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Enseignement - Education - Page 98

  • Le pape François s’investit dans la situation au Congo

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    nonce_apostolique_visite_beni_rdc_pape_massacre_0.jpgL’Eglise réagit au milieu de l’indifférence générale  (voir notre post Congo : l’Eglise « ne sera pas la caution d’un dialogue qui n’en est pas un » ). Lu sur RFI Afrique :

    « Il sera question de la RDC ce dimanche 11 septembre au Vatican. Le pape François reçoit son représentant à Kinshasa, monseigneur Luis Mariano Montemayor. Le nonce apostolique l’avait annoncé lors de sa dernière visite à Beni où il avait été envoyé par le souverain pontife après le massacre de Rwangoma, qui avait fait plus de 50 morts selon l’ONU. Au menu des discussions, la situation sécuritaire dans l’est du pays, mais aussi la crise politique. Ce sont les deux axes sur lesquels l’Église catholique s’investit en RDC.

    Le pape François avait parlé de « silence honteux » deux jours après le massacre de Rwangoma, et après deux ans de tueries dans le territoire de Beni. « Preuve que le pape suit de près la situation dans les Grands Lacs », dit monseigneur Montemayor.

    Au lendemain de sa visite sur les lieux du drame, le nonce n’avait pas mâché ses mots. « Premier responsable de la sécurité : le gouvernement, aucun doute là-dessus », avait-il dit. Il avait également demandé à la Monusco de faire plus pour protéger les civils et annoncé que le Vatican allait envoyer une délégation à New York pour interpeller le conseil de sécurité qui « dort un peu », avait commenté Monseigneur Montemayor.

    Mais ce n’est pas le seul front sur lequel l’Eglise catholique est engagée et entend avoir son mot à dire. La conférence épiscopale (Cenco) a une mission de bons offices auprès des acteurs de la crise congolaise, mais a posé ses lignes rouges concernant sa participation au dialogue national qu’elle souhaite plus inclusif. L’Eglise appelle le gouvernement à faire plus en termes de libération de prisonniers politiques. Mais surtout, la Cenco demande le respect strict de la Constitution, notamment dans ses articles verrouillés comme l’alternance politique et la durée du mandat du président, menaçant de claquer la porte. »

    Ref. Le nonce apostolique en RDC reçu par le pape au Vatican

    Pour la « communauté internationale », la carte de l’Afrique centrale serait-elle redevenue vierge comme sa forêt au temps de Stanley et de Livingstone ?

    JPSC

  • « Dernières conversations » : le « Figaro » consacre une pleine page au nouveau livre d’entretiens de Benoît XVI avec Peter Seewald

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    Benedict_Encyclical.jpgDe cet ample panorama (indisponible sur le net) réalisé par Jean-Marie Guénois nous retiendrions, en évitant de redire ce que nous avons déjà noté par ailleurs, ces quelques extraits parlant de

     sa renonciation 

    « Le plus stupéfiant en définitive, est « la certitude intérieure » qui a conduit à cette décision. Acquise et mûrie par un Joseph Ratzinger priant : « J’en avais discuté avec le Seigneur assez longtemps ». Il confie : «je me sens si intimement lié au Seigneur. Il est toujours là » et pose le point final : « j’agissais en toute liberté ». 

    son successeur 

    Sur son successeur, autre élément neuf du livre, le pape émérite est peu disert. Il rappelle que « le pape est le pape, quel qu’il soit » et qu’il lui a promis obéissance. Aucun commentaire donc sur le fond des réformes engagées, en particulier sur la question des divorcés-remariés ou sur la réforme de la curie romaine. Il récuse toutefois le terme de  « rupture » ou d’ « opposition » entre les deux pontificats mais admet celui d’ « infléchissements ».

    Benoît XVI ne cache toutefois pas que « la surprise a été grande pour moi » de voir élire le cardinal Bergoglio : « je n’avais pas pensé à lui » parce que « personne ne s’y attendait ». Il n’était « pas considéré comme un des candidats les plus probables. En entendant son nom, j’ai été un peu hésitant dans un premier temps », note Benoît XVI, mais cela n’a pas duré : « quand je l’ai vu s’adresser d’une part à Dieu et d’autre part aux hommes, la joie m’a envahi. Et le bonheur »

     lui-même

     Oui, c’est un « professeur », qui ne fut peut-être pas la « personne idéale » pour être pape mais « ce n’est pas non plus inconcevable » puisque l’axe de son pontificat fut  de « mettre en évidence la centralité de la foi en Dieu ».

    Celui qui  a toutefois subi son élection comme un « fardeau » -il n’a pas de mots assez forts pour en dire le poids- n’aura jamais été un politique : « je suis fondamentalement hostile aux conjurations et à ce genre de choses, surtout pour l’élection d’un pape et je n’ai jamais fait de politique en aucune façon ».  Au sujet des querelles intestines de l’Eglise, et parlant de lui-même, il note : « les gens savent que ce type-là n’est pas dangereux ».

