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Eglise - Page 9

  • Sainte Monique (27 août)

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    Vie de Sainte Monique, mère de saint Augustin (source)

    Monique fut la mère de Saint Augustin à double titre, puisqu’elle l’enfanta sur la terre et pour le ciel. Sainte Monique naquit en 332, d’une famille où régnaient la piété et la crainte de Dieu. Lorsqu’elle fut en âge d’être mariée ses parents lui firent épouser Patrice, bourgeois de Tagaste, homme d’honneur, mais païen de religion. Elle eut toujours pour lui une soumission parfaite et travaillait de toutes ses forces à le gagner à Jésus-Christ. Le principal moyen qu’elle employait pour le retirer de ses vices était une conduite irréprochable, qu’elle soutenait constamment. Elle supportait ses infidélités avec patience, sans jamais les lui reprocher avec amertume, espérant toujours que Dieu aurait pitié de lui. En général, Patrice était d’un excellent caractère, mais en même temps, il était violent et emporté. Lorsque Monique le voyait en colère, elle observait de ne le contredire, ni par ses actions, ni par ses discours. La fougue étant passée, elle lui parlait avec douceur. Quand des femmes maltraitées par des maris violents ou débauchés venaient lui faire part de leurs peines, elle avait coutume de leur répondre : « Vous ne devez vous en prendre qu’à vous-mêmes et à vos propres paroles. » 

    Son mari embrassa le christianisme un an avant de mourir (371). Il renonça à ses débauches et passa le reste de sa vie dans la pratique de la vertu. Elle gagna aussi sa belle-mère à Jésus-Christ, après l’avoir fait revenir des préventions qu’elle avait conçues contre elle. Elle mettait au nombre de ses principaux devoirs le soin de soulager les pauvres ; elle assistait tous les jours à la Divine Liturgie ; elle allait à l’église le matin et le soir, afin de se trouver à la prière publique et d’entendre la Parole de Dieu. Mais son exactitude à remplir les devoirs de la religion était réglée sur les vrais principes; elle ne l’empêchait point de veiller au soin de sa maison, et surtout à l’éducation de ses enfants. La Sainte avait deux fils, Augustin et Navigius, et une fille dont on ignore le nom.

    Après la mort de son époux, elle passa son veuvage dans la chasteté et l’exercice des œuvres de miséricorde. Elle ne cessait de répandre d’abondantes larmes dans ses prières à Dieu pour son fils, qui avait été séduit par la secte des Manichéens. Elle le suivit pourtant à Milan, où elle l’exhortait souvent à fréquenter saint Ambroise, qui en était évêque. Cédant à ses désirs, il reconnut la vérité de la foi catholique par suite des discours publics et des entretiens particuliers de ce saint docteur, et reçut le baptême de ses mains (387).

    Elle, lui ménagea alors un bon parti, dans l’espérance que le mariage le fixerait et le préserverait du malheur de la rechute. Mais Augustin lui apprit qu’il était résolu de vivre le reste de ses jours dans la continence. Elle le suivit dans une maison de campagne où il alla passer les vacances avec quelques-uns de ses amis. Elle eut part aux entretiens les plus relevés qu’ils eurent ensemble, et y montra un jugement et une pénétration extraordinaires. Saint Augustin nous a conservé plusieurs de ses réflexions, qui décèlent beaucoup d’esprit et de piété.

    Peu après, la mère et le fils, revenant en Afrique, s’arrêtèrent au port d’Ostie, Monique fut prise de la fièvre. Un jour qu’elle perdit connaissance, elle revint à elle en disant : « Où étais-je ?... » Et regardant ceux qui l’entouraient, elle ajouta : « Vous enterrerez ici votre mère. Je vous demande seulement de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur. »

    Cette sainte femme rendit son âme à Dieu en 387, à la cinquante-sixième année de son âge, après neuf jours de maladie, et fut inhumée dans l’église d’Ostie. Plus tard, sous le pontificat de Martin V, ses restes furent transportés à Rome et placés avec honneur dans l’église qui porte le nom de Saint Augustin.

    Au Livre V de ses Confessions, chapitre 12, Saint Augustin, parlant de la mort de sa mère, s’exprime ainsi : 

    « Nous ne pensâmes pas qu’il fût convenable de célébrer ses funérailles par des plaintes, des pleurs et des gémissements, parce que ce n’était point dans la peine qu’elle mourait, et qu’elle ne mourait pas non plus tout entière. C’était en conséquence de sa vie innocente et de sa foi sincère que nous avions raisonnablement cette pensée. Ensuite, j’étais ramené insensiblement à ma première douleur au sujet de cette servante du Seigneur ; je me rappelais sa dévotion envers Dieu, envers nous sa piété, sa tendresse, ses bons avis, dont je me trouvais tout à coup privé; et ce fut pour moi un amer plaisir de pleurer sur elle et pour elle. Si quelqu’un venait à trouver blâmable que, durant quelques instants, j’eusse pleuré ma mère..., ma mère que j’avais vue morte devant mes yeux !… elle qui pendant tant d’années, m’avait tant pleuré pour que je fusse vivant devant les siens !... qu’il ne se rie pas de moi ; mais que plutôt, s’il a quelque charité, il pleure aussi pour mes péchés devant Toi, Seigneur, Qui es le Père de tous les frères de Ton Christ Jésus! »

    Sainte Monique, prie Dieu pour nous et pour les enfants de la terre d'Algérie!

  • Monique : la sainteté d'une mère

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    On célèbre aujourd'hui la fête de sainte Monique, mère de saint Augustin. Elle occupe une large place dans les Confessions. Nous reproduisons ci-dessous un entretien entre cette mère et son fils sur le bonheur de la vie éternelle (chapitre X):

    A l’approche du jour où elle devait sortir de cette vie, jour que nous ignorions, et connu de vous, il arriva, je crois, par votre disposition secrète, que nous nous trouvions seuls, elle et moi, appuyés contre une fenêtre, d’où la vue s’étendait sur le jardin de la maison où nous étions descendus, au port d’Ostie. C’est là que, loin de la foule, après les fatigues d’une longue route, nous attendions le moment de la traversée.

    Nous étions seuls, conversant avec une ineffable douceur, et dans l’oubli du passé, dévorant l’horizon de l’avenir ( Philip. III, 13), nous cherchions entre nous, en présence de la Vérité que vous êtes, quelle sera pour les saints cette vie éternelle « que l’oeil n’a pas vue, que l’oreille n’a pas entendue, et où n’atteint pas le cœur de l’homme (I Cor. II, 9). » Et nous aspirions des lèvres de l’âme aux sublimes courants de votre fontaine, fontaine de vie qui réside en vous (Ps. XXXV, 10), afin que, pénétrée selon sa mesure de la rosée céleste, notre pensée pût planer dans les hauteurs.

