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  • "Dignitas Infinita" trace une "ligne claire" sur la théorie du genre et reçoit de nombreux éloges

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    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    "Dignitas Infinita" du Vatican trace une "ligne claire" sur la théorie du genre et reçoit de nombreux éloges

    Le document "surprenant" offre une affirmation convaincante de l'enseignement de l'Église sur le sexe et le genre, que certains experts qualifient de "changement de donne".

    9 avril 2024

    Dans les semaines qui ont précédé la publication d'un nouveau document du Vatican sur la dignité humaine, certains ont pensé que le texte allait provoquer une onde de choc dans toute l'Église.

    Après tout, le même bureau responsable de Dignitas Infinita, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF), avait provoqué une controverse mondiale quatre mois et demi plus tôt, avec la promulgation de Fiducia Supplicans, la déclaration du 18 décembre qui approuvait les bénédictions non liturgiques des couples de même sexe.

    Mais si l'on en croit les premières réactions à Dignitas Infinita (Dignité infinie), publiée le 8 avril sous la direction du préfet de la DDF, le cardinal Víctor Manuel Fernández, principal auteur de Fiducia, il semble que ce soit plutôt l'inverse qui se soit produit.

    "Quiconque cherche - avec espoir ou crainte - une révolution dans la doctrine de l'Église ne la trouvera pas ici", a déclaré Stephen White, directeur exécutif du Projet catholique à l'Université catholique d'Amérique, au sujet du nouveau texte.

    Au contraire, les experts consultés par le Registre s'accordent à dire que la nouvelle déclaration est à la fois une réarticulation convaincante de l'enseignement de l'Église sur la dignité humaine et une application opportune de ces principes à certaines des questions les plus controversées du moment, en particulier la théorie du genre.

    La théorie du genre

    Bien que Dignitas Infinita aborde également des questions telles que l'avortement, la guerre et la pauvreté, c'est son traitement en six paragraphes de la théorie du genre et des procédures de changement de sexe qui a suscité le plus d'attention de la part des médias catholiques et grand public. Et pour cause : C'est la première fois que l'autorité universelle de l'enseignement de l'Église se prononce sur le sujet avec autant d'insistance. Certains experts catholiques en matière de genre et d'identité sexuelle décrivent le document du DDF ( ) comme un véritable bouleversement.

    Par exemple, Abigail Favale a qualifié de "bombe" la déclaration selon laquelle "toutes les tentatives d'occulter la référence aux différences sexuelles inéliminables entre l'homme et la femme doivent être rejetées".

    Mme Favale, qui fait autorité en matière de genre dans une perspective chrétienne à l'Institut McGrath pour la vie ecclésiale de l'Université de Notre-Dame, a déclaré au Register que la déclaration "ratisse large", en affirmant non seulement que les tentatives médicales visant à modifier l'apparence sexuelle d'une personne sont incompatibles avec la dignité humaine, mais aussi que l'utilisation d'un "langage qui occulterait la réalité de la différence sexuelle" l'est également.

    Mme Favale a également souligné une phrase similaire qui souligne que "toute intervention de changement de sexe" menace "la dignité unique que la personne a reçue dès le moment de la conception", ce qui constitue une interdiction claire non seulement des procédures chirurgicales, mais aussi des interventions hormonales qui modifient les caractéristiques sexuelles secondaires.

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  • Nigeria : les catholiques dénoncent les raisons religieuses des violences actuelles

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    De R. Cavanaugh sur le Catholic World Report :

    Les catholiques nigérians dénoncent les raisons religieuses des violences actuelles

    Les médias occidentaux rapportent continuellement des incidents violents au Nigeria, mais la plupart d'entre eux évitent de mentionner les aspects religieux de la violence.

    9 avril 2024

    Année après année, les extrémistes islamiques perpètrent des massacres au Nigeria. Et, année après année, les grands médias occidentaux ont tendance à présenter ces incidents comme des actes de banditisme ou des luttes foncières liées au changement climatique entre des éleveurs majoritairement musulmans et des agriculteurs majoritairement chrétiens.

    Cependant, une série d'attaques meurtrières contre des chrétiens nigérians pendant les vacances de Noël 2023 n'a laissé pratiquement aucun doute quant à la présence d'une motivation religieuse.

    Les violences entre chrétiens et musulmans au Nigeria remontent au début des années 1950, mais sont devenues plus fréquentes dans les années 1980.

    Dans la majeure partie du nord du Nigeria, le gouvernement est peu présent et la loi est pratiquement inexistante. Ceux qui disposent d'une puissance de feu suffisante sont largement libres de se livrer à leur guise. Ils peuvent commettre des actes de banditisme ou des enlèvements contre rançon. Ils peuvent aussi attaquer des gens au nom du djihad.