     « le » concile

    « Les évêques voulaient renouveler la foi, l’approfondir. Mais d’autres forces ont joué, de plus en plus fortes, en particulier les journalistes qui ont réinterprété beaucoup de choses… »

    « A partir  de 1965, j’ai donc considéré de mon devoir d’exposer clairement ce que nous voulions réellement et ce que nous ne voulions pas. On se demande évidemment si on a bien fait les choses. C’était une question  à laquelle on ne pouvait pas se dérober, surtout quand on a vu que tout allait à vau-l’eau… »

    « … nous n’avons certainement pas évalué correctement les conséquences politiques et les répercutions concrètes, nous avons trop pensé aux aspects théologiques et insuffisamment réfléchi aux effets que tout cela risquait d’avoir. »

    l’ Europe

    «  La culture dans laquelle nous vivons aujourd’hui est positiviste et agnostique, elle se montre de plus en plus intolérante  à l’égard du christianisme.  La société occidentale, en Europe tout du moins, ne sera donc pas simplement une société chrétienne. Les croyants devront  d’autant plus énergiquement continuer à former et à porter la conscience des valeurs et de la vie. Les différentes  communautés et les Eglises locales devront être plus déterminées dans leur foi. La responsabilité est plus grande ».

    la France

    « Je dois l’avouer, oui : j’aime la culture française et je m’y sens comme chez moi.

    C’était tellement beau, la grand’messe sur l’esplanade des Invalides avec deux cent mille personnes (lors de son voyage de septembre 2008 NDLR). La réception à l’Académie, où nous étions tous réunis, simplement, comme des amis, c’était très émouvant. Puis la rencontre au Collège des Bernardins, les anciens présidents étaient également présents. Giscard me connaissait et il m’a encore rendu visite par la suite. J’avais préparé mes interventions en m’appuyant sur la tradition théologique française, de sorte que le contact spirituel s’est noué de l’intérieur, pour ainsi dire…

    Ma première visite à Paris fut en 1954 pour un congrès Augustinien. Cette introduction dans le grand monde de la science internationale et dans l’univers intellectuel spécifique des Français reste pour moi un souvenir vraiment marquant ».

     JPSC

  • Congo : l’Eglise « ne sera pas la caution d’un dialogue qui n’en est pas un »

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    Eveque-Cenco.jpgDe Loup  Besmond de Senneville dans le journal « La Croix » : 

    « La conférence des évêques de République démocratique du Congo (RDC) a publié, mardi 6 septembre, un communiqué dans lequel elle menace de se retirer du « dialogue national » engagé début septembre pour sortir la RDC de la crise politique.

    Entretien avec le P. Leonard Santedi, secrétaire général de l’épiscopat.

    La Croix  : Le président de la Conférence des évêques de République démocratique du Congo (Cenco) a publié mardi 6 septembre un communiqué dans lequel il affirme que l’Église pourrait se retirer du dialogue national si certaines conditions ne sont pas respectées. Pourquoi ?

    Leonard Santedi : Ce dialogue national a été entamé le 1er septembre, sous l’égide d’une facilitation de l’Union africaine (UA). Il est censé permettre à notre pays de sortir d’une crise politique. Mais le dialogue est sur le point d’être bloqué, et la Cenco joue un rôle de médiateur, pour essayer de faire redémarrer les choses.

    L’Église a toujours été favorable au dialogue, mais pas n’importe lequel. Nous demandons notamment que ce dialogue respecte les fondamentaux de la Constitution, c’est-à-dire l’exigence de l’alternance du pouvoir, et la durée du mandat du président de la République. Nous ne serons pas la caution d’un dialogue qui n’en est pas un. Les participants ont la destinée de notre pays en main : il est bon qu’ils s’en souviennent, et qu’ils ne fassent pas comme si la constitution n’existait pas.

    > À lire  : L’Est de la RD-Congo déchiré par 22 ans de guerre

     

    Quels sont les blocages les plus importants dans ce dialogue ?

    Leonard Santedi : L’Église souhaite que le plus grand nombre d’acteurs politiques possibles puissent y participer. Mais aujourd’hui, un certain nombre de responsables de l’opposition refusent de prendre part à ce forum politique, tant que certains opposants emprisonnés ne sont pas libérés. Il s’agit notamment d’opposants arrêtés à Lubumbashi, ces derniers mois. Nous estimons que le pouvoir pourrait faire un pas significatif en libérant ces prisonniers, et permettre ainsi le dialogue. Un représentant de l’épiscopat a rencontré récemment le ministre de la justice pour lui remettre une liste de prisonniers. Le ministre a promis de l’examiner.

    Par ailleurs, il y a des doutes quant à la neutralité de la facilitation.

    Doutez-vous de la sincérité du président Joseph Kabila dans ce dialogue ?

    Leonard Santedi : Je ne ferai aucun procès d’intention. Mais nous sentons la nécessité de placer des garde-fous, en rappelant les exigences de la constitution congolaise : alternance démocratique et limitation de la durée du mandat présidentiel. La tension dans le pays se focalise autour de la fin de mandat. Éluder cette question, c’est risquer de mettre le feu au pays.

    > À lire aussi  : RD-Congo : Moïse Katumbi, l’homme qui inquiète Joseph Kabila

    Quel est, selon vous, le calendrier à mettre en place pour l’organisation d’élections dans le pays ?

    Leonard Santedi : Nous pensons qu’il faut organiser une élection présidentielle avant de mettre sur pied les élections locales. Si nous faisons l’inverse, cela risque d’aggraver considérablement la crise dans le pays. Cette présidentielle doit être organisée le plus rapidement possible. Elle doit avoir lieu avant un an.

    Ref. « L’Église de RD-Congo ne sera pas la caution d’un dialogue qui n’en est pas un »

    Intéressant : imaginerait-on la conférence épiscopale belge intervenir aussi directement dans les affaires du royaume ? Il est vrai que pour faire des pressions, il faut en avoir les moyens.

    JPSC

  • Amoris laetitia : quelle exégèse ?

