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BELGICATHO - Page 934

  • Quand Chirac s'opposait à ce que l'on mentionne les racines chrétiennes de l'Europe

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    De Claire Lesegretain et Nicolas senèze sur le site du journal La Croix :

    Quand le président Chirac refusait de mentionner les « racines chrétiennes de l’Europe »

    C’est à la demande insistante du président Chirac que la référence aux « racines chrétiennes » de l’Europe fut finalement retirée en 2004 du projet de préambule de la Constitution européenne. Ce refus est resté une blessure pour bon nombre de catholiques, en France, en Europe et à Rome.

    « La France est un État laïc. Cela veut dire qu’on doit respecter la laïcité. C’est capital pour la sérénité de notre espace culturel », déclarait Jacques Chirac en octobre 2003.PATRICK KOVARIK/AFP

    « Un point sur lequel nos échanges tournaient court, c’était les racines chrétiennes de l’Europe, il ne voulait pas s’avancer sur ce sujet. » En évoquant dans La Croix ses rencontres avec Jacques Chirac, le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et ancien président de la Conférence des évêques de France (CEF) de 2001 à 2007, a rappelé ce sujet de dissension important qui est resté une blessure pour bon nombre de catholiques français.

    C’est, en effet, à la demande insistante du président Chirac que la référence aux « racines chrétiennes » de l’Europe a finalement été retirée en 2004 du projet de préambule de la Constitution européenne. Après plusieurs années de controverse et malgré la désapprobation de la plupart des autres pays européens, le président français obtint gain de cause.

    La crainte que les autres religions se sentent mises à l’écart

    « La France est un État laïc. Cela veut dire qu’on doit respecter la laïcité. C’est capital pour la sérénité de notre espace culturel », déclarait-il en octobre 2003 lors d’une rencontre à Rome sur l’Union européenne. « C’est pourquoi nous ne voulons pas, par des façons détournées, privilégier une religion par rapport à une autre », avait ajouté Jacques Chirac, faisant allusion à l’importante communauté musulmane en France et à la plus grande communauté juive d’Europe qui risquaient de se sentir écartées de la construction européenne si la religion chrétienne se voyait consacrée dans la future Constitution.

    Ce refus du président français de mentionner les racines chrétiennes de l’Europe était d’autant plus inattendu venant de la « fille aînée de l’Église ». Contradiction que ne manquaient pas de rappeler ceux qui, à l’époque ou plus tard, s’opposèrent à Jacques Chirac sur ce sujet. Laurent Wauquiez, dans son livre Europe : il faut tout changer (Odile Jacob, 2014), estime ainsi que Jacques Chirac, « volontiers rad-soc dans son approche » s’était laissé convaincre par les « tenants d’une laïcité poussée jusque dans ses excès ».

    Les regrets de Bernadette Chirac

    L’ancien président des Républicains évoque une rencontre avec Bernadette Chirac qui regrettait cette renonciation. « Mon mari a peut-être des conseillers très intelligents, aurait-elle confié à celui qui n’était alors qu’un jeune député UMP, mais tous ces braves gens ne comprennent pas grand-chose aux Français. Ils ont juste perdu leur référendum sur la Constitution européenne avec leurs racines chrétiennes et ils ne le savent pas encore. »

    Cela n’empêchait cependant pas le président Chirac de rappeler l’héritage chrétien de la France et de l’Europe. Le 14 août 2004, alors que le couple présidentiel accueillait Jean-Paul II à l’aéroport de Tarbes et Lourdes, il avait ainsi exprimé son « plaisir » de recevoir pour la septième fois le pape en France, « vieille terre de chrétienté ».

    « Dieu s’est vengé ! »

    Dans un Vatican qui a de la mémoire, ce refus de Jacques Chirac n’a pas été oublié. « Ils n’ont pas voulu citer les racines chrétiennes, mais Dieu s’est vengé ! », a même lancé le pape François, en juin dernier dans l’avion qui le menait en Bulgarie, à un journaliste italien qui lui offrait son livre Sauver l’Europe.

    Car pour François, pourtant réticent à évoquer ces racines chrétiennes à cause du triomphalisme que l’expression peut porter, les difficultés actuelles de la construction européenne sont en partie dues à ce qu’elle a sciemment tourné le dos à cet héritage dont il ne cesse de rappeler l’importance. Il l’a notamment rappelé dans ses discours sur l’Europe à Strasbourg ou à Rome.

