Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Covid-19 : endémie ou pandémie ?

    IMPRIMER

    covid image (1).jpg

    Selon les autorités de santé internationales, le Covid-19 pourrait devenir une maladie endémique, à plus ou moins long terme. Un terme qui, s’il semble moins alarmiste, doit nous obliger à rester vigilants. Explications. Un article publié par Olivia Elkaim sur le site web de l’hebdomadaire « La Vie » :

    « Avec l’augmentation de l’immunité dans la population et avec Omicron, il y aura beaucoup d’immunité naturelle en plus de la vaccination. Nous avancerons rapidement vers un scénario qui sera plus proche de l’endémicité », a avancé Marco Cavaleri, chef de la stratégie vaccinale de l’Agence européenne des médicaments (AEM), à la mi-janvier. De fait, la circulation extrêmement rapide de ce variant et de son « petit frère », le variant dit « BA.2 », encore plus contagieux, pourrait nous faire sortir de la pandémie dans quelques mois.

    A lire aussi : Comment grandir, travailler, aimer, prier, voter avec le Covid ?

    Le docteur Philippe Chambraud, généraliste à Paris, se montre optimiste : « Je me fonde sur trois études en Afrique du Sud, aux États-Unis et en Grande-Bretagne. La pandémie est devenue telle avec ces variants, avec une telle profusion de contaminations, que la population va être immunisée. Par ailleurs, dans l’histoire des pandémies, au bout de deux ou trois ans, ça s’arrête. »

    A lire aussi : La crise sanitaire a-t-elle affaibli l’Occident ?

    Pour autant, ce coronavirus disparaîtrait-il, comme ce fut le cas en 2003 avec le Sars-Cov-1 ? « On conçoit mal comment le Covid-19 pourrait disparaître aujourd’hui, tempère Étienne Decroly, virologue et directeur de recherche au CNRS, dans l’équipe Réplicases virales à l’université d’Aix-Marseille. Ce n’est pas une hypothèse raisonnable dans la mesure où le virus est présent dans la population humaine et dispose de réservoirs potentiels. Il va devenir endémique, car il est désormais très largement diffusé dans la population. Sur le moyen terme, on espère la fin de la pandémie. »

    Trois types de Covid-19

    Épidémie, pandémie, endémie… il faut expliquer ces mots. Au stade épidémique, un agent infectieux se propage de manière locale. Quand il se diffuse de manière mondiale, on parle alors de pandémie. Dans le cas de l’endémie, l’agent pathogène est installé dans la population. Il persiste et advient épisodiquement.

    Quelles sont les maladies endémiques connues ? Les rhumes, par exemple, comme le rappelle Frédéric Langinier, généraliste en Paca. Actuellement, quatre coronavirus circulent en France et nous réinfectent en permanence. À ceux-ci s’ajoutent les trois types de Covid-19 (qui sont aussi des coronavirus) présents sur le territoire : le Delta, l’Omicron BA-1 et son sous-lignage le BA-2, plus transmissible, mais pas forcément plus grave. « On peut espérer qu’avec la fabrication d’anticorps, liée aux multiples infections, l’Omicron devienne un simple rhume qui dure trois à cinq jours », explique le médecin.

    Mais attention, endémie ne signifie pas forcément maladie bégnine. Surtout, elle est là pour toujours. On doit « vivre avec » l’herpès ou le Sida-VIH, qui, en 2020, selon l’ONU, a encore tué environ 680 000 personnes dans le monde… La dengue et le chikungunya sont également endémiques dans les régions tropicales, véhiculé par le moustique – c’est sa piqûre qui transmet ces maladies.

    A lire aussi : Pourquoi le vaccin contre le sida n'arrive pas

    Selon la principale agence fédérale des États-Unis pour la protection de la santé publique, une endémie se traduit donc par « la présence constante et/ou la prévalence habituelle d’une maladie ou d’un agent infectieux dans une population au sein d’une zone géographique ».

    Dans le cas du Covid-19, beaucoup de questions se posent encore. « S’il devient endémique, quel sera son niveau de circulation ?, interroge Étienne Decroly, connu pour ses travaux sur le Sida. L’immunité acquise avec Omicron est telle qu’il est probable que le virus ne soit plus capable d’infecter massivement la population. Mais attention, on ne connaît pas la durée de l’immunité conférée par Omicron, ni même quels variants peuvent apparaître à l’avenir, avec quelle capacité d’échappement immunitaire. »

    Les trois scénarios envisagés pour la suite

    Étienne Decroly déploie plusieurs scénarios. Première hypothèse : la situation actuelle perdure. Le virus circule de manière importante avec une pathogénicité similaire ou accrue. La pathogénicité, c’est le pouvoir pathogène d’un agent infectieux (bactérie, virus ou champignon), c’est-à-dire sa capacité à provoquer des troubles chez son hôte. Mais cette hypothèse n’est pas la plus probable compte-tenu de l’immunité qui s’installe dans la population avec la vaccination et la diffusion d’Omicron.

    Deuxième hypothèse : le virus continue de circuler avec des épisodes hivernaux plus intenses. Il échappe un peu à l’immunité conférée par les vaccins et par les précédentes infections. Dans ce cas, la population à risque devra se faire vacciner chaque année avec un vaccin évolutif, comme celui de la grippe, adapté aux souches circulantes.

    Troisième hypothèse, la plus optimiste : le virus se transforme et n’infecte que les voies respiratoires supérieures, en provoquant une sorte de rhume, comme le suggère aussi Frédéric Langinier…

    A lire aussi : À quand un traitement contre le Covid-19 ?