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  • Sainte Monique ou l'obstination d'une mère (27 août)

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    Archive 2008

    Le 27 août 2008, (ZENIT.org) Benoît XVI a évoqué le grand saint Augustin et sa mère, Monique, dont l'Eglise célèbre aujourd'hui la fête liturgique : son fils est fêté demain, 28 août.

    A la fin de l'audience, comme c'est la tradition, Benoît XVI a salué les jeunes, les malades et les jeunes mariés, leur présentant l'exemple de sainte Monique.

    « Que l'exemple de sainte Monique dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire, disait Benoît XVI, et celui de son fils saint Augustin, que nous célébrerons demain, vous aident à regarder, avec une confiance indéfectible, vers le Christ, lumière dans les difficultés, soutien dans les épreuves, guide à tout moment de l'existence humaine ».

    Sainte Monique est connue pour sa persévérante intercession pendant plus de quinze ans pour la conversion de son fils Augustin.

    Voici un beau témoignage de piété filiale que cette prière composée par saint Augustin pour le repos de l'âme de sa mère, Monique, décédée à Ostie en  387, après une expérience spirituelle intense:

    « O mon Dieu, je ne laisse pas de pleurer en votre présence pour celle qui vous a si fidèlement servi, pour celle qui, après m'avoir porté dans son sein pour me faire naître à la lumière passagère de ce monde, me porta depuis dans son coeur, afin de me faire renaître à votre lumière éternelle.

    « O Dieu de mon coeur, Dieu de miséricorde, quelque sujet que j'aie de me réjouir en vous et de vous rendre grâces de tout le bien que fit ma mère pendant sa vie, je veux laisser à part, quant à présent, toutes ses bonnes oeuvres, et je viens implorer auprès de vous le pardon de ses péchés.

    « Exaucez-moi, je vous en conjure, par les mérites de celui qui fut attaché pour nous à une croix, et qui, maintenant assis à votre droite, ne cesse d'intercéder pour nous.

    « Je sais que votre servante a pratiqué les oeuvres de miséricorde, et qu'elle a pardonné du fond de son coeur à ceux qui l'avait offensée : pardonnez-lui donc aussi, mon Dieu, les fautes qu'elle a pu commettre envers vous pendant tout le temps qui s'est passé depuis son baptême jusqu'à sa mort. Pardonnez-lui, Seigneur, je vous en supplie ; que votre miséricorde l'emporte sur votre justice, parce que vous êtes fidèle dans vos promesses, et que vous avez promis la miséricorde à ceux qui auront été miséricordieux.

    « Je crois que vous avez déjà fait pour mère ce que je vous demande ; et cependant, Seigneur, puissent les prières que je vous offre être agréables à vos yeux. Elle-même nous recommanda de vous les adresser, et de nous souvenir d'elle à l'autel du Seigneur.

    « N'oubliez pas, mon Dieu, que celle pour qui je vous prie avait fortement attaché son âme, par les liens d'une foi inébranlable, à cet admirable mystère de notre rédemption. Que rien ne puisse donc l'arracher à la protection de son Dieu ! Que l'ennemi ne réussisse, ni par la ruse, ni par la force, à la séparer de vous ; que son âme repose dans la paix éternelle. Amen. »

  • Cameroun : des prêtres « prêts à mourir pour l'Évangile »

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    De Ngala Killian Chimtom sur Crux :

    L'archevêque du Cameroun déclare que les prêtres sont « prêts à mourir pour l'Évangile »

    25 août 2025

    YAOUNDÉ, Cameroun – L’archevêque Andrew Nkea Fuanya de Bamenda, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, déclare que les prêtres qui servent dans les régions anglophones du Cameroun ravagées par la guerre « sont prêts à mourir pour l’Évangile ».

    Nkea s'adressait à Crux en marge de la 78e réunion ordinaire des évêques de la Conférence épiscopale de Bamenda qui s'est tenue à Bamenda du 16 au 22 août.

    L'archidiocèse de Bamenda supervise les diocèses suffragants de Buea, Mamfe, Kumba et Kumbo et couvre l'ensemble des régions anglophones du Cameroun, zones dévastées par près de neuf ans de conflit en cours.

    Le conflit découle de l’héritage colonial complexe et des arrangements politiques post-indépendance du pays.

    En 1961, un plébiscite organisé par l'ONU a abouti à la réunification du Cameroun méridional britannique avec l'ancien territoire français pour former la République fédérale du Cameroun.

    La structure fédérale a été démantelée en 1972 à la suite d'un référendum controversé en faveur d'un État unitaire centralisé dominé par un gouvernement majoritaire francophone.

    Le ressentiment s’est intensifié face à la nomination systématique de francophones à des postes clés dans les régions anglophones, à l’exploitation de leurs riches ressources naturelles et à l’imposition perçue de la langue et des pratiques françaises dans les écoles et les tribunaux anglo-saxons.

    Les frustrations accumulées ont éclaté en manifestations à grande échelle en 2016, menées par des avocats et des enseignants exigeant des réformes.

    Le gouvernement a adopté une ligne dure, transformant finalement la crise en un conflit armé violent avec des groupes séparatistes déclarant l’indépendance de la république autoproclamée d’« Ambazonie ».

    Selon l'International Crisis Group, le conflit a fait au moins 6 500 morts. Près d'un million de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer, et plus de 70 000 d'entre elles ont cherché refuge au Nigéria.

    Le conflit a également rendu difficiles les investissements dans les infrastructures, aggravant un réseau routier déjà délabré.

    Nkea a déclaré à Crux qu'au milieu du conflit et des difficultés sociales, les prêtres et les évêques catholiques de la région ont gardé foi en leur mission de diffuser la Bonne Nouvelle.

    « Les prêtres ont donné leur vie pour la foi. Ils sont prêts à mourir pour l'Évangile, et donc, là où il y a un chrétien, il y a un prêtre », a déclaré l'archevêque à Crux .

    « Les prêtres sont déterminés, et nous avons des prêtres et des religieuses très héroïques qui dirigent des hôpitaux, des centres de santé, des écoles et d’autres services sociaux », a-t-il déclaré.

    L’archevêque a noté que même si les conflits et l’inaccessibilité présentent de réels défis, ils sont extérieurs à la mission fondamentale de l’Église.

    « Ces deux problèmes ne sont pas des problèmes d'évangélisation. Ce sont des problèmes sociaux, mais ils n'affectent pas notre diffusion de l'Évangile », a-t-il déclaré à Crux .

    « Personnellement, lorsque je me déplace dans des zones inaccessibles en voiture, je gare mon véhicule et je continue à vélo. Dans les endroits inaccessibles même à vélo, nous continuons à pied. Nous voyons des vidéos et des témoignages de prêtres et d'évêques parcourant de longues distances à pied pour rejoindre leurs communautés. Je tiens à souligner que ces difficultés de transport sont des problèmes sociaux, et non des obstacles à l'évangélisation elle-même », a expliqué l'archevêque.

