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Ethique - Page 70

  • La présence de Satan dans le monde moderne (Club des "Hommes en noir")

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    PRÉSENCE DE SATAN DANS LE MONDE MODERNE. L’ANALYSE DU CLUB DES HOMMES EN NOIR

    10 mars 2023
     

    Peut-on tuer sous l’emprise du diable ? Quelle est la part de Satan lorsque nous péchons ? Les réponses du Club des Hommes en noir avec cette semaine autour de Philippe Maxence, les abbés de Tanouärn et Célier, le père Danziec et Jeanne Smits.

  • Un juif et un chrétien face à l’euthanasie : «  la fin de vie n’est pas absurde  »

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    Un sens à la vie images (6).jpg

    Propos recueillis par Fabrice Madouas ( site web de France Catholique, vendredi 10 mars 2023) :

    « Face au rouleau compresseur de la mort programmée, les opposants peinent à se faire entendre. Quels arguments utiliser pour réveiller la conscience [des Français] ? Débat entre Grégor Puppinck, juriste et catholique, et Elie Botbol, médecin et talmudiste.

    Les sondages et le vote intermédiaire de la Convention citoyenne sur la fin de vie laissent entendre que les Français seraient favorables à la légalisation de l’euthanasie. Qu’en pensez-vous ?

    Élie Botbol : Les sondages donnent un état de l’opinion à l’instant T, qui n’est pas forcément éclairé par une réflexion préalable. La Convention citoyenne me paraît un outil plus intéressant : elle est censée nourrir la réflexion de ses membres en leur fournissant des données objectives aussi bien que des avis. Elle permet la confrontation des arguments. Cela dit, ses premières conclusions me semblent refléter surtout l’esprit de transgression propre aux sociétés sécularisées. Les vents dominants peuvent influencer aussi le jugement…

    Grégor Puppinck : Il y a ce que l’on dit, et il y a ce que l’on vit. En matière de fin de vie, il est prudent de distinguer les idées de l’expérience. Une personne peut avoir une conviction quand elle est en bonne santé et changer d’avis à l’approche de la mort : on aurait tort de ne pas en tenir compte.

    Cela étant, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme en matière d’euthanasie et de suicide assisté me paraît refléter assez bien l’état de l’opinion publique occidentale : choisir les conditions de sa mort serait un droit reconnu à tous ceux qui voudraient, selon les juges européens, éviter une fin de vie indigne et pénible. Ce «  droit  » est donc justifié par la peur de la déchéance physique et morale. Comment expliquer cette peur sinon par l’absence, par la disparition de l’espérance ? J’y vois la conséquence de la sécularisation de la société, et de sa médicalisation. La sécularisation rend la vie absurde, la médicalisation la prolonge. Il n’est pas étonnant que la population, face à l’absurdité de la vie, et plus encore d’une fin de vie subie, veuille exprimer ce qui lui reste d’humanité en décidant de sa mort. D’un point de vue matérialiste, maîtriser sa mort, c’est exprimer sa volonté, c’est donc agir humainement en prenant le contrôle de sa vie dans ses ultimes instants. Subir sa mort serait inhumain et absurde, la décider serait humain et volontaire. À cette évolution, qui peut sembler inéluctable, j’oppose l’expérience de la fin de vie de nos proches, qui peut nous montrer que la fin de vie n’est pas absurde, malgré ce que l’on en dit.

    Les partisans du suicide assisté fondent leur revendication sur la liberté de l’homme ; ceux qui défendent l’euthanasie disent agir par compassion, pour abréger les souffrances. Ces arguments vous semblent-ils recevables ?

    B.Je crois qu’il faut revenir aux fondamentaux. Si l’on considère la vie pour ce qu’elle nous apporte de jouissances, il est logique qu’on soit prêt à y mettre un terme dès lors qu’elle procure plus de désagréments que de joies. Mais si l’on considère que la vie est un bien en soi, qu’elle a une valeur propre, alors les sacrifices qu’entraîne la fin de vie, les abandons auxquels oblige la vieillesse, sont plus facilement acceptés. Et cela nous renvoie à ce que dit la Bible – que l’homme est à l’image de Dieu. C’est fantastique ! Cela signifie que la vie de l’homme est indisponible, et que la vie du corps et celle de l’esprit sont indissociables. Si la vie participe du divin, si la vie ne se résume pas à nos humaines contingences, si elle est si grande qu’elle échappe à notre échelle de valeur, alors l’homme ne doit la «  manipuler  » qu’avec d’extrêmes précautions, à son début comme à sa fin. Si l’on considère la vie comme un bien inaltérable, inaliénable, incessible, alors nous sommes prêts à trouver les moyens de rendre sa fin acceptable en la sublimant, en y associant les valeurs de réparation ou de rédemption.

    Ref.  la fin de vie n’est pas absurde  

  • L'enseignement moral de l'Église 30 ans après Veritatis splendor

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    D'Yves Thibaut sur 1RCF Belgique :

    L'enseignement moral de l'Église 30 ans après Veritatis splendor

    07/03/2023

    VERITATIS SPLENDOR : 30 ANS APRÈS, L'ENSEIGNEMENT MORAL DE L'EGLISE (

    L'Église catholique peut-elle encore être légitime dans la dispense d'un enseignement moral aujourd'hui ? Le père Christophe Cossement, professeur de théologie morale, et le diacre Éric Vermeer, éthicien et accompagnateur spirituel, démontrent plus que jamais la pertinence de l'enseignement magistériel dans notre société, 30 ans après la parution de l'encyclique Veritatis splendor de Saint Jean-Paul II. 

    ©Catéchisme de l'Eglise Catholique

    L'enseignement moral de l'Église catholique a-t-il encore une légitimité dans un contexte de remise en cause et en particulier aujourd'hui dans les domaines de la bioéthique - avec les questions liées à la pratique de l'euthanasie, par exemple - ou bien de la morale sexuelle et familiale ? 