    Pour le pape argentin, en effet, la crise d’identité européenne qui porte à la montée des nationalismes et des populismes vient d’abord du fait que l’Europe n’a pas été capable de regarder son histoire et d’assumer son héritage. « L’Europe a besoin d’être elle-même, elle a besoin de sa propre identité, de sa propre unité », déclarait-il ainsi en juin dernier en revenant de Roumanie.

    Lire aussi sur La Sélection du Jour : Chirac ou la diagonale du vide

  • Requiem pour Jacques Chirac

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    tombe chirac thumbnail.jpegL’ancien Président de la République française, Jacques Chirac (86 ans) est décédé  hier jeudi 26 septembre et le jour même l’Élysée a annoncé une journée de deuil national en hommage au disparu, le lundi 30 septembre. Le site "aleteia" précise qu'un «service solennel », autrement dit une messe, sera célébré le même jour par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, à 12h en l’église parisienne de Saint-Sulpice. Emmanuel Macron devrait y assister ainsi que plusieurs chefs d’Etat étrangers ».

    Quels étaient exactement les liens de Chirac avec la foi catholique ?

    Dans une interview publiée sur le site de l’hebdomadaire « Famille chrétienne », l’écrivain  Denis Tillinac revient sur l’attitude religieuse de son ami Jacques Chirac. Une fascination pour les sagesses orientales aux marges du catholicisme mais qui conserve une priorité pour le plus faible :

    « On a l’impression que Jacques Chirac était à l’étroit dans le christianisme ?

    Chirac ne s’est jamais considéré comme un chrétien stricto sensu malgré son éducation. Depuis son adolescence Chirac est insatisfait. Il s’intéresse aux sagesses orientales et passe son temps au musée Guimet. Il a horreur du conflit et cherche une harmonie supérieure.

    Pour autant, il fait preuve d’une sensibilité religieuse authentique ?

    Je dirais que Chirac a un toujours eu un souci métaphysique. Cela se manifestait par son intérêt pour la préhistoire et aussi pour les fins dernières. Il s’imaginait que l’homme était heureux pendant la préhistoire car il avait la chance de vivre avant l’apparition du conflit. Il voyait ça comme un micro paradis préhistorique ! Cela n’engageait que lui évidemment. Son idée n’était pas si loin du mythe du bon sauvage.

    Chirac se projetait aussi dans l’avenir. Souvent il agitait ses grands bras et affirmait devant moi que l’homme, dans quelques millions d’années, finirait par se spiritualiser. Il dépasserait le stade de la prédation et son cerveau serait hypertrophié ! J’ai eu plusieurs fois cette discussion avec lui. Chirac mimait avec ses mains une tête énorme. Je vois un parallèle entre son approche et l’optimisme du jésuite Teilhard de Chardin. C’est une version religieuse de la philosophie de l’histoire de Hegel.

    Mais il y a chez lui un réel intérêt pour le faible ?

    Chirac est évangélique dans sa préférence pour les êtres fragiles. Si l’attention aux pauvres est un critère de gauche Chirac serait plus à gauche que Hollande ! Chirac détestait l’empire romain qu’il trouvait triomphaliste. Il avait toujours des réflexes tiers-mondistes. Il fallait protéger les africains car ils étaient faibles. Plusieurs fois, en Corrèze, je l’ai vu réserver incognito sur son agenda un temps pour aller visiter un petit handicapé profond. Ce n’était pas pour la frime.

    On a souvent fait de lui un radical socialiste ?

    Son grand père paternel était franc maçon et instituteur à Brive. Il n’était pas pour autant militant maçonnique, pas plus que son modèle radical socialiste en Corrèze Henri Queuille. Pour autant, Chirac a été fasciné par Jean-Paul II. Son directeur de cabinet à la mairie de Paris, Bernard Billaud, était proche de Jean Guitton. C’est une période où le pape polonais luttait contre les régimes totalitaires de l’est. Chirac avait des rapports compliqués avec le cardinal Lustiger. Deux patrons ne pouvaient que se friter ! En 2002 c’est Bernadette – catholique et plutôt tradi – qui a sauvé la mise quand l’électorat conservateur était tenté par Le Pen.

