Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Religions - Page 93

  • Football, religion, religiosité et superstition

    IMPRIMER

    neymar.jpg

    On n’aura jamais autant vu de tatouages religieux en Equipe de France. Chez Rémy Cabella, l’inscription « Dio vi salvi Regina » au bras gauche. Chez Antoine Griezmann, le Christ Rédempteur du Corcovado, un chapelet et la Vierge Marie. Chez Mathieu Debuchy, un chapelet, le Christ Rédempteur, des mains en prières enlaçant une croix. Sur le bras d’Olivier Giroud est inscrit en latin « Dominus Regit Me Et Nihil Mihi Deerit », extrait du psaume 23 : « le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ». Pour Yohan Cabaye, le plus pieux, le nom « Jésus » en grandes lettres gothiques recouvre le bras, entrelacé d’un chapelet. Même le capricieux Florian Thauvin porte une croix autour du cou. Mais encore…

    Lu sur le site de « Nouvelles de France :

    « L’islam et le reste

    « L’islam est la première religion de Ligue 1 », dit Daniel Riolo en 2013 pour la sortie de son livre « Racaille Football Club ». Le journaliste y décrit comment un islam revendicatif se développe dans les équipes, avec des joueurs imposant nourriture halal, prières dans les vestiaires ou douches en caleçon. Réalité traduite en Equipe de France, comme l’épisode Knysna en 2010 l’avait montré : imposition du buffet halal et des rites musulmans, clans religieux. Fabien Barthez déclarait lui-même : « quand on rentre dans le vestiaire de l’Equipe de France, on se croirait dans une mosquée ». A l’affirmation identitaire se rajoute le prosélytisme, et parmi les musulmans les plus actifs se trouvent des convertis, blancs ou noirs, souvent à la suite d’un mariage ou sous l’influence de coéquipiers. Cette islamisation de la Ligue 1 rejoint un phénomène général en foot français de montée de l’islam radical, dénoncé en 2015 dans une note des renseignements intitulée « Le sport amateur vecteur de communautarisme et de radicalité ». 

    Lire la suite

  • Chine: l'irréligion orientale

    IMPRIMER

    De Laurent de Capellis sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau »:

    Chine-1.JPG« De retour de Chine, l'auteur dresse un portrait contrasté de ce vaste pays, de son évolution politique et sociale et de la place de la religion chrétienne dans une société entièrement contrôlée par le Parti communiste chinois. Le titre de son article fait référence à l'excellent livre du professeur Augusto Del Noce, L’irréligion occidentale (FAC, 1995), dans lequel l’auteur montre comment la société opulente occidentale est la réalisation d’un marxisme désenchanté qui a mis de côté la croyance révolutionnaire pour se cristalliser en esprit bourgeois à l’état pur. 

    Quand on arrive dans l’une de ces grandes mégapoles chinoises, ce qui frappe à première vue le visiteur, c’est la laideur de ces complexes urbains. En Chine, une ville de petite taille compte moins de 3 millions d’habitants, une ville moyenne comme Nankin ou Wuhan entre 3 et 10 millions d’habitants. Quant aux mégapoles que sont Pékin, Shangaï ou Shenzhen, elles comptent plus de dix millions d’habitants. Tout cela est le résultat de l’exode rural massif suscité par la révolution industrielle à marches forcées qu’a connu la Chine ces vingt dernières années. Nos barres de HLM font pâle figure à côté des alignement d’immeubles de plus de trente étages qui marquent les villes chinoises.

    Le paradoxe de la Chine, c’est ce mélange entre libéralisme économique et communisme. Si l’on dit que le communisme s’est finalement réalisé dans le matérialisme libéral occidental, on pourrait également dire que le communisme chinois a réussi à se réaliser dans cette nouvelle forme hybride. Loin de là le communisme frugal et les queues devant les magasins. Centres commerciaux qui ouvrent 7 jours sur 7 et quasiment 24 heures sur 24 dans les grandes villes, suractivité économique que rien ne semble arrêter : ni la nuit, ni le dimanche. Et pourtant le parti communiste est omniprésent, jusque dans les entreprises (publiques) où il assure une surveillance institutionnelle. Si l’on veut progresser dans l’entreprise, il est important de faire partie de ce club. Personne n’y croit vraiment mais si l’on veut se montrer citoyen et concerné par les autres, il est de bon ton de s’engager. C’est le geste citoyen en quelque sorte avec son côté ostensiblement pharisien. Nous visitons un temple accompagné par l’une de ces cadres d’entreprise. Elle est membre du parti, nous avoue être athée et ne croire qu’au progrès et à la science. Malgré tout, cela ne l’empêche pas de bruler de l’encens devant les autels et de formuler un vœu comme le veut l’usage : on ne sait jamais ! Athéisme et superstition font finalement bon ménage. On pourrait faire la même observation pour l’Occident quand on voit l’explosion de toutes les formes d’ésotérisme. Le communisme, à la manière du relativisme des droits de l’homme en Occident, est devenu une sorte d’idéologie très molle, perméable à tous les accommodements.

