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Ethique - Page 66

  • Briser le code du silence sur le divorce

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    De Joan Frawley Desmond  sur le National Catholic Register :

    Briser le code du silence sur le divorce

    Life-Giving Wounds aide les enfants adultes du divorce et de la séparation à exprimer leur souffrance, à savoir qu'ils ne sont pas seuls et à trouver la guérison dans la Miséricorde divine de Dieu.

    ‘Let the Children of Divorce Come to Me,’ original sacred art by artist Michael Corsini, was commissioned by Life-Giving Wounds ministry for reflection at retreats.
    Let the Children of Divorce Come to Me", œuvre d'art sacrée originale de l'artiste Michael Corsini, a été commandée par le ministère Life-Giving Wounds pour la réflexion lors des retraites. (photo : avec l'aimable autorisation de Life-Giving Wounds)

    15 avril 2023

    MENLO PARK, Californie - Hallie Colorado, psychologue clinicienne, a écrit sa thèse sur l'impact à long terme du divorce sur les enfants. Mais, jusqu'à récemment, cette mère de six enfants n'avait guère réfléchi à l'impact de la rupture de ses parents sur sa propre vie.

    "Mes parents ont divorcé quand j'étais petite, mais je ne pensais pas que cela m'affectait", a déclaré Mme Colorado au Register. 

    Mariée et heureuse dans son nouveau poste de directrice de l'action paroissiale à l'église catholique St. Raymond de Menlo Park, en Californie, Mme Colorado pensait avoir déjoué les pronostics et atteint ses objectifs.

    Mais après avoir accepté, par courtoisie professionnelle, de participer à une retraite pour les enfants adultes du divorce et de la séparation, parrainée par l'apostolat catholique Life-Giving Wounds, elle a été stupéfaite par les émotions qui ont surgi au fur et à mesure que les présentateurs partageaient leurs histoires. 

    "J'ai pleuré des larmes qui remontaient à 30 ans", s'est souvenue Mme Colorado. "C'était la première fois que je me trouvais dans une salle où tout le monde était comme moi, et je n'avais aucune idée de l'ampleur de la colère que je ressentais. 

    La retraite ne s'est pas contentée de confronter ces émotions enfouies.

    "Notre retraite est ancrée dans la miséricorde divine, non seulement en recevant la miséricorde, mais en la vivant de toutes les manières possibles, dont la principale est le pardon", a déclaré Dan Meola, président et cofondateur de Life-Giving Wounds, au Register.

    Chaque retraite de trois jours, qui attire généralement 20 à 30 personnes, est structurée autour des mystères pascals et encourage les participants à "découvrir les blessures" et à "mourir à soi-même", en prenant conscience de la manière dont leurs choix et leurs relations ont été façonnés par les traumatismes de l'enfance, a-t-il expliqué. 

    Ensuite, ils sont invités à inviter le Christ dans leurs blessures - "un moment de résurrection". 

    Enfin, ils commencent à marcher avec le Christ, à aller de l'avant dans une plus grande vertu, à se renouveler et à suivre le Seigneur d'une manière plus profonde.

    "Nous donnons aux gens un plan d'action qui comprend un plan de vie pour développer la vertu", a déclaré M. Meola. 

    Des aumôniers et des thérapeutes qui sont également des enfants de divorcés et qui ont participé aux retraites précédentes sont sur place. 

    Après la retraite, les anciens participants s'adressent à des groupes de soutien locaux et à une communauté en ligne qui les aident à cultiver des amitiés avec d'autres personnes confrontées à des problèmes similaires, ainsi qu'à des ressources pour un accompagnement spirituel et une aide psychologique continus. 

    "On ne peut pas guérir seul", a déclaré Mme Meola. "Si vous êtes marié, vous devez vous appuyer sur votre conjoint. Nous offrons de nombreuses possibilités de soutien.

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  • Aux Pays-Bas, l'euthanasie sera autorisée pour les enfants de moins de douze ans

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Pays-Bas : l’euthanasie autorisée pour les enfants de moins de 12 ans

    14 avril 2023

    Le gouvernement néerlandais a annoncé ce vendredi autoriser l’euthanasie pour les enfants de moins de 12 ans « atteints d’une maladie ou d’un trouble si grave que la mort est inévitable et (…) attendue dans un avenir prévisible ». Et dès lors qu’« il s’agit de la seule alternative raisonnable pour un médecin de mettre fin aux souffrances désespérées et insupportables de l’enfant », indique Ernst Kuipers, ministre de la Santé aux Pays-Bas, dans une lettre au Parlement.

    Un « petit groupe » de « cinq à dix enfants » par an serait concerné selon l’exécutif.

    Aux Pays-Bas, l’euthanasie est déjà légale pour les mineurs de plus de douze ans « qui peuvent donner leur consentement », ainsi que pour les nourrissons de moins d’un an, « avec le consentement des parents ». C’est donc via une « réévaluation du règlement existant » que cette évolution est mise en œuvre (cf. Pays Bas : vers l’euthanasie des enfants de moins de 12 ans ?).

    En février 2014, la Belgique était devenue « le premier pays au monde » à autoriser l’euthanasie des mineurs sans limite d’âge, dès lors qu’ils sont « en capacité de discernement ». Aux Pays-Bas, « si l’enfant n’est pas en mesure de le faire », un de ses parents pourra formuler une demande d’euthanasie, « en consultation avec le médecin », indique Axel Dees, porte-parole du ministère de la Santé.

    Le gouvernement indique que le nouveau règlement devrait être publié cette année. Une « évaluation » est prévue « quelques années après son entrée en vigueur ».

    De plus en plus de personnes sont euthanasiées aux Pays-Bas chaque année, ils étaient 8 700 l’an dernier (cf. Pays-Bas : 29 couples euthanasiés en 2022).

  • EVRAS : la mobilisation continue

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    Droit de réponse au Ligueur / Article dans le Journal du Médecin / Distribution d'un livret en lien avec le guide Evras!

