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Eglise - Page 765

  • L'Eglise lapidée

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    De Véronique Lévy (sur sa page facebook) :

    Si dans les cimetières il y a des carrés confessionnels, dans certains médias, il y a des pré-carrés réservés à la caste des persécuteurs de chrétiens, en gants de velours, parés du masque de la tolérance et de la liberté d’expression. 
    Mais visiblement cette liberté d’expression a ses limites : en effet le délit d’entrave numérique à l’avortement posa les barbelés d'une pensée unique : Avorter est un droit – mais le corps et l'âme de celui qui n'a pas la voix, qui défendra son droit à vivre? Celui qui s'en fera la voix, la parole, l'intercesseur, devra se taire. Bâillonné par une contre "quenelle". Sous peine d’amende et de prison.

    Alors ne nous étonnons pas si la meute de certains lobbies s’acharnent sur le seul Corps se dressant en travers de l’armée des sergents de la culture du néant. Hier soir au journal de 20 h sur TF1, lors de la retransmission du "sommet sur les abus sexuels", à une heure d’écoute maximum, des journalistes ont osé ridiculiser le Pape : plaisanteries obscènes, rires gras, moqueries, humiliations... s'ajoutant à la litanie interminable des églises profanées, incendiées, des chrétiens d'Orient persécutés, des prêtres calomniés dans le silence d'une Omerta crucifiant Jésus au sang de l'innocence sacrifiée.

    Apothéose schizophrénique d'une civilisation se réclamant des droits de l'homme, Johan Cosar, citoyen suisse est accusé devant le tribunal militaire et la justice de son pays d'avoir combattu Daech dans une milice chrétienne en Syrie. Le motif invoqué ? "Enrôlement dans une armée étrangère" ... L'inversion est au zénith de l'absurde!

    Je croyais qu’on ne peut pas rire de tout … les humoristes, les chansonniers, les politiques n’ont-ils pas fait les frais de cette doxa ? Ce « tout » serait-il relatif ? Il est absolu, quand des lois le consacrent. Et transmutent une opinion géo-politique ou une orientation marginale en dogme absolu. Le sionisme en est un, certaine préférence sexuelle aussi. 
    Le parquet de Paris a ouvert une enquête, dimanche 17 février, pour injure publique “en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion” après les insultes antisémites dont a été victime le philosophe et écrivain, Alain Finkielkraut en marge d’une mobilisation des gilets jaunes ». Dixit Le Monde. Pourtant il s’agit d’injures anti-sionistes et le sionisme n’est pas une religion. C’est une idéologie.

    Faire glisser le sens sémantique de l’opinion politique ou idéologique vers l’appartenance religieuse ou raciale est une tartuferie. Accuser les Gilets jaunes d’intolérance religieuse ou ethnique est une manipulation d’un machiavélisme abject. Mais la fin justifie les moyens au meilleur des mondes de la double pensée et d’un langage unique. Et l’impact des balles blesse la chair et arrache les yeux ! Oui, la fin justifie les moyens… et cette fin est une affaire d’état servant la propagande discréditant un mouvement spontané. Le secret de la défense l'impose.La répression est un jeu de massacre!

    Le peuple est le grain de sel aux maillages du système de l’internationale libérale. La liberté d’expression est celle des maitres … Ne l’avez-vous pas compris ? elle est le masque de fer du carnaval oligarchique, obsession d’un courant médiatique en circuit fermé. La tolérance est une compromission, elle rend son culte au plus offrant, aux plus puissant. Au plus pervers. Elle infléchit la trajectoire du monde : Elle nomme modernité, la régression. Elle se cache derrière le mot révolution, occultant sons sens originel de rapatriement au royaume où l’amoureux sera roi et l’amoureuse reine dans l’Alliance éternelle du Jardin retrouvé d’avant la chute. Dans la fragilité d’une naissance.

    Mais le jardin des algorithmes n’est pas celui d’Eden. Il éblouit. Eldorado de la consommation : néons, vitrine, visages à livre ouvert. Effraction. La dictature de la transparence absolue s’invite aux vitrines d’Amsterdam, aux normes sexuelles de l’enfant responsable, à l’enrôlement des corps à vendre ou à jeter ; des vies à interrompre, à recycler, aux labyrinthes en chaîne du pouvoir d’achat.

    L’Eglise est lapidée. Que celui qui n'a jamais péché Lui jette la première pierre! On voudrait que l’arche d’Alliance fasse naufrage et qu’advienne un nouveau déluge : celui de l’homme génétiquement modifié aux chiffres des robots. Labellisé, sérialisé en garde rapprochée pour la parade au pas de l’oie se déployant en métastase sous le ciel scellé de l’ordre d’une nouvelle religion mondiale. Mais en réalité vieille comme le diable.

  • Un nouveau livre du cardinal Sarah : "Le soir approche et déjà le jour baisse"

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    Du cardinal Robert Sarah sur sa page facebook :

    Je suis heureux d’annoncer la sortie en France - le 20 mars prochain - de mon nouveau livre réalisé avec Nicolas Diat et dont le titre sera : Le soir approche et déjà le jour baisse. Mon analyse portera sur la profonde crise spirituelle, morale et politique du monde contemporain. Après Dieu ou rien, et La force du silence, Le soir approche et déjà le jour baisse est le dernier tome du triptyque que j’ai voulu écrire. Ce livre sera le plus important. Car je considère que la décadence de notre époque a tous les visages d’un péril mortel.

    L’image contient peut-être : une personne ou plus, chaussures, arbre, texte et plein air

  • Le roman policier, un genre anti-catholique ?

