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  • La situation en France: déclaration des évêques

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    Situation de la France: déclaration épiscopale (source)

    Sous le titre "Au sujet de la situation en France", le Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France publie cette déclaration suivie d'une prière à l’attention  des fidèles:  

    Le résultat des élections européennes est un symptôme de plus d’une société inquiète, douloureuse, divisée. La dissolution de l’Assemblée nationale a placé notre pays dans un trouble inattendu. Comme  tous nos concitoyens, nous, catholiques, avons à exercer notre responsabilité démocratique.

    Comme chrétiens, cependant, nous avons une vive conscience que les élections législatives ne résoudront pas tout. C’est dans l’espérance du Règne de Dieu inauguré par le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus que nous voulons être des citoyens responsables et apporter notre contribution à la qualité de la vie démocratique et sociale de notre pays.

    Le malaise social que nous constatons a certes partie liée à des décisions politiques, mais il est plus profond. Il tient aussi à l’individualisme et à l’égoïsme dans lesquels nos sociétés se laissent entraîner  depuis des décennies, à la dissolution des liens sociaux, à la fragilisation des familles, à la pression de  la consommation, à l’affaiblissement de notre sens du respect de la vie humaine, à l’effacement de Dieu  dans la conscience commune. Les parlementaires et les responsables politiques ne peuvent pas tout. Ils ont à chercher le meilleur pour nous tous, pour l’unité, la prospérité et le rayonnement de notre pays  dans un monde en profonde mutation. Ils ne peuvent agir qu’en fonction de la détermination de tous à  agir pour le bien commun.

    Demain, le 8 juillet, quels qu’auront été nos choix électoraux, nous tous Français, nous aurons encore  et toujours à respecter nos concitoyens qui auront d’autres opinions que les nôtres et à œuvrer  ensemble à la continuité et à l’amélioration de notre vie sociale commune. Nous aurons encore à vouloir  que notre pays honore ses engagements et serve la paix et la justice dans le monde. Nous aurons  toujours à nous garder de la violence, à veiller à ne pas diffuser la colère et la haine, à ne pas nous  résigner à l’injustice mais à lutter pour la justice par les moyens de la vérité et de la fraternité. Demain,  chacun devra toujours s’inquiéter de ceux qui vont moins bien que lui.  

    Nous, catholiques, nous le ferons en puisant dans la grâce de Dieu et dans notre foi en son salut, pour  surmonter peurs, colères, angoisses et pour être des « artisans de paix » et des acteurs de l’amitié  sociale. Nous pourrons nous appuyer sur la communion qu’est notre Église.  

    C’est pourquoi, évêques du conseil permanent, nous formulons la prière suivante et nous la proposons aux fidèles qui voudront bien s’y associer :

    « Dieu de vérité et de bonté, en ces temps de décisions fortes pour notre pays la France, aide#nous à discerner correctement ce qui est juste. Renouvelle en nous, chaque matin, le goût de servir, pour que nous accomplissions nos tâches  avec cœur et garde-nous de mépriser quelque être humain que ce soit. Viens, Esprit-Saint, éclairer ceux et celles qui seront choisis comme députés ou auront à  gouverner notre pays. Qu’ils puissent ensemble chercher le meilleur pour nous tous. Imprime en eux un grand sens du  service du bien commun.  Sainte Vierge Marie, sainte Jeanne d’Arc, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronnes de la  France, veillez sur notre pays. Qu’il soit une terre de liberté, de justice, de fraternité et se tienne  à la hauteur de son rôle dans l’histoire. Aidez-nous à y être, à notre modeste place mais selon toute notre responsabilité, des disciples de l’Évangile. Amen. » 

  • Saint Louis de Gonzague : un modèle pour les jeunes (21 juin)

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    Du site des jésuites d'Europe occidentale francophone :

    Saint Louis de Gonzague

    Ce jeune jésuite italien est né en 1568 à Castiglione, dans l’actuelle province de Lombardie. Fêté le jour du solstice d’été, le 21 juin, saint Louis de Gonzague est proposé comme modèle à la jeunesse, et spécialement aux étudiants. 

    En 1991, le pape Jean Paul II l’a également déclaré saint patron des personnes atteintes du SIDA.

    Un modèle pour les jeunes

    Saint Louis de Gonzague 2

    Échapper aux richesses, à la gloire humaine et au pouvoir : la vie de Louis de Gonzague est à mille lieux des modèles courants dans l’esprit des jeunes… et de ce que leurs parents peuvent souhaiter pour eux. Né dans une famille noble, fils aîné du marquis de Castiglione, Louis semble jouir d’une voie toute tracée : dès l’âge de 13 ans, il vit à la cour de Philippe II d’Espagne. Toutefois, l’expérience de cette vie l’aide à découvrir qu’il a soif d’autre chose : le luxe et le laxisme moral dont il est témoin le laissent insatisfait. Il devra lutter avec son père pour le convaincre de son désir de devenir religieux en entrant dans la Compagnie de Jésus. À 17 ans, il renonce  solennellement à ses droits héréditaires en faveur de son frère cadet et part pour Rome où, avec la bénédiction du pape Sixte Quint, il entre au noviciat jésuite. L’aimant était suffisamment puissant pour que le jeune homme se laisse attirer, en dépit des difficultés et contre l’avis paternel, et pour qu’il renonce aux honneurs et à la vie facile. Habité d’un désir plus grand que tout ce qui brille dans l’imaginaire, Louis interroge nos conceptions habituelles : faut-il rêver de richesse, de célébrité, de pouvoir ?

    Un appel à vivre le présent

    Fresques de la chapelle Saint-Louis de Gonzague-Franklin à Paris.

    « Que ferais-tu si tu apprenais que tu allais mourir dans l’heure ? », telle est la question-piège qui fut posée à Louis de Gonzague, pendant un temps de récréation. La question rejoint un conseil d’Ignace : quand il s’agit d’opérer une décision importante, « me projeter au jour de ma mort et considérer ce que j’aimerais avoir choisi aujourd’hui ». On peut deviner les réponses d’un jeune homme édifiant : « aller saluer ma mère » ou « m’agenouiller à la chapelle devant le Saint Sacrement », etc. Les hagiographes ont mis une tout autre réponse dans la bouche du jeune Louis : « Je continuerais à jouer, comme je le fais maintenant ». Une manière toute personnelle de rejoindre le carpe diem (cueille le jour) si cher à beaucoup de jeunes ! Plutôt que de me projeter dans le futur ou de regretter le passé, j’aimerais vivre chaque instant pleinement, avec la conviction que c’est ce que j’ai à vivre.

