Le lundi 17 octobre 2011, à 18h30,
à la librairie UOPC, 14-16 av. Gustave Demey, 1160 Bruxelles
Le chanoine Eric de Beukelaer et Denis Ducarme
débattront du livre "Credo politique"
Entrée gratuite / Réservation souhaitée
tél. : 02 663 00 40; fax. : 02 648 61 72; conferences@uopc.be
Idées - Page 114
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"Credo politique", débat entre Eric de Beukelaer et Denis Ducarme
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Une grande voix s'est éteinte il y a 120 ans, celle de Monseigneur Freppel
A Obernai, en Alsace, une exposition commémore le 120ème anniversaire du décès de Mgr Freppel. Un nom qui ne dit peut-être plus grand chose à la plupart des gens mais qui fut celui d'un grand évêque peu enclin à manier la langue de buis. A travers sa dénonciation de la "Révolution française", on découvre un diagnostic clair de tous les maux qui nous accablent aujourd'hui et qui mérite d'être médité.
Dans sa "Révolution française, à propos du centenaire de 1789", il voit dans cet évènement, non une péripétie de l'histoire, mais une vraie doctrine qui ne concerne pas la seule France mais la civilisation toute entière:
« ...la Révolution française (...) est une doctrine, ou, si l'on aime mieux, un ensemble de doctrines, en matière religieuse, philosophique, politique et sociale. Voilà ce qui lui donne sa véritable portée ; et c'est à ces divers points de vue qu'il convient de se placer, pour la juger en elle-même et dans son influence sur les destinées de la nation française, comme aussi sur la marche générale de la civilisation. » (...)
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Retour sur le discours du pape au Bundestag
Giovanni Salmeri, ce 30/09/2011, commente le discours de Benoît XVI au Bundestag. C'est sur Oasis et c'est intitulé : "La nécessité évidente d’un droit naturel. Un commentaire du discours de Benoît XVI au Bundestag de Berlin".
Extraits :
Le discours de Benoît XVI au Reichstag de Berlin pourrait trouver sa place, dans une anthologie imaginaire, parmi les textes qui ont caractérisé l’orientation intellectuelle de ce pontificat, en mettant sur le tapis des problèmes cruciaux pour le rapport entre la foi chrétienne et la vie civile. (...)
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La loi naturelle incompatible avec la laïcité républicaine ?
Dans l’éditorial du dernier numéro (24 septembre 2011) du bimensuel « L’Homme Nouveau », Denis Sureau, directeur de la revue signe cet éditorial qui concerne une controverse française mais dont la portée est universelle :
« Dans la bataille contre l’idéologie du « genre » dans les programmes scolaires, Luc Ferry, intellectuel et ministre de l’éducation émérite, est venu à la rescousse de son successeur, Luc Chatel. Dans une chronique parue dans le Figaro, s’opposant explicitement à l’enseignement de l’Église (et plus particulièrement à sa condamnation des pratiques homosexuelles), il dénonce la reconnaissance d’un ordre naturel comme contraire à la République. Il précise : « Depuis le XVIIIe siècle, toute la pensée démocratique s’est construite à l’opposé de ce naturalisme. Ce qui marque la naissance de l’humanisme moderne, c’est justement la conviction que la nature est tout sauf une norme morale ». La nature, ajoute-t-il, « pour les héritiers des Lumières, c’est d’abord l’ennemi » et « toute éducation doit nous en arracher pour nous faire entrer dans l’espace de la civilité, de l’Histoire et de la culture ». Conclusion : « En tant que républicain, je ne puis donc qu’encourager notre ministre, Luc Chatel, à tenir bon sur cette ligne-là ».
Luc Ferry, de son point de vue, n’a pas tort. Le Gender n’est qu’un avatar tardif du libéralisme moderne qui, se fondant sur le désir de l’individu, exalte sa capacité indéterminée de s’autoconstruire, d’être le créateur de ses valeurs. A cette folie, seule peut s’opposer une théologie qui perçoit dans la Création les traces de son Créateur, un « plus d’être » qui ne peut venir qu’au-delà de la nature visible, et qui la tire comme hors d’elle-même. Le Genre ou la Création, telle est bien l’alternative ».
