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Histoire - Page 73

  • Le Liban peut-il se relever ?

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    Port_of_Beirut_explosion_aftermath_4_August_2020-wikimedia-620x330.jpg

    Épuisé par ses divisions internes, la crise économique aggravée par la pandémie, la corruption endémique, le Liban, sans gouvernement, est à terre. Le cardinal Béchara Raï a proposé une solution. Une analyse d’Annie Laurent publiée sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « Depuis l’été 2020, le pape François manifeste une vive préoccupation pour l’avenir du Liban. La crise existentielle dans laquelle s’enfonce le pays du Cèdre, déclenchée en octobre 2019 (1), ne cesse de s’aggraver, menaçant même la survie de ce petit État du Levant auquel le Saint-Siège a, dès 1946, trois ans après son indépendance, reconnu une vocation unique, ce qui inspirera à saint Jean-Paul II la formule de « pays-message » (2).

    Parmi les diverses interventions du Souverain Pontife, celle du 9 février dernier est significative par le choix de sa date et par son contenu. Publiée à l’occasion de la fête de saint Maron, patron de l’Église maronite, la plus nombreuse au sein de la chrétienté locale et la plus influente puisque c’est à l’un de ses patriarches, Élias Hoayek (1843-1931), dont le procès en béatification est en cours, que les Libanais doivent la création de leur État en 1920, raison pour laquelle le 9 février est une fête nationale chômée.

    Dans son message, le pape a insisté sur le rôle et la responsabilité des chrétiens. « Il est plus que jamais nécessaire que le pays garde son identité unique, pour assurer l’existence d’un Moyen-Orient pluriel, tolérant et divers, où la présence chrétienne peut offrir sa contribution et n’est pas réduite à une minorité qu’il faut protéger. » Affirmant que « les chrétiens constituent le tissu conjonctif historique et social du Liban et, à travers les multiples œuvres éducatives, sanitaires et caritatives, la possibilité de continuer à œuvrer pour le bien du pays, dont ils ont été les fondateurs, doit leur être assurée ». Or, a-t-il ajouté, « affaiblir la communauté chrétienne risque de détruire l’équilibre interne du Liban et la réalité libanaise elle-même » (3).

    Le Saint-Père a également demandé à ce que la présence des réfugiés, syriens et palestiniens, majoritairement musulmans, soit abordée dans cette optique. Les premiers, qui ont quitté leur pays en guerre depuis 2011, sont au nombre d’un million et demi ; les seconds, environ 400 000, sont les descendants de ceux qui avaient été chassés de Palestine lors de la création de l’État d’Israël en 1948. C’est donc une charge bien lourde que supportent les cinq millions de Libanais dont le territoire est à peine plus étendu que la Gironde. François a aussi émis la crainte qu’« en l’absence d’un processus urgent de reprise économique et de reconstruction, on risque la faillite du pays, avec la conséquence possible de dangereuses dérives fondamentalistes ». Appelant tous les responsables politiques et religieux libanais à renoncer à leurs intérêts particuliers, il les a engagés « à poursuivre la justice et à mettre en œuvre de vraies réformes pour le bien des citoyens, en agissant de manière transparente ». Il a enfin plaidé pour un engagement politique international aux côtés du Liban (4), pays où il se sait attendu et où il espère se rendre, comme il l’a confié début mars à son retour d’Irak.

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  • Samedi dernier, 22 mai 2021, ordination à Rome de 27 nouveaux prêtres de la Prélature de l’Opus Dei :

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    En la Basilique Saint-Eugène, par l’archevêque Mgr Georg Gänswein, Préfet de la Maison pontificale et Secrétaire particulier de Benoît XVI

    JPSC

  • Liège : enregistrée et diffusée depuis l’église du Saint-Sacrement en direct ce matin du dimanche 23 mai 2021 à 10h, la messe traditionnelle (missel de 1962) de la Pentecôte :

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    Célébrant : Abbé M.-A Dor, Recteur

    Chants grégoriens (L. Schyns, G. Lahaye) : aspersion d’eau bénite « Vidi aquam », propre de la messe « Spiritus Domini », Kyriale de la messe I (Xe s.), credo I (XIe s.), Hymne « Veni Creator »  (IXe s.)