    L’héroïsme de l’agere contra

    Vitrail de la chapelle Saint-Louis de Gonzague-Franklin à Paris.

    Après le noviciat, Louis de Gonzague reste dans la ville éternelle, au Collège Romain, pour des études de philosophie et de théologie. Alors qu’il n’a que 23 ans, la peste fait des ravages dans la ville. Avec les autres étudiants jésuites, il est invité à prendre soin des malades. On se souvient l’avoir vu, surmontant un dégoût personnel, porter un pestiféré pour le conduire à l’hôpital. Agere contra : aller à l’encontre de ses envies personnelles, réagir contre ses dégoûts. C’est un exercice par lequel on a souvent mis les jeunes religieux à l’épreuve. Mais, trop souvent, cet agere contra est associé à des exercices aussi artificiels qu’inutiles. Dans la situation de Louis, il n’y avait rien d’artificiel : un malade – peut-être un mourant – qu’on ne pouvait laisser mourir comme un chien ! Cet acte reste d’actualité : il y a beaucoup de personnes dont nous détournons le regard, que nous préférons ignorer et oublier… Je me convaincs que je ne puis m’arrêter, je n’ose pas risquer la rencontre… et, pourtant, c’est mon frère qui est malade, réfugié, sans-abri. Tant pis pour les risques de contagion : c’est aujourd’hui que je vis ce que j’ai à vivre !

    Louis continue d’étudier intensément et multiplie les austérités au point d’avoir un mal de tête lancinant. Sa vie spirituelle est alors douloureuse et tourmentée. À 22 ans, il reçoit la révélation que sa vie sera brève. Cette révélation transforme sa vie spirituelle qui sera désormais plus dépouillée, plus sereine, plus abandonnée à Dieu. Louis meurt en 1591, pestiféré à son tour, à 23 ans. Il est canonisé par Benoît XIII en 1726 et proclamé, en 1729, patron de la jeunesse, spécialement des étudiants.

    Pourquoi fêter ensemble saint Louis de Gonzague et la musique le 21 juin ? Article de la revue Christus

    La vie de saint Louis de Gonzague en vidéo

    Lettre de saint Louis de Gonzague à sa mère (10 juin 1591) : « Je chanterai sans fin les miséricordes de Dieu ! »

    Que la grâce et la consolation de l’Esprit-Saint, très vénérée mère, soient toujours avec vous.

    Votre lettre m’a trouvé encore vivant dans cette région des morts, mais prêt à partir pour aller à jamais louer Dieu dans la terre des vivants. Je pensais qu’à cette heure j’aurais déjà fait le pas décisif. Si « la charité, comme dit saint Paul, pousse à pleurer avec ceux qui pleurent et à se réjouir avec ceux qui sont dans la joie », la joie de votre Seigneurie devra être bien grande, pour la grâce que Dieu nous accorde dans ma personne, Dieu Notre-Seigneur me conduisant au vrai bonheur et m’assurant que je ne le perdrai pas.

    Je vous avoue que je m’abîme et que je me perds dans la considération de cette bonté divine, cette mer immense, sans rivage et sans fond, qui m’appelle à un repos éternel après de bien courtes et bien légères fatigues. Elle m’invite du haut du ciel à ce souverain bonheur que j’ai cherché avec trop de négligence et elle me promet la récompense du peu de larmes que j’ai versées. Que votre Seigneurie veille donc à ne pas offenser cette infinie Bonté, ce qui arriverait sûrement si vous veniez à pleurer comme mort celui qui va vivre en la présence de Dieu et qui vous servira plus par ses prières qu’il ne le fit ici-bas.

    Notre séparation ne sera pas longue ; nous nous reverrons au ciel et, réunis pour ne plus nous séparer, nous jouirons de notre Rédempteur, nous le louerons de toutes nos forces et nous chanterons éternellement ses miséricordes. Tout ce qu’il fait est bien fait, puisque s’il nous enlève ce qu’il nous avait donné, c’est pour le mettre en lieu sûr et nous rendre ce que tous nous désirons davantage.

    Je vous écris tout cela uniquement à cause du désir que j’ai que vous, Madame ma mère, et toute la famille receviez la nouvelle de ma mort comme une grande faveur. Que votre bénédiction maternelle m’accompagne et me dirige dans la traversée de l’océan de ce monde et me fasse arriver heureusement au port de mes désirs et de mes espérances. Je vous écris avec d’autant plus de plaisir qu’il ne me reste plus d’autre preuve à vous donner de l’amour et du profond respect qu’un fils doit à sa mère.

    (Acta Sanctorum , Juin 5, p. 878 ; trad. fr. in : E. Delpierre et A. Noché,
    Saint Louis de Gonzague et la Renaissance italienne . Le Puy 1945, pp. 313-314).

  • Mgr Viganò, accusé de schisme, qualifie Vatican II et le Pape François de "cancer"

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    Du Pillar :

    Mgr Viganò, accusé de schisme, qualifie Vatican II et le Pape François de "cancer"

    20 juin 2024

    L'archevêque Carlo Maria Viganò, ancien nonce du pape aux États-Unis, a été accusé par le Dicastère pour la doctrine de la foi du crime canonique de schisme. 

    L'ancien diplomate du Vatican a publié jeudi matin des images de sa citation dans le cadre d'un processus extrajudiciaire, autorisé par le congrès des membres du Dicastère pour la doctrine de la foi le 10 mai. 

    Selon la citation, datée du 11 juin, les membres dirigeants du DDF ont voté en faveur d'une procédure extrajudiciaire abrégée, par opposition à un procès canonique complet, et ont ordonné à l'ancien ambassadeur du Vatican de faire appel au dicastère à Rome pour répondre aux accusations le 20 juin, soit en personne, soit par l'intermédiaire d'une représentation juridique formelle.

    L'accusation de schisme est définie par le droit canonique comme le "refus de la soumission au Souverain Pontife ou de la communion avec les membres de l'Église qui lui sont soumis".

