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  • Quand Dom Chautard, face à Georges Clémenceau, défendait la vie cistercienne (feuillet pour le temps du confinement)

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  • D'innocentes martyres fusillées par les Républicains espagnols (20 novembre)

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    D'Evangile au Quotidien :

    BBses Ángeles de San José Lloret Martí
    et ses compagnes martyres

    Angeles de San José, au siècle Francisca Lloret Martí, naît à Vil­lajoyosa, diocèse de Orihuela-Alicante, le 16 janvier 1875.

    Le 20 avril 1903 Francisca entra dans la Congrégation des Sœurs de la Doctrine Chrétienne ; en 1905, elle émit les vœux temporels et prit Ángeles de San José comme nom de religion.

    Elle fut ensuite secrétaire générale, supérieure locale et enfin, le 16 février 1936 Supérieure Générale.

    Mère Angèle de Saint-Joseph et ses seize compagnes, religieuses espagnoles de la Congrégation de la Doctrine chrétienne, durent abandonner leur maison de la Calle Maestro Chapí nº 7, le 19 juillet 1936, lorsqu'éclata la Guerre civile.
    Certaines d'entre elles étaient très âgées. Elles rejoignirent d'autres consœurs qui n'avaient pas de famille pouvant les accueillir. Mère Angèle emménagea avec quatorze religieuses, dont une novice, dans un entresol que Maria Ortells, veuve d'un commerçant aisé, M. Davalos, avait mis à leur disposition, à la périphérie de Valence.

    La prière continuelle fut leur règle, ainsi que la charité : elles allèrent jusqu'à tricoter des lainages pour les miliciens républicains.

    Mère Angèle et ses autres compagnes furent, toutefois, arrêtées et passèrent devant le peloton d'exécution, le 20 novembre 1936, à Picadero de Paterna, à six kilomètres de la ville, en pardonnant à leurs bourreaux. La dernière mourut en lançant : « Vive le Christ Roi ! ».

    Ángeles de San José Lloret Martí et ses compagnes (voir la liste) ont été béatifiées, à Rome, le 1er octobre 1995, par saint Jean-Paul II (Karol Józef  Wojtyła, 1978-2005).

  • Quand le pape François rappelle la fraternité universelle qui relie tous les humains entre eux

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    Du Père Xavier Dijon s.J., en opinion, sur le site de la Libre Belgique:

    "Fratelli tutti" : Vous avez dit tous frères ?

    Au moment où l’Europe ne sait trop comment gérer l’arrivée des migrants sur son sol, faut-il dire que, à cause de la destination universelle des biens, "chaque pays est également celui de l’étranger" ?

    L’encyclique Fratelli tutti publiée par le pape François le 4 octobre dernier a pu susciter des réactions vives, comme d’ailleurs ses propos tout récemment révélés sur l’opportunité de la reconnaissance civile des unions homosexuelles. A propos de l’encyclique, on entend questionner çà et là. En des temps où les attentats islamistes provoquent l’effroi, faut-il que le Pape se réclame des encouragements d’une personnalité musulmane pour traiter le thème de la fraternité (cf. n° 5) ? Au moment où l’Europe ne sait trop comment gérer l’arrivée des migrants sur son sol, faut-il dire que, à cause de la destination universelle des biens, "chaque pays est également celui de l’étranger" (n° 124) ? Si le Pape dénonce toutes les raisons invoquées autrefois pour justifier la guerre (cf. n° 256), son propos n’insulte-t-il pas les soldats qui ont donné leur vie pour défendre leur pays face à l’horreur du nazisme ? Quant à la peine de mort, son rejet ferme (cf. n° 269) n’ouvre-t-il pas la porte au chantage des terroristes qui exigent la libération d’un des leurs, faute de quoi quantité d’otages seront exécutés ?

    Dans ces conditions, comment un chrétien pourra-t-il accueillir cette encyclique, surtout s’il exerce des responsabilités politiques ? Les positions défendues par ce texte du Magistère ne sont sans doute pas frappées du sceau de l’infaillibilité appelant un assentiment de foi, mais, selon le droit qui régit l’Eglise, "C’est] néanmoins une soumission religieuse de l'intelligence et de la volonté qu'il faut accorder à une doctrine que le Pontife Suprême ou le Collège des Évêques énonce en matière de foi ou de mœurs, même s'ils n'ont pas l'intention de la proclamer par un acte décisif" (Can. 752) ; d’où la conclusion : "les fidèles veilleront donc à éviter ce qui ne concorde pas avec cette doctrine".