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    A propos du chapitre 8 de cette Exhortation papale consécutive aux deux synodes sur la famille, notre confrère théologien et grégorianiste du site « Pro Liturgia » (http://www.proliturgia.org/) note, non sans humour, cette exégèse diffusée par les évêques argentins de la région de Buenos Aires :

    "Les évêques de la région de Buenos Aires (Argentine) ont envoyé aux prêtres de leur diocèse un communiqués exposant des “critères de base pour l’application du chapitre 8 d’Amoris laetitia” touchant à la question de l’accès à la communion eucharistique pour les “divorcés-remariés”.

    Voici deux points du communiqué des évêques de la région de Buenos Aires :

    “Point n° 5. Lorsque les circonstances concrètes d’un couple le rendent possible, spécialement lorsque les deux sont chrétiens et engagés sur un chemin de foi, on peut leur proposer l’effort de vivre dans la continence. Amoris laetitia n'ignore pas les difficultés de cette option et laisse ouverte la possibilité d’accéder au sacrement de la réconciliation en cas de défaillance par rapport à cet engagement.

    Point n°9. Il peut être opportun qu’un éventuel accès aux sacrements se réalise de manière discrète (...). Mais en même temps il ne faut pas laisser d’accompagner la communauté pour qu'elle grandisse dans l'esprit de compréhension et d'accueil, sans que cela implique de créer des confusions quant à l’enseignement de l’Eglise à propos du mariage indissoluble (1). La communauté (2) est un instrument de la miséricorde qui est imméritée, inconditionnelle et gratuite.”

    Le Pape François a félicité les évêques argentins pour leur analyse et a précisé qu’elle constituait la seule façon de comprendre Amoris laetitia.

    Pour être honnête, il faut quand même dire que la majorité des “divorcés-remariés” se moque bien de ces directives : comme la plupart des fidèles catholiques, ils ne savent plus ce qu’est vraiment l’Eucharistie. Ce qu’on peut facilement constater aux messes de mariages ou de funérailles où tout le monde communie “par sympathie” pour le couple ou la famille.

     

    (1) Autrement dit, il faut conserver l’enseignement de l’Eglise mais en précisant qu'il est désormais facultatif.

    (2) C’est désormais la communauté - et non plus le ministre ordonné - qui est l’instrument du sacrement. On le savait déjà pour l’Eucharistie où c’est la communauté qui dit ce qu’il faut croire et comment il faut célébrer la foi ; on le sait maintenant pour le sacrement du Pardon. On est en plein protestantisme." 

    JPSC

  • A propos du livre événement : Benoît XVI par lui-même

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    livre B XVI.jpegSur ces "Dernières conversations" avec Benoît XVI, publiées chez Fayard, nous avons déjà relaté ici le commentaire du « Corriere della Sera » reproduit en français par notre confrère Diakonos.be. et notre consoeur de "Benoît et moi". Sur le site web de  « Famille Chrétienne » Charles-Henri d'Andigné présente son propre éclairage dont nous extrayons les aspects complémentaires à ceux que souligne le journal italien (les intertitres sont de Belgicatho) :

    Un livre important

    « C’est un livre événement. Probablement pour la dernière fois, le pape émérite se confie. Dans un dialogue très vivant avec le journaliste allemand Peter Seewald, il s’exprime sur les raisons profondes qui l’ont poussé à renoncer, sur les relations qu’il entretient avec François, sur Vatican II, sur son itinéraire de théologien surdoué, sur l’importance de la liturgie, sur son « progressisme », à ses débuts, sur son conservatisme supposé, l’âge mûr venant... On le retrouve tel qu’en lui-même, bienveillant, humble, et surtout très libre et ouvert d’esprit. Voyant les choses de très haut, il désamorce tranquillement, avec le sourire, toutes les questions polémiques que son interlocuteur, en bon journaliste qu’il est, se fait un plaisir de lui poser. S’en dégage une image attachante, celle d’un homme affaibli par les années, certes, mais accessible, simple, totalement dénué d’ambition personnelle. Ses réponses courtes, directes, vont droit à l’essentiel, et, en dépit d’une supériorité intellectuelle évidente, il ne cherche jamais à s’imposer, mais à expliquer avec douceur et persuasion. « Il n’est évidemment pas question de dire "Je détiens la vérité", rappelle-t-il. C’est la vérité qui nous détient. »

    Originaire de Bavière, dont il parle le dialecte avec Benoît XVI, le journaliste et écrivain Peter Seewald, 62 ans, a réalisé trois livres d’entretien avec ce dernier : Le Sel de la terre (1997), longue interview du cardinal Ratzinger, Lumière du monde (2010), et enfin DernièresConversations (2016). Il est revenu à la foi catholique à la suite de ses rencontres avec le pape. »

    François

    « Comme tout le monde, Benoît XVI a été surpris par l’élection du pape François (« Je le connaissais, bien sûr, mais je n’avais pas pensé à lui »), et refuse d’un sourire de confirmer que les Pères du conclave de 2005 avaient déjà pensé à lui, ce que murmurent les gens prétendument bien informés... »

    « …Le style assez peu conventionnel de son successeur ne lui pose aucun problème. Il se réjouit qu’un pape du Nouveau Monde — jésuite qui plus est soit élu au siège de Pierre. Toutes ces nouveautés, pour lui, sont le signe que « l’Église n’est pas immobile, qu’elle est dynamique et ouverte et qu’elle est le lieu de nouvelles évolutions. Voilà, résume-t-il, qui est beau et encourageant. »