    Samuel Pruvot »

    Ref. Denis Tillinac : « Chirac a été fasciné par Jean-Paul II »

    L’ancien Président sera enterré au cimetière de Montparnasse, dans la tombe familiale sommée d’une grande croix (photo)…

    JPSC

  • Chine : une enquête sur le trafic d'organes est demandée à l'ONU

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    TRAFIC D’ORGANES EN CHINE : UNE ENQUÊTE EST DEMANDÉE À L’ONU

    26 septembre 2019

    Mardi dernier, l'avocat Hamid Sabi a demandé à l'ONU d'enquêter sur les « lourds soupçons pesant sur la Chine », qu'il accuse de « se livrer à des prélèvements d'organes sur des membres vivants de la communauté musulmane ouïghoure et du mouvement Falung Gong, interdit depuis 1999 ». Hamid Sabi a cité un « rapport détaillé » établi en juin dernier par China Tribunal (un groupe de juristes et chercheurs situé à Londres). Cette pratique « en cours depuis plusieurs années, aurait fait des centaines de milliers de victimes ». Selon le rapport, Pékin  prélèverait des organes par la force « dans toute la Chine » et « au-delà de tout doute raisonnable » ».

    En Chine, le nombre des opérations de greffe est estimé à « 90 000 chaque année, soit 245 par jour environ ». Pourtant, « en 2016, la Chine déclarait seulement 10 000 transplantations ». 

    Le gouvernement chinois nie « régulièrement ces allégations » et soutient que « les règles de l'OMS sont constamment respectées ». L' « opacité du régime chinois empêche une enquête clairement indépendante sur le terrain ». 

    Pour aller plus loin :

  • L'Assemblée synodale allemande : c'est parti et ce n'est pas sans risques...

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    D'Ed Condon sur le site du National Catholic Register :

    Les évêques allemands votent en faveur de l'adoption des statuts de l'Assemblée synodale

    FULDA, Allemagne - Les évêques allemands ont voté en faveur de l'adoption d'un ensemble de statuts pour leur "Assemblée synodale", prévue depuis longtemps. Cette décision a été prise lors d'un vote le 25 septembre, dernier jour de la session plénière des évêques allemands.

    Les évêques ont voté en faveur de l’adoption des statuts par 51 voix contre 12, avec une abstention. Le vote a suivi des heures de débat concernant plusieurs amendements. Divers changements ont été proposés et examinés en réponse aux préoccupations du Vatican selon lesquelles un projet précédent des statuts n'était «pas valable sur le plan ecclésiologique».

    Des hauts responsables de la conférence ont déclaré à CNA (Catholic News Agency) mardi soir que "quelques modifications mineures" avaient été adoptées par la conférence, mais que le texte révisé des statuts ne serait pas publié avant mercredi au plus tôt.

    Des sources ont également déclaré à CNA que la version finale du document comprenait un préambule révisé faisant directement référence aux priorités synodales définies par le pape François dans sa lettre de juin à tous les catholiques allemands.

    Le préambule fera spécifiquement référence à «la primauté de l'évangélisation, au sensus ecclesiae et à la considération de l'unité avec l'Église universelle», a confirmé CNA, mais les domaines à examiner par les groupes de travail du synode (forums synodaux) resteront les mêmes, annoncés précédemment: examen de l'enseignement de l'Église sur la morale sexuelle, le rôle des femmes dans les offices et les ministères de l'Église, la vie et la discipline sacerdotales et la séparation des pouvoirs dans la gouvernance de l'Église.

    Mardi soir, Mgr Rudolph Voderholzer, évêque de Ratisbonne, a publié une déclaration dans laquelle il expliquait que, même si certaines modifications avaient été apportées par rapport aux versions précédentes, il restait opposé aux statuts.

    «J'ai voté contre les statuts», a déclaré l'évêque. «Dans un débat de plusieurs heures, certaines améliorations de détail ont été apportées. Mais j’ai clairement indiqué à plusieurs reprises que l’orientation thématique des forums [synodaux] semble ne pas tenir compte de la réalité de la crise de la foi dans notre pays. ”

    Mgr Voderholzer a ajouté que, tout en restant attaché au principe de la synodalité préconisé par le pape, il souhaitait mettre "au procès-verbal" qu'il "existe au moins une minorité d'évêques préoccupés par le fait que les vrais problèmes [par rapport à l'Eglise en Allemagne] ne peut pas être traités selon les statuts approuvés.

    L'évêque a noté que, malgré le nouveau préambule, il n'y aura pas de forum synodal sur l'évangélisation.

    En août, le comité exécutif des évêques a rejeté une proposition synodale alternative, rédigée par l’évêque Voderholzer et le cardinal Rainer Woelki de Cologne, visant à se conformer à une lettre envoyée par le pape François à tous les catholiques allemands en juin. Ce document aurait centré les forums synodaux sur les thèmes de l'évangélisation, de la formation des laïcs, de la catéchèse et du ministère des vocations.