    « Partout où il y a un chrétien, nous mettons tout en œuvre pour l’atteindre », a-t-il déclaré, soulignant la détermination des clercs et des religieux des deux régions à ne laisser aucun croyant « sans soutien spirituel », quels que soient leur localisation ou les défis à relever pour l’atteindre.

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  • « L'Église des gerbes » — préparer les prêtres à la réévangélisation de l'Occident

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    D'Edgar Beltran sur le Pillar :

    « L'Église des gerbes » — préparer les prêtres à la réévangélisation de l'Occident

    Le secrétaire à l'évangélisation du Vatican sur la formation des prêtres pour les diocèses occidentaux et l'héritage des premiers missionnaires

    Archevêque Fortunatus Nwachukwu. Crédit : Association chrétienne du Nigéria.

    Dans un discours prononcé plus tôt ce mois-ci, Nwachukwu a proposé de créer des « centres d’accueil missionnaires » pour les prêtres étrangers arrivant dans les pays occidentaux, dans lesquels « le clergé entrant d’Afrique et d’autres Églises plus jeunes pourrait apprendre la langue, la culture, les sensibilités et les attentes pastorales de leurs diocèses d’accueil ».

    Le Pillar s'est entretenu avec l'archevêque Nwachukwu, nommé à son poste au Vatican en 2023, au sujet de sa proposition, de l'héritage des missionnaires occidentaux, des défis plus larges des missionnaires non occidentaux dans un Occident sécularisé et des priorités du Dicastère pour l'évangélisation au début du pontificat du pape Léon.

    Né à Ntigha, au Nigéria, et ordonné prêtre en 1984, Nwachukwu est entré dans le corps diplomatique du Vatican en 1994, servant dans des nonciatures à travers le monde et dans la section des relations avec les États de la Secrétairerie d'État, jusqu'à ce qu'il devienne chef du protocole de la Secrétairerie d'État en 2007.

    En 2012, il a été nommé nonce apostolique au Nicaragua, poste qu'il a occupé jusqu'en 2017, date à laquelle il a été nommé nonce apostolique aux Caraïbes anglophones, au Suriname et aux Antilles néerlandaises. En 2021, il est devenu observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève, en Suisse, et occupe ce poste depuis 2023.

    L'interview a été éditée pour plus de clarté et de longueur.

    Vous avez récemment fait une proposition visant à créer des centres d’accueil missionnaires pour les prêtres africains en Occident.

    D'où vient cette idée ?

    Tout vient de l’idée du pape François d’une Église synodale.

    Une Église synodale comporte trois éléments principaux : la communion, la participation et la mission. Mais j’ai décidé de les envisager dans un ordre différent : mission, communion et participation, car l’Église elle-même commence par une mission, puisque Jésus envoie ses disciples.

    Mais avant de les envoyer, il appelle ses disciples à être ensemble, à être avec lui. Ils sont donc ensemble (« syn » en grec) en chemin (« hodos » en grec). D'où le mot « synode ».

    Mais on ne peut penser à une syn-hodos, à une Église synodale, sans penser à un « ex » (sortie), un « hodos » (chemin, route, sentier), une Église de l'« Exode ». Une Église qui marche ensemble est une Église envoyée en chemin.

    Et cela, bien sûr, nous ramène aux Israélites pendant l'Exode. Ils ne se contentaient pas de marcher quelque part, ils étaient en chemin ensemble. Leur voyage impliquait d'être ensemble, d'agir ensemble, de travailler ensemble, voire de courir ensemble, lorsqu'ils traversèrent la mer Rouge.

    Donc, toutes ces choses sur le fait d’être ensemble sur le chemin, de voyager ensemble, m’ont fait penser à l’Église comme à une communauté d’exode.

    On retrouve également cette « unité » de l'Église dans le Nouveau Testament. Les disciples sont réunis avant la Résurrection avec Jésus lui-même, ils sont ensemble à la Pentecôte. Ils étaient ensemble sur le chemin.

    Voilà donc tous les éléments qui aident à comprendre ce que signifie « être ensemble ». Et le pape François nous a donné le mot clé : communion. Il doit s'agir d'une communion avec la participation de tous les membres de la communauté.

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  • Ces dix-neuf martyrs d’Algérie, si chers au pape Léon XIV

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Ces dix-neuf martyrs d’Algérie, si chers au pape Léon

    Le meeting que Communion et Libération organise fin août à Rimini, cette année sous le thème « Dans les lieux déserts nous construirons avec des briques neuves », se distingue cette année par une exposition consacrée aux martyrs d’Algérie, par ailleurs évoqués dans un livre qui sortira prochainement à la Libraire éditrice du Vatican.

    Très peu savent que le 8 mai, jour de l’élection du pape Léon, était le jour de la mémoire liturgique propre de ces martyrs et que c’est en Numidie, l’Algérie actuelle, qu’Augustin est né et a vécu, lui dont Léon se définit comme étant son « fils ».

    Et en effet, dans le message qu’il a adressé aux organisateurs de ce meeting, signée par le cardinal-secrétaire d’État Pietro Parolin, il a tenu à mettre cette proximité en lumière :

    « Le Saint-Père a apprécié que l’une des expositions qui caractérisent le meeting de cette année soit consacrée au témoignage des martyrs de l’Algérie. En eux resplendit la vocation de l’Église à habiter le désert en profonde communion avec toute l’humanité, en surmontant les murs de la méfiance qui opposent les religions et les cultures, dans l’imitation intégrale du mouvement d’incardination et de don de soi du Fils de Dieu. C’est ce chemin de présence et de simplicité, de connaissance et de ‘dialogue de la vie’ qui est la véritable voie de la mission. Non pas une exhibition de soi, dans l’opposition des identités, mais le don de soi jusqu’au martyre de ceux qui adorent, jour et nuit, dans la joie et dans les tribulations, Jésus comme seul Seigneur ».

    Les martyrs d’Algérie dont on célèbre la mémoire sont les dix-neuf personnes représentées sur l’icône reproduite ci-dessus, peinte par sœur Odile, une religieuse des Petites Sœurs de Nazareth, tous massacrés entre 1994 et 1996, au plus fort de la « décennie noire » de la guerre civile qui fit 150 000 morts en Algérie.

    Il y avait parmi eux un évêque, Pierre-Lucien Claverie, un Dominicain pied-noir, c’est-à-dire un Français né en Algérie, du diocèse d’Oran, abattu le 1er août 1996 en compagnie de son ami et chauffeur musulman Mohamed Bouchikhi, représenté lui aussi sur l’icône, le seul sans auréole.