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    D'Anne Bernet sur le site de l'Homme Nouveau :

    De l'ignorance à la haine

    De l'ignorance à la haine

    S’il est un bon révélateur des mentalités et partis pris d’une époque, c’est bien le roman policier, genre populaire qui touche un vaste public. Or, et cela n’a rien d’anecdotique, nombre de ces ouvrages véhiculent désormais de façon plus ou moins claire un message hostile au catholicisme. Et il serait bon d’y prêter attention.

    Le phénomène n’est pas nouveau mais, voilà une quinzaine d’années, cette hostilité, parfois très virulente, restait cantonnée à des auteurs très marqués à gauche. L’inquiétant, aujourd’hui, est de voir ces attaques reprises par des auteurs qui font, de la dénonciation des catholiques en général, et des prêtres en particulier, un lieu commun. C’est précisément là ce qui devrait nous inquiéter.

    Mais d’abord, un petit florilège, pour mieux comprendre ce qui se passe.

    Prenons, pour commencer, un contre-exemple, l’un des derniers car les connaissances religieuses qui sous-tendaient le récit ont maintenant disparu de la culture générale actuelle, Les grenouilles de Saint-Pierre d’Alain Germain, paru au Masque en 2001.

    Privée de prêtre depuis longtemps, la paroisse de Saint-Pierre-Aigle, délicieux village du Soissonnais, est toute ébaubie, en cette fin des années 60, de l’arrivée d’un nouveau curé, le séduisant abbé Dieudonné. Les plus excitées sont cinq vieilles dames, veuves de la Première Guerre mondiale et héroïnes de la Résistance lors de la Seconde. Encore sensibles aux plaisirs de la vie, jusqu’aux moins avouables, ces dévotes s’intéressent de très près au jeune prêtre. Mais, quand ces dames, de  dimanche en dimanche, décèdent une à une à la sortie de la messe, force est de s’interroger … 

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  • 2e jour du sommet sur les abus sexuels au Vatican : les notes troublantes d'un vaticaniste

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Deuxième jour du sommet. Avec de nouvelles accusations contre le Pape depuis son Argentine natale

    Voici ci-dessous cinq notes prises au vol le 22 février, deuxième journée du sommet entre le pape François et les chefs de file de la hiérarchie du monde entier en matière d’abus sexuels sur mineurs.

    1. Un inexplicable mur de silence continue de régnerSur la question de l’homosexualité qui caractérise la grande partie des abus commis par des prêtres alors qu’ils impliquent pratiquement tous de jeunes et de très jeunes garçons post-pubères.

    Interpellé à la conférence de presse de mi-journée, l’archevêque Charles Scicluna, homme-clé du comité organisateur du sommet a répété, comme la veille, que l’homosexualité « n’a rien à voir avec l’abus sexuel sur mineurs ».

    2. Le cardinal Sean P. O’Malley a fait une apparition publique à de la conférence de presse. C’était le plus grand homme de confiance du pape en la matière jusqu’à il y a un an avant de tomber en disgrâce et d’être exclu de la préparation du sommet malgré qu’il continue à présider le Conseil pontifical pour la protection des mineurs.

    À ses côtés, le cardinal O’Malley était flanqué de deux hommes sur lequel le Pape compte à présent pour exécuter sa volonté : le cardinal Blase Cupich et l’archevêque Charles Scicluna.

    Mais cela ne veut pas dire que le cardinal O’Malley soit en voie de réhabilitation. On nous a annoncé que pour lundi 25 février, le jour après la fin du sommet, François a convoqué une réunion avec les membres du comité organisateur, « in primis » Cupich et Scicluna, avec les chefs des dicastères de la Curie compétents en la matière et avec quelques experts. Et le Conseil pontifical pour la protection des mineurs, avec son président O’Malley ? Il n’est pas invité. Et le pape continuera de se passer de lui.

    3. Le conflit entre Rome et la Conférence épiscopale des États-Unis, déclenché en novembre dernier par l’interdiction du pape de voter deux décisions opérationnelles sur la façon d’affronter la mauvaise gestion de certains évêques en matière d’abus sexuels a atteint son couronnement comme on pouvait facilement s’y attendre.

    C’est en effet au cardinal Cupich – archevêque de Chicago et faucon bergoglien en plus d’être le protégé de l’ex-cardinal Theodore McCarrick aujourd’hui réduit à l’état laïc à cause de ses exactions – qu’a été confiée la tâche de présenter officiellement pendant le sommet la solution alternative qu’il avait lui-même, en accord avec Rome, défendu contre celle que la Conférence épiscopale américaine comptait mettre en œuvre.

    En résumé, la solution de Cupich et du Pape François revient à confier en premier lieu les enquêtes sur la mauvaise gestion d’un évêque en matière d’abus sexuels non pas à un organisme indépendant composé de laïcs – comme dans le projet de la Conférence épiscopale américaine – mais au métropolite de la province ecclésiastique de l’évêque en question. Puis de transmettre le résultats de cette enquête au Saint-Siège qui décidera de son sort.

    4. Peu après Cupich, la matinée du 22 février, le cardinal indien Oswald Gracias, qui est aussi membre du conseil des 9 cardinaux – aujourd’hui réduit à 6 – qui assistent François dans la réforme de la Curie et le gouvernement de l’Église universelle, a également fait un déclaration au sommet.

    Sauf qu’avant que le cardinal Gracias ne prenne la parole, la BBC a mis en ligne une émission dénonçant ses négligences dans la gestion de deux cas d’abus sexuels perpétrés par des prêtres de son archidiocèse de Bombay, l’un en 2015 et l’autre en 2009.