    Les signataires de la "Lettre ouverte" ont reçu ce courrier :

    Voici quelques informations concernant l'évolution du dossier relatif à l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle auprès des enfants et adolescents:

    1. Le droit de réponse dont nous avons finalement obtenu la parution sur le site du journal Le Ligueur suite à la mise en ligne sur ce média d'un article diffamatoire. Cliquez ici.

    2. Un article paru dans Le Journal du Médecin suite à la Commission éducation où le guide evras a, pour la troisième fois, fait l'objet d'une grande attention de la part de certains politiques.

    3. Le fascicule (extraits : ICI, ICI, ICI et ICI) '"L'Evras dans mon école: c'est pas secondaire!" Ce fascicule - qui va dans le même sens que le guide evras qui a fait l'objet d'un retrait  par la Ministre de l'éducation (suite aux 9600 signatures de la Lettre Ouverte) et d'une révision prévue suite aux interpellations en Commission éducation- est malgré tout en train d'être largement distribué à l'attention des directions, équipes pédagogiques et éducatrices en école secondaire (éd. responsable: Lola Clavreul - Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial). De nombreux Plannings familiaux n'ont pas été informés d'une révision de  certains passages du guide EVRAS et n'ont pas reçu d'instruction visant à continuer à s'appuyer ou pas sur sa première mouture.

    Afin de maximaliser notre impact et d’appuyer la suite de nos actions, il est important que vous sachiez que nous continuons à récolter le maximum de signatures. (9693 à ce jour). Dès lors, nous nous permettons de continuer à vous solliciter afin que vous transfériez à foison le lien suivant https://forms.gle/tTMwDAZyWretQHck9

    N'hésitez pas également à transférer ce mail aux parents que vous connaissez.

    Bien cordialement,

    Les rédacteurs de "La lettre ouverte" 

  • Le changement de sexe est devenu une offre marchande

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Genre : Un marché « devenu total au sens où il touche aussi l’intime »

    13 avril 2023

    « Le phénomène trans est révélateur du moment où le sujet a été mis en position de pouvoir tout faire. Appelé à devenir tout-puissant », affirme le philosophe Dany Robert-Dufour. Un « changement civilisationnel » « lié à un moment du néolibéralisme où le marché a pu et su se présenter comme pouvant combler à peu près tous les désirs du sujet individuel », analyse-t-il. Y compris celui de changer de sexe.

    Un nouveau marché

    « Avec le néolibéralisme, le changement de sexe s’est présenté comme possible, il est devenu une offre marchande, acceptée par le droit et permise par les industries psychologique, médicale et chirurgicale, à l’aide d’un ensemble de techniques », pointe le philosophe.

    Or « ce néolibéralisme économique est si puissant qu’il a permis le développement d’une nouvelle culture, un néolibéralisme culturel, relève-t-il. C’est cela que j’ai appelé le Divin Marché. » Un marché « devenu total au sens où il touche aussi l’intime ». Et « force est de constater que l’Etat actuel se met de plus en plus au diapason du marché », déplore Dany Robert-Dufour.

    Les femmes premières victimes ?

    « L’augmentation très importante du nombre de jeunes qui s’identifient trans est caractérisée par un sex-ratio particulier, souligne la gynécologue Nicole Athéa : deux fois et demie plus de filles demandent une transition que les garçons. » Un phénomène qui « ne peut s’expliquer que par des facteurs sociaux », juge-t-elle.

    Le « morcellement du féminin » est « une réalité de notre époque néolibérale, qui a débuté avec les PMA », estime la militante féministe Marie-Jo Bonnet. « Elle a créé “un puzzle” de la maternité : entre les conservations ovocytaires, les “dons” d’ovocytes (en fait vente d’ovocytes), la GPA demandée par des hommes où toute filiation biologique maternelle est effacée, les “hommes enceints”, les femmes trans déclarées mère biologique sans gestation (parce qu’elles ont participé à la filiation avec leur sperme) ».

    Ainsi, « l’effacement des mères est bien à l’œuvre avec l’exploitation de tous les éléments reproductifs des femmes… », déplore-t-elle. « On comprend pourquoi tant de jeunes femmes refusent de s’identifier au féminin. »

    Sources : Le Figaro, Eugénie Bastié et Pierre-Alexis Michau (06/04/2023), Aziliz Le Corre (06/04/2023)

  • "Proportionnalisme" : ils sont de retour !

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    De George Weigel sur First Things :

    ILS SONT DE RETOUR !

    12 avril 2023

    Comme l'estimable Larry Chapp l'a récemment écrit sur son blog, Gaudium et Spes 22, "les débats les plus profonds, les plus importants, les plus litigieux, les plus conflictuels et les plus destructeurs [après Vatican II] ont entouré la théologie morale, en particulier après Humanae Vitae et la dissidence massive qui s'en est suivie". M. Chapp note également qu'il faut avoir vécu ces débats pour en saisir, aujourd'hui, la volatilité. En effet, les théologiens dissidents (et les évêques qui les soutenaient tacitement ou ouvertement) ont été stupéfaits par la réaffirmation par le pape Paul VI de l'interdiction de longue date par l'Église des moyens de contraception artificiels, et plus encore par le raisonnement moral qui l'a conduit à cette décision.

    En effet, le "débat sur le contrôle des naissances" pendant et après Vatican II n'a jamais porté uniquement sur les moyens moralement acceptables d'exercer la responsabilité morale de réguler la fécondité. Il s'agissait également de la détermination de la guilde théologique à consacrer la théorie connue sous le nom de "proportionnalisme" en tant que théologie morale officielle de l'Église. Le Dr Chapp poursuit :

    "[L]e "proportionnalisme" [...] enseignait qu'il ne peut y avoir de normes morales absolues puisque les actions morales sont largement déterminées [...] par les circonstances concrètes de la vie de la personne qui commet l'acte [...] [qui étaient] presque toujours [...]. [qui sont presque toujours chargées de l'ambiguïté des circonstances "difficiles et atténuantes". C'est un peu caricatural, mais pour faire court, le proportionnalisme est une sous-espèce (dans le langage catholique) de l'éthique de situation.

