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Médias - Page 35

  • L'Eglise et le "suicide assisté"

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    Du site de la Fondation Jérôme Lejeune :

    Tribune de Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, parue dans l'édition du Figaro du 13 février.

    L’Église ne peut pas approuver la légalisation du suicide assisté

    Membre de l’Académie pontificale pour la vie, le président de la Fondation Jérôme Lejeune conteste l’hypothèse que l’Église puisse ne plus s’opposer au suicide assisté, alors que certaines voix s’élèvent en ce sens, notamment en Italie.

    « Deux textes sèment le trouble sur le suicide assisté qui fait débat en Italie en ce moment. Le premier est un article du père Carlo Casalone, jésuite, paru le 15 janvier dans la revue La Civilta cattolica, sous le titre « La discussion parlementaire sur le suicide assisté ». Le second est une tribune de Mme Marie-Jo Thiel publiée dans un quotidien. Pourquoi ces articles apportent-ils de la confusion? Leurs signataires sont tous les deux membres de l’Académie pontificale pour la vie et conviennent que leurs propos respectifs sont en contradiction avec la doctrine de l’Église. D’un article à l’autre, le cas italien conduit à une généralisation qui anticiperait un revirement de l’Église universelle sur le suicide assisté. Il n’en faut pas davantage pour que le journal La Croix titre : «Suicide assisté, le tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique».

    Comme si l’affaire était entendue. L’article n’hésite pas à affirmer: «L’Académie pontificale pour la vie s’est montrée récemment favorable à ce que l’Église italienne ne s’oppose plus à la législation sur le suicide assisté.»

    Or le fait que des personnes s’expriment à titre personnel est une chose. Le fait que leurs positions engagent officiellement l’Académie pontificale pour la vie en est une autre.

    Le second point est le plus important. On permettra à l’auteur de ces lignes, membre de l’Académie pontificale pour la vie, de lever le doute. Il est clair que les académiciens n’ont pas été consultés, et c’est heureux. Voulue par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II et créée avec le professeur Jérôme Lejeune, qui en a assuré la première présidence, l’académie ne saurait par définition soutenir des propositions contraires au magistère de l’Église dans un domaine où – de surcroît – elle ne fait que transmettre une sagesse millénaire. En effet, le respect de la vie humaine repris par l’Église est une règle d’or très largement antérieure à la Révélation chrétienne. Le commandement négatif de ne pas tuer remonte au Décalogue pour les croyants. Il existe aussi pour les non croyants. Que l’on songe par exemple au serment d’Hippocrate (- 400 ans av. J.C.). Ne pas tuer son semblable fait partie des lois non écrites mais inscrites au cœur de l’homme. Pas plus l’académie que l’Église catholique n’ont le moindre pouvoir sur cet interdit fondateur.

    « L'assistance au suicide est déjà une forme d'euthanasie »

    Il reste à dire un mot sur ces deux textes. L’article du père Casalone croit pouvoir trouver dans le suicide assisté un moyen de faire obstacle à la légalisation de l’euthanasie. Prétexter le moindre mal pour échapper au pire. La suite est inéluctable. Quand on tolère, il est déjà trop tard. Le comble est d’invoquer le pape François qui a toujurs été clair. Le 9 février, à l’audience générale, il a encore rappelé: «Nous devons accompagner jusqu’à la mort, mais non provoquer la mort, ni aider à quelque forme de suicide.» Par ailleurs, il est fallacieux de donner une interprétation personnelle de ce que l’Église enseigne en matière de «lois imparfaites». L’encyclique Evangelium vitae (article 73) précise que le vote d’une loi plus restrictive est légitime pour remplacer une loi plus permissive mais seulement si cette loi est déjà en vigueur. Il n’y a ainsi aucune collaboration à une loi inique mais, au contraire, une limitation de ses effets. Dans le cas du suicide assisté, le raisonnement ne fonctionne pas puisqu’il s’agirait de créer délibérément une loi mauvaise pour en éviter une autre, à venir, qui serait plus mauvaise. Or, l’assistance au suicide est déjà une forme d’euthanasie. Et la loi qu’on prétend éviter arrivera encore plus vite. Rien ni personne n’empêchera de prolonger la transgression initiale qui invite la médecine à procurer la mort. Comme l’encadrement de l’avortement débouche, on le voit, sur sa reconnaissance comme droit fondamental, l’euthanasie suivra le même chemin.

    Quant à la tribune de Mme Thiel, elle apporte un soutien français à l’ingérence du jésuite dans la politique italienne et stigmatise «les partisans de la sacralisation absolue de la vie (qui) s’en donnent à cœur joie pour critiquer et condamner». Tandis que le père Casalone ne mentionnait pas son appartenance à l’Académie pour la vie, Mme Thiel croit devoir apporter cette précision pour lui et pour elle. Il eût été plus respectueux de ne pas compromettre l’Académie pontificale pour la vie. Ses membres, statutairement défenseurs de la vie, ne souhaitent pas que l’on puisse imaginer l’Église posant la première pierre de l’euthanasie en Italie. Ni ailleurs.  »

    Lire également : Pontifical Academy for Life Members’ Support for Assisted Suicide Draws Criticism

  • Crise ukrainienne : la lecture des évènements par l'Osservatore Romano

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    De zenit.org (Hélène Ginabat) :

    La Une de L'osservatore Romano, 22 fév; 2022 © capture de Zenit / ASB

    La Une De L'osservatore Romano, 22 Fév; 2022 © Capture De Zenit / ASB

    « Ukraine : le défi de Moscou » : la Une de L’Osservatore Romano

    « Le geste de Poutine et les premières réactions dans le monde »

    A la Une de L’Osservatore Romano en italien de mercredi 22 février 2022, une photo d’un char de guerre à Donetsk, prise dans la nuit de lundi 21 à mardi 22 février, sur le fond noir de laquelle ressort en blanc le titre d’un article : «Ukraine : le défi de Moscou».