    Si le Covid-19 devenait endémique, avec des épisodes épidémiques, il n’y aurait plus de désorganisations sociales, économiques et sanitaires telles qu’on en a connu depuis deux ans. En Espagne, les autorités préparent déjà un plan de gestion de cette infection, similaire à celui des autres maladies respiratoires hivernales.

    Ref. Covid-19 : endémie ou pandémie ?

    Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le bilan de la grippe espagnole est estimé de 40 à 50 millions de morts. Cette pandémie est considérée comme l'une des plus meurtrières de l'histoire de l'humanité : en deux années (1918–1919) elle a fait plus de victimes que la Première guerre mondiale. Mais le Covid 19, qui n’a pas encore dit son dernier mot, est entré présentement dans sa troisième année d’existence...

  • Le cardinal Filoni souligne la profonde honnêteté morale et intellectuelle de Benoît XVI

    IMPRIMER

    D'ACI Prensa (Mercedes de la Torre) :

    28 janvier 2022

    Le cardinal Filoni souligne la profonde honnêteté morale et intellectuelle de Benoît XVI

    Le cardinal Fernando Filoni, actuel Grand Maître de l'Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem et Préfet émérite de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples depuis 2011, a souligné la "profonde et très haute honnêteté morale et intellectuelle" du pape émérite Benoît XVI.

    Le cardinal italien a tenu ces propos à l'occasion de la récente controverse suscitée par la publication d'un rapport sur les abus en Allemagne. 

    Le cardinal Fernando Filoni a été préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples de 2011 à décembre 2019. Auparavant, le cardinal avait été appelé à la Secrétairerie d'État du Vatican en tant que suppléant, poste qu'il a occupé jusqu'en 2011.

    En outre, le cardinal Filoni a été nonce apostolique aux Philippines pendant un an et, avant cela, il a été nonce en Irak entre 2001 et 2006.

    "J'ai appris à connaître Benoît XVI personnellement d'autant plus que, au début de son ministère pontifical, il m'a appelé à Rome depuis les Philippines, où il m'avait affecté un an plus tôt comme son représentant pontifical. Je me souviens très bien de notre première rencontre ; c'était au début du mois de juillet 2007", a-t-il raconté.

    "Il m'avait désigné comme suppléant à la Secrétairerie d'État, c'est-à-dire comme l'un de ses plus proches collaborateurs. Cela m'a permis de lui rendre visite au moins une fois par semaine pour discuter des questions qui l'intéressent et recevoir des conseils appropriés sur de nombreux aspects de la vie de la Curie et de l'Église", a déclaré le cardinal italien.

    Faisant référence à son travail en tant que substitut de la Secrétairerie d'État pendant quatre ans, le cardinal Filoni a déclaré qu'il avait collaboré à l'organisation de plusieurs voyages pontificaux et a ajouté qu'au cours de ces années, "le "problème de la pédérastie" dans l'Église a émergé avec virulence" et qu'ils ont donc organisé des rencontres avec les victimes.

    Le cardinal Filoni a rappelé certaines des rencontres du pape de l'époque avec les victimes et a déclaré qu'elles se déroulaient dans "un sens véritablement humain et spirituel". Il a ajouté qu'ils priaient Dieu pour la souffrance et adressaient à Dieu "la demande de pardon de toute l'Église, et il restait l'engagement que Benoît XVI combinerait miséricorde et justice".

    "Il a toujours été clair pour moi que Benoît XVI voulait s'y attaquer avec détermination. En cela, je peux témoigner avant tout de sa profonde et très haute honnêteté morale et intellectuelle", a-t-il déclaré.

    Dans cet ordre d'idées, le cardinal Filoni a ajouté : "Je peux affirmer que je n'ai jamais trouvé en lui la moindre ombre ou tentative de cacher ou de minimiser quoi que ce soit. On ne peut pas non plus confondre sa délicatesse dans le traitement des questions de sens moral profond avec l'incertitude ou autre chose".

    "Je connais bien aussi son immense angoisse face aux graves problèmes ecclésiaux, et je me souviens clairement d'une expression qu'il avait l'habitude de prononcer avec un profond soupir : "Qu'il est impénétrable, l'abîme dans lequel nous tombons par la misère humaine !". Cela l'affligeait intimement et parfois il restait silencieux pendant un long moment. D'autant plus si ces misères humaines touchent les hommes d'Eglise", a conclu le Cardinal.

  • Quand l'Amérique Latine vire au rouge

    IMPRIMER

    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'Amérique latine de plus en plus rouge

    31-01-2022

    Les Rouges sont toujours les mêmes, ils "mangent les enfants" et la démocratie. Trois exemples en Amérique latine - au Honduras, au Pérou et au Chili - le prouvent. Les nouveaux caudillos de la " revolucion " ont l'approbation des grandes puissances, à commencer par l'administration Biden : en témoigne la participation de la vice-présidente Kamala Harris à l'inauguration de la présidente abortiste Xiomara Castro du Honduras ces derniers jours. Peu leur importe que Madame Castro soit l'épouse dévouée de l'ancien président Manuel Zelaya, totalement impliqué dans la corruption avec les trafiquants de drogue du pays. Élue avec 51% des voix le 28 novembre 2021, elle a non seulement confirmé la légalisation de l'avortement, jusqu'alors interdit, mais a également promis une nouvelle Constitution qui marquera à jamais le nouveau Honduras socialiste et l'a démontré en rouvrant les relations diplomatiques avec le régime communiste du Venezuela.

