Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Spiritualité - Page 149

  • Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?

    IMPRIMER

    tombea10.jpgHomélie pour la fête de Pâques (homelies.fr - archive 2010)

    Le premier jour de la semaine, de grand matin, les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée, se rendent au sépulcre pour embaumer le Corps de leur Maître. Une surprise de taille les attend : la dépouille mortelle du Seigneur a disparu du tombeau, dont la pierre est roulée sur le côté ! Leur désarroi est total. Brusquement, alors que tout est encore ténèbres autour d’elles et dans leur cœur, deux messagers divins au vêtement éblouissant se présentent à elles, chargés d’orienter leur recherche : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » S’Il est vivant, alors il est clair qu’« Il n’est pas ici » : les vivants n’habitent pas les tombeaux. Mais comment peut-Il être vivant, Lui dont la dépouille mortelle a bel et bien été déposée dans ce sépulcre ? La réponse résonne comme un coup de trompette : « "Il est ressuscité" comme Il l’avait annoncé ; ne vous avait-Il pas par trois fois prévenu : "Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’Il soit crucifié et que, le troisième jour, Il ressuscite" ? »

    Aujourd’hui encore, c’est la Parole de Jésus qui doit orienter notre quête ; c’est elle qui nous fait pressentir que l’absence apparente du Seigneur, annonce un autre mode de présence, qu’il s’agit de discerner à la lumière de la foi.

    Mission accomplie, les anges disparaissent. Mues par une folle espérance, « Marie Madeleine, Jeanne et Marie mère de Jacques ainsi que les autres femmes qui les accompagnaient » courent partager leur expérience bouleversante, dont à vrai dire, elles ne mesurent pas encore la portée. Mais les Apôtres ne prêtent guère crédit à leurs propos qui leur semblent délirant, et qu’ils mettent sur le compte de la difficulté de ces femmes à faire le deuil de leur espérance. Pierre cependant est bouleversé par leur récit ; il veut en avoir le cœur net et court au tombeau, où il ne découvre que le linceul. Le corps a donc effectivement disparu. Bouleversé, Pierre ne rejoint pas ses compagnons, mais « retourne chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé ». Il n’a pas encore la foi, mais lui aussi se met en chemin : il rentre à l’intérieur de lui-même pour faire à son tour l’exercice d’anamnèse que les Anges ont demandé aux femmes. Il se prépare ainsi à la rencontre avec le Ressuscité (Lc 24, 34), qui sera le fondement de la foi de l’Eglise.

    Tel fut le chemin des femmes, des apôtres, et de toutes les générations de croyants tout au long de l’histoire ; tel est aussi le chemin que nous avons pris en cette nuit sainte. C’est parce que nous avons longuement écouté la Parole des prophètes qui nous annonçaient la venue du Messie, que nous avons pu reconnaître la présence du Ressuscité au creux de son apparente absence.

    Oui le Christ est ressuscité : Il est vivant ici maintenant, au milieu de nous. Puisse-t-Il nous renouveler dans notre foi, notre espérance et notre charité, afin de pouvoir discerner les signes de sa présence dans notre vie quotidienne. Nous pourrons alors être témoin par toute notre vie de la Bonne Nouvelle : Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité, alléluia !

    Père Joseph-Marie

  • RDC : Malonzi na Mokonzi (la Passion du Seigneur) chantée en lingala

    IMPRIMER

     À la paroisse Saint-Augustin de Kinshasa (mélodie composée par le  cardinal † Joseph-Albert Malula):

  • Comment le Samedi saint a inspiré la vie de Benoit XVI

    IMPRIMER

    Publié par Agnès Pinard Legry sur le site web « aleteia » :_DSC8420cover.jpg

    « Alors que le 95e anniversaire de Benoît XVI tombe cette année un Samedi saint, comme le jour de sa naissance en 1927, Aleteia s’est intéressée à la manière dont ce jour si particulier a imprégné toute la vie du pape émérite.