    En sous-titre sur la première page du quotidien du Vatican, dans son édition en italien : « Poutine reconnaît les républiques séparatistes et envoie des “troupes de paix“ dans le Donbass. L’ONU déplore cette décision. UE et USA annoncent des sanctions ».

    Voici notre traduction de l’article de L’Osservatore Romano en italien en date du 22 février.

    Ukraine : le défi de Moscou 

    Poutine reconnaît les républiques séparatistes et envoie des “troupes de paix“ dans le Donbass.

    L’ONU déplore cette décision. UE et USA annoncent des sanctions

    La situation dans l’est de l’Ukraine se détériore de façon dramatique. Dans un geste inattendu, après un Conseil de la Fédération russe inédit, diffusé en direct à la télévision, et un rare discours à la Nation, le président russe Wladimir Poutine a d’abord annoncé hier soir la reconnaissance de l’indépendance des deux républiques séparatistes autoproclamées de l’Ukraine orientale, Donetsk et Lugansk, pour donner ensuite l’ordre d’envoyer des troupes dans la région du Donbass, dans le but, selon la version du Kremlin, de « garantir la paix ».

    Cette décision a pris par surprise les diplomates européens et américains, car elle est arrivée au terme d’une journée où des lueurs de dialogue semblaient s’être réveillées, avec l’annonce d’un sommet entre Biden et Putin, qualifié par la suite de prématuré par le Kremlin, mais qui se référait à une rencontre déjà prévue pour jeudi, entre le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Blinken, et le ministre russe des Affaires étrangères, Lavrov. Ce dernier a confirmé qu’il souhaitait maintenir cette rencontre, si l’autre partie pensait y participer. En somme, une porte ouverte au dialogue, mais les cartes sur la table ont complètement changé.

    Poutine a donc choisi de forcer la main, officialisant ce qui était déjà dans les faits sur le terrain, bien conscient des conséquences d’une telle décision. « Je crois qu’il est nécessaire de prendre une décision attendue depuis longtemps : reconnaître immédiatement l’indépendance et la souveraineté de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lugansk », a dit le président, avant que la télévision d’Etat ne le montre lors de la cérémonie officielle de la signature des « traités d’amitié et d’assistance mutuelle » avec les chefs des séparatistes, Leonid Pasechnik et Denis Pushilin.

    La reconnaissance prévoit également la possibilité d’assistance militaire à la demande des chefs rebelles, comme cela s’est déjà produit ces derniers jours. Ce n’est pas par hasard que le président russe a invité Kiev à cesser immédiatement les « opérations militaires » contre les séparatistes pro-russes, « sinon, a-t-il précisé, toute la responsabilité d’une nouvelle effusion de sang retombera sur la conscience du régime ukrainien ».

    Poutine a justifié sa décision – qu’il a qualifiée d’ « absolument nécessaire » – par le fait que, selon lui, les autorités de Kiev n’ont pas l’intention de faire avancer une solution diplomatique dans le Donbass. Le chef du Kremlin a ajouté que l’Ukraine « n’a pas de véritable tradition de Nation » et qu’aujourd’hui, elle est « une marionnette dans les mains des Etats-Unis » qui, pour leur part, avec l’expansionnisme de l’Otan, « ne visent qu’à contenir la Russie ».

    « Nous n’avons pas peur de la Russie », a été la réplique immédiate du président ukrainien, Volodimyr Zelensky, réaffirmant dans un discours à la Nation que Kiev ne cèdera pas « un seul morceau » du pays.

    Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité à New York, les Nations Unies ont souligné qu’en Ukraine, « le risque d’un grand conflit est réel et doit être évité à tout prix », avec le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui a parlé d’une violation contraire à la Charte de l’Onu.

    Aux craintes exprimées par les Nations Unies, s’ajoute la ferme condamnation de l’Occident. Les Etats-Unis – qui ont, pendant la nuit, déplacé leurs diplomates en Pologne, par sécurité – ont déjà annoncé les premières sanctions sur les investissements et le commerce dans le Donbass, auxquelles s’en ajouteront « évidemment d’autres ». Pour Washington, ce coup porté par la Russie n’a pas été seulement « une attaque contre l’Ukraine », mais « une attaque contre la souveraineté de tous les Etats membres de l’Onu », qui aura des conséquences rapides et graves.

    L’Union européenne se prépare également aujourd’hui à émettre des sanctions, avec le président en exercice, le Français Emmanuel Macron qui, pour le moment, a parlé de mesures « ciblées ». Mais entretemps, l’Allemagne a annoncé qu’elle avait interrompu le processus de certification du gazoduc Nord Stream 2. Bruxelles a réaffirmé dans une note son « soutien sans faille » à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de l’Ukraine, qualifiant d’ « illégal » le geste de Poutine. Londres a également condamné la décision et a fait savoir qu’il y aurait aujourd’hui de nouvelles restrictions économiques à l’encontre de la Russie.

    De la Chine, en revanche, est arrivée une invitation à la modération. « Tous les pays, a it l’ambassadeur à l’Onu, Zhang Jun, devraient résoudre les controverses avec des moyens pacifiques conformes à la Charte des Nations Unies ». Zhang a encouragé à chercher « une solution diplomatique et le dialogue », mais n’a exprimé aucun soutien à la reconnaissance du Donbass par Moscou.

    La perspective d’une solution pacifique à la crise dans l’est de l’Ukraine, et en général au bras de fer de plus en plus dur qui oppose depuis des mois la Russie et l’Occident, semble donc s’éloigner, mais sans disparaître complètement. Poutine n’est pas opposé à voir Biden, mais il faut auparavant établir les objectifs du sommet, a fait remarquer Lavrov. Il reste maintenant à comprendre si ces objectifs seront partagés par les Etats-Unis, qui devront d’ici là faire savoir si Blinken participera jeudi à la rencontre avec Lavrov.

  • Quand on abuse des abus

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    Un éditorial du National Catholic Register :

    L'abus de l'abus

    EDITORIAL : La dureté des attaques dirigées contre Benoît XVI à la suite de la publication du rapport n'est pas justifiée par les preuves réelles contenues dans le rapport, et semble étrangement tomber à point nommé compte tenu du récent chemin synodal allemand.