    Lire la suite

  • JMJ : aller aux périphéries ?

    IMPRIMER

    Lu sur le site « Riposte catholique » :

    « Alors que 35 000 Français se préparent à partir pour les JMJ, une étude réalisée avec l’équipe nationale des JMJ Cracovie 2016 (Conférence des évêques de France), dresse leur portrait. 2574 jeunes ont rempli intégralement le questionnaire, du 25 au 27 mai 2016. Les questions portaient sur leurs motivations, mais aussi sur leur profil socio-démographique, leur appartenance  religieuse, leurs activités associatives ou militantes, leur perception de l’Église, etc.

    Dans l’ensemble les jeunes participants aux JMJ se disent proches ou relativement proches des positions de l’Eglise.

    C’est en matière de défense de la vie (contre l’avortement, l’euthanasie, la gestation pour autrui) que l’adhésion inconditionnelle (« très proche ») est la plus forte : plus de la moitié (52 %), auxquels s’ajoutent ceux qui sont « assez proches », dont l’accord est plus mesuré et sans doute conditionnel sur certains points ou sur certaines formulations mais globalement acquis. Soit au total 72 %. Ceux qui se sentent explicitement loin de ces positions représentent quand même un jeune sur quatre (24 %).

    En matière de questions sociales (la priorité aux plus pauvres et aux « périphéries ») la proximité aux positions de l’Église est encore plus importante qu’en matière de défense de la vie (85 %). Mais elle se répartit différemment : l’adhésion forte fait jeu égal (43 %) avec l’adhésion mesurée (42 %). Il y a manifestement matière à débat. En revanche on ne relève que très peu d’opposition explicite (6 %).

    Il est intéressant de rapprocher ces réponses sur le social en général de celles qui concernent la question des réfugiés et des migrants en particulier, sur laquelle le pape a pris des positions très claires, de manière spectaculaire. Tout le monde ne le suit pas sur ce terrain, ou pas aussi loin : le total des adhésions reste certes majoritaire (62 %), mais c’est le plus faible de tous les points abordés dans l’enquête. Et l’accord mesuré (« assez proche » : 37 %) est plus important que l’accord sans réserve (« très proche » : 25 %). Enfin, leur divergence est revendiquée par 23 % des jeunes, un sur quatre, tandis que 15% se réfugient dans la non-réponse.

    Lire la suite

  • Quand la probable fermeture d'églises à Bruxelles fait l'objet d'une émission à la RTBF

    IMPRIMER

    La tension monte dans le diocèse de Bruxelles. De plus en plus de médias s'intéressent à la question des fermetures d'Eglises à Bruxelles.

    La RTBF consacrait une émission ce midi sur le sujet. (Le Forum de Midi)

    Mgr Kockerols, fidèle à lui-même, ne compte pas associer les laïcs à sa réflexion. Alors que seuls les responsables d'unités pastorales ont été consultés jusqu'à présent, il serait temps de tenir compte de l'avis des paroissiens impliqués dans le gestion des églises (chefs de chorales, catéchistes, fabriciens...).

    Ce problème ne peut être géré en catimini. Avant d'écrire sa lettre pastorale d'octobre sur le sujet pour annoncer ses décisions, il serait plus qu'utile que l'évêque de Bruxelles s'inspire des pratiques de concertation initiées par d'autres collègues évêques.

  • Chine : le pape François fait-il fausse route ?

    IMPRIMER

    cardinal-zen-hong-kong_article_large.jpgÀ 84 ans, le cardinal Zen Ze-kiun est un homme libre. Évêque émérite de Hongkong – un diocèse qu’il a dirigé de 2002 à 2009 –, il est devenu la « conscience » de cette ancienne colonie britannique retournée en 1997 sous le drapeau chinois.