    Un combat pour l'enseignement de la Vérité

    En 1993, le pape Saint Jean-Paul II promulguait l'encyclique Veritatis splendor (splendeur de la vérité), un document conséquent qui allait précéder la parution du Catéchisme de l'Église catholique : le condensé de l'enseignement de la foi et de la morale chrétienne. Son objectif le pape le précisait dès le départ sans ambages, il s'agissait de : "relire l'ensemble de l'enseignement moral de l'Église dans le but précis de rappeler quelques vérités fondamentales de la doctrine catholique qui risquent d'être déformées ou rejetées" dans un contexte de "mise en discussion globale et systématique du patrimoine moral" dans la société et au sein même de l'Église. 

    "J'aurais l'impression de tromper les gens si je ne dispensais pas l'enseignement moral de l'Église ; c'est comme si je leur proposais quelque chose au rabais". 

    C'est l'expérience que fait le père Christophe Cossement, prêtre et curé de paroisse dans le diocèse de Tournai. Certes, dans le monde actuel, il devient rude de prêcher fidèlement l'enseignement magistériel. Mais il en va de la cohérence  pour éviter à tout prix de tomber dans la "démagogie spirituelle". Une problématique que percevait déjà le saint pape polonais il y a maintenant 30 ans. 

    "Il y a une soif des âmes de retrouver une cohérence et une exigence évangélique", reconnait Éric Vermeer, marié et père de famille. Diacre permanent pour le diocèse de Namur, il est aussi accompagnateur spirituel. Il perçoit "un danger de conception subjectiviste de la conscience morale". Le pape polonais a fait de cette encyclique un combat pour la Vérité, à l'heure où certains courants, soutenus par des théologiens, prenaient l'habitude de remettre en cause systématiquement le Magistère. 

    Il n'y a pas d'amour sans vérité ; il n'y a pas de vérité sans amour.

    À la suite de son prédécesseur, Benoît XVI rappelait cette affirmation dans l'encyclique Caritas in veritate en juin 2009

    Un appel urgent à former les consciences

    L'encyclique Veritatis splendor reprend l'évangile du jeune homme riche venant demander à Jésus ce qu'il devait faire pour avoir la vie éternelle (Mc 10). Ces versets sont une base pour toute personne de bonne volonté qui recherche à mener une vie chrétienne vertueuse. Mais Jésus enseignait aussi qu'il n'y a pas que l'exigence de l'accomplissement des commandements pour obtenir la Vie. "Il y a d'une part le rapport entre le bien et le mal, et la vie éternelle ; mais aussi l'observation des commandements avec le soutien de l'Esprit Saint", rappelle à juste titre Éric Vermeer.  

    Le chemin auquel Jésus nous invite est celui d'une ressemblance dynamique avec Dieu.

    Aujourd'hui plus que jamais, il nous faut oser "faire la différence entre la conscience chrétienne et la conscience de sincérité", nous exhorte le diacre éthicien. Car, comme le rappelle le Concile Vatican II : "la conscience est cette présence d'une loi que l'homme ne s'est pas donnée à lui-même" ; autrement dit, elle est cette loi naturelle reçue du Créateur. L'analyse des "sources de la moralité" - l'intention, les conséquences et les circonstances - ne constituent pas nécessairement un acte dont la finalité est bonne et ajustée aux préceptes évangéliques. 

    Pour les deux intervenants, l'Église catholique doit pouvoir continuer à enseigner ces exigences dans une dynamique de croissance spirituelle et de conversion pour devenir ainsi une Église en mission! 

  • France : Macron veut constitutionnaliser le meurtre de l'enfant à naître

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    Lu sur "Chrétiens dans la Cité", blog de la lettre d'information de Denis Sureau :

    Macron veut constitutionnaliser le meurtre de l'enfant à naître

    Emmanuel Macron annonce un projet de loi constitutionnel « dans les prochains mois » pour l'avortement. « Je veux aujourd’hui que la force de ce message nous aide à changer notre Constitution afin de graver la liberté des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse, pour assurer solennellement que rien ne pourra entraver ou défaire ce qui sera ainsi irréversible ».

    Alliance Vita dénonce "l’instrumentalisation grossière et indécente de la douloureuse question de l’avortement". Voici son communiqué : "Ce projet remet en jeu l’édifice juridique au détriment de la démocratie et des droits humains. Dans une décision de 2001, le Conseil constitutionnel a évalué la loi sur l’IVG en prenant en compte la liberté de la femme, la sauvegarde de la dignité humaine, le droit à la vie et la liberté de conscience. Aucun de ces principes ne figurent en tant que tels dans la constitution mais ont alors été reconnus par la jurisprudence du Conseil constitutionnel comme ayant une valeur constitutionnelle. Inscrire l’interruption volontaire de grossesse dans la constitution sans inscrire les autres principes qui y sont associés constitue une rupture qui fragilise ces derniers.


    Par le jeu des questions prioritaires de constitutionnalité, on peut craindre qu’il devienne alors possible d’exiger une IVG jusqu’à son terme ou en raison du sexe, ce qui est proscrit en France et dans de nombreux pays. Cela pourrait aboutir également à remettre en question la clause de conscience des soignants et menacer encore davantage la liberté d’expression sur une question sociale et humanitaire qui demeure un douloureux tabou.

    D’autre part ce projet marque une déconnection de la réalité des pressions et des violences subies par les femmes.

    En France le nombre d’IVG reste à un niveau élevé avec 223 300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) enregistrées en 2021 et un taux record de recours (15,5 IVG pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2021). En outre, alors que le pays traverse des difficultés économiques, un rapport de la DREES a établi que ce sont les femmes les plus pauvres qui avortent le plus souvent (rapport 2020). L’IVG s’avère ainsi un marqueur d’inégalités sociales qui devrait alerter les pouvoirs publics. D’autre part, à aucun moment n’est pris en compte le lien entre violence et IVG à répétitions, pourtant confirmé par des études.

    « Comment peut-on se satisfaire d’une telle situation ? Comment comprendre les déclarations successives d’Emmanuel Macron, contre l’allongement des délais et conscient du traumatisme de l’avortement et son positionnement aujourd’hui ? Inscrire le droit à l’avortement dans la constitution serait la dernière étape vers la banalisation d’un acte qui met plusieurs vies en jeu.  Notre société s’est progressivement détournée des détresses et des situations auxquelles peuvent être confrontées certaines femmes. Ces gesticulations politiciennes occultent la réalité et empêchent la mise en place d’une véritable prévention de l’avortement et de permettre à celles qui le souhaitent de poursuivre leur grossesse. » conclut Caroline Roux, Directrice générale adjointe d’Alliance VITA.

