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Eglise - Page 174
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A Liège, dans une église, une célébration gay-friendly pour compléter le tableau...
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"Comment cet homme peut-il donner sa chair à manger?" (parcours patristique)
Jean 6, 47 - 52
47 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. 48Je suis le pain de vie. 49 Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. 50 Voici le pain descendu du ciel, afin qu'on en mange et qu'on ne meure point. 51 Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, pour le salut du monde." 52 Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant: "Comment cet homme peut-il donner sa chair à manger?"
Saint AugustinNotre-Seigneur en vient enfin à révéler, aux Juifs ce qu'il était : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle ; » c'est-à-dire, celui qui croit en moi, me possède. Qu'est-ce que me posséder ? c'est posséder la vie éternelle ; car la vie éternelle, c'est le Verbe qui était au-commencement avec Dieu, et cette vie était la lumière des hommes. La vie s'est revêtue de la mort, afin que la mort fût détruite par la vie.
Théophylactus
Comme ce peuple insistait pour obtenir la nourriture corporelle, et rappelait à ce dessein le souvenir de la manne qui avait été donnée à leurs pères, le Sauveur veut leur montrer que tous les faits de la loi ancienne étaient une figure de la vérité qu'ils avaient présente sous leurs yeux, et les élève à la pensée d'une nourriture toute spirituelle, en leur disant : « Je suis le pain de vie. »
Saint Jean Chrysostome
Il se donne le nom de pain de vie, parce qu'il contient le principe de notre vie, de cette vie présente et de la vie future.
Saint Augustin
Mais pour réprimer l'orgueil des Juifs qui étaient fiers de la manne qui avait été donnée à leurs pères, Jésus ajoute : Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et sont morts. » Ce sont véritablement vos pères, et vous leur êtes semblables, ils sont les pères murmurateurs d'enfants imitateurs de leurs murmures, car le plus grand crime que Dieu ait relevé contre ce peuple, ce sont ses murmures contre Dieu. Or, ils sont morts, parce qu'ils ne croyaient que ce qu'ils voyaient, et qu'ils ne croyaient ni ne comprenaient ce qui était invisible à leurs yeux.
Saint Jean Chrysostome
Ce n'est pas sans dessein que le Sauveur ajoute cette circonstance : « Dans le désert, » il veut leur rappeler indirectement le peu de temps pendant lequel la manne a été donnée à leurs pères, et qu'elle ne les a pas suivis dans la terre promise. Mais les Juifs estimaient encore le miracle de la multiplication des pains comme de beaucoup inférieur au miracle de la manne, parce que la manne semblait descendre du ciel, et que le miracle de la multiplication des pains avait lieu sur la terre ; c'est pourquoi Notre-Seigneur ajoute : « Voici le pain descendu du ciel. »
Saint Augustin
Ce pain a été figuré par la manne, il a été figuré par l'autel de Dieu. Départ et d'autre c'étaient des symboles figuratifs ; les signes extérieurs sont différents, l'objet figuré est le même. Entendez l'Apôtre qui vous dit : « Ils ont tous mangé la même nourriture spirituelle. » (1 Co 10)
Saint Jean Chrysostome
Notre-Seigneur relève ensuite une circonstance qui devait faire sur eux une vive impression, c'est qu'ils ont été bien plus favorisés que leurs pères que la manne n'a pas empêchés de mourir : « Voici le pain qui descend du ciel, pour que celui qui en mange ne meure point. » Il fait ressortir la différence des deux nourritures par la différence des résultats. Le pain dont il parle ici, ce sont les vérités du salut, et la foi que nous devons avoir en lui, ou bien son corps, car toutes ces choses conservent la vie de l'âme.
Saint Augustin
Mais est-ce que nous qui mangeons le pain descendu du ciel, nous ne mourrons pas aussi ? Ceux qui ont mangé la manne sont morts comme nous mourrons nous-mêmes un jour de la mort du corps. Mais quand à la mort spirituelle dont leurs pères sont morts, Moïse et un grand nombre d'autres qui ont mangé la manne et qui ont été agréables à Dieu, n'y ont pas été soumis, parce qu'ils ont reçu cette nourriture visible avec des dispositions toutes spirituelles, ils l'ont désirée dans l'esprit, goûtée dans l'esprit, ils en ont été rassasiés dans l'esprit. Encore aujourd'hui nous recevons une nourriture visible, mais autre chose est le sacrement, autre chose est la vertu du sacrement. Combien qui reçoivent ce pain de l'autel, et qui meurent en le recevant ! comme le dit l'Apôtre : « Il mange et boit son jugement. » (1 Co 11) Mangez donc spirituellement ce pain céleste, apportez l'innocence au saint autel. Tous les jours vous péchez, mais que vos péchés ne soient point de ceux qui donnent la mort à l'âme. Avant d'approcher de l'autel, pesez bien ce que vous dites : Remettez-nous nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs. Si vous les remettez véritablement, on vous remettra les vôtres. Approchez donc avec confiance, c'est du pain et non du poison qu'on vous présente : « Si quelqu'un mange de ce pain, il ne mourra point. » Mais il s'agit ici de la vertu du sacrement, et non de ce qui est visible dans le sacrement ; de celui qui se nourrit intérieurement de ce pain, et non de celui qui se contente de le manger extérieurement.
