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Débats - Page 87

  • Célibat, avortement, pédophilie, cléricalisme, Ukraine... une nouvelle interview du pape

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    Du site "Silere non possum" :

    PAPE FRANCOIS : LA PEDOPHILIE DANS L'EGLISE ? LE CÉLIBAT N'A RIEN À VOIR AVEC CELA

    Le pape donne une interview à Telemundo et aborde un certain nombre de sujets : la guerre en Ukraine, le célibat, la pédophilie et le cléricalisme.

    Quelqu'un a-t-il réussi à comptabiliser le nombre d'interviews que le pape a accordées à divers journaux, chaînes de télévision, etc. Aujourd'hui, la chaîne de télévision américaine de langue espagnole Telemundo a publié une interview que François a accordée au journaliste Julio Vaqueiro (le 25 mai). 

    Le pape y aborde divers sujets (pédophilie, célibat, rencontre avec Zelens'kyj) et, à quelques détails près, il répète toujours et uniquement les mêmes choses. Désormais, ces interviews sont devenues des séances de photos, le reste n'est que du copier-coller. Les sujets tabous demeurent : Rupnik, Zanchetta et autres situations inconfortables pour ce pontificat.

    Vaqueiro a interrogé le pape sur le célibat des prêtres, souvent considéré comme la nature même de la pédophilie cléricale, et François a sagement répondu : "Mon cher, 32%, dans certains pays 36%, des abus ont lieu dans les familles : un oncle, un grand-père, et tous mariés, ou des voisins. Plus tard dans la vie, dans les sports, puis dans les écoles... Ce sont les statistiques, voilà ce qu'elles sont. Donc ça n'a rien à voir avec le fait que les oncles sont mariés, les grands-parents sont mariés, et parfois ce sont eux les premiers violeurs. [...] Bien sûr, je ne dis pas que c'est le cas de tous les oncles ou grands-parents. Je parle des statistiques". 

    Les remarques stériles sur le cléricalisme, devenu un mantra pour François, n'ont pas manqué, surtout depuis qu'il a vu les médias le relancer avec enthousiasme. Toujours au sujet des femmes au service de l'État de la Cité du Vatican, J. Bergoglio a déclaré : "Bien sûr, une partie de ce pastoralisme incluait des femmes qui ont beaucoup changé à l'intérieur. Elles sont très, très exécutives, très pratiques : le vice-gouverneur est une femme. Beaucoup de choses ont été changées, mais tout cela a été demandé par les cardinaux qui se réunissent lors des réunions clés qu'ils convoquent". (...)

    Il est également intéressant de noter comment le pape répond aux questions. Vaqueiro demande : "Vous avez changé beaucoup de choses, qu'aimeriez-vous changer à nouveau ?". Bergoglio ne répond pas : "Bah vous savez, nous verrons, peut-être que mon successeur poursuivra alors mon travail". Non. Cette hypothèse n'existe pas dans son esprit. Le pape dit : "Tout". Selon lui, tout doit donc encore être changé.

    L.M.

    Silere non possum

    Julio Vaqueiro : Votre Sainteté, merci beaucoup de nous avoir accordé votre temps et de vous être joint à nous. Comment vous sentez-vous ? Comment va votre santé ? (on sait que, depuis hier, le pape s'est senti fatigué et fiévreux et reste confiné à la maison Santa Martha. ndb)

    Pape François : Beaucoup mieux. Je peux maintenant marcher. Ils ont réparé mon genou et avant je ne pouvais pas marcher. Maintenant, je marche à nouveau. Certains jours sont plus douloureux, comme aujourd'hui. D'autres ne le sont pas, mais cela fait partie du processus.

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  • Ce qui attire et reste fécond dans l’Église ne s’apparente nullement aux vieilles lunes du progressisme

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    De Christophe Geffroy sur le site de La Nef en éditorial du numéro du mois de juin :

    Forces vives du catholicisme : voir enfin la réalité !

    ÉDITORIAL

    La Croix publiait le 5 mai une enquête sur le thème : « Pourquoi les familles catholiques ont du mal à transmettre leur religion », soulignant au passage qu’en France 91 % des musulmans, 84 % des juifs et seulement 67 % des catholiques conservent leur religion d’une génération à l’autre (1). Certes, le phénomène minoritaire explique sans doute en grande partie le fort taux de transmission dans les familles musulmanes et juives, tandis que la désaffection touche davantage une religion « majoritaire » dans un contexte socio-politique où le christianisme est marginalisé. Ceci étant dit, ce statut « majoritaire » des chrétiens est maintenant dépassé quand seulement 25 % des 18-59 ans se déclarent catholiques contre 43 % douze années plus tôt. La situation est donc inquiétante. La Croix note toutefois que certains fidèles transmettent la foi bien mieux que les autres : « Ces familles catholiques observantes et plutôt conservatrices pilotent avec succès leur reproduction spirituelle, sélectionnant avec attention la sociabilisation religieuse de leurs enfants (écoles catholiques, mouvements de jeunesse, cercles amicaux…). » Et le fait que le catholicisme devienne minoritaire accentue ce phénomène, note Yann Raison du Cleuziou, interrogé dans l’article de La Croix : « Dans un paysage minoritaire, une religion a tendance à se restructurer pour ne pas disparaître. Cette reconfiguration aboutit à une intensification de l’entre-soi autour de pratiques marquantes. »

    Tirer les conclusions…

    Ce qui est extraordinaire, c’est l’incroyable con­traste entre l’accord assez unanime sur le constat, relayé même par La Croix, journal guère connu pour ses positions « conservatrices », et l’absence totale de conclusions tirées de ce constat ! Que faut-il de plus pour que nos élites catholiques comprennent que ce qui attire et reste fécond dans l’Église ne s’apparente nullement aux vieilles lunes du progressisme ? Celles-ci – ordinations d’hommes mariés et de femmes, bénédiction des couples de personnes de même sexe, acceptation de la contraception, assouplissement de la morale chrétienne, etc. – n’ont rien résolu partout où elles ont été mises en œuvre (comme dans le protestantisme), quand elles n’ont pas simplement détérioré la situation. Dès lors pourquoi ses revendications occupent-elles une place disproportionnée dans les préoccupations des médias ou des instances religieuses ? Pourquoi en rester à une vision trop horizontale de l’Église où la grâce ne semble plus compter, où le prêtre est désacralisé pour conjurer toute forme de « cléricalisme » ? Et pourquoi ceux qui, à l’inverse, prônent un retour à une certaine verticalité en replaçant l’Eucharistie bien célébrée au centre de la vie chrétienne, la pratique régulière de la confession, la promotion de l’adoration et des piétés populaires, sont-ils trop peu encouragés et soutenus par les autorités, quand ils ne sont pas tout simplement persécutés ?

