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Histoire - Page 112

  • Martin Luther ou le chant du coq de la modernité

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    Martin Luther, le chant du coq de la modernité

    Martin Luther, le chant du coq de la modernité

    Sous ce titre, les éditions de L'Homme Nouveau viennent de faire paraître un livre de Danilo Castellano qui, dans une approche novatrice, ausculte la Réforme protestante, principalement dans ses conséquences politiques et montre ainsi la place déterminante qu'occupe l'esprit protestant dans notre monde actuel.

    Doyen émérite de la Faculté de droit de l’université d’Udine (Italie), membre correspondant de deux académies royales espagnoles, Danilo Castellano est un philosophe connu et reconnu aussi bien dans son propre pays que dans ceux de langue hispanique. Auteur de très nombreux ouvrages, son travail porte essentiellement sur la philosophie politique et le droit. À ce titre, il est aujourd’hui l’un des plus éminents représentants des défenseurs du droit naturel classique qu’il illustre de façon aussi originale qu’incisive.

    Un auteur à découvrir

    En France, pourtant, à l’exception notable de la revue Catholica, dont il est membre du Conseil scientifique, il reste encore trop méconnu. Martin Luther, le chant du coq de la modernité, essai profondément novateur, est le premier livre qui paraît en français sous son seul nom et vient ainsi compléter les livres collectifs auxquels il a contribués. Publié à l’origine en 2016, simultanément en Italie et en Espagne, cet essai aurait dû voir le jour beaucoup plus tôt en langue française, si une série de difficultés ne s’étaient pas mises en travers pour en retarder la publication.

    Fallait-il, pour autant, renoncer à sa publication ? Nous ne le croyons pas. Les analyses qu’offre dans ce petit livre le professeur Danilo Castellano dépassent de très loin le seul moment d’une commémoration, en l’occurrence celle de la Réforme protestante. Pour Danilo Castellano, la Réforme de Luther pose, en effet, les prémisses et les fondements du monde dans lequel nous vivons. Habités par la modernité, l’Europe et les États-Unis, et non les seuls États-Unis, en sont directement issus. Saisir ce lien revient donc à mieux comprendre ce que les Allemands appellent la Weltanschauung, cette conception du monde qui préside à nos destinées. L’enjeu n’est pas mince. Il est même déterminant si l’on entend sortir des conséquences que celle-ci a produites et dont nous constatons chaque jour les méfaits.

    Extrait de la préface de l'auteur :

    Il semble plus opportun d’examiner les conséquences des théories et des choix de Luther sur le plan éthique, politique, juridique, les conséquences sur le plan de la philosophie pratique. Aussi bien l’Europe moderne et contemporaine que l’Amérique du Nord et même, en partie, l’Amérique du Sud sont filles du protestantisme, même si elles présentent certaines caractéristiques particulières qui les rendent en partie différentes. Même l’Espagne, qui a cherché à s’opposer à la culture protestante, en est restée partiellement victime. Il suffit de voir par exemple que la Seconde Scolastique chercha à y résister, à s’y opposer, mais à la fin en resta considérablement marquée malgré la persistance de cette opposition. Il suffirait de penser, en particulier, aux doctrines politiques de Suarez pour comprendre cette affirmation qui peut sembler paradoxale et certainement inhabituelle. (…)

    Luther joue un rôle important en ce qui concerne les doctrines politiques qui entrèrent rapidement dans l’histoire, même si elles se traduisirent en pratique avec des contradictions.

    C’est pourquoi le poids qu’a eu le luthéranisme ne concerne pas seulement la question religieuse : c’est surtout dans le domaine mondain qu’il s’est révélé considérable et même déterminant.

    En revanche, on peut peut-être affirmer qu’il a imprimé un « tournant » à la politique, laquelle, a « transformé » (c’est-à-dire, trahie dans sa nature et dans sa finalité), a caractérisé toute la Modernité. À tel point qu’on pourrait dire que le protestantisme s’est rapidement diffusé non pour des raisons religieuses (du moins, pas principalement), mais pour des raisons mondaines : son expansion ne s’expliquerait pas autrement. Luther, en effet, est incohérent sur le plan théorique (ainsi que sur le plan moral), même s’il y a au fond de sa doctrine un choix qui lui donne une unité. Sa pensée, considérée en soi et pour soi, ne peut exercer aucune fascination. À tel point qu’il faudra attendre Hegel pour lui donner une structure, laquelle, toutefois, en est aussi en fait une transformation, bien qu’elle en soit le développement cohérent : l’ordonnance hégélienne de la doctrine luthérienne marque l’abandon définitif des résidus religieux en faveur des justifications rationalistes

    Ce livre est disponible en librairie et à la boutique de l'Homme Nouveau (236 pages, 12 €).

  • Polémique autour du drapeau "religieux" de l'Union européenne

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    Lu sur le blog « salon beige » :

    drapeau_union_europenne-745x450.jpg"Jean-Luc Mélenchon souhaite faire retirer le drapeau de l'UE de l'Assemblée nationale, à quoi Emmanuel Macron répond qu'il compte le reconnaître pour empêcher qu'il soit enlevé. Pour Alexis Corbière, député LFI et porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, la nature de ce drapeau doit conduire à sa sortie de l'hémicycle :

    "Son créateur, Monsieur Arthur Heitz (en réalité Arsène Heitz) l'a toujours assumé : c'est un symbole religieux. Cette symbolique du fond bleu et ces douze étoiles est directement inspirée de la médaille pieuse dédiée à la Vierge Marie que monsieur Heitz portait autour du cou."