    Selon le décret de citation envoyé à Vigano, l'archevêque est accusé d'avoir fait "des déclarations publiques entraînant un refus des éléments nécessaires au maintien de la communion avec l'Église catholique : refus de la légitimité du pape François, rupture de la communion avec lui et rejet du concile Vatican II."

    Le dicastère est autorisé à juger les cas de crimes contre la foi, ainsi que les crimes les plus graves contre la morale et les sacrements, et par mandat spécial du pape, il peut juger ceux qui autrement ne seraient soumis qu'à l'évêque de Rome, y compris les cardinaux, les patriarches, les légats du pape et les évêques.

    Le 20 juin, Mgr Viganò, éminent critique du pape François et du concile Vatican II, et partisan déclaré du président russe Vladimir Poutine, a publié une longue déclaration en réponse à sa citation pour schisme, qu'il a qualifiée d'"insigne d'honneur".

    Ce n'est pas une coïncidence si l'accusation portée contre moi concerne la remise en question de la légitimité du [pape François] Jorge Mario Bergoglio et le rejet du [Concile] Vatican II : le Concile représente le cancer idéologique, théologique, moral et liturgique dont l'"Église synodale" bergoglienne est une métastase nécessaire", a écrit l'archevêque.

    La citation à comparaître devant le DDF est, selon le décret, l'occasion pour Viganò d'examiner les preuves à son encontre, conformément à la procédure canonique d'un processus extrajudiciaire. 

    Un processus extrajudiciaire, à ne pas confondre avec un processus extralégal, est une procédure disciplinaire canonique abrégée qui peut être utilisée lorsque les preuves recueillies au cours d'une enquête préliminaire formelle sont suffisamment claires, de sorte qu'un procès canonique complet n'est pas justifié.

    Dans ce cas, les droits de l'accusé à être représenté par un avocat, à prendre connaissance des preuves retenues contre lui et à assurer sa propre défense restent intacts, mais plusieurs étapes de la procédure judiciaire formelle sont supprimées. 

    La même procédure extrajudiciaire a été utilisée dans le cas de l'ancien cardinal Theodore McCarrick, qui a été accusé de plusieurs actes d'abus sexuels et a été laïcisé à l'issue de la procédure.

    Dans le cas de Mgr Viganò, la peine canonique attachée au crime de schisme est la déclaration d'une excommunication latae sententiae, à laquelle peuvent s'ajouter d'autres peines, notamment une interdiction ou une ordonnance concernant le lieu de résidence du schismatique, la révocation de la charge ecclésiastique et l'interdiction d'exercer un ministère.

    La perte de l'état clérical n'est pas une peine ordinairement imposée pour le schisme, car le droit suppose d'abord l'application de "peines médicinales", destinées à provoquer le repentir du délinquant et qui peuvent être levées ultérieurement. 

    Mais le droit canonique stipule que la laïcisation, qui est une peine perpétuelle, peut être imposée pour le schisme si le coupable est jugé obstiné dans son crime, ou si "la gravité du scandale l'exige".

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  • Mgr Delville, évêque de Liège, sur KTO

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    De KTO TV :

    Mgr Jean-Pierre Delville - Diocèse de Liège (Belgique)

    17/06/2024

    Mgr Jean-Pierre Delville, évêque du diocèse de Liège, est l’invité de "La vie des diocèses" pour parler de l’actualité et des enjeux pastoraux de l’Eglise catholique dans la Province de Liège, en Belgique.

    REPORTAGE à la rencontre des prêtres retraités, âgés de plus de 75 ans, accompagnés le service pour la Santé des acteurs pastoraux, l’organe prévu par le diocèse pour aider ces prêtres dans leurs démarches du quotidien, mais aussi pour leur permettre d’assumer une mission, quelle qu’elle soit. Céline Matthieu, assistante sociale et responsable de l’équipe pour la santé des prêtres au sein du Vicariat, et le père Matthias Schmetz, 83 ans, lui-même responsable des prêtres visiteurs, expliquent leur mission.

    INTERVIEW : Dans le cadre du Synode, le diocèse de Liège a choisi d’entamer une réflexion spécifique sur la question des « ministères institués », en lien avec le motu proprio « Spiritus Domini », promulgué en 2021, dans lequel le pape François a notamment ouvert aux laïcs le lectorat et l’acolytat. Eclairage de Delphine Mirgaux, doctorante en droit canonique, sur la mise en oeuvre de ces ministères institués... Projet européen, Fête-Dieu à Liège, avenir des églises et des chapelles, pastorale des jeunes, Mgr Jean-Pierre Delville revient sur les principaux sujets de la vie du diocèse à l’occasion de cette émission, présentée par Honorine Grasset.

  • France : 105 nouveaux prêtres ordonnés cette année

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    105 NOUVEAUX PRÊTRES POUR L’ÉGLISE DE FRANCE

    19 Juin 2024
     
    Les ordinations sacerdotales seront au nombre de 105 en France cette année. Un chiffre en légère hausse par rapport aux 88 prêtres de l’année dernière, mais qui reste faible en comparaison avec ceux du siècle précédent.

    La Conférence des Évêques de France (CEF) a annoncé le mercredi 19 juin dernier que 105 séminaristes seraient ordonnés en 2024, principalement au cours du mois de juin. En France, la majorité des ordinations de prêtres a lieu en juin, généralement le dimanche précédant la fête des apôtres saint Pierre et saint Paul, piliers de l’Église.

    Six séminaristes sont ordonnés ce samedi 29 juin 2024 pour le diocèse de Paris. De son côté, la Communauté Saint-Martin a ordonné neuf prêtres le 22 juin. La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, quant à elle, en a ordonné sept, dont un Français, dans l’église de Lindenberg près de Wigratzbad, le 15 juin dernier.

    En 2024, sur les 105 ordonnés (détail en fin d’article), 63 le sont pour un diocèse, 16 pour un ordre religieux, 22 pour une communauté ou une société de vie apostolique et 4 pour le missel de 1962. Par ailleurs, en Nouvelle-Calédonie, un prêtre de 40 ans a été ordonné le 8 décembre dernier, une première depuis sept ans.

    En 2022, 122 prêtres ont été ordonnés en France, puis en 2023 seulement 88, une baisse toujours aussi inquiétante. Cette diminution presque de moitié des ordinations en vingt ans envoie un signal fort, particulièrement pour les entrées au séminaire. De ce fait, chaque ordination devient un événement exceptionnel.