    Or, pour récuser cette soumission religieuse de l’intelligence et de la volonté qui semble peu en phase avec les idéaux de la modernité, les fidèles peuvent renchérir : ce premier pape venu du tiers-monde ne connaît pas bien les façons de faire de l’Europe et – reproche suprême – il se mêle trop de politique. Mais de telles réactions ne font probablement pas assez la part des choses, de celles qu’il faut rendre à Dieu d’une part, à César d’autre part.

    L’État doit maintenir un ordre temporel juste et donc prévenir autant que possible les atteintes à la sécurité du pays, en se servant des moyens qu’il se donne : l’armée, la frontière, la répression pénale… Cet emploi de la force, caractéristique de l’activité politique, s’impose du seul fait que, même si François d’Assise, relayé par François de Rome, a dit que tous les humains sont frères (Fratelli tutti), il faut reconnaître que certains d’entre eux – ou tous ? – ne veulent pas l’être, sinon à la manière de Caïn qui tua Abel. Que faire, donc, lorsque l’autre ne veut pas – ou n’a pas voulu – être frère ? Ne faut-il pas se résoudre alors à le chasser, le combattre, le punir ? Dieu (ou le Pape) pourrait-il dire le contraire ?

    En réalité, quand le pape François rappelle la fraternité universelle qui relie tous les humains entre eux, en précisant que les chrétiens y entendent la musique de l’Évangile (n° 277), il ne prétend pas prendre la place des responsables politiques, même s’il parle – trop naïvement, ajoute-t-on – de sujets politiques tels que la guerre, la répression ou la migration. Il entend plutôt rappeler aux César de la terre qu’ils ne peuvent enclore leur regard sur la seule part de la réalité humaine qu’ils entendent ‘gérer’. Car, sur un plan plus profond que la qualification d’ennemi à vaincre, de criminel à punir ou de ‘migrant économique’ à chasser, se trouve un être humain dont la dignité mérite le respect à l’égal de tout autre être humain. C’est donc un regard qui s’engage ici, comme celui du Bon Samaritain de la parabole que le pape François met en exergue dans son texte. Alors qu’il est si tentant de passer à côté du blessé laissé à demi-mort au bord de la route, il est bon que le pasteur de l’Église universelle attire l’attention des décideurs – leur regard, précisément – sur les êtres auxquels ils ont affaire : avant de les expulser, de les condamner ou de les combattre, qu’il se rappellent qu’ils sont d’abord et avant tout leurs frères. Fratelli tutti.

  • L'épiscopat belge acquiesce à la suspension du culte tandis que les évêques français disent leur impatience

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    De cathobel.be () :

    « Pas de retour aux célébrations »

    Mgr Jean Kockerols, évêque auxiliaire de l’Archevêché de Malines-Bruxelles, était l’invité de l’émission « Bruxelles ma belle » sur RCF Bruxelles. Il a expliqué à Delphine Freyssinet, pourquoi un retour des célébrations n’était actuellement pas envisagé.

    En France, en Suisse et en Belgique, de plus en plus de catholiques se font entendre pour réclamer un retour des messes. Si certains mettent en avant le rôle de cohésion sociale des célébrations, d’autres estiment que leur suspension porte atteinte à la liberté de culte. En France, rapporte le quotidien La Croix, des catholiques se sont mobilisés le week-end des 14 et 15 novembre devant le parvis des églises d’une vingtaine de villes pour réclamer le retour des messes publiques, alors que certains évêques et d’autres fidèles appellent à la patience.