    Comment des personnes par ailleurs intelligentes en sont-elles arrivées à la conclusion absurde qu'il n'existe pas de normes morales absolues susceptibles de ne pas s'adapter à des circonstances "difficiles et atténuantes" ? (C'est une longue histoire, qui implique le Sage de Königsberg, Emmanuel Kant, et le philosophe d'Édimbourg David Hume. Il suffit de dire que ce que beaucoup considèrent comme la destruction de la métaphysique par Kant (c'est-à-dire l'idée qu'il existe des vérités profondes intégrées dans le monde et en nous que nous pouvons connaître par la raison) et la démolition par Hume de l'affirmation selon laquelle nous pouvons raisonner à partir d'un fait (par exemple, il y a des êtres humains innocents) jusqu'à une vérité ou une valeur morale (par exemple, la vie humaine innocente est inviolable) ont joué un rôle de premier plan dans ce drame. Et, comme toujours, les idées ont eu des conséquences.

    Le débat catholique sur le proportionnalisme aurait dû être tranché par deux encycliques de Jean-Paul II. En 1993, Veritatis Splendor (La splendeur de la vérité) a rejeté le proportionnalisme comme méthode catholique légitime de théologie morale en enseignant avec autorité qu'il existe, en fait, des actes intrinsèquement mauvais qui sont absolument interdits moralement. Deux ans plus tard, Evangelium Vitae (L'Évangile de la vie) a illustré ce point en enseignant avec autorité que la suppression délibérée de la vie humaine innocente, l'avortement et l'euthanasie sont toujours gravement mauvais, quelles que soient les circonstances difficiles et compliquées.

    Mais la guilde des théologiens ne s'est jamais avouée vaincue et promeut désormais le proportionnalisme, notamment dans les universités romaines.

    Ainsi, en mai 2022, le père Julio Martinez, S.J., a donné une conférence à l'Université pontificale grégorienne (un foyer de pensée proportionnaliste pendant les débats post-conciliaires) ; il y a accusé Veritatis Splendor d'avoir fait des nœuds (c'est son expression) dans la théologie morale catholique, complétant un processus de nouage qui avait commencé avec Humanae Vitae, qui n'avait pas "discerné et considéré les circonstances [du] ... mariage et de la vie de famille ... de manière exacte". ... le mariage et la vie de famille ... d'une manière précise". Le père Martinez s'est également plaint que Veritatis Splendor était malavisé en insistant sur le fait que le magistère de l'Église a la responsabilité d'"enseigner la morale d'une manière très précise et claire". La bonne nouvelle était que l'exhortation apostolique Amoris Laetitia du pape François avait "introduit le discernement" (autrefois une méthode de direction spirituelle) dans l'approche de l'Église de l'éthique de l'amour humain dans "les circonstances concrètes du mariage et de la vie familiale", ce qui est "une chose vraiment nouvelle dans la théologie morale".

    Que ce soit ou non ce qu'Amoris Laetitia a fait (ou avait l'intention de faire), le Père Martinez approuvait le proportionnalisme comme une méthode supérieure de raisonnement moral qui "dénouerait les nœuds" créés par Humanae Vitae et Veritatis Splendor - indépendamment du rejet autoritaire par ce dernier de l'affirmation fondamentale du proportionnalisme selon laquelle il n'y a pas de normes morales absolues parce qu'il n'y a pas d'actes intrinsèquement mauvais.

    Comme le disait George Orwell : "Il faut appartenir à l'intelligentsia pour croire des choses pareilles : aucun homme ordinaire ne pourrait être aussi stupide."

    Le retour du proportionnalisme a eu des effets au-delà de la guilde des théologiens. Il a joué un rôle influent dans l'apostasie allemande et dans les commentaires de divers évêques sur les questions LGBT. Le grand théologien dominicain Servais Pinckaers a écrit un jour que la théologie morale est "le lieu de rencontre de la théorie et de la pratique, de la pensée et de la vie de l'Église". Il ne s'agit donc pas d'un simple jeu d'intellectuels.

    C'est pourquoi cette dégradation de la théologie morale et ses effets ne passeront pas inaperçus lors du prochain conclave papal.        

    La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.

  • Pour le pape, l’absence de soins et de médicaments est une euthanasie cachée

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    DISCOURS DU SAINT-PÈRE FRANCOIS AUX MEMBRES DE L'ASSOCIATION RELIGIEUSE DES INSTITUTS SOCIO-SANITAIRES (ARIS) 

    Salle du Consistoire / Jeudi 13 avril 2023

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Je remercie le Président, le Père Virginio Bebber, pour ses paroles et je vous souhaite à tous la bienvenue. Je salue le Directeur du Bureau pour la pastorale de la santé de la Conférence épiscopale italienne.

    Je suis heureux de rencontrer votre Association, qui s'occupe de la gestion de structures sanitaires d'inspiration chrétienne, comparables à l'auberge du Bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37), où les malades peuvent recevoir "l'huile de la consolation et le vin de l'espérance" [1]. J'exprime mon appréciation pour le bien qui a été fait dans tant d'instituts de santé en Italie, et je les encourage à continuer avec la persévérance et l'imagination de la charité, caractéristiques des nombreux fondateurs qui leur ont donné vie.

    Les soins de santé religieux en Italie ont une belle histoire, vieille de plusieurs siècles. L'Église a beaucoup fait, à travers les soins de santé, pour écouter et prêter attention aux segments pauvres, faibles et abandonnés de la société. Dans ce domaine, il n'a pas manqué de témoins autorisés, capables de reconnaître et de servir le Christ malade et souffrant jusqu'au don total de soi, même au prix du sacrifice de leur vie. Nous pensons à saint Camillus de Lellis, à sainte Joséphine Vannini, à saint Joseph Moscati, à saint Augustin Pietrantoni et à bien d'autres encore. Reconnaissants pour le passé, nous nous sentons donc appelés à habiter le présent avec un engagement actif et un esprit prophétique. Dans le secteur de la santé, la culture du rebut peut, plus qu'ailleurs, montrer ses conséquences douloureuses, parfois de manière évidente. En effet, lorsque la personne malade n'est pas placée au centre et considérée dans sa dignité, cela engendre des attitudes qui peuvent aller jusqu'à la spéculation sur les malheurs des autres [2], ce qui doit nous rendre vigilants.