    Orgue : Patrick Wilwerth

    Pour suivre la messe, cliquez ici : https://youtu.be/SXtlSyT1a8M

    La messe de la fête de la pentecôte

    Pentecôte 3171349480969dc3c01bfe9d7b703590.jpgLa Pentecôte (d’un mot grec qui veut dire le cinquantième jour) est l’octave double et jubilaire de la fête de Pâques (7 X 7 + 1). C’est en même temps le second point culminant du cycle festif de Pâques. A Pâques, le Christ, le divin Soleil, s’est levé ; à la Pentecôte, il est à son zénith, il chauffe, mûrit et apporte la vie.

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  • Ouverture de l'année ignatienne

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    OUVERTURE DE L’ANNÉE IGNATIENNE

    Une année ignatienne s’ouvrira le 20 mai 2021, jour du 500e anniversaire de la blessure d’Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus. De nombreux événements jalonneront cette année et rassembleront les chrétiens qui partagent la spiritualité ignatienne et tous ceux qui souhaitent la découvrir.

    Pour la France, la Belgique francophone et le Luxembourg, le temps fort aura lieu à la Toussaint 2021 : du 30 octobre au 1er novembre, près de 8000 personnes sont attendues à Marseille à l’occasion du rassemblement « Au large, avec Ignace ».

    Pourquoi une année ignatienne?

    Le 20 mai 2021, une année ignatienne s’ouvrira pour célébrer deux événements importants:

    • le 500e anniversaire de la blessure d’Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, le 20 mai 1521 à la bataille de Pampelune. A la suite de cette blessure par un boulet de canon, et pendant sa longue convalescence, Ignace commence un chemin de conversion et entre dans une vie nouvelle avec le Christ;
    • le 400e anniversaire de la canonisation de saint Ignace de Loyola et de saint François Xavier, le 12 mars 1622.

    Cette année ignatienne s’achèvera le 31 juillet 2022, jour de la saint Ignace. Annoncée par le Père Arturo Sosa, Supérieur général de la Compagnie de Jésus, elle aura pour thème « Voir toute chose nouvelle en Christ ».

    Les jésuites, et plus largement la famille ignatienne, souhaitent profiter de cette année pour:

    • faire mémoire de la manière dont l’Esprit Saint a guidé un homme dans sa décision de suivre le Christ;
    • inviter à « voir toute chose nouvelle » dans sa vie en s’inspirant de l’expérience d’Ignace de Loyola, en filigrane des Exercices spirituels.

    En cette année ignatienne, nous sommes tous invités à nous familiariser avec la figure d’Ignace pour mieux suivre Jésus, qu’il a choisi comme maître et ami. L’expérience d’Ignace de Loyola, qui a vu ses ambitieux projets de chevalier fracassés par un boulet de canon peut, en effet, rejoindre toute personne appelée à traverser un temps d’épreuve. Beaucoup de nos projets individuels et communs sont bousculés par une pandémie encore considérée comme peu probable il y a un an et demi.

    Saint Ignace nous enseigne ainsi qu’un temps d’épreuve, comme celui que nous traversons actuellement, peut-être, paradoxalement, un lieu de croissance intérieure et spirituelle.

    Les grandes dates de l’année ignatienne

    De nombreux événements jalonneront cette année d’anniversaire et rassembleront les chrétiens qui partagent la spiritualité ignatienne et tous ceux qui souhaitent la découvrir. Les grandes dates sont les suivantes :
    – 13 au 23 mai : lancement de la retraite en ligne « Prie en chemin avec Ignace » (cliquer ici pour en savoir plus).
    – 20 mai 2021 : ouverture de l’année ignatienne à l’occasion du 500e anniversaire de la blessure d’Ignace.
    – 23 mai 2021 à 20h00 : veillée de prière mondiale pour lancer l’année ignatienne.
    – 31 juillet 2021 : fête de saint Ignace de Loyola.
    – Du 31 juillet au 2 août 2021 : rassemblement des xavières, à l’occasion des 100 ans de leur congrégation.
    – 30 octobre au 1er novembre 2021 : rassemblement « Au large avec Ignace » de la famille ignatienne de France, Belgique et Luxembourg, à Marseille (plus d’info en cliquant ici).
    – 12 mars 2022 : 400e anniversaire de la canonisation de saint Ignace de Loyola et de saint François Xavier.
    – 31 juillet 2022 : clôture de l’année ignatienne à l’occasion de la fête de saint Ignace.