Alcuin d'York
Celui qui mange ce pain ne meurt pas « parce que je suis le pain vivant qui suis descendu du ciel. »Théophylactus
Il est descendu du ciel par son incarnation, il n'a donc point commencé par être homme avant de s'unir à la divinité comme le rêve Nestorius.
Saint Augustin
La manne est aussi descendue du ciel, mais la manne n'était que figurative, et nous avons ici la vérité. Or, ma vie, dit le Sauveur, est pour les hommes une source de vie : « Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra non-seulement dans cette vie par la foi et la justice, mais il vivra éternellement. » « Et le pain que je donnerai, est ma chair qui sera livrée pour la vie du monde. »
La Glose
Le Seigneur explique ici dans quel sens il est un véritable pain, ce n'est pas seulement par sa divinité qui donne la nourriture à tout ce qui existe, mais par son humanité qui a été unie au Verbe de Dieu, et c'est pour cela qu'il ajoute : « Et le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. »
Bède le Vénérable
Le Seigneur a donné ce pain lorsqu'il a livré à ses disciples le mystère de son corps et de son sang, et quand il s'est offert lui-même à Dieu son Père sur l'autel de la croix. La vie du monde dont il parle ici ne doit point s'entendre des éléments matériels qui composent le monde, mais de tous ceux que l'on comprend sous le nom de monde.Théophylactus
En disant : « Que je donnerai, » il fait ressortir sa puissance et prouve que s'il a été crucifié, ce n'est pas comme étant inférieur à son Père, mais de sa pleine volonté. Car bien que nous disions qu'il a été livré par son Père, cependant il s'est véritablement livré lui-même. Considérez encore que le pain que nous mangeons dans les saints mystères n'est pas seulement la figure de la chair de Jésus-Christ, mais qu'il est lui-même la vraie chair de Jésus- Christ. Car il ne dit pas : Le pain que je donnerai est la figure de ma chair, mais : « c'est ma chair. » En vertu de paroles ineffables, ce pain est changé au corps de Jésus-Christ par une bénédiction mystérieuse et par l'habitation de l'Esprit saint dans la chair de Jésus-Christ. Mais pourquoi ne voyons-nous pas cette chair ? Parce que la vue de cette chair nous inspirerait une vive horreur lorsque nous voudrions nous en nourrir. C'est donc pour condescendre à notre faiblesse que cette nourriture spirituelle nous est donnée d'une manière conforme à nos habitudes. Jésus donne sa chair pour la vie du monde, parce que c'est en mourant qu'il a détruit l'empire de la mort. Cette vie du monde, je puis l'entendre de la résurrection, car la mort du Seigneur a été pour tout le genre humain un principe de résurrection. Peut-être aussi peut-on entendre cette vie qui est le fruit de la justification et de la sanctification par l'Esprit ; car bien que tous n'aient pas reçu la vie qui consiste dans la sanctification et dans la participation de l'Esprit saint, cependant le Seigneur s'est livré pour le monde et il a fait ce qui dépendait de lui, pour que le monde tout entier fût sanctifié.
Saint Augustin
Mais comment la chair pourrait-elle comprendre que Notre-Seigneur ait donné le nom de pain à sa propre chair ? Les fidèles connaissent le corps de Jésus-Christ, si toutefois ils ne négligent pas de devenir eux-mêmes le corps de Jésus-Christ. Oui, qu'ils fassent partie du corps de Jésus-Christ, s'ils veulent vivre de l'esprit de Jésus-Christ. Est-ce que mon corps peut recevoir le mouvement et la vie de votre esprit ? C'est ce pain dont parle l'Apôtre, lorsqu'il dit : « Nous ne faisons tous qu'un même corps, nous qui mangeons d'un même pain. O sacrement de la piété ! O symbole de l'unité ! O lien de la charité! Celui qui veut vivre, possède ici une source de vie, qu'il approche, qu'il croie, et qu'il s'incorpore à Jésus-Christ pour recevoir la vie.
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Tel Père, tel Fils - homélie pour le 20e dimanche du temps ordinaire
Vingtième dimanche du temps ordinaire
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,51-58.
Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »
Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi.
Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Homélie – Source : http://homily-service.net/an2000/b20dmann.htm
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"La promotion du modèle du « Peuple de Dieu » au sein du Synode est essentielle pour un changement radical", déclare le conseiller principal
De Jonathan Liedl sur le NCR :
La promotion du modèle du « Peuple de Dieu » au sein du Synode est essentielle pour un changement radical, déclare le conseiller principal
Rafael Luciani soutient que la décentralisation et la déhiérarchisation des décisions, comme le préconise la Voie synodale allemande, sont essentielles à la mise en œuvre complète de Vatican II. D’autres théologiens ne sont cependant pas d’accord.