    19 février 2022

    Les abus sexuels du clergé sur des mineurs sont un crime épouvantable. C'est un scandale si grave qu'il a complètement sapé la confiance de nombreux fidèles dans leurs dirigeants catholiques. Il a aussi profondément blessé la capacité de l'Église à entreprendre sa mission évangélique fondamentale de salut des âmes.

    C'est pourquoi il est si inquiétant de voir cette question cyniquement réquisitionnée par certains catholiques progressistes. L'Eglise doit continuer à s'efforcer de trouver des solutions authentiques pour combattre les abus sexuels, soutenir les victimes d'abus, punir les abuseurs sexuels et tirer les leçons des erreurs passées. Au lieu de cela, ces catholiques l'exploitent comme un instrument pour faire avancer des agendas qui contredisent les enseignements établis de l'Eglise - comme dans le cas de la dissidence doctrinale qui est actuellement promue ouvertement par le très problématique "Chemin synodal" de l'Eglise allemande. 

    Tout aussi inquiétante est la volonté de ces catholiques d'utiliser le scandale des abus pour dénigrer certains dirigeants de l'Eglise, plus que d'autres qui sont perçus plus favorablement en raison de leur vision particulière du monde. 

    L'exemple le plus flagrant est la critique adressée au pape émérite Benoît XVI - par certains responsables de l'Église allemande et par de nombreux médias - au rapport du cabinet d'avocats allemand Westpfahl Spilker publié le mois dernier après avoir enquêté sur la gestion des cas d'abus sexuels par l'archidiocèse de Munich. Ce rapport conclut que Benoît XVI "peut être accusé de mauvaise conduite" pour sa gestion de quatre cas dans l'archidiocèse de Munich et Freising entre 1977 et 1982, alors qu'il y était archevêque. 

    Dans une récente interview de EWTN News défendant Benoît XVI, l'archevêque Georg Gänswein, secrétaire personnel de longue date de l'ancien pape, a fait référence à une expression révélatrice que certains catholiques allemands ont inventée pour décrire ce qui se passe lorsque la question des abus sexuels est détournée pour effectuer de vastes changements doctrinaux et pour dénigrer les dirigeants de l'Église dont les points de vue ne sont pas conformes à ces programmes progressistes : ils le décrivent avec précision comme "l'abus de l'abus".

    Comme l'archevêque Gänswein l'a également souligné, la dureté des attaques dirigées contre Benoît XVI à la suite de la publication du rapport n'est pas justifiée par les preuves réelles contenues dans le rapport, en termes de sa culpabilité limitée dans la mauvaise gestion des abus. 

    Corriger les faits n'est cependant pas d'une grande aide pour atténuer le préjudice causé par ces surestimations généralisées des conclusions du rapport. 

    L'exactitude des faits ne semble pas importer à ceux qui veulent "abuser de l'abus" pour faire avancer leur programme doctrinal, pas plus que l'exactitude n'a compté lorsque certains membres de l'Église allemande ont mené une campagne d'exagération similaire contre le cardinal Rainer Woelki de Cologne à la suite de l'enquête historique de cet archidiocèse sur le traitement des abus sexuels commis par des clercs. En revanche, des personnalités telles que le cardinal Reinhard Marx, l'actuel archevêque de Munich, ont été épargnées par des réactions aussi dures de la part des progressistes concernant l'étendue de leur propre implication documentée dans des cas d'abus cléricaux qui ont été mal gérés.

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  • Face à la pornographie : le grand déni ?

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    De Guillaume Bonnet sur France Catholique :

    Pornographie : le grand déni ?

    18 février 2022

    Autrefois cachée, réservée à un public dit «  averti  », la pornographie est désormais omniprésente. Elle est devenue un phénomène dont les ravages moraux, psychologiques, familiaux et physiologiques sont connus de tous. Mais les réponses se font toujours attendre…

    Quelques chiffres, vertigineux, suffisent à prendre la mesure de la pandémie pornographique. À l’âge de 12 ans, près d’un enfant sur trois a été confronté à des contenus classés X, indique le ministère de la Santé et des Solidarités. 21 % des 14-24 ans en regardent au moins une fois par semaine révèle une étude de 2018 pour la Fondation pour l’innovation politique. 9 % une fois par jour. Et même 5 %, plusieurs fois par jour…

    Ces statistiques, effrayantes, se seraient même aggravées récemment à la faveur du confinement au cours duquel, cyniquement, certaines plates-formes spécialisées ont rendu encore plus accessibles leurs contenus. Tous les ans, l’humanité regarde 136 milliards de vidéos. Le leader du secteur sur Internet enregistrait 115 millions de visites par jour en 2019. «  Chaque année dans le monde, 629 880 années de temps de cerveau disponible […] s’évaporent dans la contemplation pornographique  », observe le sociologue Gérald Bronner dans son livre Apocalypse cognitive (PUF, 2021). Tous les continents et toutes les cultures sont concernés, et pas seulement les pays occidentaux comme on pourrait le croire de prime abord. À partir de données collectées sur le moteur de recherche Google, le webzine américain Salon indiquait ainsi que parmi les huit pays les plus consommateurs figurent le Pakistan, l’Égypte, l’Iran, le Maroc, l’Arabie saoudite et la Turquie.

    Étrangement, le tsunami porno semble encore faire l’objet d’un véritable déni. En particulier chez les parents. Toujours selon l’étude publiée par la Fondation pour l’innovation politique, seulement 7 % d’entre eux admettraient que leurs enfants consultent de tels contenus au moins une fois par semaine, alors qu’ils sont – redisons-le – 21 %. Les idées préconçues fourmillent, comme celle selon laquelle seuls les garçons seraient concernés par le phénomène, alors que 28 % des jeunes filles admettent avoir déjà consulté des sites X.