    Une crise des vocations sans précédent

    L’Église catholique de France fait face à une crise des vocations depuis le début des années 1960. En 1901, les vocations restaient encore nombreuses malgré un contexte politique particulièrement anticlérical, et 9 277 jeunes hommes se préparaient à devenir prêtres. Les vocations diminuèrent considérablement au fur et à mesure des décennies. Dans les années 1950, on comptait encore environ 1 000 ordinations par an (1 500 en 1945). Ce nombre chuta ensuite à 646 en 1965, pour finalement tomber à environ une centaine dans les années 1990. Malgré un faible regain en 2000, avec 150 ordonnés, les chiffres actuels restent très faibles.

    Certains séminaires diocésains ont désormais si peu de séminaristes qu’ils ferment, pendant que des communautés, comme la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, ou certains séminaires, comme Ars, Toulon ou bien Vannes, enregistrent un grand nombre d’entrées. Rappelons aussi qu’un jeune homme qui rentre au séminaire s’apprête à passer par six ou sept ans de formation philosophique, théologique et pastorale, sans compter l’année de propédeutique, avant d’être accepté à la prêtrise. Les différentes étapes, comme l’acolytat et le lectorat, ou le sous-diaconat et les ordres mineurs pour l’ancien rite, permettent d’en rythmer la progression.

    Cette crise des vocations s’accompagne d’une même baisse de la pratique religieuse catholique, 1,5 % de pratiquants seulement aujourd’hui. En corrélant le nombre d’ordinations à la pratique religieuse, on constate que ce taux est relativement stable voire en hausse. Il ne reste plus qu’à prier pour les vocations, sans faiblir.


    Détail des ordinations

    Congrégations

    • Compagnie de Jésus (Jésuites) : 6
    • Ordre des Frères Prêcheurs (Province de Toulouse) : 1
    • Abbaye bénédictine Sainte-Madeleine du Barroux : 1
    • Abbaye Saint-Wandrille : 1
    • Congrégation des Augustins de l’Assomption : 2
    • Ordre de Prémontré Mondaye : 2
    • Bénédictins Olivétains : 1
    • Ordre de Saint-Benoît : 1
    • Société des Salésiens de Don Bosco : 1

    Communautés

    • Communauté du Chemin Neuf : 3
    • Fraternité Saint-Thomas Becket : 1
    • Communauté de la Très Sainte Eucharistie : 1
    • Fils de Notre-Dame des sept Douleurs : 2
    • Communauté de l’Emmanuel : 2
    • Communauté Saint-Martin : 9
    • Communauté bénédictine de Maylis : 1

    Sociétés de vie apostoliques

    • Missions Etrangères de Paris (MEP) : 3

    Prêtres célébrant selon le missel romain de 1962 :

    • Fraternité Saint-Pierre : 1
    • Institut du Bon Pasteur : 1
    • Institut du Christ Roi : 2
  • Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

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    Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

    Lettre datée du 17 juin 2024 et une analyse de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale concernant le Guide EVRAS

    Depuis de nombreuses années, des séances d’animation Evras ont cours à l’école et nous, membres de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale, sommes tout à fait favorables à leur principe.

    Depuis quelques semaines, les centres de planning familial clament haut et fort la réussite concrète de ces séances à l’école. Auto-satisfecit qui est une belle application de la méthode Coué, émanant d’institutions qui sont à la fois juges et parties ! Une évaluation soignée et indépendante aurait très probablement montré que certaines de ces animations ont été bonnes et même très bonnes, d’autres nulles et d’autres traumatisantes pour les enfants et les adolescents.       
    A l’arrière-plan de ces animations, il y a la compétence variable des animateurs, leur formation et la  référence qu’ils font plus ou moins-au moins actuellement- au guide pour  l’Evras.

    Ce guide, publié au Moniteur belge le 25 mars 2024, est considéré par les responsables des formation Evras comme un instrument de référence essentiel [1].

    Pourtant, depuis plus d’un an, la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale est alertée par des parents, des institutions et des cliniciens, tous préoccupés par l’orientation et de nombreux contenus de ce guide pour l’Evras. Nous avons dès lors pris le soin de lire attentivement l’ensemble du texte du guide et de formuler dans le rapport ci-joint les critiques qui nous paraissent devoir lui être adressées.

    C’est d’abord le mode de rédaction du guide qui pose question. En 2021, il a été entouré de beaucoup de mystère... très difficile de savoir à la demande de qui et avec qui le groupe de rédaction s’est constitué : aucune Université n’y a été convoquée, aucun professionnel notoire de la psychologie de l’enfant, belge ou étranger, aucune référence substantielle à des manuels francophones d’éducation sexuelle déjà bien rodés, aucune explication sur la méthode, aucune évaluation indépendante quant à la scientificité  du produit fini !

    C’est plutôt une sorte d’essai, émanant de la plume d’un petit groupe de rédacteurs très inspirés par l’idéologie du genre, qui transparaît abondamment dans le texte.

    La neutralité nécessaire dans une matière aussi délicate n’a donc pas été respectée et cela nuit grandement à la pertinence d’un grand nombre d’items et points d’attention que comprend le guide.

    Nous pensons que le guide tel qu’il a été élaboré n’aidera pas à redonner le sens de l’appartenance au collectif mais au contraire, privilégiera l’individualisme à tout crin.

    Le principe de diffuser des informations à des fins partisanes est alors venu se substituer à l’écoute des jeunes et aux réponses qu’il s’agit de leur donner en fonction de leurs questions et aussi de leur âge.

    Nous sommes majoritairement des cliniciens attentifs à l’éducation à la vie sexuelle et relationnelle et nos remarques et critiques visent à ce que le guide retrouve sa consistance sans aucunement devoir céder aux idéologies ambiantes.

    Nous espérons que vous trouverez dans notre analyse de quoi réfléchir au bien- fondé de la version actuelle de ce guide et que ceci pourra susciter un véritable débat dont notre démocratie a bien besoin et qui, en l’occurrence, a été soigneusement évité.

    Croyez à notre considération distinguée.

    la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale

    LIGUE WALLONNE POUR LA SANTÉ MENTALE

    Association Sans But Lucratif

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    [1]Lors des débats au Parlement de la Communauté française, la ministre de l’Éducation, Madame Caroline DESIR, a d'ailleurs précisé, en réponse à une interpellation, que le guide est « un texte réglementaire et contraignant à l'égard des professionnels qui organiseront les animations EVRAS ».