    "C'est un symbole marial, volontairement adopté le 8 décembre 1955, le jour de l'Immaculée conception". "Pourtant, plus que jamais, nous avons besoin de laïcité et il importe que les symboles présents dans cette Assemblée soient conformes à cette volonté qui nous rassemble. Oui, laïcité !".

    On attend avec gourmandise le moment où Alexis Corbière apprendra que le bleu du drapeau tricolore provient de la couleur de la chape de saint Martin, le rouge de Saint-Denis et le blanc de la monarchie...

    Michel Janva "

    Ref. Polémique autour du drapeau "religieux" de l'Union européenne

    JPSC

  • L'Eglise orthodoxe russe, cent ans après la catastrophe révolutionnaire de 1917

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    De Vladimir Zielinsky, prêtre orthodoxe sur le site du journal La Croix :

    La révolution d’Octobre et son « héritage » ecclésial

    Le centenaire de la révolution d’Octobre coïncide presque jour pour jour avec celui d’un autre événement qui n’est connu aujourd’hui que des spécialistes : le grand concile de Moscou de l’Église russe qui a restauré le système patriarcal. Les deux conséquences de la révolution de Février, dite démocratique, d’une portée incomparable, ont en un certain sens un statut semblable : l’oubli un peu forcé.

    Certes, on ne peut pas oublier la révolution qui a renversé l’Empire russe en changeant le visage de la planète. Pourtant, pour la Russie officielle d’aujourd’hui, très patriotique, orgueilleuse de sa force, comme pour celle qui s’oppose à elle farouchement – les nostalgiques de l’URSS mis à part –, 1917 a été une catastrophe. Mais pas pour les mêmes raisons. Pour les uns, la révolution a conduit à la destruction d’un État puissant, devenu un mythe. Pour les autres, elle a donné naissance à un monstre sanglant. Sanglant surtout pour tous les croyants, l’orthodoxie en premier lieu, vue comme complice de l’ancien régime. Il faut toujours rappeler l’ampleur du martyre qu’elle a enduré : des centaines de milliers de vies humaines, des dizaines de milliers d’églises détruites ou profanées.

    Aux victimes « physiques », il faut ajouter le prix moral que l’Église a dû payer pour sa survie, et l’oubli du concile de 1917. En effet, comment pouvait-on survivre au sein d’un État programmé dès le début en vue de la mort violente de toute religion ? En théorie, cette mort prévue aurait dû être naturelle, car selon la doctrine marxiste la religion devrait s’éteindre par elle-même, avec la disparition des conditions sociales qui la maintenaient en vie. Mais qui aura la patience d’attendre cette mort trop tardive si l’ennemie est déjà condamnée ? L’Église avait à faire un choix difficile et net : « s’inscrire » complètement dans cet État pour avoir un peu de sursis, ou descendre dans les catacombes.

    Déchirée par un schisme interne (un fort mouvement de soi-disant « rénovateurs » soutenus par la police secrète, qui voulaient l’imposer comme l’unique forme de l’orthodoxie), l’Église traditionnelle, représentée par son chef, le métropolite Serge (déjà arrêté trois fois auparavant) a décidé de collaborer, d’accepter son esclavage à l’égard du régime pour rester en vie. Ainsi est née la fameuse déclaration de 1927, avec ses promesses de loyauté inconditionnelle de l’Église du Christ à l’égard de l’État déicide. Cette démarche se trouve aujourd’hui, quatre-vingt-dix ans plus tard, au centre de discussions ecclésiales passionnées.

    Le choix du métropolite Serge était-il juste ? Oui, absolument, affirme le patriarche Kirill : la déclaration a sauvé l’Église de l’élimination complète. Non, disent les opposants, ceci n’a pas empêché un renforcement de la persécution de l’Église dans les années 1930. Si Staline a changé sa politique religieuse en 1943, cela s’est passé grâce à des facteurs uniquement politiques : Hitler a donné la permission d’ouvrir des églises dans les territoires occupés, les alliés ont manifesté leur préoccupation pour le sort des croyants en URSS. Non, ce n’est pas le mensonge, mais le sang des martyrs qui a sauvé l’Église. On en a presque fini avec la révolution d’Octobre, mais on reste et on restera encore longtemps confronté à son soi-disant « héritage » ecclésial qui demeure comme un signe de contradiction.