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  • Le précieux travail de l'Institut Européen de Bioéthique

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    Formation de bioéthique pour les jeunes

    Les jeunes ont soif de se former sur les questions de bioéthique. C'est pourquoi l'IEB a lancé en septembre le programme "Bioethics for Millenials". Un bon groupe de jeunes vont ainsi pouvoir bénéficier d'une formation complète sur tous les thèmes que traverse la bioéthique, du début à la fin de vie. Le week-end de lancement fut un réel succès!

    Interventions et formations au sein d'institutions de soins

    Ces derniers mois, plusieurs hôpitaux et maisons de repos ont sollicité notre intervention pour répondre aux questions éthiques que se posent leurs soignants, patients ou résidents, bénévoles et aidants-proches, autour de la fin de vie.

    Formation des stagiaires

    L'IEB accueille en continu des stagiaires qui souhaitent mettre leurs compétences au service de la personne humaine tout en approfondissant leurs connaissances en matière de bioéthique. Cette vidéo vous les présente et en livre quelques témoignages ! Merci à eux, et merci à vous qui rendez possible leur stage à l'IEB.

    Le nouveau site internet de l'IEB !

    Cette plateforme entièrement renouvelée est essentielle pour mettre à disposition de tous (citoyens, dirigeants politiques, soignants, médias,...) le fruit de nos analyses et recherches. Nous voulons continuer à informer de façon fiable et complète sur l'actualité et les enjeux de bioéthique.

    Je soutiens l'IEB

  • Belgique : le culte catholique est-il "surfinancé" ?

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    De Catherine Tonero sur le site de la RTBF :

    CQFD : Le culte catholique est-il surfinancé au vu de la pratique?

    L'Eglise catholique capte environ 83% des moyens alloués aux différents cultes reconnus en Belgique, alors que moins de 10% des Belges se disent catholiques pratiquants (selon le dernier rapport annuel de l'Eglise catholique). Faut-il dès lors revoir le financement public des cultes en Belgique? C'est la question qui fait débat dans CQFD ce mercredi. Pour en parler : Tommy Scholtès, porte-parole des évêques de Belgique et Sophie Rohonyi, députée fédérale DéFI, réclamant un financement plus équitable des cultes.

    Une matière jamais réformée

    Le financement des cultes en Belgique trouve son origine dans la Constitution de 1831. Fruit d'un compromis entre catholiques et libéraux, elle prévoit l'indépendance de l'Eglise et de l'Etat, mais aussi le financement public des cultes, pour l'utilité sociale qui leur est reconnue. "Quand la Belgique a été créée en 1831, elle a conservé les instruments de financement public des cultes qui avaient été mis en place sous le régime français, explique Caroline Sägesser, chargéz d'étude au CRISP, et donc nous vivons encore aujourd'hui avec des principes très largement hérités de cette époque".

    Depuis lors, plusieurs lois ont élargi la reconnaissance (et donc le financement) à d'autres cultes. Six cultes sont ainsi financés aujourd'hui chez nous: catholique, protestant, israélite, anglican, orthodoxe et islamique. Il faut ajouter à la liste des bénéficiaires la laïcité organisée, depuis 1993. Tommy Scholtès, le porte-parole des évêques de Belgique, précise à cet égard: "nous sommes le seul pays au monde où la laïcité organisée fait partie de l'organisation des cultes".

    Pourquoi nous réduire à la pratique à l'église?

    Sur un montant global de 330 à 350 millions d'euros annuels alloués au financement des cultes (CRISP), environ 83% va au culte catholique, le plus largement implanté en Belgique. Suit la laïcité organisée avec environ 10% du montant total et l'islam (6%). Une répartition que beaucoup jugent inégale, au vu du nombre de catholiques pratiquants déclarés (10%).

    DéFI, qui revendique l'inscription de la laïcité dans la Constitution, souhaite réformer le système: "accorder la majorité du financement à un culte qui n'est pas pratiqué à la même hauteur, c'est faire fi de la réalité et de l'évolution de notre société, multiculturelle et pluraliste", explique Sophie Rohonyi. "Je ne sais pas pourquoi on veut absolument nous réduire à la pratique à l'église", rétorque Tommy Scholtès.

    "Impôt philosophiquement dédicacé"

    Parmi les modèles alternatifs, celui d'un impôt dédicacé: le contribuable décide de payer une part de l'impôt à l'organisme religieux ou laïque de son choix. Deux modèles du genre sont déjà à l'oeuvre, en Allemagne et en Italie.

    On en est pas là chez nous, mais c'est une piste clairement envisagée chez DéFI, ainsi qu'un étude scientifique rigoureuse qui déterminerait qui est croyant ou pratiquant (il n'existe pas de critères de reconnaissance formalisés dans la loi actuellement).