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  • Synode : se souvenir du "discours du Biglietto" de Newman

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    De George Weigel sur le Catholic World Report :

    Un ticket pour l'oubli ?

    Alors que l'Église attend l'Instrumentum Laboris, le "document de travail", pour le Synode 2024 en octobre, il faut espérer que ceux qui rédigent ce texte reconnaîtront que ce que Newman a qualifié de "grand mal" est vivant parmi nous aujourd'hui.

    19 juin 2024

    Avant que le pape Paul VI ne simplifie les rituels entourant la création de nouveaux cardinaux, les hommes qui avaient été informés qu'ils avaient été choisis se réunissaient à Rome ; là, un jour ou deux avant le consistoire au cours duquel ils seraient "proclamés" et recevraient le chapeau rouge, ils recevaient ce que l'on appelait le biglietto ("billet"). Remis par un chambellan papal à l'endroit où le futur cardinal se trouvait dans la Ville éternelle, le biglietto était, littéralement, le "billet" annonçant officiellement la nomination de l'homme d'église au Collège des cardinaux et l'admettant, comme le font les billets, au consistoire imminent.

    Il s'agit d'une cérémonie charmante, qui donne généralement lieu à la première des nombreuses fêtes organisées en l'honneur du nouveau cardinal. Mais avant que les célébrations ne commencent, l'homme qui recevait le biglietto était censé faire des remarques.

    Le "discours du biglietto" le plus célèbre de l'histoire a eu lieu il y a cent quarante-cinq ans le mois dernier. Son passage le plus mémorable parle encore à l'Église aujourd'hui.

    John Henry Newman a été l'un des convertis les plus célèbres et l'une des figures les plus controversées du catholicisme du milieu du XIXe siècle. Son parcours personnel de foi l'avait conduit d'un scepticisme juvénile à un anglicanisme robuste et évangélique, puis d'une bourse de l'Oriel College et du pastorat de l'église universitaire de Sainte-Marie-la-Vierge à la direction du Mouvement d'Oxford, qui réformait l'anglicanisme. L'étude approfondie et intense des Pères de l'Église du premier millénaire l'avait finalement convaincu que l'Église d'Angleterre était - en termes de faits historiques, de convictions théologiques et de relations avec le pouvoir de l'État - une autre dénomination protestante. Newman entra donc en pleine communion avec l'Église catholique, ce qui lui coûta ses postes à Oxford et lui valut de nombreux ennuis - de la part des anglicans qui le considéraient comme un traître et des catholiques qui se méfiaient des subtilités de sa théologie.

    Newman, âme sensible et esprit brillant, a souffert pendant des décennies de ce que Dorothy Day a décrit comme la "longue solitude" du converti. Cette souffrance fut considérablement atténuée lorsque le pape Léon XIII, dans l'un des premiers actes de son grand pontificat réformateur, annonça son intention de créer Newman cardinal et de permettre à cet homme désormais âgé de continuer à vivre à l'Oratoire de Birmingham plutôt qu'à Rome (ce qui était alors la règle pour les cardinaux qui n'étaient pas des évêques diocésains).

    Newman se rend donc à Rome et, le 12 mai 1879, prononce son discours de biglietto, dans lequel il se présente en ces termes :

    Au cours de ces longues années, j'ai commis de nombreuses erreurs....mais ce que j'espère pouvoir revendiquer tout au long de ce que j'ai écrit, c'est ceci : une intention honnête, l'absence de buts personnels, un tempérament d'obéissance, la volonté d'être corrigé, la crainte de l'erreur, le désir de servir la Sainte Eglise et, grâce à la miséricorde divine, une bonne dose de succès.

    Et, je me réjouis de le dire, je me suis opposé dès le début à un grand mal. Pendant trente, quarante, cinquante ans, j'ai résisté du mieux que j'ai pu à l'esprit de libéralisme en matière de religion. Jamais la Sainte Église n'a eu autant besoin de champions pour le combattre...

    Le libéralisme religieux est la doctrine selon laquelle il n'y a pas de vérité positive dans la religion, mais qu'une croyance est aussi bonne qu'une autre... Il est incompatible avec la reconnaissance de toute religion comme vraie. Il enseigne que toutes doivent être tolérées, car toutes sont des questions d'opinion. La religion révélée n'est pas une vérité, mais un sentiment et un goût ; ce n'est pas un fait objectif, ni miraculeux ; et c'est le droit de chaque individu de lui faire dire ce qui lui plaît.

    Alors que l'Église attend l'Instrumentum Laboris, le "document de travail", pour le Synode 2024 en octobre, il faut espérer que ceux qui rédigent ce texte reconnaîtront que ce que Newman a appelé un "grand mal" est toujours vivant parmi nous aujourd'hui. La réduction de la foi religieuse à une question de sentiment plutôt qu'à une conviction rationnellement défendable (dont les débuts remontent au théologien allemand Friedrich Schleiermacher au début du 19ème siècle) est peut-être le facteur le plus important de la décadence des dénominations protestantes libérales en petits caucus de travail religieux ayant le lien le plus ténu avec le christianisme de la Grande Tradition.

    Et pourtant, en voyant cela, il y a des catholiques qui proposent de suivre ce même chemin bien tracé vers... quoi ? L'insignifiance totale ? L'oubli ecclésiastique ?

    Lorsque les cardinaux qui dirigent le Synode 2024 parlent de leur désir d'une "Église arc-en-ciel" ou déclarent ouvertes des questions morales réglées, il y a lieu de s'inquiéter : en fait, il y a lieu d'être très inquiet, car la sagesse et la prescience du "discours du Biglietto" de Newman sont ignorées. Et ceux qui ont des yeux pour voir ont vu où cela mène.

  • Sous la basilique Saint-Pierre de Rome repose l’Apôtre Pierre

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    De Maria Milvia Morciano et Jean-Benoît Harel sur Vatican News :

    «Pierre est ici»: comment les ossements de l'Apôtre ont été identifiés

    Sous la basilique Saint-Pierre de Rome repose l’Apôtre Pierre. Cette vérité n’a été prouvée que tardivement, au milieu du XXe siècle, après les fouilles lancées par le Pape Pie XII. Une découverte sensationnelle, qui est venue sublimer presque deux millénaires d’une tradition de prière et de dévotion.