    « L’Eglise doit être partie prenante d’une responsabilité dans la cité », explique Mgr Kockerols. L’évêque auxiliaire de Bruxelles dit comprendre et partager la peine des personnes qui ne peuvent pas se rassembler pour partager l’eucharistie. « Mais, poursuit Mgr Kockerols, notre responsabilité à l’égard des autres est tout aussi importante. Nous ne devons pas prendre ce risque (…) Les pouvoirs publics disent qu’il y a trop de danger de contamination dans les rassemblement donc il faut les limiter au maximum. (…) Donc, pour l’instant, pas de retour aux célébrations, non. »

    ... tandis qu'en France on ne cache pas son impatience (FranceInfo):

    Reprise des cultes : "Nous sommes impatients de pouvoir nous retrouver pour la célébration", indique la conférence des évêques de France

    Le gouvernement a ouvert la porte lundi à une reprise des cérémonies religieuses publiques "autour du 1er décembre", avec de "nouveaux protocoles sanitaires".

    17/11/2020

    "On s'associe à l'effort national de lutte contre l'épidémie de Covid-19. Même si, évidemment nous sommes impatients de pouvoir nous retrouver pour la célébration", a indiqué lundi 16 novembre sur franceinfo le père Hugues de Woillemont, secrétaire général de la conférence des évêques de France, après une réunion des représentants des différents cultes avec le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur sur une éventuelle reprise des célébrations le 1er décembre.

    Ces dernièrs jours, des catholiques se sont rassemblés devant les parvis d'églises de plusieurs villes de France pour réclamer la reprise des messes. Nous sommes impatients de reprendre "pas seulement le culte", mais aussi "des séances de catéchisme pour les enfants, des réunions de jeunes, des couples qui se préparent à un événement important dans leur vie familiale, personnelle et religieuse".

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  • Comment le régime turc a progressivement effacé jusqu’à la mémoire culturelle de la minorité chrétienne persécutée

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    De Joseph Jacoub sur le site du Figaro :

    Comment la Turquie a éradiqué ses minorités chrétiennes

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Les chrétiens représentaient encore 20 % de la population turque au début du XXe siècle: ils ne sont plus que 0,2 % aujourd’hui. Joseph Yacoub, spécialiste de l’histoire des chrétiens d’Orient, raconte comment le régime turc a progressivement effacé jusqu’à la mémoire culturelle de cette minorité persécutée.

    19 novembre 2020

    Joseph Yacoub est professeur honoraire de sciences politiques à l’Université catholique de Lyon, premier titulaire de la chaire UNESCO «Mémoire, cultures et interculturalité». Spécialiste des minorités dans le monde et des chrétiens d’Orient, il est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels: Qui s’en souviendra? 1915: le génocide assyro-chaldéen-syriaque (Cerf, 2014) ; Oubliés de tous. Les Assyro-Chaldéens du Caucase (avec Claire Yacoub, Cerf, 2015) ; Une diversité menacée. Les Chrétiens d’Orient face au nationalisme arabe et à l’islamisme (Salvator, 2018).


    L’engagement politique et militaire de la Turquie avec l’Azerbaïdjan contre les Arméniens au Haut-Karabakh (Artsakh) est venu mettre à nu le passé et révéler la gravité du traitement des minorités chrétiennes.

    À cette occasion, comment se présente la situation des minorités chrétiennes dans ce pays, comparée à celle d’Arménie?

    Il fut un temps où il y avait des communautés chrétiennes dans ce pays. Ce temps est révolu. Depuis, l’histoire est une suite de drames, rythmés d’épisodes, dont certains ont été sciemment éclipsés par l’historiographie officielle. Jadis florissants et prospères, les chrétiens diminuèrent considérablement en nombre et en influence, alors que rien qu’à Constantinople, ils représentaient 40 % de la population au XVIe siècle. Et au tout début du XXe siècle, on les estimait encore à plus de 20 %.

    Aujourd’hui, ils ne représentent pas plus de 100 000 personnes, soit moins de 0,2 % d’une population de 84 millions d’habitants. On remarque que les écoles chrétiennes sont en nette baisse et on observe des cas d’expropriation d’églises et de répression à l’encontre de prêtres, tout cela accentué par la politique islamo-nationaliste du président turc Erdogan, qui transforma la Basilique Sainte Sophie en mosquée.

    Le XXe siècle connut des turbulences et des convulsions politiques et religieuses. Le génocide arménien et assyro-chaldéen de 1915 mit progressivement fin à la présence chrétienne.

