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La protection de la vie : une des grandes faiblesses de l'Europe
De Vatican News (Jean-Benoît Harel) :
Le Pape invite la Comece à protéger la vie, «une des grandes faiblesses de l’Europe»
Les membres de la présidence de la Commission des épiscopats de l'Union européenne (COMECE) ont été reçus par le Pape François ce samedi 22 juin, deux semaines après les élections communautaires. Vice-président de la COMECE et évêque de l’île portugaise de Madère, Mgr Nuno Brás da Silva Martins a assuré que le Pape soutenait l’union des peuples européens et a insisté sur l’importance de la protection de la vie humaine et la place des religions et de Dieu en Europe.Réunis à Rome depuis ce mercredi 19 juin pour différentes rencontres, la présidence de la Commission des épiscopats de l'Union européenne (COMECE) a conclu cette session de travail par une audience avec le Pape François ce samedi 22 juin.
«Son cœur est avec l’Europe» témoigne Mgr Nuno Brás da Silva Martins, à l’issue de cette rencontre. Si le vote des Européens a maintenu une majorité d'élus pro-européens à Strasbourg lors des élections du 6 au 9 juin 2024, les évêques de la COMECE ont également évoqué les faiblesses de l'Union européenne avec le Saint-Père.
Pour l’évêque portugais, la faiblesse la plus fragrante est l’échec de la paix. «L’Europe n’a pas réussi à éviter la guerre, mais elle doit jouer un rôle dans la construction de la paix», a-t-il assuré, ajoutant que le Pape les a encouragés à «trouver des ponts avec les gens».
Ne pas lier sécurité et immigration
Interrogé sur le déclin des écologistes et le renforcement des partis de droite, Mgr Nuno Brás a estimé que pour les Européens, «le sujet principal serait la sécurité», un sujet qui a été très présent lors de la campagne électorale portugaise. Toutefois, il insiste pour éviter l’amalgame entre insécurité et immigration.
Lors de la colonisation de cet archipel au large du Maroc par les Portugais, l’île était déserte. La population de Madère s’est donc constituée progressivement par des arrivées de migrants, notamment venus du Portugal. Il existe aussi une grande population d’émigrés, partis vers le Venezuela ou l’Angleterre. «On accueille ceux qui arrivent et on est prêt à partir aussi» a résumé l’évêque des 250 000 habitants de l’île, dont 95% de baptisés.
La protection de la vie
Pour les 5 prochaines années de mandature des nouveaux députés européens, et de la nouvelle commission, l’Église veut porter une voix forte auprès des décideurs politiques. Pour Mgr Nuno Brás, deux sujets sont prioritaires. D’abord celui de la défense de la vie, principalement l’avortement et l’euthanasie. «Le Saint-Père a été très clair. Il a dit: “il faut lutter, il ne faut pas laisser tomber ces sujets“», a expliqué l’évêque, pointant les risques d’eugénisme à travers la pratique de l’avortement. «C'est une des grosses faiblesses de l'Europe, il faut insister sur les thèmes de la vie et de la dignité humaine», a-t-il affirmé.
Ensuite, le vice-président de la COMECE a évoqué la place des religions en Europe: «Il y a beaucoup de politiciens qui disent: “la religion, ce n’est pas important“. Mais si, c'est important! Il faut souligner l'importance de la religion et l'importance de Dieu dans la vie des personnes, non pas seulement comme données historiques, mais aussi en réalité du présent».
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Homélie pour la nativité de saint Jean-Baptiste
L’Eglise ne célèbre que trois naissances : celle du Fils de Dieu, celle de sa mère, et celle de Jean-Baptiste. La nativité de ce dernier fut même célébrée bien avant celle de la Vierge Marie : elle est attestée dès le IVe s.