    Du sommet de la coupole, à plus de 133 mètres, jusqu’à l’endroit où reposent les restes de saint Pierre, à quelques mètres sous le sol de l’actuelle basilique, se devine un fil invisible qui retrace des siècles d'histoire. Aujourd’hui visitable, la tombe de saint Pierre n’a pourtant été redécouverte qu’il y a quelques dizaines d’années.

    À sa mort en 1939, Pie XI demande à être enterré près de la tombe de saint Pierre. Un an plus tard, Pie XII, son successeur ose alors lancer des fouilles inédites sur le lieu supposé de la tombe de saint Pierre, presque 1900 ans après son martyre. 

    Crucifié dans le cirque de Néron, sur la rive droite du Tibre à Rome, l’apôtre Pierre est enterré non loin, sur la colline avoisinante faisant office de nécropole, au milieu de nombreux anonymes. Aucun signe n’a été conservé dans les archives de l’Empire romain concernant cet insignifiant pécheur galiléen. Mais les chrétiens ont gardé la trace de ce lieu hautement sacré, lieu de pélerinage depuis presque deux millénaires.

    Le Pape François en prière devant la tombe de saint Pierre, au début de son pontificat.

    Le Pape François en prière devant la tombe de saint Pierre, au début de son pontificat.

    Le triomphe de Gaïus

    Signalé d’abord par un simple édicule, forme de petite chapelle, appelé le triomphe de Gaïus, la tombe de l’Apôtre s’est vue honorée par différents autels dans la basilique constantinienne, puis celui actuel, commandé par Clément VIII en 1549, à l’ombre du baldaquin du Bernin.

    Le triomphe de Gaïus.

    Toutefois seule la transmission orale prouvait la réalité de la tombe de saint Pierre, jusqu’aux fouilles des années 1940, compliquées par la Seconde Guerre mondiale, et surtout jusqu'à l’annonce retentissante de Pie XII lors du message radiophonique de Noël du 23 décembre 1950, à la fin de l'Année Sainte: «la tombe du Prince des Apôtres a été retrouvée». Mais, le Pape poursuit en expliquant qu’il est impossible d’affirmer que les ossements retrouvés parmi tant d’autres dans cette nécropole du premier siècle ont appartenu à saint Pierre.

    La découverte des ossements

    En 1952, l’archéologue et épigraphiste florentine Margherita Guarducci prend la direction des fouilles et va faire une découverte extraordinaire. Spécialiste des inscriptions réalisées de main d’homme, elle travaille sur les nombreux graffiti retrouvés sur les murs du triomphe de Gaïus. Ces inscriptions témoignent de l'activité dévotionnelle et de tout un mouvement des premiers fidèles de la communauté de Rome qui se sont rendus près de cet édicule, pour honorer la mémoire du premier pape.

    Margherita Guarducci se met au travail et déchiffre les différents graffiti parmi lesquels, «Petros eni», c'est-à-dire en grec «Pierre est ici». Près de cette inscription, elle retrouve une boîte précieusement décorée de porphyre insérée dans un trou creusé dans un mur du triomphe de Gaïus. Les ossements contenus dans cette boîte sont ensuite analysés et correspondent à un homme d’une soixantaine d’année et perclus d’arthrose, la maladie des pêcheurs. Saint Pierre est retrouvé. 

    Saint Pierre retrouvé

    Pour Fiocchi Nicolai, professeur de topographie des cimetières chrétiens à l'Institut pontifical d'archéologie chrétienne, «lorsque la capsule constantinienne a été créée, on aurait pris ce qui restait des ossements de Pierre dans la fosse du tombeau et on les aurait placés dans la boîte murale pour les sauvegarder pour l'éternité».

    Une découverte corroborée par les textes les plus anciens, comme celui d’Eusèbe de Césarée au IVe siècle, qui dans ses Historiae ecclesiasticae (II 25, 5-7) fait parler un certain Gaïus, qui assure qu’il peut montrer les tombeaux des apôtres Pierre et Paul, respectivement au Vatican et sur le chemin d’Ostie.

    Lors de l'audience générale du 26 juin 1968, le Pape Paul VI, rappelant les enquêtes et les études passées, tout en précisant que «les recherches, les vérifications, les discussions et les controverses ne s'épuiseront pas avec cela», a fait une «heureuse annonce»: «il nous faut être d'autant plus prompts dans notre joie que nous avons toute raison de croire que l'on a retrouvé les restes mortels -réduits mais sacro-saints- du Prince des Apôtres, de Simon fils de Jonas, du pêcheur appelé Pierre par le Christ, de celui qui fut choisi par le Christ comme fondement de l'Église, à qui le Seigneur a confié les clefs de son royaume, avec la mission de paître et de réunir son troupeau, l'humanité rachetée, jusqu'à son retour final et glorieux».

    Depuis les années 1980, les fouilles de la basilique Saint-Pierre sont accessibles au public, proposant aux fidèles un véritable pélerinage au plus près des origines de l'Église. 

  • "L’Europe doit repartir du christianisme et des valeurs conservatrices." (cardinal G. Müller)

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    De Luca Maurelli sur Il Secolo d'Italia :

    L'interview. Cardinal Müller : « L’Europe doit repartir du christianisme et des valeurs conservatrices. En Pologne, la dérive laïque"

    18 juin 2024

    Dans la pièce il y a lui, Gerhard Ludwig Müller, sur le meuble une photo de son frère décédé dans un accident souriant dans un cadre avec des petits coeurs roses qui semblent avoir été dessinés par un enfant, devant lui le Cardinal a un un verre d'eau au citron avec lequel il digère un certain mécontentement causé par le pape Bergoglio, derrière lui une échelle avec laquelle il cherche des livres sur les étagères alors que même ses six pieds de hauteur ne suffisent pas pour atteindre le but. Au-dessus, tout autour et en lui plane l'esprit de Joseph Aloisius Ratzinger, le maître spirituel, qui a vécu pendant 24 ans dans cette maison juste à l'extérieur du Vatican et qui, sur ce bureau, respire le même air que lui et appuie ses coudes sur ce même bois où il il écrivit ses encycliques Deus caritas est , Spe salvi, Caritas in veritate, rochers de la pensée chrétienne.