    Originaire de Shanghai – une ville que ses parents ont fuie en 1948, juste avant la prise du pouvoir par les communistes –, il connaît parfaitement les réalités de l’Église en Chine. Et il ne s’est jamais privé de dénoncer les atteintes à la liberté religieuse mises en œuvre par le Parti communiste chinois.

    Très critique ces dernières années des négociations menées par le Saint-Siège avec Pékin, le cardinal irrite jusqu’à Rome. Lu sur le site de « Famille chrétienne » :

    « -Quelle est la portée du geste posé par Mgr Ma Daqin le 7 juillet 2012, à Shanghai, en quittant l’Association patriotique sous tutelle de l’Etat le jour de son ordination ?

    -Dans sa Lettre aux catholiques de Chine de 2007, le pape Benoît XVI a nettement dit que les principes qui sont à la base de l’Association patriotique sont inacceptables pour l’Église catholique.

    Afin de se tenir informé des réalités de l’Église de Chine, il avait mis sur pied au Vatican une « Commission Chine » réunissant différentes personnes – dont j’étais. Lors de nos rencontres, nous étions arrivés à la conclusion que, après des années de patience où nous avons attendu que l’Association patriotique change de l’intérieur, il était temps de dire clairement que cette instance était inacceptable pour les catholiques. Pour moi, Mgr Ma n’a donc fait qu’agir selon ce que le Saint-Siège demande.

    Malheureusement, quand Mgr Ma a agi comme il l’a fait en juillet 2012 à Shanghai, il n’a pas reçu de soutien explicite de la part du Saint-Siège. J’aurais aimé alors que le pape fasse une déclaration, par exemple, pour dire simplement qu’il était soucieux du sort de Mgr Ma. Le simple fait pour le pape de mentionner Mgr Ma aurait suffi pour que Pékin comprenne que le Saint-Siège était derrière lui.

    De ce fait, la portée du geste posé par Mgr Ma est, pour certains sur place, à Shanghai et en Chine, moins claire : le Vatican soutient-il vraiment ce genre d’initiative ? Alors que, lors des réunions de la Commission vaticane pour l’Église en Chine, nous avions été très clairs sur le fait que le temps de la tolérance était révolu.

    J’admire vraiment ce qui s’est passé à Shanghai. Le geste de Mgr Ma a pour moi une portée exemplaire, prophétique, et pourrait être le début d’un mouvement de fond pour l’Église en Chine.

    Lire la suite

  • Brexit : comment retrouver l'Europe de Robert Schuman

    IMPRIMER

    Lu sur le site de « Famille chrétienne » cet extrait de Brexit Cahiers Libres ©Cahiers Libres

    brexit-1.jpgLe verdict est tombé. Malgré les derniers sondages annonçant le Remain gagnant, le Leave a emporté le scrutin : le Royaume-Uni va quitter l’Union européenne. Le vote est historique et il ne sera pas sans conséquence : les souverainistes des autres Etats européens se sentent pousser des ailes, tandis que les Écossais et les Irlandais du Nord, pro-européens, préparent leur « Exit » du Royaume des Windsor. L’ambiance politique est donc à la désunion, voire à la débandade.

    L’Union européenne est évidemment en crise, et ce n’est pas nouveau. Mais peut-on réellement parler de crise quand le peuple d’un Etat s’exprime ? Finalement, la Grande-Bretagne n’est-elle pas cohérente avec elle-même en quittant l’Union ? Robert Schuman était très réservé quant à l’entrée des Britanniques dans la Communauté européenne. Charles de Gaulle était carrément opposé, voyant là le « cheval de Troie » des Etats-Unis en Europe. Ces deux grands hommes n’avaient pas tort : nos amis d’outre-manche ont toujours été des collaborateurs compliqués, regardant davantage vers l’océan que vers le continent et freinant la construction européenne… Jacques Delors n’a pas caché qu’il était pour le Brexit, tout comme d’autres fédéralistes. 

