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Jeunes - Page 36

  • La Voie romaine

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    Tous les chemins mènent-ils encore rapidement à Rome, comme les voies romaines de jadis ?  Lu dans le mensuel « La Nef » (février 2022) :

    Sévillia-Diane-2021©DR-620x330.jpg« Diane Sévillia est mère de prêtre et membre de l’équipe de La Voie romaine qu’elle nous présente.

    La Nef – Qu’est-ce que La Voie romaine, comment est née cette initiative, qui en est à l’origine et quel but poursuivez-vous ?

    Diane Sévillia – La Voie romaine est une association fondée par des catholiques attachés à la liturgie traditionnelle et qui, jeunes parents ou célibataires, appartiennent à la génération qui a grandi dans l’esprit du motu proprio Ecclesia Dei de Jean-Paul II en 1988 puis du motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI en 2007. Sans nier la légitimité et la validité de l’Ordo de 1970, qu’ils pratiquent selon leurs activités ou leurs déplacements, ils ont fait le choix préférentiel de la messe traditionnelle, comme l’Église leur en a donné le droit, parce qu’ils estiment que leur foi est mieux nourrie par cette liturgie. L’initiative de la Voie romaine revient à Benoît Sévillia, frère et ami de nombreux prêtres des instituts Ecclesia Dei. L’objectif de l’association est de faire connaître au Saint-Père, par des lettres qui seront portées à Rome, la stupeur et l’incompréhension des fidèles attachés à la liturgie ancienne face au motu proprio Traditionis custodes, et plus encore devant ses conditions d’application très strictes. Mises en œuvre littéralement, celles-ci aboutiraient à la suppression du rite tridentin et empêcheraient les prêtres voués à cette liturgie d’exercer leur ministère. Il y a là une injustice face à laquelle les laïcs sont en droit de manifester respectueusement leur peine, et un ébranlement très profond pour eux qui doit être entendu par l’Église car il les frappe au cœur de leur foi.

    Qui sollicitez-vous pour écrire au pape François ? Et pensez-vous que de tels témoignages puissent modifier le motu proprio Traditionis custodes ?

    Des mères de prêtres, inquiètes pour leurs fils, ont eu l’idée d’envoyer un message au pape. De là est né le projet de faire écrire les catholiques attachés de différentes manières à ce rite et de les porter à Rome, à pied, lors d’une longue marche-pèlerinage à travers la France et l’Italie. Le but poursuivi est d’attirer l’attention du clergé, des fidèles et surtout du pape, afin de lui montrer à quel point les catholiques restés fidèles au Saint-Siège et attachés au rite traditionnel ne sont pas des catholiques de seconde zone. Nous espérons obtenir une audience à Rome. Quel en sera le résultat ? Dieu en décidera. Nous espérons au moins que les dispositions touchant les prêtres célébrant le rite tridentin seront allégées. Nous allons prier et implorer la Vierge Marie et tous les saints lors de notre longue route.

    Comment expliquez-vous ce ton si sévère de Rome à l’égard de catholiques qui sont pourtant des brebis parmi d’autres dans l’Église ? Voyez-vous quand même une part de vérité dans les reproches du pape aux « traditionalistes » ?

    Je sais qu’il existera toujours des personnes plus ultras que d’autres, mais on ne fait pas une loi pour un cas particulier. Si je regarde autour de moi, parmi mes amis qui assistent habituellement à la messe traditionnelle, aucun ne refuse d’aller à la messe de Paul VI, aucun ne nie la légitimité de Vatican II, même si certains textes du concile peuvent donner matière à discussion, comme il en a toujours été dans l’Église, et aucun ne croit appartenir à la « vraie Église ». Les reproches exprimés dans le motu proprio Traditionis custodes me semblent donc hors de propos. Dans le diocèse où j’habite, celui de Versailles, les relations entre les communautés traditionnelles et le clergé diocésain sont totalement pacifiées. Quant aux questions qui se posent aux prêtres, je n’ai pas à en juger car je ne suis qu’une mère de famille. Tout ce que je sais est qu’ils n’ont commis aucune désobéissance par rapport aux règles qui leur ont été données par l’Église. Et qu’ils ont un dévouement sans limite pour leurs brebis.

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  • Comment les Juifs d’Europe résistent à la sécularisation

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Miracle, les Juifs d’Europe résistent à la sécularisation. Et plus ils sont jeunes, plus ils sont religieux

    La vague de sécularisation n’épargne pas l’Occident, et encore moins l’Europe. Partout, les croyants diminuent et les personnes sans religion augmentent. Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. En Europe, les Juifs avancent à contre-courant. Chez eux, la foi en Dieu et la pratique religieuse augmentent, au lieu de diminuer. Particulièrement chez les plus jeunes, là aussi à l’inverse de la tendance générale.

    Cette exception singulière a été mise en lumière par un véritable phare de la sociologie et de la démographie, le professeur Sergio Della Pergola, 79 ans, professeur émérite de l’Université juive de Jérusalem qui, en compagnie d’un autre grand spécialiste, L. Daniel Staetsky, a mené pour l’Institute for Jewish Policy Research une vaste recherche intitulée : « The Jewish identities of European Jews – What, why and how », achevée en décembre 2021 et qui s’appuie à son tour sur d’autres enquêtes précédentes, toutes disponibles sur le web en version intégrale.

    Le professeur Della Pergola a présenté les principaux résultats de ses recherches dans une interview à Moked, le portail du judaïsme italien. Les Juifs Européens, dit-il, « sont davantage enclins à s’identifier à une minorité religieuse plutôt qu’ethnique ». En effet, la religion est le premier élément identitaire pour 35% d’entre eux, suivie par la parenté pour 26%, par la culture pour 11%, par la tradition pour 10% et par l’ethnie pour 9%.