Un contributeur influent au Synode en cours sur la synodalité est convaincu que le processus peut conduire à de grands changements dans l’enseignement et la pratique catholiques si les participants approuvent un modèle contesté de gouvernance de l’Église dans son document final.
La clé, affirme le théologien laïc vénézuélien Rafael Luciani, est que le résultat du synode confirme une interprétation contestée de l'enseignement de Vatican II sur le « Peuple de Dieu » qui a déjà été adoptée dans des pays comme l'Allemagne, ouvrant la voie à une approche plus décentralisée et moins hiérarchique de l'autorité de l'Église.
Luciani, conseiller théologique clé du bureau du Vatican qui organise le synode et principal défenseur de la « synodalité » au sens large, a déclaré dans une interview du 23 juillet au Katholisch, le service d'information des évêques allemands, que même si des sujets controversés comme les femmes diacres n'étaient plus à l'ordre du jour de l'assemblée d'octobre après que le pape François les ait transférées dans des groupes d'étude séparés, le synode pourrait encore ouvrir la porte à de grands changements.
« Si, à la fin du synode, nous avons un document qui fait ce saut ecclésiologique et établit la compréhension de l’Église comme Peuple de Dieu, il y aura d’autres développements dans les domaines des ministères et de la doctrine », a-t-il déclaré.
Luciani, qui a été nommé à la commission préparatoire du synode en 2021, a salué l'Église en Allemagne, avec son processus controversé de la Voie synodale, pour avoir déjà appliqué ce modèle de vie de l'Église. Cependant, il a déclaré que la plupart des autres pays de l'Église universelle n'ont pas adopté cette approche, y compris les États-Unis.
« Aux États-Unis, l’Église est fondamentalement dysfonctionnelle et malheureusement, il ne semble pas y avoir de véritable communauté parmi les évêques là-bas », a déclaré Luciani pour expliquer pourquoi l’Église américaine n’a pas adopté l’interprétation controversée de Vatican II.
Ces commentaires révèlent le point de vue d’une des forces intellectuelles les plus importantes qui tentent de définir la « synodalité » pour l’Église universelle. Depuis que le pape François a popularisé le terme dans le lexique de l’Église lors d’un discours en 2015, Luciani a écrit ou édité au moins neuf livres sur la synodalité et de nombreux autres articles.
En outre, le Vénézuélien a été conseiller académique et directeur de thèse de sœur Nathalie Becquart , l'une des principales responsables du Vatican chargées de la mise en œuvre du synode, pendant ses études 2019-2020 au Boston College.
La religieuse française, qui est sous-secrétaire du Synode des évêques du Vatican, a déclaré en 2020 que les conseils de Luciani l'ont aidée « à découvrir davantage la théologie latino-américaine qui a façonné la vision de la synodalité du pape François et à se lancer dans différents projets pour promouvoir la synodalité ».
L'Église comme « peuple de Dieu »
Le terme « Peuple de Dieu » renvoie à une image clé de l'Église enseignée par le Concile Vatican II dans sa constitution dogmatique sur l'Église, Lumen Gentium . Ce concept met l'accent sur la communion de tous les membres de l'Église de différents temps, lieux et états de vie et souligne que « tous les disciples du Christ » sont appelés à participer à la mission de l'Église « selon la manière qui convient » à chacun.
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Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix - "Fille d'Israël" (KTO)
De KTO Télévision :
Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix - "Fille d’Israël"
En 1933, Edith Stein entre au Carmel sous le nom de Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix. Comment cette juive pratiquante formée à la pensée logique et rationaliste à la prestigieuse Université de Göttingen a-t-elle pu sauter le pas de la foi ? Le documentaire propose de lever le voile sur le parcours singulier de cette religieuse allemande, écrivaine prolixe, disciple d’Edmund Husserl. Fait de découvertes intellectuelles, de rencontres décisives et d’une expérience personnelle de la guerre en tant qu’infirmière de la Croix Rouge auprès des blessés du premier conflit mondial, son cheminement ne présente pas moins une profonde unité. Unité dans le Christ que cette « fille d’Israël » suivra jusqu’à la Croix en donnant sa vie par « fidélité à son peuple » au camps d’extermination d’Auschwitz, le 9 août 1942.
UNE COPRODUCTION SUNSET PRESSE/KTO 2021 - Réalisée par Alexandre Dolgorouky
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Le pape François aurait-t-il besoin d’une nouvelle cohorte de cardinaux ?
D'Éd. Condon sur The Pillar :
Le pape François a-t-il besoin d’une nouvelle cohorte de cardinaux ?