    La question qui se pose maintenant est celle du renouveau des institutions européennes. Sans le frein anglais, les Etats du vieux continent seront-ils capables de réformer l’Union dans un sens plus démocratique et plus décentralisé ? C’est finalement la grande question qui nous est posée. L’Union européenne n’est malheureusement pas une organisation démocratique, et cela malgré un Parlement élu. Le peuple est totalement coupé des décisions de l’Union comme en témoigne une colossale législation ignorée de tous et l’image impopulaire de la Commission de Bruxelles. Une Union exclusivement économique avec une politique extérieure déléguée à l’OTAN. Nous sommes très loin du projet de Robert Schuman qui voulait une Europe politique avec des institutions en prise directe avec l’opinion publique. Le pire exemple est sans doute celui de la négociation des traités transatlantiques TAFTA et TISA…

    ► À lire aussi : Brexit : « l’Europe souffre de schizophrénie » 

    Avec une organisation aussi peu démocratique, aux pouvoirs pourtant énormes (plus de 80% de notre droit vient de l’UE !), on comprend que les peuples d’Europe aspirent à être entendus. Les leaders populistes l’ont très bien compris et leurs discours violents contre l’Union sont écoutés, comme en témoignent les récents succès de ces mouvements. 

    Pourtant, la réponse à cette profonde carence démocratique, qui impacte toute notre société et ne concerne pas seulement l’Union mais aussi nos Etats et nos régions, n’est pas dans le populisme agressif et peu réfléchis. Il est au contraire dans la quête d’une profonde régénération de nos démocraties, régénération qui ne peut se faire qu’en donnant du sens à nos démocraties. Robert Schuman l’avait bien compris : dans son livre Pour l’Europe, il ne se contente pas de présenter un projet d’Union d’Etats. Il part du principe que cette unité ne peut se faire que par des Etats démocratiques pour une organisation européenne elle-même démocratique. Mais pas n’importe qu’elle démocratie : une démocratie chrétienne ayant comme moteur le don de soi, la charité. L’histoire l’a démontré : la construction européenne s’est scellée autour de la réconciliation franco-allemande, les ennemis d’hier se pardonnant dans la vérité et bâtissant ensemble un grand projet les rendant solidaires. 

    La démocratie chrétienne est tout le contraire d’un populisme exclusif et violent accusant les autres de tous les maux et flattant la colère hantant les peuples en manque de représentation. Non, la démocratie chrétienne est « le sacrifice de chacun pour le bien de tous » comme le disait Frédéric Ozanam qui a fondé cette famille de pensée en 1848. Comprenez le mot « sacrifice » par don de chacun à l’image du Christ se donnant tout entier pour nous tous. Ce don mutuel se traduisant par l’alliance des citoyens pour le bien commun. 

    Il est grand temps de retrouver l’esprit de cette démocratie chrétienne qui a lancé la construction européenne dans le but de pérenniser la paix en Europe. L’avenir de notre pays et de notre continent en dépend. 

    Charles Vaugirard / Cahiers Libres »

    Cet article est paru initialement sur le blog Cahiers Libres, à découvrir ici.

    Ref. Brexit : comment retrouver l'Europe de Robert Schuman

    En Belgique l’appellation « démocratie chrétienne » est connotée comme une appartenance à la mouvance chrétienne de la gauche politique. Il ne peut évidemment être question ici de cette acception étroite mais, plus largement, de réconcilier les antagonismes sociétaux en puisant à la vraie source de toute paix.  «  Que votre cœur ne se trouble pas et ne s’alarme pas. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix . Je ne vous la donne pas comme le monde la donne » dit Jésus (Jean, 14, 27) parlant de la seule véritable paix. C’est dans la paix du Christ (« pax Christi ») que la romanité et la germanité des temps barbares ont finalement trouvé le point focal qui donna naissance à la Chrétienté.

    JPSC

  • Enseignement fondamental en Belgique francophone : "Le cours de philosophie et de citoyenneté est en ordre de marche"

    IMPRIMER

    Lu dans « La Libre » :

    « Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté mercredi, en seconde lecture, le projet de décret instaurant un cours d'Education à la Philosophie et la Citoyenneté (EPC) dans l'enseignement officiel. "Par l'adoption définitive de ce décret, du référentiel le 1er juin et du programme commun du cours dont la rédaction vient de se terminer il y a quelques jours, le cours est sur les rails, fin prêt à être dispensé dans les écoles de l'enseignement officiel dès la rentrée (2016-2017 dans l'enseignement primaire, à partir de 2017 dans le secondaire, Ndlr). Les parents ont à présent toutes les cartes en main pour poser leur choix concernant la deuxième heure", s'est réjoui le ministre-président du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte.