    Les chrétiens « progressistes » sont nos frères et ont le droit d’exprimer leurs positions – lesquelles devraient quand même être circonscrites par le cadre du Magistère. Mais est-il normal, alors qu’ils sont minoritaires et loin de représenter les forces vives de l’Église, qu’il y ait un tel décalage entre le pouvoir qu’ils ont encore et la réalité de la base du catholicisme français, mal représentée à tous les niveaux, parfois même suspecte car trop conservatrice ?

    Vatican II vraiment menacé ?

    Dans un entretien avec les jésuites de Hongrie publié le 9 mai, le pape François s’est inquiété : « la résistance [au concile Vatican II] est terrible », « il existe un incroyable restaurationnisme », fruit d’une « maladie nostalgique » ; « le danger aujourd’hui est le retour en arrière, la réaction contre la modernité » ; c’est ainsi qu’il justifie son motu proprio Traditiones custodes (2021). Hormis la Fraternité Saint-Pie X qui, de par sa position canonique, n’est pas concernée par ce motu proprio, et quelques personnalités traditionalistes faciles à identifier, on ne comprend pas de qui parle le pape ! Le propos est pourtant d’une rare violence et vise une petite partie de son troupeau : ce sont ses propres fils qu’il fustige ainsi, sans jamais les nommer précisément ni démontrer le bien-fondé de ses accusations, comme si la « modernité » était en soi inattaquable. Il jette le discrédit sur toute une mouvance qui n’est pourtant pas homogène et dont la plupart ne remettent pas plus en cause Vatican II (qu’ils n’ont pas lu) que l’ensemble des catholiques ordinaires.

    Dans le présent contexte de l’« effondrement » du catholicisme (G. Cuchet), la priorité est-elle vraiment de punir indistinctement des fidèles qui ne se reconnaissent pas dans la description que l’on fait d’eux ? Et ainsi de marginaliser une partie de l’Église qui porte de nombreux fruits, qui pratique avec ferveur une belle liturgie, transmet mieux qu’ailleurs la foi, suscite des vocations… ? Les « tradis » ne sont pas les seuls à avoir tenu bon sur ces aspects, ils s’inscrivent dans l’orbite conservatrice bien plus large qu’évoquait l’enquête de La Croix. Notre pauvre Église européenne est déjà bien trop fragmentée, pourquoi s’épuiser dans de vaines divisions au lieu d’essayer d’unir toutes ses forces vives ?

    (1) Chiffres tirés de la publication en avril de l’enquête Trajectoires et origines (TEO) de l’Insee. Cf. Guillaume Cuchet, « Le catholicisme risque de ne plus rester longtemps la première religion du pays », La Croix du 22 mai 2023.

     

    Sommaire du numéro 359 de juin 2023 de La Nef :

    En bref : le pape François défend la natalité

    ÉDITORIAL
    Voir enfin la réalité !, par Christophe Geffroy

    ACTUALITÉ
    Écoles privées et mixité sociale, par Anne Coffinier
    Les chrétiens oubliés de Birmanie, par Rainer Leonhardt
    Ukraine : comment rétablir la paix en Europe ?, par Michel Pinton
    Fitch : pourquoi la France est moins bien notée, par Pierre Vermeren
    Arabie-Séoudite et Iran : un accord historique, par Annie Laurent

    ENTRETIEN
    Saisir l’histoire d’un diocèse, entretien avec Mgr François Touvet

    DOSSIER LA CRISE DE L’AUTORITÉ
    La crise de l’autorité, par Philippe Bénéton
    « Anarchisme chrétien » ?, par Jacques de Guillebon
    Autorité : une citadelle à rebâtir, par Élisabeth Geffroy
    L’autorité dans l’éducation, entretien avec Christian Flavigny
    L’autorité dans l’Armée, par Henri Hude
    L’Église comme figure d’autorité, par le Père Philippe Capelle-Dumont

    VIE CHRÉTIENNE
    Le fléau de l’ébriété chez les jeunes, par l’abbé Laurent Spriet
    Question de foi Long life to the King…, par l’abbé Hervé Benoît

    CULTURE
    Jacques et Raïssa Maritain cœur à cœur, par Henri Quantin
    Notes de lecture, par Yves Chiron, Christophe Geffroy, Jacques de Guillebon, Patrick Kervinec, Rainer Leonhardt, Pierre Mayrant, Anne-Françoise Thès, Michel Toda et Constance de Vergennes
    Pour bien se former spirituellement, entretien avec le P. Armand Levillain
    Musique Mozart par Leonskaja, par Hervé Pennven
    Cinéma Harold Fry et L’homme debout, par François Maximin
    Sortir L’inconnu me dévore, par Constance de Vergennes
    À un clic d’ici, par Léonard Petitpierre
    Et pour les jeunes…, par Valérie d’Aubigny
    Un livre, un auteur, entretien avec Jean-François Chemain
    Brèves
    Rencontre Sonia Drapeau, par Marine Tertrais

    DÉBATS / POINT DE VUE
    Le laïc et le saint prêtre, par Pierre Vétois
    Crise sociale et institutionnelle ?, par Guilhem Le Gars

    CONTRE-CULTURE
    Inquiétudes pour l’agriculture, par Jacques de Guillebon

  • "Le mal est dans l’illusion conciliaire d’une Eglise qui puisse plaire au monde"

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    De FSSPX.NEWS :

    Le vaticaniste Valli dit comment il a découvert la Tradition

    25 MAI, 2023

    Don Daniele Di Sorco, prêtre de la Fraternité Saint-Pie X en Italie, a fait paraître un livre intitulé Parole chiare sulla Chiesa. Perché c’è una crisi, dove nasce e come uscirne [Paroles claires sur l’Eglise. Pourquoi il y a une crise, où naît-elle et comment s’en sortir], aux éditions Radio Spada.