    On attend le virage de Église russe

    Quatre-vingt-dix ans sont passés, tant de martyrs (mais pas tous) sont canonisés, y compris ceux qui étaient des opposants convaincus à la déclaration. Le message de celle-ci à l’époque était la dissolution politique et morale de l’Église dans l’État pour sauvegarder son espace sacramentel. La situation de nos jours est fort différente. L’État et l’Église vont main dans la main ; il y a des milliers d’églises à peine construites ou en construction ; les évêques sont les meilleurs amis des autorités locales, les prêtres donnent des bénédictions aux banques et aux missiles balistiques. Les valeurs de l’Église et de l’État s’entremêlent pour aller dans le même sens. Or, cette « identité commune », prédéterminée par l’esprit de la déclaration de 1927, au début très dure à supporter, aujourd’hui très douce à vivre, ne peut être infinie. Un jour, l’Église russe devra prendre un virage de principe : de la déclaration de 1927 à ce concile oublié de 1917-1918 avec son choix de l’indépendance, de l’élection des évêques et des droits très élargis des conseils paroissiaux, avec son ouverture au dialogue et la dignité retrouvée de l’Église du Christ.

  • Nos ancêtres au confessionnal

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    De Paul Vaute sur son blog "Le Passé belge" :

    Nos ancêtres au confessionnal

    Selon les données recueillies dans les années 1840, à peine 1 % des habitants du diocèse de Bruges "ne faisaient pas leurs Pâques" et n'allaient donc pas se confesser au moins une fois sur l'année. Encore le précepte pascal ne constituait-il que le minimum minimorum. Une fréquence de quatre confessions par an semble avoir été courante. Elle était d'application dans beaucoup d'établissements scolaires. Après le recul sensible des premières années du régime révolutionnaire français, de nombreux prêtres s'étant trouvés alors dans l'impossibilité d'exercer leur ministère, la pratique était rapidement revenue à son niveau du XVIIIè siècle. Le sacrement aujourd'hui le plus en crise dans le monde occidental était fréquenté par presque toute la population des Pays-Bas méridionaux, où Elwin Hofman (FWO, KULeuven) voit "une des grandes success-stories de la Contre-Réforme[1].

    PASBEL20171007a.JPG

    Aux sources ecclésiales que constituent les manuels pour prêtres ou pour pénitents, les recueils de sermons, les procès-verbaux de visites pastorales (de doyens ou d'évêques)…, l'historien a ajouté des témoignages rencontrés au cours de ses recherches dans les dossiers judiciaires. Ces derniers risquent cependant de refléter des personnages plutôt atypiques. Mais sans surprise, l'étude conforte la représentation commune d'une religiosité très épaulée par le conformisme et le contrôle social – le fameux qu'en-dira-t-on –, sans qu'on puisse pour autant la réduire à un pur formalisme. Des indices probants à cet égard sont fournis par les comportements observés dans des contextes ou chez des individus hors d'atteinte de la pression collective en faveur de la norme. Ainsi voit-on, à Bruxelles en 1791, une foule en colère décidée à lyncher un partisan d'une faction ennemie permettre d'abord celui-ci d'aller se confesser auprès d'un moine. Même certains assassins se montrent soucieux du salut de l'âme de leurs victimes. En 1807, Pierre de Cuypere et sa maîtresse Godelieve de Ceuninck, jugés en cour d'assises de Flandre occidentale pour avoir empoisonné la femme de Pierre, ont d'abord demandé à celle-ci si elle s'était bien confessée: ils "avioent voulu s'assurer de mettre préalablement Eugénie Vantyghem en état de grace".

    Lire la suite sur le blog "Le Passé belge"

  • De la Cène à l’Eucharistie du dimanche matin

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    françois capture-d2019e0301cran-2017-10-04-a0300-19.38.37.pngOn a vu, le 1er octobre dernier, le pape François prendre part à un vaste repas organisé dans une église de Bologne pour mieux faire valoir le lien entre ces agapes (au sens étymologique du terme) conviviales et la célébration eucharistique ou, pour reprendre le commentaire de Mgr Zuppi (le nouvel archevêque fraichement nommé par ses soins) « pour aider à mieux comprendre l’Eucharistie, à la sentir encore plus humaine ».

    La réalité historique est tout de même assez différente. Un texte extrait des  « Opera omnia » de Benoît XVI (volume VI/1, pp. 493 et suivantes) nous montre ce qu’il en est du passage de la « Cène » (du mot « cena », repas)  à l’ « Eucharistie » du dimanche matin :


    «  […] Qu’a donc ordonné précisément le Seigneur de répéter?  Certainement pas le repas pascal (au cas où la dernière Cène de Jésus ait été un repas pascal). La Pâque était une fête annuelle dont la célébration récurrente en Israël était clairement régulée par la sainte tradition et liée à une date précise. Même si, ce soir-là, ce n’était pas un vrai repas pascal selon le droit juif, mais d’un ultime banquet  terrestre avant la mort, cela n’est pas dans l’objectif du commandement de répétition.