    C’est durant la nuit du Samedi saint de l’année 1927, le 16 avril à 4h15 du matin, que Joseph Aloisius Ratzinger a vu le jour. Une date qui ne l’a jamais quitté. Lorsqu’il s’agit de questions personnelles, « le futur pape est toujours resté réservé » raconte Peter Seewald, journaliste allemand, ami de Benoît XVI et auteur Benoît XVI, une vie. Mais il n’a jamais caché qu’il voyait les circonstances de sa naissance comme un signe très spécial.

    Être le « premier-né de la nouvelle eau pascale », surtout dans sa famille, « a toujours été considéré comme une sorte de privilège, dans lequel résident une singulière espérance et une prédestination, qui devaient se dévoiler au fil du temps » avait-il confié en décembre 1998 lors d’un entretien avec une radio bavaroise. Il semble que « mes parents avaient ressenti ces grâces comme providentielles et me l’avaient dit dès le début », expliqua-t-il par la suite à Peter Seewald au cours de l’une de leurs nombreuses conversations.

    Ce jour, où le Christ est mystérieusement caché et en même temps présent, est devenu un programme pour ma vie.

    Comprenant ces événements comme un « message divin » lui étant adressé, il s’est appliqué à les méditer toujours plus en profondeur. Ainsi à propos de ses textes sur le Samedi saint il dit : « Ils ne sont pas tant le fruit d’une réflexion, que quelque chose lié à mes origines, au début de mon existence, auquel je ne faisais pas que penser, mais que je vivais. »

    Dans les paroles du Samedi saint, il y a quelque chose « de la situation humaine en général, de la situation de notre siècle, mais aussi de ma vie. D’un côté, il y a l’obscurité, le questionnement, les dangers, la menace, mais de l’autre la certitude qu’il y a de la lumière, que cela vaut la peine de vivre et de continuer ». À cet égard, ce jour, « où le Christ est mystérieusement caché et en même temps présent, est devenu un programme pour ma vie » .

    Benoît XVI, une vie : tome 1, Peter Seewald, Chora, avril 2022

    Ref. Comment le Samedi saint a inspiré la vie de Benoit XVI

  • En ton coeur, Vierge Marie, quelle espérance veille ?

    IMPRIMER

    De l'Office des lectures du Samedi Saint :

    Près de la tombe scellée
    les gardes veillent ;
    et pourquoi, si la vie est vaincue ?
    Mais en ton cœur, Vierge Marie,
    quelle espérance veille ?
    Comme jadis dans le Temple,
    retrouveras-tu, au troisième jour,
    celui que tu appelles dans la nuit :
       « Lève-toi, bien-aimé,
       montre-moi ton visage. »

    J'ai cherché celui que mon cœur aime,
    je l'ai cherché sans le trouver.

    Avant que souffle la brise du jour,
    que les ténèbres disparaissent, reviens !

    Réveille-toi, mon bien-aimé,
    voici l'heure de ton bon plaisir.

  • "Consoler, être consolé" : conférence par Anne-Dauphine JULLIAND, le 20 avril à Louvain-la-Neuve

    IMPRIMER

    Du site de la paroisse de Blocry :

    Consoler, être consolé – Anne-Dauphine JULLIAND

    Conférence le 20 avril – Socrate 10 - Louvain-la-Neuve

    Anne-Dauphine Julliand, bien connue pour son livre Deux petits pas sur le sable mouillé, a sorti récemment un nouvel ouvrage livre, Consolation (Les Arènes 2020). Nous devions la recevoir lors de la St-Valentin, le 11 février dernier, mais le décès de son fils Gaspard l’a empêchée d’honorer son engagement. Elle est maintenant disposée à venir à Louvain-la-Neuve (auditoire Socrate 10), pour une conférence qui sera intitulée : Consoler, être consolé. Elle parlera avec son cœur, comme chaque fois, et en connaissance de cause. Une leçon d’humanité, de bienveillance et d’espérance.