    Entre 2009 et 2023, plus de 50 000 chrétiens ont été assassinés par des extrémistes musulmans au Nigeria, où plusieurs milliers de musulmans modérés ont également été tués.

    Les violences actuelles ont entraîné le déplacement d'environ 5 millions de chrétiens nigérians.

    Il est sans doute encore plus frappant de constater que près de 90 % des chrétiens tués pour leur foi dans le monde sont nigérians.

    En raison de la violence au Nigeria, "les martyrs sont plus nombreux à notre époque qu'aux premiers siècles", comme l'a déclaré le pape François en 2023.

    Pourtant, en 2021, le département d'État américain a retiré le Nigeria de la liste des "pays particulièrement préoccupants" pour violation de la liberté religieuse. Le Nigeria ne figure pas non plus sur la liste la plus récente.

    Il semble qu'il y ait un décalage, à moins que l'actuelle administration américaine ne souhaite déclarer que les attaques en cours au Nigeria n'ont rien à voir avec la religion.

    "Je reconnais que le changement climatique et l'explosion démographique font partie des causes des crises, mais ces réalités n'affectent pas seulement le Nigeria", déclare Mgr John B. Bakeni, évêque auxiliaire du diocèse catholique de Maiduguri, situé dans l'État de Borno, au nord-est du Nigeria, où les attentats sont fréquents.

    Le père Bakeni cite d'autres pays des régions du lac Tchad et du Sahel qui sont également touchés par le changement climatique et la croissance démographique. Mais en termes de violence, ces autres pays "ne vivent pas ce que vit le Nigeria", affirme-t-il.

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  • La force d'âme selon François

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    AUDIENCE GÉNÉRALE

    Place Saint-Pierre - Mercredi 10 avril 2024

    Catéchèse - Les vices et les vertus - 14. La force d’âme

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    La catéchèse d'aujourd'hui est consacrée à la troisième des vertus cardinales, à savoir la force d'âme. Commençons par la description qu'en donne le Catéchisme de l'Église Catholique : "La force est la vertu morale qui assure dans les difficultés la fermeté et la constance dans la poursuite du bien. Elle affermit la résolution de résister aux tentations et de surmonter les obstacles dans la vie morale. La vertu de force rend capable de vaincre la peur, même de la mort, d’affronter l’épreuve et les persécutions." (n. 1808). Ainsi déclare le Catéchisme de l'Église Catholique à propos de la vertu de la force d'âme.

    Voici donc la plus "combative" des vertus. Alors que la première des vertus cardinales, la prudence, est d'abord associée à la raison de l'homme, et que la justice trouve sa place dans la volonté, cette troisième vertu, la force d'âme, est souvent rattachée par les auteurs scolastiques à ce que les anciens nommaient "l'appétit irascible". La pensée antique n'imaginait pas un homme sans passions : ce serait une pierre. Et les passions ne sont pas nécessairement le résidu d'un péché, mais elles doivent être éduquées, elles doivent être dirigées, elles doivent être purifiées par l'eau du baptême, ou mieux par le feu de l'Esprit Saint. Un chrétien sans courage, qui ne plie pas ses propres forces au bien, qui ne dérange personne, est un chrétien inutile. Pensons-y ! Jésus n'est pas un Dieu diaphane et aseptisé, qui ne connaît pas les émotions humaines. Au contraire, face à la mort de son ami Lazare, il fond en larmes. Devant la mort de son ami Lazare, il fond en larmes ; et dans certaines expressions transparaît son âme passionnée, comme lorsqu'il dit : "Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !" (Lc 12,49) ; et face au commerce dans le temple, il réagit vivement (cf. Mt 21,12-13). Jésus avait de la passion.

    Mais cherchons maintenant une description existentielle de cette vertu très importante qui nous aide à porter du fruit dans la vie. Les anciens - tant les philosophes grecs que les théologiens chrétiens - reconnaissaient dans la vertu de force d'âme un double mouvement, un passif e un autre actif.

    Le premier est orienté vers l'intérieur de nous-mêmes. Il y a des ennemis intérieurs que nous devons vaincre, qui ont pour nom anxiété, angoisse, peur, culpabilité : autant de forces qui s'agitent au plus profond de nous-mêmes et qui, dans certaines situations, nous paralysent. Combien de combattants succombent avant même d'avoir commencé le défi ! Pourquoi ne se rendent-ils pas compte de ces ennemis internes. La force d'âme est avant tout une victoire contre nous-mêmes. La plupart des peurs qui surgissent en nous sont irréalistes et ne se réalisent pas du tout. Mieux vaut alors invoquer l'Esprit Saint et tout affronter avec une patiente force d'âme : un problème à la fois, comme nous le pouvons, mais pas seuls ! Le Seigneur est avec nous, si nous lui faisons confiance et cherchons sincèrement le bien. Alors, dans chaque situation, nous pouvons compter sur la providence de Dieu qui nous sert de bouclier et d'armure. 