    Sur l’affaire de 2015, l’archidiocèse de Bombay a immédiatement publié une réponse très détaillée et convaincante pour justifier le travail de Mgr Gracias avec le nom de toutes les personnes impliquées.

    Pas un mot en revanche sur l’affaire de 2009 qui – si l’on s’en tient au compte-rendu de la BBC – semble relever du cas d’école du prêtre non sanctionné après la dénonciation de ses exactions et laissé en place avec le danger qu’il continue à perpétrer ses abus.

    5. Mais, bien plus que le cardinal Garcias, c’est le pape en personne qui a été à nouveau mis en cause le jour de l’ouverture du sommet pour la protection qu’il a accordée à l’argentin Gustavo Óscar Zanchetta, son ami et fils spirituel depuis l’époque où ce dernier était sous-secrétaire de la Conférence épiscopale argentine puis promu évêque d’Orán à l’état 2013 avant de démissionner pour des « raisons de santé » assez floues à l’été 2017 mais rapidement élevé par le pape, en décembre de la même année, à une charge vaticane créée sur mesure pour lui d’« assesseur » de l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique.

    Au Noël dernier, le quotidien argentin « El Tribuno » avait donné l’information qu’une plainte contre lui pour des abus perpétrés sur une dizaine de séminaristes quand il était évêque d’Orán avait été transmise au nonce en Argentine.

    Le 4 janvier, le directeur de la salle de presse du Vatican avait démenti cette information en assurant que les accusations contre Zanchetta n’étaient pas parvenue au Vatican avant l’automne 2018 et qu’une enquête préliminaire était en cours en Argentine pour en évaluer la crédibilité.

    Le 21 février cependant, « El Tribuno » revenait sur le sujet sous la plume de la journaliste Silvia Noviasky en publiant les preuves (photo) que des dénonciations très détaillées des exactions de Zanchetta avaient été transmises par des ecclésiastiques du diocèse d’Orán aux autorités compétentes, en Argentine et à Rome, à plusieurs reprises entre 2015 et 2017.

    Avec pour conséquence que le pape François était au courant des exactions de son protégé bien avant qu’il n’accepte sa démission comme évêque d’Orán et qu’il ne le promeuve assesseur à l’APSA.

    Une charge que Zanchetta occupe toujours. Et le pape continue de se taire, au beau milieu du sommet convoqué pour faire la lumière sur ce chapitre douloureux de la vie de l’Église.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • La justice de l'Eglise serait-elle devenue inopérante ?

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    De Cyrille Dounot sur le site de l'Homme Nouveau :

    Scandales sexuels : la justice de l'Église est-elle devenue inopérante ?

    Rédigé par Cyrille Dounot professeur d'histoire du droit (Université Clermont Auvergne) et avocat ecclésiastique près de l'officialité de Lyon le  dans Politique/Société

    Suite aux différents scandales et faits d'actualités - parution du livre Sodoma de Frédéric Martel, sortie du film Grâce à Dieu de François Ozon, ouverture du sommet sur les abus sexuels dans l'Église -, Cyrille Dounot professeur d'histoire du droit (Université Clermont Auvergne) et avocat ecclésiastique près de l'officialité de Lyon a souhaité faire un rappel historique et juridique sur les possibilités qui sont données aux autorités ecclésiatiques afin qu'elles puissent juger et condamner les clercs qui auraient gravement pêché contre le sixième commandement. Ces rappels importants montrent qu'il existe déjà et depuis longtemps toutes les sanctions nécessaires pour que justice soit faite. 

    « Arrachez le mauvais du milieu de vous » (1 Cor. 5, 13)

    Dans l’affaire de l’incestueux de Corinthe, saint Paul a tracé le sillon à suivre pour toutes les questions sordides qui salissent l’Église depuis 2000 ans. L’Apôtre, confronté à une première histoire de mœurs, « une inconduite telle qu’il n’en existe pas même chez les païens », a dicté le comportement qui doit être celui de l’ecclesia : d’une part, l’excommunication du coupable pour l’amener à résipiscence, « afin que l’esprit soit sauvé au Jour du Seigneur », et qui conduit à le chasser (temporairement) de la communauté ; d’autre part, la sanctification des fidèles, pour servir d’exemple, « purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle ». Ces règles simples, mais essentielles, n’ont pas manqué d’être tour à tour appliquées puis oubliées.

    Nous savons depuis saint Cyprien que le chrétien est un autre Christ (christianus alter Christus), et Jean-Paul II rappelait qu’il en va à plus forte raison du prêtre, qui doit briller par l’exemplarité de ses vertus. Le concile de Trente, dans sa réforme générale de la Chrétienté, a redit qu’il « n’y a rien qui instruise, ni qui porte plus continuellement les hommes à la piété, et aux saints exercices, que la bonne vie, et le bon exemple de ceux qui se sont consacrés au service de Dieu », et voulu en conséquence que les prêtres « évitent même les moindres fautes, qui en eux seraient très considérables, afin que leurs actions impriment à tout le monde du respect, et de la vénération » (Sess. XXII, De reformatione, can. 1).

    Aussi, les pénibles affaires de mœurs qui souillent une frange du clergé, sous l’œil mauvais et complaisant des médias, n’en sont que plus détestables et préjudiciables à l’ensemble de cette milice céleste. De ce point de vue, l’application de sanctions pénales aux clercs déviants est une nécessité, et l’on ne peut que déplorer une absence trop criante de réaction des autorités compétentes.