De tous les autres saints nous retenons uniquement le jour de leur naissance à la vie définitive au moment du grand passage de ce monde à l’autre. L’exception faite pour saint Jean se fonde sur la parole insistante de l’Ange annonçant la destinée extraordinaire de cet enfant (Lc 1, 13-17), et surtout sur la grâce de sanctification reçue dès le sein de sa mère, lors de la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth (Lc 1, 39-56). Puisque l’enfant fut purifié du péché originel et oint de l’Esprit de sainteté, il est légitime de fêter sa naissance comme la célébration de l’entrée d’un saint dans notre monde.
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La nativité de saint Jean-Baptiste
De Benoît XVI, cette catéchèse sur saint Jean-Baptiste
... la vénération de saint Jean-Baptiste est ancienne et profonde. Dans les évangiles, son rôle par rapport à Jésus apparaît très nettement. Saint Luc, en particulier, raconte sa naissance, sa vie dans le désert, sa prédication, et saint Marc nous parle de sa mort dramatique. Jean-Baptiste initie sa prédication sous l’empereur Tibère, en 27-28 après Jésus-Christ, et l’invitation très claire qu’il adresse à la foule accourue pour l’écouter est de préparer le chemin pour accueillir le Seigneur, de rendre droits les sentiers tordus de sa propre vie à travers une conversion du cœur radicale (cf. Luc 3, 4). Pourtant le Baptiste ne se limite pas à prêcher la pénitence et la conversion mais, en reconnaissant que Jésus est « l’Agneau de Dieu » venu pour enlever le péché du monde (Jean 1, 29), il a la profonde humilité de montrer en Jésus le véritable Envoyé de Dieu, en se mettant de côté pour que le Christ puisse grandir, être écouté et suivi. Dans un acte ultime, le Baptiste témoigne par son sang de sa fidélité aux commandements de Dieu, sans céder ni reculer, en accomplissant jusqu’au bout sa mission. Dans ses homélies, saint Bède, moine du IXème siècle, dit ceci : Saint Jean a donné sa vie pour [le Christ], même si on ne lui a pas ordonné de renier Jésus Christ, on lui a ordonné de taire la vérité (cf. Homélies 23 : CCL 122, 354). Et il n’a pas tu la vérité et c’est ainsi qu’il est mort pour le Christ qui est la Vérité. C’est justement par amour de la vérité qu’il ne s’est pas abaissé en se compromettant et qu’il n’a pas eu peur d’adresser des paroles fortes à celui qui s’était éloigné des voies de Dieu.
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La nativité de saint Jean-Baptiste
la nativité de Jean-Baptiste par Ghirlandaio (Santa Maria Novella, Florence)
Méditation et historique (missel.free.fr)
L'Église célèbre la naissance du Sauveur au solstice d'hiver et celle de Jean-Baptiste au solstice d'été. Ces deux fêtes, séparées l'une de l'autre par un intervalle de six mois, appartiennent au cycle de l'Incarnation ; elles sont, par leur objet, dans une mutuelle dépendance ; à cause de ces relations, on peut leur donner le même titre, c'est en latin : nativitas, naissance ; natalis dies,Noël.
Pourquoi célébrer la naissance de Jean-Baptiste, se demande saint Augustin, dans un sermon qui se lit à l'office nocturne ? La célébration de l'entrée de Jésus-Christ dans ce monde s'explique fort bien ; mais les hommes - et Jean-Baptiste en est un - sont d'une condition différente ; s'ils deviennent des saints, leur fête est plutôt celle de leur mort : leur labeur est consommé, leurs mérites sont acquis ; après avoir remporté la victoire sur le monde, ils inaugurent une vie nouvelle qui durera toute l'éternité. Saint Jean-Baptiste est le seul à qui soit réservé cet honneur ; et cela dès le cinquième siècle, car la nativité de la Vierge Marie ne fut instituée que beaucoup plus tard. Ce privilège est fondé sur ce fait que Jean a été sanctifié dès le sein de sa mère Élisabeth, quand elle reçut la visite de Marie sa cousine ; il se trouva délivré du péché originel ; sa naissance fut sainte, on peut donc la célébrer. C'est un homme à part, il n'est inférieur à personne, non surrexit inter natos mulierum major Jobanne Baptista. L'ange Gabriel vint annoncer sa naissance, son nom et sa mission, nous dit saint Maxime, dans une leçon de l'octave ; sa naissance merveilleuse a été suivie d'une existence admirable, qu'un glorieux trépas a couronnée ; l'Esprit Saint l'a prophétisé, un ange l'a annoncé, le Seigneur a célébré ses louanges, la gloire éternelle d'une sainte mort l'a consacré. Pour ces motifs, l'Église du Christ se réjouit dans tout l'univers de la naissance du témoin qui signala aux mortels la présence de celui par lequel leur arrivent les joies de l'éternité.