    La postface de l’ouvrage est du vaticaniste Aldo Maria Valli qui y fait savoir, avec franchise et simplicité, comment il a découvert la Tradition : « Le contexte postconciliaire dans lequel j’ai grandi – dans mon cas, celui du rite ambrosien [rite de l’archidiocèse de Milan. NDLR], ne m’a jamais confronté à des formes extrêmes de modernisme.

    « J’ai connu de bons prêtres et de bons religieux, respectueux de la liturgie, attentifs à ne pas faire manquer le sacrement de pénitence, pleins de révérence envers le culte marial, attentifs à l’adoration eucharistique. J’ai commencé à connaître personnellement les dégénérescences et les abus dans les années 1990, quand j’ai déménagé à Rome pour mon travail. »

    C’est à Rome qu’il fait la connaissance de la Fraternité Saint-Pie X : « En 2000, à l’occasion du Jubilé, j’ai rencontré pour la première fois les disciples de Mgr Marcel Lefebvre et j’ai été impressionné positivement. J’ai également commencé à étudier la figure du fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X et, peu à peu, je me suis rendu compte qu’il avait manifesté immédiatement, à propos du Concile, les perplexités, les critiques et les doutes que j’éprouvais moi-même. »

    Le mal est dans l’illusion conciliaire d’une Eglise qui puisse plaire au monde

    Au sujet de Vatican II, Aldo Maria Valli écrit : « Le problème est précisément le Concile, et il n’est pas vrai que Vatican II était une bonne chose, mais qu’il a été mal interprété et instrumentalisé. Il n’est pas vrai, comme l’a soutenu le pape Ratzinger, qu’il y a eu un “concile des Pères” et un “concile des médias”, et que les déviations sont nées de ce dernier.

    « Bien sûr, le Concile a été et est largement exploité par le néo-modernisme, mais le mal est dans le Concile lui-même, c’est-à-dire dans son illusion de donner naissance à une Eglise qui puisse plaire au monde. Illusion et déviation, car l’Eglise ne doit pas plaire au monde. L’Eglise ne doit pas dialoguer avec le monde. L’Eglise doit convertir le monde. Jésus n’a pas dit “Allez dans le monde entier et dialoguez”. Il a dit : “Allez dans le monde entier et prêchez l’Evangile”. »

    Sur la situation causée par le pontificat actuel, le vaticaniste italien affirme sans ambages : « Le pontificat de François a provoqué une situation d’angoisse profonde dans l’Eglise », et « on a hâte que ce désastre prenne fin ». Il dénonce les effets de l’autoritarisme péroniste du pape argentin : « Dans les Palais sacrés, les gens vivent dans un climat de confusion, d’incertitude et de peur, avec un gouvernement exposé aux caprices du caudillo sud-américain.

    « Dans cette situation, la plupart font le mort, pour ne pas se faire remarquer par le chef, tandis que les courtisans tissent leur toile, mais à leurs risques et périls, car le tyran peut vous faire passer des étoiles aux écuries en un clin d’œil. A leur tour, les évêques sont fatigués. On parle beaucoup de synodalité, mais la réalité est celle d’un centralisme capricieux. La conséquence est que même les évêques essaient d’être invisibles. »

    Aldo Maria Valli précise : « Les cardinaux ne se connaissent pas, car le pape Bergoglio a soigneusement évité de leur offrir des occasions de véritables rencontres. En raison de ses nominations démagogiques, la qualité du Collège des cardinaux n’a jamais été aussi faible. Quand le défunt cardinal George Pell, dans son Mémorandum signé “Démos”, a écrit que “ce pontificat est un désastre, à bien des égards une catastrophe”, il savait ce qu’il disait. »

    Et pour compléter le tableau : « La plupart des fidèles ne sont toujours pas conscients [du désastre] et se laissent guider par une propagande progressiste et par des prêtres dont la formation ne peut même plus être qualifiée de catholique. Cependant, même pour les progressistes, il est devenu difficile d’exalter ce pape et ce pontificat.

    « François ne fait que répéter les mêmes concepts médiocres. Non seulement il ne confirme pas ses frères dans la foi, mais il n’offre même pas de véritables pistes de réflexion. Avec lui, c’est le pontificat lui-même, en tant qu’institution, qui a subi un coup terrible. »

    Et le vaticaniste italien conclut : « Il y a enfin une minorité de fidèles (mais c’est une minorité qui grandit sans cesse) qui a ouvert ou qui ouvre les yeux, mais qui se trouve souvent dans le désarroi, parce qu’il y a un manque presque total de points de référence parmi les pasteurs. »

    Don Daniele Di Sorco, Parole chiare sulla Chiesa. Perché c’è una crisi, dove nasce e come uscirne. Edizioni Radio Spada, 192 pages, 19,50 € (port en sus)

  • "L’UCLouvain défend le droit à l’avortement"

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    Des étudiants courageux ont osé rappeler que "l'IVG arrête un coeur et en brise un autre" (slogan vu à la Marche pour la Vie). Quel scandale ! Tous les bien-pensants font chorus contre ces abominables trublions "d'extrême-droite", y compris le journaliste de service de La Libre. Et le recteur de l'UCLouvain (jadis Université Catholique de Louvain) d'affirmer que son Université "défend le droit à l'avortement"... Cet unanimisme dans la promotion de l'avortement est vraiment inquiétant et manifeste un total mépris pour l'être humain en gestation.

    De Quentin Colette sur le site de La Libre :

    Tags anti-IVG à Louvain-la-Neuve : malheureusement "des groupes luttent contre les femmes et leurs libertés"

    La ministre des Droits des femmes, Bénédicte Linard, va amplifier son soutien aux associations luttant pour les droits des femmes.