    Libre participation aux frais.

    Inscription souhaitée

    S'inscrire pour la conférence

    Contact : Charles Delhez sj, pour l’Unité pastorale Blocry-Louvain-la-Neuve. 0498/79.21.11

     
    « Loïc et moi sommes en paix. Nous n’avons aucune colère. Nous ne cherchons pas de réponse à ce mystère. Nous l’avons aimé de toutes nos forces, et nous l’aimons encore. » A.-D. Julliand, lors des funérailles de Gaspard, 28 janvier 2022..

    Anne-Dauphine Julliand, Consolation, Les Arènes, 2020

    Nul ne peut dire qui a le droit de se plaindre, de pleurer, de désespérer. Qu’elle qu’en soit la cause. On ne peut se faire juge de la douleur d’autrui. (p. 32)

    On nous dit souvent que nous sommes tous deux plus forts de l'épreuve que nous avons vécue ensemble. Je ne pense pas que l'épreuve consolide les couples. Au contraire, la souffrance les fragilise dangereusement. Ce qui nous renforce, sans pour autant nous rendre indestructibles, ce n'est pas d'avoir vécu le malheur ensemble, mais c'est de nous être consolés. La consolation est la plus belle manifestation de l'amour. (p. 66)

    On entend parfois ceux qui ont été éprouvés affirmer qu'ils ne voudraient pas revenir à leur vie d'avant. Que leur existence maintenant a pris une tout autre dimension. Ce qu'ils vivent désormais n'est pas la vie après la souffrance. Celle-ci n'est pas un instant qui passe. C'est leur vie avec elle. Mais une souffrance acceptée et apaisée, qui permet de mieux percevoir la beauté de la vie, parce qu'elle a été consolée. (p. 193)

  • Une journée avec Soeur Emmanuelle

    IMPRIMER

    De Paul Vaute sur son site "le Passé belge" :

    Une journée dans la vie de sœur Emmanuelle

    En dépit de l’ampleur de ses engagements sociaux enracinés dans sa foi, en particulier parmi les chiffonniers du Caire, elle ne voulait pas être considérée comme une sainte. Consciente de sa faiblesse, elle s’appuyait sur la conviction paulinienne et pascalienne que rien ne vaut le moindre des mouvements de charité (1908-2008)

    Le journalisme, qui fut mon métier en même temps que l’histoire, confère quelques privilèges dont celui de rencontrer, exceptionnellement ou régulièrement, avec un peu de chance, des figures qui marquent ou ont marqué leur temps. Le reporter devient alors témoin et producteur d’une source dont les chercheurs, le cas échéant, pourront faire usage. C’est ainsi que le présent portrait de Madeleine Cinquin, mieux connue sous le nom de sœur Emmanuelle, née à Bruxelles en 1908, morte presque centenaire en 2008 à Callian (Var, France), sera en partie nourri de rendez-vous avec elle et de propos recueillis à ces occasions.

    Je ne saurais mieux évoquer cette personnalité hors du commun qu’en relatant plus particulièrement une journée passée en sa compagnie, en novembre 2003, alors qu’elle venait de fêter ses 95 ans [1]. Avec toute l’énergie dont elle était encore dotée, elle sillonnait les routes, occupait les tribunes, rencontrait les grands comme les petits de ce monde et jouait très habilement des médias pour alerter les consciences sur les urgences sociales de l’heure. Sa tournée en cours allait durer une semaine. Elle avait été organisée par les Amis de sœur Emmanuelle, l’association qui continue de relayer son message et d’œuvrer dans son esprit [2].

    Lire la suite sur le Passé belge

  • La Résurrection est nôtre

    IMPRIMER

    icone-resurrection-722x361.jpg

    Le chrétien fidèle à son incorporation au Christ par le baptême ressuscitera pour le rejoindre au lumineux bonheur du Ciel.