7 août 2024
Alors que le mois d'août, traditionnellement calme, se poursuit à Rome, le pape François se prépare à une série de voyages internationaux le mois prochain, partant le 2 septembre pour une tournée de 10 jours en Asie et en Océanie avant de revenir en Europe pour un passage par la Belgique et le Luxembourg.
Mais septembre est aussi un mois traditionnel pour les papes, dont François, de convoquer les consistoires du collège des cardinaux et de nommer de nouveaux membres.
L'an dernier, François a créé de nouveaux cardinaux lors d'une réunion consistoire prévue juste avant l'ouverture des sessions d'octobre du synode sur la synodalité, dont le dernier chapitre doit se terminer cet automne. Il y a un peu plus d'un an, le pape a annoncé la nomination de 18 nouveaux membres en âge de voter au sein de l'organisme qui élira finalement son successeur.
Mais le passage du temps signifie que depuis qu'il a annoncé pour la dernière fois une transfusion de nouveau sang cardinalice, 15 membres du collège ont eu 80 ans et sont sortis du conclave, et 12 autres devraient le faire d'ici l'année prochaine.
Le pape va-t-il donc augmenter les effectifs ? Et si oui, d'où viendront-ils ?
Il y a actuellement 124 cardinaux en âge de voter, un chiffre qui devrait tomber à 112 dans les 12 prochains mois.
L'Universi Dominici Gregis, la constitution apostolique régissant les élections papales, fixe le nombre maximum de cardinaux votants à 120. Cependant, comme ce document n'est qu'une loi ecclésiastique (par opposition à la loi divine), les papes sont libres de se dispenser de ses normes à volonté, ce qui signifie que le nombre total de cardinaux en âge de voter et le calendrier selon lequel ils sont créés sont pratiquement une question de discrétion papale personnelle.
Habituellement, les papes ont tendance à considérer la limite de 120 cardinaux votants comme un nombre minimum plutôt que maximum, en renonçant à la limite supérieure et en nommant des cardinaux par lots à l'avance pour remplacer une cohorte sur le point de vieillir.
Si François ne convoque pas un consistoire pour nommer une nouvelle liste d'ici la fin de l'année prochaine, l'Église commencerait 2026 avec seulement 106 cardinaux votants.
Le nouvel espace qui s'ouvre dans les rangs électoraux du collège offre également au pape François une fenêtre pour rétablir davantage l'équilibre géographique d'un futur conclave, avec plus d'un tiers des retraités venant d'Europe - qui compte toujours le plus grand bloc de cardinaux, malgré le déclin du nombre de catholiques.
Parmi les 32 cardinaux qui ont déjà eu 80 ans ou qui l'auront d'ici la fin de l'année prochaine, 12 seront européens, sept d'Afrique, six d'Amérique latine et d'Asie, et deux d'Amérique du Nord.
Au moment de l’élection du pape François, plus de la moitié du conclave était composée de cardinaux européens. Suite à sa liste de nominations pour 2023, ce pourcentage est tombé à 42 %. Les départs à la retraite depuis lors ont fait grimper ce pourcentage à 43 %, mais sans aucune nouvelle nomination papale, les Européens ne représenteraient que 41 % du conclave de 2026, soit le pourcentage le plus bas depuis que les conclaves ont été intégrés au processus d’élection papale.
Selon que le pape décide ou non d’augmenter le nombre de membres européens, le collège pourrait connaître une augmentation significative de la représentation relative de l’Amérique latine, de l’Afrique et de l’Asie.
Bien sûr, François est bien connu pour choisir ses cardinaux en fonction de ses préférences personnelles, et n’adhère pas nécessairement à la tradition de remettre des chapeaux rouges aux dirigeants des archidiocèses historiquement importants.
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Des nids-de-poule sur la route vers le Synode 2024
De George Weigel sur le Catholic World Report :
Des nids-de-poule sur la route vers le Synode 2024
L’idée selon laquelle « l’expérience synodale » a mis l’Église en mouvement vers la mission est historiquement absurde.
Les délégués du Synode sur la synodalité assis à des tables de discussion dans la salle Paul VI au Vatican en octobre 2023. / Crédit : Daniel Ibáñez | CNA Quant à la chose lassante : le cardinal Jean-Claude Hollerich, SJ, rapporteur général des synodes 2023 et 2024, nous a informé dans un communiqué de presse du 14 juin du bureau du synode du Vatican que « le Saint Peuple de Dieu a été mis en mouvement pour la mission grâce à l'expérience synodale ». Eh bien, non, Votre Éminence, ce n'est pas tout à fait exact.