     Début mai, des tags anti-interruption volontaire de grossesse étaient apparus à Louvain-la-Neuve. Des étudiants les ont vite détournés.

    Début mai, des tags anti-interruption volontaire de grossesse étaient apparus à Louvain-la-Neuve. Des étudiants les ont vite détournés.

    Début mai, un groupe d’activistes militant pour la suppression du droit à l’avortement – on ne sait pas si c’étaient des étudiants ou non – avait écrit des tags anti-interruption volontaire de grossesse sur des murs à Louvain-la-Neuve, dont certains de bâtiments de l’UCLouvain.

    Les réactions indignées des étudiants n’avaient pas tardé. "Non aux idées d’extrême droite sur notre campus ! L’avortement est un droit fondamental !" avait ainsi soutenu, sur Instagram, l’Union syndicale des étudiants de Louvain-la-Neuve (proche de la FGTB).

    "Le droit à l’avortement est à la base du droit de disposer de son corps et de la liberté d’avoir le choix, un choix qui n’a pas à être remis en question. Tout notre soutien aux femmes qui luttent pour leurs droits. Tant que ce genre d’acte arrivera et tant que le sexisme et les attaques aux droits des femmes continueront, on continuera de lutter, ensemble contre le sexisme", avait lancé sur Facebook le groupe Comac LLN (les jeunes PTB).

    Très vite, les étudiants avaient aussi détourné les tags pour les transformer en messages pro IVG.

    Mardi, en commission des Droits des femmes du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le député wallon Eddy Fontaine (PS) a regretté que "les groupes anti-IVG soient de plus en plus agressifs. Il faut donc poursuivre et amplifier le soutien aux associations qui aident les femmes concernées au quotidien. Quelle que soit notre appartenance politique, nous devons toutes et tous rester vigilants par rapport à cette menace".

    Il a dès lors interrogé la ministre Bénédicte Linard (Écolo) pour savoir comment elle allait réagir face à ces mouvements anti-IVG.

    La ministre a tout d’abord condamné ces actes qui montrent que, malheureusement, les droits et libertés des femmes ne doivent jamais être considérés comme acquis. Ces tags "attirent notre attention sur l’existence de groupes luttant contre les femmes et leurs libertés."

    Et d’ajouter: "En Belgique, les acteurs de terrain se font l’écho de la multiplication de témoignages relatifs à l’agressivité croissante des anti-IVG. Le fait que leurs tags apparaissent sur un campus met en avant le rôle spécifique joué par les établissements d’enseignement supérieur dans l’information et la sensibilisation au droit à l’IVG. En l’occurrence, je ne doute pas que l’UCLouvain condamnera ces agissements et prendra des mesures pour les prévenir. Je salue en outre la réaction de ses étudiants et étudiantes face à ces tags."

    Contactée, l’UCLouvain dit condamner ces tags

    Jusque-là, l’université n’avait pas réagi officiellement. Nous avons donc contacté son recteur, Vincent Blondel. "L’UCLouvain condamne sans aucune ambiguïté ces tags et dénonce clairement et fermement le message qu’ils portent. L’UCLouvain défend le droit à l’avortement dans les balises telles que prévues par la loi."

    Il ajoute que l’université s’assure que ses services d’aide puissent soutenir et orienter correctement les étudiantes concernées.

    Enfin, l’université a fait retirer les tags sur ses bâtiments dès qu’elle en a eu connaissance.

    En commission, la ministre Linard a, elle, rappelé que la Fédération finance structurellement des associations luttant pour les droits des femmes. "La propagande anti-avortement que véhiculent ces tags me conforte dans la nécessité de poursuivre et d’amplifier le soutien à ces associations."

  • Un synode à haut risque pour l'unité de l'Eglise

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    Même si l'éclairage de Jean-Louis Schlegel procède de présupposés qui ne sont pas les nôtres, cette tribune publiée sur le site du journal La Croix met en évidence les dangers d'implosion que représente le prochain synode pour l'Eglise :

    Jean-Louis Schlegel : « Le Synode confirme l’état d’éclatement voire d’implosion de l’Église »

    Alors que les premières remontées locales pour la préparation du Synode suscitent la méfiance à Rome, Jean-Louis Schlegel se demande si les fractures que cette vaste réflexion sur la place de l’Église et de la foi met en lumière ne vont pas finir par faire imploser l’Église.

    24/05/2023

    Beaucoup se demandent ce qui va sortir du « Synode sur la synodalité », dont la première session se tiendra en octobre à Rome. S’ils posent la question, c’est qu’ils ont des doutes, malgré les messages stimulants qu’envoient les responsables nommés par le pape François, les cardinaux Hollerich et Grech et sœur Nathalie Becquart. L’inquiétude a diverses raisons, et peut-être d’abord la déception née de synodes antérieurs.

    Mais on entend aussi dès à présent des voix épiscopales dire que l’essentiel est l’événement lui-même, plus que ses résultats : pour sa préparation et, espère-t-on, pour la suite, ce Synode inédit aura mobilisé et invité « à marcher ensemble » un nombre important de catholiques dans le monde. D’autres disent préférer une Église devenue pour de bon synodale, c’est-à-dire en marche permanente, plutôt que des réformes ponctuelles qui conforteront l’inertie générale et dont très vite on ne parlera plus. Tout cela est vrai, mais n’est-ce pas pour prévenir d’avance la déception qu’on tient ces propos qui noient le poisson ?

    Sujets qui fâchent

    Les attentes sont connues, grâce aux remontées synodales depuis la base des paroisses, des communautés, des groupes qui ont répondu. Partout s’est exprimé un désir de réformes, avec des insistances à la fois communes et différentes selon les continents. Il n’est pas besoin d’être grand clerc, en lisant les demandes et les souhaits, pour voir ce qui pourra être abordé sereinement et ce qui fera difficulté sur l’agenda du Synode.