    Voici un exemple, parmi d’autres, qui fut complètement occulté. À la veille de la Première Guerre mondiale, il y avait 100 000 chrétiens assyriens qui vivaient dans la région de Hakkari, à l’extrême sud-est de la Turquie ; aujourd’hui, il n’y a plus personne, la moitié fut exterminée et morte sur les routes, l’autre contrainte à l’exode dans de terribles conditions.

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  • Inquiétudes quant à l'avenir des églises et monastères au Nagorny- Karabakh

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    Monastère de Dadivank, Arménie © Wikimedia commons / VartanM

    EUROPE/AZERBAIDJAN - Craintes quant à l'avenir des églises et monastères au Nagorny- Karabakh malgré les proclamations du Président azerbaïdjanais

    18 novembre 2020

    Stepanakert (Agence Fides) – Après la signature, avec la médiation russe, d'un accord entre l'Arménie et l’Azerbaïdjan, mettant un terme au dernier conflit en date au Nagorny- Karabakh, se répandent maintenant des craintes quant au destin des églises et monastères arméniens disséminés dans les régions devant passer sous le contrôle direct de l’Azerbaïdjan. Les préoccupations ont augmenté après que, du siège arménien apostolique d'Echmiadzin aient été diffusées des nouvelles de profanations et d'actes de vandalisme perpétrés dans la Cathédrale arménienne de Shushi, après que les troupes azerbaïdjanaises aient pris le contrôle de la ville du Nagorny- Karabakh. Le respect des lieux de culte chrétiens et le besoin de préserver « la vie ecclésiale normale » dans les territoires devant finir sous le contrôle direct de l’Azerbaïdjan ont explicitement été demandés par le Président russe, Vladimir Poutine, au Président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, dans une conversation téléphonique. De son coté, ce dernier aurait garanti protection et libre accès à toutes les églises et à tous les monastères du Nagorny- Karabakh. Entre temps, à la demande de la population locale, les militaires russes envoyés dans le cadre du maintien de la paix dans la région ont inauguré un poste de surveillance près le célèbre monastère de Dadivank dans la zone de Kelbecer. « Le Commandement des forces de paix – a indiqué le 16 novembre le porte-parole du Ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov – est en contact avec les gouvernements locaux pour résoudre les problèmes au sein des communautés ». Les libres visites au complexe monastique pourront avoir lieu avec la collaborateur des militaires russes. (GV) (Agence Fides 18/11/2020)

  • Environnementalisme et mondialisme, les idéologies les plus dangereuses du moment (XIIe Rapport de l'Observatoire Van Thuân)

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    De Stefano Fontana sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    LE XII RAPPORT VAN THUAN

    Environnementalisme et mondialisme, les idéologies les plus dangereuses

    20-11-2020

    L'environnementalisme est une grande bulle idéologique, le mondialisme est une éthique de l'humanité avec peu de principes moraux génériques pour une religion universelle sans dogmes ni doctrines. L'Église catholique apporte également son soutien à ce projet inquiétant. Le douzième rapport de l'Observatoire du Cardinal Van Thuân est consacré à l'environnementalisme et au mondialisme, les deux idéologies les plus dangereuses du moment, qui visent à converger vers un seul niveau politique mondial.

    Selon le douzième rapport de l'Observatoire du Cardinal Van Thuân qui vient d'être publié par Cantagalli (Sienne, pp. 256, Euro 16), l'environnementalisme et le mondialisme sont les deux idéologies les plus dangereuses du moment, d'autant plus qu'elles convergent sur un seul niveau politique mondial. Jamais peut-être un rapport n'a été aussi opportun, en traitant d'une question d'actualité juste au moment où sa réalisation est à un stade avancé inquiétant. Tout le monde voit, mais tout le monde ne comprend pas : le rapport sert à documenter, informer et mobiliser la résistance.