    On a pu goûter au nouveau centralisme démocratique à la soviétique ces derniers jours, lorsque le Congrès hondurien a élu deux de ses présidents. Une situation provoquée par la rébellion de 20 députés du parti Libre (le même que la présidente Castro) contre l'alliance entre Castro elle-même et Salvador Nasralla du Partido Salvador de Honduras (PSH). Les 20 rebelles socialistes ont plutôt soutenu le candidat conservateur, alors élu avec 64 voix, Jorge Cálix à la présidence. Le président Xiomara Castro, démontrant son mépris total pour la démocratie parlementaire, a déclaré qu'il reconnaissait Luis Redondo, le perdant du vote parlementaire, comme le seul président du Congrès. Kamala Harris, qui était présente lors de l'investiture de Castro à Tegucigalpa, n'a pas sourcillé, le nouveau cours américain se réjouissant de l'annonce de la fondation d'un " État socialiste " au Honduras : l'avortement libre vaut-il plus que la démocratie ?

    Les mêmes applaudissements internationaux vont à Pedro Castillo, qualifié de "gauchiste modéré" par "The Economist", qui a été élu en juillet dernier à la présidence du Pérou, grâce au soutien de groupes d'ex-terroristes du "Sentier Lumineux" et d'une formation explicitement marxiste "Peru Libre". Après une série de remaniements ministériels et la mise en cause de plusieurs ministres par le Parlement au cours des premiers mois de son mandat, le président Castillo a nommé Mirtha Vásquez, fervente partisane du droit à l'avortement libre et de l'éducation LGBTI, à la tête du gouvernement en octobre dernier. Il convient de rappeler que M. Castillo avait juré, pendant la campagne électorale, que ni lui ni son parti ne légaliseraient jamais l'avortement ni ne promouvraient l'idéologie LGBTI dans le pays. Des mots pour le "vent" que nous connaissons aussi en Occident. Ces dernières semaines, alors que les tentatives de défier Castillo et de déclarer la présidence de la République "vacante" se poursuivent, l'exécutif a publié un nouveau guide pour l'éducation LGBTI dans les écoles publiques. En réaction, les partis d'opposition et diverses associations chrétiennes de parents d'élèves ont obtenu au contraire d'entamer la discussion du projet de loi 904, qui reconnaît le droit des parents d'évaluer le matériel éducatif pour les élèves distribué à l'école et d'annuler ainsi les effets pervers du guide LGBTI promu par le gouvernement. Ici, ce n'est pas le gouvernement américain qui soutient l'endoctrinement communiste des LGBTI, mais une partie des "catholiques fervents". L'Université jésuite du Pérou Universidad Antonio Ruiz de Montoya (UARM) a déclaré "intenable" la demande des parents de respecter leurs droits en matière d'éducation de leurs enfants, tandis que l'Académie des dirigeants catholiques (une organisation qui promeut l'inculturation de la doctrine sociale et forme de nouveaux dirigeants en Amérique du Sud) a décidé d'inviter l'abortiste présidente du Conseil des ministres du Pérou, Mirtha Vásquez, comme oratrice lors de sa prochaine réunion le 5 mars. Non content de cela, le 20 janvier, le président Castillo a menacé le Parlement et a appelé ses partisans à occuper les places de toutes les villes du Pérou pour protester contre la majorité des parlementaires qui ne suivraient pas son appel à une Assemblée constituante qui changerait radicalement la tradition démocratique du pays. La cerise sur le gâteau ? Le 26 janvier, le démocrate Castillo a fermé Radio PBO, un diffuseur national qui critiquait son gouvernement marxiste.

    Lire la suite

  • Benoît XVI : une accusation sans preuves

    IMPRIMER

    De José M. Garcia Pelegrin sur didoc.be :

    Benoît XVI, accusé sans preuves

    .

    Ce n’est pas seulement à Munich, mais dans toute l’Allemagne que l’on attendait avec impatience le rapport sur les abus sexuels dans l’archidiocèse de Munich-Freising. C’est qu’il concerne l’époque dans laquelle le diocèse a été dirigé comme archevêque par celui qui était alors le cardinal Ratzinger (entre 1977 et 1982) et par l’actuel archevêque, le cardinal Marx (depuis 2008), qui a également été président de la Conférence Episcopale Allemande de 2014 à 2020.

    Un article publié le 4 janvier dans l’hebdomadaire Die Zeit révélait le « cas du prêtre Peter H. » ; avec des « documents internes de Munich et de Rome », il lançait de graves accusations contre le pape émérite.

    Le rapport d’un bureau d’avocats munichois — qui a réalisé l’enquête à la demande de l’archevêché de Munich, mais en toute indépendance — traite des abus sexuels supposés avoir été commis dans l’archidiocèse pendant 75 ans (1945-2019) et sous la direction de six archevêques dont, en plus de Benoît XVI et Rheinard Marx, ne vit à l’heure actuelle que celui qui a dirigé le diocèse entre les deux, à savoir Friedrich Wetter (1982-2008). Malgré cela, toute l’attention s’est centrée sur les années de gouvernement de Benoît XVI et plus concrètement encore sur le cas du « prêtre Peter H. », que le rapport appelle « prêtre X » ou « cas X » ; en suivant la numérotation du rapport, il s’agit du « cas 41 ».

    Tout un tome pour un seul cas

    Le bureau d’avocats donne à ce cas un relief particulier : on lui dédie un tome spécial de près de 400 pages, tandis que les autres quatre cas dans lesquels on accuse à l’origine celui qui était alors le cardinal Ratzinger « de ne pas avoir réagi de façon adéquate ou en accord avec les normes aux cas d’abus (présumés) dont il avait eu connaissance » couvrent les pages 682 à 754 des plus ou moins 1.200 pages du tome principal du rapport. En tout, ce rapport recueille sur cette durée de 75 ans 65 cas dans lesquels on considère que « les accusations sont prouvées » ; dans 146 cas, on arrive à la conclusion qu’elles « sont au moins plausibles », tandis que dans 11 cas on les a réfutées, même si on ajoute que dans 141 cas (38% du total) « il n’y a pas de base suffisante pour prononcer un jugement définitif ».