    Même si les réponses ne sont pas simples, on pourra toujours évoquer l’exclusion des marges (homosexuelles, polygames, jeunes, féminines…), l’accueil des étrangers, la relance de l’option préférentielle pour les pauvres, le colonialisme économique, les nouvelles inégalités dues aux changements climatiques, l’écart entre Église hiérarchique et Église synodale ou entre le centre romain et ses périphéries de toute sorte, et bien sûr aussi l’ampleur et les conséquences de la sécularisation, qui fait sentir ses effets partout.

    Ce sera une autre paire de manches quand il s’agira de parler du rôle et du statut des prêtres (de leur célibat obligatoire) et des femmes dans l’Église (de leur exclusion du diaconat et de la prêtrise), de l’exercice du pouvoir dans l’Église et des causes systémiques des abus sexuels – avec les conséquences doctrinales et pastorales à en tirer et la réparation qu’ils exigent impérativement et rapidement si l’Église veut regagner quelque crédit.

    L’Assemblée plénière de Lourdes, fin mars 2023, était consacrée aux propositions des groupes de travail mis en place après le rapport de la Ciase sur les abus sexuels sur mineurs : si les réactions plus que frileuses des évêques français préfigurent ce qui va se passer à Rome, on ne peut pas être raisonnablement optimiste.

    Une bonne Église protestante

    Le chemin synodal allemand aurait pu être regardé avec intérêt et bienveillance. Mais l’opposition très raide de la Curie romaine à toutes les décisions, intellectuellement très étayées, de l’assemblée synodale allemande (qui comprend un nombre égal de clercs et de laïcs) n’est pas non plus de bon augure. Le pape François s’est même permis d’ironiser à son sujet en disant que l’Allemagne avait une très bonne Église protestante, et qu’on n’y en a pas besoin d’une deuxième…

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  • D'après Mgr Bonny, la décision de bénir les unions homosexuelles ne va pas à l'encontre du pape

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    L'évêque belge Bonny : Notre décision de bénir les unions homosexuelles ne va pas à l'encontre du pape

    Malgré une déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi rejetant le soutien à la bénédiction d'unions homosexuelles, l'évêque a déduit de ses conversations personnelles avec le Saint-Père qu'il y était favorable.

    19 mai 2023

    L'évêque d'Anvers, en Belgique, a déclaré que parce que le pape François n'a pas exprimé son opposition spécifiquement à la décision des évêques flamands de bénir les unions de même sexe, il a pris cela comme une approbation tacite de leur action.

    L'évêque Johan Bonny a déclaré dans une interview accordée le 17 mai à Katholisch.de qu'il avait eu "deux conversations" avec François et qu'il en avait déduit qu'il savait que lui et ses frères évêques "n'allaient pas à l'encontre du pape".

    L'ordinaire flamand a déclaré qu'il n'était pas autorisé à partager le contenu précis de ces conversations, mais il a souligné que connaître la position du pape était "très important pour moi et pour les autres évêques de Flandre". 

    Mgr Bonny et les autres évêques flamands de Belgique ont introduit une bénédiction pour les couples de même sexe en septembre 2022, en publiant un document contenant une suggestion de liturgie et de prières et en fondant leur argumentation sur l'exhortation apostolique de 2016 du pape François sur le synode de 2014-2015 sur la famille, Amoris Laetitia. 

    À la question de savoir si le fait de bénir des unions homosexuelles lui posait un conflit de conscience puisqu'il allait à l'encontre d'une décision définitive du Vatican de 2021 selon laquelle l'Église n'a pas le pouvoir de bénir des unions homosexuelles, Mgr Bonny a répondu : "Non, parce qu'il s'agit du pape. Tous les hommes à Rome ne sont pas papes". 

    "D'après mes conversations, je sais à quoi ressemble ma relation avec le pape François", a-t-il poursuivi, ajoutant : "Nous parlons 'cum Petro et sub Petro' - avec et sous Pierre - mais tout le Vatican n'est pas 'cum Petro et sub Petro'." 

    Il a déclaré que le Vatican avait "des positions et des développements différents" et qu'il y avait "des facultés de théologie à Rome qui appartiennent également au Vatican et à l'Église catholique", mais il a ajouté : "Rome n'est pas seulement un document ou un cardinal. Non, Rome, c'est aussi l'unité dans la diversité".

    Le Register a demandé au porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, si le Vatican répondrait aux affirmations de l'évêque Bonny sur l'apparent soutien tacite du pape aux bénédictions homosexuelles, mais il n'avait pas répondu à l'heure où nous mettions sous presse. Le diocèse d'Anvers n'a pas non plus répondu aux demandes d'éclaircissements.

    Bonny fait bouillir la marmite

    En mars dernier, Mgr Bonny, qui milite depuis longtemps pour une plus grande acceptation des relations homosexuelles au sein de l'Église catholique, a déclaré à l'assemblée synodale de la Voie synodale de l'Église allemande que, lors de la visite ad limina des évêques flamands en novembre dernier, le pape n'avait ni approuvé ni refusé de telles bénédictions, mais qu'il avait déclaré qu'il s'agissait du domaine pastoral des évêques flamands tant qu'ils étaient tous unis.

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  • Le pape François met en garde : les êtres humains non encore nés ont le droit d'exister

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    De kath.net/news :

    La copertina del libro

    Le pape François met en garde : les êtres humains non nés ont le droit d'exister

    24 mai 2023

    Le pape dans la préface d'un livre italien sur la protection de la vie : "on ne peut pas se contenter de la solution dramatique et définitive d'un avortement. - Les enfants à naître ont le droit de vivre dès le moment de leur conception"

    Rome (kath.net/KAP) Le pape François a réaffirmé le droit à l'existence des enfants à naître dès le moment de leur conception. La vie naissante est "porteuse du droit le plus élevé auquel chacun a droit - celui d'exister", a écrit le chef de l'Eglise catholique dans la préface d'un livre italien sur la conception, comme le rapporte le portail Vatican News. François y dénonce pour la énième fois l'"absence de droit" de fait de l'embryon, auquel on ne donne "aucun droit de regard" lors d'un avortement. Au lieu de considérer cette situation comme acquise, il faut "écouter la voix de l'embryon" et comprendre sa nature et son unicité.