    Si l’on divise les sondés selon leurs orientations respectives, 5% se déclarent « haredim », c’est-à-dire ultra-orthodoxes comme, par exemple, les « hassidim », 8% se déclarent orthodoxes, 25% attachés à la tradition, 15% réformistes et 38% « simplement Juifs », 8% ne s’identifient à aucun courant spécifique, et 5% sont identifiés comme « mixed », divers.

    Pourtant, une bonne partie d’entre eux déclare ne jamais fréquenter la synagogue, ne pas manger cacher et ne pas observer le sabbat.

    Mais attention, il ne s’agit que de données générales. Si l’on décompose les résultats par pays et par tranche d’âge, les choses sont bien différentes.

    Dans le graphique ci-dessous, par exemple, on voit comment l’adhésion aux courants plus orthodoxes du judaïsme croît au fut et à mesure que l’âge diminue, avec les pics les plus hauts chez les « millennials », c’est-à-dire chez les jeunes de 16 à 29 ans.

     

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  • Monseigneur Gänswein retrace l'histoire de la réponse de Benoît XVI au rapport sur les abus de Munich

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    De Daniel Ibáñez sur le National Catholic Register :

    L'archevêque Gänswein raconte l'histoire de la réponse de Benoît XVI au rapport sur les abus de Munich.

    Dans une interview exclusive diffusée ce soir sur EWTN, le secrétaire personnel de Benoît XVI a défendu les actions du pape retraité, le qualifiant de "père de la transparence".

    L'archevêque Georg Gänswein est le secrétaire personnel du pape émérite Benoît XVI.

    14 février 2022

    CITE DU VATICAN - L'archevêque Georg Gänswein a raconté comment le pape émérite Benoît XVI a répondu à un rapport critiquant sa gestion de quatre cas d'abus lorsqu'il dirigeait l'archidiocèse allemand de Munich et Freising.

    Dans une interview exclusive avec le chef du bureau du Vatican d'EWTN, Andreas Thonhauser, le secrétaire personnel de Benoît XVI a défendu les actions du pape retraité, a décrit son travail de pionnier dans la lutte contre les abus cléricaux malgré la résistance du Vatican, et a parlé du fort soutien personnel du pape François à son prédécesseur. L'interview complète sera diffusée le 14 février à 18h30 dans un épisode spécial du programme Vaticano d'EWTN.

    L'interview a été réalisée le 11 février, quelques jours après que Benoît XVI ait personnellement demandé pardon aux survivants d'abus, suite à la publication du rapport couvrant son mandat d'archevêque de Munich de 1977 à 1982.

    Le pape retraité de 94 ans a déclaré dans une lettre que sa douleur était d'autant plus grande qu'il avait "porté une grande responsabilité dans l'Église catholique." 

    La lettre était accompagnée d'une réfutation de trois pages des critiques du rapport, signée par quatre conseillers du pape émérite.  

    Une erreur a été commise

    Dans l'interview, Mgr Gänswein a reconnu la controverse suscitée par une déclaration de 82 pages soumise au nom de Benoît XVI aux enquêteurs chargés de compiler l'étude.

    L'un des quatre cas mis en lumière par le rapport concerne un prêtre nommé Père Peter Hullermann, qui est accusé d'avoir abusé d'au moins 23 garçons âgés de 8 à 16 ans entre 1973 et 1996. 

    La déclaration signée par le pape retraité indique qu'il n'était pas présent à une réunion en 1980 au cours de laquelle le transfert du prêtre du diocèse d'Essen à l'archidiocèse de Munich a été discuté.

    Mais quelques jours après la publication du rapport par le cabinet d'avocats munichois Westpfahl Spilker Wastl, le pape émérite a reconnu qu'il avait assisté à la réunion. 

    Cette correction a provoqué un tollé en Allemagne, les détracteurs de Benoît XVI l'accusant de dissimuler sa présence à la réunion, tandis que ses partisans soulignaient que sa présence était déjà de notoriété publique.

    L'archevêque Gänswein a expliqué que l'erreur s'est produite lorsque le pape retraité révisait une ébauche de sa déclaration. 

    Il a rappelé que Benoît XVI a dit : "Cette réunion, la fameuse, le 15 janvier 1980, je ne m'en souviens pas. Mais s'il est dit que j'étais absent, alors cette absence est prouvée - ou était prouvée à l'époque - grâce à un document de la réunion." 

    "Et c'est là que l'erreur s'est produite", a déclaré l'archevêque de 65 ans.

    Mgr Gänswein a déclaré avoir été "choqué" d'apprendre après la publication du rapport qu'il existait des preuves montrant que Benoît XVI avait assisté à la réunion. 

    "J'en ai parlé au pape Benoît, et il a dit : 'Nous devons dire immédiatement que c'était une erreur de notre part'. Ce n'était pas intentionnel, donc ce n'était pas un mensonge - les mensonges arrivent exprès - c'était une erreur." 

    L'archevêque a déclaré que Benoît XVI avait décidé d'écrire une lettre personnelle à la suite du rapport, mais qu'il avait demandé qu'elle soit accompagnée "d'une réponse aux accusations portées contre moi, et pas seulement aux accusations, mais aussi aux insinuations, sur la base des pièces du dossier."

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  • France : Pèlerinages de Chartres : c’est reparti !

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    Les contraintes sanitaires étant levées les unes après les autres, les pèlerins de Pentecôte vont pouvoir marcher cette année de nouveau entre Paris et Chartres.

    De Paris à Chartres, le pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté cheminera sur le thème du Sacré-Coeur, Espoir et salut des nations. Il est déjà possible de rejoindre une équipe soutiens en écrivant à  responsable.rh@nd-chretiente.com

    « Nous sommes la jeunesse de Dieu » tel est le thème proposé par le pèlerinage de Tradition entre Chartres et Paris

    Dans ce monde où, comme le dit le père Calmel, le diable s’acharne à rendre les hommes vieux… Nous marcherons derrière la petite sainte Thérèse, sainte Jeanne d’Arc et Godefroy de Bouillon dans l’enthousiasme de la jeunesse.