  • L'attaque contre Wojtyła, une construction mensongère basée sur des "dossiers" rouges

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    De Wlodzimierz Redzioch sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'attaque contre Wojtyła, une construction mensongère basée sur des "dossiers" rouges

    09-03-2023

    Dans une opération marketing bien étudiée, le livre 'Massima colpa' a été lancé en Pologne, affirmant que Wojtyła a couvert les abus de prêtres lorsqu'il était archevêque de Cracovie. Des attaques qui viennent de loin, résultat d'un travail rampant de démolition de Jean-Paul II à l'intérieur et réunissant les secteurs anticléricaux, les médias libéraux et les catholiques hostiles à la Tradition. Et à l'origine, les faux dossiers du régime communiste.

    Dans le pays qui a vu naître saint Jean-Paul II, il existe des forces qui en ont toujours voulu à celui qui fut d'abord archevêque de Cracovie, puis souverain pontife. Jusqu'en 1989, c'est d'abord l'appareil du régime communiste polonais qui a tout fait pour diminuer l'impact de l'action pastorale du pape dans sa patrie. Mais les mêmes forces politiques ont continué à critiquer Jean-Paul II, même après le tournant démocratique de 1989, en s'alliant aux milieux anticléricaux libéraux et aux catholiques "ouverts" qui n'appréciaient pas la ligne "conservatrice" de l'Église.

    Pendant le pontificat de Jean-Paul II, les attaques étaient liées à son enseignement sur la sexualité, à la défense de la vie de la conception à la mort naturelle, au rôle des femmes dans l'Église et à son "anticommunisme" ; mais il semble que ces sujets n'aient pas pu écorner sa figure gigantesque dans son pays, où l'on parlait de lui avec le plus grand respect. Pourtant, sous le radar, des forces étaient à l'œuvre en Pologne pour détruire "le mythe de Wojtyła", en premier lieu liées à l'influent journal Gazeta Wyborcza. Des attaques directes contre le saint polonais ont commencé à apparaître dans les pages de ce journal libéral de gauche, portées notamment par d'anciens prêtres comme Stanislaw Obirek : malheureusement, ses attaques de plus en plus vulgaires et primitives n'ont été ni contrées ni stigmatisées. En Pologne, on a oublié la règle de Goebbels, le génie de la propagande hitlérienne, selon laquelle les mensonges répétés à l'infini resteront toujours. C'est ainsi que certains mensonges concernant la figure de Jean-Paul II ont commencé à être perçus comme des vérités.

    Mais un autre facteur a également facilité l'action de "déconstruction" de la figure du Pontife : le facteur temps. Depuis plus d'une décennie, des personnes travaillant dans le monde de l'information en Pologne n'ont pas connu Jean-Paul II directement et n'ont pas pu apprécier son charisme, son travail et son enseignement. De plus, une véritable coalition médiatique s'est formée dans le but de rompre avec l'héritage de Jean-Paul II. Une coalition composée de la Gazeta Wyborcza déjà citée, de l'hebdomadaire Newsweek, de la télévision TVN et du portail Onet (Newsweek et Onet sont liés au géant des médias suisse-allemand Ringier Axel Springer).

    Malheureusement, les cas d'abus réels et présumés de mineurs par des prêtres et les accusations contre la hiérarchie de tolérer la pédophilie ont fourni une arme redoutable pour frapper l'Église et Jean-Paul II. Et ces jours-ci, nous assistons en Pologne à l'apogée des attaques contre la figure de Wojtyła.

    Le 8 mars, Agora - la même maison d'édition que Gazeta Wyborcza - a lancé le livre Massima colpa. Giovanni Paolo II lo sapeva, du journaliste néerlandais Ekke Overbeek. Le slogan marketing est le suivant : "Ce que l'Église cache sur Jean-Paul II". L'hebdomadaire Newsweek lance l'accusation avec en couverture la photo du pape et le titre : "La vérité cachée sur la pédophilie". Sous-titre : "En cachant les crimes sexuels de ses prêtres, il agissait comme un apparatčik communiste de l'Église". Pour ne rien arranger, le 7 mars, TVN a diffusé un reportage de Marcin Gutowski sur la responsabilité présumée de Wojtyła dans la tolérance d'incidents pédophiles à l'époque où il était archevêque métropolitain de Cracovie.

    Mais l'attaque massive, bien synchronisée comme vous pouvez le constater, ne s'arrête pas là : les médias ont évoqué l'histoire des abus sexuels présumés commis par le cardinal Adam Sapieha, longtemps métropolite de Cracovie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le cardinal a organisé un séminaire clandestin dans lequel ont étudié, entre autres, ses deux successeurs, Karol Wojtyła et Franciszek Macharski, tous deux ordonnés par Sapieha. On insinue que Wojtyła a "appris" la tolérance envers les abus de son "mentor" Sapieha ; certains insinuent malicieusement qu'il y avait peut-être "quelque chose" entre Wojtyła et le vieux cardinal qui l'aimait tant. Il s'agit d'une histoire complètement fausse qui révèle à quel point toute éthique journalistique a été perdue. Elle mérite d'être analysée.

    Des mensonges sur l'homosexualité présumée du cardinal Sapieha et sur les abus qu'il aurait commis à l'égard de séminaristes ont été publiés dans Gazeta Wyborcza. Les accusations se fondent sur des déclarations faites par Anatol Boczek, un prêtre collaborateur du régime communiste qui voulait organiser une Église nationale contrôlée par le parti en Pologne. Boczek appartenait à un groupe de prêtres dits patriotes et était en conflit ouvert avec le cardinal Sapieha lorsqu'il rédigeait ses déclarations pour les services secrets polonais. Il a été suspendu par le cardinal précisément en raison de sa collaboration avec le régime communiste. Boczek était alcoolique et ses déclarations étaient si manifestement fausses que même les communistes n'ont pas osé les utiliser pour cibler Sapieha à l'époque. Finalement, il a été retiré de la liste des collaborateurs.