    L'environnementalisme d'aujourd'hui est une grande bulle idéologique. Incubé pendant des décennies, il a maintenant atteint une phase d'omniprésence programmatique. L'idée de base est que l'environnement est malade et que la cause principale de la maladie est l'homme. Même la Covid, qui n'a rien à voir avec l'environnement, a été proposé comme un symptôme de la gravité du mal qui affecte la planète. Nous sommes proches de la catastrophe : le message ne vient pas seulement et pas tellement de Greta Thunberg, devant laquelle des parlements et des organismes internationaux entiers se sont prosternés, mais des agences des Nations unies, des centres de recherche alignés, des grandes fondations, des médias et des leaders d'opinion du monde entier. Nous serons confrontés à un réchauffement climatique dévastateur causé par nos émissions de dioxyde de carbone, nous serons submergés par les catastrophes climatiques et nous devrons nous familiariser avec les pandémies récurrentes. Les ressources non renouvelables s'épuisent, il est urgent de renforcer les ressources renouvelables et durables et de créer une économie verte basée sur la circularité, la durabilité, l'équilibre avec la nature et des relations humaines sobres.

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  • L'interdiction du culte public est illégale et profite de l'éclipse du pouvoir spirituel

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    Nous publions à nouveau cette tribune de Benoît Schmitz, historien, publiée sur le Figaro Vox durant le premier confinement car elle n'a rien perdu de son actualité :

    L'éclipse du pouvoir spirituel et le sort des libertés publiques

    19 mai 2020

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L’historien replace la question de l’autorisation du culte public dans la longue histoire des relations entre l’Église et l’État dans les pays occidentaux. Benoît Schmitz est normalien, agrégé d’histoire et ancien membre de l’École française de Rome. Sa thèse de doctorat, soutenue en 2013, porte sur «Le Pouvoir des clefs au XVIe siècle. La suprématie pontificale et son exercice face aux contestations religieuses et politiques». Dans ses recherches, il s’est intéressé au rôle joué par la papauté dans l’Europe du XVIe siècle en examinant l’usage qu’elle fit du pouvoir d’excommunier et de déposer les princes.

    Le maintien par le gouvernement de l’interdiction du culte public après la fin du confinement, que le Conseil d’État vient de juger illégal, a suscité de nombreuses protestations de la part des autorités ecclésiastiques et des fidèles catholiques. Mais, même s’il y eut quelques exceptions - certains évêques relevant, en substance, que l’Église n’est pas soumise à l’État dans les choses spirituelles, qu’«il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes» (Actes des Apôtres 5, 29) et que le gouvernement s’inspire, dans ses autorisations et prohibitions, d’une anthropologie pour le moins réductionniste -, la ligne dominante, exprimée par la Conférence des évêques de France et son président, ne s’en est pas moins cristallisée très rapidement en un appel à l’apaisement et à l’obéissance au pouvoir civil. Certes, beaucoup de bonnes raisons justifiaient la plus grande prudence: la nocivité d’un virus encore mal connu, l’incurie des autorités publiques, la fragilité d’une société d’autant plus exposée au mal qu’elle se croyait devenue invulnérable aux épidémies, une opinion publique tenaillée par la peur et acquise au sacrifice de certaines libertés pourvu que l’État protégeât les citoyens de la mort, tout invitait sans doute à poursuivre loyalement l’effort national pour endiguer la propagation de la maladie.

    Les arguments qui ont été avancés mais aussi ceux qui ont été passés sous silence ne laissent toutefois pas de surprendre l’historien qui étudie, dans la longue durée, les relations entre l’Église et l’État. En premier lieu, la communication officielle des instances ecclésiales a mis l’accent sur la blessure que le mépris du gouvernement aurait infligée aux croyants. Selon une pente propre au catholicisme contemporain, enclin au sentimentalisme, les décisions du pouvoir n’ont pas été considérées politiquement et juridiquement, mais affectivement, comme si l’Église devait, comme d’autres groupes et minorités, voir d’abord en l’État une sorte de mère dont il faudrait rechercher désespérément la reconnaissance et l’approbation. De surcroît, une bonne part des réactions épiscopales semble avoir été dictée par le refus de tout conflit avec le pouvoir civil. Aucune condamnation formelle de l’atteinte portée à la liberté de l’Église n’a été prononcée, ce qui pouvait se faire même sans appeler les fidèles à la désobéissance civile. Les voies de recours qu’autorise le droit positif et que viennent de suivre avec succès certaines associations de prêtres ou de citoyens, ainsi qu’un parti politique, n’ont pas même été tentées par les évêques. Enfin, si on a rappelé, à juste titre, la tradition chrétienne de soumission aux pouvoirs publics, on a mis sous le boisseau la doctrine tout aussi chrétienne qui fixe de justes limites au pouvoir de l’État et distingue le pouvoir spirituel du pouvoir temporel.