    Parmi ces dix-neuf martyrs, il y les plus connus : les sept moines trappistes du monastère de Tibhirine, sur les contreforts de l’Atlas, enlevés avec leur prieur Christian de Chergé la nuit du 26 au 26 mars 1996 et déclarés morts le 21 mai suivant quand leurs corps décapités furent retrouvés près de Médéa. Leur histoire a été retracée dans le film « Des hommes et des dieux » réalisé par Xavier Beauvois, primé au festival de Cannes en 2010 et à présent projeté au meeting de Rimini.

    Mais la mémoire et la vénération s’adresse également aux quatre « pères blancs » — ces missionnaires d’Afrique fondés aux XIXe siècle par l’évêque et cardinal d’Alger Charles Lavigerie – tués à Tizi Ouzou ; aux deux sœurs vêtues de blanc missionnaires de Notre-Dame des Apôtres ; aux deux sœurs missionnaires augustiniennes tuées en compagnie d’une Petite Sœur de Charles de Foucauld ; et enfin au frère mariste gardien d’une bibliothèque et à la religieuse des Petites Sœurs de l’Assomption abattue avec lui, représentée à genoux sur l’icône.

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  • CNA vous explique qui est Jimmy Lai

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    De Tessa Gervasini sur CNA :

    CNA explique : Qui est Jimmy Lai ?sharethis sharing button

    Jimmy LaiJimmy Lai, lauréat du prix Bradley 2025. | Crédit : Avec l'aimable autorisation de la Fondation Bradley.

    Jimmy Lai, entrepreneur catholique autodidacte et magnat des médias, a bâti un empire sur la liberté d'expression et le journalisme véridique. Mais aujourd'hui, il est derrière les barreaux, l'un des prisonniers politiques les plus en vue de Chine.

    Jimmy Lai Chee-ying, connu sous le nom de Jimmy Lai, est né à Guangzhou, en Chine, en 1947, pendant la guerre civile chinoise. Après la prise du pouvoir par le Parti communiste chinois (PCC), la mère de Lai a été envoyée dans un camp de travail, le laissant seul, lui et ses frères et sœurs, durant sa jeunesse.

    À 12 ans, Lai s'est embarqué clandestinement sur un bateau à destination de Hong Kong, fuyant la Chine continentale dans l'espoir d'une vie meilleure. Arrivé sans le sou, il a trouvé du travail dans une usine de confection, où il a finalement accédé à un poste de direction.

    À Hong Kong, Lai a constaté un besoin de vêtements de qualité et abordables. Il a créé une chaîne de magasins de vêtements, Giordano, très rentable, qui lui a apporté une richesse qui a financé le lancement de son conglomérat médiatique, Next Digital. L'entreprise est devenue la plus grande société de médias cotée en bourse de Hong Kong, et a publié un hebdomadaire populaire, Next Magazine.

    Suite au succès du magazine, Lai a fondé Apple Daily en 1995. Le tabloïd était connu pour sa position pro-démocratie et ses reportages critiques sur la Chine et le gouvernement de Hong Kong.

    Entre son succès dans l'industrie de la mode et la popularité de son entreprise médiatique, l'histoire de Lai est celle d'une vie de misère à la richesse. En 2008, il a été qualifié de « milliardaire Forbes », sa fortune étant estimée à 1,2 milliard de dollars. Malgré sa fortune, ce mari et père de famille accordait la priorité à la famille, à la foi et aux principes de la démocratie et d'une société libre.

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  • Au Soudan du Sud : des conflits persistants et une situation humanitaire désastreuse

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    Soudan du Sud : conflits persistants et situation humanitaire désastreuse

    La fin de la guerre civile en 2018 n'a pas apporté la paix à ce pays, indépendant depuis 2011, extrêmement pauvre et confronté à une situation sanitaire désastreuse, aggravée par les récentes inondations du Nil. À cette situation s'ajoutent la menace du fondamentalisme islamique et les rumeurs selon lesquelles Israël envisage d'expulser des Palestiniens de Gaza. L'évêque de Bentiu s'exprime.

    26_08_2025

    Conflits incessants, famines, épidémies, inondations : le Soudan du Sud traverse une situation humanitaire désastreuse, aggravée par l’instabilité politique. De plus, des rumeurs circulent selon lesquelles le gouvernement israélien ciblerait ce pays dévasté pour expulser les Palestiniens de Gaza.

    Les espoirs suscités par la décision d’indépendance, décidée lors du référendum du 9 juillet 2011, après deux guerres civiles entre le nord à majorité musulmane et le sud à majorité chrétienne, étaient bien différents. Après seulement deux ans d’indépendance, une guerre civile à caractère ethnique a éclaté, qui s’est officiellement conclue par un accord de paix en 2018, après des centaines de milliers de victimes et environ 4 millions de déplacés.

    Le pays souffre actuellement d’instabilité politique, d’une grave crise humanitaire – due à la présence massive de réfugiés soudanais – et d’une crise écologique, provoquée par les récentes crues du Nil.   La Nuova Bussola Quotidiana en parle avec Monseigneur Christian Carlassare, prêtre combonien et évêque du nouveau diocèse de Bentiu depuis juillet 2024, qui s'est exprimé lors du Meeting de Rimini.

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  • "Le manque de prêtres en France, dans le monde, est un grand malheur !" (Léon XIV aux servants d'autel)

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    PÈLERINAGE NATIONAL DES SERVANTS D’AUTEL

    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIV

    Salle Clémentine
    Lundi 25 août 2025

    Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. La paix soit avec vous !

    Chers Servants d’Autel, venus de toute la France, Bonjour !

    Je vous souhaite la bienvenue à Rome, et je suis très heureux de vous rencontrer, avec tous vos accompagnateurs : laïcs, prêtres, évêques que je salue chaleureusement.

    Vous savez que cette année est particulière : c’est une “Année sainte” – qui n’a lieu que tous les 25 ans – au cours de laquelle le Seigneur Jésus nous offre une occasion exceptionnelle. En venant à Rome et en franchissant la Porte Sainte, Il nous aide à nous “convertir”, c’est à dire à nous tourner vers Lui, à grandir dans la foi et dans son amour, pour devenir de meilleurs disciples afin que notre vie soit belle et bonne sous son regard, en vue de la vie éternelle. C’est donc un grand cadeau du Ciel que vous soyez ici cette année ! Je vous invite à le saisir en vivant intensément les activités qui vous sont proposées, mais surtout en prenant le temps de parler à Jésus dans le secret du cœur et de l’aimer de plus en plus. Il n’a pour seul désir que de faire partie de votre vie pour l’illuminer de l’intérieur, devenir votre meilleur ami, le plus fidèle. La vie devient belle et heureuse avec Jésus. Mais Il attend votre réponse. Il frappe à la porte et Il attend pour entrer : « Je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Ap 3, 20). Être “près” de Jésus, Lui le Fils de Dieu, entrer dans son amitié ! : quel destin inespéré ! Quel bonheur ! Quelle consolation ! Quelle espérance pour l’avenir !