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  • Le sauvetage de juifs à Rome pendant l'occupation nazie

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    « Pave the Way » présente des documents historiques au pape François

    Le sauvetage de Juifs à Rome sous l’Occupation nazie

    Afin de montrer au pape François des documents attestant l’intervention du Vatican pour sauver des juifs à Rome pendant la Seconde Guerre mondiale, une délégation spéciale de la Pave the Way Foundation (PTWF), basée aux États-Unis, et qui soutient les actions en faveur de la paix par le dialogue entre les religions, a salué le pape au cours de l’audience générale de ce 20 février 2019, dans la salle Paul VI du Vatican.

    Le directeur de la PTWF, Dr Bennett Solberg, a présenté au pape des documents originaux indiquant comment le pape Pie XII avait agi directement pour mettre fin à l’arrestation de la communauté juive romaine le 16 octobre 1943, indique Zenit en anglais (Deborah Lubov).

    Dr Solberg a remis au pape, entre autres, une copie d’un journal manuscrit de 1943, dans lequel des religieuses augustines écrivaient : «Aujourd’hui, le Saint-Père nous a demandé de protéger les Juifs romains et a nommé ceux qui les abritaient. »

    La Fondation rappelle que le pape Pie XII a levé l’interdiction de la clôture, afin de permettre aux monastères d’héberger des femmes et des hommes, et il a demandé aux catholiques italiens et aux structures ecclésiastiques de toute l’Italie de donner un abri aux juifs.

    En outre, le pape François a reçu le témoignage fait sous serment (en allemand) du commandant de l’Italie occupée, et second d’Heinrich Himmler, le général Karl Wolff. Le document révèle les plans que Wolff a reçus de la part de Hitler pour envahir le Vatican et procéder à l’enlèvement du pape Pie XII pour le conduire ensuite au Liechtenstein, où il aurait été assassiné.

    Ce plan a été révélé au pape Pie XII en septembre 1943, un mois avant l’arrestation des Juifs romains. Conscient de cette imminente invasion planifiée, le pape Pie XII a rédigé sa démission en déclarant que si le Vatican était envahi, les nazis arrêteraient Eugenio Pacelli et non le pape Pie XII, comme la secrétaire du pape, soeur Pascalina Lehnert en a elle-même témoigné. Il ordonnait aussi qu’en cas d’enlèvement les cardinaux quittent Rome pour pouvoir élire un nouveau pape et  former un gouvernement en exil au Portugal.

    « Je crois que la reconnaissance de la vérité sur l’héroïsme personnel de Pacelli est un pas essentiel pour la rédemption de mes frères et sœurs juifs, a déclaré le fondateur de la Pave the Way Foundation Gary Krupp dans une interview à Zenit en 2012. Il faut rendre à Eugenio Pacelli la réputation dont il jouissait avant que le KGB n’entreprenne le plus grand assassinat du 20e siècle. Cette opération du KGB, appelée « Seat 12 », a parfaitement réussi sa mission qui consistait à isoler les Juifs des catholiques au moment même où Nostra Aetate favorisait la réconciliation. »

    Au cours de l’audience générale de ce 20 février, Luigi et Francesca Prudente ont en outre présenté au pape François des photos d’une bénédiction, écrite en 1751, en latin et en hébreu, pour son lointain prédécesseur, le pape Benoît XIV, par la communauté juive romaine. La papauté avait alors agi pour sauver la communauté juive pendant des inondations à Rome par le Tibre.

    Gary Krupp a précédemment été reçu par saint Jean-Paul II et par Benoît XVI.

    D’autres religieuses ont témoigné de l’action de Pie XII comme les Soeurs de Notre Dame de Sion qui cachaient des juifs dans leur couvent de Via Garibaldi-Via Fabrizi et ont vu, par exemple, un fourgon de farine arriver pour aider à nourrir ces bouches supplémentaires, avec, à côté du chauffeur soeur Pascalina Lehnert, qui pouvait, étant bavaroise, parlementer avec l’Occupant en cas de contrôle. Nous avions recueilli leur témoignage publié en 2003.

  • Au sommet sur les abus sexuels, l’homosexualité est tabou mais on reste prudent sur la « tolérance zéro »

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be

    Au sommet, l’homosexualité est tabou. Mais on reste prudent sur la « tolérance zéro »

    Le 21 février, au matin de l’ouverture du sommet entre le pape François et les chefs de file de l’Eglise mondiale sur le thème des abus sur mineurs, le grand absent, c’est le mot « homosexualité ». Et ce nonobstant que la majeure partie des abus recensés jusqu’ici impliquent de jeunes, voire de très jeunes garçons pubères.

    Le mot « homosexualité » n’apparaît ni dans le discours inaugural du pape ni dans aucun des 21 « points de réflexion » qu’il a fait distribuer dans la salle ni dans le rapport introductif du cardinal Luis Antonio G. Tagle, de l’archevêque Charles J. Scicluna ni, dans l’après-midi, du cardinal Ruben Salazar Gómez.

    Au contraire, Mgr Scicluna, interpellé à ce sujet pendant la conférence de presse de mi-journée (voir photo) a déclaré que « généraliser sur une catégorie de personnes n’est jamais légitime » parce que l’homosexualité « n’est pas quelque chose qui prédispose au péché » comme ce pourrait être le cas pour la « concupiscence ».

    Le cardinal Scicluna est l’homme-clé du comité d’organisation du sommet. En plus d’être archevêque de Malte, il a été pendant plusieurs années promoteur de justice à la Congrégation pour la doctrine de la foi dont il est redevenu secrétaire adjoint avec une compétence spécifique en matière d’abus sexuels.  C’est l’homme qui exprime aujourd’hui le plus directement la volonté de François après que ce dernier ait dans les faits désavouéle cardinal Sean P. O’Malley qui était il y a encore un an le plus proche homme de confiance du pape en la matière mais qui aujourd’hui n’est plus que président « pour la forme » du conseil pontifical pour la protection des mineurs.