Pour Luc Ferry et ses semblables les droits et devoirs humains n’ont rien d’imprescriptible : ils résultent d’un « contrat social » toujours amendable, selon des mécanismes « démocratiques », eux-mêmes aléatoires. Sur ce point, une controverse (au sens de la disputatio médiévale) avait été organisée, au théâtre Quirino à Rome le 21 septembre 2000, entre le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, et un professeur à l’Université romaine de la Sapienza, le philosophe Paolo Flores d’Arcais, pour explorer des voies de convergence possibles. Au moment décisif du dialogue, le modérateur – Gad Lerner, journaliste à la Repubblica – s’est demandé si des principes aussi fondamentaux que ceux du Décalogue ne pourraient pas être retenus comme base éthique commune, même par des athées (qui y souscriraient seulement « velut si [comme si] Deus daretur »). Mais cette proposition fut aussitôt rejetée par le philosophe laïc.
Ce dernier nia que certaines règles morales ou de droit naturel puissent constituer des postulats, ou des acquis irréversibles, pour l’humanité : le contrat social est toujours relatif, contingent, renégociable. Ainsi, certains revendiquent-ils maintenant à l’ONU l’insertion de nouveaux « droits » (à l’avortement, à l’euthanasie, au choix du « genre » etc.) dans une Déclaration universelle des droits de l’homme vieille de 50 ans à peine (1948) ! Tout s’écoule, disait déjà le vieil Héraclite. Pareille impasse montre à quel point une définition véritablement universelle (« ubique, semper et ab omnibus ») des droits (et donc des devoirs) humains sans Dieu semble aléatoire.
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Sur la raison et la politique en Occident
Il y a quelques jours, nous avons relayé le discours prononcé par le Saint père devant le Bundestag. Notre consoeur de Benoît et moi y revient, en reprenant le commentaire de Giuliano Ferrara (Il Foglio) à propos de cette brillante invitation à l’ouverture de l’intelligence.
Source :
http://benoit-et-moi.fr/ete2011/0455009f1b06c3101/0455009f6a0f18808.html
Dans le splendide discours au Bundestag (cf : http://www.zenit.org/article-29016?l=french), le parlement de sa patrie, est réapparu dans une lumière claire, douce et brillante - la lumière de l'intelligence et de la raison - ce formidable professeur Ratzinger qui a été élu pour guider l'Eglise de Rome sur une plateforme de lutte intellectuelle et éthique contre la dérive relativiste et nihiliste venue de l'Occident moderne.
Benoît XVI a surpris tout le monde. Pas d'élan pastoral d'inspiration minimaliste, aucune catéchèse ordinaire, mais à la place, un rappel clair, énergique, et extraordinaire de la substance de ce qui est politique et public, et de la question philosophico-juridique autour de la façon de faire le bien, de mener une vie juste, de conduire des gouvernements et des états justes, de faire des lois justes dans un monde qui ne dépend plus de la tradition, de l'autorité intrinsèque de la foi, mais de la démocratie majoritaire.
Les géants usent de mots simples et de concepts accessibles à tous, ils ne sont pas ésotériques (ndt: au sens "réservés aux initiés"), ils parlent au centre fort et réaliste de l'intelligence humaine. Tout comme l'a fait le pape, s'adressant aux Damen und Herren du Bundestag. Évitant les polémiques, et caressant la vérité comme un enfant le ferait avec un jouet
Le discours, on doit le lire dans sa version intégrale, et sa signification est sans ambiguïté. Ce n'est pas un discours qu'il est possible de détourner par des sophismes et des polémiques. Si nous sommes libres, si nous sommes dans un monde laïc, si nous sommes maîtres de notre destin, c'est parce que nous sommes chrétiens.
Le christianisme n'a pas imposé la Révélation comme une loi, ce n'est pas la charia, ce n'est pas un espace mythique pour des dieux querelleurs. A la base des droits humains (ndt: j'hésite à traduire par "droits de l'Homme", trop connoté), des réalisations des Lumières, de l'idée moderne même de conscience, il y a le choix chrétien et catholique en faveur de la loi naturelle et de la loi de la raison, il y a le parcours historique enraciné dans les vérités écrites par saint Paul dans la Lettre aux Romains, dans Augustin d'Hippone et dans la culture des Pères de l'Église.