    Par-delà les sexes, les âges, les milieux sociaux, les valeurs morales et religieuses, le phénomène est universel. «  La pornographie est partout. Et ne soyons pas naïfs : ce n’est pas parce que son enfant n’a pas de téléphone portable qu’il est préservé, puisque la majorité de ses camarades en ont un  », affirme le praticien Tanguy Lafforgue, qui a ouvert il y a plus de deux ans le cabinet Cœur Hacker pour accompagner les personnes porno-dépendantes. «  On est tous concernés car on connaît forcément sans le savoir une personne impactée directement. Y compris si on est croyant et prati­quant, si on va aux scouts ou à Paray-le-Monial. Le problème, c’est qu’on se refuse à le voir et en parler.  »

    Prise de conscience ?

    On avait pu espérer un début de prise de conscience en novembre 2019 lorsqu’à la tribune de l’Unesco, à Paris, Emmanuel Macron avait enjoint les opérateurs à mettre en place un contrôle parental par défaut pour protéger les mineurs. «  Dès maintenant, nous préparons la loi. Si dans six mois, nous n’avons pas de solution, nous passerons une loi pour le contrôle parental automatique  », avait alors déclaré le président de la République. Surfant sur la vague, la députée Agnès Thill avait déposé peu après une proposition de loi visant à faire de la protection des mineurs contre la pornographie la grande cause nationale 2020.

    Retrouvez l’intégralité de l’article et de notre Grand Angle dans le magazine.

  • La Voie romaine

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    Tous les chemins mènent-ils encore rapidement à Rome, comme les voies romaines de jadis ?  Lu dans le mensuel « La Nef » (février 2022) :

    Sévillia-Diane-2021©DR-620x330.jpg« Diane Sévillia est mère de prêtre et membre de l’équipe de La Voie romaine qu’elle nous présente.

    La Nef – Qu’est-ce que La Voie romaine, comment est née cette initiative, qui en est à l’origine et quel but poursuivez-vous ?

    Diane Sévillia – La Voie romaine est une association fondée par des catholiques attachés à la liturgie traditionnelle et qui, jeunes parents ou célibataires, appartiennent à la génération qui a grandi dans l’esprit du motu proprio Ecclesia Dei de Jean-Paul II en 1988 puis du motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI en 2007. Sans nier la légitimité et la validité de l’Ordo de 1970, qu’ils pratiquent selon leurs activités ou leurs déplacements, ils ont fait le choix préférentiel de la messe traditionnelle, comme l’Église leur en a donné le droit, parce qu’ils estiment que leur foi est mieux nourrie par cette liturgie. L’initiative de la Voie romaine revient à Benoît Sévillia, frère et ami de nombreux prêtres des instituts Ecclesia Dei. L’objectif de l’association est de faire connaître au Saint-Père, par des lettres qui seront portées à Rome, la stupeur et l’incompréhension des fidèles attachés à la liturgie ancienne face au motu proprio Traditionis custodes, et plus encore devant ses conditions d’application très strictes. Mises en œuvre littéralement, celles-ci aboutiraient à la suppression du rite tridentin et empêcheraient les prêtres voués à cette liturgie d’exercer leur ministère. Il y a là une injustice face à laquelle les laïcs sont en droit de manifester respectueusement leur peine, et un ébranlement très profond pour eux qui doit être entendu par l’Église car il les frappe au cœur de leur foi.

    Qui sollicitez-vous pour écrire au pape François ? Et pensez-vous que de tels témoignages puissent modifier le motu proprio Traditionis custodes ?

    Des mères de prêtres, inquiètes pour leurs fils, ont eu l’idée d’envoyer un message au pape. De là est né le projet de faire écrire les catholiques attachés de différentes manières à ce rite et de les porter à Rome, à pied, lors d’une longue marche-pèlerinage à travers la France et l’Italie. Le but poursuivi est d’attirer l’attention du clergé, des fidèles et surtout du pape, afin de lui montrer à quel point les catholiques restés fidèles au Saint-Siège et attachés au rite traditionnel ne sont pas des catholiques de seconde zone. Nous espérons obtenir une audience à Rome. Quel en sera le résultat ? Dieu en décidera. Nous espérons au moins que les dispositions touchant les prêtres célébrant le rite tridentin seront allégées. Nous allons prier et implorer la Vierge Marie et tous les saints lors de notre longue route.

    Comment expliquez-vous ce ton si sévère de Rome à l’égard de catholiques qui sont pourtant des brebis parmi d’autres dans l’Église ? Voyez-vous quand même une part de vérité dans les reproches du pape aux « traditionalistes » ?

    Je sais qu’il existera toujours des personnes plus ultras que d’autres, mais on ne fait pas une loi pour un cas particulier. Si je regarde autour de moi, parmi mes amis qui assistent habituellement à la messe traditionnelle, aucun ne refuse d’aller à la messe de Paul VI, aucun ne nie la légitimité de Vatican II, même si certains textes du concile peuvent donner matière à discussion, comme il en a toujours été dans l’Église, et aucun ne croit appartenir à la « vraie Église ». Les reproches exprimés dans le motu proprio Traditionis custodes me semblent donc hors de propos. Dans le diocèse où j’habite, celui de Versailles, les relations entre les communautés traditionnelles et le clergé diocésain sont totalement pacifiées. Quant aux questions qui se posent aux prêtres, je n’ai pas à en juger car je ne suis qu’une mère de famille. Tout ce que je sais est qu’ils n’ont commis aucune désobéissance par rapport aux règles qui leur ont été données par l’Église. Et qu’ils ont un dévouement sans limite pour leurs brebis.

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  • Cardinalis : un magazine pour informer les cardinaux

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    Les cardinaux ne se connaissent pas et sont souvent mal informés par des médias pas ou peu au fait des subtilités ecclésiales.

    C’est pourquoi les princes de l’Eglise doivent être bien informés par un journal fidèle au Magister et qui leur permettra de se connaître mutuellement afin de prendre les bonnes décisions durant les moments importants de la vie de l’Eglise. En effet, « les Cardinaux assistent également le Pontife Romain (…) par les divers offices qu’ils remplissent en apportant leur concours au Pontife Romain surtout dans le soin quotidien de l’Église tout entière. » (Can. 349).