    Une fois de plus, nous ferons nôtre l’injonction de Charette : “On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ; faut rire ! Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créature humaine, la liberté de l’homme intérieur.”

    Ref. Pèlerinages de Chartres : c’est reparti !

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  • Le cannabis est tout sauf inoffensif

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    De Kath.Net/News :

    L'éthicien Kummer : Le cannabis est tout sauf inoffensif

    10 février 2022

    Le directeur général d'IMABE met en garde contre la libéralisation prévue à des fins récréatives en Allemagne : les conséquences attendues sont une dépendance rapide, y compris la dépression, la psychose et une utilisation d'urgence accrue

    Vienne (kath.net/KAP) L'Institut viennois d'anthropologie médicale et de bioéthique (IMABE) a critiqué la politique antidrogue du nouveau gouvernement allemand. Les politiciens espèrent des recettes fiscales allant jusqu'à 2,8 milliards d'euros par an ainsi que de nouveaux emplois grâce à la libération contrôlée de cannabis à des fins de loisirs prévue dans l'accord de coalition, mais les dommages prévisibles pour la santé, en particulier pour les jeunes, sont consciemment acceptés. (...)

    Des études approfondies au cours des 20 dernières années ont montré que le cannabis est "tout sauf inoffensif", résume l'éthicien Kummer. "La drogue crée très rapidement une dépendance, peut déclencher une dépression, une psychose et d'autres maladies mentales graves et ouvre la voie aux drogues dures." Les résultats récents d'une étude américaine publiée en 2021 ont montré qu'il a été démontré que la consommation de cannabis provoque des lésions cérébrales permanentes chez les adolescents de moins de 25 ans. Dans l'État américain du Colorado, après la légalisation du cannabis, la capacité de la psychiatrie pour adolescents a dû être doublée en raison de l'augmentation rapide du nombre de toxicomanes et de psychoses induites par le cannabis.

    La dernière étude, publiée dans le JAMA Network Open (doi:10.1001/jamanetworkopen.2021.42521), montre ce que Kummer appelle une augmentation « surprenante » du nombre d'appels d'intervention d'urgence pour empoisonnement au cannabis chez les enfants au Canada depuis la légalisation en 2018 - multiplié par neuf. Le nombre a explosé, surtout après avoir consommé des aliments tels que des biscuits au cannabis ou des oursons gommeux au cannabis. Le nombre d'enfants qui doivent être hospitalisés a également doublé. Leur âge moyen se situait entre trois ans et neuf mois. Une intoxication infantile sur dix évaluée à la salle d'urgence centrale de l'Ontario était due à l'utilisation de produits contenant du cannabis. Près d'un tiers (32,7 %) des enfants ont dû être hospitalisés en raison de leur intoxication, certains (3,6%) même dans l'unité de soins intensifs. Pour l'instant il n'y a pas eu de mort.

    Pour l'étude, des chercheurs de l'Hôpital d'Ottawa et du Département de médecine familiale de l'Université d'Ottawa ont examiné toutes les admissions d'enfants aux urgences dans la province de l'Ontario (population de 14,6 millions) sur trois périodes : avant la légalisation du cannabis (de 2016 à 2018) , après la légalisation des fleurs, graines et huiles de cannabis (2018 à 2020) et après la légalisation des produits comestibles contenant du cannabis (février 2020). Pendant toute la période d'étude, il y a eu 522 admissions aux urgences en raison d'un empoisonnement chez les enfants. Heureusement, alors que le nombre global d'intoxications chez les enfants a diminué, la proportion d'intoxications au cannabis a augmenté pendant la pandémie de Covid-19, ce qui est probablement lié à l'augmentation de la consommation de cannabis par les adultes pendant la période pandémique.

    "Les résultats sont si spectaculaires parce que le Canada avait espéré que la légalisation réduirait la consommation accidentelle chez les enfants", a déclaré le responsable de l'étude, Daniel Myran, cité dans l'émission IMABE. Il existe des réglementations sur la concentration maximale dans les aliments, ainsi que sur les emballages à l'épreuve des enfants. De plus, la formation des parents et des soignants devrait réduire le risque pour les enfants. "Cependant, les chiffres de l'étude montrent que cet objectif n'a pas été atteint", a conclu Myran.

    La 125e association médicale allemande (DÄT) a également vivement critiqué une éventuelle légalisation du cannabis en Allemagne en novembre. "La légalisation minimise les risques pour la santé, les conséquences négatives et les effets à long terme de la consommation de cannabis pour les enfants et les jeunes", a-t-il déclaré dans un communiqué. Les médecins mettent en garde contre les risques possibles pour la santé des consommateurs et les conséquences pour les soins médicaux. Les expériences d'autres pays montrent qu'il y a une augmentation des admissions d'urgence liées au cannabis, un besoin accru de traitement psychiatrique et des accidents de la circulation mortels et des suicides liés au cannabis.

  • Lettre du Pape émérite Benoît XVI concernant le rapport sur les abus dans l’Archidiocèse de Munich et Freising

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    Du Bulletin de la Salle de Presse du Saint-Siège :

    Lettre du Pape émérite Benoît XVI concernant le rapport sur les abus dans l’Archidiocèse de Munich et Freising

    Cité du Vatican, 6 février 2022

    Chères sœurs et chers frères !

    À la suite de la présentation du rapport sur les abus dans l’archidiocèse de Munich et Freising, le 20 janvier 2022, je tiens à adresser à chacun une parole personnelle. En effet, même si je n’ai été archevêque de Munich et de Freising qu’un peu moins de cinq ans, au plus profond de moi subsiste cependant une profonde appartenance à l’archidiocèse de Munich comme à ma patrie.