    CQFD, Ce Qui Fait Débat, un face à face sur une question d'actualité chaque jour à 18h20 sur La Première et à 20h en télé sur La Trois.

    CQFD : Le culte catholique est-il surfinancé au vu de la pratique? (avec Tommy Scholtès, porte-parole des évêques de Belgique et Sophie Rohonyi, députée fédérale DéFI, réclamant un financement plus équitable des cultes. / Partie 1 / Partie 2 / Partie 3)

  • France : face aux transgressions éthiques, les évêques ne sont pas tous des chiens muets

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    De Mélinée Le Priol sur le site du journal La Croix :

    Contre la loi de bioéthique, l’appel de plusieurs évêques

    Alors que le projet de révision des lois de bioéthique est examiné à l’Assemblée nationale à partir du mardi 24 septembre, plusieurs évêques de France ont écrit aux fidèles de leur diocèse pour exprimer leurs inquiétudes quant à ce texte, dont ils dénoncent les « transgressions éthiques ».

    25/09/2019

    « Le calendrier parlementaire fait qu’il y a urgence à inviter les catholiques à prier pour leurs législateurs », affirme Hedwige Nicolas. Cette urgence, cette mère de famille du Var a décidé d’en faire un événement diocésain : une veillée de prière à la cathédrale Notre-Dame-de-la-Seds de Toulon. Elle se tiendra le jeudi 26 septembre, deux jours après l’arrivée dans l’hémicycle du projet de loi de bioéthique, qui prévoit notamment l’ouverture de la PMA à toutes les femmes.

    Cette veillée aura pour but de « prier pour la France », comme l’annonce l’affiche de l’événement, avec le sous-titre : « Pour que notre pays protège les plus fragiles ». Sur fond bleu, un dessin stylisé mêle la silhouette de la Vierge Marie aux contours de l’Hexagone.

    Si cette initiative du diocèse de Toulon provient d’une laïque, la majorité des prises de position exprimées ces derniers jours dans l’Église de France sont le fait d’évêques : ceux de Bayonne, Pamiers, Versailles, Beauvais ou encore Cambrai ont publié sur le site de leurs diocèses des communiqués alertant sur les « transgressions éthiques » que comporte ce projet de loi, « gravement défaillant » selon Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre.

    Un « devoir » d’évêque

    Ces déclarations font suite à la soirée organisée au Collège des Bernardins, le 16 septembre, par la Conférence des évêques de France (CEF), au cours de laquelle trois poids lourds de l’épiscopat avaient déjà émis leurs réserves et inquiétudes face au projet de loi.

    Quelques mouvements d’Église ont aussi pris publiquement la parole sur ces questions, à l’instar du Mouvement chrétien des retraités (MCR), qui invite ses membres à « savoir à quels risques nous exposent les choix dénués de toute reconnaissance de la dignité de la personne ».

    « Il n’est sans doute pas très utile d’ajouter une nouvelle prise de parole à celles, nombreuses, pertinentes, élaborées, que l’on peut aisément trouver dans la presse et sur les réseaux sociaux », estime pour sa part Mgr Jean-Marc Eychenne, évêque de Pamiers. Se demandant même s’il n’y a pas « une sorte de narcissisme à vouloir coûte que coûte apporter son grain de sel », il dit tout de même vouloir attirer l’attention des fidèles sur quatre points, qu’il détaille en quelques paragraphes.

    Mgr Marc Aillet, lui, « (croit) de (son) devoir d’évêque » d’adresser un message – long de six pages – aux prêtres, consacrés et laïcs de son diocèse de Bayonne, tandis que Mgr Éric Aumonier, évêque de Versailles, considère aussi qu’« en tant qu’évêques, nous devons éclairer les consciences »« Nous ne cherchons pas une victoire politique, assure-t-il, nous parlons et agissons pour les générations qui viennent ».

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  • Une voie synodale allemande ouvrant la voie à Vatican III ?

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    De Maike Hickson sur LifeSiteNews :

    Cdl Marx: «pas de signal d’arrêt» du pape François pour notre voie synodale allemande sur le célibat et la morale sexuelle

    24 septembre 2019 (LifeSiteNews)

    Le cardinal Reinhard Marx a donné hier, le premier jour de l'assemblée d'automne des évêques allemands à Fulda, une conférence de presse au cours de laquelle il a évoqué sa récente rencontre avec le pape François et le cardinal Marc Ouellet et ses plans pour le prochain chemin synodal allemand, qui, comme il le souligne, n'est «pas un synode» ou un «concile particulier» qui serait soumis au droit canonique.