    Le commandement se réfère donc à ce qui, dans ce que Jésus a accompli ce soir-là, était une nouveauté : le fait de rompre le pain, la prière de bénédiction, et d’action de grâce et avec elle les paroles de la transsubstantiation du pain et du vin. Nous pourrions dire : par ces paroles, notre moment actuel est entraîné dans le moment de Jésus. Ce que Jésus a annoncé en Jean, 12,32 se vérifie : de la Croix, il les attirera tous à lui, en lui […]

    Joseph Andreas Jungmann, le grand connaisseur de la Célébration eucharistique et l’un des artisans de la réforme liturgique résume tout cela en disant : ‘ la forme fondamentale est la prière d’action de grâce sur le pain et le vin. C’est de la prière d’action de grâce, après le banquet du dernier soir, que la liturgie de la messe a commencé, et non du banquet lui-même. Ce dernier était considéré aussi peu essentiel et aussi facilement séparable que déjà dans l’Eglise primitive il était omis. La liturgie et toutes les liturgies, par contre, ont développé la prière d’action de grâce prononcée sur le pain et sur le vin. Ce que l’Eglise célèbre dans la messe n’est pas la dernière Cène, mais ce que le Seigneur, durant la dernière Cène, a institué et confié à l’Eglise : la mémoire de sa mort sacrificielle’ (Messe im Gottesvolk, p.24).

    Dans la même ligne s’inscrit la constatation historique selon laquelle ‘dans toute la tradition du christianisme, après que l’Eucharistie a été détachée d’un vrai repas (où apparaît l’acte de ‘rompre le pain’ et la ’Cène du Seigneur’) un mot signifiant ‘repas’ n’est jamais utilisé, jusqu’à la Réforme du XVIe siècle, pour désigner la célébration de l’Eucharistie (p.23, note 73).

    Dans la formation du culte chrétien, cependant, un autre élément est encore déterminant. Certain d’être exaucé, le Seigneur avait déjà donné à ses disciples, à la dernière Cène, son corps et son sang comme don de la  Résurrection : Croix et Résurrection font partie de l’Eucharistie, qui sans cela n’est pas elle-même. Mais puisque le don de Jésus est essentiellement un don enraciné dans la Résurrection, la célébration du sacrement devait nécessairement être relié à la mémoire de la Résurrection. La première rencontre avec le Ressuscité était advenue le matin du premier jour de la semaine –du troisième jour après la mort de Jésus- donc le dimanche matin. Par là, le matin du premier jour devenait spontanément le moment du culte chrétien, le dimanche devenait le « Jour du Seigneur ».

    Cette détermination chronologique de la liturgie chrétienne, qui en même temps définit sa nature profonde et sa forme, s’est mise très vite en place. Ainsi le rapport d’un témoin oculaire dans les Actes 20, 6-11 nous raconte le voyage de saint Paul et de ses compagnons vers Troas et il dit : ‘Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain…’ (20, 7). Cela signifie que déjà durant la période des Apôtres le fait de ‘rompre le pain’ avait été fixé pour le matin du jour de la Résurrection – l’Eucharistie était célébrée comme rencontre avec le Ressuscité […]

    Un archaïsme qui voudrait retourner avant la Résurrection et à sa dynamique pour imiter seulement la dernière Cène ne correspondrait pas du tout à la nature du don que le Seigneur a laissé à ses disciples. Le jour de la Résurrection est le lieu extérieur et intérieur du culte chrétien, et l’action de grâce, comme anticipation créatrice de la Résurrection de la part de Jésus, est la manière par laquelle, dans son don, il nous bénit et il nous entraîne dans la transformation qui, à partir des dons, doit nous gagner et se répandre sur le monde : ‘jusqu’à ce qu’il vienne’ (1 Co 11,26) ».

    JPSC
      

  • L'Eglise doit-elle avoir peur de son histoire ?

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    De Christophe Dickès sur Storia Voce (web radio dédiée à l'histoire) :

    L’Eglise doit-elle avoir peur de son Histoire?

    Dans les débats publics autour du catholicisme ou de l’histoire de l’Eglise, reviennent toujours telle une litanie des affirmations à charge sur les croisades, les guerres de religion, l’antisémitisme ou encore l’inquisition. L’Eglise, institution du passé, obscurantiste et passéiste, est accusée d’avoir soutenu la violence, d’avoir fait dresser des bûchers, de s’être opposé à l’intelligence, d’avoir rejeté la raison et les progrès de la science… Storiavoce vous propose de relire l’histoire du catholicisme non pas avec les lunettes idéologiques du XIXe siècle mais avec un regard dépassionné sur les grandes polémiques. L’Eglise doit-elle avoir peur de son Histoire? Une émission avec le médiéviste Olivier Hanne interrogé par Christophe Dickès.

    L’invité: spécialiste d’histoire médiévale, Olivier est aussi un géopoliticien qui travaille sur la géopolitique de l’Islam. Auteur de nombreux ouvrages, il a publié aux editions L’homme nouveau Le génie historique du catholicisme. Il écrit régulièrement pour les revues ConflitsMoyen-OrientDiplomatieDSIDéfense nationale, GéostratégiquesRes militaris, Le Rotarien, Le Figaro Histoire, Sciences humaines, Management et Metronews.

    Attention, la vidéo ci-dessous est une reprise de l’enregistrement audio. l’image est donc fixe.

  • Europe : la foi chrétienne s’évapore dans la confusion et l’indifférence

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    Un article de Sandro Magister traduit et publié par le site diakonos.be :

    « Il arrive de plus en plus souvent que des groupes d’écoliers protestants d’Europe du Nord en visite à Rome soient emmenés par leurs professeurs à assister à une messe catholique, pour voir comment c’est, et qu’ils reçoivent tranquillement la communion.