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Beauraing : une nouvelle brochure de Jean-Pierre Snyers
Les apparitions de la Vierge à Beauraing sont-elles crédibles?
Jean-Pierre Snyers en est convaincu.
A travers une petite brochure qui vient d'être publiée, il nous donne 12 raisons de croire en celles-ci.
En cette année où nous fêtons le 75è anniversaire de la reconnaissance des apparitions, cette présente publication n'est-elle pas la bienvenue?
En vente (notamment) aux sanctuaires de Beauraing et de Banneux. Prix: 1,50 €
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Le Christ dans la tempête : son sommeil même est une leçon de foi
Du Père Paul D. Scalia sur The Catholic Thing :
In sinu Patris
Or, force est de reconnaître que le premier soupçon est fondé. Dieu nous éprouve et nous met à l’épreuve. Il a permis que les apôtres soient assaillis par la tempête sur la mer de Galilée. Ce n’était pas non plus la seule fois. Après la multiplication des pains et des poissons, Jésus envoya les apôtres traverser la mer sans lui pendant qu'il se retirait sur la montagne pour prier. Plus tard, regardant la mer, « il vit qu’ils étaient secoués en ramant, car le vent était contre eux ». (Marc 6:48) Le Tout-Bon et Tout-Puissant a permis à ses amis les plus proches de subir cette épreuve.
En fait, c’est ainsi que Dieu traite ceux qui lui sont les plus proches et les plus dévoués. La vigne fructueuse doit être taillée. (cf. Jean 15 :2) Ainsi, il a éprouvé son propre peuple Israël dans le désert. Il a laissé le mystique Saint Paul être battu par un ange de Satan (cf. 2 Corinthiens 12, 7). Il a permis que sa propre épouse, l'Église, soit assaillie par des tempêtes qui semblent l'accabler. Il permet à chacun de nous d’être mis à l’épreuve. Sainte Thérèse, une de ses intimes durement éprouvées, lui a plaisanté : « Si c'est ainsi que vous traitez vos amis, ce n'est pas étonnant que vous en ayez si peu !
Nous devons donc reconnaître avec sobriété que Dieu permet les tempêtes dans nos vies et nous permet d’être éprouvés. Cette vérité apparemment dure nous affranchit du culte moderne d’un dieu thérapeutique dont le seul rôle est de nous apporter du réconfort. Si tout ce que vous voulez, c'est du réconfort, trouvez un autre Dieu.
Pourtant, il y a cet autre soupçon. Si Dieu nous met à l’épreuve, où est-il entre-temps ?
"Jésus était à l'arrière, endormi sur un coussin." C'est une question séculaire : pourquoi Dieu semble-t-il inactif lorsque nous sommes au milieu de difficultés et d'épreuves ? S’Il est tout-puissant, pourquoi n’utilise-t-Il pas ce pouvoir immédiatement ou, mieux, pour empêcher que cela se produise en premier lieu. Pourquoi semble-t-il ne rien faire pendant que nous luttons contre la tempête ? Pourquoi Dieu semble-t-il ne rien faire alors que son Église est fouettée par le vent et les vagues ?
Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée par Ludolf Backhuysen [Musée d'art d'Indianapolis à Newfields] Pour nous aider à grandir dans la foi. Il se retire non pas pour nous abandonner mais pour nous inviter à lui faire davantage confiance. La vigne fidèle est taillée pour porter de plus grands fruits. Ainsi, après avoir réprimandé le vent et la mer, il réprimande les Apôtres comme pour expliquer son sommeil : « Pourquoi avez-vous peur ? Gens de peu de foi ? »
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Mgr Vigano : un "anarcho-vacantiste"
De Guido Horst sur le Tagespost :
Pourquoi le Vatican a dû prendre des mesures contre l'archevêque renégat.
21 juin 2024L'archevêque Carlo Maria Viganò, ancien nonce aux États-Unis, ne fait pas partie des sédévacantistes qui prétendent que le Siège de Pierre existe depuis Benoît XVI. inoccupé. Il ne fait pas non plus partie des évêques traditionalistes qui ont critiqué publiquement ou anonymement le pape François à cause de ses décisions, par exemple sur le rite traditionnel ou à cause de sa curie privée à Santa Martha. Il convient de rappeler ici, par exemple, le cardinal George Pell , qui, sous le pseudonyme de « Demos », a fait circuler un bilan impitoyable avec le pontificat actuel, mais pour qui il a toujours été clair que François était le pape légalement élu et régnant légalement .
Un anarcho-vacantiste
Avec Viganò, c'est encore différent : Roberto de Mattei, historien, critique du Concile et président de la Fondation conservatrice Lepanto, qualifie Viganò d'anarcho-vacantiste qui suppose que François est devenu pontife légalement, mais que son exercice de charge est invalide. Pour Viganò, le Siège de Pierre est occupé par un usurpateur qui n'est pas Pape car il a manifestement l'intention de détruire l'Église. François trompe les catholiques parce qu'il travaille en réalité pour les ennemis de l'Église, affirme l'ancien nonce aux États-Unis. Et Roberto de Mattei résume ainsi l'anarchie de Viganò : « Monseigneur Viganò admet que François occupe matériellement le trône de Pierre et nie donc qu'il soit sédévacantiste, mais en même temps il est convaincu que François n'est pas formellement pape, car il il lui manque l’intention de faire le bien de l’Église, qui est la forme, l’essence de la papauté. »
On pourrait désormais dire beaucoup de choses sur le passé de Mgr Viganò, qui était un fauteur de troubles au Vatican avant même d'être nonce aux États-Unis. Viganò travaillait à la Curie pour l'administration de la Cité du Vatican et souhaitait devenir chef du gouvernorat. Mais Benoît XVI. s'est méfié de l'ambitieux Curial et l'a renvoyé de Rome et aux États-Unis comme nonce, ce qui a été l'élément déclencheur de Vatileaks. Certains confidents de Viganò ont réagi avec indignation et ont persuadé le valet de chambre du pape de transférer des documents de l'appartement papal entre les mains d'étrangers afin d'attirer l'attention sur le chaos qui régnait dans l'entourage le plus proche de Benoît.
« Clercs itinérants »
Mais c'est de l'histoire. La raison pour laquelle le Dicastère de la Foi a ouvert une procédure pénale contre Viganò pour crime de schisme remonte au travail récent du très riche archevêque dans le marais et la clandestinité catholique.
La parole est à nouveau donnée au discret Roberto de Mattei, dont on ne peut pas vraiment dire qu'il est un progressiste ou un fan de François. Pour lui, Viganò est un danger car « il ordonne en secret un grand nombre de prêtres et peut-être aussi quelques évêques qui font partie de ce brouillard insaisissable de 'clerici vagantes' (clercs itinérants) qui, malheureusement, ne cesse de croître, et sans cela ils peuvent apporter la preuve de leur consécration, du moins jusqu'à ce qu'ils sortent de l'obscurité. À cet égard, le réseau de Mgr Viganò est une structure que l'on peut qualifier d'anarcho-vacantiste plutôt que de sédévacantiste... Certains de ceux qui ont répondu à son appel aux armes commencent à ouvrir les yeux, mais malheureusement, le mal est déjà fait. .»