Il y a deux millénaires, le Seigneur Jésus a lancé le peuple saint de Dieu dans la mission, lorsque le groupe apostolique a reçu l’ordre d’« aller et de faire de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit… » (Matthieu 28, 19). Les apôtres ont été confirmés dans cette mission par l’effusion du Saint-Esprit rapportée dans Actes 3, et l’Église a continué sa mission depuis lors. Le caractère et la portée de la mission de l’Église au XXIe siècle ont été définis par le pape saint Jean-Paul II dans l’encyclique de 1990, Redemptoris Missio (La mission du Rédempteur), qui enseignait que chaque catholique est baptisé dans une vocation missionnaire et que le territoire de mission est partout. Les parties vivantes et dynamiques de l’Église mondiale ont adopté cet enseignement et le vivent aujourd’hui.
L’idée selon laquelle « l’expérience synodale » a mis l’Église en mouvement pour la mission est donc absurde sur le plan historique. C’est aussi de la propagande pour un exercice qui s’est jusqu’à présent enlisé dans le nombrilisme ecclésiastique contre lequel le cardinal Jorge Mario Bergoglio, SJ, a mis en garde dans le discours pré-conclave à la Congrégation générale des cardinaux qui l’a aidé à accéder à la charge de Pierre. Le pape François a réitéré cette mise en garde contre l’autoréférentialité ecclésiale dans une homélie le lendemain de son élection.
Quant au synode de 2023, il n’avait rien à voir avec la première Pentecôte chrétienne. Car après la descente du Saint-Esprit, les premiers chrétiens ne se sont pas assis en petit groupe dans la chambre haute en disant : « Waouh, c’était quelque chose. Parlons-en. » Non, ils sont allés directement dans les rues en mission, « et ce jour-là, le nombre des disciples s’est accru d’environ trois mille âmes » (Actes 3:41). Rien de tout à fait semblable n’a suivi les « Conversations dans l’Esprit » fastidieuses et manipulées en petits groupes au synode de 2024.
Les choses changeront-elles en octobre prochain, lors du Synode 2024 ? Il y a des raisons d’être sceptique.
Du 4 au 14 juin, un groupe de théologiens a travaillé – mes doigts maladroits ont presque tapé « woked ! » – pour aider à préparer le document de travail du Synode 2024, basé sur les rapports post-Synode 2023 que le Secrétariat général du Synode avait reçus. Les théologiens invités semblaient refléter les préoccupations du bureau du Synode en matière de DEI, bien que leur diversité ne soit pas particulièrement théologique. La théologie catholique aux États-Unis et les théologiens américains travaillant à l’étranger (dans certains cas, à dix minutes en taxi du bureau du Synode) comptent parmi les penseurs les plus créatifs de l’Église aujourd’hui. Pourtant, il faudrait chercher (et sans succès) des membres de l’Académie de théologie catholique basée aux États-Unis ou du Projet Sacra Doctrina basé aux États-Unis parmi ceux appelés à Rome pour cette consultation de dix jours – et ce malgré le fait que les membres de ces organisations cochent toutes les cases ethniques, raciales et de « genre » apparemment requises. Existe-t-il un parti pris implicite au bureau du Synode, selon lequel les orthodoxes dynamiques ne doivent pas postuler ?
Du 4 au 14 juin, un groupe de théologiens a travaillé - mes doigts maladroits ont failli taper "woked !" - pour aider à préparer le document de travail du Synode 2024, sur la base des rapports post-Synode 2023 que le Secrétariat général du Synode avait reçus. Les théologiens invités semblaient refléter les préoccupations du bureau du Synode en matière d'IED, même si leur diversité n'était pas particulièrement théologique. La théologie catholique aux États-Unis et les théologiens américains travaillant à l'étranger (dans certains cas, à dix minutes de taxi du bureau du Synode) comptent parmi les penseurs les plus créatifs de l'Église aujourd'hui. Pourtant, on chercherait difficilement (et en vain) des membres de l'Académie de théologie catholique basée aux États-Unis ou du projet Sacra Doctrina basé aux États-Unis parmi les personnes appelées à Rome pour cette consultation de dix jours - et ce malgré le fait que les membres de ces organisations cochent toutes les cases ethniques, raciales et de "genre" apparemment requises. Existe-t-il un préjugé implicite au bureau du Synode, selon lequel les orthodoxes dynamiques n'ont pas besoin de s'inscrire ?
Le cardinal Hollerich n’est pas le seul membre du Collège des cardinaux à raconter des histoires sur le « processus synodal » qui suscitent des inquiétudes quant au synode de 2024. Le secrétaire général du synode, le cardinal Mario Grech, a parcouru le monde depuis le synode de 2023, dans le cadre de ce que certains ecclésiastiques considèrent comme une campagne pour la papauté, ou du moins une campagne pour devenir un grand électeur lors du prochain conclave. Quoi qu’il en soit, l’interview du cardinal en mars dernier dans un journal suisse a déclenché plusieurs sonnettes d’alarme.