    Demandons-nous en particulier : quelle est la tâche des institutions sanitaires d'inspiration chrétienne dans un contexte, comme celui de l'Italie, où il existe un service sanitaire national, universel par vocation, et donc appelé à soigner tout le monde ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de retrouver le charisme fondateur de l'assistance sanitaire catholique afin de l'appliquer dans cette nouvelle situation historique, tout en sachant qu'aujourd'hui, pour diverses raisons, il est de plus en plus difficile de maintenir les structures existantes. Nous devons entreprendre des chemins de discernement et faire des choix courageux, en nous rappelant que notre vocation est de nous tenir à la frontière du besoin. En tant qu'Église, nous sommes appelés à répondre avant tout aux demandes de santé des plus pauvres, des exclus et de ceux qui, pour des raisons économiques ou culturelles, voient leurs besoins ignorés. Ce sont les plus importants pour nous, ceux qui viennent en tête de la file d'attente.

    Le retour de la "pauvreté sanitaire" prend des proportions importantes en Italie, surtout dans les régions marquées par des situations socio-économiques plus difficiles. Il y a des personnes qui, par manque de moyens, ne peuvent pas se faire soigner et pour qui même le paiement d'un ticket modérateur est un problème ; et il y a des personnes qui ont des difficultés à accéder aux services de santé à cause des très longues listes d'attente, même pour des visites urgentes et nécessaires ! Le besoin de soins intermédiaires s'accroît également, étant donné la tendance croissante des hôpitaux à laisser sortir les malades en peu de temps, en privilégiant le traitement des phases les plus aiguës de la maladie par rapport à celui des pathologies chroniques : par conséquent, ces dernières, en particulier pour les personnes âgées, deviennent un problème sérieux également d'un point de vue économique, avec le risque de favoriser des lignes d'action peu respectueuses de la dignité même de la personne. Une personne âgée doit prendre des médicaments et si, pour économiser de l'argent ou pour telle ou telle raison, on ne lui donne pas ces médicaments, il s'agit d'une euthanasie cachée et progressive. Nous devons le dire. Toute personne a droit aux médicaments. Et souvent - je pense à d'autres pays, en Italie je ne suis pas très au courant, dans d'autres pays je le suis - les personnes âgées doivent prendre quatre ou cinq médicaments et ne parviennent à en obtenir que deux : c'est une euthanasie progressive, parce qu'on ne leur donne pas ce dont elles ont besoin pour se guérir.

    Les soins de santé d'inspiration chrétienne ont le devoir de défendre le droit aux soins, en particulier pour les groupes les plus faibles de la société, en donnant la priorité aux endroits où les gens souffrent le plus et sont le moins soignés, même si cela peut nécessiter la conversion de services existants en nouveaux services. Toute personne malade est par définition fragile, pauvre, en manque d'aide, et parfois les riches se retrouvent plus seuls et abandonnés que les pauvres. Mais il est clair qu'aujourd'hui, les possibilités d'accès aux soins ne sont pas les mêmes pour ceux qui ont de l'argent et pour ceux qui sont plus pauvres. Alors, en pensant à tant de congrégations, nées à différentes périodes historiques avec des charismes courageux, demandons-nous : que feraient ces Fondateurs et Fondatrices aujourd'hui ?

    Les hôpitaux religieux ont avant tout la mission de prendre soin de ceux qui sont rejetés par l'économie de la santé et par une certaine culture contemporaine. Telle a été la prophétie de tant d'institutions sanitaires d'inspiration chrétienne, à commencer par la naissance des hôpitaux eux-mêmes, créés précisément pour soigner ceux que personne ne voulait toucher. Que ce soit aussi votre témoignage aujourd'hui, soutenu par une gestion compétente et claire, capable de combiner recherche, innovation, dévouement aux plus petits et vision d'ensemble.

    La réalité est complexe et vous ne pourrez y faire face de manière adéquate que si les institutions sanitaires d'inspiration religieuse ont le courage de se réunir et de travailler en réseau, en évitant tout esprit de concurrence, en unissant les compétences et les ressources et en créant peut-être de nouvelles entités juridiques, à travers lesquelles elles pourront aider en particulier les petites réalités. N'ayez pas peur d'emprunter de nouvelles voies - risque, risque -, afin d'éviter que nos hôpitaux, pour de simples raisons économiques, ne soient aliénés - c'est un danger et même un danger actuel : ici à Rome, je peux vous envoyer la liste -, anéantissant ainsi un patrimoine longtemps chéri et embelli par tant de sacrifices. C'est précisément pour atteindre ces deux objectifs urgents, et à la demande des institutions sanitaires d'inspiration catholique elles-mêmes, qu'est née en décembre 2015 la Commission pontificale pour les activités du secteur sanitaire des personnes morales publiques de l'Église, avec laquelle je vous invite à avoir une collaboration active et constructive.

    Enfin, je voudrais vous recommander d'accompagner les personnes que vous accueillez dans vos institutions avec une attention intégrale, qui ne néglige pas l'assistance spirituelle et religieuse des malades, de leurs familles et des agents de santé. Là aussi, les établissements de santé d'inspiration chrétienne doivent être exemplaires. Et il ne s'agit pas seulement d'offrir une pastorale sacramentelle, mais d'accorder une attention totale à la personne. Personne, personne ne doit se sentir seul dans la maladie ! Au contraire, chacun doit être soutenu dans ses questions de sens et aidé à parcourir avec une espérance chrétienne le chemin parfois long et fatigant de l'infirmité.

    Chers frères et sœurs, gardez vivant le charisme de vos fondateurs, non pas tant pour imiter leurs gestes, mais pour accueillir leur esprit, non pas tant pour défendre le passé, mais pour construire un présent et un avenir où annoncer, par votre présence, la proximité de Dieu avec les malades, surtout les plus défavorisés et marginalisés par la logique du profit. Que la Vierge vous accompagne. De tout cœur, je vous bénis et je bénis votre travail. Et je vous recommande de ne pas oublier de prier pour moi. Je vous remercie.

     ____________________________________________

    [1] Missel romain, Préface commune VIII.