    Liste des évènements à venir

    Lettres du P. Arturo Sosa lors de l’annonce de l’ouverture de l’année ignatienne le 27 septembre 2019 et à l’occasion de la fête de saint Ignace le 31 juillet 2020 sur l’opportunité d’une année ignatienne (www.jesuits.global/fr).

    Anne Keller,
    Directrice de la communication
    Province jésuite d’Europe occidentale francophone

  • Liège : enregistrée et diffusée depuis l’église du Saint-Sacrement en direct ce matin du 16 mai 2021 à 10h, la messe traditionnelle (missel de 1962) du dimanche après l’Ascension :

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    Célébrant : Abbé M.-A Dor, Recteur

    Chants grégoriens (L. Schyns, G. Lahaye) : aspersion d’eau bénite « Vidi aquam », propre de la messe «Exaudi Domine vocem meam », Kyriale de la messe I (Xe s.), credo I (XIe s.), antienne mariale « Regina Caeli » (XIIe s.) 

    Orgue : Patrick Wilwerth

    Pour suivre la messe, cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=-ZoI8Xu34OU&t=51s

    Dimanche après l’Ascension :

    La célébration de l’octave de l’Ascension date seulement du XVe siècle et dans les documents romains antérieurs, ce dimanche est simplement appelé dominica de rosa. La station est assignée au temple de Sancta Maria rotunda, l’antique sanctuaire des Martyrs, jadis le Panthéon d’Agrippa.

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  • Liège : enregistrée depuis l’église du Saint-Sacrement ce matin du jeudi 13 mai 2021 à 10h, la messe traditionnelle (missel de 1962) de la Fête de l’Ascension :

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    Célébrant : Abbé M.-A Dor, Recteur

    Chants grégoriens (L. Schyns, G. Lahaye) :  propre de la messe «Viri galilaei», kyriale de la messe I (Xe s.), credo I (XIe s.), antienne mariale « Regina Caeli » (XIIe s.)

    Orgue : Patrick Wilwerth

    La solennité liturgique de l’Ascension :

    Bradi Barth 5d223773c9aed634e3b3203943b076ab.jpgMoins antique que celle de la Pentecôte, cette célébration est toutefois parmi les plus anciennes du cycle : bien qu’on ne la trouve pas dans les témoignages documentaires antérieurs à l’historien Eusèbe de Césarée (265-339) la fête de l'Ascension était pourtant déjà si universelle que saint Augustin put en attribuer la première institution aux apôtres eux-mêmes.

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  • Il y a 40 ans, sur la Place Saint-Pierre...

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    Communiqué de la Fondation Jean-Paul II-Cercle de Belgique

    Karol e quel mistero di Fatima - La Nuova Bussola Quotidiana

    Le 13 mai prochain des célébrations d'action de grâce à la Vierge de Fatima auront lieu dans de nombreux pays, y compris en Belgique, pour La remercier d’avoir sauvé la vie du pape Jean-Paul II lors de l'attentat de la place Saint-Pierre, dont le 40e anniversaire tombe cette année.

    « La Fondation Jean-Paul II-Cercle de Belgique » désire se joindre à cette commémoration et vous invite à vous plonger dans cette petite collection consacrée à l’enseignement de ce grand pape.