La formation d’un groupe schismatique au sein de l’Église ne pourrait être caractérisée plus clairement. Et il est également évident que le Dicastère de la Foi a dû ouvrir une procédure judiciaire contre l'apostat, dans laquelle l'accusé et ses avocats peuvent commenter la plainte et l'expliquer, mais aussi s'excuser.
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Malgré le triomphe de la sécularisation, le christianisme restera indispensable
Du Tagespost (Johannes Hartl) :
Après l'ère laïque
Johannes Hartl est convaincu que malgré le triomphe de la sécularisation, le christianisme restera indispensable.23 juin 2024
Si vous souhaitez passer une soirée amusante, surfez sur Internet pour connaître les prédictions futures des époques antérieures. Par exemple, il existe des vidéos YouTube de programmes d’information des années 90 dans lesquels Internet est introduit. À la fin des années 1990, on entendait encore dans les formats en allemand que l'Internet ne se généraliserait certainement pas parce que c'était trop compliqué pour cela. L'empereur Guillaume II aurait déclaré que l'automobile était un phénomène temporaire et qu'il croyait lui-même à l'avenir du cheval. En ce qui concerne l’avenir, la première et la plus importante leçon est que nous ne pouvons pas le prédire. Ludwig Wittgenstein l'a exprimé philosophiquement ainsi : « Lorsque nous pensons à l'avenir du monde, nous pensons toujours à l'endroit où il sera s'il continue comme nous le voyons maintenant, et nous ne pensons pas qu'il ne se déroule pas actuellement, mais dans une courbe et sa direction change constamment. Il y a actuellement très peu de choses qui suggèrent une renaissance du christianisme en Europe. Afin de développer une vision à cet effet, la capacité de l’imagination à penser à quelque chose qui n’est pas encore visible est nécessaire.
Le désenchantement du monde
En termes d’histoire humaine, il y a probablement peu de développements plus graves au cours des 500 dernières années que ceux que l’on peut qualifier de « sécularisation » et d’« industrialisation ». Les deux ont à voir l’un avec l’autre. L’histoire à succès de la modernité est une séquence auto-accélérée d’innovations techniques et scientifiques qui ont porté le niveau de vie mondial à des niveaux auparavant impensables. Avec l’exploration et l’asservissement du monde est venu son désenchantement. Comme l'écrit Charles Taylor sur la première page de son ouvrage monumental A Secular Age : En l'an 1500, il était pratiquement impossible en Europe de ne pas croire en Dieu. 500 ans plus tard, la croyance en Dieu semble en quelque sorte inappropriée dans la vie publique, hors du temps, comme quelque chose de presque curieux. Mais le désenchantement a un prix. La question reste ouverte de savoir si la grande tendance à la sécularisation, qui continue de progresser jusqu’à aujourd’hui, touche à sa fin. Les époques ne durent pas éternellement, y compris celles de l'histoire des mentalités. Quoi qu’il en soit, il n’est pas inconcevable que, dans quelques décennies ou quelques siècles, l’Europe regarde en arrière et se demande comment une époque entière a pu perdre de vue quelque chose d’aussi essentiel que la foi en Dieu. Cela semble difficile à imaginer ? Eh bien, depuis que les humains existent, ils sont religieux. Et même aujourd’hui, la vision laïque n’est typique que de l’Occident. Ni en Afrique, ni en Amérique latine, ni en Inde, ni au Moyen-Orient, l’idée selon laquelle tout fonctionne sans religion ne semble convaincante. Nous seuls, en Europe, pensons cela. Mais pour combien de temps ?