    Il s’agit d’un des résultats d’un nivellement par le bas croissant entre ces deux confessions, dans la mentalité de nombreux protestants et catholiques d’Europe et d’Amérique, comme vient de le confirmer une vaste enquête menée dans cinquante pays par le Pew Research Center de Washington.

    > After 500 Years, Reformation-Era Divisions Have Lost Much of Their Potency

    Ainsi donc, 500 ans après avoir placardé ses 95 thèses à Wittenberg, Martin Luther n’est plus le fomenteur de discorde qu’il a été pendant des siècles.

    Aux Etats-Unis, 65% des catholiques et 57% des protestants se disent persuadés qu’il y a plus de points communs que de différences entre leurs religions respectives.

    Et même en Europe occidentale, plus de la moitié des protestants et des catholiques pensent la même chose. Avec un pic de 78% auprès des protestants Allemands, de 67% parmi les catholiques des Pays-Bas et de 65% chez les catholiques d’Autriche.

    Mais même chez les catholiques d’Italie, ceux pour qui les similitudes prévalent sont majoritaires : 47% contre 41%.

    Parmi les catholiques qui continuent à se sentir plus différents qu’identiques, on retrouve la Belgique et l’Espagne en queue de peloton avec 28% tandis que les protestants les plus irréductibles se trouvent un Suède avec 18%.

    L’enquête a également permis d’identifier une frange significative de la population qui ne se sent ni catholique ni protestante mais qui se déclare sans religion.

    En Europe occidentale, c’est aux Pays-Bas qu’on on retrouve la plus grande proportion d’athées et d’agnostiques avec 48%. Suivent la Norvège avec 43%, la Suède avec 41%, la Belgique avec 37%, le Danemark et l’Espagne avec 30%.

    Les données concernant la patrie de Luther, l’Allemagne, sont intéressantes. Le traditionnel équilibre entre catholiques et protestants s’est rompu. Les protestants se sont effondrés à 28%, les catholiques représentent 42% et les athées et agnostiques forment désormais un quart de la population, soit 24%.

    Même en Italie, les athées et agnostiques ont atteint les 15% contre 78% de catholiques et 1% de protestants.

    En ce qui concerne la pratique religieuse, les protestants européens qui vont encore à l’église une fois par semaine se réduisent à la portion congrue. Ils ne sont que 3% au Danemark, 7% en Allemagne et pratiquement partout sous les 10%. Il n’y a qu’aux Pays-Bas où le peu de protestants qui restent – 18% de la population – sont encore 43% à se rendre à l’église chaque semaine.

    A l’inverse, toujours aux Pays-Bas, les catholiques pratiquants sont en chute libre: seuls 5% d’entre eux vont à l’église chaque semaine alors qu’ils représentent 20% de la population. Les chiffres sont tout aussi maigres en Belgique avec 8% de pratiquants, au Royaume-Uni avec 9%, en Autriche 11%, en France 13% et en Allemagne 14%. Il n’y a que l’Italie, le Portugal, l’Espagne et l’Irlande qui dépassent les 20%.

    Curieusement, concernant ce qui a été pendant des siècles l’un des principaux facteurs de division, c’est-à-dire la conviction des protestant que le salut s’obtienne “sola fide”, tandis que pour les catholiques la foi doive être accompagnée des œuvres, le balancier s’est déplacé en faveur de ces derniers. C’est-à-dire que pratiquement partout, y compris chez les protestants, la majorité pense maintenant que la foi et les œuvres sont toutes deux nécessaires. La seule exception se trouve chez les protestants norvégiens chez qui le “sola fide” prévaut à 51% contre 30%.

    Il faut cependant faire remarquer que le “sola fide” luthérien a encore beaucoup de partisans chez les catholiques : ils sont un quart de catholiques à l’adopter en Italie et en Allemagne et un tiers au Royaume-Uni, en France et en Suisse.

    Quant à la communion des protestants aux messes catholiques – et vice-versa celle des catholiques aux cultes évangéliques – l’enquête du Pew Research Center ne dit rien sur le sujet. Mais il est de notoriété publique qu’il s’agit d’un comportement de plus en plus répandu et qui, bien loin d’être désapprouvé, est au contraire encouragé par les déclarations du Pape François ou du cardinal Walter Kasper. »

    Pew.png

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    Ref. Pour moi, Trente et Luther sont pareils. Enquête choc sur les catholiques et les protestants

    JPSC

  • Fêter Paul VI ?

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    De "Metablog" (Abbé Guillaume de Tanoüarn)

    Bienheureux Paul VI ?

