L’Agence Zénit a reproduit in extenso, le 20 décembre dernier, une communication que Philippe Capelle-Dumont, professeur à la faculté de philosophie de l’Institut catholique de Paris a faite à Rome devant les invités de deux aréopages pontificaux : le Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE) et le Conseil pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Thème de circonstance, pour le 40e anniversaire de la CCEE : « catholicisme et culture européenne ».
Talleyrand disait, en plaisantant, que la parole avait été donnée à l’homme pour cacher sa pensée. Mais Talleyrand était un diplomate et un politicien. Ce n’est heureusement pas le cas ici, même si l’exposé n’échappe pas tout à fait au langage qui sied aux cénacles académiques. Résumons ce que nous en avons retenu.
Le professeur Capelle-Dumont s’interroge sur les rapports du christianisme avec la modernité et la post-modernité.
L’Europe chrétienne s’est développée, ce qu’une lecture aussi arrogante qu’amnésique oublie, sur le double horizon de l’universalité et de la liberté, sur fond de distinction (au moins théorique) du spirituel et du temporel. En soi, la sécularisation est née du catholicisme, de son refus d’une totalité fusionnelle : il diffracte les pouvoirs (subsidiarité) et les savoirs (théologie, philosophie, science) sous le regard du don de Dieu. Mais la sécularisation laïciste de ce mouvement opérée dans la foulée les Lumières, a induit une triple tentation pour le christianisme : celle de se dissoudre dans l’humanisme politique, la ferveur esthétique et la recherche des rythmes de la vie.
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