    La perception de notre mortalité, qui s’impose à chacun de nous au quotidien, et parfois bien lourdement, peut certes venir se dresser comme un écran bien sombre faisant obstacle à notre foi en cette vérité : ainsi s’en trouve-t-il malheureusement en trop grand nombre, de ces disciples rachetés par le Christ, qui vivent dans l’affliction, comme ceux qui n’ont pas d’espérance (cf. 1 Th 4, 12). Et quant à ceux qui professent au moins en théorie une vraie espérance, ils ne l’ont pas toujours bien chevillée au cœur, de sorte qu’elle ne produit plus chez eux les heureux fruits de souriante paix dont elle regorge en fait.

    Or, pour peu que l’on examine le fondement de ce point qui sert en quelque sorte de charpente à notre vie d’ici-bas, il se révèle on ne peut plus assuré. Osons cette image, dont nous pensons que l’argumentation proposée un peu plus bas montrera la pertinence : il ne s’agit pas d’un simple vernis laqué, mais de ce que les gens de métier appellent une coloration dans la masse, une couleur indissociable du matériau auquel elle donne éclat. Expliquons-nous.

    La corrélation qui rattache notre résurrection à celle du Christ apparaît immédiatement à l’esprit : « Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ; de même, ceux qui se sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui » (1 Th 4, 14). Elle est l’assise de notre foi sur ce point. Mesure-t-on pour autant à quelle profondeur elle s’enracine dans la réalité spirituelle ?

    Nous ne reviendrons pas ici sur la solidité des raisons de croire à la résurrection corporelle du Christ : notre propos en ces lignes est seulement d’attirer l’attention sur un aspect de ce qui rend si sûre l’affirmation proclamée avec force par l’Apôtre en second lieu : « de même, ceux qui se sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui. »

    Lire la suite

  • Après l’humanisme

    IMPRIMER

    apres-lhumanisme.jpgRémi Brague est professeur émérite de philosophie médiévale, arabe et juive. Membre de l’Institut de France et auteur d’une œuvre importante. Voici, le texte de interview qu’il a accordée à Christophe Geffroy, fondateur et directeur du mensuel La Nef à propos de son dernier livre : « Après l’humanisme. L’image chrétienne de l’homme » Salvator, 2022, 210 pages, 20 € :

    « La Nef – Pourquoi s’intéresser à une définition de l’homme, en quoi est-elle nécessaire ? Et est-il seulement possible de « définir » l’homme dont vous dites bien qu’il est « mystère » comme le Dieu dont il est l’image ?

    Rémi Brague – Ce que je défends est qu’il faut se méfier de toute définition de l’homme qui serait, selon l’étymologie, une façon de fixer des limites (latin : finis) à l’humain. Ce qui mène à exclure tout ce qui ne satisfait pas aux critères. D’abord les fœtus ou les nourrissons encore incapables de poser les actes par lesquels on peut identifier l’humain comme la parole. Puis les comateux aux encéphalogrammes plats. On en vient aisément, et l’histoire récente nous en fournit des exemples concrets, à décider qu’il y a des « sous-hommes » qui mènent une « vie qui ne vaut pas d’être vécue » (lebensunwertes Leben), etc.

    C’est d’avoir voulu être trop humain, en centrant trop le regard sur l’homme, que l’humanisme s’est épuisé : comment en est-il arrivé là, était-ce inscrit dans l’humanisme originel ?

    Que l’homme soit au centre, admettons, mais sans oublier qu’au centre du village, il n’y a pas que le trône, mais aussi le pilori… Mais au centre de quoi au juste ? Je dirais donc plutôt que l’humanisme s’est rabougri en perdant de vue le contexte à l’intérieur duquel l’humain prend son sens. On peut le penser ce contexte en différents styles. Pour les Anciens, c’était le monde physique en son bel ordre – en grec : kosmos. L’homme en était le sommet, non le tyran, mais plutôt le chef-d’œuvre, le vivant qui réalise le mieux les intentions de la Nature. Il le faisait par la pratique des vertus. Pour la Bible, ce contexte est Dieu. L’homme en est l’image. Pour se montrer à la hauteur de cette vocation, il se guide sur les commandements donnés par le Dieu créateur et libérateur.