    L’espérance est justement le thème de cette Année Sainte. Peut-être percevez-vous à quel point nous avons besoin d’espérer. Vous entendez certainement que le monde va mal, confronté à des défis de plus en plus graves et inquiétants. Il se peut que vous soyez touchés, vous-mêmes ou dans votre entourage, par la souffrance, la maladie ou le handicap, l’échec, la perte d’un être cher ; et, face à l’épreuve, votre cœur est dans la tristesse et dans l’angoisse. Qui viendra à notre secours ? Qui aura pitié de nous ? Qui viendra nous sauver ?... Non seulement de nos peines, de nos limites et de nos fautes, mais aussi de la mort elle-même ?

    La réponse est parfaitement claire et retentit dans l’Histoire depuis 2000 ans : Jésus seul vient nous sauver, et personne d’autre : parce que seul Il en a le pouvoir – Il est Dieu-tout-puissant en personne –, et parce qu’Il nous aime. Saint Pierre l’a dit avec force : « Il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés » (Ac 4, 12). N’oubliez jamais cette parole, chers amis, gravez-la dans votre cœur ; et mettez Jésus au centre de votre vie. Je vous souhaite de repartir de Rome plus proches de Lui, plus que jamais décidés à L’aimer et à Le suivre, et ainsi mieux armés d’espérance pour parcourir la vie qui s’ouvre devant vous. Cette espérance sera toujours dans les moments difficiles de doute, de découragement et de tempête, comme une ancre solide, jetée vers le ciel (cf. He 6, 19), qui vous permettra de continuer la route.

    Il y a une preuve certaine que Jésus nous aime et nous sauve : Il a donné sa vie pour nous en l’offrant sur la croix. En effet, il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (cf. Jn 15, 13). Et voilà la chose la plus merveilleuse de notre foi catholique, une chose que personne n’aurait pu imaginer ni espérer : Dieu, le créateur du ciel et de la terre, a voulu souffrir et mourir pour les créatures que nous sommes. Dieu nous a aimés à en mourir ! Pour le réaliser, Il est descendu du ciel, Il s’est abaissé jusqu’à nous en se faisant homme, et Il s’est offert sur la croix en sacrifice, l’évènement le plus important de l’histoire du monde. Qu’avons-nous à craindre d’un tel Dieu qui nous a aimés à ce point ? Que pouvions-nous espérer de plus ? Qu’attendons-nous pour l’aimer en retour comme il le mérite ? Glorieusement ressuscité, Jésus est vivant auprès du Père, il prend désormais soin de nous et nous communique sa vie impérissable.

    Et l’Église, de génération en génération, garde soigneusement mémoire de la mort et de la résurrection du Seigneur dont elle est témoin, comme son trésor le plus précieux. Elle la garde et la transmet en célébrant l’Eucharistie que vous avez la joie et l’honneur de servir. L’Eucharistie est le Trésor de l’Église, le Trésor des Trésors. Dès le premier jour de son existence, et ensuite pendant des siècles, l’Église a célébré la Messe, de dimanche en dimanche, pour se souvenir de ce que son Seigneur a fait pour elle. Entre les mains du prêtre et à ses paroles, “ceci est mon Corps, ceci est mon Sang”, Jésus donne encore sa vie sur l’Autel, Il verse encore son Sang pour nous aujourd’hui. Chers Servants d’Autel, la célébration de la Messe, nous sauve aujourd’hui ! Elle sauve le monde aujourd’hui ! Elle est l’événement le plus important de la vie du chrétien et de la vie de l’Église, car elle est le rendez-vous où Dieu se donne à nous par amour, encore et encore. Le chrétien ne va pas à la Messe par devoir, mais parce qu’il en a besoin, absolument !; le besoin de la vie de Dieu qui se donne sans retour !

    Chers amis, je vous remercie de votre engagement : il est un très grand et généreux service que vous rendez à votre paroisse, et je vous encourage à persévérer fidèlement. Lorsque vous approchez de l’Autel, ayez toujours à l’esprit la grandeur et la sainteté de ce qui est célébré. La Messe est un moment de fête et de joie. Comment, en effet, ne pas avoir le cœur dans la joie en présence de Jésus ? Mais la Messe est, en même temps, un moment sérieux, solennel, empreint de gravité. Puissent votre attitude, votre silence, la dignité de votre service, la beauté liturgique, l’ordre et la majesté des gestes, faire entrer les fidèles dans la grandeur sacrée du Mystère.

    Je forme aussi le vœu que vous soyez attentifs à l’appel que Jésus pourrait vous adresser à le suivre de plus près dans le sacerdoce. Je m’adresse à vos consciences de jeunes, enthousiastes et généreux, et je vais vous dire une chose que vous devez entendre, même si elle doit vous inquiéter un peu : le manque de prêtres en France, dans le monde, est un grand malheur ! Un malheur pour l’Église. Puissiez-vous, peu à peu, de dimanche en dimanche, découvrir la beauté, le bonheur et la nécessité d’une telle vocation. Quelle vie merveilleuse que celle du prêtre qui, au cœur de chacune de ses journées, rencontre Jésus d’une manière tellement exceptionnelle et le donne au monde !

    Chers Servants d’Autel, je vous remercie encore de votre visite. Votre nombre et la foi qui vous habite sont un grand réconfort, un signe d’espérance. Persévérez courageusement, et témoignez autour de vous de la fierté et de la joie que vous donne de servir la Messe.

    Je vous donne de grand cœur, ainsi qu’à vos accompagnateurs, vos prêtres et vos familles, la Bénédiction Apostolique.

    Merci!

  • Repenser l'appel du pape Jean-Paul II à un « nouveau féminisme »

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    De sur le CWR :

    Repenser l'appel du pape Jean-Paul II à un « nouveau féminisme »

    La recherche d’une réponse à la question « À quoi ressemblerait un féminisme catholique ? » se poursuit encore aujourd’hui.

    Le pape Jean-Paul II embrasse une jeune femme lors de la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse à Denver en 1993. (Photo CNS/Joe Rimkus Jr.)

    En transformant la culture pour qu'elle soutienne la vie, les femmes occupent une place, dans la pensée et l'action, unique et décisive. Il leur appartient de promouvoir un « nouveau féminisme » qui rejette la tentation d'imiter les modèles de « domination masculine », afin de reconnaître et d'affirmer le véritable génie des femmes dans tous les aspects de la vie en société, et de surmonter toute discrimination, violence et exploitation. — Saint Jean-Paul II,  Evangelium Vitae,  99

    La célèbre déclaration du pape Jean-Paul II dans son encyclique Evangelium Vitae de 1995,  selon laquelle il incombait aux femmes de « promouvoir un “nouveau féminisme” », a été accueillie avec surprise dans certains cercles, et avec enthousiasme dans d’autres. 1  Nombre d’entre nous connaissions déjà son enseignement sur les femmes, ayant lu sa lettre apostolique de 1988,  Mulieris Dignitatem. 2  Le « génie féminin » était devenu un mot presque familier. Et ce message aux femmes n’aurait pas pu arriver à un moment plus opportun dans l’histoire du mouvement féministe.