    La Fondation Jean-Paul II, association souhaitée par ce pape hors norme, a été instituée par décret pontifical du 16 octobre 1981 en tant qu’institution religieuse, caritative et sans but lucratif. Son siège est au Vatican.  Elle est implantée dans 18 pays du monde. (cfr. site : fjp2.com

    Les objectifs de la Fondation sont doubles :

    D’une part créer des bourses qui permettraient à des jeunes venus d’Europe du Centre et de l’Est, ainsi que d’Asie, de suivre des études à l’université de Lublin (KUL).

    Et d’autre part, la promotion de l’enseignement de Jean-Paul II. Aujourd’hui plus encore qu’hier, notre société se trouve dans une phase critique de son histoire, menacée dans ses fondements mêmes en tant que civilisation judéo-chrétienne

    Le souci de la culture et du développement intégral de la personne est l’une des idées directrices de l’enseignement de Jean-Paul II. La Fondation y porte un grand intérêt et participe à la diffusion de son enseignement. 

    La Fondation en Belgique a lancé une collection de livrets développant de manière claire et accessible la pensée et l’enseignement de Jean-Paul II. L’idée est de permettre à chacun, surtout aux jeunes, de saisir le sens et l’actualité du message de Jean-Paul II. Quatorze experts de l’enseignement de ce grand pape ont déjà accepté de participer à l’aventure et deux livrets, l’un écrit par le Cardinal Robert Sarah « Jean-Paul II, Visionnaire et Prophète des temps modernes » et le second par le Cardinal Philippe Barbarin « Jean-Paul II, Pierre au Tournant du Nouveau Millénaire ». Ces deux livres sont sortis l’année 2020, année du 100e anniversaire de la naissance de Jean-Paul II.

    Deux autres livrets sont sortis en ce beau mois de mai et sont en vente dans toutes les librairies notamment à l’UOPC.

    « Jean-Paul II, Défenseur de la Vérité » par Monseigneur André Léonard. « Jean-Paul II, Pierre au Tournant du Nouveau Millénaire » Veritatis Splendor , ou « la Splendeur de la Vérité » est certainement la plus célèbre et la plus exigeante de toutes les encycliques  publiées par Jean-Paul II.

    Mgr André Léonard a fait dans ce livre un travail didactique et pastoral remarquable. Il explique pas à pas l’encyclique de manière concrète et vivante avec humour parfois et toujours beaucoup de simplicité et de bienveillance.

    « Jean-Paul II, le Pape des Juifs » par Samuel Goblet.  D’une rive du Tibre a l’autre… Le dimanche 13 avril 1986, le pape Jean-Paul II s’apprête à gravir les marches de la synagogue de Rome. Il vient sans doute de franchir le kilomètre le plus long de l’histoire… Celui qui sépare la basilique vaticane de la synagogue, qui se situe de l’autre cote du Tibre. Un voyage de deux mille ans à travers une histoire pavée de malentendus, d’humiliations, de persécutions. Ce passage symbolique du fleuve deviendra après lui une tradition.

  • Ne pas confondre El-Azhar avec un "Vatican islamique"

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    El-Azhar, Vatican de l’islam?

    Petite Feuille Verte N°79

    Annie LAURENT (Déléguée générale de CLARIFIER)

    Une tendance fréquente en Europe consiste à appliquer à l’islam les principes qui régissent le christianisme. Cela se vérifie non seulement pour la doctrine mais aussi pour l’organisation de la religion. Le regard porté sur l’Université-Mosquée d’El-Azhar, située au Caire, en est une illustration particulièrement éloquente. Cette institution n’est-elle pas perçue par bien des Européens, chrétiens ou pas, comme l’équivalent du Vatican ?

    Il convient donc de clarifier ce qui apparaît comme une réelle confusion. Pour bien situer la question, nous commençons par une vue d’ensemble concernant la manière dont l’islam définit l’autorité magistérielle. Nous nous limitons ici à la version sunnite, en raison de sa primauté numérique au sein de l’Oumma (la communauté mondiale des musulmans), car c’est d’elle que relève El-Azhar. Le statut de cette dernière et son rôle dans le monde musulman d’aujourd’hui feront l’objet de la prochaine PFV.