    Je voudrais avant tout exprimer un mot de sincères remerciements. Durant ces jours d’examen de conscience et de réflexion, j’ai reçu plus d’encouragement, d’amitié et de signes de confiance que je n’aurais imaginé.Je voudrais remercier en particulier le petit groupe d’amis qui, avec abnégation, a rédigé pour moi mon mémoire de 82 pages, pour le cabinet d’avocats de Munich, que je n’aurais pas pu écrire seul. Aux réponses aux questions posées par le cabinet d’avocats, s’ajoutait la lecture et l’analyse de près de 8.000 pages d’actes en format numérique. Ces collaborateurs m’ont ensuite aidé à étudier et à analyser l’expertise de près de 2000 pages. Le résultat sera publié ultérieurement en annexe de ma lettre.

    Durant le travail gigantesque de ces jours-ci – l’élaboration de la prise de position – s’est produit un oubli concernant ma participation à la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980. Cette erreur, qui s’est malheureusement vérifiée, n’a pas été intentionnellement voulue et j’espère qu’elle est excusable. J’ai fait en sorte que l’archevêque Gänswein la signale dans la déclaration à la presse du 24 janvier 2022. Cela n’enlève rien au soin et au dévouement qui ont été et qui sont, pour ces amis, un impératif absolu. J’ai été profondément affecté par le fait que cette erreur ait été utilisée pour douter de mon honnêteté, voire même pour me présenter comme un menteur. J’ai été d’autant plus ému par les multiples expressions de confiance, les témoignages cordiaux et les émouvantes lettres d’encouragement qui me sont parvenues de la part de nombreuses personnes. Je suis particulièrement reconnaissant pour la confiance, l’appui et la prière que le Pape François m’a exprimés personnellement. Je voudrais enfin remercier la petite famille du monastère “Mater Ecclesiæ”, dont la communion de vie aux heures heureuses et difficiles me donne cette solidité intérieure qui me soutient.

    Il est nécessaire qu’à ces paroles de remerciement suive maintenant une confession. Je suis à chaque fois plus profondément touché que jour après jour, l’Église mette au début de la célébration de la Sainte Messe – au cours de laquelle le Seigneur nous donne sa Parole ainsi que Lui-même – la confession de notre faute et la demande de pardon. Nous prions publiquement le Dieu vivant de pardonner notre faute, notre grande et très grande faute. Il est clair que les mots “très grande” ne s’appliquent pas de la même manière à chaque jour, à chaque jour particulier. Mais chaque jour me demande si, aujourd’hui, je ne devrais pas parler d’une très grande faute. Et il me dit d’une manière consolante que, aussi grande que puisse être ma faute aujourd’hui, le Seigneur me pardonne si je me laisse scruter par lui en toute sincérité et si je suis réellement disposé à me changer moi-même.

    Dans toutes mes rencontres avec les victimes d’abus sexuels de la part de prêtres, surtout pendant mes nombreux voyages apostoliques j’ai regardé dans les yeux les conséquences d’une très grande faute et j’ai appris à comprendre que nous sommes nous-mêmes entraînés dans cette grande faute quand nous la négligeons ou quand nous ne l’affrontons pas avec la décision et la responsabilité nécessaires, comme il est trop souvent arrivé et qu’il arrive encore. Comme lors de ces rencontres, je ne peux qu’exprimer, une fois encore, à l’égard de toutes les victimes d’abus sexuels ma profonde honte, ma grande douleur et ma demande sincère de pardon. J’ai eu de grandes responsabilités dans l’Église catholique. Ma douleur est d’autant plus grande pour les abus et les erreurs qui se sont produits au cours de mon mandat en différents lieux. Chaque cas d’abus sexuel est terrible et irréparable. Aux victimes d’abus sexuels, j’exprime ma profonde compassion et mon regret pour chaque cas.

    Je comprends de plus en plus la répugnance et la peur que le Christ a ressenti sur le Mont des Oliviers quand il a vu tout ce qu’il allait devoir surmonter intérieurement. Que les disciples dorment à ce moment-là, représente malheureusement la situation qui, aujourd’hui encore, se reproduit, et par laquelle je me sens aussi interpellé. Ainsi, je ne peux que prier le Seigneur, les anges et tous les saints et vous aussi, chères sœurs et frères, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

    Bientôt, je serai face au juge ultime de ma vie. Bien que, regardant en arrière ma longue vie, je puisse avoir beaucoup de motifs de frayeur et de peur, mon cœur reste joyeux parce que je crois fermement que le Seigneur n’est pas seulement le juge juste mais, en même temps, l’ami et le frère qui a déjà souffert lui-même mes manquements et qui, en tant que juge, est en même temps mon avocat (Paraclet). À l’approche de l’heure du jugement, la grâce d’être chrétien me devient toujours plus claire. Être chrétien me donne la connaissance, bien plus, l’amitié avec le juge de ma vie et me permet de traverser avec confiance la porte obscure de la mort. À ce propos, me revient sans cesse à l’esprit ce que Jean rapporte au début de l’Apocalypse: il voit le Fils de l’homme dans toute sa grandeur et tombe à ses pieds comme mort. Mais Lui, posant sur lui sa main droite, lui dit: “Ne crains pas! C’est moi….” (cf. Ap 1, 12-17).

    Chers amis, avec ces sentiments, je vous bénis tous.

    Benoît XVI

  • Les conseillers de Benoît XVI fournissent une analyse du rapport sur les abus de Munich qui réfute les critiques

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    « Le card. Ratzinger n’a été impliqué dans aucune couverture d’abus » (traduction complète)

    Réponses au Rapport de Munich de janvier 2022

    Le pape émérite a publié, hier, 8 février 2022, une lettre qui est accompagnée d’un document publié par le Vatican en allemand, en anglais et en italien. Nous traduisons intégralement de l’italien ce texte rédigé par quatre collaborateurs de Benoît XVI.