Indépendamment de la question de savoir si la mégatendance de la sécularisation va s’effondrer à un moment donné, le fait est que chaque mégatendance entraîne des fractures internes et des angles morts. Le dernier chapitre de l'épais livre de Taylor porte sur les « fronts troublés de la modernité ». Au cœur de ces fronts difficiles se trouve l’énorme écart entre les promesses et les réalisations réelles de la modernité. Bien que l'écart par rapport aux concepts moraux traditionnels soit récompensé par des expériences momentanées de libération, de plaisir et d'autonomie, à long terme, la solitude des personnes âgées, les familles brisées, les enfants émotionnellement déstabilisés et le sentiment général d'isolement sont un prix élevé. Peu importe combien quelqu’un gagne, combien de médias, d’expériences et de nourriture quelqu’un consomme : à un moment donné, rien de tout cela ne suffira. Le vide intérieur qui se cache dans le cœur de chaque être humain entache toute tentative superficielle d’accepter la banalité d’une existence finalement dénuée de sens. Tout le monde ne ressent pas cela, mais beaucoup d’entre eux le ressentent. Les jeunes vivant aujourd’hui constituent la génération la plus triste jamais étudiée. Les préoccupations concernant la « santé mentale » et les souffrances liées à la dépression, à l’anxiété et aux exigences excessives sont devenues une caractéristique essentielle de la génération Z et de l’Alpha. Les gens ne se portent donc pas mieux à tous égards simplement parce que nous sommes plus rapides et plus riches qu’avant.
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"Choisissons la vie" : des dizaines de milliers de personnes ont marché pour la vie à Rome
De Chiara Bertoglio sur Vita Diocesana Pinerolese :
Marche pour la Vie à Rome
La Marche pour la Vie annuelle de ProVita&Famiglia a défilé dans les rues de Rome le 22 juin 2024 dans une atmosphère festive de musique et de témoignages pour dire "Choisissons la vie".
Des dizaines de milliers de personnes venues de toute l'Italie ont afflué dans une Rome torride et ensoleillée, bien que caressée par un souffle de vent frais qui a réconforté les manifestants audacieux. Le but de cette visite dans la capitale était en fait de participer à la manifestation annuelle de ProVita&Famiglia, intitulée "Choisissons la vie". Dans un contexte où les "pro-choice" ("pour le choix", lire les avorteurs) s'opposent aux "pro-vie", les organisateurs ont voulu, à juste titre, souligner que le vrai "choix", le seul vraiment libre, est d'accueillir la vie.
La foule bigarrée des militants pour la vie est de tout âge et de toutes conditions. Il y a des bébés qui ne sont pas encore nés, des tout-petits dans des poussettes (auxquels les mamans offrent continuellement des boissons et des rafraîchissements), des enfants et des jeunes, de nombreux jeunes, des familles plus ou moins nombreuses, des personnes âgées, sans oublier quelques personnes handicapées, des religieux, des personnes consacrées et des prêtres. Tous unis par le même désir de dire qu'il faut une Italie qui croit en la vie, la promeut, la soutient et défend son unicité.
L'ambiance est celle d'une joyeuse fête de rue : pas de polémique, pas d'agressivité, juste des sourires, des chants, et quelques chorégraphies proposées par les jeunes les plus vifs, prêts à s'enflammer.
Trois témoignages
Sur la Piazza della Repubblica, lieu de la rencontre, trois témoignages sont présentés, tous très significatifs.
Tout d'abord, une femme qui a avorté il y a vingt-cinq ans prend la parole et raconte son histoire avec sobriété, efficacité et une force d'âme vraiment émouvante. Vingt-trois ans, étudiante à l'étranger, son fiancé l'a persuadée d'avorter ; au centre de consultation, personne ne lui a proposé d'alternative, personne ne l'a vraiment écoutée, et tout ce qu'ils ont pu faire, c'est lui dire de "se dépêcher" parce qu'elle avait atteint la limite des trois mois. Tous les détails de "ce jour-là" sont restés gravés dans son esprit et dans son cœur, et l'angoisse de ce qu'elle avait vécu n'a été atténuée que plus tard, lorsqu'elle a pris pleinement conscience de ce qui s'était passé dans une confession. L'espoir lui est revenu lorsqu'elle a compris que ces blessures pouvaient devenir des "failles" par lesquelles la grâce et son témoignage, qu'elle porte aujourd'hui avec courage et passion dans toute l'Italie, pouvaient passer. Un autre pas fondamental a été de donner un nom à cet enfant à naître, qu'elle appelle désormais "Marco" : comme beaucoup d'autres femmes qui ont vécu la même expérience, elle imagine ses anniversaires en le voyant comme un jeune homme qui aime le football et qui a terminé ses études. Un témoignage dont la vérité était palpable et qui a profondément ému de nombreux auditeurs.