    Et puis le second mouvement de la vertu de force d'âme, de nature plus active cette fois. Aux épreuves intérieures s'ajoutent les ennemis extérieurs, que sont les épreuves de la vie, les persécutions, les difficultés auxquelles on ne s'attendait pas et qui nous surprennent. En effet, nous pouvons essayer de prévoir ce qui va nous arriver, mais la réalité est en grande partie faite d'événements impondérables, et dans cette mer, notre bateau est parfois ballotté par les vagues. La force d'âme fait alors de nous des marins résistants, qui ne s'effraient pas et ne se découragent pas.

    La force d'âme est une vertu fondamentale parce qu'elle prend au sérieux le défi du mal dans le monde. Certains prétendent qu'il n'existe pas, que tout va bien, que la volonté humaine n'est pas parfois aveugle, que dans l'histoire il n’existe pas des forces obscures porteuses de mort. Mais il suffit de feuilleter un livre d'histoire, ou malheureusement même les journaux, pour découvrir les actes néfastes dont nous sommes en partie victimes et en partie protagonistes : guerres, violences, esclavage, oppression des pauvres, des blessures jamais guéries et qui saignent encore. La vertu de force nous fait réagir et crier un "non", un "non" catégorique à tout cela. Dans notre Occident confortable, qui a quelque peu édulcoré les choses, qui a transformé le chemin de la perfection en un simple développement organique, qui n'a pas besoin de lutter parce que tout lui semble identique, nous ressentons parfois une saine nostalgie des prophètes. Mais elles sont très rares les personnes inconfortables et visionnaires. Il faut que quelqu'un nous sorte de la mollesse dans laquelle nous nous sommes installés et nous fasse répéter résolument notre "non" au mal et à tout ce qui conduit à l'indifférence. "Non" au mal et "non" à l'indifférence ; "oui" au cheminement, au cheminement qui nous fait avancer, et pour cela nous devons lutter.

    Redécouvrons donc dans l'Évangile la force d'âme de Jésus et apprenons-la du témoignage des saints et des saintes. Merci !

  • L'église du Saint-Sacrement à Liège fait appel aux donateurs en vue de sa restauration

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    À Liège, lancement des chantiers 2024 pour la restauration de l'église du Saint-Sacrement : appel aux dons fiscalement déductibles

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  • ”Au Congo, le vide du pouvoir est aussi absolu qu’inquiétant” :

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    Tshisekedi azali wapi mpo na kusala nini ? Un article d’Hubert Leclercq dans « La Libre Afrique » de ce 10 avril : « Les institutions sont en panne tandis que les rebelles n’ont jamais été aussi proches de Goma » :

    « Notre président est-il vraiment chez vous, à Bruxelles ?”, interroge un parlementaire congolais issu des rangs de la majorité. Depuis dimanche 7 avril, Félix Tshisekedi a quitté la République démocratique du Congo. Selon la responsable de la communication présidentielle, démentant l’information qui prétendait que le président de la République était passé par le Rwanda, “il effectue plutôt un déplacement à l’étranger pour des dossiers urgents liés au pays”.

    Pour l’instant, c’est le black out complet sur l’agenda présidentiel et la porte ouverte à toutes les rumeurs alors que sur le front de l’est la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa, n’a jamais été aussi proche de Goma.

    Les rebelles ont contourné la ville de Saké qui est le dernier verrou avant Goma”, explique un Belgo-Congolais installé dans le chef-lieu du Nord-Kivu. “Saké est vide. Le centre de la ville est dans une plaine qu’il est difficile de défendre. Occuper saké n’a donc pas beaucoup d’intérêt”, explique-t-on, mercredi après-midi, dans les rangs des rebelles qui disent continuer à progresser vers le sud.

    Paralysie institutionnelle

    Cette avancée continue des rebelles, jumelée à l’absence présidentielle, ne fait qu’aviver les inquiétudes et les interrogations à Kinshasa. “Aucune institution ne fonctionne, c’est très inquiétant”, explique un patron de PME kinoise. “La situation économique se détériore. Socialement, c’est de plus en plus morose et il n’y a aucune perspective, aucun projet politique. On a une nouvelle Première ministre mais elle est incapable de former un gouvernement”, poursuit-il.