    « Les papes se suivent et ne se ressemblent pas. Faut-il les opposer, comme le font souvent les médias, et parfois les fidèles, dans les commentaires un peu faciles, ou souligner leur complémentarité ? Dieu corrige chaque pape à travers son successeur, fait remarquer Peter Seewald, lui demandant en quoi François le corrige. Le pape sourit, approuve et souligne ce qui le frappe chez François : son attention directe aux hommes. Sous-entendu : ce n’était pas mon fort. « Mais, poursuit-il, c’est aussi fondamentalement un pape de la réflexion », comme le prouve, parmi d’autres textes, l’exhortation apostolique Evangelii gaudium, parue en 2013. Tout de même, insiste Peter Seewald, n’est-il pas trop impétueux, trop excentrique ? « Chacun son tempérament », répond Benoît XVI en riant. Ajoutant : « Il y a une nouvelle fraîcheur dans l’Église, une nouvelle joie, un nouveau charisme qui plaît aux gens. »

    Dieu de la Foi et Dieu de la Raison

    « Impossible d’oublier en lisant ce texte que Benoît XVI est un grand théologien, même s’il parle de son brillantissime parcours d’universitaire avec modestie. Le 24 juin 1959, tout nouveau professeur de théologie à l’université de Bonn, il donne son cours inaugural. Thème : le Dieu de la foi et le Dieu de la philosophie. Le jeune intellectuel est nourri de Pascal, qui dans son Mémorial traite du « Dieu de la foi », du « Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob », par opposition au « Dieu des philosophes ». Le pape théologien explique : « Il était à l’époque très moderne de considérer la Grèce comme un fourvoiement, une intrusion erronée dans le christianisme. On s’attachait au contraire à rechercher le message biblique originel, ce qu’il y a de vivant dans le Dieu d’Abraham [...] et qui est complètement différent du Dieu des philosophes. » On songe ici au célèbre discours de Ratisbonne (2006), qui traitait des rapports entre foi et raison, et de l’apport décisif sur ce plan de la pensée grecque : « Je pense que nous pouvons voir ici l’harmonie profonde entre ce qui est grec, au meilleur sens du terme, et la foi en Dieu fondée sur la Bible », disait le pape. Cette harmonie profonde est au cœur de la pensée de Benoît XVI, qui s’appuie sur saint Augustin. « J’en suis arrivé à la conviction que nous avons évidemment besoin du Dieu qui a parlé, qui parle, du Dieu vivant. Du Dieu qui touche au cœur, qui me connaît et qui m’aime. Mais Dieu est également accessible à la raison. » Nulle opposition, donc, entre le Dieu de la foi et le Dieu des philosophes, pas plus qu’entre la foi et la raison.

    « Il n’est pas question  de dire "Je détiens la vérité" : c’est la vérité qui nous détient. » Benoît XVI »

    Il faut évangéliser

    « …Cette nouvelle évangélisation, autrement dit la rechristianisation des nations anciennement chrétiennes, n’est-ce pas un vœu pieux ? lui demande Peter Seewald. Pas du tout, rétorque le pape émérite, « il ne faut pas renoncer à annoncer l’Évangile ». Et de prendre l’exemple du monde gréco-romain, dont il était plus qu’improbable qu’une poignée de juifs démunis réussissent à l’évangéliser... Improbable à vue humaine. Benoît XVI enfonce le clou : « Il est absolument indispensable d’annoncer cette Parole qui porte en elle la force de construire l’avenir et de donner du sens à la vie des hommes. » 

    Ses prières jésuites préférées

    « Benoît XVI apprécie particulièrement la prière de saint Ignace :

    « Prends, Seigneur et reçois toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté. Tout ce que j’ai et possède, c’est Toi qui me l’as donné... » Il aime à réciter aussi celle de saint François Xavier : « Je t’aime, non parce que Tu peux me donner le paradis ou me condamner à l’enfer, mais parce que Tu es mon Dieu. Je t’aime parce que Tu es Toi. »

    Sa préférée est la prière de Pierre Canisius : « Vous, mon Sauveur, vous m’avez, en quelque sorte, ouvert le cœur de votre corps très saint. J’avais l’impression d’en voir l’intérieur. Vous m’avez dit de boire à cette fontaine, m’invitant à puiser les eaux de mon salut à votre source, ô mon Sauveur. Pour moi, j’éprouvais un grand désir de voir couler de là dans mon âme, à flots, la foi, l’espérance et la charité. J’étais assoiffé de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, et je vous priais de me purifier, de la tête aux pieds, de me couvrir et de me parer. Puis, j’osai approcher de votre cœur, tout rempli de douceur et y apaiser ma soif ; et vous m’avez promis une robe tissée de paix, d’amour et de persévérance, pour couvrir mon âme dénudée. Avec cette parure de salut, je sentis grandir en moi la confiance de ne manquer de rien et que tout tournerait à votre gloire. Amen. »

    Benoît XVI. Dernières conversations, avec Peter Seewald, Fayard.

    Ref. Livre événement : Benoît XVI par lui-même

    En attendant la suite des réactions dans la « cathosphère » et ailleurs...

    JPSC

  • Mgr Cattenoz, archevêque d'Avignon : laissez tomber ces barrières d’une laïcité qui n’a pas de sens

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     « Riposte catholique » publie ce message de Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon :

    Cattenoz.jpg« Samedi dernier, j’ai eu la joie d’accueillir à la Métropole Notre-Dame des Doms la messe du ban des vendanges, un beau moment de communion avec les vignerons du Vaucluse. Comme chaque année, nous avons prié pour les vendanges et l’ensemble des récoltes, pour tous ceux et celles qui vivent du travail de la terre, sans oublier de faire mémoire de ceux qui nous ont quittés depuis l’an dernier. Malheureusement, la procession de Saint-Agricol jusqu’à la Métropole n’a pas pu avoir lieu en raison des mesures liées à l’état d’urgence et aux attentats qui ont secoué notre pays. 