    Le cours d'EPC remplace une heure de cours de morale ou de religions dans les écoles primaires de l'enseignement officiel dès la rentrée prochaine. Les élèves ont le choix de remplacer l'heure restante de morale ou de religions par une deuxième heure d'EPC.

    Le décret peut désormais poursuivre son chemin parlementaire. Ce décret règle notamment la question des titres et conditions requises pour enseigner ce cours dès la rentrée prochaine en primaire. Pour donner le cours de Philosophie et Citoyenneté il faudra obligatoirement être titulaire au minimum d'un bachelier, être formé à la neutralité - ou, le cas échéant, suivre et réussir pour le 1er octobre 2016 la formation à la neutralité qui est organisée depuis début juin en promotion sociale. De plus, les professeurs devront avoir suivi pour le 1er septembre 2020 le module de formation didactique en cours de carrière à la Philosophie et la Citoyenneté et posséder obligatoirement un titre pédagogique. Les professeurs ne disposant pas d'un titre pédagogique (à savoir l'"accès à la profession"), devront en être pourvus pour le 1er septembre 2020 également.

    Le journal Le Soir a confirmé l'intention de professeurs de morale de contester ce décret dont ils craignent les conséquences au niveau de l'emploi. Réunis au sein d'un collectif, ils devraient saisir la Cour constitutionnelle ou le Conseil d'Etat. En tant qu'agents de l'Etat désignés par le ministre, ils s'estiment neutres pour donner l'EPC, et notamment pour évoquer l'avortement ou l'euthanasie, contrairement aux professeurs de religion proposés par les chefs de culte. Or, selon les dispositions décrétales, les professeurs de religion seraient également habilités à dispenser l'EPC. Ce cours de philosophie s'apparentant plus à un cours de morale qu'à un cours de religion, les professeurs de morale craignent que les élèves finissent par déserter la morale, avec des conséquences sur l'emploi.

    En reconnaissant la faculté des élèves à être dispensés de religion ou de morale, la Cour constitutionnelle a confirmé récemment que ces cours de morale étaient engagés. »

    Ref. "Le cours de philosophie et de citoyenneté est en ordre de marche"

    Le cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté remplacera une des deux heures hebdomadaires dédiées à l’enseignement de la religion ou de la morale laïque dans l'enseignement fondamental et il pourra même remplacer ces deux heures pour les élèves qui ne souhaiteraient plus  suivre  la religion ou la morale. Mais, solution « à la belge » oblige,  les professeurs de morale et de religion formés à la neutralité  seront prioritaires pour donner ce nouveau cours...

    Première remarque: le décret s’inscrit dans la ligne de l’arrêt de la cour constitutionnelle selon lequel la morale laïque est "convictionnelle" au même titre que les religions: pour l’enseignement de la citoyenneté, les professeurs de morale seront mis sur un pied de stricte égalité avec les professeurs de religion.

    Deuxième remarque : le cours de citoyenneté ne concerne que le réseau des écoles publiques et le réseau libre non-confessionnel. Il ne sera pas donné en tant que tel dans le réseau catholique où son contenu sera "ventilé" dans l’ensemble des cours de ce réseau. Or, le réseau catholique couvre la moitié de la population scolaire en Wallonie et à Bruxelles (et même plus de soixante pourcents dans l’enseignement secondaire). Ceci relativise cela.

    JPSC

     

  • Génocide arménien: le Vatican fait-il machine arrière?

    IMPRIMER

    Lu sur le site I Media :

    génocide arménien.jpgLe Vatican fait-il machine arrière sur l’emploi du mot “génocide“ pour qualifier les massacres perpétrés contre les Arméniens en 1915? Le pape François les avait qualifiés de “premier génocide du 21e siècle“ – citant Jean-Paul II -, en célébrant le centenaire du “martyre“ arménien le 12 avril 2015 au Vatican.

    Le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, s’est montré beaucoup plus prudent, le 21 juin 2016, lors de la présentation du voyage du pape en Arménie, qui débutera trois jours plus tard. 