    Au moment de la promulgation de l'encyclique, la deuxième vague du féminisme était en pleine progression, réalisant de réelles avancées dans la culture, l'économie et le système juridique. 3 S'appuyant sur les avancées des années 1980, les femmes ont largement choisi des identités hors du foyer, poursuivant des études supérieures et entrant sur le marché du travail en nombre sans précédent. Le plus révélateur est peut-être que ce phénomène particulier a trouvé un appui juridique. La Cour suprême avait refusé d'annuler l'arrêt Roe v. Wade dans son arrêt historique de 1992, Planned Parenthood v. Casey, en partie parce que, comme l'indiquait clairement cet arrêt, « la capacité des femmes à participer sur un pied d'égalité à la vie économique et sociale de la nation » dépendait de l'accès à l'avortement. 4 Bien qu'au début du deuxième millénaire, les femmes se soient rendu compte que les efforts des féministes se retournaient contre elles, les années 1990 ont incontestablement été la décennie du « girl power ». 5

    Le féminisme et la définition des conditions appropriées

    Dans ce contexte, la référence singulière de Jean-Paul II à la nécessité d'un « nouveau féminisme » a sonné l'urgence pour celles qui l'écoutaient. Et elle semblait limpide, un signal d'alarme sans équivoque pour les femmes catholiques. Personne ne viendrait nous sauver. Ce sont les femmes elles-mêmes qui devraient mener la contre-offensive. On sentait qu'une nouvelle ère allait commencer. Et de nombreuses femmes se sont lancées dans cette initiative avec vigueur et détermination, animées par un désir sincère de répondre à une question qui semblait évidente : de quel « féminisme » parlait-il ? À quoi ressemblerait un  féminisme catholique  ?

    La quête d'une réponse à cette question se poursuit encore aujourd'hui. La voie à suivre pour le féminisme demeure un sujet de vive controverse, tant dans la culture laïque que dans les cercles catholiques, 6  même si de nombreux jeunes s'en distancient totalement.7 De fait, un débat houleux a éclaté parmi les érudits catholiques convaincus quant à l'existence – ou à la nécessité – d'une telle notion. D'autres soutiennent qu'il existe des raisons stratégiques légitimes d'examiner la place de la femme dans le monde sous la bannière du « féminisme ». Ceux qui s'y consacrent affirment qu'il est nécessaire de persuader les jeunes femmes que seule la conception catholique du « féminisme » est la véritable voie vers la liberté. Mais tous poursuivent une quête sincère pour trouver la réponse appropriée à l'appel du pape Jean-Paul II, en s'engageant à « suivre le pape ». Nous pouvons certainement présumer que leur cause est juste, même si nous proposons de la recadrer. Certes, en tant que catholiques, nous restons ouverts à la possibilité de l'option « à la fois/et ». Mais ce débat n'est pas notre sujet ici. La proposition proposée dans cet essai a un point de départ entièrement différent.

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  • Ce que nous ont appris les cent premiers jours de Léon XIV à la tête de l’Église

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV, les premiers traits visibles

    Lorsqu'un pape est élu, chacun attend les premières décisions de gouvernement. On dit généralement que les cent premiers jours sont ceux qui définiront l'ensemble du pontificat, comme on le dit souvent des dirigeants élus. Les cent premiers jours de Léon XIV, cependant, n'ont pas été marqués par des décisions de gouvernement majeures. Le calme a régné et caractérisé les cent premiers jours de Léon, contrastant fortement avec les premiers jours du pontificat de François. Le règne de Léon, cependant, ne sera pas un règne en concurrence avec celui du pape François, ni directement ni explicitement.

    Cela est déjà évident. D'autres caractéristiques sont également visibles.

    La première caractéristique est la collégialité. Léon XIV est un frère, au sens le plus pur du terme. Il était prieur général de sa congrégation, les Augustins. Il se sentait également frère lorsqu'il était évêque missionnaire, cardinal et préfet du Dicastère des évêques. On raconte qu'il allait manger à la Curie généralice des Augustins dès qu'il le pouvait et qu'il rendait régulièrement visite à ses frères augustins.

    Cette collégialité sera intégrée à l'exercice de la papauté. La nouvelle est que Léon XIV ne vivra pas seul au Palais apostolique, mais aura des « colocataires ». Ce n'est pas une nouveauté absolue. Benoît XVI avait également sa propre « famille pontificale », composée des Memores Domini, quatre laïques consacrées de Communion et Libération qui vécurent plus tard avec lui au monastère Mater Ecclesiae, après son abdication.

    Jean-Paul II n'avait jamais de maison vide non plus. Il organisait des petits-déjeuners, des déjeuners et des dîners, et s'entourait toujours de gens, sollicitant leur avis.

    Bref, on n'entre pas seul au Palais Apostolique .

    Et ce n'est pas un hasard si le pape François – jésuite, mais ayant passé la majeure partie de sa vie hors de la communauté jésuite – a décidé de ne pas résider au Palais apostolique pour des « raisons psychiatriques », comme il l'a lui-même déclaré. Il n'avait tout simplement pas de « famille », il a même changé plusieurs fois de secrétaires, et il se serait retrouvé seul au Palais apostolique, avec peu de contacts avec le monde extérieur et sans amis de confiance pour lui servir de caisse de résonance (ou de filtre). Le pape François était sa propre caisse de résonance, son propre filtre.

    Ainsi, le pape Léon XIV formera une mini-communauté de frères au Palais apostolique, un groupe de personnes de confiance. Certains craignent que le pape ne soit influencé de cette manière . En réalité, chacun est influencé par les personnes en qui il a confiance. Mais bâtir une communauté, un sentiment de stabilité et un dialogue constant est aussi un bon moyen de garder la maîtrise de soi. La communauté aide le pape à se protéger de l'impulsivité du moment. La collégialité l'aide à peser ses décisions. Léon XIV semble déterminé à choisir cette voie.

    La deuxième caractéristique est de tout centrer sur l'Évangile et l'annonce de la Parole . Léon XIV connaissait bien le monde latino-américain, y ayant séjourné d'abord comme missionnaire, puis comme évêque. Mais, en même temps, il se montrait également conscient des périls du monde latino-américain. Là où le pape François lançait des expériences, Léon XIV les définissait, cherchant à éviter des conséquences contraires à la foi catholique .