    Au sortir de la Métropole, je suis monté dans le jardin des Doms pour participer au milieu des vignerons à l’apéritif, à l’invitation des Compagnons des Côtes du Rhône. Je me suis placé au milieu de la foule, derrière les barrières, près du podium. Là, à mon grand étonnement, j’avais en face de moi, madame le Maire d’Avignon, Monsieur le Préfet, le Consul général du Japon et les responsables de l’ensemble des confréries des côtes du Rhône. Chacun y a été de son discours en l’honneur de nos vins, saluant les uns et les autres, ignorant totalement l’archevêque au milieu du peuple, de son peuple. 

    Visiblement, je n’existais plus et cela au nom de la laïcité en vogue aujourd’hui. Effectivement, depuis plusieurs années, les responsables religieux n’ont plus leur place parmi les officiels au nom même d’un protocole mis en place par la République. Je vous avoue que la scène avait quelque chose d’étrange : devant moi des barrières, signes et symboles de séparation et l’évêque étonné de voir des gens qui, par ailleurs le connaissent bien, l’ignorer comme s’il n’était pas là. Je pensais alors à tous nos vignobles, mais surtout à tous les vignerons de nos terres de Vaucluse qui tous utilisent allègrement nos racines chrétiennes pour vendre leurs vins : le Châteauneuf-du-Pape, le domaine Saint-Joseph, le vin de l’enclave des papes, le Sang du Christ et la liste serait longue si je voulais être exhaustif. Pour le commerce, tout le monde est prêt à utiliser des symboles chrétiens qui racontent notre histoire et le passé de notre terre de Provence, mais le vivre ensemble avec nos racines chrétiennes n’existe plus, il est rayé des règles de la République au nom de la laïcité. 

    Il y a quelques années, à un autre ban des vendanges, j’avais lancé l’idée de demander à tout producteur utilisant le nom d’un saint sur ses bouteilles de donner un centime d’euro pour les pauvres. Un centime, ce n’est rien, mais mon idée a été écartée d’un revers de main. Et pourtant, vous réalisez comment les restaurants du cœur, le secours populaire ou le secours catholique auraient alors pu faire face sans problème à la pauvreté galopante des périphéries de nos villes ? Aurions-nous oublié nos racines chrétiennes au nom d’un enrichissement personnel d’une minorité aujourd’hui ? 

    J’étais toujours devant mes barrières à remuer ces idées noires quand je repensais à une très bonne initiative des différentes municipalités d’Avignon, organiser des colloques sur le vivre ensemble en Avignon aujourd’hui. Je continue à m’en réjouir, mais en même temps devant ces barrières et cette ségrégation au nom d’une sainte laïcité, je restais sans voix ! Le mot de fraternité que la République a emprunté à l’Eglise et défiguré, il a perdu son sens si nous ne pouvons pas vivre ensemble en nous respectant les uns et les autres pour ce que nous sommes. Je suis toujours heureux de saluer un incroyant, un franc-maçon ou toute autre personne quelles que soient ses idées ; nous avons toujours des choses à partager, des choses qui nous enrichissent mutuellement. Mais la République a décidé une ségrégation au nom d’une stricte laïcité et en même temps, elle cherche comment éviter l’émergence de tout communautarisme. Je me demandais alors si la “res publica” n’avait pas perdu son sens.

    En même temps, toujours devant ces barrières et mon caractère d’homme invisible, je pensais au village de Gigondas où depuis près de vingt-cinq ans, chaque année au mois de juillet, je vais célébrer une messe à la chapelle de Saint-Cosme et Saint-Damien dans la montagne ; ensuite avec toutes les familles du village qui le veulent et avec les maires successifs nous prenons ensemble l’apéritif avant de partager le repas fraternellement au milieu des pins. Voilà un vrai vivre ensemble et le village de Gigondas peut se vanter d’avoir formé et l’ancien Président du Conseil Général autrefois secrétaire de Mairie et l’archevêque autrefois curé de Gigondas. Nous sommes d’ailleurs toujours heureux de nous retrouver. 

    Enfin en regardant ces barrières, je me souvenais encore de ce que je venais de vivre quelques semaines auparavant et j’espère qu’il ne m’en voudra pas d’en faire mémoire. Le 6 août dernier dans un village du Vaucluse, le maire a été marié civilement non loin de l’église, il est venu ensuite à l’église avec de nombreux élus et tout le village heureux de l’entourer. J’ai eu la joie de les marier et de saluer les uns et les autres. Ensuite, sous l’église, à l’ombre des arbres, nous avons tous partagé un bon vin des côtes du Rhône, dans la joie d’être là, de vivre ensemble au-delà de toutes nos opinions politiques ou religieuses dans cette terre de Provence où il fait si bon vivre.

    Alors j’en appelle à Madame le Maire, à Monsieur le Préfet, laissez tomber ces barrières d’une laïcité qui n’a pas de sens pour nous permettre à tous de vivre ensemble dans cette terre de Vaucluse en apprenant à nous connaître, à nous respecter, à nous écouter, à nous aimer pour la joie de tous. 