    Ils répondent par les faits aux accusations du Rapport de Munich (quelque 1900 pages). Ce document explique notamment une erreur du mémoire de 82 pages, déjà reconnue par Mgr Georg Gänswein, le 22 janvier dernier, sur la présence de l’archevêque de Munich à une réunion en 1980.

    Dans sa lettre, le pape émérite remercie le pape François de son soutien.

    Le directeur éditorial du Dicastère pour la communication, Andrea Tornielli, a pour sa part publié une mise au point, le 26 janvier, rappelant l’action décisive du cardinal Joseph Ratzinger puis de Benoît XVI pour lutter contre les abus. Il vient de publier une nouvelle prise de position dans ce même sens, après la publication de la lettre du pape émérite, le 8 février.

    Voici notre traduction rapide, de travail de l’annexe de la lettre du pape émérite Benoît XVI.

    AB

    Analyse des faits par les collaborateurs de Benoît XVI 

    Prof. Stefan Mückl – Rome (Droit canonique)

    Prof. Helmuth Pree – Ludwig-Maximilians-Universität, Munich (Droit canonique)

    M. Stefan Korta – Buchloe (Droit canonique)

    L’avocat Carsten Brennecke – Cologne (Droit à la liberté d’expression)

    Dans le rapport sur les abus de l’archidiocèse de Munich et Freising, on affirme que :

    Joseph Ratzinger, contrairement à ce qu’il prétendait dans le mémoire rédigé en réponse aux experts, était présent à la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980 dans laquelle il parlait du prêtre X. Et l’on prétend que le Cardinal Ratzinger aurait employé ce prêtre dans l’activité pastorale, alors qu’il était au courant des abus qu’il avait commis, et aurait ainsi dissimulé ses abus sexuels.

    Cela ne correspond pas à la vérité, selon nos vérifications:

    Joseph Ratzinger n’était au courant ni du fait que le prêtre X était un abuseur, ni qu’il était inclus dans l’activité pastorale.

    Les documents montrent que lors de la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980, l’emploi du prêtre X pour une activité pastorale n’a pas été décidée.

    Les procès-verbaux montrent également que lors de la réunion en question, il n’était pas question du fait que le prêtre avait commis des abus sexuels. Il s’agissait exclusivement de l’hébergement du jeune prêtre X à Munich, car il devait y suivre une thérapie. On a répondu à cette demande. La raison de la thérapie n’a pas été mentionnée lors de la réunion.

    Lors de la réunion, il n’a donc pas été décidé d’employer l’agresseur dans une activité pastorale.

    Dans le rapport sur les abus de l’archidiocèse de Munich et Freising, il est indiqué que :

    En ce qui concerne sa présence à la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980, Benoît XVI a sciemment déposé le faux, il a menti.

    Cela ne correspond pas à la vérité, en effet :

    La déclaration contenue dans le mémoire de Benoît XVI selon laquelle il n’a pas participé à la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980 est en fait incorrecte. Cependant, Benoît XVI n’a pas menti ni consciemment dénoncé le mensonge : dans la rédaction du mémoire de Benoît XVI, ce fait a été soutenu par un groupe de collaborateurs. Il est composé de l’avocat Carsten Brennecke (Cologne) et des collaborateurs suivants pour le droit ecclésiastique : Stefan Mückl (Rome), qui au nom de Benoît XVI a examiné les documents, Helmuth Pree et Stefan Korta. Les collaborateurs ont été appelés parce que Benoît XVI ne pouvait pas analyser tout seul la masse de questions en peu de temps et parce que le cabinet d’avocats chargé de l’expertise posait des questions qui se référaient au droit canonique, de sorte que pour la réponse une compétence en droit canonique était nécessaire. Seul le professeur Mückl a été autorisé à consulter les documents en version électronique, sans se voir accorder la possibilité de stocker, d’imprimer ou de photocopier des documents.

    Aucun des autres collaborateurs n’a été autorisé à consulter les documents. Après la visualisation des documents au format numérique (8 000 pages) et leur analyse par le Prof. Mückl, une nouvelle phase de traitement suivie par le Dr Korta, qui a commis par inadvertance une erreur de transcription. Le Dr Korta a noté à tort que Joseph Ratzinger n’était pas présent à la réunion de l’Ordinariat du 15 janvier 1980. Cette erreur a donc échappé à ses collaborateurs: il ont écrit l’absence là où elle n’a pas eu lieu. Ils se sont fiés à une fausse indication, insérée par erreur, en omettant de demander explicitement à Benoît XVI s’il avait été présent à cette réunion. Sur la base de la transcription erronée du procès-verbal, on a plutôt supposé que Joseph Ratzinger n’était pas présent. Bien qu’il ait été tenu de vérifier ce qui était présenté sur la base de son propre mémoire, Benoît XVI n’a pas remarqué l’erreur due aux délais limités imposés par les experts, et il a fait confiance à ce qui était écrit, et donc son absence a été enregistrée.

    Cette erreur de transcription ne peut être imputée à Benoît XVI comme une fausse déposition consciente ou un « mensonge ».

    De plus, cela n’aurait eu aucun sens que Benoît XVI ait intentionnellement nié sa présence à la réunion : en fait, le procès-verbal de la réunion contient des déclarations de Joseph Ratzinger. La présence de Joseph Ratzinger était donc évidente. Par ailleurs, en 2010, plusieurs articles de presse ont fait état – sans démenti – de la présence du cardinal Ratzinger à la rencontre. De même, une biographie de Benoît XVI publiée en 2020 se lit comme suit : « En tant qu’évêque, lors d’une réunion de l’Ordinariat en 1980, il avait seulement accepté que le prêtre en question puisse venir à Munich pour suivre une psychothérapie » (Peter Seewald, Benedikt XVI, Droemer Verlag 2020, p. 938).