    Le fait de définir l’homme par lui-même comme le fait un certain humanisme conduit non pas à l’échec, écrivez-vous, « mais à une réussite telle qu’elle aboutit à l’opposé de ce qui était recherché » : pourriez-vous nous l’expliquer ?

    La définition de soi par soi est l’aspect théorique d’une attitude pratique, la recherche de l’autonomie. Or, la détermination de soi par soi est neutre : elle peut être positive, mais aussi négative. Dans mes Ancres dans le ciel (2009), j’ai fait un peu d’humour noir en rappelant que le suicide était aussi une façon de se déterminer soi-même. Voire, plus efficacement que tout essai pour s’améliorer physiquement ou moralement.

    Pourquoi la tentation de créer un « homme nouveau » conduit-elle au désastre ?

    Je laisse de côté le problème du prétendu « transhumanisme » : techniquement faisable ? moralement justifiable ? etc. Mais le projet de créer un « homme nouveau » est ancien. Voyez le livre de Dalmacio Negro, El mito del hombre nuevo (2009), qu’il faudrait traduire. L’ennui c’est que le créateur d’un éventuel « homme nouveau » resterait un « homme ancien », gouverné non par la recherche de la sainteté, mais plutôt par celle du pouvoir. On n’obtiendra qu’une version augmentée de cet « homme ancien ». Celui que saint Paul appelle le « vieil homme » aura reçu son masque au concombre, voilà tout. L’élévation se réduira à un lifting…

    Lire la suite

  • Quelle est l'importance du soutien du patriarche Kirill à Poutine ?

    IMPRIMER

    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Patriarche Kirill : quelle est l'importance de son soutien à Poutine ?

    13/04/2022

    Seul un petit pourcentage de Russes va à l'église. Beaucoup de ceux qui n'y vont pas peuvent néanmoins être influencés par les tirades du patriarche.

    (Traduction d'un éditorial publié le 8 avril 2022 dans le quotidien italien "Il Mattino".)

    Deux statistiques provenant de sources normalement fiables nous renseignent sur l'humeur de la population russe. L'une nous apprend que le soutien à Poutine, qui était tombé à 69 % avant la guerre, est désormais supérieur à 80 % (bien que la capacité ou la volonté des personnes interrogées dans les sondages russes de répondre librement ait été mise en doute). Une autre statistique indique que la fréquentation des églises orthodoxes en Russie est tombée à environ 1 %.

    La deuxième statistique doit être interprétée, étant donné qu'il n'existe pas dans l'Eglise orthodoxe de règle similaire au précepte catholique d'assister à la messe. Un catholique, du moins en théorie, devrait aller à la messe tous les dimanches. Pour un orthodoxe, cette obligation n'existe pas et beaucoup ne vont à l'église que lors des grandes fêtes. Toutefois, les spécialistes qui observent la religion en Russie s'accordent à dire que le nombre de Russes en contact avec l'Église orthodoxe ne cesse de diminuer et qu'il indique désormais une sécularisation comparable à celle de l'Europe occidentale.

    Il pourrait sembler que cela démente une autre thèse commune à ceux qui étudient la religion en Russie, celle du pacte implicite mais très ferme entre l'Église orthodoxe russe et l'État, c'est-à-dire entre le patriarche Kirill et Poutine. Poutine protège l'Église orthodoxe par des lois qui interdisent les missions d'autres religions et le prosélytisme, ainsi que la "liquidation" de ceux qui insistent pour convertir les orthodoxes à une autre foi, comme les Témoins de Jéhovah.

    Kirill rend la pareille en organisant, à travers le réseau capillaire des paroisses orthodoxes, le consentement à Poutine et à son parti, un peu comme les évêques catholiques italiens l'ont fait au XXe siècle avec les démocrates-chrétiens. Certains diront que c'est précisément cette identification entre l'Église orthodoxe et le pouvoir politique qui éloigne de nombreux Russes, en particulier les jeunes, des églises.