    Tshisekedi à Bruxelles: de bonnes intentions, mais rien contre la corruption

     Dans les faits, l’Assemblée nationale est installée mais le bureau de sept personnes qui doit la gérer n’a pas été désigné. En cause, une guerre de tranchées entre plusieurs candidats à la présidence de l’Assemblée nationale. “Les noms de Christophe Mboso, le président sortant de l’Assemblée, de Modeste Bahati, l’ancien président du Sénat, et de Vital Kamerhe, ancien colistier de Tshisekedi en 2018, qui a déjà occupé ce perchoir, sont cités pour ce poste. C’est au président de la République de trancher. Tant qu’il sera absent, l’Assemblée nationale sera paralysée et il n’y aura pas non plus de nouveau gouvernement”, explique un diplomate occidental.

    En effet, pour l’instant, le pays est entre les mains d’un gouvernement démissionnaire depuis un mois et demi. La Première ministre, désignée par le chef de l’État, consulte, confortablement installée dans un des hôtels 5 étoiles de Kinshasa. “Ce qui coûte une fortune à l’État congolais”, explique un fonctionnaire international de passage dans la capitale, qui ne comprend pas “pourquoi ce travail ne peut pas être fait dans un ministère ou un bâtiment qui appartient à l’État. Ce pays à l’art de vivre au-dessus de ses moyens”.

     Mais pour l’instant, les chefs de parti ne se bousculent pas dans les couloirs de l’hôtel Fleuve Congo pour rencontrer la cheffe de l’exécutif. Le formateur, le secrétaire général du parti présidentiel (UDPS), Augustin Kabuya, a revu la clé de répartition des ministères. Auparavant, il fallait 7 députés pour pouvoir prétendre à un ministère. Aujourd’hui, le nombre est passé à 10, ce qui provoque la grogne dans les familles de la majorité qui disposeront de moins de maroquins. “C’est un vrai souci pour beaucoup de partis affiliés à l’Union sacrée”, explique un député. “Mais tant que le bureau de l’Assemblée nationale n’est pas en place, le futur gouvernement ne peut être présenté et ne peut présenter son programme. Le retour rapide du président est donc nécessaire pour débloquer la situation”.

    Quant au Sénat, lui, il est complètement hors délai. Les sénateurs congolais sont élus par les assemblées provinciales qui viennent juste d’être installées et qui doivent aussi élire les gouverneurs des 26 provinces du pays. Le Sénat qui est toujours en place à Kinshasa est illégal, son mandat, prévu par la constitution, est dépassé. Président de la république absent, Assemblée nationale et futur gouvernement paralysés, Sénat hors la loi et gouverneurs non désignés. Le vide institutionnel est total dans un pays qui menaçait il y a peu d’entrer en guerre à la moindre escarmouche avec un de ses petits voisins. » 

    Ref. ”Au Congo, le vide du pouvoir est aussi absolu qu’inquiétant”

  • Au prochain Synode, ce sera l’Afrique qui fera barrage aux novateurs. Et le cardinal Sarah dicte la ligne directrice

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Au prochain Synode, ce sera l’Afrique qui fera barrage aux novateurs. Et le cardinal Sarah dicte la ligne directrice

    (s.m.) Lors de la prochaine session du synode mondial des évêques, convoqué par le Pape François à Rome pour octobre, ce seront les évêques africains qui seront les plus résolus à faire bloc contre les innovations prônées par certains épiscopats du Nord : diaconat féminin, prêtres mariés, nouvelle morale sexuelle. Exactement comme c’était déjà d’Afrique que provenait déjà la résistance la plus fermes contre la bénédiction des couples de même sexe, autorisée par la déclaration vaticane « Fiducia supplicans » de décembre dernier.

    La personne qui a préparé cette bataille rangée des évêques africains « en défense de la foi face aux tenants du relativisme culturel », et qui l’a même inspirée et en a dicté la ligne directrice, c’est un cardinal, africain lui aussi, Robert Sarah, critique sévère de « Fiducia supplicans ». Il est en visite au Cameroun pour une douzaine de jours (photo) et hier matin, mardi 9 avril, au siège de la Conférence épiscopale à Mvolyé, sur les collines surplombant Yaoundé, il a prononcé le discours programmatique engagé dont nous reproduisons ci-dessous les passages essentiels.

    Depuis Rome, le cercle du Pape et en particulier le cardinal argentin Victor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi et premier signataire de « Fiducia supplicans », considèrent la résistance des évêques africains à ces innovations comme l’expression d’une arriération culturelle de leur part, qui avait d’ailleurs déjà été tournée en dérision de manière fort peu élégante en 2014, à l’occasion du Synode sur la famille, par le cardinal Walter Kasper, qui était à l’époque le théologien européen avait les bonnes grâces du pape Jorge Mario Bergoglio.

    Dans les prochains jours, le cardinal Sarah se rendra en Guinée, où il est né il y a 78 ans et où il a été curé d’un village dans la savane avant de devenir évêque de Conakry, la capitale, et un défenseur acharné des libertés religieuses et civiques pendant les années de plomb d’une dictature impitoyable, allant jusqu’à risquer sa vie.