    J’en appelle enfin à tous les vignerons du Vaucluse, pourquoi ne reprendriez-vous pas cette idée de donner un centime par bouteille pour tous les exclus de notre société, ou encore d’organiser au printemps une vente de vins au palais des Papes, chaque producteur de Côtes du Rhône apportant un carton, ou plus si son cœur le lui dit, et les vins du Palais seraient vendus là encore aux enchères pour le quart monde de notre société. Pour finir mon rêve, pourquoi cette idée ne pourrait-elle pas s’exporter dans les autres vignobles de notre terre de France ? Elle pourrait alors donner lieu à une magnifique fête de Printemps au Palais des Papes où Madame le Maire, Monsieur le Préfet, tous les responsables de nos vignobles, sans oublier l’archevêque d’Avignon et tous les hommes de bonne volonté qui n’ont qu’un désir, celui de faire tomber les barrières et tous les interdits pourraient enfin redonner à la fraternité son véritable sens sous le soleil de Provence et le regard émerveillé de Notre-Dame des Doms. Mais je suis reparti du jardin des Doms, je n’avais plus le cœur à boire un verre de côte du Rhône devant ces barrières symbole de tant de divisions. »

    Ref. laissez tomber ces barrières d’une laïcité qui n’a pas de sens

    La laïcité ne peut être une sorte de religion d’Etat transcendant toutes les religions « privées », ni obligatoirement agnostique devant le phénomène religieux. Pour mémoire, en Belgique la laïcité est assimilée par la loi aux cultes reconnus, en tant que philosophie du « libre examen ».

    JPSC

  • « Avec un cours de religion, c’est mieux … ! »; une déclaration des responsables belges des cultes

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    Déclaration des Responsables des Cultes: « Avec un cours de religion, c’est mieux … ! »

    (source)

    Les Responsables des Communautés catholiques, orthodoxes, protestantes, évangéliques, anglicanes, israélites et musulmanes se sont réunis en urgence ce 6 septembre 2016 à Bruxelles. Face aux dérives de certaines écoles, ils encouragent les parents à tenir bon dans leurs convictions.

    A l’issue de leur rencontre portant sur les cours de religion dans l’enseignement primaire de l’enseignement officiel, les responsables des cultes souhaitent redire aux parents combien le cours de religion est important à leurs yeux. Ils partagent l’inquiétude des parents qui apprennent que, dans certaines écoles, le cours de religion n’est pas donné, ou que les professeurs de religion sont empêchés de rencontrer leurs élèves confinés dans des salles d’études. Ils sont persuadés de l’importance des cours de religion dans l’éducation des enfants et des jeunes. En effet, les valeurs de foi, de justice, de dialogue et de paix, que l’on retrouve dans toutes les convictions, permettent non seulement d’approfondir les racines de leur culture religieuse, mais sont aussi des leviers puissants pour construire le vivre ensemble.

    Les réformes en cours dans l’enseignement officiel provoquent de grands bouleversements. A côté du cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté, les Responsables des Communautés religieuses insistent pour que le cours de religion soit effectivement maintenu, en conformité avec la Constitution et les Décrets. Dans notre société, la liberté religieuse et la liberté d’expression sont des libertés fondamentales. Un cours de religion permet aux élèves de mieux connaitre le contenu de la foi et d’interroger ce contenu. Il donne des critères et des grilles de lecture pour exprimer leurs convictions dans une société multiculturelle et multiconvictionnelle.

    A cet égard, les Responsables des Communautés religieuses regrettent la pression faite par la Fapeo sur les parents par un tract qui leur est distribué. Dans ce tract, nous lisons qu’il vaut mieux demander la dispense des cours de religion et de morale, afin de suivre deux heures d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté. Les parents catholiques, musulmans, juifs, orthodoxes, protestants, évangéliques ont-ils été consultés pour rédiger ce tract ? Comme tels, ils n’ont pas été respectés et nous souhaitons le dénoncer.

    Mgr. J. De Kesel, Archevêque de Malines-Bruxelles

    Le Métropolite Athenagoras, Eglise Orthodoxe en Belgique

    Ph. Markiewicz, Président du Consistoire Central Israélite de Belgique

    Pasteur S. Fuite, Président de l’Eglise protestante Unie de Belgique

    Dr. Geert Lorein, Président du Synode Fédéral des Eglises Protestantes et Evangéliques,

    Salah Echallaoui, Président de l’Exécutif Musulman de Belgique

    Chanoine Jack McDonald, Président du Comité Central de l’Eglise anglicane de Belgique

    Lire : il-faut-garder-les-cours-de-religion

  • Le numéro de rentrée du mensuel « La Nef » vient de paraître :

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    SOMMAIRE DU N°284 DE SEPTEMBRE 2016

    ÉDITORIAUX

    Islamisme : et toujours le déni !, par Christophe Geffroy
    Guerre de quelles religions ?, par Jacques de Guillebon

    ACTUALITÉ
    Amoris Laetitia : réponses à quelques questions, par le Père Basile, osb
    Le cardinal Sarah : réorienter la liturgie, par Christophe Geffroy
    JMJ : « Sortir de notre canapé », par Élisabeth Geffroy
    Bioéthique : une rupture juridique, par Pierre Louis
    Géopolitique d’abord : Les rêves grandioses d’Erdogan, par Paul-Marie Coûteaux

    ENTRETIEN
    Du bienfait des limites, entretien avec Alain de Benoist

    DOSSIER L’école en danger
    Histoire d’une impasse, par Jacques de Guillebon
    Les hussards sont fatigués, par Marie Dominique
    Écoles libres : les enjeux, par Anne Coffinier
    « Parents pour l’école », entretien avec Jérôme Malcouronne
    Une faillite tragique, par Jean-François Chemain
    Espérance en banlieues, entretien avec Éric Mestrallet
    La parentalité positive, par Diane de Laubrière

    VIE CHRETIENNE
    La miséricorde chez Luc (8/9), par l’abbé Christian Gouyaud
    Question de foi : Récoltes, par l’abbé Hervé Benoît

    CULTURE
    Jacques Fesch, le bon larron, par François Foucart
    Notes de lecture, chroniques musique, cinéma, internet, sortir, livres jeunes
    Au fil des livres : Redécouvrir le PSF…, par Philippe Maxence 
    Un livre, un auteur, entretien avec Jean-Frédéric Poisson
    Portrait : Émile Duport, par Marine Tertrais