    Deux exemples illustrent ce point. Le plus récent est le télégramme, signé par le cardinal Parolin au nom du pape, envoyé à la réunion des évêques d'Amazonie, tenue à Bogotá du 17 au 20 août . Ce télégramme contient un détail qui n'est pas passé inaperçu. Le pape appelle à placer Jésus-Christ au centre, car ainsi les injustices sont inversées, et définit ensuite comme « non moins évident » le droit et le devoir de prendre soin de notre maison commune, « afin que personne ne détruise de manière irresponsable les biens naturels qui témoignent de la bonté et de la beauté du Créateur ».

    Mais, ajoute le Pape – citant, avec une touche particulière de classe, saint Ignace de Loyola – l’homme ne doit pas se soumettre aux biens naturels comme un « esclave ou un adorateur de la nature, puisque ces choses nous sont données pour atteindre notre but de louer Dieu et d’obtenir ainsi le salut des âmes ».

    Au début du Synode spécial pour la région panamazonienne, le 4 octobre 2019, le pape François a assisté à une cérémonie de plantation d'arbres autochtones dans les jardins du Vatican . Cette cérémonie est allée trop loin, à tel point que le pape François lui-même a manifesté son malaise et est parti aussi vite que possible. C'est le risque lorsqu'on lance des processus : on est alors incapable de les contrôler. De là est née la controverse autour de la Pachamama, alimentée par le fait que le pape François souhaitait sincèrement mettre en avant et valoriser les cultures autochtones.

    Léon XIV a opté pour une approche différente, qui consistait à définir les problèmes dès le départ, mais il s'agissait d'un acte de discontinuité avec les méthodes du pape François, et non avec les thèmes.

    On peut dire que cela le rend plus significatif qu’une répudiation directe ou explicite des thèmes franciscains.

    La deuxième indication se trouve dans le message du Pape à la 40e Assemblée ordinaire du Conseil des Conférences épiscopales latino-américaines, qui s'est tenue du 26 au 30 mai . « Dans la situation historique actuelle, écrit le Pape, où un grand nombre d'hommes et de femmes souffrent des tribulations et de la pauvreté causées par les crises persistantes à l'échelle continentale et mondiale, nous devons de toute urgence nous rappeler que c'est le Ressuscité, présent parmi nous, qui protège et guide l'Église, la ravivant dans l'espérance. »

    Léon XIV n'a ni renié la vision sociale du pape François ni sa théologie du peuple. Il a cependant souligné la centralité de Jésus-Christ , thème central des débats sur la théologie de la libération ou les mouvements sociaux catholiques en Amérique latine. Le risque est toujours que les problèmes sociaux deviennent prépondérants et que Dieu soit alors oublié.

    Léon XIV se révèle ainsi un pape de la discontinuité dans la continuité. Il recherche une harmonisation qui ne rompt pas avec le pontificat précédent, mais qui apporte en même temps clarté et orientation .

    C’est là qu’intervient la troisième caractéristique : l’institutionnalité.

    En tant qu'ancien prieur d'une congrégation religieuse, Léon XIV sait que la gouvernance ne peut se faire par la perturbation. Jusqu'à présent, il n'a pas créé de divisions majeures au sein de la Curie – il a même salué son travail – et il est peu probable qu'il provoque des bouleversements comparables à ceux observés sous le règne de son prédécesseur. Pour Léon XIV, l'institution prime toujours.
    C'est pourquoi le pape a commencé à aborder les exceptions – par exemple, en incluant le Comité pour la Journée mondiale de l'enfance au sein du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie – sans toutefois provoquer de perturbations ni de perturbations.

    Il ne faut pas s'attendre à ce que le pape révolutionne la Curie, modifie la constitution apostolique souhaitée par le pape François ou renverse brutalement certaines décisions . Il absorbera certaines décisions et en prendra d'autres, toujours en quête d'équilibre.

    La quatrième caractéristique est celle qu'il partage non seulement avec François, mais avec tous les papes. Léon XIV veut aller là où Dieu est nécessaire. Une série d'étapes est prévue autour du voyage à Nicée pour le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique, ce qui en dit long sur le message que le pape souhaite transmettre. L'étape précédente pourrait être en Algérie, sur les traces de saint Augustin, car c'est de là que Léon XIV souhaite symboliquement partir, soulignant son inspiration.

    Après Nicée, la prochaine étape pourrait être le Liban – le cardinal Bechara Rai s'est dit ouvert à cette possibilité –, lors d'un voyage que le pape François souhaitait effectuer il y a trois ans. Mais le Liban est un symbole du Moyen-Orient divisé, un signe que des hommes de religions différentes peuvent aussi œuvrer ensemble pour le bien commun.

    En bref, le pontificat de Léon XIV est un pontificat missionnaire et institutionnel , tourné vers les périphéries, sans pour autant quitter le centre, qui est le Christ. Léon prendra son temps pour prendre ses décisions. Son pontificat sera traditionnel, par certains aspects.

    C’est ce que nous ont appris les cent premiers jours de Léon XIV à la tête de l’Église.

  • La critique du « modernisme » par saint Pie X reste d'actualité, selon un spécialiste

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    De

    La critique du « modernisme » par saint Pie X reste d'actualité, selon un spécialiste

    Le modernisme, explique Pie X, est essentiellement une forme d’agnosticisme au sein de l’Église.

    Saint Pie X
    Saint Pie X (photo : domaine public, via Wikimedia Commons)

    L'Église catholique a célébré la fête de saint Pie X le 21 août, un pape influent du tournant du XXe siècle dont les avertissements sur l'hérésie du « modernisme » contribuent à mettre en lumière la détérioration de la foi en Occident aujourd'hui et le mépris de l'enseignement de l'Église, selon un érudit catholique.

    Pie X, qui régna comme pape de 1903 à 1914 après la mort du pape Léon XIII , prit la tête de l'Église au lendemain de l'époque des Lumières, qui avait stimulé les mouvements rationalistes et libéraux dans toute l'Europe et les Amériques.

    Plusieurs prédécesseurs de Pie X ont combattu certaines philosophies des Lumières, qui apparaissaient comme une menace essentiellement extérieure pour l'Église. Parmi eux, le pape Grégoire XVI, qui réprimandait le libéralisme dans les années 1830 – qu'il considérait comme une promotion de l'indifférentisme religieux et de la laïcité – et le bienheureux Pie IX, qui condamnait les tendances au naturalisme et au rationalisme absolu , qui cherchaient des réponses aux questions philosophiques en l'absence de révélation divine.

    Pie X suivit leurs traces en combattant l'hérésie du « modernisme » dans son encyclique Pascendi Dominici Gregis de 1907. Cette hérésie, enseignait-il, était la pénétration de la « fausse philosophie » au sein des laïcs et du clergé catholiques, y compris au sein du système universitaire catholique et des séminaires, menaçant les fondements mêmes de la foi.