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Dominus fortitúdo plebis suæ (Introït du 12ème dimanche du temps ordinaire)
Introitus Introït Ps. 27, 8-9 DÓMINUS fortitúdo plebis suæ, et protéctor salutárium Christi sui est: salvum fac pópulum tuum, Dómine, et bénedic hereditáti tuæ, et rege eos usque in sǽculum. Ps. ibid. 1 Ad te, Dómine, clamábo, Deus meus, ne síleas a me: ne quando táceas a me, et assimilábor descendéntibus in lacum ℣. Glória Patri. Le Seigneur est la force de Son peuple, et le protecteur qui ménage les délivrances à Son oint. Bénis Ton héritage; conduis-le à jamais. Ps. Je crierai vers Toi, Seigneur mon Dieu, ne garde pas le silence à mon égard, de peur que, si Tu ne me réponds pas, je ne sois semblable à ceux qui descendent dans la fosse. ℣. Gloire au Père. -
Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? (12e dimanche du T.O.)
Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr - archives)
Rien ne distingue physiquement Notre-Seigneur d’un autre homme. A en juger au programme de ses journées et aux nuits passées en prière, il est certes particulièrement résistant ; mais il a néanmoins besoin de repos comme tout le monde. La journée de prédication l’a épuisé ; aussi s’endort-il sans tarder sur le coussin - à vrai dire très dur - dont se servaient les rameurs dans les barques de pécheurs de l’époque. Il dort même si profondément, que ni le hurlement du vent soufflant en tempête, ni le fracas des vagues malmenant le frêle embarquement, ne troublent son mystérieux sommeil.
A bout de ressources, craignant d’être à chaque instant engloutis par cette mer déchaînée, « ses compagnons le réveillent » tout angoissés, et lui crient leur détresse : « Maître nous sommes perdus : cela ne te fait rien ? ». Etonnement et reproches se mélangent dans ce cri qui semble l’ultime recours de ces hommes, pourtant habitués à affronter les tempêtes subites et redoutables de ce lac au microclimat capricieux. Répondant aussitôt à leur appel de détresse, Jésus se lève, et avec une autorité souveraine, « il interpelle le vent avec vivacité ». Saint Marc vient d’utiliser le même verbe que celui par lequel il décrivait la prise de pouvoir de Jésus sur les démons. Poursuivant son action, Jésus s’adresse également à la mer comme à une altérité personnelle, pour lui imposer le silence. Et les éléments obéissent instantanément, comme s’ils reconnaissaient la voix de leur Maître. On imagine sans peine la stupeur de ces pécheurs ! Non seulement les démons, mais même « le vent et la mer lui obéissent ! ».
En évoquant cet épisode, la liturgie de ce jour nous encourage à découvrir nous aussi par la foi, celui qui est présent à l’ordinaire de nos journées si souvent bousculées. Certes sa présence est à ce point discrète qu’il semble dormir ; pourtant lui seul a autorité sur les forces du mal qui nous accablent. Comme le rappelait le pape Benoît XVI lors de sa récente visite pastorale en Pologne : « Jésus se tait, mais il agit ». Comment en effet celui qui « retient la mer quand elle jaillit du sein de l’abîme », qui la « lange de nuage » comme une mère le ferait pour son enfant, qui « fait de la nuée son vêtement et lui impose des limites » (1ère lect.), comment pourrait-il être menacé par une bourrasque, aussi impressionnante fût-elle à nos yeux ? « C’est au cœur des tempêtes qu’il nous cherche le plus » écrivait Saint Thérèse d’Avila en guise d’encouragement, à des carmélites soumises à de rudes épreuves. Mais comme il nous est difficile de discerner la présence rassurante de Notre-Seigneur, dans nos barques ballotées sur les flots en furie de nos vies en proie à tant de difficultés !
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