    [2] Cf. Discours à la Commission épiscopale pour le service de la charité et de la santé de la CEI, 10 février 2017.

  • "Décadanse, libération, piège à c... ?" : quand Patrick Buisson se fait l'intransigeant défenseur des moeurs de la société traditionnelle

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Décadanse, Libération piège à c... ?, nouveau livre de Patrick Buisson

    14 avril 2023


    Dans son précédent livre, La fin d’un monde, Patrick Buisson désirait convaincre que « c’était mieux avant ».

    Dans ce nouvel ouvrage, intitulé Décadanse, il persiste en démontrant cette fois que le sacré est éclipsé et les mœurs traditionnelles totalement bouleversées. Avec l’apparition de l’hédonisme comme religion, il dénonce le culte de soi et du corps qui impose une nouvelle échelle des valeurs et de nouveaux comportements.

    Cette société de consommation, qui est l’aboutissement des Trente glorieuses, remet en cause des siècles de morale dite traditionnelle, chrétienne, puis laïque. L’abondance commerciale impose une mentalité nouvelle fondée sur la dépense et le recours au crédit.

    La cible de ce nouveau « capitalisme de la séduction » est en premier lieu les nouvelles classes moyennes, à qui la publicité apprend à consommer des signes et à considérer que l’épanouissement personnel passe par la jouissance des choses, laquelle, en dernière instance, s’identifie à la jouissance érotique : consommer, c’est faire l’amour.

    Ce fut un temps déraisonnable : Serge Gainsbourg inventait la « décadanse », Tony Duvert réclamait la majorité sexuelle pour les enfants de six ans et Ménie Grégoire s’obstinait à vouloir faire des ménagères des machines à produire des orgasmes en rafales. Longtemps pourtant, la révolution sexuelle des années soixante-dix a été présentée comme le temps des merveilles.

    Un nouveau marché a triomphé : celui du corps. Une nouvelle religion s’impose : l’hédonisme, soit le culte de l’ego qui impose une nouvelle échelle de valeurs, de nouveaux comportements, et remet en cause rien moins que des siècles de morale chrétienne puis laïque.

    La crise de la reproduction de la vie s’accompagne d’une crise de la reproduction des grands systèmes qui lui donnaient un sens.

    Et si les grandes lois soi-disant émancipatrices n’avaient été qu’un marché de dupes marquant à la fois l’abolition du patriarcat et le triomphe de la phallocratie ?

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  • Le pape sur Disney : un vaste traquenard très orienté idéologiquement

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    « Conversation avec le pape ». Ce film-documentaire est sorti sur la plateforme « Disney + » le 5 avril. On y voit le pape François discuter avec une dizaine de jeunes sur différents sujets de société pour le moins polémiques : avortement, pornographie, non-binarité… Si l’intention de départ est louable – faire débattre François avec des jeunes de tous horizons, cette interview apparaît vite comme un vaste traquenard, très orienté idéologiquement. Entre le montage des questions, les transitions entre ces dernières, et les parcours très subversifs des jeunes, le documentaire montre un Pape François bienveillant mais parfois mal à l'aise face à ses contradicteurs.

    Tous ensemble pour l’immigration

    Les questions sensibles arrivent très vite sur la table. Après trois questions personnelles, sur la famille, le salaire et le téléphone de François, Victor, jeune athée, demande : « Là où je vis, les gens ne vont plus à l’église. Je trouve cela anachronique, vieux jeu, alors je voulais vous demander votre point de vue. » À cela, le Saint-Père répond que l’Église a besoin de témoignage et de plus de crédibilité, qu’elle a besoin d’être au contact des injustices sociales« Pour voir ce qu’est l’injustice sociale, allez en banlieue », déclare-t-il.

    Et ce passage est immédiatement suivi des questions sur le racisme et l’immigration et la part de responsabilité de l’Église sur ces thèmes. Pas de surprise, le Saint-Père a toujours eu une position assez claire sur l’immigration et la manière dont l’Europe gère les questions migratoires : « Les migrants devraient être accueillis, accompagnés, encouragés, et intégrés. » « Ces hommes et ces femmes sont exploitées. […] C’est un état d’esprit exploiteur. On discerne l’ombre de l’esclavage. Le migrant est vu comme un esclave. Le colonialisme est tapi derrière une politique migratoire immature. »

    La réplique des jeunes ne se fait pas attendre : « L’Église a eu un rôle central dans la colonisation. En Amérique Latine, tout du moins. Et on parle d’une Église qui dépeint Jésus et Marie comme des Blancs, de toute évidence, ils ne l’étaient pas. Est-ce contradictoire ? » Le Pape répond en assumant les erreurs passées, selon lui, de l'Eglise : « La contradiction, c’est de ne pas assumer sa propre histoire. […] Chacune appartient à une société, un pays, une culture qui a un passé. Et assumer son passé, c’est dur parfois. […] La cohérence est surtout dure pour les chrétiens. Même au Vatican. » […] Prenez l’esclavage. L’Église n’a rien dit là-dessus. Car c’est ainsi qu’était la culture à l’époque. »

    Sexe et foulard pro-avortement

    Après l’immigration, Maligros, jeune fille catholique et féministe, introduit le débat de l’avortement : « Pourquoi l’Église veut se mettre entre une femme et ses droits ? Je pense que Jésus la soutiendrait. Il ne la jugerait pas comme on la juge à la messe. » Cette question s’accompagne d’une séquence assez particulière où la jeune fille offre au Saint-Père un foulard pro-avortement avec un arc-en-ciel.

    « On doit l’accompagner, lui répond le pape François mais on doit être clair, L’accompagner est une chose, justifier son acte en est une autre. » À partir de ce moment-là, le groupe sera généralement en désaccord tout du long avec le Saint-Père. Juste après les questions sur l’IVG, Juan, jeune homme ayant subi des abus sexuels dans son école catholique, explique qu’il y a beaucoup d’hypocrisie dans l’Église, qu’elle protège le droit à la vie, mais qu’elle ne propose aucune aide concernant les victimes de pédocriminalité« Tolérance zéro »,  lui rétorque le Saint-Père.