    « Sept ans après être devenu pape, Ratzinger a voulu me confier sa maison, restée vide pendant sept ans. Il m'a dit qu'il attendait la personne la plus appropriée. C'est lui-même qui me l'a montré, en m'accompagnant à travers les chambres", dit Son Eminence, trahissant une émotion qu'il a du mal à admettre mais qui se lit sur le visage sévère qui se fond dans des sourires soudains, comme un vrai Allemand, né en 1947. "Je sens sa présence, ici, je sens sa protection, je me déplace là où il a écrit des choses importantes et j'aime penser qu'il m'a jugé apte à prendre sa maison...".

    En s'exprimant, le cardinal Müller laisse voir de nouveau son côté émotif et nostalgique et les accueille, cette fois, avec le sourire. Lui, ancien évêque de Ratisbonne, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, membre du Tribunal suprême de la Signature et du Tribunal suprême de la Signature apostolique, auteur de 40 livres et de 800 autres publications scientifiques sur la théologie et la philosophie, est peut-être aujourd'hui le cardinal le plus « conservateur » du Consistoire, dans le sillage de Ratzinger, mais attention à ne pas assimiler cette définition à une quelconque idée de vieux, dépassé, obsolète. « L'anthropologie, qui est aussi l'origine de la morale, n'a rien à voir avec le temps, avec les conservateurs ou les progressistes, la morale catholique a à voir avec la nature qui ne se mesure ni à l'ancien ni au moderne… », explique-t-il en feuilletant un livre sur le Pape. Benoît XVI par le sénateur Pedrizzi, avec qui il passe du temps à discuter d'anecdotes sur ce Pontife si peu explorées par les médias officiels.

    Dans cette maison, on s'exprime aujourd'hui plus en polonais qu'en allemand, et moins en italien que jamais, mais aussi beaucoup en latin. Le secrétaire particulier du cardinal Müller est un théologien très connu, professeur à Cracovie, Don Slawek, ses sœurs assistantes sont également polonaises, ce qui n'est pas surprenant, étant donné que le cardinal consacre des voyages et des réflexions à cette même nation, malheureusement très inquiète. Son regard sur le monde, sur l'Europe qui oublie ses valeurs, sur les guerres dont certains ont du mal à identifier les méchants, sur les droits individuels imposés et non justifiés par la morale, qui menacent l'existence même de la société, son regard part précisément de l'endroit où là où tout a commencé, avec Jean-Paul II, le lieu où le Pontife a réécrit l'histoire qui risque aujourd'hui de reculer et qui connaît aujourd'hui aussi la menace de l'invasion russe ainsi que du socialiste Tusk .

    "Poutine peut envahir la Pologne à tout moment, il est une menace pour tout le monde, il faut défendre l'Ukraine à tout prix, rien à voir avec des drapeaux blancs...", s'alarme le cardinal allemand.

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  • Qu'est-ce que l'idéologie et quel est son rapport avec le catholicisme ?

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    De David G. Bonagura, Jr. sur le Catholic World Report :

    Le catholicisme et la vérité sur l'idéologie

    Comment le terme "idéologie" peut-il être si malléable que n'importe qui peut en affubler son adversaire ? Qu'est-ce que l'idéologie et quel est son rapport avec le catholicisme ? Le catholicisme est-il lui-même une idéologie ?

    18 juin 2024

    "L'idéologie est le terme fétiche de l'argumentation intellectuelle. Les partisans des guerres culturelles et ecclésiales s'accordent sur un point : la position adverse - mais jamais la sienne - est toujours une idéologie. "Idéologie républicaine". "Idéologie démocrate". "L'idéologie du pape Benoît". "L'idéologie du pape François". La liste pourrait s'allonger à l'infini - même le kicker de la NFL Harrison Butker a été accusé de débiter de l'idéologie dans son désormais célèbre discours de rentrée du Benedictine College.

    Comment le terme "idéologie" peut-il être si malléable que n'importe qui peut en affubler son adversaire ? Qu'est-ce que l'"idéologie" et quel est son rapport avec le catholicisme ? Le catholicisme est-il lui-même une idéologie ?

    Tout d'abord, idéologie n'est pas synonyme d'"opinion", qui est une idée singulière évaluant un événement ou une personne. Elle n'est pas non plus synonyme de "vision du monde", comme je l'ai entendu dire par des jeunes ; une vision du monde est plus proche d'une disposition ou d'un point de vue, qu'il soit optimiste, conservateur ou passif, pour n'en citer que quelques-uns. Il n'est pas non plus équivalent à "principe", qui est un principe fondamental d'action dérivé de la nature ou de l'expérience. Le premier principe de la loi naturelle, par exemple, est de faire le bien et d'éviter le mal. Les synonymes de principe comprennent "précepte", "règle" et "vérité".

    La définition de l'idéologie donnée par l'Oxford English Dictionary en 1989 est tout à fait pertinente :

    Un système systématique d'idées, généralement lié à la politique ou à la société, ou à la conduite d'une classe ou d'un groupe, et considéré comme justifiant des actions, en particulier un système implicite ou adopté comme un tout et maintenu quel que soit le cours des événements.

    Alors que les principes sont dérivés du monde, une idéologie est un ensemble harmonisé d'idées, extraites de théories et rassemblées en un système, qui cherche à diriger le monde selon sa vision. Le fait que l'idéologie soit "maintenue indépendamment du cours des événements" est un point critique : elle impose au monde une manière préconçue d'être et d'agir et plie le monde pour qu'il s'y adapte. Elle inverse l'ordre de la connaissance, où la vérité suit l'être, c'est-à-dire que la vérité est la connaissance conforme à la réalité du monde.

    Le communisme offre l'exemple le plus notoire de l'idéologie en tant qu'abstraction rassemblée dans une théorie ou un système auquel le monde est forcé de se conformer. Il soutient que les êtres humains sont principalement motivés par les forces matérielles, c'est-à-dire les forces physiques. Tous les autres motifs, y compris les motifs surnaturels, ne sont pas pertinents pour construire une société. L'État exploite plus efficacement les motivations matérielles lorsque tous les biens sont détenus en commun. Pour forcer le monde à se conformer à ces idées, les travailleurs doivent se révolter contre leurs oppresseurs capitalistes afin d'inaugurer une société juste.