Même ceux qui n'ont pas la foi comprennent que l'origine du tout ce que nous sommes est mystérieuse, que quelque chose d'inconnaissable est à la base de ce qui est, et que sans la reconnaissance de l'être des choses, la pensée et le monde s'écroulent en un délire du sujet qui se fait le créateur du monde, le portant à une destruction certaine.
Le Pape a fait une référence délicate et savoureuse à l'écologie, dans la terre d'origine du phénomène des Verts, et a ajouté, avec un esprit espiègle, que l'écologie est d'abord et avant tout l'écologie humaine.
Il n'y avait pas besoin de parler d'avortement, de sexualité, d'amour, profane, de coutumes et traditions de l'occident postmodernisme , pour être clair et sans détour. L'Église est beaucoup de choses, bien sûr, et sa fonction ou sa vie communautaire comme corps mystique du Christ dépasse d'un coup, qu'elle soit majoritaire ou minoritaire parmi les hommes et les femmes importe peu, toute autre fonction. Mais Benoît XVI a rappelé à un grand et puissant pays de la vieille Europe, qui a dans son passé la tragédie et la culpabilité du plus tragique totalitarisme de l'histoire, que les chrétiens sont, dans leur totalité agissante, une grande agence de la culture humaine capable de contrer tout totalitarisme, y compris relativiste et nihiliste, en engageant dans l'espace public leur conscience théologique, philosophique et politique.
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Les fondements évangéliques de l’écologie
Dans son brillant discours au Bundestag Benoît XVI a notamment parlé des fondements du droit comme nous l’avons déjà indiqué. Il a aussi parlé de ceux d’une écologie véritable en des termes tout aussi remarquables :
« La raison positiviste, qui se présente de façon exclusiviste et n’est pas en mesure de percevoir quelque chose au-delà de ce qui est fonctionnel, ressemble à des édifices de béton armé sans fenêtres, où nous nous donnons le climat et la lumière tout seuls et nous ne voulons plus recevoir ces deux choses du vaste monde de Dieu. Toutefois nous ne pouvons pas nous imaginer que dans ce monde auto-construit nous puisons en secret également aux « ressources » de Dieu, que nous transformons en ce que nous produisons. Il faut ouvrir à nouveau tout grand les fenêtres, nous devons voir de nouveau l’étendue du monde, le ciel et la terre et apprendre à utiliser tout cela de façon juste.
Mais comment cela se réalise-t-il ? Comment trouvons-nous l’entrée dans l’étendue, dans l’ensemble ? Comment la raison peut-elle retrouver sa grandeur sans glisser dans l’irrationnel ? Comment la nature peut-elle apparaître de nouveau dans sa vraie profondeur, dans ses exigences et avec ses indications ?
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Les fondements du droit par Benoît XVI
A l’invitation du Président du Bundestag, le Pape s’est adressé au Parlement fédéral dans un discours magistral, d’une très grande intelligence, consacré aux sources du droit. Les développements consacrés par le Saint père au droit naturel méritent à n’en pas douter une lecture attentive, qui permet de cerner l’intimité intrinsèque, mise à mal par les positivistes, entre « l’être » et le « devoir être », avec les implications que cela comporte au niveau de la nature et de la raison, et de leur lien entre eux.
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Dès aujourd’hui : Benoît XVI au chevet d’une Eglise malade
Benoit XVI entame ce jeudi son 21ème voyage apostolique à l’étranger, le 15°ème en Europe, le 3ème en Allemagne, mais il s’agira de sa première visite officielle dans son pays natal, 6 ans après son élection. Un voyage complexe à plus d’un titre : le Pape va rencontrer une Église catholique déstabilisée par les scandales de pédophilie et les demandes de réformes et des dirigeants politiques dont la cote de popularité a chuté, en particulier en raison de la gestion de la crise économique.
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Pourquoi "Assise 2011" ?
Le "webmestre" de "Metablog" propose son interprétation de la façon de procéder de Benoît XVI en l'identifiant à "la méthode des patchs":
"Une vieille connaissance me demande «Pourquoi Assise IV (2011) ?» je lui réponds: parce qu’Assise I (1986), et II (1993), et III (2002). Assise IV, j’en suis convaincu, sera le patch des ‘Assise’ précédents. Mais qu’est-ce qu’un patch? C’est en informatique un petit programme nouveau qui vient corriger les anomalies d’une version précédente. Patch veut dire rustine en anglais – on peut aussi bien considérer l’image du cycliste qui a crevé: il ne jette pas sa chambre à air défectueuse, mais avec un patch il la répare.