    DÉBATS/Points de vue
    Protéger la conscience des collégiens, par Pierre-Olivier Arduin
    Vers une guerre en Europe ?, par Marc Fromager

    BRÈVES
    Annonces en ligne

    Les articles indiqués en bleu sont en ligne: cliquez sur les titres pour les lire

    JPSC

  • Science et foi : une émission de KTO pour le cinquantenaire de la mort de Georges Lemaître

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    " La Foi prise au mot " propose de parler de science, et même d'histoire des sciences, en évoquant Georges Lemaître, un des pères de la théorie du Big Bang, disparu il y a tout juste cinquante ans. En effet, son explication des observations de Hubble et sa théorie de l'" atome primitif " influèrent de manière décisive sur les théories scientifiques sur l'origine de l'univers. Qui fut donc Georges Lemaître ? Qui se rappelle encore que ce scientifique belge né en 1894 était aussi un prêtre? Comment parvint-il à sa théorie de l'atome primitif et quelle influence exerça-t-elle sur l'élaboration des théories scientifiques du début de l'univers ? Et surtout, comment parvint-il à concilier son oeuvre de scientifique avec son état de prêtre ? Pour répondre à ces questions Régis Burnet s'entoure de deux spécialistes de Georges Lemaître, et comme lui, membres de l'académie pontificale des sciences : Pierre Léna, astrophysicien, membre de l'Académie des Sciences, et Dominique Lambert, philosophe des sciences, professeur à l'Université de Namur et membre de l'Académie royale de Belgique.

     

    JPSC

  • Internet : « faire du buzz pour Jésus ? »

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    Lui-même présent sur les réseaux sociaux, le pape François a reçu le 29 août dernier au Vatican, Mark Zuckerberg, président-fondateur de Facebook. À cette occasion, Famille chrétienne interrogé le père Pierre Amar, l’un des rédacteurs du Padreblog, auteur d’Internet : le nouveau presbytère1, à paraître prochainement.

    Est-il possible de rassembler des brebis avec des souris ? Si oui, comment 

    Bien sûr ! Et tous les compteurs placés en bas de nos écrans en sont la preuve. Pas une seule vidéo ou article qui ne signale le nombre de « like », de « RT », de « followers » ou de « fans » obtenus. Certains chiffres donnent même le vertige : Internet brasse des multitudes ! En outre, une information peut être communiquée en un instant à toute la planète. Cette dimension mondiale ne peut que faire le bonheur de l’Église ainsi invitée à être toujours plus catholique, c’est-à-dire universelle.

    Ce rassemblement se fait surtout au moyen du plus vieux média du monde : le bouche-à-oreille, la rumeur. En anglais : le buzz. Il est l’ingrédient principal d’Internet. La vraie question est donc la suivante : peut-il exister, et à quelles conditions, un « buzz catho » ? Une étude sérieuse des évangiles peut donner une première réponse à cette question : en effet, Jésus aussi a fait du buzz. Lorsqu’il demande par exemple à ses apôtres : « au dire des foules, qui suis-je? » (Luc 9, 18) il se positionne par rapport à la rumeur, une rumeur relancée par les miracles et les prodiges qu’il opère, les paraboles qu’il invente, les enseignements qu’il proclame. Bref, le défi est clair : il faut faire du buzz pour Jésus ! Le pape François dit « faire du bruit ». C’est exactement pareil. Et s’il a reçu dernièrement en audience privée le fondateur de Facebook, dont le moteur est le buzz, c’est certainement parce qu’il est convaincu de tout cela.

    Evangélise-t-on de la même façon sur Internet que dans la « vraie » vie ?

    Oui. Mais pour être honnête, je ne crois pas que l’on puisse se convertir sur Internet. Nous sommes chrétiens, c’est-à-dire disciples d’une rencontre incarnée, celle de Dieu avec les hommes. Lorsque Dieu a voulu sauver le monde, il a envoyé son fils, et pas une lettre, un message ou... un mail ! De la même façon, il n’y pas de baptême sans eau qui mouille, d’onction des malades sans huile qui coule, de communion sacramentelle sans hostie consacrée et d’ordination sans imposition des mains. Lorsqu’on regarde la messe à la télévision, même en direct, ce n’est pas la réalité : c’est une image de la réalité. Il semble pour autant délicat de conclure hâtivement qu’il ne se passe rien. Internet, considéré comme un lieu et un instrument, pourrait être un intermédiaire au service d’une certaine communion spirituelle. D’ailleurs, le Net n’est-il pas d’abord, littéralement, un « filet », une « toile » pour attraper du monde ?

    Peut-on envisager que des cyber-missionnaires se consacrent uniquement à l’évangélisation sur Internet ?

    S’ils croient qu’ils vont convertir des foules, ils risquent d’attendre longtemps. Mais s’ils pensent que, par Internet, Jésus peut être connu, alors oui, je crois que le jeu en vaut la chandelle ! Entre nous, faire connaître le Christ n’est qu’une pure démarche informationnelle, de l’ordre du renseignement, le plus exact, le plus fidèle et le plus riche possible. Le web et sa capacité à rassembler des connaissances peut donc être mobilisé dans un seul but : connaître et faire connaître Jésus. Mais ce n’est que le début : car après la connaissance, vient ensuite la Rencontre et… l’amour ! Même Voltaire le reconnaît : « on ne peut désirer ce qu’on ne connaît pas » (Zaïre, acte 1, scène 1). On pourrait du coup conseiller deux étapes aux cyber-missionnaires que vous évoquez : quand, dans un premier temps, ils s’attachent à dire avec précision « oui, Jésus-Christ existe » puis, dans un deuxième temps, qu’ils se passionnent pour dire avec entrain, dynamisme et vigueur : « il peut exister pour toi », « toi qui lit cet article ou qui visite ce site ». 