    En suivant leur méthodologie générale, les avocats qui ont rédigé le rapport se sont aussi adressés à Benoît XVI pour lui exposer les cas dans lesquels ils considéraient qu’il n’avait pas agi correctement, pour lui donner l’opportunité de répondre à ces accusations. Le pape émérite a répondu à toutes et à chacune des questions qui lui ont été posées.

    Dans l’un des cinq cas qu’on lui impute, le « cas 22 », le rapport arrive à la conclusion que la suspicion initiale « n’a pas été confirmée ». Cependant — en laissant pour l’instant à part le cas « spécial », le numéro 41 —, dans les cas 37, 40 et 42 on considère que le cardinal Ratzinger a agi « avec un manque de sensibilité et de disposition à clarifier les faits quant aux indices de possibles conduites indues, en particulier du fait de prêtres. »

    Lire la suite

  • Italie : pourquoi la réélection de Sergio Mattarella n'est pas une bonne nouvelle

    IMPRIMER

    De Stefano Fontana sur le site de l'Observatoire International Cardinal Van Thuan sur la Doctrine Sociale de l'Eglise :

    La réélection de Sergio Mattarella
    Quelques considérations (inquiètes) sur l'Observatoire

    Samedi après-midi, 28 janvier 2022, Sergio Mattarella a été élu pour un nouveau mandat de sept ans à la présidence de la République italienne. Cet événement politique et institutionnel présente de nombreux aspects inquiétants pour l'avenir de notre pays, tant par la manière dont il s'est déroulé que par les résultats qu'il a produits. En y réfléchissant du point de vue de la Doctrine sociale de l'Église, nous entendons faire quelques considérations critiques dans les lignes qui suivent, afin de mettre en évidence le plus clairement possible les positions de notre Observatoire sur la situation actuelle.

    Un premier aspect à considérer est la création d'un axe Draghi-Mattarella capable d'exprimer une force considérable dans l'exercice du pouvoir politique et institutionnel dans un avenir proche. Samedi après-midi dernier, lorsque certains parlementaires ont commencé à voter pour Draghi en dehors de toute indication formelle de leurs groupes et partis respectifs, c'est Draghi lui-même qui a fait office de médiateur entre le Parlement et Mattarella pour demander à ce dernier de répondre à l'appel. On ne sait pas si les votes "spontanés" en faveur de Mattarella l'étaient vraiment ou s'ils ont été pilotés précisément pour débloquer les négociations officielles et donner à Draghi le signal d'intervenir. Il n'en reste pas moins qu'une intervention du gouvernement à ce moment-là représentait une violation de l'autonomie du Parlement et une hypothèque sur la présidence de la République, raison pour laquelle Mattarella aurait dû décliner l'invitation. L'acceptation aurait impliqué un assentiment à l'Axe dont nous parlons. L'existence d'un axe entre le gouvernement et la Présidence de la République mélange évidemment la politique et les institutions, compromettant leur indépendance mutuelle. Lorsque Mattarella a appelé Draghi à la présidence du Conseil des ministres, on a parlé d'un "gouvernement du président", puisque Draghi n'avait jamais été élu et ne représentait aucun parti politique. Maintenant, après le discours de Draghi samedi dernier et son résultat, il est possible de parler d'un " gouvernement du président ". Cette situation est très inquiétante et dangereuse en soi, mais aussi pour d'autres raisons que nous allons immédiatement mentionner.

    Notre pays sort de seize années de présidentialisme. Alors que le rôle constitutionnel de la présidence de la République est un rôle de garantie, tant Napolitano que Mattarella sont au contraire fortement intervenus dans la politique réelle. Fin 2011, Napolitano avait même décidé et mis en œuvre un changement de gouvernement entre Berlusconi et Monti. À plusieurs reprises, Mattarella est intervenu directement dans les politiques européennes et d'immigration, dans les mesures d'euthanasie et, ces deux dernières années, il s'est employé à valider les politiques anti-Covid du gouvernement. La liste devrait être beaucoup plus longue pour les deux, mais arrêtons-nous là. Le fait est que l'axe Draghi-Mattarella se situe dans ce cadre, qui ne correspond pas aux besoins de la démocratie italienne. Ajoutez à cela le fait que depuis deux ans, en raison de l'interminable urgence sanitaire, le parlement est bloqué, le gouvernement a souvent utilisé les décrets administratifs du Premier ministre, et toute possibilité de nouvelles élections a été exclue. Il suffit de dire qu'aucun des trois partis d'opposition n'a exprimé le profond mécontentement de tant d'Italiens face aux mesures autoritaires, illogiques et discriminatoires prises contre la pandémie. L'axe Draghi-Mattarella, c'est-à-dire une alliance de facto et tacite entre le Palazzo Chigi et le Quirinal, s'inscrit donc dans un contexte général de grande faiblesse de la démocratie : un système présidentiel déjà éprouvé dans la pratique, un parlement dépourvu de pouvoir que la solution Mattarella-bis dépouille encore davantage, et une opposition inexistante. Une telle concentration de pouvoir dans un contexte dépourvu de contrepoids parce que faible soulève de nombreuses inquiétudes. À notre avis, Sergio Mattarella aurait dû renoncer à l'appel à se représenter, précisément parce qu'il est né de ce contexte de faiblesse politico-démocratique. Entre-temps, Giuliano Amato, qui a des affinités culturelles et un bagage politique et idéologique, est devenu le troisième membre de ce triangle.