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  • Quand le cardinal Parolin minimise les persécutions subies par les chrétiens en Chine

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    Du National Catholic Register (Bree A. Dail) :

    D'un journaliste catholique chinois en exil : Les croyants chinois ont besoin d'aide !

    En réponse aux récents commentaires du Cardinal Parolin qui semblaient minimiser l'existence de la persécution chrétienne, Dalù déclare que la persécution est en fait un terme trop doux pour la situation actuelle désastreuse en Chine.

    Catholics gather to pray the Rosary including Bishop Ma Daquin of Shanghai.

    Les catholiques se réunissent pour prier le chapelet, y compris l'évêque Ma Daquin de Shanghai.

    Interview

    17 novembre 2020

    Un journaliste, lanceur d'alerte et réfugié politique chinois a critiqué le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, pour ce que l'exilé chinois considère comme une attitude dédaigneuse à l'égard des persécutions actuelles en Chine. Le journaliste chinois Dalù répliquait à une interview du cardinal Parolin accordée au journal italien La Stampa, réalisée quelques jours avant que le Vatican ne renouvelle son accord avec la Chine le mois dernier.

    Dalù s'est adressé au Register le 27 octobre, Journée internationale de la liberté religieuse. Dans cette interview, il a mis en avant la question posée par le journaliste de La Stampa Vatican au cardinal Parolin sur la persécution continue des chrétiens en Chine, malgré l'accord sino-Vatican signé en 2018, auquel le secrétaire d'État du Vatican a répondu : "mais les persécutions, les persécutions ... Il faut utiliser les mots correctement".

    Les paroles du cardinal ont choqué Dalù, qui a reçu le statut de réfugié politique en Italie en 2019 après avoir défié le Parti Communiste Chinois, et l'ont amené à conclure : "Les commentaires du Cardinal Parolin peuvent avoir un sens. Le terme "persécution" n'est pas assez précis ou fort pour décrire la situation actuelle. En fait, les autorités du PCC ont réalisé que la persécution des religions nécessite des méthodes nouvelles et innovantes pour éviter une forte réaction du monde extérieur".

    Originaire de Shanghai, Dalù a été l'un des journalistes les plus populaires des médias chinois avant de réaliser en 1995 un reportage visant à exposer la vérité sur le massacre de la place Tiananmen à ses auditeurs de radio, malgré la tentative du gouvernement chinois de contrôler le récit de l'événement. Dalù s'est converti au catholicisme en 2010, ce qui, selon lui, a renforcé l'hostilité du Parti communiste chinois à son égard. Puis, en 2012, après l'arrestation de l'évêque Ma Daquin du diocèse de Shanghai, Dalù a utilisé les médias sociaux pour demander avec insistance la libération de l'évêque, ce qui a finalement conduit à l'interrogatoire et à la persécution du journaliste.

    Dalù a reçu le statut légal de réfugié politique en Italie en 2019. L'interview suivante a été publiée dans un souci de clarification et d'approfondissement.

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  • Biden va soutenir des politiques contre des valeurs catholiques fondamentales

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    Du National Catholic Register :

    Mgr Gomez : Biden va "soutenir des politiques" contre des valeurs catholiques "fondamentales"

    L'archevêque Jose Gomez (archevêque de Los Angeles depuis  et président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis depuis 2019) a déclaré mardi aux évêques qu'un futur président Biden, en tant que catholique, présenterait des défis uniques pour l'Eglise aux Etats-Unis, en particulier en ce qui concerne les positions politiques de Biden qui sont en contradiction avec la doctrine catholique.

    17 novembre 2020

    WASHINGTON - Le président de la conférence épiscopale américaine a annoncé la création d'un groupe de travail des évêques pour préparer une présidence de type "Biden".

    L'archevêque Jose Gomez a déclaré mardi aux évêques qu'un futur président Biden, en tant que catholique, présenterait des défis uniques pour l'Eglise aux Etats-Unis, en particulier en ce qui concerne les positions politiques de Biden qui sont en contradiction avec la doctrine catholique.