    Les dictatures brutales de la Chine, de l'URSS et de Cuba ont toutes détruit leurs pays respectifs en obligeant leurs peuples à vivre selon les idées communistes. La politique de l'enfant unique, l'interdiction du culte religieux et le contrôle de tous les moyens de production économique découlent de l'idéologie communiste, qui fait du matérialisme son summum bonum. Avec le temps, toutes ces pratiques ont échoué, mais, conformément à la définition de l'OED, les idéologues communistes maintiennent leurs positions malgré les preuves flagrantes du contraire. L'idéologie est donc synonyme de "dogme" et de "credo". Ces dictatures communistes ont à la fois imposé un mode de vie contre nature et écrasé la dissidence de son orthodoxie par le bannissement ou la mort.

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  • En Slovaquie : communisme, consumérisme et évangélisation de ceux qui cherchent

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    En Slovaquie : communisme, consumérisme et évangélisation des "chercheurs".

    18 juin 2024

    Pour beaucoup de gens, la Slovaquie n'est pas la première nation qui leur vient à l'esprit lorsqu'ils pensent aux pays catholiques d'Europe. Ils pensent peut-être d'abord à l'Italie, où se trouve la Cité du Vatican, au Portugal, où est apparue Notre-Dame de Fatima, ou à la Pologne, où a grandi le pape saint Jean-Paul II.

    Mais la Slovaquie, petite nation d'Europe centrale, s'enorgueillit d'une profonde tradition catholique, qui s'est maintenue même pendant les décennies de communisme du XXe siècle.

    La figure catholique la plus connue en Slovaquie aujourd'hui est sans doute l'évêque Jozef Hal'Ko, 60 ans, évêque auxiliaire de Bratislava, la capitale du pays.

    La défense publique de la foi catholique et l'activité de Mgr Hal'ko sur les médias sociaux ont fait de lui une personnalité bien connue dans son pays.

    La principale activité de l'évêque sur les médias sociaux est sa série Na minútku - "Une minute" - dans laquelle l'évêque prêche brièvement sur l'Évangile de chaque dimanche.

    L'évêque Hal'Ko a parlé avec The Pillar de ses activités pastorales, de la sécularisation en Europe et de la mission d'évangélisation.

    Cet entretien a été édité pour des raisons de longueur et de clarté.

    Pour beaucoup de gens, la Slovaquie n'est pas un pays très connu. Pourriez-vous d'abord nous donner un aperçu général de l'Église catholique en Slovaquie ?

    Pendant 50 ans, l'Église catholique a vécu sous la domination du communisme en Slovaquie ; cela ne fait que 25 ans que nous nous sommes libérés de ce régime. La Slovaquie est un pays majoritairement catholique - 62 % de la population est catholique.

    Le pays compte de nombreuses écoles catholiques et une université catholique, ainsi que de nombreuses aumôneries dans des universités non catholiques. Nous essayons toujours d'atteindre ceux qui sont plus éloignés de l'Église.

    Nous avons des cours d'éducation religieuse dans les écoles afin que les enfants puissent être préparés à recevoir la première communion et la confirmation dans les écoles.

    Actuellement, la conférence épiscopale de Slovaquie compte 17 évêques et environ 2 000 prêtres officient dans le pays.

    L'Église catholique comprend également une minorité de catholiques byzantins.

    Vous êtes récemment rentré de votre visite ad limina avec le pape François, en compagnie des autres évêques slovaques. Quelle est la vision du pape pour l'Église en Slovaquie ?

    Il nous a dit, à nous évêques, une chose très fondamentale : soyez proches.

    Soyez proches de Dieu, soyez proches de vos prêtres et soyez proches les uns des autres.

    Il nous a montré l'image du bon berger. Un bon berger va devant le troupeau pour le conduire, derrière lui pour le protéger et au milieu de lui pour le comprendre. C'est l'image de base de la mission d'un évêque.

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  • Le président de la Conférence épiscopale polonaise a participé à la Marche pour la vie à Gdańsk

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    De kath.net/news :

    Le président de la Conférence épiscopale polonaise a participé à la Marche pour la vie à Gdańsk

    18 juin 2024

    Exemplaire : la Conférence épiscopale polonaise est le parrain de cette grande manifestation pro-vie, l'archevêque Woja l'accompagne personnellement et est l'un des orateurs de l'événement.

    Gdansk (kath.net/pl) Des milliers de personnes ont participé à la 12e Marche pour la vie à Gdańsk, parmi lesquelles le président de la Conférence des évêques catholiques polonais et métropolite de Gdańsk, Mgr Tadeusz Wojda. L'événement est placé sous le patronage de l'épiscopat polonais, de l'archidiocèse métropolitain de Gdańsk et de la maire de Gdańsk, Aleksandra Dulkiewicz. Des marches similaires pour le mariage et la famille ont lieu dans toute la Pologne. Cela a été rapporté par « Radio Gdańsk ». La Marche pour la vie a été suivie d'un Festival pour la vie.

    Mgr Wojda a souligné que le droit à la vie est le plus important : chacun a le droit de naître et de connaître le monde. Ceci est également important en ce qui concerne le débat social sur l’avortement et l’euthanasie.

    La Marche pour la vie est « un événement social organisé à l'initiative des fidèles de l'archidiocèse de Gdańsk et dont le but principal est de confirmer l'attachement des catholiques aux valeurs fondamentales de respect de la vie humaine depuis la conception jusqu'à la mort naturelle, comme ainsi que « le caractère unique de la vocation conjugale, qui repose sur l'union d'un homme et d'une femme », a encore expliqué le président de la Conférence épiscopale polonaise.

    Depuis début avril, ces manifestations pro-vie ont déjà eu lieu dans 50 villes polonaises. Selon le portail de la Conférence des évêques catholiques "Opoka", les participants "s'expriment d'une voix forte contre les tentatives de l'opposition d'introduire une loi sur l'avortement [plus libérale], contre la démoralisation, contre la déconstruction du système éducatif, contre la déchristianisation de la Pologne et contre les atteintes à l'identité du mariage ».

    Dimanche dernier, la Conférence épiscopale polonaise a fait lire sa lettre pastorale ProLife dans toutes les églises. L’ensemble de l’épiscopat polonais s’oppose clairement à l’avortement : « Nul n’a le droit de décider de la vie d’autrui au nom de la liberté personnelle. »

    Lien vers la lettre pastorale complète :La Conférence épiscopale polonaise publie une importante lettre pastorale de ProLife