    C’est le rôle du magazine Cardinalis qui est traduit en anglais, italien, français et espagnol afin que chaque cardinal puisse le lire sans difficulté. Il est ensuite envoyé directement à l’adresse personnelle de tous les cardinaux.

    Le magazine Cardinalis est envoyé en quatre langues à tous les cardinaux du monde et rédigé par les meilleurs vaticanistes du moment. Le but : offrir une information véritable sur l’Eglise aux cardinaux pour qu’ils puissent prendre les bonnes décisions dans les moments importants de la vie de l’Eglise.

    Aujourd’hui l’Eglise est en crise. Les fidèles sont souvent perdus. Certains évêques, remettent parfois directement en cause le Magister de l’Eglise. L’abrogation récente du motu proprio de Benoît XVI Summorum Pontificum a suscité également de nombreuses incompréhensions chez une grande partie des fidèles. Cardinalis se propose de décrypter en profondeur cette actualité en réunissant les meilleurs vaticanistes de la planète afin d’offrir aux cardinaux une information claire et de qualité. En effet, ce sont les cardinaux qui sont les principaux conseillers du Pape durant son pontificat et qui élisent son successeur. Il est donc vital qu’ils puissent avoir accès à une information de qualité.

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  • Le cardinal Woelki empêché de reprendre ses fonctions à Cologne ?

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    De kath.net/news (Klaus Kelle):

    19 février 2022

    Les "catholiques réformateurs" et les médias locaux vont-ils faire tomber l'archevêque de Cologne ? 

    Le "Kölner Stadt-Anzeiger", qui est toujours en première ligne lorsqu'il s'agit de s'en prendre à l'archevêque dans la ville de la cathédrale, a annoncé aujourd'hui que le conseil consultatif le plus proche du cardinal Rainer Maria Woelki s'était prononcé à la quasi-unanimité contre son retour à la tête du plus grand archevêché d'Allemagne. Le conseil de l'archevêque comprend entre autres l'actuel administrateur de l'archevêché, Rolf Steinhäuser, les évêques auxiliaires Ansgar Puff et Dominikus Schwaderlapp et le vicaire général Markus Hofmann.

    Mgr Woelki est actuellement en congé sabbatique pour une durée de cinq mois, mais il compte reprendre ses fonctions le 2 mars. Des sources ecclésiastiques ont déclaré à propos de l'article du "Kölner Stadt-Anzeiger" qu'aucun vote sur le retour de Woelki n'avait eu lieu au sein du conseil de l'archevêché. Mais on en a parlé, et l'opinion était majoritairement sceptique. Ce qui, à proprement parler, est une différence considérable.

    Nous ne pouvons bien sûr que spéculer sur ce qui se cache réellement derrière ce sentiment. Il est bien possible qu'une majorité du Conseil n'ait rien contre la personne de l'archevêque de Cologne en soi, mais qu'elle doive simplement constater à quel point l'ambiance dans la ville et dans les instances ecclésiastiques est devenue mauvaise à l'égard de Woelki. Mais cela peut-il vraiment être une raison décisive pour renvoyer le cardinal fidèle à la Rome et à la foi ? Jusqu'à ce qu'un libéral prenne enfin place sur le siège épiscopal et veuille marier les couples homosexuels ? Cela serait certainement applaudi par le "Kölner Stadt-Anzeiger" et par les milieux roses à Cologne, où l'on sait que c'est le carnaval.

    Le directeur de la communication de Woelki, Christoph Hardt, l'a laissé entendre aujourd'hui en déclarant que "le conseil de l'archevêque a travaillé dans une atmosphère constructive sur des scénarios pour la période après le 2 mars". Des inquiétudes ont été exprimées quant à l'avenir de l'Eglise de Cologne. Des voix se sont également élevées pour exprimer leur scepticisme quant à la réussite d'un avenir avec le cardinal Woelki à sa tête. Et c'est là que nous entrons dans le vif du sujet. Si le cardinal ose effectivement simplement revenir et commencer son travail, alors - il n'y a aucun doute - les soi-disant "comités de laïcs", la presse monopolistique de gauche et hostile à l'Eglise dans la ville, l'Eglise de la base et tous ceux que l'on appelle ainsi, feront tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre à mal un Woelki en difficulté. Je veux dire que le feu de la critique contre Woelki dure depuis longtemps, alimenté par les mêmes "théologiens réformateurs" autoproclamés et toujours par les mêmes journaux et la chaîne publique WDR.

    Le cardinal Woelki a-t-il tout fait correctement ? Certainement pas, la querelle autour de l'expertise sur les abus sexuels, qui n'a ensuite pas été publiée, n'était pas un chef-d'œuvre stratégique si l'on veut prouver la transparence. Et sa façon de se présenter ? Beaucoup l'aiment, d'autres ne l'aiment pas. Et alors ? Et son numéro de relations publiques embarrassant avec un bateau de réfugiés en bois en guise d'autel lors de la sainte messe - il aurait vraiment pu se passer de cet accommodement avec l'esprit politique du moment. Mais il ne s'agit pas de cela - les mêmes personnes qui ont chassé son prédécesseur, le cardinal Joachim Meisner, parce qu'il était fermement attaché à la doctrine catholique et ne voulait pas bénir les couples homosexuels parce qu'il était convaincu de ne pas pouvoir le faire en raison de l'attitude de son Eglise, veulent aujourd'hui faire tomber Woelki définitivement.

    Mais le seul point décisif est négligé : l'archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki, s'est-il rendu coupable d'erreurs dans l'élucidation de cas d'abus sexuels, a-t-il commis des fautes ? Pour le savoir, le pape François a spécialement envoyé de Rome deux visiteurs apostoliques sur les bords du Rhin afin de répondre à cette question. Il en est ressorti que Woelki n'avait pas commis de faute en la matière - pas dans ses relations publiques - même si - selon le pape - il avait commis de "grandes erreurs". Depuis, Woelki a pris un congé sabbatique de cinq mois, qu'il a passé entre autres aux Pays-Bas. Il prévoit de revenir le mercredi des Cendres et de célébrer une messe solennelle dans la cathédrale de Cologne.