Le cardinal a d’abord admis que « lorsque nous parlons d’unité, de communion, nous ne faisons pas référence à l’unité de pensée ». Vraiment ? Ne sommes-nous pas en communion de conviction unifiée lorsque nous récitons ensemble le Credo de Nicée ? Le Credo des Apôtres ? Le catholicisme local – le genre de catholicisme dans lequel un péché grave en Pologne est une source de grâce à dix kilomètres de là, de l’autre côté de la frontière germano-polonaise – est-il vraiment catholique (ce qui, après tout, signifie « universel ») ?
Le cardinal a ensuite déclaré qu'il imaginait l'Eglise « comme un arc-en-ciel ». Une image intéressante, en effet. Grech est maltais, ce qui signifie que l'anglais lui est parfaitement familier. Il lui est donc impossible de ne pas saisir ce que signifie le fait de parler d'une « Eglise arc-en-ciel » dans la culture mondialisée d'aujourd'hui.
Le mois d’octobre promet d’être intéressant à Rome.
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Etats-Unis : que penser du choix de Harris pour le poste de vice-président ?
De Jonathan Liedl sur le NCR :
Les catholiques du Minnesota réagissent à Walz, le choix de Harris pour le poste de vice-président
Kamala Harris a lancé un plan familier des démocrates pour l'élection présidentielle : choisir un colistier du pays des 10 000 lacs.
Dans sa campagne pour la Maison Blanche, Kamala Harris a mis en œuvre une stratégie familière des démocrates pour l'élection présidentielle : choisir un colistier du Minnesota.
Le gouverneur Tim Walz, que Harris a annoncé mardi comme son choix pour le poste de vice-président, a rejoint les rangs d'Hubert Humphrey et de Walter Mondale, deux autres politiciens du Pays des 10 000 Lacs qui se sont présentés avec succès sur le ticket démocrate en tant que vice-président, respectivement en 1964 et 1976.
Tony Annett, un économiste catholique, a souligné ce lien, suggérant que Walz était un « authentique populiste du Midwest » dans la tradition du Minnesota, représentant « l’aile sociale-démocrate de la vieille école du Parti démocrate ».
Mais certains catholiques du Minnesota préviennent que Walz, dont les parents sont catholiques mais qui est actuellement membre de l'Église évangélique luthérienne d'Amérique, ne devrait pas être tenu de perpétuer l'héritage de politique libérale modérée de ses collègues politiciens de Gopher State.
« Walz va changer tout cela, car il a des opinions extrêmes sur de nombreuses questions, des questions qui sont en opposition directe avec l'enseignement de l'Église », a déclaré Shawn Peterson, qui a travaillé dans la politique de l'État du Minnesota pendant des décennies et dirige maintenant Catholic Education Partners, un groupe de défense du choix des écoles.
En particulier, Peterson a cité le soutien de Walz à l'élargissement de l'accès à l'avortement et aux procédures médicales transgenres, alors que le Minnesota a connu des réformes progressistes radicales sous son mandat, les démocrates contrôlant les deux branches de la législature de l'État et le palais du gouverneur.
L'engagement de Walz en faveur des questions sociales progressistes est sans doute l'une des raisons pour lesquelles Harris l'a choisi comme colistier. Mais la candidate démocrate à la présidentielle compte aussi sur la crédibilité de Walz dans le Midwest et sur son succès auprès des modérés pour l'aider à séduire les électeurs d'États clés comme le Wisconsin et le Michigan.
Le temps nous dira si la capacité des démocrates à le présenter comme un humble citoyen ordinaire l’emportera sur les efforts des républicains visant à dépeindre Walz comme un extrémiste progressiste.
Pour certains catholiques familiers avec les six années de mandat de Walz, l'accent est clairement mis sur le bilan du gouverneur du Minnesota en matière de vie et de culture.
« En tant que catholique, je ne peux que considérer son engagement en faveur de l'avortement et son extrémisme transgenre, ainsi que sa promotion de politiques culturelles de division dans les écoles, comme extrêmement destructeurs pour le bien commun du Minnesota », a déclaré David Deavel, un théologien qui a vécu dans le Minnesota pendant des décennies avant de s'installer au Texas il y a deux ans.
Walz, qui a plaisanté en disant qu’il était tellement pro-avortement que l’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi lui a dit de modérer sa position, a supervisé une expansion spectaculaire de l’accès à l’avortement dans le Minnesota. En 2023, il a signé une loi qui permettrait aux personnes venant d’autres États d’obtenir plus facilement un avortement dans le Minnesota et a codifié un « droit à l’avortement » dans l’État plus tôt dans l’année. Walz, qui a rejoint Harris lors de sa visite dans un centre d’avortement du Minnesota en mars, a également approuvé la suppression des réglementations sur l’avortement et des programmes d’État qui finançaient des alternatives.
Le gouverneur démocrate a également émis des décrets faisant du Minnesota un « État sanctuaire » pour les personnes transgenres qui viennent d’un autre État et souhaitent bénéficier de procédures médicales. Il a également signé une loi interdisant les « thérapies de conversion » et a rendu illégal le retrait de livres des bibliothèques parce qu’ils contiennent des thèmes LGBTQ.