    S'exprimant au sujet de sa visite et de ses conversations à Rome qui se sont terminées le 20 septembre, le président de la Conférence des évêques allemands et archevêque de Munich-Freising a insisté sur le fait qu'ils avaient été «globalement positifs et encourageants».

    «Il n'y a pas de signal d'arrêt», a expliqué Marx, «c'était une rencontre constructive» avec Ouellet et le pape, de sorte que «je ne peux pas considérer que la voie synodale serait en quelque sorte menacée».

    C'est-à-dire que le pape François n'a pas dit au cardinal Marx d'arrêter un projet qui envisage de remettre en question les enseignements de l'Église sur le célibat, la morale sexuelle, le sacerdoce exclusivement masculin et aussi le lien entre ordination et pouvoir dans l'Église.

    Poursuivant ses commentaires sur le pape François et sa lettre de juin aux catholiques allemands, le cardinal Marx a déclaré que «le pape a vraiment ouvert les portes avec sa lettre, et telle que nous la comprenons, telle que je la comprends - et ce que j’ai également trouvé confirmé dans ma conversation [avec lui] - il souligne des aspects que nous devons garder à l'esprit, qui ne sont pas nouveaux pour nous et que nous acceptons.»

    Interrogé pour savoir si les statuts finaux de la voie synodale allemande - comme les participants les voteront lors de leur réunion du 23 au 26 septembre - doivent être approuvés, le cardinal Marx répond: «Une condition exigeant une approbation plus élevée? - Je n'ai pas entendu ça.»

    Cela voudrait dire que Rome laisse les Allemands faire ce qu’ils veulent. LifeSiteNews a demandé à Matthias Kopp, le porte-parole presse du cardinal Marx, de fournir des explications plus détaillées sur les commentaires du cardinal Marx, mais jusqu'à présent, Kopp n'a pas encore répondu à la question.

    Un chemin synodal allemand menant à Vatican III?

    Le cardinal Ouellet, responsable de la Congrégation pour les évêques, avait écrit une lettre datée du 4 septembre - accompagnée d'une critique de la Congrégation pour les textes législatifs - aux évêques allemands, indiquant que la voie synodale allemande entendait «convoquer un concile particulier» sans en utiliser le terme. ”Un tel concile particulier, cependant, est soumis au droit canonique. Qu'une telle voie synodale ait un caractère contraignant serait «en dehors de sa compétence [de la Conférence des évêques allemands]», indique la lettre. Les documents soulignent également que la prise de décision doit être en lien avec les «structures hiérarchiques» de l'Église.

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  • Pourquoi faut-il un père ? Réponse à une question d’actualité pour Occidentaux sans (re)pères

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    Le Père Olivier Bonnewijn, docteur en théologie, professeur à l’Institut d’études théologiques de Bruxelles, professeur à l’IKW vous répond :

    Ref. Pourquoi faut-il un père ? “La paternité dans la Bible”

    JPSC

  • Il faut bannir l'éthique catholique de la pratique médicale

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    Du National Review :

    La bioéthique veut détruire les soins de santé catholiques

    Par WESLEY J. SMITH

    16 septembre 2019

    J'ai suivi de façon critique le mouvement de la bioéthique pendant plus de vingt ans. Selon moi, l'approche générale cherche à inculquer une philosophie utilitariste à la fois sur l'éthique de la médecine et sur les politiques publiques en matière de santé (...). L’euthanasie légalisée, l’avortement libre et sans entrave à tous les stades de la gestation, l’infanticide, l’ingénierie des embryons eugéniques, les formes insidieuses de rationnement des soins de santé basé sur la «qualité de vie», etc., font tous partie du programme général de la bioéthique, ou sont considérés à tout le moins comme des objectifs respectables.

    La pratique médicale catholique est le grand obstacle à la réussite de cette mission de subvertissement de la culture. En effet, des hôpitaux catholiques ont été créés - à des frais privés très élevés - dans le but explicite de fournir des soins médicaux conformes au caractère sacré de l’éthique de la vie de l’Église catholique. Par exemple, les hôpitaux catholiques ne stériliseront pas les patients, ne participeront pas à un avortement ou ne participeront pas à des suicides. De même, certains médecins catholiques refusent de pratiquer en dehors de leurs préceptes religieux. (Bien entendu, ces médecins doivent toujours expliquer clairement aux futurs patients leur approche fondée sur la religion.)