    Il semblerait que jusqu’à présent, l’appel des cardinaux Walter Brandmüller et Raymond L. Burke – et de nombreux autres clercs et laïcs – à affronter à visage découvert la plaie de l’homosexualité dans le clergé en tant que symptôme d’un abandon diffus de la « vérité de l’Évangile » soit resté lettre morte.

    *

    En revanche, dès les premiers échanges du sommet, s’est dégagée une volonté d’équilibrer la sévérité des procès en matière d’abus sexuels dans le sens d’un meilleur respect des droits des accusés.

    La « tolérance zéro », c’est le nom qu’on donne à la rigueur puritaine avec laquelle on voudrait frapper les auteurs d’abus. Cette rigueur est réclamée à cors et à cris par l’opinion publique laïque.  Mais elle coûte très cher en matière de violation des droits les plus élémentaires, comme Settimo Cielo l’a récemment mis en lumière dans un article :

    > “Tolérance zéro”. Le mot d’ordre d’une Église sans miséricorde

    Et en effet, dans les 21 « points de réflexion » que le pape François a remis aux participants au sommet, on lit au point 4 : « Mettre en œuvre des procédures pour le droit de la défense des accusés ».  Au point 10 : « Préparer des itinéraires pénitentiels et de restauration pour les coupables ».  Au point 11 : « Reconnaître et discerner les vrais cas des faux, les accusations de la calomnie ».  Au point 14 : « Sauvegarder le principe du droit naturel et canonique de la présomption d’innocence jusqu’à la preuve de la culpabilité de l’accusé. Pour cela, il faut éviter la publication de listes des personnes accusées, même par les diocèses, avant l’enquête préalable et la condamnation définitive ».

    Dans le rapport de Mgr Scicluna qui a retracé toutes les phases des procès pour abus sur mineurs, on retrouve également des rappels importants des droits des accusés.

    Après avoir admis que « la majorité des procédures pénales canoniques sont de type extrajudiciaire ou administratif », Scicluna fait cet avertissement :

    « L’essence d’une procédure équitable exige que l’accusé soit présenté avec tous les arguments et preuves à son encontre ; que l’accusé bénéficie pleinement du droit de présenter sa défense ; ce jugement est rendu sur la base des faits de la cause et de la loi applicable à la cause ; qu’un jugement ou une décision motivée est communiqué par écrit à l’accusé et que celui-ci dispose d’un recours contre un jugement ou une décision l’agressant. »

    Plus tard, Scicluna demande aux évêques de faire preuve de la plus grande prudence et d’équité quand il s’agit de décider quoi faire dans le cas d’un procès canonique à charge d’un de leurs prêtres se concluant non pas par une condamnation ou un acquittement mais par une plus problématique « decisio dimissoria », dans le cas où les accusations sont crédibles mais non démontrées.

    Ensuite, Mgr Scicluna encore, invite à donner la plus grande publicité aux jugements qui établissent l’innocence de l’accusé parce que « nous savons tous qu’il est très difficile de rétablir la réputation d’un prêtre qui pourrait avoir été accusé injustement ».

    Et enfin, il invite la Congrégation pour la doctrine de la foi elle-même à ne déroger qu’exceptionnellement à la prescription pour les cas d’abus éloignés dans le temps : « Le pouvoir de la CDF de déroger à la prescription de vingt ans est toujours invoqué dans un certain nombre de cas historiques, mais il est vrai que cela ne devrait pas être la norme, mais plutôt l’exception ».

    *

    Il faut remarquer que la pression de l’opinion publique laïque et des autorités civiles n’exige pas toujours de l’Église la plus grande « tolérance zéro » en matière d’abus sexuels sur mineurs au mépris du droit des accusés.

    On peut par exemple citer une décision de la Cour de justice d’Arnhem qui a accueilli le 18 avril 2018 le recours d’une fondation privée hollandaise, la Stichting Sint Jan, contre la Commission de l’Église catholique romaine de Hollande qui enquêtait sur les abus sexuels.

    La cour a estimé que dans certains cas, la Commission « n’avait pas respecté ses propres règle et, ce faisant, a violé les droits fondamentaux de l’accusé », par exemple quand « une dénonciation, qui avait pourtant déjà été déclarée non-fondée par un jugement définitif, a été rouverte et déclarée fondée » ou encore quand elle a considéré comme crédible une « déclaration isolée et incohérente d’un plaignant dépourvue de preuves suffisantes ».

    Le communiqué qui résumé ce jugement se trouve sur le site de la Stichting Sint Jan, en néerlandais, en anglais et en allemand.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Est-ce la chasteté sacerdotale qui serait contre-nature ?

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    De Thibaud Collin sur le site de l'Homme Nouveau :

    “Sodoma”, un objectif : Retourner contre elle-même la doctrine de la loi naturelle

    “Sodoma”, un objectif : Retourner contre elle-même <br>la doctrine de la loi naturelle

    Le texte de thibaud Collin que nous publions aujourd'hui s'inscrit dans un dossier consacré au démontage du livre Sodoma de Frédéric Martel. Vous pourrez retrouver ce dossier dans notre prochain numéro. Le livre du journaliste homosexuel Frédéric Martel se base sur quatre ans d'enquête au Vatican, période lors de laquelle l'auteur aurait constaté une présence majoritaire de prélats homosexuels. Les premières incohérences du livre avaient été relevées par Jeanne Smits dans un article accessible sur notre site.