    Malgré l'acquittement, l'exécution publique aura-t-elle lieu ? Ceux qui connaissent l'Eglise catholique allemande de l'intérieur se doutent de l'issue de cette affaire.

    Les doyens de la ville et des districts du diocèse ont entre-temps signé une "lettre d'avertissement" adressée au Vatican. Il y a quelques semaines, le conseil pastoral diocésain a organisé un vote secret sur Woelki. A cette occasion, 70 à 80 pour cent se seraient prononcés contre un retour de Woelki.

    Comment l'archevêque pourrait-t-il encore tenir ? Et si tout ne semble pas fixé, le "Kölner Stadt-Anzeiger" fera le reste.

  • Le cardinal Barbarin : "les fausses accusations contre moi sont une attaque contre l’Église"

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction de "Benoît et moi") :

    Barbarin : les fausses accusations contre moi sont une attaque contre l’Église

    « Même si j’ai été acquitté pour des faits qui se sont produits bien avant mon arrivée à Lyon, mon nom restera lié au scandale de pédophilie des prêtres ». « Ils m’ont peut-être fait payer le succès de la Manif pou Tous, mais un parlement n’a pas le droit de changer l’ordre naturel. » « J’ai réussi à me relever grâce aux prières de très nombreux amis ». « L’incendie de Notre-Dame a changé l’attitude des Français vis-à-vis de l’Église » .

    Le cardinal, ex-archevêque de Lyon, aujourd’hui aumônier des Petites Sœurs des Pauvres dans un petit diocèse, parle.

    En avril dernier, dans un silence général, la Cour de cassation française a rejeté le pourvoi formé par huit parties civiles contre l’arrêt de la Cour d’appel qui, en janvier 2020, avait acquitté le cardinal Philippe Barbarin de l’accusation de dissimulation des abus sexuels sur mineurs commis par l’ex-prêtre Bernard Preynat entre 1971 et 1991. L’ex-archevêque, qui n’est arrivé à Lyon qu’en 2002, est sorti la tête haute d’une affaire judiciaire qui l’a mis à rude épreuve et a déclenché une campagne médiatique sans précédent en France. Après avoir démissionné de la direction de l’archevêché, Barbarin travaille désormais comme simple aumônier dans une maison générale de religieuses à Saint-Pern. Il a raconté sa souffrance d’homme injustement accusé et sa proximité avec la souffrance des victimes de Preynat dans un livre, « En mon âme et conscience », publié il y a deux ans en France.

    Puis il est retourné dans le silence, engagé uniquement dans sa mission sacerdotale auprès des religieuses de Saint-Pern, avec des personnes âgées, des pauvres et des séminaristes. La semaine dernière, en Italie, nous avons de nouveau entendu parler de lui et de l’affaire Preynat après qu’un journal national [ndt: d’après mes recherches, il devrait s’agir du journal communiste Il Manifesto] ait publié la lettre que lui avait envoyée le secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi de l’époque, l’actuel cardinal préfet Luis Ladaria Ferrer. La justice française a pourtant reconnu définitivement, en deux phrases, que Barbarin n’a en aucun cas tenté de couvrir les crimes du prêtre pédophile. Le cardinal a accepté de parler à La Nuova Bussola Quotidiana pour revenir sur son épreuve médiatico-judiciaire.

    Dans quelle mesure votre participation active à la saison de la Manif pour tous a-t-elle influencé le lynchage médiatique dont vous avez été victime ? Vous ont-ils fait payer ce succès?

    Beaucoup de choses ont été dites, mais qui peut le prouver ? Certains articles « de soutien » ont fait le lien. Tout d’abord, je tiens à préciser que je suis l’ami de nombreuses personnes homosexuelles; beaucoup d’entre elles accepteraient de témoigner. Comme tous ses disciples, le Seigneur me demande d’aimer et de servir tous ceux qu’il met sur mon chemin, sans juger personne. Mais si le premier livre de la Bible nous dit que « l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair », je ne vois pas pourquoi un Parlement a brusquement le droit de changer le sens du mot « mariage ». J’avais dit, comme d’autres, que si on touchait à ce bastion du mariage, toute la société serait bouleversée. Certains se sont moqués de cette déclaration qui était considérée comme « alarmiste » à l’époque. Moins de dix ans plus tard, nous constatons que les décisions de justice normalisent les situations de « multiparentalité » et que la maternité de substitution est à nos portes. Par ailleurs, je garde à l’esprit que nous sommes en démocratie et que, dans ce contexte, nous avons le droit d’exprimer notre accord ou notre désaccord sur un projet de loi, voire sur une loi en vigueur. Il arrive que les députés eux-mêmes souhaitent modifier une loi, même récente. C’est le cas actuellement, à l’Assemblée nationale, de la loi sur l’euthanasie, votée à l’unanimité par le Parlement français il y a tout juste quinze ans et que de nombreux députés veulent aujourd’hui modifier.

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  • La science peut-elle vraiment prouver l’existence de Dieu ?

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    Formellement parlant, la science explique le « comment » et se trouve démunie devant le « pourquoi », objet de la philosophie. C’est qu’il ne s’agit pas du même ordre, il convient de les distinguer, trop souvent dans le passé, la science ayant été utilisée à tort comme une arme contre la religion.

    Lu dans le mensuel « La Nef » à propos de la parution de l’ouvrage  « Dieu, la science, les preuves » dont les auteurs, M.-Y. Bolloré et O. Bonnassies, ont vendu 135.000 exemplaires en trois mois (ils étaient la semaine dernière à Bruxelles où ils ont donné une conférence) :

    « Quand la plupart des scientifiques professionnels – fussent-ils croyants – entendent proclamer que « la science prouve l’existence de Dieu », ils lèvent les yeux au ciel, voire tapent du poing sur la table. On peut les comprendre, car si l’on prend le mot « science » en son sens strict, qui est aussi devenu le plus courant, il est faux que la science puisse faire une telle chose. Ce n’est pas une question de fait, mais une question de droit.