    Il convient de rappeler que les années 1950 ont été celles de l'apogée de la répression exercée par le régime communiste contre l'Église. Le cardinal Sapieha est mort en 1951 et, immédiatement après, les autorités communistes ont fait arrêter les évêques des diocèses de Katowice et de Cracovie, qui ont ensuite organisé la farce du procès des prêtres de Cracovie, typique de la période stalinienne.

    Don Andrzej Mistat, l'aumônier du cardinal, a également été amené à accréditer les mensonges du collaborateur du régime communiste. Son témoignage, extrait des archives des services secrets communistes, est censé prouver les tendances homosexuelles du cardinal. Mais personne n'explique aujourd'hui que ce témoignage a été écrit par le père Mistat dans les bureaux des services secrets. Arrêté, battu, menacé, il a fait cette déclaration dans l'incertitude de son sort. Ce genre de témoignage, arraché à des prêtres, a été utilisé pour organiser des simulacres de procès contre des évêques. On ne peut donc qu'admirer la sagacité du père Mistat qui, risquant la prison et devant écrire quelque chose, a formulé des accusations sexuelles qui lui semblaient probablement "inoffensives". Quelle est la valeur de ce type de documents des services secrets ? Ils ne devraient avoir aucune valeur juridique, mais entre-temps, ils sont rendus publics et utilisés par les médias comme des preuves "sûres" de la culpabilité.

    Les médias lancent d'autres accusations purement désobligeantes : le fait que, pendant la guerre, le card. Sapieha a hébergé des séminaristes dans son palais serait la "preuve" qu'il était homosexuel, mais les mêmes médias cachent l'information selon laquelle les bâtiments du séminaire ont été occupés par les Allemands.

    L'attitude des rédacteurs de l'hebdomadaire Tygodnik Powszechny, fondé par le cardinal Sapieha, qui se demandent si le jeune Wojtyła a subi des attouchements de la part du cardinal, est triste. Ces thèses iconoclastes atteignent le summum du mensonge mais ne servent pas à convaincre les historiens qui peuvent facilement les réfuter : leur but est de détruire l'autorité de ceux qui font justement autorité pour nous, catholiques ordinaires, qui n'avons généralement pas les outils pour vérifier ces mensonges honteux. Frapper une personne morte il y a soixante-dix ans ne permet pas une défense équitable car on ne connaît pas le contexte historique des faits, le conditionnement politique, etc. Les milieux qui ont lancé l'attaque contre Wojtyła comptent sur cela.

    En frappant le Cardinal Sapieha, on veut frapper, il faut le souligner fortement, la figure de saint Jean-Paul II. Monseigneur Jan Machniak, professeur à l'Académie théologique pontificale de Cracovie, déclare : "Frapper Jean-Paul II et les personnes qui lui sont liées, c'est détruire le grand héritage que le pape a laissé non seulement à l'Église, mais aussi à l'humanité tout entière. Nous devons garder cela à l'esprit lorsque nous lisons les nouvelles "sensationnelles" concernant Wojtyła qui nous parviennent de Pologne ces jours-ci.

    Lire également : Polish bishops: New allegation that JPII covered up sex abuse based on reports from communist secret police

  • Horion-Hozémont (Liège), 16 et 23 mars : "le droit naturel face à l'avortement et à l'euthanasie", 2 conférences par Anne-Marie Libert

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    Deux conférences par Mme Anne-Marie Libert sur le droit naturel face à l’avortement et à l’euthanasie. Vous savez que le Sanctuaire a pour mission de prier pour la protection des familles et de la vie naissante. Il s’agit dès lors d’approfondir ce sujet, ce que nous ferons à l’aide d’une spécialiste, Professeur de philosophie et ancienne assistante de Mgr Schooyans.

  • Refusons le radicalisme de l’idéologie transgenre

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    Emanant de personnalités libérales, publiée sur le site de la Libre, cette opinion ("contribution externe") dont nous ne partageons évidemment pas les considérations préliminaires nous paraît intéressante dans la mesure où elle dénonce les dérives du transgenrisme dans notre pays et invite à les combattre :

    Stop à la déconstruction du genre !

    Suppression de la mention du sexe sur nos cartes d’identité, remplacement du mot “mère” par “parent ayant accouché”, invitation aux enfants de 5 et 9 ans à se positionner sur leur identité sexuelle : ces projets inquiètent. Continuons à protéger et à soutenir les minorités sexuelles mais refusons le radicalisme de l’idéologie transgenre.

    Corentin de Salle, directeur scientifique du Centre Jean Gol et Jolan Vereecke, avocat et conseiller spécial du président du MR.

    Nous vivons dans l’un des pays les plus tolérants au monde envers les minorités sexuelles. C’est loin d’être le cas partout et cela n’a pas toujours été le cas sur notre continent : l’humiliation, la stigmatisation et la persécution ont longtemps été la règle en la matière. Succédant à de nombreuses avancées (égalité entre femmes et hommes, mariage entre personnes du même sexe, adoption homoparentale, etc.), la loi transgenre permet, depuis 2018, à toute personne majeure qui le désire de changer de prénom et de sexe sans devoir invoquer une raison médicale, sans procéder à une opération génitale ni même procéder à une transformation physique. Nous saluons ce droit à l’auto-détermination. Pourtant, sous prétexte de politiques “inclusives”, nous voyons aujourd’hui s’imposer au plus haut niveau une tendance lourde qui, niant la binarité des sexes, prône des solutions d’une radicalité aussi stupéfiante qu’inquiétante. C’est le cas de trois projets discutés dans différents gouvernements.