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  • Déclaration de la COMECE avant le vote du Parlement européen sur l'inclusion de l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE

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    DÉCLARATION | La Présidence de la COMECE publie une déclaration avant le vote du Parlement européen sur l'inclusion de l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE

    A la veille du vote du Parlement européen sur la résolution pour l'inclusion du droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (2024/2655 RSP), prévu le jeudi 11 avril 2024, la Présidence de la Commission des épiscopats de l'Union européenne (COMECE) a publié la déclaration suivante. Télécharger la déclaration [EN]

    Oui à la promotion de la femme et au droit à la vie, non à l'avortement et à l'imposition idéologique

    La promotion des femmes et de leurs droits n'est pas liée à la promotion de l'avortement. Nous travaillons pour une Europe où les femmes peuvent vivre leur maternité librement et comme un don pour elles-mêmes et pour la société, et où le fait d'être mère n'est en aucun cas une limitation pour la vie personnelle, sociale et professionnelle. Promouvoir et faciliter l'avortement va à l'encontre d'une véritable promotion des femmes et de leurs droits.

    L'avortement ne peut jamais être un droit fondamental. Le droit à la vie est le pilier fondamental de tous les autres droits de l'homme, en particulier le droit à la vie des personnes les plus vulnérables, fragiles et sans défense, comme l'enfant à naître dans le sein de sa mère, le migrant, la personne âgée, la personne handicapée et la personne malade. L'Église a toujours enseigné cette cohérence : "Il faut donc affirmer avec force et clarté, même à notre époque, que cette défense de la vie à naître est étroitement liée à la défense de tous les autres droits de l'homme. Elle implique la conviction que l'être humain est toujours sacré et inviolable, dans n'importe quelle situation et à n'importe quel stade de son développement. L'être humain est une fin en soi et jamais un moyen de résoudre d'autres problèmes. Une fois que cette conviction disparaît, les bases solides et durables de la défense des droits de l'homme disparaissent également, car elles seront toujours soumises aux caprices passagers des pouvoirs en place" (Déclaration "Dignitas Infinita" sur la dignité humaine, Dicastère pour la doctrine de la foi, avril 2024 ; n. 47).

    L'Union européenne doit respecter les différentes cultures et traditions des États membres et leurs compétences nationales. L'Union européenne ne peut pas imposer aux autres, à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières, des positions idéologiques sur la personne humaine, la sexualité et le genre, le mariage et la famille, etc.

    La Charte des droits fondamentaux de l'UE ne peut pas inclure des droits qui ne sont pas reconnus par tous et qui sont source de division.Il n'existe pas de droit à l'avortement reconnu dans le droit européen ou international, et la manière dont cette question est traitée dans les constitutions et les lois des États membres varie considérablement. Comme l'indique le préambule, la Charte doit respecter "la diversité des cultures et des traditions des peuples d'Europe", ainsi que "les traditions constitutionnelles et les obligations internationales communes aux États membres".

    Approuvée par le Comité permanent de la COMECE :

    ✠ Mariano Crociata

    Évêque de Latina (Italie), Président

    ✠ Antoine Hérouard

    Archevêque de Dijon (France), premier vice-président

    ✠ Nuno Brás da Silva Martins

    Évêque de Funchal (Portugal), Vice-président

    ✠ Czeslaw Kozon

    Évêque de Copenhague (Scandinavie), vice-président

    ✠ Rimantas Norvila

    Évêque de Vilkaviškis (Lituanie), Vice-président

    Télécharger la déclaration [EN]

  • A Rome, un large panel d'experts appelle à l'interdiction internationale de la GPA

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    De l'Institut Européen de Bioéthique :

    GPA : à Rome, un large panel d'experts appelle à l'interdiction internationale de la pratique

    Les 5 et 6 avril derniers, s’est tenue à Rome une conférence internationale pour l’abolition universelle de la gestation par autrui (GPA).

    Cette réunion d’experts internationaux s’inscrit dans le cadre de la Déclaration de Casablanca, signée le 3 mars 2023 à l’occasion de la conférence de lancement de cette initiative (voy. actualité IEB 14/3/23).

    Plus d’une centaine d’experts de 75 nationalités ont depuis lors signé cette déclaration visant à inviter les États et les organisations supranationales à adopter des mécanismes juridiques garantissant l’interdiction de la pratique des mères porteuses.

    La conférence internationale tenue en 2024 à Rome a été l’occasion de rappeler la raison d’être d’une telle déclaration, en particulier l’impact particulièrement dommageable de la GPA sur le respect de la dignité des femmes et enfants, à travers la chosification et la marchandisation du corps de ceux-ci.