    Lire la suite

  • Le cours de religion voué à disparaître ?

    IMPRIMER

    S'il est une question cruciale pour l'avenir du christianisme dans notre société, c'est bien celle de la transmission. Si les jeunes générations s'éloignent de la religion, c'est d'abord parce qu'elles ne la connaissent plus. Si nous sommes croyants, c'est grâce au relais familial et à la transmission dont nous avons bénéficié à l'école, au catéchisme et dans les mouvements de jeunesse. Que reste-t-il de tout cela aujourd'hui ? Les menaces qui pèsent à présent sur l'enseignement de la religion (mais qu'est-il devenu ?) confirment la tendance lourde à l'effacement du religieux dans notre société.

    Une chronique du chanoine Eric de Beukelaer sur le site de la Libre :

    La religion à l’école

    La question du cours de religion à l’école oppose deux conceptions de l’homme et de son éducation. Vu le rapport des forces politiques en présence, je crains pour sa survie.

    Depuis quelques années, le cours de religion est dans le viseur d’une certaine laïcité, soutenue par de puissants relais politiques. L’objectif à peine masqué, est de le supprimer du réseau officiel et ensuite, de l’évacuer du libre. Tant qu’à présent, notre Constitution freine cet élan en jouant son rôle de garde-fou, mais elle pourrait être modifiée. La conviction qui anime ce combat est que la religion est du domaine privé, alors que l’école appartient au domaine public. La religion n’aurait donc pas sa place à l’école, sauf à être étudiée de façon "neutre", comme tout phénomène humain. Pareille vision de l’homme est un héritage des Lumières. Ce qui rendrait libre, c’est la raison. D’où le credo : apprenez à un jeune à raisonner et vous en ferez un humain accompli. Cette façon de voir trouve un large écho dans une population où beaucoup se sont éloignés du catholicisme de leur enfance. Elle semble un moyen adéquat pour lutter contre la montée des fondamentalismes. Confiner la religion dans l’espace privé, voire la mettre en quarantaine, parait un enjeu de santé publique.

    Mon avis est que cette vision des choses est borgne, en ce qu’elle occulte une part de la réalité. Oui, l’éducation au raisonnement permet de combattre le fanatisme obscurantiste. Ainsi, l’analyse historico-critique des textes sacrés de chaque religion, donne de les interpréter, en distinguant le cœur du message de son contexte de rédaction. Cependant, pas plus que la culture, la démarche spirituelle n’est privée. Elle est personnelle, voire intime, mais fait partie intégrante de notre humanité. Nos sociétés sécularisées sont-elles plus humaines, avec l’effacement progressif de la religion ? Le taux de burnout, de violences sexuelles, de suicides et autres signes de mal-être, démontre qu’il n’en est rien. Le témoignage du moine bouddhiste Matthieu Ricard est à cet égard éclairant. Né dans une famille non religieuse, d’un célèbre journaliste et d’une artiste-peintre reconnue, il rencontra dans sa jeunesse, chez ses parents, nombre de célébrités. Elles brillaient d’intelligence et avaient du succès, mais aucune ne lui semblait pleinement unifiée. Ainsi débuta sa quête spirituelle. Bien que docteur en génétique, Ricard a découvert que la raison seule ne suffit pas. L’humain est doté de deux parties de cerveau, dont une est davantage émotionnelle. Il s’agit donc d’également humaniser nos passions et désirs. Vaste chantier auquel s’attaquent le sport, les jeux, les loisirs, la culture, mais aussi la spiritualité - qu’elle soit d’origine religieuse ou non. Il est donc sain qu’un projet pédagogique intègre ces dimensions dans son offre éducative.

    La question du cours de religion à l’école oppose deux conceptions de l’homme et de son éducation. Vu le rapport des forces politiques en présence, je crains pour sa survie à terme. Seul un sursaut démocratique massif, soulignant l’attachement à ce cours, pourrait encore empêcher cela. Est-ce envisageable ? Soyons francs : la tentation est forte chez nombre de parents, d’écoliers et même d’enseignants, de considérer le cours de religion comme accessoire, comparé aux mathématiques, sciences et langues. Il est vrai que la compétence religieuse n’est guère prisée sur le marché de l’emploi. De plus, enseigner cette matière est ardu et ingrat, car cela fait autant appel à l’intelligence qu’à l’écoute et à la bienveillance. Et pourtant, ce cours offre au jeune de se construire, à travers le prisme d’une grande tradition religieuse, interrogeant non seulement des enjeux philosophiques, mais aussi ses désirs et passions. D’aucuns moquaient injustement l’enseignement qui est censé le remplacer, en l’appelant "cours de rien". Personnellement, si je devais trouver un surnom pour parler du cours de religion, je l’étiquetterais "cours du tout" sur le chemin de la maturité adulte.

  • A la rencontre de femmes qui proclament regretter leur avortement

    IMPRIMER

    De Katie Yoder sur Catholic News Agency :

    Rencontrez les femmes portant des pancartes " Je regrette mon avortement " lors de la Marche pour la vie.

    29 janv. 2022

    Des dizaines de milliers d'Américains pro-vie venus de tout le pays ont récemment participé à la Marche pour la Vie 2022 à Washington, D.C. Alors qu'ils passaient devant la Cour suprême - le point final de la marche - ils ont été accueillis par plus d'une demi-douzaine de femmes personnellement hantées par l'avortement. 

    Chacune tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : "Je regrette mon avortement".

    "C'est pourquoi je m'exprime, dans l'espoir que d'autres personnes qui souffrent en silence brisent ce silence", a déclaré Leslie Blackwell, de Richmond, en Virginie, à CNA lors de la plus grande manifestation pro-vie annuelle du pays, le 21 janvier.