    Il est juste de dire que la plupart des bioéthiciens cherchent à détruire le droit à la conscience médicale des institutions catholiques et des professionnels et à les forcer (ainsi que d’autres dissidents de religion ou de conscience) à adhérer à l’impératif d'une bioéthique utilitaire. Ainsi, au cours des dernières années, des articles répétitifs ont été publiés dans les revues médicales et de bioéthique les plus influentes au monde, affirmant que les médecins sont tenus, d'un point de vue éthique, de fournir toutes les interventions médicales approuvées par l'établissement qu'un patient souhaite - même lorsqu'elles violent ses convictions religieuses - ou de trouver un praticien qui y consentira. Entre-temps, sous les applaudissements de nombreux bioéthiciens, l'ACLU (Union américaine pour les libertés civiles) a intenté de nombreuses poursuites contre des hôpitaux catholiques, les accusant de discrimination pour avoir pratiqué la médecine catholique.

    À présent, le bioéthicien canadien bien connu Udo Schuklenk, qui écrit dans le très influent Journal of Medical Ethics, déclare ouvertement que la religion n’a plus sa place dans la médecine ni dans l’approche d’un médecin en matière de prise en charge des patients. Dans "Le professionnalisme élimine la religion en tant qu'outil approprié pour les médecins qui conseillent les patients" :

    Les médecins sont recherchés par les patients en tant que professionnels dans leur rôle professionnel et non en tant que personnes privées ayant des engagements politiques, moraux, religieux ou autres.

    Schuklenk sait que ce n’est pas vrai. Certains patients recherchent des médecins en particulier précisément parce qu’ils veulent un médecin qui souscrit à leurs convictions religieuses et en qui ils peuvent avoir confiance pour les traiter de manière constante. Mais il s’en fiche:

    Les médecins, dans leur rôle de médecin, n’ont aucune compétence professionnelle en matière de religion, même s’il existait au départ des compétences professionnelles dans le contexte de la foi. En conséquence, lorsque des médecins voient un patient dans le cadre professionnel, la vie privée des professionnels de la santé, y compris leurs engagements idéologiques et non professionnels, devrait être tenue à l'écart de leur vie professionnelle et de leur comportement… C'est le cas, même en particulier dans le cas de médecins qui partagent les préférences religieuses ou idéologiques de certains de leurs patients. Cette préférence partagée ne les rend pas experts en la matière. En conséquence, il n’appartient pas à la relation professionnel de santé-patient.

    Schucklenk préconise clairement que les patients catholiques (ou autres fidèles) ne devraient pas avoir le droit de choisir des médecins dont ils savent qu'ils pratiquent bien la médecine en accord avec leurs croyances religieuses - parce qu’il pense que les médecins devraient être empêchés de le faire. En outre, le retrait de toute appartenance religieuse personnelle de la pratique médicale obligerait les médecins croyants, infirmières, pharmaciens et autres à servir de fonctionnaires du paradigme utilitariste de plus en plus dominant de la médecine - même dans des circonstances dans lesquelles les professionnels estiment que la participation à l'intervention demandée serait un péché grave. Sensationnel!

    Si l’approche de Schucklenk devait être pleinement intégrée à notre système de soins de santé - ce qui est au programme, c’est ce que nous prévoyons - elle ferait disparaître le but même des hôpitaux catholiques. Cela pousserait beaucoup de catholiques et d'autres croyants religieux à se retirer des professions médicales (et empêcherait les jeunes gens talentueux qui croient que la vie sacrée soit protégée), tout en faisant progresser une bioéthique rigide et utilitaire qui victimiserait les patients les plus faibles et les plus vulnérables - et ce n'est pas un hasard -, ceux-là même que la médecine «catholique» protège le plus assidûment.

  • RDC : croire en Tshisekedi ?

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    Lokuta, lokuta te : coincé dans les filets du piège que lui a tendu Joseph Kabila, Félix Tshisekedi peut-il vraiment sortir de l’impasse dans laquelle il s’est fourvoyé ? Christophe Rigaud fait le point sur le site « Afrikarabia ».

    « Dans un long entretien accordé à TV5 Monde et au journal Le Monde, le nouveau président congolais est revenu sur les huit premiers mois de son mandat et sur la cohabitation à haut risque qui l’oblige à gouverner avec son ancien rival, Joseph Kabila, largement majoritaire au Parlement et dans les provinces – voir notre article. Au cours de l’interview, réalisée à l’issue de sa visite officielle en Belgique, Félix Tshisekedi élude largement les conditions contestées de sa victoire.