    Le livre "Il miracolo della vita" (en français : "Le miracle de la vie") d'Arnoldo Mosca Mondadori, Luca Crippa et du prêtre et bioéthicien Gabriele Semprebon paraît cette semaine aux éditions Piemme. Selon leurs propres indications, cet ouvrage décrit de manière vulgarisée la "beauté" et l'"aventure" de la vie humaine, depuis le tout premier instant jusqu'à sa structuration en tant qu'organisme complexe dans le ventre de la mère. Selon les auteurs, ce ne sont pas les positions religieuses ou idéologiques, mais la science qui permet à l'homme de reconnaître "que l'embryon est dès le début un être humain unique et non répétable, qui "demande" la vie à chacun de ses actes".

    Dans sa préface, le pape François évoque le fait que le livre procure au lecteur "étonnement et joie" quant au processus de création de l'être humain. La vie à naître est guidée par des processus "que la nature a finement ajustés au cours de millénaires d'évolution". L'embryon est capable de "faire face à toute menace qui s'interpose entre lui et son existence", a déclaré François en s'enthousiasmant pour la pulsion de vie de l'homme primitif.

    Mais en même temps, le pape invite à réfléchir sur l'avortement. Il l'a déjà souvent condamné clairement - certes avec des "mots forts qui, en plusieurs occasions, ont suscité l'étonnement et même l'embarras", comme le reconnaît François. L'avortement est une "blessure qui a un prix très élevé pour la femme elle-même". Il est en outre lié "à la souffrance et à la confusion, souvent accompagnées d'ignorance". François lance un nouvel appel à "ne pas se contenter d'une solution dramatique et définitive comme l'avortement". Au contraire, la vie - la vie à naître comme la mère - "a besoin de l'aide d'une société qui s'engage enfin pour la dignité de tous, à commencer par les personnes les plus vulnérables". Les pauvres, les personnes âgées, les victimes de la guerre et les réfugiés font également partie de ces derniers, a déclaré le pape.

  • Cannes : l'enlèvement soudain mis en scène par Bellocchio est un faux historique

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    D'Ermes Dovico sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'affaire Mortara, des vérités tues pour frapper l'Eglise

    23-05-2023

    A Cannes, c'est le jour du film de Bellocchio (Rapito) sur l'affaire Mortara, l'enfant juif baptisé in articulo mortis puis séparé de ses parents. Dès la bande-annonce, la mystification des faits est évidente. Des faits qu'Edgardo Mortara lui-même, mort en odeur de sainteté, a effectivement reconstitués dans un mémoire indigeste pour les ennemis de la vérité.

    Edgardo Mortara nel 1873 (da novizio)

    Le Festival de Cannes accueille aujourd'hui Abducted, le film de Marco Bellocchio centré sur l'affaire Mortara, l'enfant qui, en 1858, a été séparé de sa famille juive d'origine à la suite d'un baptême qui s'est déroulé dans des circonstances exceptionnelles. Le film est librement inspiré d'un livre de Daniele Scalise (Il caso Mortara, Mondadori, 1996), qui a contribué à relancer la légende noire contre l'Église catholique. Au-delà du titre du film, la bande-annonce permet déjà de deviner le type de mystifications qui seront diffusées sur les écrans.

    Dans la bande-annonce, on voit un messager ecclésiastique qui se rend en pleine nuit, accompagné de quelques gardes, à la maison des Mortara pour leur annoncer pour la première fois que leur petit Edgardo a été baptisé et qu'il y a un ordre de "l'emmener". On voit alors le père prendre brusquement l'enfant dans ses bras et se diriger vers la fenêtre en criant : "Ils veulent nous l'enlever ! On dira qu'il s'agit d'une version romancée, mais la déformation sensationnelle des faits - pour un film qui prétend pourtant se référer à une histoire vraie - demeure. Comme restera le conditionnement dans l'esprit de ceux qui verront des scènes similaires, ignorant précisément les nombreuses vérités non dites, au détriment de l'Église.

    Il suffirait pourtant de lire les mémoires exhaustives que le protagoniste de l'affaire, Edgardo Mortara, a écrites à la fleur de l'âge, en 1888, alors qu'il avait 37 ans. Un mémoire écrit en castillan pendant son apostolat en Espagne et conservé ensuite dans les archives romaines des chanoines réguliers du Très Saint Sauveur de Latran, l'ordre dans lequel Don Pio Maria Mortara, son nom en religion, avait librement et fermement souhaité entrer dès que son âge le lui avait permis. Traduit en italien, le mémorial a été publié intégralement en 2005 dans un livre présenté par Vittorio Messori ("Io, il bambino ebreo rapito da Pio IX. Les mémoires inédites du protagoniste de l'affaire Mortara", Mondadori), qui démonte pièce par pièce la légende noire et rend compte de manière exemplaire des raisons de la foi. Il est donc curieux que certaines élites culturelles continuent à privilégier les reconstructions partielles pour propager leur idéologie. Regardons donc les faits.

    Nous sommes à Bologne, puis dans les États pontificaux. Edgardo, neuvième des douze enfants de Marianna et Salomone Mortara, a un peu plus d'un an lorsqu'il est frappé par une terrible maladie accompagnée de violentes fièvres. La maladie évolue avec de tels symptômes qu'en quelques jours les médecins le donnent pour mort. La mort semble imminente. C'est dans ces circonstances que la jeune Anna Morisi, la servante catholique des Mortara, se souvient de ce que l'Eglise enseigne sur le baptême de nécessité, c'est-à-dire in articulo mortis. Secrètement, un verre d'eau à la main, elle baptise l'enfant par aspersion, pensant que ce geste donnera bientôt le Paradis au petit Edgardo. Seulement, la mort attendue ne vient pas. Peu à peu, en effet, l'enfant se rétablit complètement. Anna panique, réalisant les conséquences possibles de sa révélation. Et elle décide de se taire.

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  • François, Poutine et Xi : les déboires de la « diplomatie parallèle »

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de diakonos.be) :

    François, Poutine et Xi. Les déboires de la « diplomatie parallèle »

    L’attribution au cardinal Matteo Zuppi d’une « mission » de paix en Ukraine sans davantage de précisions constitue la dernière initiative personnelle prises par le Pape François au nez et à la barbe des diplomates de la Secrétairerie d’État.