    Une attitude théologale : voilà ce qu’exige la lecture extrêmement éprouvante du livre de Frédéric Martel qui se présente comme une enquête sur l’omniprésence de l’homosexualité au Vatican. Certes nous connaissions le message attribué à la Vierge Marie par Mélanie Calvat à La Salette (1846). « Les prêtres sont devenus des cloaques d’impureté ». Certes nous avions entendu le cri du cardinal Ratzinger lors de la Via crucis au Colisée (2005) : « Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement ! ». (1) Mais en refermant cet ouvrage de 632 pages, fruit d’une enquête de quatre ans fondée sur une multitude d’entretiens avec de nombreux cardinaux, évêques et prêtres, seuls des actes réitérés de foi et d’espérance permettent de supporter le choc. En entrant dans l’analyse de ce livre pour comprendre de quoi il est le signe, prions pour le salut éternel de tous les prêtres infidèles à leur vocation. 

    Sodoma est à comprendre comme un gigantesque «outing» (2) de la Curie romaine ; ou un «coming out» (3) collectif tant il est basé sur des confidences, des ragots, des règlements de compte et autres rumeurs issus de celle-ci. Le sexe, le pouvoir et l’argent forment les matériaux de ce récit. « Rien de nouveau sous le soleil » (Ecclésiaste 1, 9), pourrait-on dire mais ce serait rester à la surface de ce qui se joue dans une telle entreprise éditoriale. En effet, ce livre est hybride. Il est à la fois une enquête journalistique sur les mœurs d’une communauté humaine, en l’occurrence les hauts prélats de l’Église catholique. Mais il est aussi un essai développant une thèse de nature anthropologique et morale. Son erreur de méthode est qu’il s’appuie sur le premier point (le reportage) pour déterminer le second (la doctrine) ; c’est une confusion des ordres. Il s’agit donc de saisir quelle est l’origine de cette confusion et surtout en quoi elle offre la clef d’interprétation de cette tentative de subversion. 

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  • Les cardinaux Marx, Tagle, Gracias, Cupich… stars du sommet sur les abus au Vatican

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Danger ! Marx, Tagle, Gracias, Cupich… stars du sommet sur les abus aux Vatican

     

    Le sommet sur les abus sexuels s'est ouvert aujourd'hui au Vatican, avec un programme entièrement confié aux proches du pape François, souvent ceux qui se sont montrés les plus ouverts à une certaine reconnaissance de l'homosexualité par l'Eglise, ou aux assouplissements pour l'accès des divorcés remariés à la communion.

    C'est aussi un grand festival de vocabulaire bergoglien.

    Sera-ce l'occasion de mettre en place ce que les synodes sur la familles n'avaient pas réussi à faire : une nouvelle approche dite pastorale des couples homosexuels « stables » reconnus en tant que telle, à défaut de pouvoir être considérés comme des « mariés » à part entière ?

    Premier intervenant de ce jeudi, le cardinal Tagle des Philippines, classé à la fois papabile et progressiste par la grande presse, a déclaré en 2015 que la réponse à la question de la communion pour les divorcés remariés ne pouvait pas se régler par un principe mais au cas par cas. Il dénonçait également les mots « durs » que l'on réservait jadis dans l'Eglise aux homosexuels, aux mères célibataires, aux divorcés. C'était à l'issue d'un congrès de jeunes où le temps de prières et de réflexion était ponctué par une danse que l'on peut admirer ici.

    Il ponctue actuellement son discours de citations d'un spécialiste de la théologien de la libération, Roberto Goizueta, plaidant pour la théologie sud-américaine. Avant-goût du synode pan-amazonien ? (Voir iciet ici.)

    Thème de son intervention : « L'odeur des brebis. »

    A 10:15, Mgr Scicluna de Malte parle de « L'Eglise hôpital de campagne ». Ce prélat maltais, avec son confrère de Gozo, a autorisé la communion pour les divorcés remariés et il a été selon toute vraisemblance félicité pour cela par le pape François lui-même.

    Après l'intervention du cardinal Ruben Salazar Gomez l'après-midi, sur « L'Eglise en un temps de crise », ce sera vendredi matin au tour du cardinal Oswald Gracias de Bombay d'évoquer « la collégialité ». Gracias, lui-même accusé d'avoir « couvert » des abus sexuels dans son diocèse, est un grand partisan d'un changement d'attitude des personnes « LGBT », ainsi désignées. Il a ainsi béni l'initiative d'un couturier indien de créer une « hotline » pour ces personnes afin qu'elles reviennent dans l'Eglise où elles seront mieux accueillies.

    Le cardinal Blase Cupich, grand artisan de ce sommet, évoquera la « synodalité ». Il est lui aussi partisan de l'ouverture aux « LGBT », se félicitant de l'utilisation de cet acronyme de combat au sein de l'Eglise. Il veut ouvrir la communion aux couples gays.

    Le cardinal Reinhard Marx, qui interviendra samedi sur « la transparence », est un festival à lui tout seul. Il serait trop long d'énumérer ici ses manifestations progressistes ; contentons-nous de rappeler qu'il a rendu hommage à Karl Marx, et lancé des ballons d'essai à propos de la bénédiction des couples homosexuels.

    Il n'y a pas d'autres interventions cardinalices officielles.

    Plusieurs femmes complètent le tableau : Linda Ghisoni, du dicastère pour les laïcs, une religieuse, Veronica Openibo, et une journaliste mexicaine, Valentina Alazraki, auteur d'une interview très complice avec le pape François en 2015 (texte espagnol complet ici).