    Pornographie et non-binarité

    A mesure que le documentaire avance, François se montre de plus en plus mal à l’aise, et ne va plus oser parler franchement de la vie personnelle des jeunes présents devant lui. À Célia, qui se dit catholique et « non-binaire », François explique que « l’Église ne ferme la porte au nez de personne ». De même face à Alejandra, une jeune femme qui travaille dans l’industrie du porno : le pape François condamne l’industrie et regrette que cette dernière donne une vision déformée de la sexualité. Les jeunes s’engouffrent dans la brèche et s’accordent à dire que la pornographie, ce n’est pas si grave, que la masturbation, ce n’est pas si grave...

    Pour certaines questions, François réussit un peu à s’extraire du piège tendu par le documentaire. Il s’en sort remarquablement bien notamment sur la question des femmes prêtres où il donne une réponse très bien argumentée sur le dogme et sur le ministère de l’Église. Mais également à la question : « serais-je une meilleure chrétienne si je n’étais pas féministe ? »« Féministe est un adjectif, estime-t-il. Ce sont les noms qui m’importent. […] Les adjectifs ne sont pas baptisés, les noms le sont. Les gens le sont. Et je crois en les gens. »

    Le coup de grâce

    Le moment le plus choquant reste la fin du documentaire. Alors que plus d’une heure de cet interrogatoire est déjà passée, Maria, jeune fille croyante qui s’est retrouvée seule contre le groupe sur l’avortement et sur la pornographie, aborde enfin la question de la foi. Elle offre ainsi une belle discussion de trois minutes sur la foi avec le pape. Et alors que ces petites minutes laissent penser à une fin heureuse dans ce documentaire malaisant, le répit est de courte durée. Lucia, une ancienne religieuse, ayant subi des abus psychologiques durant sa formation, explique avoir tout renié, être devenue lesbienne, et être bien plus heureuse maintenant qu’elle ne se pose plus la question de savoir si Dieu existe ou pas. Dieu merci, le pape recadre un peu la chose, parlant des problèmes dans les formations mais lui rappelant quand même : « ne sois pas esclave d’une idéologie ». Inutile, donc, de visionner ce documentaire dans l’espoir d’une édification spirituelle en cette Semaine sainte.

  • Les évêques belges ne peuvent pas légitimer la bénédiction des couples arc-en-ciel en se référant à de prétendues déclarations du pape

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Müller : "Même le Pape ne peut pas décider de bénir les couples homosexuels".

    03-04-2023

    "La bénédiction des couples arc-en-ciel est une hérésie. Les évêques belges ne peuvent pas la légitimer en se référant à de prétendues déclarations du pape. Même s'il l'avait dit, il n'est pas de sa compétence de changer la Révélation". "Le but de la voie synodale allemande est de devenir la locomotive de l'Eglise universelle". "Frapper l'ancien rite est absurde". "La Curie romaine n'est pas l'État du Vatican, sa sécularisation est une erreur théologique. Le cardinal Müller s'exprime à l'occasion de la sortie de son livre "Le Pape. Ministère et mission."

    Il est difficile d'imaginer que l'appartement de Borgo Pio où Joseph Ratzinger a vécu jusqu'à son élection en 2005 puisse se retrouver entre de meilleures mains. Aujourd'hui, en effet, le locataire est l'un de ces rares prélats qui pourraient s'adresser à Benoît XVI en disant "vous" et que le pape allemand lui-même a voulu en 2012 comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Ludwig Müller. La maison apparaît en effet aux invités telle qu'elle a dû être pendant les vingt-trois années de résidence de celui que les ennemis appelaient de manière désobligeante le panzerkardinal : submergée par les livres. Il y a quelques jours, le cardinal Müller a pu déposer son dernier ouvrage "Le pape. Ministère et mission' (Edizioni Cantagalli), qui offre sa réflexion théologique sur la mission du successeur de Pierre. La Nuova Bussola Quotidiana a rencontré le cardinal allemand pour parler de son livre, mais la conversation s'est inévitablement terminée sur la situation actuelle de l'Église.

    Éminence, pourquoi avez-vous qualifié les paroles de Pie XI condamnant le développement des Églises nationales de "paroles vraiment prophétiques, qui gardent leur sens même dans la confrontation actuelle avec les revendications totalitaires médiatisées" ?

    L'Église nationale est une contradiction parfaite avec la volonté de Dieu de sauver toute l'humanité et d'unifier tous les hommes dans l'Esprit Saint. On ne peut pas réduire la foi à une seule nation comme le font les orthodoxes avec l'autocéphalie. Il s'agit d'un principe non catholique. Nous sommes l'Église catholique, c'est-à-dire universelle, pour tous les peuples.

    On pense inévitablement à ce qui se passe dans "son" Allemagne. Craignez-vous que les résultats de la voie synodale allemande n'influencent le prochain synode sur la synodalité ?

    C'est clair. Les promoteurs et les partisans de la Voie synodale allemande ne veulent pas se séparer de l'Église catholique, mais au contraire en devenir la locomotive. Leur programme est connu depuis plus d'un demi-siècle et reste celui du ZDK (Comité central des catholiques allemands, ndlr). Ils ne sont pas la véritable représentation des laïcs allemands, mais des fonctionnaires qui luttent depuis des décennies contre le célibat des prêtres, contre l'indissolubilité du mariage et en faveur de l'ordination des femmes.  

    Ces propositions ont été présentées au cours du processus synodal comme la solution au problème des abus commis par des ecclésiastiques sur des enfants. L'aveu de culpabilité et la démission pour mauvaise gestion des cas des évêques allemands à la tête de la Voie n'ont-ils pas sapé la crédibilité de ce récit ?