    Dans le rapport, on soutient que :

    Benoît XVI a eu un comportement erroné dans trois autres cas. En fait, même dans ces cas, il aurait su que les prêtres étaient des abuseurs.

    Cela ne correspond pas à la vérité, d’après nos vérifications en effet :

    Dans aucun des cas analysés par le rapport, Joseph Ratzinger n’a eu connaissance d’abus sexuels commis ou de soupçons d’abus sexuels commis par des prêtres. L’expertise n’apporte aucune preuve contraire.

    En ce qui concerne le cas du prêtre X, discuté publiquement dans la réunion de l’Ordinariat de 1980 en ce qui concerne le logement à lui accorder pour la thérapie, le même expert – lors de la conférence de presse du 20.01.2022, à l’occasion de la présentation du rapport sur les abus – a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve que Joseph Ratzinger en ait eu connaissance. Lorsqu’un journaliste lui a demandé si les experts étaient en mesure de prouver que Joseph Ratzinger était au courant que le prêtre X avait commis des abus sexuels, l’expert a clairement déclaré qu’il n’y avait aucune preuve que Joseph Ratzinger en était conscient. Selon l’opinion subjective des experts, ce serait simplement « plus probable ».

    Vous pouvez retrouver la conférence de presse sur le lien suivant : https://vimeo.com/668314410

    À la minute 2:03:46, vous trouvez la question du journaliste : « Ma question se réfère également toujours au cas du prêtre X. Le cabinet d’avocats peut prouver que le cardinal Ratzinger était alors au courant du fait que le prêtre X était un agresseur ? Que signifie « plus probable » dans ce contexte ? » […]

    Un expert répond : « […] Plus probable signifie que nous l’assumons avec une probabilité plus élevée. […] « .

    L’expertise ne contient aucune preuve qui corrobore l’accusation de comportement erroné ou de concours à la couverture.

    En tant qu’archevêque, le cardinal Ratzinger n’a été impliqué dans aucune couverture d’actes d’abus.

    Dans le rapport, on soutient que :

    Dans le mémoire présenté, Benoît XVI a minimisé les actes d’exhibitionnisme. Comme preuve de cette affirmation, l’indication suivante est donnée dans le mémoire : « Le curé X a été noté comme exhibitionniste, mais pas comme abuseur au sens propre. »

    Ce ne correspond pas à la vérité, en effet :

    Dans le mémoire présenté, Benoît XVI n’a pas minimisé les comportements exhibitionnistes, mais il les a expressément condamnés. La phrase utilisée comme prétendue preuve de la minimisation de l’exhibitionnisme est décontextualisée.

    En effet, dans son mémoire, Benoît XVI affirme avec la plus grande clarté que les abus, y compris l’exhibitionnisme, sont « terribles », « coupables », « moralement répréhensibles » et « irréparables ». Dans l’évaluation canonique du fait, introduite dans la mémoire par nous collaborateurs selon notre jugement, on voulait seulement rappeler que pour le droit canonique alors en vigueur l’exhibitionnisme n’était pas un crime au sens strict, puisque la norme pénale relative n’incluait pas parmi les cas les comportements de ce type.

    Pour cette raison, le mémoire présenté par Benoît XVI ne minimise pas l’exhibitionnisme, mais le condamne clairement et explicitement.

    Cette analyse des faits a été rédigée par les collaborateurs du pape émérite en allemand. Si des différences linguistiques sont constatées, c’est la version en langue allemande qui fera foi.

  • France : bénédiction abbatiale à Notre-Dame de Triors

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    Triors  8 septembre2018_abbaye_Triors_Humanae_Vitae_3-min.jpg

    La page facebook du diocèse de Versailles relaye des photos de la bénédiction abbatiale de Dom Louis Blanc, nouvel abbé de l’abbaye Notre-Dame de Triors (Drôme) ce 2 février, fête de la Présentation de Jésus au temple. La messe était concélébrée par différents évêques et pères abbés et présidée par Mgr Michel, évêque de Valence.

    Triors-Benediction-Abbatiale-2.jpgAgé de 35 ans, Dom Louis Blanc est originaire de Saint Germain du Chesnay (diocèse de Versailles) et a été scout du Chesnay. L’abbaye Notre-Dame de Triors a été fondé en 1984 par des moines de Fontgombault. Elle a été érigée en abbaye en 1994 avec Dom Hervé Coureau comme premier Père Abbé. Dom Hervé Coureau avait remis sa charge en novembre dernier. L’abbaye compte une quarantaine de moines.

     

    Appartenant à la congrégation de Solesmes, l'abbaye a gardé les traditions liturgiques grégoriennes et dès 1984 a profité de l'indult envers le rite de Saint Pie V.  

  • Un résumé du magistère de François à l'intention des téléspectateurs de la RAI

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    De Gian Guido Vecchi sur le site du Corriere della Sera :

    Le pape François chez Fabio Fazio : l'interview sur "Che tempo che fa", en direct

    Le pape François s'est entretenu en liaison vidéo depuis la Casa Santa Marta avec Fabio Fazio

    Dimanche soir, le pape François a été interviewé par Fabio Fazio sur Che tempo che fa (RaiTre). François s'est exprimé par liaison vidéo depuis la Casa Santa Marta, au Vatican, où il réside.