    Faut-il fêter Paul VI, ce 26 septembre, date anniversaire de sa naissance? Faut-il célébrer l'anniversaire de sa béatification le 19 octobre? La question est particulièrement difficile pour un traditionaliste. Grand ami de Jacques Maritain auquel il proposa même le chapeau de cardinal que l'intéressé refusa, Jean-Baptiste Montini est assurément un grand ami de la France et il se mêle à la bagarre entre "intégristes" et partisans du pape Pie XI, celui qui condamna, sans motifs affichés, l'Action Française en 1926. Sur ce point, Montini a dû approuver de tout coeur son ami Maritain, proche de Maurras, écrivant dans la Revue universelle d'Henri Massis, et théorisant en 1936, face au "nationalisme intégral" de Maurras, ce qu'il appela l'humanisme intégral. J'ai lu de près très récemment cet ouvrage. S'il y a un livre qui a influencé le pontificat de Paul VI, c'est celui-là. L'idée est devenu banale aujourd'hui. A l'époque elle fit l'effet d'un coup de tonnerre : l'Eglise, critiquant les humanismes purement modain, s'empare pourtant de ce thème philosophique et, s'inspirant de Jacques Maritain, les hommes d'Eglise revendiqueront désormais pour l'Eglise la charge d'un humanisme que l'on appela intégral, non seulement en souvenir vengeur du nationalisme intégral de Maurras, mais pour signifier que l'homme sans Dieu n'était pas l'homme intégral. Méditant sur le livre de Maritain, le futur cardinal de Lubac écrira à la fin de la guerre, le Drame de l'humanisme athée (1944), qui envisageait trois grands protagoniste de la "querelle de l'athéisme", Nietzsche, Auguste Comte et Dostoïevski, dont on connaît le fameux "Si Dieu n'existe pas tout est permis".

    Le pape Paul VI devait reprendre ces deux théologiens. Son discours de clôture au Concile est clair, mais faible hélas: "Le culte du Dieu qui s'est fait homme est allé à la rencontre du culte de l'homme qui se fait Dieu. Qu'est-il arrivé? Une lutte? Non !Un immense mouvement d'admiration a débordé du concile sur le monde". C'était le 8 décembre 1965. L'Eglise avait fait son aggiornamento! Et pourtant tout restait à faire, c'est le drame du pontificat de Paul VI. Au lieu de faire comme Jean XXIII le sentait, un concile bref et identitaire, soucieux de rappeler les fondamentaux de la foi chrétienne à un monde qui les oubliait, Paul VI, ce grand intellectuel, a essayé de faire droit à toutes les questions sur lesquelles se dégageait un consensus suffisant (c'était sa grande préoccupation, le consensus!). Résultat? Le concile n'en finit plus de finir. De grandes questions comme le dialogue interreligieux ou l'oecuménisme ont été abordé en quelques lignes, parsemées de formules vachardes... Je pense au début de Nostra aetate : "Chercher plutôt ce qui nous unit que ce qui nous divise". Cela veut tout dire et rien dire... On en discute encore aujourd'hui. Il était important de permettre le dialogue interreligieux, mais comment et dans quel but ? Aucune précision à ce sujet, pour des textes adoptés à la va vite en 1965, parce que l'Eglise ne voulait pas se payer une année conciliaire supplémentaire (malgré l'enthousiasme d'un Roger Schutz, qui au nom de sa communauté protestante de Taizé, envisageait un "concile permanent").

    Paul VI va devoir gérer le bricolage du Concile. Le concile de Trente s'était étendu sur quelque trente ans. Vatican II a duré quatre ans. C'était trop peu. Le pontificat de Paul VI fut une sorte de continuation du concile par d'autres moyens, envisageant d'une part une réforme de la liturgie qui n'était pas dans la lettre de Sacrosanctum concilium et d'autre part un enseignement sur l'avortement et la pilule, produit en urgence : le pape François essaie encore de trouver une interprétation à Humanae vitae. C'est une encyclique inachevée, comme la liturgie dite de Paul VI est une liturgie qui ne cesse pas de connaître des mises à jour.

    Concrètement, le pontificat de Paul VI se partagea entre une lutte contre les déviances trop marquées de l'épiscopat hollandais d'une part. A cette occasion, le pape lui même déclara l'Eglise "en état de schisme", car il n'arrivait pas à se faire obéir du cardinal Alfrink (grande personnalité du concile) et de ses héritiers bataves. Heureusement, en 1975, commence l'affaire Lefebvre. C'est providentiel ! Une unité provisoire de l'Eglise peut se manifester... au moins contre... oui contre les "intégristes". Paul VI n'hésita pas à consacrer un consistoire à l'ancien archevêque de Dakar. L'affaire Lefebvre commençait.

    Alors Paul VI ? Il a tenté de rester sur une ligne de crête, condamnant l'avortement et la pilule d'une part, méditant aussi sur le célibat des prêtre auquel il consacre un document en 1971, mais imposant d'autre part par la force de son autorité un changement liturgique sans précédent, qui épousait largement les aspirations de son époque, en mettant de l'ordre dans les initiatives intempestives de tel ou tel "révolutionnaire". Il lui arriva ce qui arrive souvent aux conservateurs. Il voulut épouser son temps, sans pour autant rien changer au message de l'Eglise et, ainsi, ne satisfit personne, ni à droite ni à gauche. Un peu comme le premier pape, Pierre, qui ne condamna jamais saint Paul, tout en demeurant fidèle aux observances judaïques. Est-ce là l'ADN de l'Eglise romaine ? Serait-ce sa force ?

  • Faut-il bannir la mémoire de Colbert ?