    Suppression de la mention du sexe sur nos cartes d’identité

    Premier d’entre eux : la suppression, pour tous, de la mention du sexe masculin ou féminin sur nos cartes d’identité. Rappelons tout d’abord que le sexe est le fait biologique donné (homme, femme ou personne intersexe) et le genre, l’identité sexuelle choisie (homme, femme ou non binaire). Deux éléments distincts qui – eux-mêmes – ne doivent pas être confondus avec l’orientation sexuelle (hétérosexuelle, homosexuelle, bisexuelle, asexuelle, etc.). Vu qu’il appartient à chacun de décider librement de ces diverses identités et à être traité avec respect, chacun devrait pouvoir exiger la suppression de la mention du sexe sur sa carte d’identité, peu importe la raison, par exemple si son genre ne coïncide pas avec son sexe. Pourquoi, dès lors, ne pas carrément supprimer cette mention pour tous, même pour le citoyen lambda qui n’a rien demandé à personne ? C’est le débat qui a agité le gouvernement fédéral à la fin de l’année dernière. Parce que, pour l’écrasante majorité des gens, l’identité de genre coïncide avec le sexe, et que, pour eux, le fait d’être homme ou femme constitue un des éléments fondamentaux de leur identité. N’est-il pas disproportionné, sous prétexte de satisfaire une infime minorité, de gommer cette mention pour tous ? Pourquoi le souci louable de satisfaire aux demandes légitimes des minorités devrait-il être rencontré d’une manière qui porte nécessairement atteinte au souci tout aussi légitime des personnes de la majorité à être reconnues dans leur identité ?

    Ne dites plus “mère “mais “personnes menstruées” ou “personnes à utérus”

    Autre dossier : le projet de suppression des filiations paternelle et maternelle. Il est en effet question de remplacer, dans le Code civil, le mot “mère” par l’expression “parent ayant accouché” et de gommer ainsi les notions de “paternité” et de “maternité” considérées par certains comme vexatoires pour les parents transsexuels. Cette suppression, en décalage radical avec la réalité sociologique dominante, est parfaitement inutile car il est tout à fait possible de créer une filiation transsexuelle, à l’image de la filiation adoptive et de la co-maternité qui existent déjà. Nul besoin de jeter par-dessus bord les notions de paternité et de maternité, dont l’ancrage sociétal, institutionnel, historique et culturel rend tout à fait légitime le maintien dans notre Code civil. De plus, cette proposition a pour effet de gommer la notion-même de femmes, ce qui heurte à raison de nombreuses féministes. En effet, parler, au nom de cette idéologie, de “personnes menstruées” ou de “personnes à utérus” ne conduit-il pas paradoxalement à invisibiliser les femmes ?

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  • Des experts de 75 pays demandent l’abolition de la GPA

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    De gènéthique.org :

    Des experts de 75 pays demandent l’abolition de la GPA

    5 mars 2023

    Une centaine d’experts de différentes disciplines et de 75 nationalités ont signé vendredi 3 mars la déclaration de Casablanca demandant aux Etats l’abolition de la GPA.

    Juristes, médecins ou psychologues, chercheurs et praticiens, de toutes cultures et de tous continents, ils travaillent depuis longtemps sur le sujet de la gestation par autrui (GPA), et de ses effets sur les personnes comme dans la société. Ils sont parvenus à ce constat partagé que la dimension internationale de la GPA exige une réponse mondiale, et qu’une Convention internationale serait le seul moyen efficace d’obtenir l’abolition de la GPA (cf. GPA : « la seule solution est l’abolition »).

    La GPA porte atteinte à la dignité humaine

    Convaincus de la nécessité de travailler ensemble sur les moyens de susciter une telle initiative pour protéger femmes et enfants, ils ont décidé de rédiger une proposition de Convention internationale. Malgré les divergences, les experts ont fédéré leurs efforts afin d’avancer et de « défendre une cause juste », la dignité des enfants et de la femme (cf. La GPA : « une violence faite à toutes les femmes ») mais aussi « de l’humain dans sa globalité », se félicitent les organisateurs. « Un combat contre un paradigme ».

    Parmi les participants de cette initiative mondiale, on retrouve notamment des Français comme Aude Mirkovic, maître de conférences en droit et porte-parole de l’association Juristes pour l’enfance ou Olivia Sarton, avocate et directrice scientifique de l’association.

    Les signataires de la déclaration de Casablanca sont « conscients de la souffrance des personnes qui ne peuvent pas procréer », mais aussi « de l’enjeu international d’une protection efficace de la dignité humaine » comme ils le mentionnent. Ils sont aussi « convaincus que le contrat de gestation pour autrui […], porte atteinte à la dignité humaine et contribue à la marchandisation des femmes et des enfants » (cf. GPA : la femme exploitée).

    « Condamner la GPA dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes »

    Les experts demandent « aux États de condamner la GPA dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes, qu’elle soit rémunérée ou non, et d’adopter des mesures pour combattre cette pratique ».

    Cinq recommandations sont également adressées aux Etats : «  interdire la GPA sur leur territoire » , « refuser toute valeur juridique aux contrats comportant l’engagement pour une femme de porter et remettre un enfant », « sanctionner les personnes (..) qui se proposent comme intermédiaires, qui recourent à la GPA sur leur territoire, les ressortissants qui recourent à la GPA en dehors de leur territoire », mais aussi « agir en vue de l’adoption d’un instrument juridique international emportant abolition universelle de la GPA ».

    En annexe, un projet de Convention internationale est proposé. Il est « à la libre disposition des Etats qui voudront s’engager dans cette démarche » précisent les organisateurs.

    « Aucun encadrement ne peut la rendre acceptable »

    Le texte de la déclaration est délibérément bref. Il ne développe pas les motifs et n’exige pas de se mettre d’accord sur tout, mais de se concentrer sur le résultat expliquent les organisateurs. « La Déclaration de Casablanca se démarque des autres initiatives internationales existant en matière de GPA car elle demande l’abolition et non l’encadrement de la GPA » précisent-ils également.

    « La GPA est intrinsèquement contraire à la dignité humaine et aux droits humaines. Aucun encadrement, quel qu’il soit, ne peut la rendre acceptable. La GPA éthique est un leurre car elle n’existe pas et ne peut pas exister » rappellent-ils (cf. « Ceux qui utilisent le mot éthique comme complément de la GPA sont des menteurs, des ignorants ou des candides »). « Le petit enfant est le grand oublié » ajoute Anne Schaub, psychologue en Belgique (cf. GPA : un enfant conçu avec le mauvais sperme abandonné).

