue sur le radeau idéologique du RN, à l’image de Guillaume Peltier, numéro 2 de LR, exigeant la dissolution des trois fédérations ayant refusé de signer la « charte des principes pour l'islam de France ». Sur France Inter, Gérald Darmanin débouta « ceux qui souhaitent absolument prendre des mesures encore plus dures, (…) simplement pour se refaire la cerise politique. [Ce] sont les idiots utiles de ces islamistes ».

    Piégée et extrémisée, la droite essaie de nuancer. Pour Damien Abad, chef des députés LR, il ne faut pas que « la lutte contre l'islamisme radical aboutisse à un affaiblissement de la liberté pour les Français sans entraver celle des islamistes ».

    C’est tout le problème.

    Ce projet de loi vise-t-il vraiment l’islamisme, lequel n’est même pas nommé ? Comment soigner une maladie sans mettre des mots dessus ? Le gouvernement s’aligne en fait sur sa gauche. Pour ne pas discriminer les musulmans, on verse dans « l’islamalgame » : « Ce qu’on reproche à l’islam est partagé par les trois religions monothéistes », ose Éric Coquerel. « En réalité, derrière la question du voile, il y a surtout une discrimination anti-musulman », ajoute le député LFI, auteur d’une tirade mémorable : « Savez-vous que le voile d’une mariée chrétienne signifie le fait qu’il y a une soumission de la femme à son époux ? Est-ce que vous allez demander dorénavant, au nom de ce que vous pensez, à ce que les mariages religieux ne se fassent plus de la même manière ? »

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  • Église de France : « Un clivage générationnel »

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    Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    Raison-du-Cleuziou©Emmanuelle-Marchadour-620x330.jpg« Le confinement a été l’occasion de débats sur la place et l’importance de la messe pour les fidèles qui en ont été privés pour un temps qui leur a paru bien long. Au-delà des divergences que l’on peut avoir, il nous a semblé intéressant d’interroger sur cette question un historien et sociologue, et le nom de Yann Raison du Cleuziou s’imposait tant il est aujourd’hui, avec Guillaume Cuchet, l’un des plus fins observateurs du catholicisme français, auteur d’ouvrages remarqués sur la sociologie de l’Église de France. Cette analyse, sociologique et donc extérieure à la foi, interroge le croyant malgré les limites inhérentes à ce genre d’approche. Il nous faudra revenir sur ces questions essentielles. – C.G.

    Le confinement a révélé chez une partie des catholiques pratiquants un fort attachement au culte, soutenus en cela par quelques évêques, alors qu’une autre partie de catholiques a jugé inapproprié et même infantile la demande de messe en plein confinement : que pensez-vous de ces divergences ?

    Yann Raison du Cleuziou – La messe est un observatoire privilégié des clivages internes au catholicisme. Il faut tout d’abord rappeler que si 53,8 % des Français (18 ans et +) se déclarent catholiques, seulement 1,8 % vont à la messe chaque semaine, 2,3 % plusieurs fois par mois, 2,5 % à l’occasion de grands rassemblements (Lourdes, Frat), 11 % uniquement pour les fêtes saisonnières (Pâques, Noël). Les messes qui touchent la plus large population sont privatives (baptême, mariage, funérailles) (1). Par ailleurs si on demande aux Français s’ils s’estiment pratiquants, 8 % environ d’entre eux revendiquent cette qualification. Ces quelques chiffres permettent de mesurer la grande hétérogénéité de la place accordée à la messe dominicale parmi les catholiques. Je crois qu’il est important de rappeler cette complexité parce que la plupart des catholiques l’ignorent. En effet, les recompositions affinitaires de la pratique et les réseaux sociaux, enferment la plupart des catholiques dans le cercle du même, ce qui leur donne l’impression d’être la norme alors qu’ils ne sont qu’un îlot d’un archipel.

    Le sentiment de privation de la messe ne concerne donc qu’une faible partie des catholiques. Mais ces derniers sont divisés. Même en dehors d’un contexte pandémique, pris dans une liturgie commune, les fidèles ne prêtent pas attention aux mêmes choses et vivent des expériences différentes. Les manières dont ils vérifient l’authenticité d’une messe comme dispositif de mise en relation avec Dieu reposent sur des critères différents que j’ai retrouvés sans surprise au cœur des controverses récentes sur la suspension des messes. Il serait caricatural de résumer l’opposition à une tension entre piété individuelle et service du « prochain ».

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  • IVG : ce n‘est plus tuer mais refuser de le faire qui est devenu criminel

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org ; cela concerne la loi Veil en France mais la transposition à notre dispositif législatif est chose aisée :

    « La loi Veil a inventé le mensonge qui transforme la mort en soin »

    4 février 2021

    « La loi Veil a inventé le mensonge qui transforme la mort en soin. » Dans un éditorial pour le journal Valeurs actuelles, Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune dénonce l’inversion de valeurs que l’on observe en matière d’avortement. « Ce n‘est plus tuer mais refuser de le faire qui est criminel. »

    Revenant sur toutes les évolutions législatives en cours : « légalisation des IVG instrumentales pour les sages-femmes ; bénéfice du tiers payant pour l’IVG et les frais afférents déjà remboursés à 100% (contrairement à l’accouchement) ; allongement du délai de l’IVG de douze à quatorze semaines, ce délai l’ayant déjà été de dix à douze semaines en 2000 ; suppression de la clause de conscience spécifique à l’IVG ; suppression du délai de réflexion de deux jours, le délai de sept jours ayant déjà été réduit en 2016 ; extension de l’interdiction du refus de soins pour discrimination à la contraception d’urgence, potentiellement abortive ; suppression du délai de réflexion d’au moins une semaine avant l’interruption médicale de grossesse ; création d’un nouveau type d’avortement, dit interruption volontaire partielle d’une grossesse multiple ; suppression de l’autorisation parentale pour l’IMG d’une mineure, comme pour l’IVG ; extension à la détresse psychosociale de l’avortement jusqu’à neuf mois, que la loi Veil autorise déjà pour les enfants handicapés », Jean-Marie Le Méné pointe la pression à laquelle est soumis le législateur. Faute de les ratifier, il est accusé de mettre un frein à l’avancée des droits des femmes (cf. L’IVG, un droit ?). Mais « le caractère oppressif » de cette « liberté » pourrait bien finir par être dénoncé.

    Source : Valeurs actuelles, Jean-Marie Le Méné (04/02/2021)