    Par ailleurs, les experts ont pu à nouveau insister sur la nécessité, au niveau des États, d’interdire et de lutter concrètement contre la pratique de la GPA, et, sur le plan international, de « s’engager dans une Convention internationale en vue de l’abolition universelle de la gestation pour autrui », comme le prévoit la déclaration de 2023.

    La tenue de cette conférence dans la capitale italienne résonne avec le projet actuel d’adoption d’une loi érigeant en délit le recours à la gestation pour autrui en droit italien, y compris en dehors du territoire italien.

    Parmi les experts signataires de la déclaration de Casablanca, l’on note la présence du Professeur René Frydman, gynécologue obstétricien, « père » du premier bébé éprouvette en France, et auteur du récent ouvrage « La tyrannie de la reproduction ».

    La réunion de Rome a pu compter sur la présence de divers experts issus du monde scientifique (en particulier de nombreux juristes), associatif, médiatique ou intergouvernemental. À ce titre, était notamment présente Reem Alsalem, Rapporteure spécial des Nations Unies sur la violence contre les femmes et les filles.

    Par ailleurs, Olivia Maurel, née de GPA et porte-parole de la Déclaration de Casablanca, a pu témoigner des conséquences traumatiques de la pratique des mères porteuses sur les enfants objets de ces contrats (voy. Actualité IEB 26/1/24), du fait notamment de la séparation précoce et volontaire de l’enfant et de sa mère.

    L’organisation de cette conférence début avril 2024 intervient à quelques jours d’une nouvelle réunion du groupe de travail de la Conférence internationale de la Haye (du 8 au 12 avril), dont le mandat vise notamment à réfléchir à la rédaction d’une convention internationale de reconnaissance transnationale de la filiation issue de GPA. À cette occasion, la Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution a rappelé, dans une lettre ouverte publiée sur X, la nécessité de mettre fin à un tel projet de libéralisation de la GPA.

    En Belgique aussi, alors que la légalisation de la GPA figure dans le programme électoral de plusieurs formations politiques en vue des élections du 9 juin prochain, un « Séminaire de réflexion féministe sur la GPA » s’est tenu le 28 mars dernier à Bruxelles, à l’initiative de l’Université des Femmes, de la CIAMS et de 14 associations féministes. Ce séminaire visait à montrer en quoi la GPA viole les droits humains et à dénoncer l’impact physique et psychologique de cette pratique sur les femmes et les enfants. Dans le contexte des élections 2024, ce séminaire était aussi l’occasion d’interpeler les politiques favorables au déploiement de cette pratique en Belgique.

  • Y a-t-il des oppositions liturgiques entre Benoît XVI et François ? (Liturgie 45)

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    Liturgie 45 ‒ Y a-t-il des oppositions liturgiques entre Benoît XVI et François ? (81 mn)

    https://youtu.be/0tmcZLQVZ3Q  

    Après la première partie du cours qui abordait l'histoire de la liturgie, nous abordons certains points de la théologie de la liturgie. 

    Le pape Benoît XVI a toujours eu une position très précise sur la réforme liturgique de Vatican II et à distingué ce que voulait le concile et ce qu’il s’est pratiqué en Occident dans un clergé en crise qui perdait le sens du caractère sacré de l’œuvre de Dieu. Il a assisté comme témoin aux abus du clergé progressiste et a essayé de résoudre la crise en permettant l’existence pour un temps de deux liturgies, celle du missel de Saint Pie V et celle de Paul VI.

    Le pape François, quant à lui, même s’il était moins porté sur la liturgie, a fini par produire un document qui est dans la ligne exacte de la volonté de Benoît XVI et qui fustige les abus de la génération de mai 68. Il demande l’application stricte des normes de Vatican II avec les gestes de respect qui conviennent à une œuvre sacrée (Lettre apostolique « Desiderio desideravi »)

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2024

    Pour accéder à la totalité de la playlist :

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI

    Institut Docteur Angélique

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch.

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin.

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2024

  • Dignitas infinita : Une dignité qui reste à déterminer

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    De Robert Royal sur The Catholic Thing :

    Une dignité qui reste à déterminer

    9 avril 2024

    La lecture de la Déclaration sur la dignité humaine (" Dignité infinie "), publiée hier par le Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF), me rappelle une vieille histoire entre un professeur et un élève. Un étudiant soumet une dissertation qui lui a été confiée et le professeur la renvoie avec le commentaire suivant : "Ce que vous avez écrit ici est à la fois bon et nouveau. Malheureusement, ce qui est bon n'est pas nouveau, et ce qui est nouveau n'est pas...". . ." Mais arrêtons là l'histoire. Et suivant la règle chrétienne de la charité en toutes choses, disons de la Déclaration que ce qu'elle contient de nouveau est... à déterminer.