    « Le danger est présent presque jusque dans les veines et le cœur même de l'Église, dont le préjudice est d'autant plus certain qu'ils la connaissent mieux », écrivait Pie X. « De plus, ils ne portent pas la hache sur les branches et les rejetons, mais sur la racine même, c'est-à-dire sur la foi et ses feux les plus profonds. »

    Le modernisme, expliquait Pie X, est essentiellement une forme d'agnosticisme au sein de l'Église, qui considère le raisonnement humain comme limité aux « choses perceptibles par les sens ». Fondés sur l'agnosticisme, les modernistes considèrent la raison humaine comme « incapable de s'élever jusqu'à Dieu et de reconnaître son existence, même au moyen des choses visibles ».

    « On en déduit que Dieu ne peut jamais être l’objet direct de la science et que, en ce qui concerne l’histoire, il ne doit pas être considéré comme un sujet historique », a écrit le Saint-Père.

    Parce que les modernistes soutiennent que Dieu ne peut être compris par la raison, explique Pie X, l'hérésie réduit la relation avec Dieu à une « expérience individuelle ». La croyance en Dieu, croient-ils, est enracinée dans « une sorte d'intuition du cœur, qui met l'homme en contact immédiat avec la réalité même de Dieu ».

    Pie X a poursuivi en affirmant que cette position pouvait servir à justifier n'importe quelle religion. Il a écrit : « Les modernistes ne nient pas, mais admettent, certains confusément, d'autres de la manière la plus ouverte, que toutes les religions sont vraies. »

    Pie X appelait le modernisme « la synthèse de toutes les hérésies » car lorsque l’on applique ce fondement à toutes les facettes de la foi — comme la divinité du Christ, les miracles, la tradition et l’Écriture elle-même — les modernistes promeuvent une compréhension en constante évolution du dogme « qui ruine et détruit toute religion ».

    « [Les modernistes croient] que le dogme est non seulement capable, mais doit évoluer et être modifié », a expliqué le Saint-Père. « Cela est affirmé avec force par les modernistes et découle clairement de leurs principes. »

    Ron Bolster, doyen de la faculté de philosophie et de théologie de l’Université franciscaine, a déclaré à CNA que l’inquiétude suscitée par le modernisme est principalement liée à sa croyance selon laquelle « on ne peut pas connaître les choses de Dieu » et que « tout ce que nous pouvons faire est de nous tourner vers notre expérience religieuse intérieure ».

    « Si vous avez une personne religieuse convaincue par un moderniste qu'elle ne peut pas vraiment connaître ces choses, cela conduit à une sorte de désespoir », a-t-il déclaré.

    « Quand les gens sont convaincus par cela ou trop paresseux pour y réfléchir, ils abandonnent la pratique de la foi et n’ont plus accès aux moyens de salut que Dieu a mis à leur disposition », a averti Bolster.

    L'impact du modernisme sur la société moderne

    Bolster a déclaré qu'il croyait qu'il y avait « un lien très clair » entre les avertissements de Pie X contre le modernisme dans l'Église et le déclin ultérieur de la religiosité dans le monde occidental, ainsi que le grand nombre de catholiques ouvertement en désaccord avec l'enseignement de l'Église.

    Une enquête du Pew Research Center de janvier 2024 a révélé que la catégorie religieuse la plus importante aux États-Unis est celle des « sans religion », c'est-à-dire sans religion particulière. Ces personnes représentent environ 28 % de la population américaine, mais seulement 17 % d'entre elles se déclarent athées. La majorité (63 %) se déclare « sans religion particulière », les 20 % restants étant agnostiques.

    L'impact du modernisme sur le catholicisme lui-même est également évident. Une enquête Pew réalisée en 2025 a révélé que seulement deux tiers environ des catholiques sont convaincus de l'existence de Dieu. Environ 86 % croient au paradis, mais seulement 69 % croient à l'enfer. Une majorité de catholiques soutient l'avortement légal et le mariage civil homosexuel.

    Un sondage EWTN/RealClear de 2024 a révélé qu'environ 52 % des catholiques croient en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie, tandis que 32 % n'y croient pas et 16 % sont indécis. Parmi les catholiques, la question de la contraception semble être la plus contestée : un sondage de 2024 a montré que 90 % ont utilisé des préservatifs et 60 % des contraceptifs hormonaux.

    Bolster a déclaré que la dissidence catholique sur la contraception, survenue environ 60 ans après la publication de l'encyclique par Pie X, « était la première fois qu'il y avait une sorte de dissidence publique créant un précédent contre l'enseignement de l'Église ».

    « C’est là que s’est produit le véritable tournant, où l’on voit pour la première fois [un grand nombre de catholiques] s’opposer publiquement à… l’enseignement de l’Église », a-t-il déclaré.

    Bolster a noté que « remettre en question l’enseignement de l’Église parce que nous croyons que nous ne pouvons pas connaître la vérité » est un symptôme majeur des tendances modernistes.

    Suivre l'enseignement de l'Église

    En parlant des avertissements de Pie X sur le modernisme, Bolster a déclaré que « le langage de ce document est étonnamment fort » et que le pape « ne mâche pas ses mots, que la menace est réelle et que les solutions sont lourdes ».

    À l'époque de l'encyclique, Pie X a appelé à l'éviction des ecclésiastiques qui promeuvent le modernisme et à la censure de la promotion de ces croyances, ainsi qu'à la création de comités de surveillance diocésains pour trouver les promoteurs de l'hérésie.

    Pie X a également appelé à une résurgence de l'enseignement de la philosophie scolastique, pour laquelle, selon lui, les modernistes ne peuvent que « ridiculiser et mépriser ». De nombreux scolastiques, comme saint Thomas d'Aquin , enseignaient que l'on peut apprendre à connaître et à comprendre Dieu par la raison.

    L’encyclique note également que le Concile Vatican I anathématise quiconque affirme que Dieu « ne peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine au moyen des choses qui sont faites ».

    Bolster a noté que Thomas d’Aquin et d’autres scolastiques soulignent que les païens grecs comme Aristote et Platon « ont raisonné sur l’existence de Dieu » et ont compris certaines vérités limitées sur Dieu qu’ils pouvaient recueillir sans révélation spécifique.

    « Nous pouvons savoir par la raison naturelle que Dieu existe, qu’il contient toutes les perfections, qu’il est tout-puissant et qu’il est illimité », a déclaré Bolster.

    Malgré l'impact du modernisme sur la société, Bolster a déclaré que les catholiques devaient « rester positifs ». Il a ajouté que la disponibilité du Catéchisme de l'Église catholique et des « supports pédagogiques disponibles aujourd'hui pour enseigner la foi… sont des raisons d'espérer et de rendre hommage aux évêques ».

    « Nous devons revenir en arrière et redoubler d’efforts pour respecter les enseignements de l’Église. »