    “Medz Yeghern“, “Grand mal“: le père Lombardi a préféré utiliser ces mots pour évoquer les massacres perpétrés contre les populations arméniennes, sous l’Empire Ottoman, à compter du 24 avril 1915, suscitant la surprise de plusieurs journalistes. Visiblement agacé, le porte-parole du Vatican a cependant justifié son choix en expliquant que le terme “Medz Yeghern“, utilisé par les Arméniens, est même “plus fort“ pour eux “que ce que dit le mot génocide“. 

    “Le pape Jean-Paul II a utilisé ce terme dans sa déclaration (signée avec Karékin II en Arménie en 2001, ndlr), et parlé de premier génocide du siècle dernier, très bien“, a rappelé le père Lombardi. “Nous savons ce qu’il s’est passé. Personne de nous ne nie qu’il y a eu ces massacres horribles (…) et nous le reconnaissons, a-t-il poursuivi. Mais nous ne voulons pas faire de cela un piège de discussions politico-sociologiques“. Mgr Antranig Ayvazian, expert de l’histoire de l’Eglise arménienne, a quant à lui confirmé que le terme “Medz Yeghern“ était “très fort“ et signifiait “grand carnage d’éradication d’une population“.

    “Tourments du 20e siècle” 

    Une semaine plus tôt, le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, utilisait lui-même le terme très prudent de “tourments du 20e siècle“, dans une interview à La Stampa sur l’Arménie, sans jamais utiliser le mot “génocide“. Il se pourrait que le Vatican ait décidé de revoir sa copie, pour éviter de heurter à nouveau la sensibilité de la Turquie. Après la mention du “génocide“ arménien par le pape François le 12 avril 2015, la Turquie avait notamment rappelé son ambassadeur près le Saint-Siège. 

    Le 25 juin, le pape François doit se rendre au mémorial du génocide arménien sur la colline de Tsiternakaberd à Erevan. A cette occasion, il prononcera une prière d’intercession pour la paix, mais il n’est pas encore certain qu’il signe une déclaration commune, comme l’avait fait son prédécesseur Jean-Paul II. En revanche, le pape François y rencontrera une dizaine de descendants de victimes du génocide, qui avaient été recueillis à Castel Gandolfo par Benoît XV. (cath.ch-apic/imedia/bl/bh)

    Ref. Génocide arménien: le Vatican fait-il machine arrière?

    De même,  alors qu’il visitait  le collège universitaire Villa Nazareth à Rome, samedi 18 juin 2016 en fin d’après-midi, le pape François a évoqué le martyre chrétien, confiant qu’il n’aimait pas qu’on parle de ‘génocide’ des chrétiens au moyen orient. « En vérité, a-t-il expliqué, il s’agit d’une persécution qui conduit les chrétiens à la fidélité, à la cohérence de leur propre foi. Ne faisons pas de réductionnisme sociologique du mystère de la foi, du martyre ».

    JPSC

  • Quand on entretient la confusion intellectuelle à propos d'Orlando, de l'homophobie et de l'islamisme

    IMPRIMER

    De Damien Le Guay, en tribune sur Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    Orlando, homophobie, islamisme : la grande confusion intellectuelle

    Après le massacre d'Orlando, les commentaires et les mises en accusation se sont succédé. Mouvements conservateurs et religions monothéistes ont été pointés du doigt. Damien Le Guay considère que l'islamisme est passé au second plan.

    Damien Le Guay, philosophe, président du comité national d'éthique du funéraire, membre du comité scientifique de la SFAP, enseignant à l'espace éthique de l'AP-HP, vient de faire paraître un livre: Le fin mot de la vie - contre le mal mourir en France, aux éditions du Cerf.

    Une horreur est une horreur. Ce qui est advenu à Orlando est une horreur. Une horreur de masse perpétrée par un fou se réclamant d'une idéologie islamiste terroriste. Et il importe tout autant de condamner ces crimes, de désigner l'adversaire, de manifester sa solidarité vis-à-vis des victimes que de ne pas ajouter de la confusion de sens à la confusion des mots. Deux évidences s'imposent: ces crimes furent faits au nom de l'Etat Islamique ; les victimes américaines sont des homosexuels.