    La vérité est qu'en Allemagne, il y a eu une grande instrumentalisation de ces tristes événements commis par certains prêtres afin d'introduire un agenda qui existait auparavant et qui n'a rien à voir avec cette tragédie. Mais d'un autre côté, les grands médias allemands ne font que vanter les changements de doctrine promus par la Voie synodale. Pour eux, seule l'assemblée de Francfort est bonne dans l'Église, alors que tout le reste est vilipendé et que les étiquettes de conservateur ou même de fasciste sont utilisées ! La majorité de la presse allemande est en faveur de la Voie synodale non pas pour améliorer l'Église, mais pour la détruire. Ce n'est pas un hasard si l'on parle des cas de pédophilie commis par des prêtres tout en gardant le silence sur ceux commis dans le sport, les universités ou la politique où le pourcentage de crimes est encore plus élevé. Ceux qui ont toujours été contre le célibat des prêtres et contre la morale sexuelle de l'Église ont maintenant trouvé dans la tragédie des abus d'enfants commis par des prêtres un instrument pour détruire ce qu'ils ont toujours voulu détruire.

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  • Des centaines de personnes ont marché pour la Vie à Bruxelles

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    Peut être une image de 15 personnes, personnes qui marchent, personnes debout, foule, rue et texte qui dit ’WANTPEACE? ÉFENDRE PAIX ÛD IE DEFEND LIFE! COMMENCE PARDEFENDRE MARS LEVEN MARCHE VIE’

    De l'Avenir.net :

    Six cents personnes manifestent à Bruxelles contre l'avortement et l'euthanasie

    Environ 600 personnes (plus de 800 d'après les organisateurs ndB) ont participé dimanche après-midi à une manifestation contre l'avortement, l'euthanasie et la gestation pour autrui à Bruxelles.

    02-04-2023

    La "Marche pour la vie", organisée par l'association Clara Life, est partie de la place Poelaert, devant le palais de Justice, pour y revenir. Selon la police, une soixantaine de contre-manifestants se sont également présentés, mais aucun incident n'a eu lieu.

    Les organisateurs de la manifestation ont expliqué craindre que l'avortement ne soit bientôt reconnu comme un droit constitutionnel.
     

    "La Cour suprême des États-Unis est revenue sur sa décision erronée 40 ans après l'afffaire 'Roe v. Wade' et a clairement reconnu que le droit constitutionnel à l'avortement n'existait pas", relèvent-ils. "Cela nous donne de l'espoir mais, en Belgique, on s'attend à ce que l'activisme public fasse reconnaître l'avortement comme un droit constitutionnel. Une proposition en ce sens a d'ailleurs déjà été soumise."

    Les manifestants se sont mobilisés pour que soit plutôt reconnue l'inexistence d'un droit à l'avortement et demandent que l'attention soit portée "sur des moyens clairs et concrets qui placent de vraies solutions au centre de la vie des femmes, pour elles-mêmes et pour leur enfant à naître".

    La vie des enfants à naître n'est pas la seule à être mise sous pression, celle des personnes âgées et des malades étant également méprisée, dénoncent les organisateurs de cette marche. C'est pourquoi ils demandent une réforme de la commission de contrôle de l'euthanasie et refusent l'extension de la loi sur l'euthanasie.

    Clara Life s'oppose, enfin, aussi aux mères porteuses. "Il y a quelques années, elle était encore condamnée par le Parlement européen mais, récemment, on a tenté d'imposer la gestation pour autrui par la petite porte à tous les Etats membres européens en obligeant chaque pays à reconnaître la filiation par mère porteuse quand elle a été établie dans un autre Etat membre et qu'elle y est légale", pointe l'organisation. Elle demande dès lors à la Commission de renoncer à ces projets et appelle le Parlement belge à "affirmer clairement que la gestation pour autrui est une violation des droits de l'enfant et du principe de non-commercialisation du corps humain".

  • Sommaire de La Nef (avril 2023)

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    SOMMAIRE DU N°357 AVRIL 2023

    ÉDITORIAL

    Hommage à un simple curé, par Christophe Geffroy

    ACTUALITÉ
    « Tradis » : une politique contre-productive, par Pierre Louis

    Liturgie : de l’urgence d’un dialogue, par l’abbé Laurent Spriet
    Allemagne : une Église au bord de l’abîme, par Jean Bernard
    « Un abus de l’autorité épiscopale », entretien avec le cardinal Müller
    Chine : une Église martyre, par Yves Chiron
    Sondage : La Nef en appelle à ses abonnés

    ENTRETIEN
    Vous avez dit conservateur ?, entretien avec Armand Rouvier

    DOSSIER WOKISME ET DECONSTRUCTION
    D’où vient le wokisme, par Henri Hude

    Le criminel par excellence, par Pascal Bruckner
    Pour contrer le wokisme : renouer avec l’esprit français, entretien avec Bérénice Levet
    Wokisme et différence sexuelle, par Mathieu Bock-Côté
    Le wokisme, nouvelle religion, entretien avec Jean-François Braunstein
    L’impératrice Zou ou les malheurs du wokisme, par Alexandre Tazilly
    Y a-t-il un féminisme woke ?, par Isabelle Belvallée
    Avant le woke, Dieu et les Grecs, par Elisabeth Geffroy

    VIE CHRÉTIENNE
    Abbé Gordien : qu’il était grand ce petit curé, par Élisabeth Geffroy

    Question de foi L’Église qui me convient, par l’abbé Hervé Benoît

    CULTURE
    Tintin, notre copain, par Jacques de Guillebon

    Notes de lecture, par Yves Chiron, Christophe Geffroy, Patrick Kervinec, Anne-Françoise Thès et Michel Toda
    De verbe et de chair Jacques Ellul, par Henri Quantin
    Musique Yvonne Lefébure, par Hervé Pennven
    Cinéma Je verrai toujours vos visages et Les Trois Mousquetaires, par François Maximin
    Sortir Bellini, la création sous influence, par Constance de Vergennes
    À un clic d’ici, par Léonard Petitpierre
    Et pour les jeunes…, par Valérie d’Aubigny
    Un livre, un auteur, entretien avec le Père Philippe-Marie Margelidon
    Brèves
    Rencontre Bénédicte Delelis, par Marine Tertrais

    DÉBATS/Points de vue
    Débats Le degré zéro de la démocratie, par Guillaume Drago
    Débats Chine : le danger de la dépendance, par Jean-Loup Bonnamy

    CONTRE-CULTURE
    Sonia Mabrouk en quête du sacré, par Jacques de Guillebon

    https://lanef.net/

  • Crise à la Commission de prévention des abus sexuels au Vatican

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    Du père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    La démission du père Hans Zollner révèle la crise de la Commission de prévention des abus sexuels du Vatican

    COMMENTAIRE : Son conflit public avec le cardinal Seán O'Malley montre à quel point le programme de réforme du Saint-Père a échoué.