    Le Maroc, une référence

    À ce jour, environ quinze pays autorisent la gestation par autrui, dont certains en Europe. La Russie, l’Ukraine (cf. GPA en Ukraine : deux naissances par semaine de commanditaires français), une partie du Mexique ou certains Etats des Etats-Unis le font sans condition, d’autres la limitent à leurs seuls ressortissants, ou encore à la « GPA altruiste » (cf. Royaume-Uni : augmentation du nombre de mères porteuses). Le Maroc, qui accueille le séminaire, fait, lui, figure de référence. Sa législation interdit et sanctionne pénalement le recours à la GPA. Quant à la France, la pratique est illégale, mais les enfants nés par GPA à l’étranger peuvent être inscrits à l’état civil (cf. GPA : la « complaisance » de la France ?).

    Il n’existe pas de chiffre du nombre de GPA pratiquées au niveau mondial. En revanche, l’un des experts indique que, dans le monde, le marché de la GPA s’évalue à 27 milliards de Dollars. La répartition est particulièrement marquante : 63% irait vers les cliniques, 33% vers les avocats et autres « prestataires », et seulement 1% de ce marché reviendrait aux mères porteuses.

    De nombreuses questions abordées

    Au cours du séminaire, de nombreuses interventions ont permis d’apporter un éclairage pluriel et complémentaire sur ce sujet complexe.

    Différents points ont été évoqués : la dignité de la mère porteuse, sa liberté et son consentement, mais aussi la négation de sa douleur. Le regard anthropologique sur la GPA, la dimension internationale du commerce des mères porteuses, les aspects juridiques de la GPA, la filiation de l’enfant né de la GPA ou encore les enjeux psychologiques de la GPA pour l’enfant, y compris lors de la vie prénatale, ont aussi été abordés.

    Le début d’une dynamique

    Cette réunion n’est que la première étape, le début d’une dynamique à développer. Sur le modèle, par exemple, de la COP sur le climat, suggèrent les organisateurs. Sensibiliser le grand public, mais aussi les pouvoirs publics et les institutions afin de promouvoir à terme un traité international mettant fin à la pratique de la GPA partout dans le monde, tel est l’objectif.

    Les différents experts présents vont désormais aller à la rencontre des instances gouvernementales de leurs propres pays pour poursuivre le travail.

    A Casablanca, Luis Ernesto Pedernera Reyna, membre et ancien président du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, ainsi que Suzanne Aho Assouma, membre et ancienne vice-présidente de cette même institution, étaient présents comme observateurs au séminaire. Un « bon signal » relèvent les organisateurs.

    En attendant que l’ONU et les chefs d’Etat réfléchissent ensemble, il serait déjà bien que les Etats commencent par respecter les engagements actuels de leurs législations. Tel n’est pas le cas de la France. La loi française sanctionne en théorie, mais n’est pas appliquée (cf. GPA : Emmanuel Macron réaffirme « les lignes rouges ». Et en pratique ?).

  • Les jeunes enfants soumis à une campagne de promotion des travestis

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Les jeunes enfants sont soumis à une campagne de promotion des travelos

    Dans les écoles, les bibliothèques ou les médias, les petits Français sont soumis depuis quelques mois à une campagne de promotion des « drag-queen ». Quel est l'objectif si ce n'est de déstabiliser tous leurs repères dans une période où ces jeunes enfants se construisent ?

    En Grande-Bretagne, un spectacle de travelos pour bébé provoque la colère et l’indignation

    • Dans ce numéro destiné aux bébés, un homme à moitié nu et chaussé de cuissardes exécute un numéro de bondage (asservissement) devant des enfants et des parents lors d'un "événement sensoriel".

    • Le cabaret "CabaBabaRave" se présente lui même comme « une "petite tranche de plaisir de l'après-midi" qui mêle cabaret et "moments sensoriels captivants pour les bébés" avant de "se terminer en rave". » (plus de détails en anglais)

  • En route vers le totalitarisme nouveau du « monde d’après » …

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    Profitez tant qu’il est encore temps de votre liberté d’expression. L’ONU envisage d’autoriser des logiciels d’IA à censurer toutes vos interventions sur Internet. Si vous osez émettre des objections contre l’avortement, contre l’idéologie du genre, contre le néo-féminisme intersectionnel ou contre tout autre rengaine de la pensée unique, vous serez censuré(e), voire poursuivi(e) en justice !

    En route vers le totalitarisme nouveau du « monde d’après » …

    De zenit.org :

    L’intelligence artificielle au service de la censure de ceux qui s’opposent à l’avortement et à l’idéologie du genre

    Les gouvernements occidentaux progressistes encouragent la censure mondiale par le biais de l’intelligence artificielle

    Les premiers programmes d’intelligence artificielle viennent de commencer à émerger, mais les pays progressistes ont déjà l’intention d’utiliser la nouvelle technologie pour faire taire les conservateurs et tous ceux qui s’opposent à l’avortement et aux revendications homosexuelles/trans.

    Les gouvernements occidentaux progressistes encouragent la censure mondiale par le biais de l’intelligence artificielle pour lutter contre la « violence sexuelle et sexiste facilitée par la technologie », un nouveau terme qui peut être utilisé pour consolider l’opposition à l’avortement et aux droits des homosexuels/trans comme une forme de violence en ligne et la réprimer.

    La violence sexiste facilitée par la technologie comprend « le harcèlement, la manipulation d’informations, la désinformation et la cybercriminalité, la misogynie en ligne et l’incitation à la haine », selon les propositions présentées cette semaine par l’Union européenne, les États-Unis, le Canada et d’autres pays progressistes dans le cadre des négociations de l’accord annuel de la Commission des Nations Unies sur le statut juridique et social de la femme.

    Les propositions de l’Union européenne appellent à un « changement de paradigme » dans la technologie qui « contribue à transformer les normes sociales », notamment en programmant des algorithmes « qui adoptent une approche de la numérisation basée sur les droits de l’homme, centrée sur les personnes et sensible aux questions de genre, avec des principes féministes d’inclusion, d’intersectionnalité et de changement.