    Bravant les rigueurs de l'hiver, Leslie Blackwell et ses compagnes sont venus à la marche avec la campagne de sensibilisation Silent No More, qui sensibilise le public à la douleur de l'avortement et apporte la guérison à ceux qui en sont victimes. 

    En ligne, le groupe partage des milliers de témoignages de personnes lésées par l'avortement. Lors de la marche, les femmes ont partagé leurs histoires d'avortement en personne, dont trois qui ont parlé à l'AIIC. 

    L'une d'entre elles se souvient avoir voulu cacher son "péché sexuel". Une autre a raconté qu'elle avait été victime d'un viol lors d'un engagement dans l'armée. Et Mme Blackwell, 63 ans, a expliqué comment elle a choisi l'avortement pour le bien de sa carrière.

    "Aujourd'hui, on entend beaucoup dire : 'Je ne veux pas avoir de bébé, je veux une carrière'", a-t-elle déclaré à CNA. "Eh bien, c'est intéressant. J'ai dit que j'ai renoncé à mes deux bébés très tôt pour une carrière, et puis j'étais tellement déprimée et l'impact que cela a eu sur ma vie, je ne pouvais pas faire ma carrière."

    Une guérison progressive

    Blackwell a découvert qu'elle était enceinte pendant sa dernière année d'université. 

    "J'étudiais la télévision, j'ai obtenu le job de mes rêves en animant un talk-show matinal. Mais un peu avant, j'avais appris que j'étais enceinte et je savais juste qu'il n'y avait aucun moyen pour moi de faire une émission de télévision", se souvient-elle. "Je n'aurais plus de travail si on découvrait que j'étais enceinte".

    Alors, a-t-elle poursuivi, "je me suis débarrassée de ce "désagrément", j'ai continué et j'ai fait cette émission et tout s'est bien passé". 

    Enfin, c'est ce qu'elle pensait. Environ un an et demi plus tard, elle découvre qu'elle est à nouveau enceinte - et se fait avorter une deuxième fois.

    "Après ça, j'étais à peu près finie", se souvient-elle. "J'étais vidée, mais je ne comprenais pas pourquoi".

    "J'ai cru à beaucoup de mensonges dans les années 70 et à beaucoup de ce féminisme radical", a-t-elle déclaré à l'ANC. "Tout tournait autour de moi et de ma carrière !" Selon son témoignage en ligne, elle s'est identifiée comme féministe et a failli rejoindre le conseil d'administration de la Virginia League for Planned Parenthood. 

    Leslie Blackwell shared her post-abortion story with CNA at the 2022 March for Life in Washington, D.C. Katie Yoder/CNA
    Leslie Blackwell a raconté son histoire après l'avortement à l'ANC lors de la Marche pour la vie 2022 à Washington, D.C. Katie Yoder/CNA

    Après les avortements, Leslie Blackwell est devenue dépressive et s'est tournée vers l'alcool et les drogues. Elle a fini par démissionner de son précieux emploi et est retournée chez ses parents.

    Lire la suite

  • "Ce n'est pas à l'Etat de payer les religions" (Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice)

    IMPRIMER

    Lu sur Sud Presse, 29 janvier, p. 17: 

    Changer la Constitution: « Ce n’est pas à l’État de payer les religions ! » 

    Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) : “Comme libéral, je suis contre la subvention par l’État des religions. Je trouve que c’est plutôt un choix qui doit être fait par un individu et pas par l’ensemble des citoyens. …  Cette faute de l’histoire doit être corrigée. Je sais, il faudra changer la Constitution mais je trouve quand même incroyable que nous, nous devons payer pour les religions, pour l’islam, pour le catholicisme ou d’autres. La plupart des gens aujourd’hui dans notre pays n’ont pas une appartenance spécifique à une religion. Pourquoi on doit payer ça, c’est aberrant.” Vous demandez de changer la Constitution ? « Oui, nous inclurons ces articles-là dans la liste des articles de la constitution à réviser, avant les prochaines élections donc. On aimerait un système comme en Allemagne, le Kirchensteuer. Le citoyen peut indiquer, sur sa déclaration d’impôts, à quelle organisation, religieuse ou autre, il veut donner un peu d’argent. Actuellement, les religions coûtent plus de 150 millions d’euros par an rien qu’au niveau fédéral !

  • Pour dialoguer avec de jeunes musulmans

    IMPRIMER

    Jalons d'une espérance sans violence à la lumière de la Fâtiha

    Jalons d'une espérance sans violence à la lumière de la Fâtiha

    Françoise Breynaert

    Ce qui caractérise la jeunesse, c'est l'espérance d'un monde meilleur, et, pour le croyant, l'espérance du règne de Dieu.
    Les risques de manipulation sont cependant bien connus.
    La Fâtiha, la prière musulmane, peut inviter le lecteur à réfléchir comment vivre son espérance sans violence.

    En fait, il s’agit de la version « jeunes » du Canevas de méthode de déradicalisation, qui est une excellente manière de « dialoguer » en annonçant la vraie source qu’est la Révélation chrétienne. Cette version comporte peu de textes mais de nombreuses photos, pour un public dès 12 ans !       

    40 pages

    ISBN : 9782322412723

    Éditeur : Books on Demand

    Date de parution : 26/01/2022

  • "Cette parole, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit" (4e dimanche du T.O.)

    IMPRIMER

    Evangile du 4e dimanche du temps ordinaire : Luc, chapitre 4, 21-30

    Dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d'Isaïe, Jésus déclara : « Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »
    Tous lui rendaient témoignage ; et ils s'étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche. Ils se demandaient : « N'est-ce pas là le fils de Joseph ? »

    Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : 'Médecin, guéris-toi toi-même. Nous avons appris tout ce qui s'est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans ton pays !' »

    Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays. En toute vérité, je vous le déclare : Au temps du prophète Élie, lorsque la sécheresse et la famine ont sévi pendant trois ans et demi, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien à une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon.

    Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d'eux n'a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. »

    A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
    Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas.
    Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.

     

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (Archive 2010 - Homelies.fr)

    « Cette Parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit » : avec quelle joie Jésus ne devait-il pas prononcer ces paroles solennelles qui inaugurent son ministère ! Elles en constituent à la fois le programme et anticipent son accomplissement.

    Lire la suite

  • Les dons au Denier de Saint Pierre ont diminué d'environ 15% en 2021

    IMPRIMER

    De Catholic News Agency :

    Les dons au Denier de Pierre ont diminué d'environ 15% en 2021, selon le Vatican

    Cité du Vatican, 28 janv. 2022

    Dans une interview avec Vatican News publiée le 28 janvier, le père Juan A. Guerrero, S.J., préfet du Secrétariat pour l'économie, a déclaré que, même si des dons continuaient à arriver de certains pays, il y avait une nette diminution par rapport à 2020. Il a également révélé que la vente d'une propriété londonienne au centre d'un procès financier historique du Vatican serait conclue en juin. Commentant le Denier de Saint Pierre, il a déclaré : "Grosso modo, je peux dire qu'en 2021, il y a de nouveau eu une diminution par rapport à l'année précédente, que je me risquerais à quantifier à pas moins de 15%." "Si en 2020 la collecte totale du Denier de Saint Pierre était de 44 millions d'euros [environ 49 millions de dollars], en 2021 je ne pense pas qu'elle s'élèvera à plus de 37 millions d'euros [environ 41 millions de dollars]." "La diminution en 2021 s'ajoute à la diminution de 23% entre 2015 et 2019 et à la diminution de 18% en 2020, la première année de la pandémie."

    Le Denier de Saint Pierre est la collecte annuelle du Saint-Siège destinée à financer les œuvres caritatives du pape et d'autres priorités, notamment la Curie romaine. La collecte annuelle est généralement effectuée dans les églises catholiques du monde entier lors d'un week-end proche de la fête des saints Pierre et Paul, le 29 juin.

    "Nous sommes très dépendants de revenus incertains, que nous voyons diminuer chaque année en cette période de pandémie", a déclaré M. Guerrero. "Il doit en être ainsi, puisque la manière dont nous recevons la plupart des dons des fidèles est la collecte du Denier de Saint Pierre dans les églises, et la fréquentation en période de COVID a été réduite." "Cela doit nous faire réfléchir à d'autres méthodes pour solliciter l'aide des fidèles et recevoir des dons."

    Guerrero, qui a été nommé préfet du Secrétariat pour l'économie en 2019, succédant au cardinal George Pell, a déclaré qu'il présenterait les chiffres définitifs de 2021 pour le Denier de Saint Pierre après la clôture des comptes à la fin du mois de février. Le prêtre a déclaré à Vatican News que le 60 Sloane Avenue, l'immeuble controversé de Londres au cœur du récent scandale financier, était vendu au-dessus de son prix d'évaluation. "Seize offres ont été reçues, quatre ont été sélectionnées ; après un deuxième tour d'offres, la meilleure a été sélectionnée", a-t-il déclaré. "Le contrat de vente a été signé, nous avons reçu 10% du dépôt et il sera conclu en juin 2022." "La perte liée à la prétendue escroquerie, qui a fait couler beaucoup d'encre et qui est actuellement jugée par les tribunaux du Vatican, a déjà été prise en compte dans le bilan." "Le bâtiment a été vendu au-dessus de l'évaluation que nous avions dans le bilan et de l'estimation faite par les institutions spécialisées."

    L'entretien avec le jésuite espagnol a été publié alors que le Vatican a dévoilé davantage d'informations sur son budget pour 2022. Le Vatican a déclaré qu'il avait calculé le "budget des missions" de cette année d'une manière différente des années précédentes, car il avait ajouté "30 nouvelles entités" à son bilan, faisant passer leur nombre de 60 à 90.

    M. Guerrero a expliqué que le Secrétariat à l'économie a pris cette mesure "parce que nous sommes préoccupés par le fait de ne pas avoir une vision des risques hors budget, qui retombent sur la Curie lorsqu'il y a des problèmes." 

    Le déficit total prévu pour 2022 est de 33 millions d'euros (environ 37 millions de dollars), contre 42 millions d'euros (47 millions de dollars) de déficit budgété pour 2021.

    Le préfet a noté que le Conseil pour l'économie du Vatican (CpE) a approuvé le budget 2022 en décembre 2021. Il a déclaré : "Il est compréhensible que le CpE ait eu des difficultés à approuver un budget avec un tel déficit pour une autre année et nous a demandé de faire des plans pour réduire davantage les dépenses et augmenter les revenus. Selon nos prévisions, nous nous attendons à un déficit un peu plus faible que celui prévu au budget en 2021."

    Guerrero a souligné que la réduction des coûts ne suffirait pas à garantir la stabilité financière et que le Vatican devait chercher de nouvelles sources de dons. "La première exigence est la transparence et une responsabilité claire, et je pense que nous avons pris de nombreuses mesures dans cette direction", a-t-il déclaré. "En plus de rendre compte annuellement du budget et du bilan, nous espérons cette année rendre compte des entrées et sorties de la collecte du Denier de Saint Pierre et envoyer les comptes du Saint-Siège aux conférences épiscopales pour leur information." "Nous devons sensibiliser davantage les églises locales aux besoins du Saint-Siège ; la Curie est à leur service et doit être largement entretenue par elles. Il y a une grande différence dans l'engagement des diverses Églises pour le soutien de la Curie romaine. Et [nous devons aussi] obtenir l'aide des fidèles, qui veulent soutenir le pape dans sa mission d'unité dans la charité, ce qui est après tout ce que fait la Curie romaine."