    31 mars 2023

    Le fait que la Commission pontificale pour la protection des mineurs, créée en 2014 et l'une des réformes phares du pape François, traverse une crise profonde s'est manifesté cette semaine par la façon dont ses deux figures les plus éminentes se sont affrontées.

    Le père jésuite allemand Hans Zollner, membre originel de la commission et son plus éminent, a démissionné mercredi. Dans un premier temps, le cardinal Seán O'Malley de Boston, président de la commission, a publié une déclaration indiquant que le père Zollner avait de nouvelles fonctions et qu'il démissionnait donc, tout en le remerciant pour les services exceptionnels qu'il avait rendus.

    Le père Zollner n'était pas du même avis. Il a publié sa propre déclaration, une dénonciation cinglante des échecs de la commission en matière de "responsabilité, de conformité, d'obligation de rendre compte et de transparence", qui "m'ont empêché de poursuivre mon travail".

    Le cardinal O'Malley a "mis à jour" sa déclaration jeudi pour dire qu'il était "surpris, déçu et en profond désaccord" avec l'évaluation du père Zollner sur la piètre performance de sa commission.

    Les deux hommes ont des antécédents exemplaires en matière de nettoyage de l'Église des abus sexuels, en particulier le cardinal O'Malley, qui s'occupe intensivement de la question depuis 30 ans. Le fait que les deux hommes aient des évaluations aussi radicalement différentes de leur travail commun montre à quel point le programme de réforme du Saint-Père a échoué.

    Rappelons l'histoire. En 2014, le pape François a créé la commission dans le même esprit de réforme que celui qui a présidé à la création du nouveau Secrétariat pour l'économie. Il a choisi deux membres de son cercle restreint - le "conseil des cardinaux" établi en 2013 - pour diriger ces initiatives. Le défunt cardinal George Pell a été chargé de la réforme financière, et le cardinal O'Malley s'est vu confier le dossier des abus sexuels. Les premières années ont été prometteuses.

    Cependant, après le voyage papal de 2018 au Chili, le plus catastrophique de l'histoire des voyages papaux, le cardinal O'Malley a perdu sa prééminence à la "cour papale". Le pape François s'était mis à dos une grande partie de la société chilienne en rejetant sèchement la crise des abus sexuels dans ce pays, et les gens sont restés à l'écart en masse. Après une dernière provocation au Chili, le cardinal O'Malley a pris la décision très inhabituelle de critiquer l'approche papale, qui avait alors dominé toutes les nouvelles en provenance du Chili.

    Plus tard dans l'année, les conséquences pour le cardinal O'Malley sont devenues évidentes : après les révélations sur Theodore McCarrick qui ont secoué le monde catholique cet été-là, le pape François a décidé d'organiser un sommet très médiatisé sur les abus sexuels au Vatican au début de l'année 2019. Il a nommé le père Zollner comme l'un des principaux organisateurs, mais pas le cardinal O'Malley, bien qu'il soit à la tête du bureau romain compétent.

    C'est le cardinal Blase Cupich, de Chicago, qui a été invité à prendre la direction des opérations. Le message était clair : le Saint-Père n'était pas satisfait de la correction du cardinal O'Malley. Le cardinal O'Malley était exclu et le cardinal Cupich était invité.

    En effet, ce que le cardinal Cupich a proposé à ses frères américains, connu sous le nom de "modèle métropolitain", est devenu une loi universelle pour l'Église en 2019 avec la promulgation de Vos Estis Lux Mundi, la législation signée par le Saint-Père pour tenir les évêques responsables de l'application des protocoles relatifs aux abus sexuels.

    En matière d'abus sexuels, le cardinal O'Malley et la commission n'étaient plus le moteur de la réforme. Le cardinal Cupich avait une place plus importante à la Curie. Il a été envoyé à Porto Rico avant que le pape François ne renvoie l'évêque Daniel Torres. C'est également le cardinal Cupich que le pape François a chargé d'enquêter sur le Dicastère pour le développement humain intégral, après quoi les cadres supérieurs ont été licenciés, y compris le cardinal Peter Turkson.

    Tout cela a affaibli le travail de la commission dont le père Zollner était le membre le plus éminent. Il était fréquemment consulté par les diocèses du monde entier dans lesquels il se rendait.

    Ces dernières années, il a tenté d'ancrer ses efforts de réforme en dehors de la commission, par exemple dans un nouvel institut de l'université grégorienne qui propose une formation diplômante dans le domaine de la protection de l'enfance. Plus récemment, il a accepté un poste de consultant auprès du diocèse de Rome.

    Entre-temps, la nouvelle constitution de la Curie romaine, Praedicate Evangelium, promulguée l'année dernière de manière quelque peu hâtive et négligée, a placé la commission au sein du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. À la surprise générale, aucune disposition adéquate n'avait été élaborée à l'avance sur la manière dont la commission fonctionnerait dans ce cadre, ni sur la question de savoir si elle conserverait son autonomie. Le père Zollner a cité cette ambiguïté, et la priorité réduite qu'elle manifestait, comme l'une des raisons de son manque de confiance dans la commission.

    La démission du père Zollner montre clairement qu'après 2018 au Chili, le pape François s'est tourné vers de nouveaux fidèles pour mener ses efforts de réforme. Il s'est passé quelque chose de similaire avec les réformes financières, où le Saint-Père a retiré l'autorité qu'il avait précédemment accordée au cardinal Pell lorsque d'autres personnalités de la cour papale ont soulevé des objections.

    L'engagement du père Zollner et du cardinal O'Malley en faveur de la réforme et de la protection n'est pas remis en question. Cependant, la commission est aujourd'hui en crise, et ses dirigeants sont en profond désaccord sur la nature de cette crise.

    Le père Raymond J. de Souza est le rédacteur en chef fondateur du magazine Convivium.