    En effet, dans la première moitié de ses soixante-six paragraphes, le document cherche à se situer dans la lignée des papes récents et de l'enseignement catholique classique. Il cite Paul VI, JPII, Benoît, François (environ la moitié des citations, bien sûr). Dans une note de bas de page, il remonte même à Léon XIII, aux Papes XI et XII et aux documents Dignitatis humanae et Gaudium et spes de Vatican II. Lors de la conférence de presse de présentation de la déclaration, le cardinal Víctor Manuel Fernández, chef de la DDF, a tenu à faire remarquer que le titre même du texte provenait d'un discours prononcé en 1980 par saint Jean-Paul à Osnabrück, en Allemagne, devant un groupe de personnes handicapées. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le document est officiellement daté du 2 avril, soit le19e anniversaire de la mort de JPII.

    Tout cela ne peut qu'inciter le lecteur averti à penser que les rédacteurs - et ceux qui ont approuvé le texte final - ont voulu mettre en avant d'importantes preuves à décharge contre toute objection qui pourrait suivre.

    Et inévitablement, des objections suivront. Car à plusieurs égards, cette apothéose de la dignité humaine soulève plus de questions qu'elle n'en résout. (La dignité humaine "infinie" entre les mains de JPII était une chose ; aujourd'hui, elle peut signifier quelque chose de très différent).

    Cependant, il est bon d'avoir un document qui affirme deux notions bibliques fondamentales : "Ainsi Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa". D'où la dignité "infinie". Et des louanges au cardinal Fernández qui a souligné lors de la présentation "homme et femme il les créa".
    Mais une grande partie du monde croit déjà à la dignité et à la liberté humaines bien au-delà de ces limites et de ces responsabilités. Et ce que l'on retire de tous ces discours - ce qui est communiqué par opposition à ce qui est réellement dit - peut être très différent des mots eux-mêmes.

    D'une part, il est affirmé à plusieurs reprises que tout être humain, de sa conception à sa mort naturelle, jouit d'une dignité ontologique. (Ontologique, cela signifie qu'elle est intégrée à notre être et à notre nature par Dieu et qu'elle "ne peut donc pas être perdue").

    Jusque-là, tout va bien.

    Mais il existe d'autres types de dignité - morale, sociale, existentielle - comme le reconnaît à juste titre la Déclaration. Elles peuvent exister à un degré plus ou moins grand, approprié ou inapproprié. Les actes moralement répréhensibles, par exemple, ne sont pas seulement un affront à la dignité humaine d'autrui. Ils diminuent notre propre dignité morale - et notre liberté - mais jamais, nous répète-t-on, au point de nous faire perdre notre dignité ontologique.

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  • "Nuancée", la presse écrite ?

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       A l'heure où "les discours se radicalisent", nous avons grandement besoin de "nuance" et c'est pourquoi, "la Presse Quotidienne" (avec des majuscules!) est "plus que jamais essentielle". Tel est un des messages que véhicule depuis ce lundi, sur quantité de supports écrits ou audiovisuels, une campagne publicitaire orchestrée par les éditeurs de journaux en Belgique francophone et germanophone.

       Il s'agit, lit-on dans un desdits journaux, de souligner la mission essentielle de la presse écrite "pour préserver nos démocraties" à l'heure "des fake news et manipulations en tous genres". Nos quotidiens resteraient donc "le meilleur rempart" parce qu'ils nous fournissent "une information de qualité, nuancée, recoupée et indépendante".

       Fort bien. Mais que voyons-nous, à côté de ces beaux slogans, pour illustrer le mal dont les journalistes nous fourniraient l'antidote ? Une photo de… Donald Trump. Il faut croire que le sens de la "nuance" n'a plus vraiment de raison d'être quand il est question du président qui a été vainqueur des élections américaines en 2016 et le sera peut-être une nouvelle fois cette année.

       Il est indubitable que l'homme et sa politique puissent appeler des critiques. Il n'est pas contestable qu'il a parfois menti. Mais outre qu'on pourrait, sur ces points, épingler bien d'autres responsables, son bilan de chef d'Etat ne fut pas que négatif, loin de là. Le peu de souci de l'environnement reste un point noir, mais les mesures de déréglementation ont relancé la croissance économique (plus de 2 % dès 2017). A côté d'échecs retentissants, comme la tentative de négocier avec le Big Brother nord-coréen Kim Jong-un, la riposte à l'utilisation d'armes chimiques par les forces gouvernementales dans le conflit syrien – la fameuse "ligne rouge" selon Obama, qui ne fit rien quand elle fut franchie – a été parfaitement ciblée et proportionnée pour mettre fin à l'escalade. Par ailleurs, peut-on reprocher au candidat à l'investiture républicaine de continuer à mettre les Européens devant leurs responsabilités quant à la part qu'ils doivent assumer pour leur responsabilité collective ?