    Mais comment Kirill peut-il organiser un consensus pour Poutine si seule une petite minorité va à l'église ? En Russie, plus qu'ailleurs, il faut distinguer les différents cercles sur lesquels l'Église majoritaire exerce son influence. Une situation similaire se produit également en Italie.

    Selon les statistiques les plus fiables, les catholiques actifs en Italie sont entre quinze et vingt pour cent, mais ceux qui se déclarent catholiques dans les sondages dépassent les quatre-vingts pour cent. Les déclarations du pape, y compris celles sur la guerre en Ukraine, font régulièrement la une des journaux, et elles influencent certainement un cercle plus large que la minorité comparativement étroite des catholiques actifs.

    Lire la suite

  • Demander à Dieu la fin de la guerre en Ukraine : l'appel du pape François

    IMPRIMER

    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Demander à Dieu la fin de la guerre en Ukraine: appel du pape François (traduction complète)

    Solidarité interreligieuse de l’Institut Elijah en Ukraine

    12 avril 2022

    Le pape François invite les croyants à « élever la voix avec force pour demander, au nom de Dieu, la fin de telles actions. abominables », et la paix en Ukraine.

    Le pape François a adressé un message aux participants du pèlerinage interreligieux de « solidarité avec le peuple ukrainien » organisé par l’Institut interreligieux Elijah, en Ukraine, à Tchernivtsi, dans le sud-ouest du pays (Bucovine), ce 12 avril 2022.

    « Je vous remercie, écrit le pape, pour l’initiative de ce moment de prière de fraternité entre les représentants de différentes religions, qui contribue à renforcer le sens des responsabilités des croyants face à un événement de guerre qui contredit les nombreux efforts déployés au cours des dernières décennies pour construire un monde moins armé et plus pacifique. »

    Le message du pape François a été introduit par le rabbin Alon SS, fondateur de l’Institut, en 1997, et à l’origine de cette opération de solidarité interreligieuse pour l’Ukraine.

    Et il a été lu ensuite par un franciscain, le frère Christian, en ukrainien, tandis qu’il s’affichait en anglais (on le trouve vers 1h 24mn 45s, sur cette vidéo).

    Voici notre traduction, rapide, de travail, du message du pape François, d’après l’original en italien, en date du 8 avril.

    AB

    Message du pape François

    Chers frères et sœurs,

    Je suis heureux de vous faire parvenir un message à l’occasion du pèlerinage interreligieux de solidarité pour l’Ukraine. J’adresse à chacun mon salut cordial.

    Je me sens spirituellement proche de vous tous, frères et sœurs unis par la confiance et par l’espérance dans le Très-Haut, dispensateur et gardien de la vie, et je souhaite de tout cœur m’unir pour implorer le don inestimable de la paix pour la bien-aimée population ukrainienne.
     
    L’heure que nous sommes en train de vivre nous laisse perplexes parce qu’elle est traversée par les forces du mal. La souffrance causée à tant de personnes faibles et sans défense ; les nombreux civils massacrés et les jeunes victimes innocentes ; la fuite désespérée des femmes et des enfants…
     
    Tout cela secoue nos consciences et nous oblige à ne pas nous taire, à ne pas rester indifférents à la violence de Caïn et au cri d’Abel, mais à élever la voix avec force pour demander, au nom de Dieu, la fin de telles actions. abominable.
     
    Les événements atroces et douloureux auxquels nous assistons depuis trop de jours nous confirment désormais que « la guerre est un échec de la politique et de l’humanité, une reddition honteuse, une défaite face aux forces du mal » (Enc. Fratelli tutti, 261) .
     