    Ces mesures sont nécessaires pour surmonter les « préjugés sexistes » dans les données et la technologie, selon l’Union européenne. Ils recommandent « de prendre des mesures algorithmiques équitables pour corriger les préjugés et les obstacles de la vie réelle », notamment « en améliorant la conservation et la modération du contenu ».

    L’administration Biden ne s’est pas opposée à ces appels à restreindre la liberté d’expression malgré les récentes critiques selon lesquelles les agences fédérales auraient mené des campagnes de censure massives par le biais de plateformes de médias privés, notamment les géants des médias sociaux Google, Facebook et Twitter.

    La proposition américaine dans les négociations appelait le « secteur privé » à continuer de modérer et de gérer le contenu à la demande des gouvernements, en essayant de contourner les critiques selon lesquelles la censure sanctionnée par le gouvernement, même si elle est menée par un intermédiaire privé, viole la liberté d’expression du premier amendement de la Constitution américaine.

    Les négociations sur les conclusions concertées de la Commission de la condition de la femme ont commencé cette semaine par un stratagème des pays occidentaux progressistes pour clore le débat sur tout langage lié à la « santé sexuelle et reproductive et aux droits reproductifs ». Lors des dernières négociations, ils se sont montrés inflexibles en affirmant que ce langage est immuable et ne peut être retiré de la politique de l’ONU.

    Parmi les autres sujets qui devraient être négociés, citons le droit des enfants à la confidentialité en ligne. Le projet d’accord proposait de manière controversée l’adoption d’une « approche fondée sur les droits de l’homme » et recommandait de suivre « les normes des droits de l’homme ». Les récentes déclarations du système des Nations unies sur le droit à la vie privée sont très controversées.

    Selon un expert de l’ONU sur les droits de l’homme liés à la vie privée, le droit des enfants à la vie privée comprend le droit d’« explorer en toute sécurité et en privé leur sexualité à mesure qu’ils grandissent, que ce soit hors ligne ou en ligne », le droit aux « soins de santé trans » et à la « reconnaissance légale du genre », ainsi que le droit de se livrer à « des activités sexuelles consensuelles entre pairs, y compris des informations et des services de sexting ». Par conséquent, les agences des Nations Unies affirment que le droit des enfants à la vie privée inclut l’accès à la pornographie.

    Les conclusions concertées devraient être intégrées aux normes et aux bonnes pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) que l’Assemblée générale est prête à adopter pour toutes les plateformes technologiques par le biais du « Digital global compact », un nouvel accord international sur la réglementation technologique, y compris la technologie artificielle, qui devrait être adopté en septembre 2024 dans ce qui a été surnommé « le Sommet du futur ».

  • Agitation africaine; non à la bénédiction des couples homosexuels, oui à l’intolérance entre tribus

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    L’Afrique s’agite. Non à la bénédiction des couples homosexuels, oui à l’intolérance entre tribus

    Le Pape François aime beaucoup la messe en rite congolais. Et ça lui plaît également – il l’a dit – que la communauté congolaise à Rome soit « dirigée par une sœur qui commande comme si elle était évêque ». Les statistiques le confirment : aujourd’hui, la République Démocratique du Congo est le troisième pays au monde avec les plus hauts indices de fréquentation de la messe catholique, avec 37,5 millions de pratiquants réguliers, précédé seulement par les Philippines et le Mexique. Quatre autres pays africains complètent le Top 10 : le Nigéria, l’Ouganda, la Tanzanie, l’Angola. Tous devant l’Italie.

    L’Afrique est aussi le seul continent où les catholiques sont aujourd’hui en croissance. Lors de son récent voyage au Congo et au Soudan du Sud, François a été accueilli par des foules imposantes. Il a effectué cette seconde visite en compagnie du primat de l’Église anglicane, Justin Welby, et le modérateur de l’Église presbytérienne d’Écosse Iain Greenshields : tous les trois ensemble pour montrer à ce peuple déchiré par une guerre civile la bonté d’une paix entre trois frères de foi.

    Mais il y également l’autre visage de l’Afrique catholique, bien plus inquiétant celui-là, pour le Pape François et pas seulement pour lui, en bien comme en mal.

    Le premier signe d’inquiétude est donné par ce qui est arrivé à l’Église anglicane, immédiatement après le voyage au Soudan du Sud, les premiers jours du mois de février.

    Pour faire bref, l’Église d’Angleterre présidée par Welby a approuvé la bénédiction des couples de même sexe, sous la pression des factions nord-atlantiques de l’anglicanisme, mais avec l’opposition de celle des pays du Sud, et plus particulièrement de l’Afrique, qui représente les trois quarts de l’ensemble.

    Avec pour résultat le refus d’obéissance au primat anglican de la part du Global South Movement de l’anglicanisme, qui a justement comme président l’archevêque du Soudan et du Soudan du Sud, Justin Badi Arama.

    En substance, on a assisté à une scission. Arama a déclaré que l’archevêque de Cantorbury Welby a trahi l’Église anglicane et a donc cessé d’être considéré comme le primat de l’ensemble de la communion.

    Ce qui est frappant, c’est la similitude entre la cause de cette scission et ce qui se passe chez les catholiques. Parce que là aussi, il y a une faction du Nord, avec à sa tête l’Église d’Allemagne, qui veut la bénédiction des couples homosexuels et qui la pratique déjà, avec l’opposition d’une bonne partie du Sud, en particulier en Afrique : une opposition qui se fait encore plus intransigeante dans le champ politique, comme le monde le cas du Soudan du Sud.

    Le Pape François a jusqu’ici laissé aller cette tension à distance des différentes positions, se montrant à compréhensif pour tous, à sa manière. Mais quand le synode mondial qui le Pape a convoqué en octobre se trouvera face à une telle question et à d’autres semblables, il est prévisible que l’opposition africaine éclatera au grand jour.

    « Nous préférons une Église qui soit une maison avec des règles et des principes, et non une tente dans laquelle n’importe qui peut rentrer », a déclaré le Père Vitalis Anaehobi, Nigérian, secrétaire général de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest qui comprend le Nigéria, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, la Guinée, le Bénin, le Mali, le Togo, le Ghana, le Sénégal, l’Île Maurice, le Cap-Vert, la Guinée Bissau, la Gambie et la Sierra Leone, en présentant les résultats des synodes locaux préparatoires à la session de Rome.