    Ce que l’on appelle « science » en effet depuis Galilée, n’a pas pour objet les premiers principes et les premières causes, à la façon de la métaphysique définie par Aristote (qui, certes, s’appelait « science » au Moyen-Âge), mais la réalité matérielle considérée sous son seul aspect quantifiable et mesurable. En d’autres termes, la science s’occupe du fonctionnement du monde physique, dont elle cherche à percer les lois, grâce à la méthode expérimentale et à l’outil mathématique. Elle ne s’occupe nullement de statuer sur son origine ultime – s’il en a une.

    Il est donc constitutivement impossible, par définition même de son objet et de ses méthodes, que la science prise en ce sens, c’est-à-dire la science physique mathématisée rencontre Dieu sous ses microscopes, dans ses tubes à essais ou sur le cadran de ses interféromètres. Même à titre d’entité invisible (la physique des particules n’en manque pas !), Dieu n’est pas une hypothèse scientifique : aucun système d’équations, dans un traité d’astrophysique, n’aura pour solution possible « Dieu ». Le Catéchisme de l’Église catholique affirme d’ailleurs (§ 31) que les preuves de l’existence de Dieu – car il en existe – « ne relèvent pas des preuves que cherchent les sciences naturelles ».

    Mais alors ? M.-Y. Bolloré et O. Bonnassies (B&B ci-après) se sont-ils égarés ? La science n’a-t-elle absolument rien à nous dire sur la question qui nous intéresse ? Non, pas du tout ! Ce serait mal comprendre. Il se trouve simplement qu’il existe un quiproquo sur le rôle de la science dans cette affaire. S’il est exclu que la science, en tant que telle, puisse s’intéresser à l’existence de Dieu, ni encore moins la prouver, on peut soutenir en revanche, avec B&B, que certaines données issues de la science (le Big-Bang, le réglage fin des constantes cosmologiques, l’information spécifique de l’ADN) peuvent être utilisées légitimement par la réflexion philosophique, pour construire des arguments tendant à démontrer l’existence de Dieu. C’est ce que font, sans le dire très explicitement, les auteurs du livre. D’où le potentiel malentendu.

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  • Un battement de coeur ? Mais non !

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    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    Nous entendons tous un "battement de cœur" - le New York Times l'appelle autrement

    Un récent article du New York Times tente de forcer les résultats scientifiques et de manipuler le langage pour arriver à ses propres conclusions préférées.

    16 février 2022

    Quand un battement de cœur n'est-il pas un battement de cœur ? Apparemment, lorsqu'il est détectable dans un enfant à naître et qu'il représente une menace pour la légalité de la plupart des avortements.

    C'est ce qui ressort d'un récent article du New York Times, qui tente de saper le bien-fondé des lois sur les "battements de cœur", comme celle récemment adoptée au Texas, qui interdit la plupart des avortements après la détection d'un battement de cœur fœtal, généralement après six semaines de gestation. 

    Intitulé "Les opposants à l'avortement entendent un "battement de cœur". La plupart des experts entendent autre chose", l'article présentait un certain nombre d'affirmations qui révélaient davantage les manipulations linguistiques auxquelles les défenseurs de l'accès à l'avortement sont prêts à se livrer que tout ce qui est objectivement scientifique.

    L'affirmation centrale de l'article était que l'activité cardiaque détectée à six semaines de grossesse ne provient pas d'un "cœur", mais d'autre chose : "un tube primitif de cellules cardiaques qui émettent des pulsations et pompent le sang".

    "De nombreux futurs parents sont émus par [ces] sons lors d'une échographie", poursuit l'auteur Roni Caryn Rabin. "Mais ce que la loi définit comme le son d'un battement de cœur n'est pas considéré par les experts médicaux comme provenant d'un cœur développé, qui se forme plus tard dans la grossesse."

    Peu importe que le soi-disant "tube de cellules cardiaques" fasse ce pour quoi le cœur existe - pomper le sang - à n'importe quel stade du développement, et que les médecins puissent mesurer l'augmentation du "rythme cardiaque" (leur mot, pas le mien) entre la cinquième et la sixième semaine de gestation. Peu importe que, bien qu'il ne soit peut-être pas complètement développé à six semaines, l'organe distinctif en question soit exactement le même que celui que toute personne raisonnable identifie comme étant le cœur à n'importe quel stade ultérieur du développement - ce que l'auteur ne peut s'empêcher de noter lorsqu'elle laisse échapper que "le cœur est l'un des premiers organes à commencer à se développer" en raison de son importance dans le développement continu du fœtus dans son ensemble, pour ensuite reformuler ce cœur en développement comme étant le "tube de cellules qui deviendra un cœur".  

    (On se demande si le Times écrira ensuite un article sur la façon dont le cerveau humain n'est pas vraiment un cerveau avant l'âge de 25 ans, avant lequel les scientifiques ne le considèrent pas comme "pleinement développé").

    Et peu importe que le "tube cardiaque" n'atteigne le statut de cœur "pleinement formé" sur lequel insiste l'article qu'une semaine plus tard, faisant de l'argument du Times un simple argument sémantique sans principe. 

    Pourquoi ? Parce qu'un "cœur encore en développement mais déjà opérationnel" ne se prête pas au résultat recherché par le Times : miner la crédibilité des lois sur le battement de cœur fœtal. C'est ainsi que l'on avance le langage totalement trompeur et dénaturé du "tube primitif de cellules cardiaques".

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  • Cours de liturgie par Denis Crouan, docteur en théologie

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    Suite à la fermeture du site français « Pro liturgia », l’Institut belge Docteur angélique a demandé à son fondateur, Denis Crouan, de donner les fruits de plus de 20 ans de travail à travers un cours complet de liturgie, posté sur Internet à l’usage de chacun.  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE - 2022

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

    Liturgie 1- Qu’est-ce qu’une liturgie de façon générale et plan de ce cours, par Denis Crouan (35 mn)  

    https://youtu.be/CUJD8S4Dn9A   

    Cette leçon introductive définit ce qu’est la liturgie et donne le plan général de ce cours.  