    Le pape François fera un discours de clôture dimanche.

  • Abus sexuels cléricaux : une assemblée mondiale des épiscopats réunie à Rome pour sortir du marasme spirituel ou noyer le poisson ?

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    De Gérard Leclerc sur le site web de « France Catholique » :

    tagle 33578_luis-antonio-tagle.jpgInutile de biaiser. Alors que le Pape réunit à Rome l’ensemble des présidents des Conférences épiscopales du monde entier du 21 au 24 février pour traiter de la question des abus sexuels contre les mineurs, la situation de l’Église apparaît d’une singulière gravité. Non tellement en référence à sa survie temporelle qu’à l’égard de sa mission divine. Les scandales se sont multipliés ces jours derniers, le principal concernant la parution d’un ouvrage exposant la présence d’un lobby homosexuel au centre de l’administration vaticane. L’auteur lui-même, militant homosexuel, tire des conclusions hasardeuses de l’enquête qu’il a menée durant quatre ans. La doctrine de l’Église n’est pas liée à des conjonctions d’intérêts, et l’institution elle-même obéit à des normes supérieures aux opinions et aux tendances individuelles des membres de la hiérarchie. De ce point de vue, la prochaine canonisation du cardinal Newman devrait remettre à l’honneur ce qui est au cœur de la tradition, qui est transmission de la foi depuis les origines. Le christianisme est tout autre chose qu’un programme publicitaire, malléable au gré des idéologies successives.

    Quant au contenu de l’ouvrage de Frédéric Martel, il ne surprendra pas, hélas, ceux qui connaissent depuis plusieurs années le contenu du rapport sur l’état de la Curie demandé par Benoît XVI, et qui compta certainement beaucoup dans sa décision de se démettre de sa charge. Depuis longtemps, une part essentielle de la machine administrative du Saint-Siège échappait à l’autorité du Pape. Elle était, au surplus, gangrenée par une corruption morale qui concernait jusqu’à certains hauts responsables. L’existence d’un réseau homosexuel était ainsi avérée, avec des pratiques défiant l’imagination. Frédéric Martel n’a donc eu aucune difficulté à découvrir la réalité qu’il étale largement auprès d’un public dont la surprise conduira à l’écœurement. À ceci près qu’il associe à son enquête une large part de fantasmagorie, chaque personne étant jaugée à partir de sa caractérologie sexuelle très particulière.

    Si le cardinal Bergoglio a été élu, c’est parce que son prédécesseur se jugeait dans l’incapacité physique de juguler le mal. Il est possible que le Pape venu de Buenos Aires n’ait pas immédiatement pris la mesure du fléau qu’il lui fallait combattre. Ses premières tentatives réformatrices n’ont pas entraîné encore le vaste mouvement de conversion qui s’impose. L’avertissement très informé que lui avait donné Mgr Vigano, notamment sur l’ampleur du désastre aux États-Unis, se trouve paradoxalement étayé par le livre à charge de Frédéric Martel. La réunion au sommet qui se tient à Rome devrait être l’occasion d’une prise de conscience décisive. Mais c’est la supplication des fidèles du monde entier qui devrait aider à la sortie du marasme, comme cela est arrivé plusieurs fois dans l’histoire.

    Ref. Sortir du marasme spirituel

    JPSC

  • Aujourd'hui, fête de saint Pierre Damien, Docteur de l’Eglise, qui annihila la “pédophilie” au XIè siècle

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    St Pierre Damien, Docteur de l’Eglise, qui annihila la “pédophilie” au XIè siècle

    Saint Pierre Damien, Docteur de l’Eglise, qui annihila la pédérastie au XI° s (+ 1072) (63 mn) Comment ce saint moine, confronté à une des pires crises de la papauté et à une des pires décadences du clergé, réussit à extirper les vices de la pédérastie et de la simonie dans le clergé de son temps. Pour cela, il analysa les causes puis désigna le remède : Réduire à l’état laïc tout clerc, fut-il cardinal, coupable de ces vices. Il obtient de la papauté (Léon IX aidé par Hildebrand, futur pape saint Grégoire VII) une réaction adaptée. Sa prédication forte par lettres, sa droiture morale, prépare la réforme grégorienne et la merveilleuse efflorescence de l’Eglise du XIII° siècle.

    Voir ici : https://www.diakonos.be/settimo-cielo/

  • Affaires et scandales ecclésiatiques : le regard d'un observateur lucide

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    Des propos de Jean-Marie Guénois recueillis par Christophe Geffroy sur le site de la Nef :

    Eglise : retour sur les « affaires »

    Fondateur de l’agence I.Média à Rome où il a passé une dizaine d’années, puis chef du service religion à La Croix, Jean-Marie Guénois est maintenant rédacteur en chef au Figaro, responsable des affaires religieuses. Il est l’un de nos meilleurs « vaticanistes » et il nous parle ici des « affaires » qui secouent l’Église : « procès Barbarin », témoignage de Mgr Vigano, réorganisation de la « com » du Vatican…