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    Au moment où il est de bon ton de déboulonner les statues de personnalités ne cadrant pas avec le politiquement et culturellement correct, il est opportun de rappeler certaines vérités historiques. C'est ce que fait intelligemment le site Herodote.net :

    Le Code Noir

    Louis XIV réaffirme son autorité sur les colons et leurs esclaves

    L'esclavage jette une ombre tragique sur la France des Temps modernes et des Lumières (XVIIe, XVIIIe et début du XIXe siècles).

    Alors que le royaume avait de longue date rejeté le servage et toute forme de servitude, des aventuriers et des marchands renouent avec ces pratiques dans les colonies d'outre-mer, à l'imitation des Portugais et des Espagnols.

    Dès le XVe siècle, ceux-ci ont reproduit dans la péninsule ibérique le modèle oriental des grandes plantations sucrières avec des esclaves africains achetés sur les marchés arabes. La découverte du Nouveau Monde a donné un nouvel élan à cette pratique et les colons européens sont allés dès lors s'approvisionner directement en esclaves dans le golfe de Guinée, auprès des négociants africains.  

    Colbert et le Code noir

    Aux Antilles, au XVIIe siècle, la culture du tabac est progressivement remplacée par celle du sucre, plus exigeante en main-d'œuvre. Le recours à des Européens engagés sous contrat à durée limitée (trois ans) se révélant déficient, on fait de plus en plus appel à des Africains.

    Ainsi, l'esclavage réapparaît à grande échelle au-delà des mers sans que les gouvernants européens l'aient sciemment organisé. Mais à la fin du XVIIe siècle, ceux-ci commencent de s'en inquiéter. Ils y voient, plus grave que tout, une menace contre leur autorité. Il ne faudrait pas que le droit colonial échappe à l'emprise des juristes royaux !

    À Versailles, à la cour de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert se saisit de la question en sa qualité de secrétaire d'État à la Marine et aux colonies.

    Le ministre, comme la plupart de ses concitoyens, réprouve l'esclavage. Celui-ci n'est-il pas prohibé dans le royaume depuis Louis X le Hutin ? Il en va autrement dans les lointaines îles à sucre où l'esclavage s'est mis insidieusement en place au fil des décennies. Le roi Louis XIII n'a pu faire autrement que de l'autoriser comme une étape vers le baptême et l'affranchissement, ce dont les colons n'ont eu cure.    

    Colbert, en homme d'État responsable, se doit de choisir la moins pire des solutions. Le statu quo revient à autoriser tous les abus de la part des colons. 

    Abolir l'esclavage dans les colonies est inenvisageable, sauf à se mettre à dos la riche bourgeoisie qui vit du commerce triangulaire et surtout provoquer la rébellion des colons, avec le risque qu'ils se vendent aux Anglais (c'est ce qu'ils feront en Martinique en 1794). Au demeurant, personne dans le monde, à la fin du XVIIe siècle, n'imagine d'abolir l'esclavage. Celui-ci sévit encore marginalement dans une partie de l'Europe orientale (Roumanie...) et à grande échelle dans les sociétés africaines et musulmanes.

    À défaut de mieux, Colbert envisage donc de codifier cette institution ou plutôt de réunir dans un même opus sanctifié par le sceau royal les règlements qui se multipliés dans les îles de façon désordonnée.

    Mort en 1683, Colbert laisse à son fils, le marquis de Seignelay, secrétaire d'État à la marine et aux colonies comme son père, le soin d'achever et mettre en œuvre le projet. C'est lui qui apposera la signature au bas de l'édit (...)

    à lire également : L'esclavage, l'Afrique, Colbert

  • Christophe Dickès, « l’héritage de Benoît XVI »

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    De Radio Notre-Dame :

    Christophe Dickès, « l’héritage de Benoît XVI »

    Christophe Dickès revient sur le pontificat de Benoît XVI  dans son livre « L’héritage de Benoît XVI » publié le 21 septembre aux éditions Tallandier.

    Pour Christophe Dickès, Benoît XVI appartient  à la lignée des papes qui ont marqué l’histoire de l’Eglise. Il le rencontre au Vatican, à Rome,  le 31 juillet 2014. De cette « rencontre exceptionnelle », naît une triple réflexion sur son pontificat.

    Christophe Dickès 15 septembre

    Dans un premier temps, sur la renonciation : un geste important au regard de l’histoire de l’Eglise et de sa tradition. Puis, sur la transition avec l’élection du pape François « qui donne corps littéralement à une nouvelle charge ecclésiale ». Enfin, plus qu’un bilan, Christophe Dickès entend retracer dans son ouvrage ce qui restera de Benoît XVI dans l’histoire de l’Eglise, au-delà des siècles.

    Jean-Paul II, Benoît XVII et François : continuité et rupture

    "https://radionotredame.net/wp-content/uploads/2017/09/Extrait-1-continuité-et-rupture.mp3?_=1"

    Le pape de la renonciation :  le poids de la charge

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    Benoît XVI, l’incompris des médias : le discours de Ratisbonne sur l’islam

    La veillée aux JMJ de Madrid : la prière après l’orage, un « moment spirituel hors du temps »

    "https://radionotredame.net/wp-content/uploads/2017/09/Extrait-5-JMJ-madrid-pape-qui-sait-parler-à-la-jeunesse.mp3?_=4"

  • Face aux défis que le temps présent pose aux chrétiens du Japon garder la mémoire des martyrs

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    De Radio Vatican :

    Le Pape François invite les évêques du Japon à cultiver la mémoire des martyrs

    (RV) Le Pape François demande aux chrétiens du Japon de faire face aux défis du présent en gardant dans leur esprit le témoignage de leurs si nombreux martyrs.