    Pour le nouveau président, il ne fait aucun doute qu’il a été réellement élu et que l’ancien président Kabila a obtenu par les urnes la majorité à l’Assemblée national et au Sénat. Or, les résultats des observateurs de l’Eglise catholique (CENCO) et les fuites de données de la Commission électorale (CENI) prouvent que Félix Tshisekedi est arrivé troisième du scrutin de décembre 2018, derrière le candidat de la plateforme pro-Kabila, et Martin Fayulu, le vrai vainqueur de la présidentielle.

    « Que Fayulu prouve sa victoire »

    L’alliance de partage du pouvoir conclue avant l’annonce des résultats, a permis à Félix Tshisekedi de « négocier » la présidence, en échange d’une large majorité au camp Kabila dans les principales institutions congolaises. Ce « deal » des plus inattendu a certes contribué à éviter les violences, mais il place le nouveau président dans une position très inconfortable, avec des pouvoirs limités et très encadrés par le FCC de Joseph Kabila.

    Félix Tshisekedi explique avoir dû composer avec le FCC, « se coaliser, s’allier, pour éviter les blocages inhérents à la cohabitation et pour éviter le pire », ce qui est juste. Les Congolais, s’ils ne sont pas dupes de « l’arrangement » conclu en secret entre Tshisekedi et Kabila, veulent laisser une chance au nouveau président pour tourner la page de 18 ans de kabilisme. Devant les journalistes de TV5 et du Monde, Félix Tshisekedi n’en démord pas, si « Fayulu prétend avoir gagné » les élections, « qu’il apporte les preuves de sa victoire ». Un argument étonnant au vu des chiffres révélés par la CENCO, mais surtout parce que la CENI elle-même n’a jamais publié les résultats complets du scrutin de décembre 2018 – voir notre article.

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  • Synode panamazonien : ce qui est en jeu

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    A la veille de l’ouverture du Synode pour l’Amazonie, le 5 octobre, se tiendra à Rome une conférence organisée par l’Institut Plino Correa de Oliveira. Dans un entretien avec LifeSiteNews, le « modérateur », Julio Loredo (auteur d’un ouvrage critique sur la théologie de la libération), dénonce l’intention des organisateurs du Synode de créer un nouvelle Eglise, et son instrumentalisation par les lobbies du climat.

    AM Valli publie aujourd’hui sur son site l’interview de Julio Loredo par Diane Montagna sur LifeSiteNews

    Nous porterons à Rome la voix des vrais indiens d’Amazonie

    Aldo Maria Valli / 23 septembre 2019 / Traduction de "Benoît et moi" :

    Les documents-guides pour le prochain synode panamazonien contiennent « le projet d’une Église nouvelle », sont imprégnés de « tribalisme » et présentent la « sorcellerie » comme un nouveau paradigme pour la théologie.

    Parole de Julio Loredo, auteur de Teologia della liberazione. Un salvagente di piombo per i poveri (Théologie de la Libération. Une bouée de sauvetage en plomb pour les pauvres), selon laquelle « pour le lecteur moyen, l’idée d’une société tribale comme modèle pour l’Occident et de la sorcellerie amazonienne comme nouveau paradigme pour la théologie peut sembler déconcertante », mais « pour celui qui a étudié le processus historique révolutionnaire, cela a parfaitement un sens.
    LifeSiteNews s’est entretenu avec Loredo avant la conférence du 5 octobre à Rome intitulée « Amazonie, les enjeux ».

    Monsieur Loredo, vous serez le modérateur de la conférence sur « Amazonie, les enjeux », qui se tiendra à Rome la veille de l’ouverture du synode sur l’Amazonie. Quel est le but de la conférence et quelles sont les questions qui seront discutées ?

    Notre conférence internationale à Rome a plusieurs objectifs, que je vais essayer de résumer.
    Tout d’abord, il vise à informer le public sur la situation réelle dans la région amazonienne. Le synode, comme l’encyclique Laudato si’ dont il s’inspire, est largement basé sur des données pseudo-scientifiques diffusées par des lobbies de l’environnement. Dans ce but, nous avons invité plusieurs experts à prendre la parole à la conférence, à commencer par Bertrand d’Orléans et Bragance, prince impérial du Brésil et auteur de « Psychose Environementale ». Il y a aussi le professeur Luiz Carlos Molion, un météorologue bien connu de l’Université d’Alagoas, au Brésil. Jonas Macuxí de Souza, chef indigène de la tribu des Macuxí de Roraima, sera un orateur important. Il apportera à Rome la voix des vrais Indiens d’Amazonie.

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