Le représentant républicain et catholique de l’État du Minnesota, Joe McDonald, a déclaré que Walz n’avait « pas été un défenseur » des croyants religieux du Minnesota, mais avait permis l’émergence d’un « environnement hostile ». Le législateur de l’État a notamment critiqué Walz pour ne pas avoir critiqué la législation de l’État de 2023 qui visait à accorder aux personnes s’identifiant comme transgenres un statut protégé sans garantir d’exemptions en matière de liberté religieuse.
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Au coeur de l'idéologie féministe : l'envie et le ressentiment
De Carrie Gress sur The Catholic Thing :
Le ressentiment est une chose puissante. Les révolutionnaires marxistes l’ont nourri dans le cœur de leurs partisans pendant plus d’un siècle. Peu de gens savent que l’envie et le ressentiment sont également au cœur de l’idéologie féministe. J’ai déjà écrit sur le pouvoir de « l’ Évangile du mécontentement ». La plupart des gens croient que le féminisme était une sorte d’étincelle culturelle spontanée nécessaire pour reconnaître l’humanité des femmes, sans se rendre compte de son efficacité à être cultivé d’abord par les socialistes, puis par les communistes et enfin par la Nouvelle Gauche. Les marxistes ont vu la facilité avec laquelle ils pouvaient manipuler les émotions des femmes comme une force très efficace pour leur révolution communiste.
Betty Friedan, à qui l’on attribue la fondation de la deuxième vague du féminisme avec La mystique féminine , n’est pas très connue pour ses racines marxistes. J’en parle dans mon livre, The End of Woman , mais son ami Daniel Horowitz les décrit en détail dans Betty Friedan and the Making of « The Feminine Mystique ».
Friedan, comme d’autres féministes avant elle, notamment Margaret Sanger, était passée maître dans l’art de cacher ses véritables intentions. Friedan cachait bien son passé radical. Sanger, des décennies avant Friedan, avait appris de son amant, le radical sexuel Havelock Ellis, l’importance de paraître aussi normale que possible. Par exemple, Ellis avait conseillé à Sanger d’arrêter de parler d’avortement et de se présenter comme une mère dévouée alors qu’elle faisait pression pour le contrôle des naissances. Pendant ce temps, derrière leurs façades bienveillantes, les deux femmes ont suscité le mécontentement des femmes du monde entier pour promouvoir leurs programmes de gauche radicale.
Les femmes ont mordu à l'hameçon. Et pas seulement les femmes laïques. Aujourd'hui, les femmes catholiques ont recours à la contraception et à l'avortement à peu près dans les mêmes proportions que le reste de la population, malgré l'interdiction catégorique de ces deux pratiques par l'Église catholique.
Il n'est pas surprenant que les principaux problèmes auxquels l'Église est confrontée aujourd'hui soient liés à la fertilité des femmes : contraception, avortement, fécondation in vitro et maternité de substitution, ainsi qu'aux problèmes plus vastes auxquels est confrontée la famille : divorce, pornographie et même homosexualité. L'avertissement de Sœur Lucia, visionnaire de Fatima, selon lequel la bataille finale entre l'Église et Satan porterait sur la famille, est plus vrai aujourd'hui que jamais.
Le succès de Friedan au sein du catholicisme a bénéficié d’une aide significative de la part des femmes au sein de l’Église pour plusieurs raisons.
Premièrement, le féminisme a la capacité intrinsèque de réduire au silence les hommes, en particulier ceux qui font partie d’un système patriarcal. Peu de prêtres ou d’évêques veulent aujourd’hui couper les cheveux en quatre sur le rôle des femmes, sachant qu’ils seront rapidement accusés de vouloir que les femmes soient des paillassons et des épouses de maris violents. La gauche a été très efficace pour élaborer une vision de ce à quoi ressemblent ceux qui s’opposent au féminisme, et rares sont ceux qui sont prêts à se battre contre cette caricature. Face à cette position apparemment sans défense, les femmes qui ont adopté les principes féministes se sentent à l’aise pour faire valoir leur vision féministe, car elles ont l’assurance que les hommes – clergé, maris, pères, collègues – ne les contrecarreront pas.
Deuxièmement, il existe depuis longtemps un effort populaire pour associer catholicisme et féminisme. Son élément moteur est la seule mention faite par le pape Jean-Paul II dans Veritatis Splendor d’un « nouveau féminisme », aidée par la croyance générale selon laquelle le féminisme n’est qu’un mouvement d’aide aux femmes. La plupart des gens ignorent que ses racines philosophiques corrosives sont résolument anticatholiques. Quiconque a lu Woman’s Bible , antichrétienne d’Elizabeth Cady Stanton, Second Sex, de Simone de Beauvoir, ou Sexual Politics, de Kate Millett, aurait du mal à dire que ces textes féministes fondateurs ont quelque chose en commun avec The Dignity of Woman, du pape polonais .