    Les déclarations d’Anaehobi étaient clairement une pique polémique visant le slogan « inclusif » choisir par Rome pour le synode, repris par le prophète Isaïe : « Élargis l’espace de ta tente ».

    Mais il y a également un autre élément inquiétant dans le catholicisme africain. C’est le fait qu’il soit empreint d’oppositions tribales.

    Au Soudan du Sud, il y a eu un évêque, le missionnaire italien Christian Carlassare, qui est arrivé à pieds (photo) de son diocèse de Rumbek pour rencontrer le Pape à Djouba, accompagné par des dizaines de fidèles fervents mais qui, peu après sa nomination, dans la nuit du 25 avril 2021, a été victime d’une embuscade. On lui a tiré dans les jambes, le contraignant à une longue convalescence et à reporter de presque un an à consécration épiscopale. Ses agresseurs étaient un prêtre et quatre fidèles du diocèse, ensuite condamnés à sept ans de prison. Ils appartenaient à la tribu Dinka, la même que Salva Kiir, le président du Soudan du Sud, et ils ne toléraient pas que le nouvel évêque, un étranger, remplace le coordinateur diocésain, lui aussi Dinka, qui avait jusqu’ici assuré l’administration provisoire du diocèse.

    En Afrique, il est fréquent que des faits de tribalisme éclatent lors de la nomination des évêques. Le 11 février dernier, le Pape François, quelques jours après être rentré de son voyage en Afrique, a nommé John Hassam Koroma évêque de Makemi en Sierra Leone. Ce diocèse n’avait plus d’évêque depuis 2012. Ou plutôt, on lui en avait bien envoyé un, mais qui n’a jamais pu y mettre les pieds. Il s’appelait Henry Aruna et sa seule faute était d’appartenir à la tribu Ende, mal vue des Temne qui sont dominants à Makemi. Trois ans plus tard, Rome a fini par assigner à Aruna un autre diocèse, celui de Kenema. Mais il aura fallu sept ans de plus et deux administrateurs provisoires avant de trouver un nouvel évêque pour Makemi qui soit enfin accepté.

    Il y ensuite les affaires encore non résolues de diocèses encore vacants à cause d’oppositions tribales. Le cas le plus emblématique est celui d’Ahiara au Nigeria. En décembre 2012, Peter Ebere Okpaleke est nommé évêque mais est empêché d’y entrer parce qu’il appartient à une sous-tribu adverse. Le blocage se prolongera pendant cinq ans jusqu’à ce qu’en 2017, le Pape François ne prenne lui-même la question en mains et convoque à Rome les protagonistes de l’affaire : l’évêque pris en otage, une représentation du clergé et des fidèles locaux ainsi que les principaux responsables de l’épiscopal nigérian.

    La terrible réprimande que le Pape réserva aux récalcitrants fut ensuite rendue publique. Il les a accusés de « détruire l’Église », de commettre « un péché mortel » et a ordonné à chaque prêtre du diocèse de remettre dans les trente jours une lettre de soumission totale, sous peine d’encourir la suspension « a divinis ».

    Mais malgré cette mesure extrême, François n’a pas obtenu ce qu’il voulait. En 2018, le Pape a accepté la démission d’Okpaleke de l’évêché d’Ahiara et lui a confié en 2020 un nouveau diocèse créé exprès pour lui, celui d’Ekwulobia. Et le 27 août 2022, il l’a même créé cardinal.

    Et le diocèse d’Ahiara ? Toujours sans évêque. Okpaleke appartenait à la même tribu, les Igbo, que les habitants du diocèse. Mais par malheur « je parle un dialecte Igbo et la population d’Ahiara en parle un autre », a-t-il déclaré dans une interview au journal « Avvenire » il y a quelques jours. « On s’est retrouvé devant un refus de dépasser un particularisme sous-ethnique pour construire une identité à un niveau plus élevé, non seulement dans la vision chrétienne qui considère les baptisés comme étant tous frères et sœurs, mais également au niveau d’une appartenance commune à une même tribu ou groupe ethnique ».

    *

    Sur les possibles effets des divergences entre Nord et Sud dans l’ensemble du christianisme, pas seulement protestant, le théologien vaudois Fulvio Ferrario a posé un jugement clair dans le numéro de mars 2023 du magazine « Confronti » :

    « Le scénario suivant semble se profiler : d’un côté le monde riche, fortement sécularisé ; de l’autre, une minorité nordique chrétienne conservatrice et un christianisme du Sud qui n’a pas traversé les révolutions culturelles modernes. Dans un tel contexte, le protestantisme classique, en tant qu’expression d’un christianisme ouvert au dialogue avec le monde séculier finirait broyé ». Et avec lui également « ces pans du monde catholique, suspectés de ‘protestantisme’ qui, plus ou moins timidement, affirment vouloir se différencier du monolithisme romain ».

  • Sauver la différence des sexes

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    De gènéthique.org :

    Sauver la différence des sexes – Eugénie Bastié

    3 mars 2023

    La famille est devenue « le champ de bataille de la guerre des sexes » se désole la journaliste et essayiste Eugénie Bastié dans son dernier écrit « Sauver la différence des sexes ».

    Estimant qu’il y a urgence à préserver cette différence, elle se lance alors dans un plaidoyer en s’appuyant sur le triptyque suivant : réaffirmer l’existant, constater sa mise en danger, et mettre en avant la nécessité de sa protection.

    Eugénie Bastié tire alors la sonnette d’alarme sur cette déconstruction progressive de la société, qui remet en question jusqu’à l’évidence même de la différence des sexes, fragilisant ainsi la féminité et plus encore la masculinité. Selon elle, en prenant un virage radical pour réhabiliter la place de la femme, cette société qui se veut « égalitariste », ne fait que pousser l’homme et sa virilité dehors. Dès lors, comme le dit l’auteur américain Richard Reeves, « à l’école, au travail, dans leurs familles, les hommes n’ont plus de place dans la société du XXIe siècle ».

    Editions : Gallimard

    Date de parution : 01/03/2023

    Nombre de pages : 32