    Quel ne fut pas mon étonnement, lundi 13 juin au matin, d'entendre, sur une radio du service public (France Culture), tout un débat non pas pour dénoncer un acte terroriste et compatir au sort de victimes particulières, mais pour défendre l'idéologie LGBT et incriminer toutes «les postures religieuses patriarcales», dont la chrétienne, qui seraient le terreau de l'homophobie. Caroline Fourest nous a expliqué qu'aux Etats-Unis «le magistère d'homophobie était exercé par les chrétiens intégristes» (alors que le terroriste se réclamait de l'Etat Islamique) tandis que Serge Hefez, doctement, indiquait que la «haine des homophobes» était provoquée par les remises en cause, par l'homosexualité, «des questions de genre et de l'ordre patriarcal». Pour la première, ce que fit d'Omar Mateen avait une différence de degrés et non de nature avec les convictions religieuses chrétiennes. Dans cette lignée Jean-Sebastien Herpin, secrétaire régional EELV, s'est cru autorité à tweeter lundi 13 juin: «la différence entre la manif pour tous et Orlando? Le passage à l'acte». Pour le second, l'homosexualité en tant que telle provoque un ébranlement radical des stéréotypes anthropologiques habituels qui forceraient les petits garçons «à devenir des garçons virils, combatifs et dominants» et les petites filles «à devenir douce, dociles et soumises à l'ordre patriarcal et masculin» L'homophobie serait alors, avant tout, une peur ancestrale que «les hommes ne soient plus assez viril» pour «défendre la Nation».

    Lire la suite

  • Laïcité: quand la neutralité cache le mépris religieux

    IMPRIMER

    Du P. Charles Delhez dans « La Libre » du 15 juin 2015 :

    « En 1950 déjà, Emmanuel Mounier déclarait défunte la chrétienté, cette société de part en part religieuse. Mais peut-être, aujourd’hui, devons-nous dire adieu à une autre figure sociétale, celle qui se considère comme intrinsèquement séculière, rejetant toute religion comme un supplément inutile, voire nuisible. " En Europe, explique Eric-Emmanuel Schmitt, dans sa "Nuit de feu", sans pour autant être d’accord , les intellectuels tolèrent la foi mais la méprisent. La religion passe pour une résurgence du passé. Croire, c’est rester archaïque; nier, c’est devenir moderne ." Régulièrement, en effet, des voix s’élèvent pour exclure les religions de la sphère publique et les confiner dans le privé, voire dans l’intime - sous entendu : faute de pouvoir les éradiquer. Cette conception méprisante s’abrite volontiers derrière la neutralité. Mais comment définir cette dernière ? Par une absence de convictions ? Mais, dans les faits, n’en est-ce pas déjà une, ainsi qu’a pu l’illustrer l’affaire des cours de morale ?

    Le philosophe Habermas, lui, estime que l’heure est à la société "postséculière" : les religions y gardent leur pertinence. La dimension religieuse est en effet constitutive de notre humanité, et les croyants sont des citoyens comme les autres. Ils ont non seulement le droit, mais le devoir de participer au débat de société en vue de bâtir l’avenir. Il n’y a pas de citoyenneté sans convictions. Si l’Etat doit être neutre, la société - faut-il le rappeler ? - ne l’est pas et s’appauvrirait en le devenant. Le rôle de l’Etat est de permettre à la diversité de s’exprimer et de dialoguer, tout en préservant la paix sociale.

    Cependant, s’il ne faut pas éradiquer les religions, il faut éduquer les croyants. Dans sa "Lettre ouverte au monde musulman" (2015), Abdennour Bidar est tout aussi sévère pour son " cher islam " qui a fait de la religion " l’empire de la soumission " que pour l’Occident qui a oublié la puissance de la religion - en bien comme en mal, précise-t-il. Il y a donc tout un travail de rééducation à faire, qui passe par une approche critique de la religion. Il ne faudrait pas, en effet, que son retour soit la victoire du fondamentalisme et du radicalisme.

    L’école peut donc aider les religions à ne pas tomber dans le prosélytisme outrancier, l’obscurantisme aveugle, le dogmatisme intolérant, et même la violence. Mais si elles ont besoin du regard critique de la modernité (qui se cherche encore), celle-ci a besoin de l’instance critique que sont les religions tout comme, dans la Bible, le roi devait entendre le prophète. La notion de citoyenneté ne peut cacher un absolutisme d’Etat.