    En plus d’être archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne, Mgr Zuppi est également l’un des membres historiques de la Communauté de Sant’Egidio, universellement connue pour la « diplomatie parallèle » qu’elle exerce depuis de nombreuses années dans plusieurs parties du globe.

    Mgr Zuppi sait qu’il n’est pas aimé en Ukraine, ni par le gouvernement de Kiev, ni par l’Église grecque catholique locale. Dans le flot ininterrompu de ses déclarations sur la guerre, il s’est toujours gardé d’approuver avec clarté aussi bien le droit de l’Ukraine à prendre les armes pour se défendre contre l’invasion russe que les livraisons d’armes de la part de nombreuses nations occidentales. « Le chrétien – a-t-il déclaré – est un homme de paix qui choisit une autre manière de résister : la non-violence ».

    Évidemment, ces paroles sont du pain bénit pour Russie, et plus encore celles du fondateur de Sant’Egidio, Andrea Riccardi, monarque tout-puissant de la Communauté.

    Dès le premier jour de l’agression Russe, Riccardi a milité pour la reddition de l’Ukraine et a même lancé un appel pour que Kiev soit déclarée « ville ouverte », c’est-à-dire occupée par l’armée de l’envahisseur sans opposer de résistance.

    Et c’est encore ce même Riccardi qui a prononcé le 5 novembre dernier le discours de clôture de l’imposant cortège pacifiste qui a traversé les rues de Rome jusqu’à Saint-Jean-de-Latran pour réclamer le cessez-le-feu, avec des dizaines de bannières de Sant’Egidio mais évidemment pas un seul drapeau ukrainien.

    On ne peut qu’être frappé par la distance entre les positions de Zuppi et Riccardi et celles du ministre des Affaires étrangères du Vatican, l’archevêque Paul Gallagher, qui défend quant à lui sans réserve le droit de l’Ukraine à se défendre par les armes.

    Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le Pape François semble également affectionner tout particulièrement la « diplomatie parallèle » de Saint’Egidio avec un autre pays, la Chine.

    *

    En effet, de nouveaux événements sont récemment venu saper l’accord secret sur la nomination des évêques passé en 2018 entre le Saint-Siège et la Chine et renouvelé pour la deuxième fois pour deux années supplémentaires en octobre dernier.

    Depuis la signature de cet accord, il n’y a eu à ce jour que six nominations à peine : en 2019 à Jining et Hanzhong (mais dans ces deux cas, les candidats avaient déjà été approuvés des années auparavant, respectivement en 2010 et en 2016) ; en 2020 à Qingdao et à Hongdong ; en 2021 à Pingliang et à Hankou-Wuhan.

    Ensuite, pendant plus d’un an, plus rien. Jusqu’à ce que le Saint-Siège communique, le 24 novembre 2022, avoir appris « avec étonnement et regrets » la « cérémonie d’installation » de John Peng Weizhao, ancien évêque de Yujiang, en tant qu’« évêque auxiliaire de Jiangxi » également.

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  • 27 mai à l'abbaye de Brialmont (Tilff) : "Eclairage sur la fin de vie et son accompagnement" avec Constance du Bus (Institut Européen de Bioéthique)

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    Peut être un dessin de texte qui dit ’ÉCLAIRAGE SUR LA FIN DE VIE SON ACCOMPAGNEMENT Par Constance du Bus (Institut Européen de Bioéthique) TÉMOIGNAGES ÉCHANGES Déclaration anticipée Personne de confiance Soins palliatifs Acharnement thérapeutique Euthanasie... 12 11 10 2 9 3 8 4 5 6 Samedi 27 mai 2023 de 14h à 17h30 ABBAYE DE BRIALMONT (TILFF) Réservation obligatoire Mail l:pascal2lecocq@gmail.com Participation libre aux frais Tél. 0473 19 71 Vicariatde iocèse Liège couples familles Institut Européen de Bioéthique’

  • Humanae Vitae : audacieuse, prophétique et toujours plus pertinente

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    Du site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Humanae Vitae : audacieuse, prophétique et toujours plus pertinente

    20-05-2023

    Des relations sexuelles excluant les enfants aux enfants générés, ou plutôt "produits", excluant le sexe, à un avenir qui, à force de manipulations, fera disparaître non seulement la dualité homme-femme, mais l'homme lui-même. Seule une anthropologie intégrale nous sauvera de la dérive post-humaine : telle est la validité permanente de l'encyclique de Paul VI, selon les mots du cardinal Ladaria Ferrer.

    Nous publions Humanae Vitae comme une encyclique audacieuse et prophétique. Le cardinal Luis Francisco Ladaria Ferrer, qui s'est exprimé lors de la conférence "Le corps est à moi", en a souligné l'importance aujourd'hui. Humanae Vitae, l'audace d'une encyclique sur la sexualité et la procréation organisée par la Chaire internationale de bioéthique Jérôme Lejeune (Rome, 19-20 mai). 

    Salutations aux participants

    Je tiens à saluer cordialement la présidente de la Fondation en Espagne, le Dr. Mónica López Barahona, et à la remercier pour l'invitation à participer à ce congrès international consacré à Humanae Vitae, organisé par la Chaire internationale de bioéthique Jérôme Lejeune. Je salue également tous les participants et leur souhaite un bon séjour à Rome.

    Introduction

    L'encyclique Humanae Vitae aborde les questions de la sexualité, de l'amour et de la vie, qui sont intimement liées. Ce sont des questions qui touchent tous les êtres humains, à toutes les époques. C'est pourquoi son message est toujours valable et pertinent aujourd'hui. Le pape Benoît XVI l'a exprimé en ces termes : "Ce qui était vrai hier reste vrai aujourd'hui. La vérité exprimée dans Humanae Vitae ne change pas ; au contraire, précisément à la lumière des nouvelles découvertes scientifiques, son enseignement devient plus actuel et provoque une réflexion sur sa valeur intrinsèque" (Discours aux participants au congrès international sur le 40e anniversaire de l'encyclique Humanae Vitae, 10 mai 2008).