    Je vous remercie pour l’initiative de ce moment de prière de fraternité entre les représentants de différentes religions, qui contribue à renforcer le sens des responsabilités des croyants face à un événement de guerre qui contredit les nombreux efforts déployés au cours des dernières décennies pour construire un monde moins armé et plus pacifique.
     
    Puissent les gouvernants, spécialement ceux qui en appellent aux principes sacrés de la religion, écouter la Parole de Dieu qui affirme : « J’ai des projets de paix et non de malheur » (cf. Jr 29, 11).
     
    Tout en renouvelant ma participation spirituelle à votre geste de solidarité, je souhaite exprimer ma sincère gratitude à tous ceux qui, ces jours-ci, se sont approchés des multitudes de personnes contraintes d’abandonner leurs maisons et leurs familles. Que la dignité de la personne humaine et le caractère sacré de la vie soient toujours les  principes solides qui guident notre engagement pour la fraternité.
     
    Que le Dieu d’amour bénisse tous ses enfants artisans de paix.
     
    Rome, Saint-Jean-du-Latran, 8 avril 2022
     
    FRANÇOIS
  • La guerre en Ukraine va-t-elle obscurcir le chemin de croix du pape au Colisée ?

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    Les ombres de la guerre s'invitent au chemin de croix du pape au Colisée. Documents

    Il ne s'agit pas seulement des tribulations pour ou contre un voyage du pape François à Kiev ou une rencontre entre lui et le patriarche orthodoxe de Moscou Kirill, tous deux souhaités ou contestés par l'un ou l'autre des belligérants. Même sur le chemin de croix du pape au Colisée, le soir du Vendredi saint, les ombres d'un affrontement très difficile à pacifier se répandent.

    D'abord, depuis Rome, l'ambassadeur d'Ukraine auprès du Saint-Siège, Andrei Yurash, dans un tweet de 14h17, mardi 12 avril, puis depuis Kiev, à 17h40 le même jour, l'archevêque principal Sviatoslav Shevchuk, au nom de l'Église gréco-catholique et de l'Église latine, ont sévèrement contesté la décision du Vatican de faire porter la croix ensemble par "une famille ukrainienne et une famille russe" à la 13e station du chemin de croix, celle de la mort de Jésus.

    Le tweet de l'ambassadeur se termine en informant que "nous travaillons actuellement sur la question en essayant d'expliquer les difficultés de sa mise en œuvre et les conséquences possibles".

    On trouvera ci-après le texte intégral du communiqué publié en cinq langues, ainsi qu'en ukrainien, par l'archevêque Shevchuk.

    *

    Ces derniers jours, Sa Béatitude Sviatoslav, chef et père de l'Église gréco-catholique ukrainienne, a reçu de nombreux appels de fidèles de l'Église et de la société civile, tant d'Ukraine que de l'étranger, lui demandant de commenter l'idée que, lors du Chemin de Croix de cette année, qui a lieu chaque année à Rome le Vendredi saint selon le calendrier grégorien, la Croix sera portée conjointement par des représentants ukrainiens et russes. En outre, il a été demandé à l'archevêque majeur de l'Église ukrainienne gréco-catholique de transmettre au Siège apostolique la grande indignation et le rejet de ce projet par les Ukrainiens du monde entier.

    Dans son commentaire partagé avec le département de l'information de l'Église gréco-catholique ukrainienne, Sa Béatitude Sviatoslav a déclaré : "Je considère cette idée inappropriée et ambiguë, qui ne tient pas compte du contexte de l'agression militaire russe contre l'Ukraine. Pour les gréco-catholiques d'Ukraine, les textes et les gestes de la 13e station de ce chemin de croix sont incompréhensibles et même offensants, surtout en prévision de la deuxième attaque, encore plus sanglante, des troupes russes contre nos villes et villages. Je sais aussi que nos frères catholiques de rite latin partagent avec nous ces réflexions et ces préoccupations".