    Définition de théologie scientifique : « Une œuvre de beauté venant du peuple et tournée vers Dieu à travers des rites » 

    Définition en théologie mystique : « Le chant de l’épouse (l’Eglise) qui, portée par l’Esprit Saint, s’adresse à l’Epoux (Dieu) et reçoit en retour des grâces de Dieu ». 

    La liturgie est donc accompagnée et trouve sa valeur dans quatre qualités : « amour et respect, effacement de soi et transparence ». Sans ces valeurs inséparables, la liturgie est un chant mort. 

  • Italie : le suicide assisté au cœur de sombres controverses

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    De gènéthique magazine :

    En Italie, le suicide assisté au cœur de sombres controverses

    14 février 2022
     

    Le Parlement italien doit voter ce mois ci sur une proposition de loi visant à dépénaliser le suicide assisté. Un débat qui intervient alors que les pressions s’accumulent, et que deux membres de l’Académie pontificale pour la vie sèment le trouble. Jean-Marie Le Méné réagit à ces actualités dans une tribune pour le Figaro.

    Sous pression, le Parlement italien débat du suicide assisté

    Interdit par la loi, cet acte y est puni de 5 à 12 ans de prison. Mais ces dernières années, plusieurs pressions s’exercent sur le Parlement pour revenir sur cet interdit.

    En premier lieu, une décision de la Cour constitutionnelle : saisie en 2017 au motif que la pénalisation de l’aide au suicide était contraire au droit à l’autodétermination, la Cour avait, en 2018, donné au Parlement un délai d’un an pour légiférer sur la question. Arrivé à échéance, aucun débat n’ayant eu lieu, la Cour avait alors rendu un arrêt en 2019, dans lequel elle posait les conditions de la dépénalisation du suicide assisté (cf. Italie : la Cour constitutionnelle estime licite l’euthanasie alors que la loi la punit).

    Par ailleurs, en fin d’été dernier, une pétition en faveur de la légalisation de l’euthanasie a atteint 750 000 signatures, dépassant le seuil des 500 000 indispensables pour l’organisation d’un référendum. Ce dernier doit avoir lieu en 2022 (cf. Le débat sur l’euthanasie de retour en Italie).

    Enfin en novembre, un comité d’éthique a autorisé un premier cas de suicide assisté ; une décision largement médiatisée (cf. En Italie, un comité d’éthique autorise un premier cas de suicide assisté.)

    Dans ce contexte, les parlementaires ont débuté mi-décembre l’examen d’une proposition de loi visant à dépénaliser le suicide assisté (cf. Italie : le suicide assisté devant le Parlement). Le vote doit avoir lieu ce mois-ci.

    Le suicide assisté, mauvaise solution

    En Allemagne et en Autriche, des procédures similaires ont abouti à la dépénalisation du suicide assisté : un recours introduit par l’association suisse Dignitas se conclut par un arrêt de la Cour constitutionnelle en faveur du suicide assisté. Le Parlement est alors sommé de légiférer sous peine de laisser un « vide juridique » une fois le délai fixé par la Cour écoulé.

    Mais l’autodétermination invoquée justifie-t-elle la légalisation du suicide assisté ? (cf. GPA, don d’organes, suicide… Est-ce que mon corps m’appartient ?« On pense, du moins du côté du parti euthanasique, que ce qui est donné aux uns restera confiné, ne concernera que ceux qui souhaitent bénéficier de ce doit à ‘mourir dans la dignité’. Les autres resteront à l’écart. Les autres ne seront pas concernés. Là est, je crois, une erreur de taille qui ne tient pas compte d’une loi profonde des sociétés, surtout si elles sont anomiques, la loi des sourdes injonctions morales du groupe qui vient faire pression sur tout un chacun et ce avec une douceur puissante », analyse Damien Le Guay. Par ailleurs, « cette primauté politique de la volonté, cette souveraineté de ma seule décision de moi sur moi, me contraint plus qu’elle ne me libère. Une nouvelle morale s’instaure : celle de l’abnégation sociale, de ma mort au profit du collectif. (…) Vais-je être égoïste jusqu’à continuer, au-delà du raisonnable, à coûter cher, à creuser les déficits, à être à la charge des autres ou, au contraire, retenu par rien d’autre que ma volonté ? C’est cette logique de la décision, d’une mort qui se décide, qui nous fera passer, j’en suis sûr, d’une décision individuelle, dont je n’ai pas à rendre compte, à une décision partagée avec des éléments plus ou moins objectifs et, pour finir, stade ultime, à une décision décidée, pour ne pas dire imposée, par le Système hospitalo-assurantiel ».

    Controverse italienne alimentée par le journal La Croix

    Lors de l’audience générale du 9 février, le Pape François a dénoncé clairement euthanasie et suicide assisté (cf. Pape François : « La vie est un droit, non la mort »). Alors que quelques jours plus tôt, deux membres de l’Académie pontificale pour la vie avaient « semé le trouble » dans deux articles de presse distincts. Tous deux estiment que légaliser le suicide assisté pourrait être un moyen de faire obstacle à la légalisation de l’euthanasie. Sur cette base fallacieuse, le journal La Croix a alors rapidement conclu à un « tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique », créant le malaise.

    Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune et membre de l’Académie pontificale pour la vie, réagit dans le Figaro : « l’académie [pontificale pour la vie] ne saurait par définition soutenir des propositions contraires au magistère de l’Église dans un domaine où – de surcroît – elle ne fait que transmettre une sagesse millénaire. En effet, le respect de la vie humaine repris par l’Église est une règle d’or très largement antérieure à la Révélation chrétienne. Le commandement négatif de ne pas tuer remonte au Décalogue pour les croyants. Il existe aussi pour les non-croyants. Que l’on songe par exemple au serment d’Hippocrate (- 400 ans av. J.-C.). Ne pas tuer son semblable fait partie des lois non écrites mais inscrites au cœur de l’homme. Pas plus l’académie que l’Église catholique n’ont le moindre pouvoir sur cet interdit fondateur ».