    "Pour la deuxième fois seulement, nous anticipons une transition vers un président qui professe la foi catholique. Cela présente certaines opportunités mais aussi certains défis", a déclaré l'archevêque Gomez à la fin de l'assemblée générale d'automne de l'USCCB, le 17 novembre.

    L'archevêque a déclaré que les évêques font face à "un moment unique dans l'histoire de l'Église dans ce pays".

    "Le président élu nous a donné des raisons de croire que ses engagements religieux l'amèneront à soutenir certaines bonnes politiques". Cela inclut des politiques de réforme de l'immigration, des réfugiés et des pauvres, et contre le racisme, la peine de mort et le changement climatique".

    "Il nous a également donné des raisons de croire qu'il soutiendra des politiques qui vont à l'encontre de certaines valeurs fondamentales qui nous sont chères en tant que catholiques. Ces politiques comprennent : l'abrogation de l'amendement Hyde et la préservation de l'affaire Roe contre Wade. Ces deux politiques sapent notre priorité absolue, à savoir l'élimination de l'avortement", a déclaré l'archevêque Gomez.

    Biden, ancien vice-président de Barack Obama pendant deux mandats et sénateur de carrière, a maintenu une position sur l'avortement considérée par les démocrates comme modérée pendant la plus grande partie de sa carrière politique. Biden a soutenu l'amendement Hyde, qui interdit que l'argent des impôts fédéraux finance les avortements, tout en soutenant le principe de l'avortement légal.

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  • Covid-19 : a-t-on violé les droits de l'homme dans les maisons de retraite en Belgique

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Covid-19 : les maisons de retraite belges ont-elles violé les droits de l’homme ?

    Publié le : 18 novembre 2020

    Dans un rapport publié lundi, Amnesty International dénonce une mauvaise gestion de la Covid dans les maisons de repos belges. Selon l’organisation, les autorités belges ont « abandonné » des milliers de personnes âgées, décédées faute d’avoir été conduites à l’hôpital. Le rapport révèle une « succession de manquements », décrits comme des « violations des droits de l’homme ».

    Des mesures de protection trop tardives

    Entre mars et octobre 2020, 61,3 % des décès liés à la Covid en Belgique ont eu lieu dans les maisons de repos, une proportion qu’Amnesty International juge « effarante ». L’organisation estime que les autorités n’ont pas été assez rapides à mettre en place des mesures de protection pour les résidents et le personnel. « Chaque fois qu’un travailleur social venait dans ma chambre pour m’aider à me laver, j’avais peur. Je me demandais si COVID venait avec elle », a raconté après coup Henriette, une résidente.

    Des résidents abandonnés faute de personnel

    Le rapport accuse également les maisons de repos de négligence auprès des personnes âgées. Avec la restriction des visites et le personnel débordé, certains résidents ont été laissés pour compte. « Il était très difficile pour mon mari de manger seul. Avec le temps, il a perdu du poids, a expliqué la femme d’un résident. Quand j’ai interrogé le personnel à ce sujet, un travailleur social m’a dit : ‘Nous ne pouvons pas nourrir tout le monde tous les jours’ ».

    43 % des cas graves n’ont pas été transférés à l’hôpital

    Enfin, le rapport fait état d’une « interprétation préjudiciable des directives de tri ». « Tout le monde a été frappé par les images des hôpitaux italiens et espagnols, explique Vincent Fredericq, secrétaire général de la fédération des maisons de soins Femarbel. Ces situations ont eu un grand impact sur nos décideurs fédéraux, qui ont dit dès le début qu’il était absolument nécessaire d’éviter de surcharger les soins intensifs. Les maisons de retraite ont été reléguées en deuxième ligne et les résidents et le personnel en ont été les victimes ». Contrairement à leurs voisins européens, les hôpitaux belges ont effectivement « résisté à la crise » et les unités de soins intensifs n’ont jamais atteint leur capacité maximale de 2.000 lits.

    Maggie De Block, qui était ministre de la santé pendant les premiers mois de la pandémie réfute ces dernières accusations : « Il n’y a jamais eu de message, ni du gouvernement fédéral ni de mes collègues régionaux, disant que nous ne devrions pas hospitaliser les personnes qui en ont besoin, ou que nous pouvons refuser les personnes âgées ou handicapées », a-t-elle déclaré.