  • L'Église catholique gère 532 léproseries dans le monde

    IMPRIMER

    Une dépêche de l'Agence Fides :

    VATICAN - L'Église missionnaire pour les lépreux : 532 léproseries dans le monde

    28 janvier 2022

    Les pays qui comptent le plus grand nombre de léproseries sont les suivants : en Afrique : Madagascar (31), République démocratique du Congo (26), Égypte (24) ; en Amérique centrale : Mexique (3) ; en Amérique centrale-Antilles : Haïti (2) ; en Amérique du Sud : Brésil (18), Colombie (5), Chili (4) ; en Asie : Inde (216), Vietnam (15), Indonésie (9) ; en Océanie : Papouasie-Nouvelle-Guinée (2) ; en Europe : Ukraine (10), Belgique (8).

    La 69e Journée mondiale des lépreux est célébrée le dernier dimanche de janvier, cette année le dimanche 30. Elle a été créée en 1954 par l'écrivain et journaliste français Raoul Follereau, surnommé "l'apôtre des lépreux", qui luttait contre toutes les formes de marginalisation et d'injustice. Aujourd'hui, la lèpre figure sur la liste des maladies tropicales négligées (MTN) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et, bien qu'elle soit guérissable, elle constitue toujours un problème de santé publique dans plusieurs pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, où persistent des conditions socio-économiques précaires qui favorisent la transmission de la maladie et rendent le diagnostic précoce problématique.

    Comme le rapporte l'Aifo, l'association italienne des amis de Raoul Follereau, qui promeut la célébration de cette journée et d'autres initiatives tout au long de l'année, l'OMS a publié début septembre son traditionnel rapport sur la situation de la lèpre dans le monde. Le premier aspect à souligner est que seuls 127 pays (sur 221) ont fourni des données sur la lèpre pour 2020, contre 160 pays en 2019. Le nombre annuel de personnes diagnostiquées dans le monde est de 127 396 (38,6% de femmes), un chiffre bien inférieur à celui de 2019 (202 185 personnes), soit une réduction de 37,1%. Cette chute soudaine est sans doute due à une diminution de la collecte de données pendant la pandémie de Covid-19, et doit donc être interprétée avec prudence lors du calcul des tendances à long terme. L'Église missionnaire a une longue tradition d'assistance aux lépreux, qui sont souvent abandonnés même par leur propre famille, et leur a toujours fourni non seulement des soins médicaux et une assistance spirituelle, mais aussi des possibilités concrètes de guérison et de réinsertion dans la société. Dans de nombreux pays, ces patients font encore l'objet de graves discriminations en raison de l'incurabilité supposée de la maladie et des terribles mutilations qu'elle provoque.

    Parmi les instituts religieux qui, dans le cadre de leur mission évangélisatrice, se sont consacrés aux soins médicaux et à la réinsertion sociale des lépreux, dans le passé ou encore de nos jours, on peut citer les Camilliens (Ministres des malades, MI), les Franciscaines Missionnaires de Marie (FMM), les Filles des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie fondées par le missionnaire salésien le Bienheureux Père Luigi Variara, les Mineurs Franciscains et Capucins, les Jésuites, les Missionnaires de la Consolata, les Missionnaires Comboniens, les Missionnaires PIME, les Missionnaires de l'Immaculée... .

    Plusieurs missionnaires béatifiés ou canonisés ont consacré leur vie à l'allègement des souffrances des malades de la lèpre. Parmi eux, le saint belge Jozef Daamian De Veuster SSCC, (1840-1889) universellement connu comme l'apôtre des lépreux de l'île de Molokai. Après avoir lui-même contracté la lèpre, il est mort à l'âge de 49 ans, après avoir passé 16 ans parmi les lépreux. "Damien était avant tout un missionnaire catholique", a déclaré le pape Benoît XVI dans son homélie pour sa canonisation. Le Père Damien est connu aujourd'hui comme un héros de la charité parce qu'il s'identifiait si étroitement aux victimes de la lèpre."

    Sainte Marianne Cope, O.S.F., (1838-1918) originaire de Hesse, est entrée dans la congrégation franciscaine du Tiers Ordre à Syracuse, a travaillé comme enseignante, puis comme infirmière dans les hôpitaux et, en 1883, est partie pour Hawaii, où elle a servi comme infirmière dans les léproseries de Honolulu et Molokai, travaillant pendant longtemps avec le missionnaire Damian de Veuster, dont elle a poursuivi l'œuvre. Elle est morte à Molokai en 1918, après avoir passé 35 ans parmi les lépreux.

    Le bienheureux Jan Beyzym, S.I., (1850-1912) né dans l'actuelle Ukraine, à l'âge de 48 ans, avec le consentement de ses supérieurs, part à Madagascar pour le "service des lépreux". Il a donné toutes ses forces, tous ses talents et tout son cœur aux malades abandonnés, affamés et marginalisés. Il s'est installé parmi eux, pour être avec eux jour et nuit. Il a réalisé un travail de pionnier, qui a fait de lui le précurseur de la prise en charge actuelle des lépreux. Avec les dons recueillis auprès de ses bienfaiteurs et de ses compatriotes, il a construit un hôpital à Marana pour 150 malades, pour les soigner et leur donner de l'espoir, et il existe toujours aujourd'hui.

    (SL) (Agence Fides 28/01/2022)