    Lire la suite : https://associationclarifier.fr/pfv-n-79-el-azhar-vatican-de-lislam/

  • RDC : pour sécuriser l’Est du Congo , il faut d’abord mettre au pas l’armée congolaise

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    carte 20181207_congo_rdc__fcv_cle851413-171cf.jpg

    Source récurrente d’anarchie et de corruption depuis l’effondrement de la Force Publique en juillet 1960, l’armée congolaise n’est pas en mesure d’assurer un « état de siège » efficace pour venir à bout des guérillas multiformes qui, du nord au sud,  ensanglantent les provinces de l’Est congolais. La mission que lui confère Tshisekedi est un effet d’annonce sans portée réelle si les forces armées congolaises ne sont pas encadrées et rééduquées par une assistance professionnelle internationale vigoureuse et expérimentée : sur ce point, tout reste à faire. La note que publie Colette Braekman sur son site web hébergé par le journal « Le Soir » ne dit pas autre chose :

    « Oubliant les élections contestées qui ont porté Félix Tshisekedi au pouvoir à la suite d’un accord avec le président Kabila, fermant les yeux sur les sommes considérables qui ont circulé pour cimenter cette « Union sacrée » qui représente la nouvelle majorité, les capitales occidentales, depuis Washington jusque Paris et Bruxelles, ont décidé de faire confiance à l’actuel chef de l’Etat. De considérer avec optimisme que son pouvoir, homogène mais encore bien fragile, pouvait fonder un réel changement et opérer la rupture avec les pratiques de l’ère Kabila. Les bonnes intentions, les promesses, répétées au fil des multiples voyages du président ont pu nourrir cet optimisme, et, à la tête de l’Union africaine, Tshisekedi est devenu incontournable sur le plan international.

    Cependant, si la capitale Kinshasa demeure calme, la situation à l’Est du pays représente un véritable gouffre d’insécurité. Jamais, depuis la première puis la deuxième guerre du Congo, au début des années 2000, on n’avait vu s’affronter autant de milices guerrières, se multiplier autant d’actes de violence, autant d’exactions. Au fil des décennies et grâce à l’impunité qui fut garantie par des accords de paix soutenus par la communauté internationale, on a vu s’élargir les zones de non droit, se renforcer les groupes armés. Avec le temps, la pratique de la violence s’est en quelque sorte démocratisée. Cessant d’être le triste apanage des militaires et des miliciens, la violence est devenue l‘héritage des civils : désormais, eux aussi, sans être inquiétés pratiquent le viol, autrefois tabou, recourent aux armes pour soutenir tel ou tel politicien et répètent à l’envi les discours de haine que leurs livrent les apprentis sorciers des réseaux sociaux.

    Même si l’exercice sera difficile, et aurait peut-être du s’étendre au Sud Kivu, le chef de l’Etat n’a pas tort d’avoir décidé d’instaurer l ‘état de siège. Mais le soutien international qui lui est promis lors de ses tournées dans les capitales doit aller au-delà des paroles d’encouragement : il faut l’aider à améliorer l’outil régalien que doit être son armée. Pourquoi la Belgique ne reprendrait elle pas la formation d’officiers congolais qu’elle avait entamé avec succès à Kindu, avant la rupture avec Kabila ? Pourquoi la France ne renouvellerait elle pas une nouvelle opération Artemis dans l’Ituri, qui avait jadis remis au pas les milices de Thomas Lubanga ? Pourquoi les Etats Unis ne s’engageraient-ils pas dans la lutte contre les réseaux djihadistes qui encerclent Beni ? Certes, il y a d’autres fronts, dans le Sahel entre autres, d’autres urgences, comme le Covid. Mais si au départ de l’Est, l’immense Congo se trouve une nouvelle fois déstabilisé, si l’impunité continue à être la règle, qu’on cesse d’envoyer des lauriers au Docteur Mukwege et de faire des promesses à Tshisekedi. Même s’il est peut-être déjà trop tard, c’est aujourd’hui qu’il faut aider le Congo à rétablir sa souveraineté, à contrôler son territoire, à protéger toute sa population. »

    Ref. A l’Est du Congo, il faut du nouveau…

    JPSC

  • Et si "c'était mieux avant" ?