    Dans une lettre adressée aux évêques du Japon, à l’occasion de la visite pastorale du cardinal Fernando Filoni, le Pape a mis en valeur la mémoire des nombreux martyrs du Japon et des « chrétiens cachés » qui ont vécu clandestinement, du XVIIe au XIXe siècle, de façon à ne pas avoir à répudier leur foi.

    Le cardinal Filoni, préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, (dicastère dont dépend la Japon en tant que terre de mission), débute ce dimanche une visite pastorale au Japon, planifiée du 17 au 26 septembre.

    Dans sa lettre, le Pape souligne les « défis que le temps présent pose aux chrétiens du Japon », et il les invite à ne pas « être résigné », et à ne pas se paralyser face aux nouvelles problématiques qui frappent la société japonaise. Le Pape évoque notamment le « taux élevé de divorces »« le nombre de suicides, même parmi les jeunes », le phénomène des "hikkimori", ces gens qui choisissent de vivre complètement déconnectés de la société, « le formalisme spirituel et religieux, le relativisme moral, l’indifférence envers la religion, une obsession pour le travail et pour l’épargne ».

    Par ailleurs, le développement économique du Japon a laissé beaucoup de gens en retrait : les pauvres, les marginalisés, les exclus, et pas seulement ceux qui ont été exclus dans un sens matériel, mais aussi ceux qui sont spirituellement et moralement dans le besoin.

    Dans ce contexte particulier, le Pape rappelle qu’il est nécessaire et urgent que l’Église au Japon soit constamment renouvelée, en ayant toujours à l’esprit la mission de Jésus, qui est « sel et lumière ».

    Le Pape conclut en rappelant que la vraie force évangélique de l’Église japonaise vient du fait qu’elle a été une Église de martyrs et de confesseurs de la foi, et que c’est « un grand atout à sauvegarder et à développer ».

  • Vatican II en questions; un livre de Mgr Aillet

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    9782360403394FS.gifDe Franck Abed sur Agora Vox :

    Vatican II, le Concile en questions par Monseigneur Marc AILLET

    Plus de cinquante ans après sa clôture, le deuxième Concile du Vatican continue de faire couler beaucoup d’encre. Ce dernier « a promulgué 16 textes dont l’autorité varie : il y a quatre grandes Constitutions, neufs décrets et trois déclarations  », comme le précise l’auteur. En quatrième de couverture, nous pouvons lire : « Dissiper tous les malentendus qui encombrent souvent la vie ecclésiale et qui empêchent encore aujourd’hui le Concile Vatican II de porter les fruits que l’on peut légitimement en attendre. » Il est intéressant de constater que la présentation du livre expose une idée que tous les esprits lucides et honnêtes expriment depuis des lustres : les bons fruits du Concile tardent vraiment à venir. A qui la faute ? A un texte mal écrit ? Mal compris ? Mal interprété ? Pourtant ce Concile fut : « annoncé comme le printemps de l’Eglise » mais en réalité « il a ouvert une période de crise. » L’Evêque de Bayonne, qui est par ailleurs docteur en théologique, tente de répondre à ces épineuses questions - et à d’autres - avec cet ouvrage se présentant sous la forme d’un entretien avec questions réponses. Il en ressort un texte dialogué et clair qui se veut pédagogique. Contrairement à de nombreux de clercs, il ose aborder ce sujet majeur, à savoir les enjeux du Concile et sa réception, en tentant avec ses idées, son histoire et son parcours d’expliquer cette histoire douloureuse. Y parvient-il ? En partie seulement selon nous…

    Monseigneur (Mgr) Aillet rappelle que « Jean XXIII affirme que la doctrine de l’Eglise est certaine et immuable  » à celles et ceux qui déjà dans les années 1960 voulaient en changer la moelle substantifique. Il poursuit sa pensée lors de la question consacrée à l’aggiornamento en précisant ce qui suit : « ce mot italien qui signifie mise à jour, est celui qui définit le mieux dans l’esprit l’objectif du Concile. A condition de ne pas confondre cette mise à jour avec une remise en question comme l’auraient voulu certains, ou une mise au goût du jour qui signifierait une adaptation aux idéologies et aux modes du moment. » Malheureusement certaines idées développées, telles que la collégialité, la liberté religieuse, le dialogue interreligieux, par des acteurs de premier plan du Concile Vatican II laisse apparaître plus qu’une remise en question de la doctrine séculaire… Comme le rappelle très justement l’évêque, beaucoup de catholiques regrettèrent et regrettent encore : « que le Concile ne se soit pas contenté de rappeler les formules dogmatiques déjà définies pour condamner les erreurs d’aujourd’hui et prévenir les fidèles contre l’apostasie. »

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