C’est bien ainsi que procède Joseph Ratzinger. Il ne jette rien, il répare: Il y a, dans tel texte, telle formulation étonnante? C’est que nous l’avions mal comprise! Par exemple cette phrase : «L'unique Église du Christ subsiste en l'Église catholique» (1965), qui a fait grincer quelques dents. En 1985 le Cardinal Ratzinger nous en explicite le sens: elle signifie que «l'Église du Christ continue à exister en plénitude dans la seule Église catholique». -
Benoît XVI oeuvre-t-il à imposer une ligne intégriste à l'Eglise ?
Jean-Marie Guénois, sur son blog du Figaro, analyse la main tendue aux disciples de Mgr Lefèbvre mais ne croit pas que le pape veuille faire de l'Eglise une Eglise intégriste :
"Derrière la bataille d'experts théologiques mobilisés dans les négociations entre Rome et les lefebvristes, se joue une évolution majeure dans l'Église catholique. On ne sait pas comment Mgr Fellay, reçu mercredi à Rome, réagira à la proposition qui lui a été faite - il est resté d'une extrême prudence hier soir et n'a pas montré d'enthousiasme dans ses propos - mais quelque soit sa réponse, un cap décisif été franchi par le Saint-Siège.
Ce cap a deux faces.Formellement, l'Église catholique semble retrouver ce qu'elle vit depuis des siècles avec les douze Églises catholiques de rite oriental. À savoir la possibilité et le respect d'une différence liturgique et d'une autonomie de fonctionnement et en partie, de doctrine. On pourrait parler de la coexistence de «particularismes» avec et à côté de l'Église romaine latine..."
lire la suite ici : http://blog.lefigaro.fr/religioblog/2011/09/benoit-xvi-veut-il-une-eglise.html
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Un savant fou de la Gender theory
Le blog "Le soupirail et les vitraux" a consacré plusieurs notes à la théorie du gender. Il présente ici le portrait du Dr John Money, un des pères de cette théorie, et les effets désastreux qui en ont résulté pour l'un de ses patients.
"Pour comprendre le complexe phénomène idéologico-universitaire qu'est le "Gender", intéressons-nous à l'une de ses figures fondatrices, le Dr John Money (1921-2006), dont son collègue Robert Porto fait ici l'éloge :
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L'irréversibilité, un mythe qui a du plomb dans l'aile...
Il y a une plus de trente ans, avec une délégation d'enseignants, nous avions rencontré le ministre en charge de l'Education nationale pour lui faire part de nos objections concernant l'instauration du "rénové". Il nous avait répondu que c'était "irréversible" et qu'il ne fallait pas rêver de "retour en arrière".
Constatons que cette "culture de l'irréversibilité des choses" s'est installée dans les esprits et que beaucoup se sont résignés avec fatalisme à une évolution inéluctable qui serait imposée par un prétendu "sens de l'histoire".
Il faut bien prendre acte aujourd'hui que ce mythe de l'irréversibilité a du plomb dans l'aile. Ainsi avons-nous vu s'effondrer l'idéologie qui prétendait incarner l'avenir de l'humanité en accomplissant les prédictions de Karl Marx. Dans le domaine pédagogique, les théories novatrices des années '70 et suivantes sont de plus en plus remises en question en raison de leurs résultats désatreux : méthode globale, constructivisme, bannissement des savoirs au profit des compétences... tout cela est aujourd'hui largement discuté et l'on s'en réjouit. Sur le terrain institutionnel belge, ceux qui considéraient comme inéluctable la marche vers le séparatisme peuvent aujourd'hui constater que le monde politique lui-même se refuse à commettre l'irréparable. Enfin, ceux qui pensaient que l'Eglise avait opéré un tournant décisif et consommé une rupture définitive avec l'avant-concile s'aperçoivent aujourd'hui que le souci de la continuité l'emporte sur la manie des expériences et des remises en question, que ce soit dans la liturgie ou dans la doctrine.
Libérés de ce fatalisme de l'irréversibilité, nous pouvons nous aventurer dans des initiatives et des expériences sans exclure celles qui ont fait leurs preuves, y compris celles de la Tradition, et c'est vraiment libérateur!
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