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    Oui, c'était mieux avant ! (source : "Pour une école libre au Québec")

    4 mai 2021

    Patrick Buisson vient de publier La Fin d’un monde, pur livre d’histoire et premier tome de plus de 500 pages d’une œuvre qui s’annonce monumentale.

    Le bandeau rouge sur la couverture avec l’inscription « Oui, c’était mieux avant ! » donne le ton. La Fin d’un monde s’inscrit dans une tradition réactionnaire assumée. Naufragé hors de son époque, Buisson remonte le temps pour mieux éclairer notre modernité, à ses yeux déshumanisée.

    La grande fracture temporelle date, selon lui, d’un demi-siècle : tout se serait déroulé en l’espace de quinze ans, entre 1960 et 1975. La révolution soixante-huitarde, entamée dès le début des années 1960, sous ses dehors de révolution libertaire, aurait été, en réalité, une « révolution petite-bourgeoise » consacrant l’avènement d’une nouvelle civilisation marchande. La destruction des repères traditionnels (famille, religion), des lieux de sociabilité anciens (cafés, églises) et des ancrages locaux, qui étaient autant de protections collectives pour les plus humbles, a contribué à l’atomisation de la société, en particulier des classes populaires. La thèse n’est certes pas nouvelle, et l’on pourrait discuter de son caractère systématique.

    L’ouvrage de Buisson se distingue cependant par son style éblouissant, sa richesse et sa densité. Pour préparer son livre, l’ancien directeur de la chaîne Histoire s’est notamment plongé dans les archives télévisuelles de l’époque (émissions, feuilletons…), en extrayant foison d’images et luxe de détails.

    Et si la plupart des penseurs déclinistes contemporains insistent sur les questions européenne et d’immigration, Buisson met l’accent sur la transformation des mœurs, des coutumes et des croyances. L’homo religiosus céderait la place à homo œconomicus : là est, selon lui, le vrai « grand remplacement ». La presse de gauche se moquera de sa nostalgie de la messe en latin et de son aversion pour les cheveux longs. Oubliant son côté anar et populaire. Car la France de Buisson, c’est aussi celle de Brassens et de Ferré, de Gabin et de Blondin. Celle d’Audiard.

    Féroce, l’écrivain ne dédaigne pas de jouer les tontons flingueurs lorsqu’il s’agit de se moquer du « féminisme » lesbien du MLF, de la « génération papa poule » ou encore des prêtres défroqués. Mais c’est sa puissance d’évocation mélancolique, lorsqu’il narre le grand déracinement des paysans ou la disparition des bistrots, qui hante longtemps après la lecture. « La vérité est dite par les ruines », écrit-il. Tel un archéologue, Buisson exhume les ruines pour ressusciter la beauté d’une civilisation disparue.

    La Fin d’un monde
    Une histoire de la révolution petite-bourgeoise
    de Patrick Buisson
    publié le 5 mai 2021
    chez Albin Michel
    à Paris
    528 pages
    ISBN-13 : 978-2226435200


    Extrait :

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  • Napoléon "transfiguré"; relire Bainville...

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    Lire un extrait avec BoD : Napoléon illustré par JOB

    Puisque l'on commémore aujourd'hui le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, nous vous invitons à relire Bainville dont la biographie de l'Empereur reste une synthèse juste et pénétrante de cet épisode de l'histoire. En voici le dernier chapitre qui évoque la "transfiguration" du personnage :

    CHAPITRE XXVII

    LA TRANSFIGURATION

    L'incomparable météore avait achevé sa course sur la terre. Il avait pris ses mesures pour qu'elle ne s'arrêtât pas. Mort, Napoléon s'anime d'une vie nouvelle. Après tant de métamorphoses, voici qu'il devient image et idée.