    Le pape François lui-même nous a invités, dans son exhortation post-synodale Amoris Laetitia, à revenir en arrière et à redécouvrir "le message de l'encyclique Humanae Vitae de Paul VI" (n° 82), comme une doctrine non seulement à préserver, mais qu'il nous est proposé de vivre. Une norme qui transcende la sphère de l'amour conjugal et constitue un point de référence pour vivre la vérité du langage de l'amour dans toutes les relations interpersonnelles.

    L'audace d'Humanae Vitae

    On a insisté sur l'audace de Paul VI qui a résisté aux pressions pour approuver l'utilisation des contraceptifs hormonaux dans les relations sexuelles au sein du mariage catholique. Toutefois, à mon humble avis, la véritable audace de l'encyclique est bien plus profonde. Elle est de nature anthropologique, et c'est en ce sens que cette encyclique peut nous aider aujourd'hui à relever les défis anthropologiques auxquels notre société est confrontée.

    En répondant au problème de l'utilisation des contraceptifs, l'encyclique situe son jugement moral dans une large perspective anthropologique, avec une vision intégrale de l'homme et de sa vocation divine (cf. n. 7). L'encyclique fonde sa doctrine sur la vérité de l'acte d'amour conjugal dans le "lien inséparable, que Dieu a voulu et que l'homme ne peut rompre de son propre chef, entre les deux significations de l'acte conjugal : la signification unitive et la signification procréative" (n. 12). Sur cette base, elle s'oppose à l'anthropologie dominante qui considère l'être humain comme un constructeur de sens en vertu de ses actes. Dans le domaine de la sexualité, cela se traduit par l'affirmation que l'homme ne peut se limiter à être un sujet passif des lois de son corps, mais que c'est lui-même qui donne un sens à sa sexualité. C'est l'anthropologie qui place la liberté avant la nature, comme s'il s'agissait de deux éléments inconciliables. Paul VI avertit cependant qu'avant la liberté, il y a certaines significations, que l'homme peut saisir grâce à la raison, et qu'il n'a pas choisies, qui règlent et orientent son comportement. Si l'homme est capable de reconnaître et d'interpréter les sens unitif et procréatif de l'acte conjugal, il réalisera correctement sa propre existence, en la portant à sa plénitude. Selon l'encyclique, la nature n'est pas en tension avec la liberté, au contraire, elle confère à la liberté les significations qui rendent possible la vérité de l'acte conjugal d'amour et permettent sa pleine réalisation. C'est là, à mon avis, la véritable audace d'Humanae Vitae, qui donne à l'encyclique son actualité radicale.

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  • À droite, à gauche et au centre, pourquoi aucun cardinal n'est-il assez bon pour être papabile ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    À droite, à gauche et au centre, pourquoi aucun cardinal n'est-il assez bon pour être papabile ?

    18 mai 2023

    Passé un certain point dans le cours d'un pontificat, le handicap des candidats à la succession du pape devient une partie inévitable du bavardage quotidien entre les employés curiaux et les journalistes du Vatican.

    Mais le champ actuel des prétendants est étonnamment mince et, compte tenu de la couverture de plus en plus critique que tout papabile potentiel semble attirer, il peut y avoir un risque réel pour tout cardinal perçu comme volant trop haut.

    Bien que cela puisse être attribué en partie au désir de certains de s'assurer un héritier fiable et efficace du pontificat de François, le résultat pourrait bien être un vote largement ouvert pour lui succéder.

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    Lorsqu'un pape dépasse un certain âge ou qu'il est victime d'un problème de santé majeur, les articles sur les trois, cinq ou dix premiers candidats à un conclave commencent à fleurir de manière saisonnière, comme des plantes vivaces dans le monde du journalisme.

    De manière inhabituelle, étant donné que François a maintenant 86 ans et qu'il a survécu à un récent séjour urgent à l'hôpital, le champ des successeurs probables ne comporte pas de leaders évidents - et ceux qui pourraient être considérés comme des candidats probables semblent de plus en plus être dans le collimateur des médias.

    Ces dernières semaines, après avoir été démis de ses fonctions de président de Caritas International, le cardinal Luis Antonio "Chito" Tagle a vu son étoile pâlir considérablement. 

    Avant même d'être amené à Rome par le pape François en 2019, le cardinal philippin avait été largement salué comme un "François asiatique" et un successeur potentiel évident du pape, se faisant remarquer lors du synode sur les jeunes en 2018.

    Mais après que Tagle a été démis de la présidence de Caritas, l'organisation caritative de l'Église, la couverture médiatique, auparavant favorable, a tourné à l'aigre, notant des problèmes financiers et de personnel au sein du groupe caritatif, et même des cas d'échec dans la gestion des clercs abusifs. 

    Des citations de proches de Tagle ont commencé à apparaître dans la presse, le décrivant comme "l'un des bons éléments" mais un mauvais gestionnaire et organisateur qui "ne sait pas comment prendre des décisions". 

    Certains pourraient considérer le changement de ton sur Tagle, et la nouvelle évaluation négative de ses compétences de dirigeant, comme une réponse raisonnable aux rapports faisant état d'un dysfonctionnement généralisé au sein de Caritas. Mais il convient de noter que les questions récentes concernant l'aptitude de Tagle à exercer ses fonctions ont été universellement limitées à sa viabilité en tant que futur pape - pratiquement personne n'a remis en question sa position actuelle de pro-préfet du département le plus important de la curie romaine, le Dicastère pour l'évangélisation.

    Un examen similaire a récemment été appliqué au cardinal Péter Erdő à la suite du voyage du pape François en Hongrie - largement salué comme un succès diplomatique et un exercice de rapprochement avec le premier ministre du pays, Victor Orban.

    En tant qu'archevêque d'Esztergom-Budapest, Erdő a souvent semblé délibérément timide face à l'attention des médias alors qu'il navigue dans ses relations avec le gouvernement hongrois, tout en soulignant constamment son soutien au pape François. 

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