    Source : Washington Times, Samuel Petrequin (15/11/2020)

  • "Light For The World" ou quand les clarisses d'Arundel illuminent les temps sombres de la pandémie

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    Par Sian Moore sur Classic fm :

    'Light For The World' was released by The Poor Clares of Arundel, a convent based in Sussex

    'Light For The World' was released by The Poor Clares of Arundel, a convent based in Sussex. Picture: Chris O’Donovan

    Les nonnes prennent d'assaut le hit des classiques alors que le plain-chant ancien touche la corde sensible en période de pandémie

    26 octobre 2020

    "Light For The World" a été publié par The Poor Clares of Arundel, un couvent basé dans le Sussex

    Les Clarisses d'Arundel utilisent leurs belles voix pour apporter de la lumière en ces temps plus sombres...

    Il n'est pas surprenant que le son éthéré du plain-chant traditionnel des religieuses ait trouvé un écho auprès des auditeurs du monde entier en 2020, beaucoup d'entre nous ayant besoin d'un beau moment de musique en ces temps plutôt agités.

    Un album spirituel de The Poor Clares of Arundel, Light for the World, connaît un succès sans précédent, se plaçant en première position du Classical Artist Album Chart et du Classical Specialist Album Chart.

    Veni Creator Spiritus – 00:0002:08 All Who Labour – 02:13 - 05:54 You are Love (St Francis) - 06:0208:33 Let the Love That Dwells In Your Hearts (St Clare) - 08:41 - 10:40 Gaze, Consider, Contemplate (St Clare) - 10:4913:54 Earthly Kingdoms - 14:0216:08 Ave Maria - 16:1820:40 Pange Lingua - 20:4823:41 Ubi Caritas - 23:5124:40 In Paradisum - 25:5027:25 Love Him (St Clare) - 27:3130:02 Agnus Dei - 30:0932:32 May your Love (Psalm 32) – 32:39 - 34:54 Creator Alme Siderum - 35:0137:42 Attende Domine - 37:5141:09 Oh Lord Hear My Voice (Psalm 27) - 41:1443:46

    Mais sa réception de bienvenue est la plus grande surprise des sœurs du couvent du Sussex.

    La production contemporaine est leur première incursion dans l'enregistrement de musique, leur premier album comprenant des morceaux qui ont été une source constante de guérison et de réflexion pour elles, et maintenant pour beaucoup d'autres aussi.

    Les sœurs vivent dans une communauté rurale de 23 religieuses, qui vivent, travaillent, rient et prient selon la forme de vie établie par Sainte Claire d'Assise en 1253.

    Le chant joue un rôle important dans leur vie, ce qui leur apporte une "joie profonde". Et maintenant, leur musique méditative offre un moment de réconfort aux auditeurs du monde entier, au milieu des défis que le monde continue à affronter pendant la pandémie.

    L'album présente des écrits de Sainte-Claire et de Saint François, mis en musique par les compositeurs James Morgan et Juliette Pochin.

    Les pièces comprennent des hymnes latins et des textes médiévaux avec une "production unique du 21e siècle".

    La musique a touché une telle corde sensible chez certains auditeurs que Tom Lewis, co-directeur de la maison de disques Decca, a révélé que certains se sont effondrés en larmes en l'écoutant.

    "Nous avons entendu des gens arrêter leur voiture en larmes après avoir entendu la musique et le message de The Poor Clares", a-t-il déclaré.

    "Leur musique contient clairement un baume musical magique dont les gens ont besoin en ce moment."

    S'adressant à Classic FM, Soeur Gabriel Davison a révélé à quel point les Soeurs ont été bouleversées par l'accueil que leur album a reçu.

    "C'est une grande joie pour nous de savoir qu'en ces temps difficiles pour tant de personnes, notre musique aide les gens à faire face au stress et à l'anxiété de la vie quotidienne", a-t-elle déclaré.

    "L'enregistrement de notre album, dans la chapelle de notre monastère sur une période de plusieurs mois, a été une grande aventure dans laquelle nous nous sommes engagés de tout cœur.

    "Nous espérons que tous ceux qui nous écoutent pourront trouver un sentiment de calme, de paix et de sérénité qui réside au plus profond de chacun d'entre nous".