    Des événements merveilleux s'étaient accumulés sur la seule tête qui fût assez forte pour les porter et capable de s'en servir. Humbles débuts, triomphes, désastres composaient l'enluminure de leurs violentes couleurs. Il n'y manquait même plus l'adversité. Une chance persistante, son astre jaloux de pousser jusqu'à la perfection une vie héroïque, faisaient gagner à Bonaparte le gros lot de la gloire. Et la gloire elle-même le payait de n'avoir vraiment aimé qu'elle. Il avait toujours visé haut, calculé en vue du grand. Voilà ce qui lui est rendu par la plus large part de présence posthume, d'immortalité subjective qu'un homme puisse obtenir.

    L'immense popularité de Napoléon, dont il est facile d'apercevoir les causes, n'en est pas moins surprenante à de certains égards. D'abord, c'est un intellectuel, une sorte de polytechnicien littérateur, un homme formé par les livres. Il ne croit pas à l'intuition, sauf à celle qu'on acquiert par l'étude et le savoir. Rien de tout cela n'est peuple ni propre à séduire le peuple. Éternel raisonneur, astronome militaire et politique, philosophe méprisant, despote assez oriental, mangeur d'hommes, on ne lui voit pas les dons qui transportent les cœurs. Les foules, il ne les aime pas. Il les craint. On l'avait vu pâlir au mot de «révolte» et son Versailles était à Saint-Cloud, à l'écart du turbulent Paris. Lui-même, régnant, a eu plus de prestige que d'amour. A l'heure de la chute, il a pu compter les véritables dévouements. La magie de son nom, qui avait fait des miracles, n'a pas fait une Vendée bonapartiste. Peut-être a-t-il péri surtout par le doute des hommes de bon sens. Depuis plusieurs années, il n'était plus, pour l'opinion moyenne, qu'un mégalomane délirant. Un jour, pendant la campagne de France, comme il côtoyait un ravin, à demi endormi sur sa selle, un officier l'avertit qu'il n'y avait pas de garde-fou. Il tressaillit, n'ayant entendu que le dernier mot, le répéta comme s'il avait reconnu la courante injure, ce qui le rendait la fable des politiques et des diplomates, des financiers et des commerçants, des bourgeois et même des militaires.

    Cependant, le retour de l'île d'Elbe avait déjà montré comment l'horreur de la guerre, la haine de la conscription, la répugnance aux entreprises démesurées pouvaient céder à l'appel du souvenir. Peu de temps après Waterloo, on commença à ressentir l'humiliation de la défaite. Elle rehaussa l'éclat des victoires passées. Jours dorés du Consulat, jours glorieux de l'Empire, «on ne regarda plus qu'un seul côté des temps». Avec Napoléon, un soleil semblait s'être éteint. Et puis il ne s'était pas confié en vain à la littérature. Elle lui rendait au centuple la matière, les éléments qu'il lui avait fournis. Vers, prose, roman, théâtre, l'«homme du siècle» envahit tout. Cependant, en grand nombre, ceux qui avaient pris part à son aventure en avaient tenu un écrit. Qu'on eût fait ou qu'on eût vu des choses incroyables et immortelles, on le savait à ce point que des officiers de troupes racontaient leurs campagnes, et jusqu'à des sergents, jusqu'à Roustan le mamelouk. Que ce fût le secrétaire Méneval ou le valet de chambre Constant, quiconque avait des souvenirs les couchait sur le papier. Les libraires sollicitaient les auteurs de mémoires, mettaient des scribes à la disposition des moins lettrés. C'était un commerce, une industrie d'une prospérité rare. La bibliothèque napoléonienne grandissait. Elle était destinée à devenir montagne. L'empereur s'élevait tous les jours sur un piédestal d'imprimés.

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  • Napoléon "transfiguré"; relire Bainville...

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    Lire un extrait avec BoD : Napoléon illustré par JOB

    Puisque l'on commémore aujourd'hui le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, nous vous invitons à relire Bainville dont la biographie de l'Empereur reste une synthèse juste et pénétrante de cet épisode de l'histoire. En voici le dernier chapitre qui évoque la "transfiguration" du personnage :

    CHAPITRE XXVII

    LA TRANSFIGURATION

    L'incomparable météore avait achevé sa course sur la terre. Il avait pris ses mesures pour qu'elle ne s'arrêtât pas. Mort, Napoléon s'anime d'une vie nouvelle. Après tant de métamorphoses, voici qu'il devient image et idée.