    La guerre, "un non-sens de la création". Les migrants, les pauvres et le besoin de "toucher" la douleur des autres, "il ne suffit pas de voir, il faut sentir". La "mondanité spirituelle" qui est "le plus grand mal de l'Église" et "engendre une chose hideuse, le cléricalisme, une perversion de l'Église". Mais il y a aussi eu des observations plus personnelles, comme lorsque Fabio Fazio lui a demandé : "Vous sentez-vous parfois seul, avez-vous des amis ? Et François de répondre : "Oui, je suis un homme ordinaire, j'aime être avec mes amis, j'en ai besoin. J'ai peu d'amis mais de vrais amis".

    Le Pape a été interviewé par "Che tempo che fa", sur Rai Tre, en relation avec Santa Marta, presque un résumé du magistère de François à l'intention des téléspectateurs.

    Tout d'abord, la migration, les camps en Libye et le traitement "criminel" des migrants, l'UE qui doit "se mettre d'accord" sur la répartition et ne pas tout laisser à des pays comme "l'Italie ou l'Espagne", la Méditerranée qui est devenue un "cimetière", et des tragédies comme les 12 migrants retrouvés morts de froid à la frontière entre la Grèce et la Turquie : "C'est un signe de la culture de l'indifférence. Les catégories qui occupent la première place en ce moment sont les guerres. Les gens sont en deuxième position. Il y a des catégories qui comptent et d'autres qui sont en bas de l'échelle : les enfants, les migrants, les pauvres, ceux qui n'ont pas de quoi manger. En un an sans fabriquer d'armes, vous pourriez donner de la nourriture et une éducation au monde entier. Nous voyons comment les économies sont mobilisées et ce qui est le plus important aujourd'hui, la guerre : guerre idéologique, guerre de pouvoir, guerre commerciale et nombreuses usines d'armement".

    Il y a des signes d'espoir, comme l'histoire de John, un jeune Ghanéen de 25 ans, qu'il a évoqué à l'Angélus : "Pour arriver ici, il a souffert tout ce que souffrent tant de migrants, et à la fin il s'est installé dans le Monferrato, il a commencé à travailler, à faire son avenir, dans une entreprise vinicole. Et puis il est tombé malade d'un terrible cancer, il est en train de mourir. Et quand ils lui ont dit la vérité, ce qu'il aurait aimé faire, il a répondu : "Rentrer à la maison pour embrasser mon père avant qu'il ne meure". En mourant, il a pensé à son père. Et dans ce village du Monferrato, on a immédiatement fait une collecte et, après l'avoir bourré de morphine, on l'a mis avec un compagnon dans un avion et on l'a envoyé pour qu'il meure dans les bras de son père. Il nous montre qu'aujourd'hui, au milieu de tant de mauvaises nouvelles, il y a de bonnes choses, des saints à côté".

    M. Fazio l'a également interrogé sur les tensions entre la Russie et l'Ukraine, et sur le risque de guerre. Un "non-sens" présent dès le début, dès l'histoire biblique de Caïn : "Il y a comme un contre-sens de la création, c'est pourquoi la guerre est toujours une destruction. Faire la guerre est une mécanique de destruction". Au sujet du "toucher la douleur", François cite en exemple "les médecins, les infirmières et les infirmiers qui ont donné leur vie dans cette pandémie : ils ont touché le mal et ont choisi de rester là avec les malades". François a parlé de ses goûts musicaux, "des classiques mais aussi du tango" qu'il a dansé dans sa jeunesse, comme il se doit à Buenos Aires : "Un porteño qui ne danse pas le tango n'est pas un porteño !".

    Il se souvient qu'enfant, il rêvait d'être "boucher", car "quand j'allais avec ma grand-mère, je voyais qu'il mettait beaucoup d'argent de côté...".

    Il a également parlé du pardon, "c'est un droit de l'homme". De la prière, "c'est ce que fait un enfant qui se sent impuissant et qui dit : papa, maman". Et encore le soin de la création, le besoin d'être proche des enfants. Douleur innocente : "Pourquoi les enfants souffrent-ils ? Il n'y a pas de réponse. Dieu est fort, oui, omnipotent dans l'amour. Au contraire, la haine, la destruction, sont entre les mains d'un autre qui a semé le Mal dans le monde par envie".

    À la fin, il a demandé aux gens de prier pour lui et a cité le "Miracle à Milan" de De Sica : "Dans ce film, une diseuse de bonne aventure lit dans les mains et dit "merci cent lires", je vous dis : cent prières".

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  • Comment les enfants sont les premières victimes de la superexposition aux écrans

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    Du Figaro via le site "Pour une école libre au Québec" :

    « Les enfants sont les premières victimes de la surexposition aux écrans »

    5 février 2022

    Auteurs de La guerre de l’attention (L’Échappée) et cofondateurs de l’association Lève les yeux !, Florent Souillot et Yves Marry alertent contre la surexposition aux écrans et expliquent les ressorts de la guerre que mènent les grandes entreprises du numérique pour capter l’or du XXIe siècle : notre attention. Yves Marry est cofondateur de l’association Lève les yeux !, collectif pour la reconquête de l’attention, avec Florent Souillot, responsable du numérique aux Éditions Gallimard-Flammarion.

    LE FIGARO. — La « guerre de l’attention », c’est celle que mènent les grandes entreprises du numérique pour capter le temps de cerveau disponible des usagers, expliquez-vous. Où en est-on aujourd’hui ?

    Florent SOUILLOT et Yves MARRY. — La situation est très inquiétante, mais pas désespérée. Nous considérons que l’attention humaine est la nouvelle ressource rare, au cœur de la croissance économique. Et comme avec le charbon, le pétrole ou l’eau, l’extraction ne va pas sans quelques effets indésirables pour l’humanité. Comme tout le monde peut le constater autour de soi, nous passons désormais l’essentiel de notre temps éveillé devant un écran, soit dix heures par jour en moyenne pour les adultes en 2019, et entre trois et quatre heures par jour pour les enfants de moins de 12 ans. Ces chiffres datent d’avant la crise du Covid qui a encore aggravé cette tendance. Toute la société subit des impacts cognitifs et psychologiques, et constate une dégradation du débat public. Oui, la guerre de l’attention nous coûte cher !