    La Nef – Quelle signification a selon vous le « procès Barbarin » ?
    Jean-Marie Guénois
     – Le procès « Barbarin », il faut le rappeler avec netteté, est avant tout le procès du Père Bernard Preynat, ce prêtre pédophile lyonnais. Il a reconnu les faits. Son jugement est attendu en 2019. Le cardinal Decourtray, informé de ce cas, l’avait déplacé mais ne l’a jamais mis hors course comme cela se pratiquait à l’époque. C’est donc lui le premier responsable hiérarchique de cette affaire. L’honnêteté intellectuelle impose de reconnaître que le cardinal Barbarin a donc hérité de cette situation confirmée, avant lui, par deux autres archevêques de Lyon, Mgr Ballland et Mgr Billé. Il faut aussi intégrer dans l’analyse le fait indéniable que ni les familles, ni les victimes n’avaient jamais porté plainte au civil et ne voulaient pas le faire. Le procès « Barbarin » n’est donc pas tout à fait le sien. Il est vrai – et c’est l’autre volet de l’analyse – que le cardinal Barbarin, très probablement informé du problème, n’a pas réagi assez vite sur le dossier Preynat comme lui reproche l’association de victimes de ce prêtre constituée quand ils ont vu qu’il était toujours en fonction et qu’il avait des responsabilités. Mais il faut aussi observer que le cardinal Barbarin, hormis ce cas ancien, n’a rien à se reprocher dans la gestion de ce type d’affaires depuis qu’il est évêque. Il a toujours immédiatement sanctionné et encouragé l’action de poursuite au civil. Barbarin n’est donc pas le cardinal Law, l’archevêque de Boston qui déplaçait sans vergogne des prêtres pédophiles sans avertir les paroisses suivantes du danger. Il n’est pas non plus Mgr Pican ou Mgr Fort, deux évêques français qui ont été condamnés avec sursis pour cette pratique de « couverture » de prêtres pédophiles selon les consignes de l’époque pour « éviter le scandale ». Mais Barbarin est devenu un symbole. Il est primat des Gaules. Il est cardinal. Il a manifesté contre le mariage pour tous. Sa position ecclésiale, sociale et médiatique fait qu’il a concentré sur lui le procès d’une société contre l’Eglise catholique. Bien qu’il ait été acquitté en août 2016, il n’est donc pas étonnant qu’il soit ainsi poursuivi parce que notre société n’accepte pas, avec raison, que l’Eglise catholique ait pu organiser un tel système de couverture de prêtres catholiques pédophiles. Ils sont une minorité, certes, les jeunes évêques paient pour leurs ainés certes, mais comme aux USA avec le cardinal Law, c’est un moment de vérité pour la France et l’Eglise de France. Il y en aura d’autres dans d’autres pays. L’Eglise d’Italie commence seulement par exemple à se demander pourquoi elle ne connaît quasiment pas d’affaires de pédophilies alors que beaucoup de situations ont été étouffées. Cela pose évidemment la question des limites de la société dite de « transparence » mais il y a aussi derrière cette indignation face à des prêtres pervers, l’attente consciente ou non, de prêtres saints. De l’Eglise, les gens attendent un exemple.

    Certains voient cette épreuve contre l’Eglise comme une agression, d’autres comme une purification. Mais j’ai toutefois toujours été frappé dans ces affaires par l’insensibilité de certains prêtres pour les victimes. Il est pourtant inadmissible et criminel, de manipuler l’innocence et la confiance d’un enfant pour sa propre jouissance. Et encore plus insupportable de mentir pour couvrir cela. Et, encore pire, d’instrumentaliser Dieu par la confession de la victime… Comment minimiser de tels actes ? Que révèlent-ils de l’état moral du clergé ? La violence de « l’attaque » de l’Eglise est aussi proportionnelle à cette insensibilité cléricale – se sont des enfants, des petits, que l’on a broyé – et au souci des clercs de se protéger comme une caste d’intouchables. On fait trop vite le procès des médias dans cette affaire. L’Eglise doit regarder son péché en face et en sortir avec les moyens qui lui sont propres. Quels fruits porterait-elle autrement ?

    Comment voyez-vous l’avenir sur ces affaires d’abus sexuels dans l’Église ?
    En France, nous sommes dans l’âge III des affaires de pédophilies. Et cela va durer très longtemps. Parce que certains pays emblématiques du catholicisme comme l’Italie, commencent à peine l’âge I : celui de la mise à jour des affaires de pédophilie, au simple niveau des prêtres. D’autres pays, comme le Chili, traverse l’âge II : celui de la mise en cause de tel ou tel évêque dans telle ou telle affaires précises. D’autres vivent l’âge III, France, Etats-Unis, Allemagne, Irlande : avec le procès global, systémique de l’Eglise catholique, de son droit canonique, de sa responsabilité hiérarchique, du Vatican aussi. Tout cela, et à une échelle mondiale, va donc durer longtemps : plusieurs dizaines d’Etats aux Etats-Unis ont lancé des enquêtes publiques comme celles de la Pennsylvanie rendue publique le 15 août dernier. Nous allons avoir comme cela, à dates régulières, des litanies de chiffres sordides, ici et là dans le monde. Sans oublier la nouvelle campagne qui vient de commencer sur un plan mondial avec les sœurs violées par des prêtres. Mais le plus ravageur à présent – et c’est aussi l’enjeu de l’affaire Barbarin qui sera probablement acquitté le 7 mars – n’est pas tant le crime de l’abbé untel que l’incompréhensible faute morale d’une hiérarchie qui a fermé les yeux quand elle n’a pas accusé de diffamation les victimes comme dans l’affaire Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ, ou acheté le silence des familles. Aux Etats-Unis : il y avait un « prix », autour de 25 000 dollars, par affaire pour obtenir le silence quand l’accusation de diffamation lancée aux victimes ne suffisait pas à « calmer » les plaignants… Il va donc falloir du temps à l’Eglise pour retrouver sa crédibilité. Cette crédibilité n’a d’ailleurs qu’un seul nom : la sainteté. Et en particulier aux yeux du « monde ».

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