    Des événements merveilleux s'étaient accumulés sur la seule tête qui fût assez forte pour les porter et capable de s'en servir. Humbles débuts, triomphes, désastres composaient l'enluminure de leurs violentes couleurs. Il n'y manquait même plus l'adversité. Une chance persistante, son astre jaloux de pousser jusqu'à la perfection une vie héroïque, faisaient gagner à Bonaparte le gros lot de la gloire. Et la gloire elle-même le payait de n'avoir vraiment aimé qu'elle. Il avait toujours visé haut, calculé en vue du grand. Voilà ce qui lui est rendu par la plus large part de présence posthume, d'immortalité subjective qu'un homme puisse obtenir.

    L'immense popularité de Napoléon, dont il est facile d'apercevoir les causes, n'en est pas moins surprenante à de certains égards. D'abord, c'est un intellectuel, une sorte de polytechnicien littérateur, un homme formé par les livres. Il ne croit pas à l'intuition, sauf à celle qu'on acquiert par l'étude et le savoir. Rien de tout cela n'est peuple ni propre à séduire le peuple. Éternel raisonneur, astronome militaire et politique, philosophe méprisant, despote assez oriental, mangeur d'hommes, on ne lui voit pas les dons qui transportent les cœurs. Les foules, il ne les aime pas. Il les craint. On l'avait vu pâlir au mot de «révolte» et son Versailles était à Saint-Cloud, à l'écart du turbulent Paris. Lui-même, régnant, a eu plus de prestige que d'amour. A l'heure de la chute, il a pu compter les véritables dévouements. La magie de son nom, qui avait fait des miracles, n'a pas fait une Vendée bonapartiste. Peut-être a-t-il péri surtout par le doute des hommes de bon sens. Depuis plusieurs années, il n'était plus, pour l'opinion moyenne, qu'un mégalomane délirant. Un jour, pendant la campagne de France, comme il côtoyait un ravin, à demi endormi sur sa selle, un officier l'avertit qu'il n'y avait pas de garde-fou. Il tressaillit, n'ayant entendu que le dernier mot, le répéta comme s'il avait reconnu la courante injure, ce qui le rendait la fable des politiques et des diplomates, des financiers et des commerçants, des bourgeois et même des militaires.

    Cependant, le retour de l'île d'Elbe avait déjà montré comment l'horreur de la guerre, la haine de la conscription, la répugnance aux entreprises démesurées pouvaient céder à l'appel du souvenir. Peu de temps après Waterloo, on commença à ressentir l'humiliation de la défaite. Elle rehaussa l'éclat des victoires passées. Jours dorés du Consulat, jours glorieux de l'Empire, «on ne regarda plus qu'un seul côté des temps». Avec Napoléon, un soleil semblait s'être éteint. Et puis il ne s'était pas confié en vain à la littérature. Elle lui rendait au centuple la matière, les éléments qu'il lui avait fournis. Vers, prose, roman, théâtre, l'«homme du siècle» envahit tout. Cependant, en grand nombre, ceux qui avaient pris part à son aventure en avaient tenu un écrit. Qu'on eût fait ou qu'on eût vu des choses incroyables et immortelles, on le savait à ce point que des officiers de troupes racontaient leurs campagnes, et jusqu'à des sergents, jusqu'à Roustan le mamelouk. Que ce fût le secrétaire Méneval ou le valet de chambre Constant, quiconque avait des souvenirs les couchait sur le papier. Les libraires sollicitaient les auteurs de mémoires, mettaient des scribes à la disposition des moins lettrés. C'était un commerce, une industrie d'une prospérité rare. La bibliothèque napoléonienne grandissait. Elle était destinée à devenir montagne. L'empereur s'élevait tous les jours sur un piédestal d'imprimés.

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