    Vous parlez d’une « Pentecôte numérique » pour l’Église ? Qu’est-ce donc ? 

    Je pense qu’Internet bouleverse et continue de bouleverser la communication de l’Église, comme la Pentecôte a bouleversé les apôtres. Par exemple, de simples prêtres de terrain, curés de paroisses, animent aujourd’hui des communautés numériques importantes et donnent même le ton lors de polémiques d’envergure nationale. De simples laïcs qui ne cachent aucunement leur foi chrétienne bénéficient du même succès. Bien sûr, on se reconnaît ou pas, on aime ou on n’aime pas la tonalité des messages de ces figures numériques. Mais force est de constater que leurs réactions sont relayées, commentées, attaquées... renforçant significativement leur place dans le continent numérique. L’autre bouleversement, c’est que la notoriété numérique acquise par ces personnes – simples prêtres ou simples laïcs – s’est doublée en notoriété médiatique. Les médias scrutent leurs messages et leurs réactions, les insèrent parfois dans la rédaction d’un article de presse ou les invitent sur des plateaux télé et radio.

    Il me semble qu’une nouvelle forme d’apostolat est en train d’éclore pour l’Église qui est en France. Dans mon ouvrageje dresse un état des lieux, je relève quelques défis et j’appelle humblement à quelques conversions pour vivre au mieux cette Pentecôte. Comme il y a deux mille ans, elle a le même objectif : que chacun, dans sa langue, puisse entendre les merveilles du Salut offert par Jésus-Christ ! 

    Benjamin Coste

    1. Internet, le nouveau presbytère, Editions Artège, à paraître le 15 septembre 2016, 14,90€

    Ref. « Il faut faire du buzz pour Jésus ! »

    JPSC

  • Les évêques flamands souhaitent que les élèves du secondaire connaissent mieux les fondements du catholicisme

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    Lu sur le site du Vif :

    Retour aux sources pour les cours de religion catholique en Flandre

    À en croire une lettre de l'évêque anversois Johan Bonny consultée par le quotidien De Morgen, les cours de religion catholique en Flandre sont sur le point d'être réformés.

    Les évêques flamands souhaitent que les élèves du secondaire connaissent mieux les fondements de la chrétienté. D'après De Morgen, les évêques, théologiens et enseignants constatent en effet que de plus en plus d'élèves de l'enseignement catholique s'interrogent sur leur identité.

    "Le temps ne s'est pas arrêté", écrit Bonny. "Il y a beaucoup de choses qui changent et qui demandent une prise en considération sincère: le transfert de notions fondamentales de la tradition chrétienne et catholique, l'érudition des jeunes générations en matière de traditions religieuses et culturelles".

    "Ce n'est pas en contradiction avec le dialogue"

    Les évêques ont fondé un groupe de travail qui compte vingt membres - cinq inspecteurs d'enseignement, cinq enseignants de religion, cinq théologiens et cinq chargés de cours de la formation des professeurs catholique - qui doivent établir un rapport final d'ici Pâques l'année prochaine. À partir de l'année scolaire 2017-2018, l'enseignement catholique flamand se basera sur les conclusions de ce rapport pour inculquer des notions telles que les différents sacrements et la différence entre une béatification et une canonisation.

    Pour Lieven Boeve, le directeur général de l'enseignement catholique flamand, ce retour aux fondamentaux n'est pas en contradiction avec "l'école du dialogue" à laquelle il aspire. "Il s'agit d'une base dont il faut avoir entendu parler, qu'on soit catholique ou non. Dans le passé, nous nous sommes focalisés sur la rencontre de l'autre. Du coup, nous voyons que beaucoup d'élèves se demandent qui ils sont ", déclare-t-il au Morgen.

  • L'Eglise luthérienne de Suède et l'ONU unis contre la famille et la vie

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    Du site "Benoît-et-moi" :

    ONU ET ÉGLISE LUTHÉRIENNE ALLIÉS CONTRE LA VIE

    ...pour se faire une idée de la situation qui attend le Pape dans le pays qui héberge "la deuxième plus importante dénomination luthérienne au monde", voici le résumé, paru sur la Bussola, d'un article paru sur le site anglophone pro-vie C-Fam.

    ÉGLISE LUTHÉRIENNE ET ONU ENSEMBLE CONTRE LA FAMILLE ET LA VIE

    Ermes Dovico (20/08/2016) www.lanuovabq.it; traduction sur le site "Benoît-et-moi"

    Une alliance singulière pour faire pression sur les chefs religieux et les convaincre qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre la foi et les nouveaux "droits de l'homme" propagés aujourd'hui, la contraception, l'avortement, l'éducation sexuelle dès l'enfance et la reconnaissance juridique des unions homosexuelles.

    Comme le rapporte Rebecca Oas, de C-Fam, une ONG engagée dans la défense de la vie à naître et de la famille naturelle, les alliés en question sont le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), dont le contrôle des naissances est l'un des objectifs (caché derrière l'expression plus large et plus vague "droits sexuels et de santé reproductive"), et l'Eglise de Suède, qui, avec ses sept millions de membres - selon les chiffres annoncés sur son site Web - est la deuxième plus importante dénomination luthérienne au monde (ndt: article de C-fam ICI).

    Lire la suite sur le site "Benoît-et-moi"