       Evidemment, il est des décisions qui n'ont pu que déplaire à nos parangons de la vérité informative, notamment les nominations à la Cour suprême, à la suite desquelles celle-ci a mis fin à "l'interdiction d'interdire" faite aux Etats fédérés en matière d'avortement (devenu illégal ou fortement restreint dans une vingtaine d'Etats).

       Bref, s'il fallait démontrer la partialité de nos "grands" médias, s'il fallait prouver leur engagement unanime pour certaines causes et tout aussi unanime contre d'autres, s'il fallait illustrer leur alignement sur l'idéologie dominante des élites politiques et économiques occidentales dont ils dépendent financièrement (via les subventions publiques et la publicité), la preuve est largement faite, merci !

       Pour plus de précisions et une masse d'exemples sur le sujet, je m'autorise à renvoyer – c'est gratuit – à l'article que j'ai publié ci même en 2021 sous le titre "Y a-t-il une idéologie commune des médias ?" Poser la question, c'est y répondre.

     PAUL VAUTE
    Historien, journaliste honoraire

  • Benoît XVI : "pape de transition" ?

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    Du Tagespost :

    Peter Seewald défend Benoît XVI. Il n'a pas seulement posé des "jalons décisifs", il a aussi écrit l'histoire.

    08.04.2024

    La semaine dernière, un livre d'entretiens avec le pape François est paru en Espagne, dans lequel celui-ci qualifiait son prédécesseur, le pape Benoît XVI, de "pape de transition". Le biographe de Benoît XVI, Peter Seewald, contredit cette affirmation dans une interview accordée au "Katholische SonntagsZeitung für das Bistum Regensburg". Benoît XVI n'a pas seulement posé des "jalons décisifs", il a aussi écrit l'histoire, affirme Seewald dans l'interview qui paraîtra cette semaine. Selon l'historien Peter Watson, il serait à placer au même niveau que Beethoven, Bach et Hölderlin.

    Parmi les nouveautés que l'on doit à Benoît XVI, il y a, selon Seewald, les "synodes des évêques ouverts" que Benoît a été le premier à introduire. Il a restructuré les finances du Vatican, "réalisé d'énormes progrès dans le dialogue interreligieux" et "intensifié les relations avec le judaïsme, qui n'ont jamais été aussi bonnes que durant son mandat". Seewald rappelle également qu'en matière d'abus sexuels, Benoît a été le premier à prendre des mesures décisives selon une "stratégie de tolérance zéro".

    Un berger qui se souciait de l'humanité

    De même, le prédécesseur de François était "le seul à avoir l'expérience, la tête, le cœur, la noblesse" et l'humilité "pour faire entrer l'héritage du grand Jean-Paul II dans une nouvelle ère". La conclusion de Seewald : Benoît XVI est considéré comme "le plus grand théologien qui ait jamais siégé sur le siège de Pierre et comme le docteur de l'Eglise des temps modernes" - et comme le plus lu de surcroît. Pour lui-même, Benoît XVI a été un pasteur "qui ne s'est pas ménagé dans le souci de l'humanité" et "la fidèle transmission du message du Christ ".

    L'écrivain et journaliste souligne également le don prophétique de Benoît XVI. Il n'a pas seulement annoncé le paganisme qui se trouve "aujourd'hui dans l'Eglise elle-même" - et a donc demandé une sécularisation -, mais il a également prévu que l'Eglise deviendrait une "Eglise des petits" - une Eglise simplifiée dans laquelle "une grande force affluerait".

    L'Évangile non seulement enseigné, mais aussi vécu

    Pour le pape, la réforme a toujours signifié un retour à l'essence de la foi, ce que même Walter Kasper - "notoirement pas forcément un partisan de Ratzinger" - a souligné lorsqu'il a déclaré, après la démission du pape, que celui-ci avait "beaucoup contribué à la consolidation de l'Eglise dans la foi et à l'approfondissement de la foi". En fait, son objectif était de "dégager le véritable noyau de la foi sous les incrustations et de donner à ce noyau force et dynamisme".

    Selon Seewald, il ne peut pas répondre à la question de savoir pourquoi le pape François l'appelle pape de transition. "Une fois, il fait l'éloge de Benoît, le qualifiant même de 'grand pape', ... puis il le rabaisse, l'appelle grand-père, ami paternel ou justement 'pape de transition'". Pourquoi l'appellation de "pape de transition" serait en outre erronée : "Personne ne l'égalait dans la clarté de ses déclarations, l'acuité de son intellect, la brillance de sa manière de s'exprimer". Benoît XVI disposait en outre "d'une grandeur et d'une authenticité humaines et chaleureuses", "grâce auxquelles il n'a pas seulement enseigné l'Evangile, mais l'a aussi vécu".