     Pour un enfant qui arrive à l’école avec un enracinement catholique plus ou moins explicite, un cours de religion clairement référencé (dans le réseau libre comme dans l’officiel) peut l’accompagner dans son questionnement, dans sa recherche de sens, de valeur, de spiritualité. L’enfant, en effet, n’arrive pas vierge de toute religion à l’école. Dans le milieu familial, il a été formé, voire formaté. Notre société n’est elle-même pas sans passé. La tradition judéo-chrétienne fait partie du patrimoine culturel et peut servir de ressource pour poser la question du sens. C’est ce que les cours de religion catholique peuvent offrir, et cela même à celui qui n’a pas la foi, mais qui a choisi le réseau catholique. Et pour le réseau officiel, ce raisonnement peut être aussi tenu, mais en l’appliquant également à d’autres traditions religieuses. A ces conditions, un réel dialogue citoyen sera possible.

     Notre société est en pleine mutation. Il faut y préparer le jeune, avec les ressources souvent ignorées de sa propre tradition religieuse, en dialogue avec celle des autres. Tel est un des rôles - délicat, mais incontournable - de l’école. Ce n’est pas en niant la dimension religieuse ni en parlant de neutralité, antidote de la rencontre vraie, que l’on servira l’avenir.

    Ref. Laïcité: quand la neutralité cache le mépris religieux

    JPSC

  • La foi prise au mot (KTO) : Les enjeux du droit canonique

    IMPRIMER

    KTO.pngUne entrevue de KTO avec  Louis-Léon Christians et Alphonse Borras

    Alphonse Borras est vicaire général du diocèse de Liège, chargé de cours à la faculté de théologie de l’Université catholique de Louvain (UCL) et à la faculté de droit canonique de l’Institut catholique de Paris .

    Louis-Léon Christians est titulaire de la chaire de droit des religions à l’Université catholique de Louvain (UCL), expert auprès du Conseil de l’Europe,  chargé de cours à l’Institut catholique de Paris et au centre universitaire Saint-Ignace à Anvers

     

    JPSC

  • Le point sur le voile islamique

    IMPRIMER

    D'Annie Laurent sur "Clarifier" :

    Depuis quelque temps, en France, le « voile islamique » revient dans le discours public. Ainsi, réagissant à la volonté exprimée le 13 avril dernier par le Premier ministre Manuel Valls de relancer le débat sur l’interdiction du port du voile à l’université, des étudiants de l’Institut d’études politiques de Paris ont organisé, le 20 avril, un Hidjab Day (Journée du Voile), invitant celles de leurs camarades qui le souhaitaient à se couvrir les cheveux dans l’enceinte de l’établissement pour affirmer leur liberté en ce domaine.

    Une certaine ambiguïté entoure le voile islamique car il est, le plus souvent, considéré dans sa dimension seulement religieuse alors qu’il s’agit d’une pratique plus complexe. Les deux Petites Feuilles vertes, n° 42 et 43, permettront de clarifier cette question délicate. Vous trouverez la première ci-après.

    Petite Feuille Verte n°42 : le voile islamique

    A notre époque, le fait pour beaucoup de musulmanes de sortir la tête couverte est souvent perçu comme une exclusivité de la religion islamique. Or, l’origine de cette tenue est très antérieure à l’apparition de l’islam. Toutes les civilisations, celles de l’Antiquité grecque et romaine comme celles des Perses, des Pharaons et de l’Ancien Testament, ont connu cette pratique qui n’avait rien de religieux et pouvait aussi concerner les hommes, en particulier chez les juifs.

    La dimension religieuse du voile féminin est apparue avec le christianisme comme le montre l’universitaire Bruno-Nassim Aboudrar dans un livre récent, Comment le voile est devenu musulman (Flammarion, 2014), où il commente les recommandations de saint Paul dans sa première épître aux Corinthiens (11, 2-16) ainsi que l’interprétation qu’en ont faite deux Pères de l’Eglise, saint Clément d’Alexandrie et Tertullien.

    Suivant l’exemple de la Vierge Marie, que l’on n’imagine pas non voilée, des générations de chrétiennes laïques ont porté mantille, foulard ou chapeau pour se rendre à l’église. Cette tradition perdure chez une partie des catholiques et chez les orthodoxes. Quant au voile des religieuses, il signifie leur consécration à Dieu, état de vie inconnu en islam. Le christianisme ne fait pas de la tête couverte une obligation civile ni même morale, mais en Europe le couvre-chef a longtemps fait partie de la tenue habituelle des femmes.

     

    Lire la suite