    — Vous décrivez « la mutation sociale la plus déterminante de ces dix dernières années ». En quoi le smartphone change-t-il radicalement la donne par rapport à la télévision ?

    — En dix ans, le téléphone intelligent a fait doubler le temps passé devant un écran, qui était déjà massif auparavant ! Il s’est glissé dans nos poches, s’est invité dans tous les instants de notre vie, constamment connecté, vibrant, omniprésent du réveil au coucher. Nous sommes désormais collés à son écran bleu et à ses applications, véritables armes de captation massive de notre attention et portes ouvertes sur des contenus de plus en plus violents et addictifs. Il s’agit bien là d’une rupture anthropologique et nous parlons de la naissance d’un nouvel homo numericus. Ce n’est pas qu’une image : le cortex préfrontal de nos enfants, assailli à coups de shoots de dopamines, s’atrophie au contact des écrans.

    Plus largement, nos capacités attentionnelles, constamment manipulées, se déséquilibrent vers toujours plus de saillance, d’émotion, de vitesse, de récompenses à court terme et d’oppositions stériles. Grâce à ces « outils » surpuissants, nous sommes pris dans une illusion de puissance et de confort de plus en plus difficile à assumer : nous avons beau avoir le monde à portée de clics ou de commentaires, croire que nous pouvons tout maîtriser, nous avons de plus en plus de mal à agir, débattre, nous situer, « entrer en résonance » comme dirait Hartmut Rosa. Du malaise au mal-être, de l’isolement à l’aliénation, jamais un objet technique ne nous avait donné cette impression funeste.

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  • Des fissures dans l’orthodoxie LGBT+

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    D'IFN Italie :

    Des fissures apparaissent dans l’orthodoxie LGBT+.

    La résistance par rapport aux diktats de l'idéologie du genre voit le jour au Royaume-Uni.

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  • À l’école canoniale de saint Augustin : vie commune, liturgie, activité pastorale

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    chanoines-rA©guliers-de-saint-augustin.jpg

    Chanoine régulier de Saint-Victor (rattaché à la grande branche des chanoines réguliers de Saint-Augustin), le Père Martin de La Roncière a œuvré pour l’unité des chrétiens en Roumanie et en France. Il nous parle de son Ordre, de son ministère et de ses écrits, de la liturgie et du motu proprio « Traditionis custodes » du pape François,  triste et inquiétant. Lu dans le mensuel « La Nef » :

    La Nef – Vous êtes chanoine régulier de saint Augustin : pourriez-vous nous dire un mot sur votre Ordre ? Quand a-t-il été fondé et par qui ?
    Père Martin de La Roncière
     – Notre Ordre n’a pas de fondateur à proprement parler. Les chanoines réguliers sont apparus au IVe siècle, lorsque certains évêques comme saint Eusèbe à Vercelli (en Italie) et saint Augustin à Hippone (en Afrique du Nord) ont organisé la vie commune de leur clergé. Bien plus tard, le futur pape Grégoire VII, au Synode du Latran de 1059, a obtenu que tous les chanoines réguliers adoptent la Règle de saint Augustin, d’où le nom actuel de notre Ordre.

    Pourriez-vous nous expliquer les trois piliers de la vie canoniale ?
    La vie canoniale est effectivement structurée autour de trois piliers qui sont : 1) la vie commune fraternelle dans la charité ; 2) la liturgie, dans laquelle se ressource constamment la communion fraternelle ; elle comprend l’Office divin, célébré au chœur avec une certaine solennité, et la célébration de l’Eucharistie, « signe de l’unité et lien de la charité », selon la belle expression de saint Augustin ; 3) l’activité pastorale, qui se vit dans une grande diversité de ministères : charge de paroisses, mais aussi aumôneries diverses, prédication de retraites, enseignement théologique, accompagnement de camps de jeunes et de pèlerinages, etc.

    Vous vous réclamez du grand saint Augustin : que vous a-t-il apporté, en quoi êtes-vous ses héritiers et en quoi parle-t-il encore aux hommes d’aujourd’hui ?
    Saint Augustin nous a donné avant tout sa Règle, fondement de notre vie commune, mais aussi son esprit, dont nous nous efforçons de vivre et qui se caractérise par la cordialité des relations et un grand amour de l’Église. Un certain nombre de laïcs, que nous appelons des « familiers », nous sont associés spirituellement.
    Saint Augustin reste très actuel, notamment du fait qu’il n’a pas eu une trajectoire rectiligne. Dans sa jeunesse, il a tourné le dos au catholicisme de son enfance, il s’est laissé séduire par des courants non-chrétiens tels que le manichéisme et a vécu en concubinage. Il avait plus de trente ans quand il s’est converti, a été baptisé et s’est consacré entièrement au Christ. Sa pensée et son langage parlent au cœur et sont donc accessibles à nos contemporains.

    Pourriez-vous nous dire un mot de l’importance pour votre Ordre du bienheureux Alain de Solminihac ?
    Le bienheureux Alain de Solminihac (1593-1659), malheureusement trop peu connu, est une belle figure du grand renouveau spirituel qu’a connu l’Église catholique en France au XVIIe siècle. Nommé très jeune abbé de Chancelade, près de Périgueux (où notre Congrégation est aujourd’hui présente), il a fait revivre cette abbaye de chanoines réguliers de saint Augustin où la vie religieuse avait cessé durant les guerres de Religion. Nommé évêque de Cahors, il s’est donné sans compter au service des âmes, visitant inlassablement son immense diocèse et fondant l’un des premiers séminaires de France. Il est donc pour nous un modèle à la fois comme religieux et comme pasteur.

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