    Le primat de l'Église gréco-catholique ukrainienne a informé qu'il avait déjà transmis aux autorités du Saint-Siège les nombreuses réactions négatives de nombreux évêques, prêtres, moines, religieuses et laïcs, qui sont convaincus que les gestes de réconciliation entre nos peuples ne seront possibles que lorsque la guerre sera terminée et que les personnes coupables de crimes contre l'humanité seront condamnées conformément à la justice.

    Lire la suite

  • De nouveaux saints et bienheureux dont deux martyrs du nazisme

    IMPRIMER

    De Vatican News (Claire Riobé) :

    Canonisation:  nouvelle reconnaissance d'un miracle par le Pape François

    Le Pape François a approuvé le 9 avril la promulgation de nouveaux décrets par la Congrégation pour la cause des saints. Parmi les 10 chrétiens dont le cas était à l’étude, celui d'Artemide Zatti, un laïc italien déclaré bienheureux en 2002. La reconnaissance par le Vatican d'un miracle, qui lui avait été attribué en 2016, permettra de faire avancer son processus de canonisation.

    C’est une étape obligatoire de toute procédure de canonisation. À l’issue d’une audience accordée ce 9 avril au Cardinal Marcello Semeraro, Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Pape François a approuvé la promulgation d’une série de nouveaux décrets concernant dix futurs saints chrétiens. Ces décrets confirment les «vertus d’héroïcité» de sept d’entre eux, condition essentielle à l'ouverture d'un procès de béatification. Ils reconnaissent également le miracle et le martyr de trois autres fidèles, ouvrant à l'un d'eux, le bienheureux Artemide Zatti, la voie pour entamer un processus de canonisation.

    Artemide Zatti, bientôt saint ?

    La congrégation pour les causes des saints reconnait ainsi un miracle opéré par l’intercession d’Artemide Zatti, laïc italien béatifié en 2002 par saint Jean-Paul II. Immigré en Argentine durant son adolescence, Artemide Zatti rencontra à 17 ans les Salésiens et entra comme profès au sein de la Congrégation. Sa grande dévotion pour Don Bosco le poussa à se consacrer aux malades, assumant finalement en tant que fidèle laïc la responsabilité d’un hôpital construit par les Salésiens. Il consacra sa vie au soin des plus démunis, en tant que directeur adjoint, administrateur et infirmier en milieu hospitalier. Particulièrement aimé de ses proches et de ses patients, il mourut d’une tumeur en 1951. Le miracle qui lui est attribué, opéré en 2016, est un cas de guérison d’un père de famille d’origine philippine, date de 2016.

    Giuseppe Bernardi et Mario Ghibaudo, martyrs du nazisme

    Les décrets de la congrégation pour les causes des saints confirment également le martyr de pères Giuseppe Bernardi et Mario Ghibaudo, prêtres diocésains italiens, exécutés le 19 septembre 1943 en raison de leur foi. Après l’armistice de 1943, la ville de Boves (Piémont, au nord de l’Italie), est demeuré un carrefour de passage et lieu d'exactions des forces allemandes. Alors qu’ils cherchaient à apporter aide et réconfort à la population, les deux prêtres italiens ont été assassinés par les forces SS, qui continuaient de semer la mort et la destruction dans la région.

    Les nouveaux vénérables

    Les décrets approuvés par le Saint-Père reconnaissent également les vertus héroïques de sept fidèles considérés, qui deviennent ainsi vénérables de l'Église. Parmi eux, l’évêque espagnol Martino Fulgenzio Elorza Legaristi, le missionnaire et évêque Francesco Costantino Mazzieri, de l’ordre conventuel franciscain, ainsi que des fondatrices d’instituts religieux Lucie Noiret, religieuse française de la Congrégation des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus, et de Casimira Gruszczyńska, religieuse russe de la Congrégation des Sœurs Messagères du Cœur de Jésus.

    Enfin, trois fidèles laïques rejoignent également le rang des vénérables : l’espagnole Aurora Calvo Hernández-Agero, la polonaise Rosalia Celak, et l’italienne Maria Aristea Ceccarelli.