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"Tibi dixit cor meum" (Introit de la fête de la Transfiguration du Seigneur)


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Controverse olympique : quand Erdoğan « murmure à l’oreille de François »
De John L. Allen Jr. sur Crux Now :
Sur la controverse olympique, Erdogan se révèle être le « souffleur de François »
ROME – Quels que soient ses objectifs ou ses tactiques, le président turc Recep Tayyip Erdoğan est sans aucun doute un redoutable acteur politique. Au cours de ses vingt années au pouvoir, il a mis au point une stratégie économique populiste connue sous le nom d'Erdonomics, a fait de l'islam modéré une force politique puissante et a positionné la Turquie comme une puissance régionale et mondiale, tout en conservant une base solide de soutien national.
Samedi, le dirigeant turc a ajouté un autre exploit à son CV, sans doute non moins impressionnant : obtenir du pape François qu'il fasse quelque chose qu'il ne voulait manifestement pas faire – dans ce cas, s'exprimer, enfin, sur la controverse autour de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, huit jours auparavant.
Étant donné l’entêtement notoire du pontife argentin lorsqu’il se sent acculé, le fait qu’Erdoğan ait réussi là où d’autres avaient échoué, y compris des membres de la hiérarchie du pape, doit être considéré comme assez impressionnant.Samedi soir à Rome, la salle de presse du Vatican a publié un communiqué en français dans lequel elle affirmait que le Saint-Siège était « attristé » par la cérémonie du 26 juillet et souhaitait se joindre aux « voix qui se sont élevées ces derniers jours pour déplorer l'offense faite à de nombreux chrétiens et croyants d'autres religions ».
La référence était bien sûr à l’apparente parodie de la Cène, qui a provoqué une indignation mondiale.
Le communiqué du Vatican ajoute qu'un événement destiné à favoriser l'unité mondiale ne devrait pas ridiculiser les croyances religieuses et précise que même si la liberté d'expression n'est pas en cause, elle doit être mise en balance avec le respect des autres.
Dans les écoles de journalisme, on enseigne aux futurs journalistes que parmi les six éléments classiques d’un article de presse – qui, quoi, où, pourquoi, comment et quand – le « quand » est généralement le moins important. Il s’agit là de l’exception qui confirme la règle, car dans ce cas précis, le « quand » est en fait le cœur du problème.
Le communiqué du Vatican a été publié à 19h47, un samedi soir, une heure inhabituelle pour un communiqué sur autre chose qu'une situation d'urgence. Il est clair que cela n'était pas admissible, puisque la cérémonie en question avait eu lieu huit jours auparavant. Le Vatican a eu de nombreuses occasions de commenter de manière plus classique, notamment lors du discours de l'Angélus du pape lui-même la semaine précédente.
En fin de compte, c’est Erdogan qui semble avoir débloqué la situation.
Mardi dernier, le président turc a déclaré aux membres de son parti au pouvoir, l’AKP (AKP), qu’il appellerait le pape François « à la première occasion » pour l’exhorter à dénoncer la scène « dégoûtante » des Jeux olympiques. Jeudi, son bureau a publié un communiqué sur les réseaux sociaux indiquant que l’appel avait eu lieu, affirmant que François avait remercié Erdoğan pour sa « sensibilité contre la profanation des valeurs religieuses ».
Le Vatican se retrouva alors face à deux choix : soit ne rien dire, et laisser ainsi le dirigeant turc dans l'expectative, soit dire quelque chose, même à contrecœur. Finalement, le Vatican a choisi la deuxième option.
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Intolérance et discrimination envers les chrétiens : la ligne de front est désormais partout
De Robert Royal sur The Catholic Thing :
La ligne de front est désormais partout
L'OIDAC a enregistré des événements notables, notamment en Europe, le cœur historique du christianisme, qui se produisent pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, comme le sait tout qui y prête vaguement attention, l’afflux massif de musulmans d’Afrique et du Moyen-Orient a amené l’antagonisme traditionnel de l’islam envers les chrétiens au cœur même des nations autrefois chrétiennes. Par exemple, nous venons de « célébrer » le martyre, en juillet 2016, du père Jacques Hamel, un prêtre français décapité par deux musulmans de 19 ans radicalisés par la propagande de l’EI.
Le père Hamel entretenait des relations amicales avec l’imam local qui dirigeait le conseil régional musulman et on ne sait pas exactement pourquoi les deux adolescents ont décidé de l’attaquer en particulier. Il avait plus de 80 ans et était officiellement à la retraite. Il se trouvait par hasard ce matin-là dans une petite paroisse de Normandie. Mais ils ont attaqué. Ils l’ont sauvagement décapité. Ils sont entrés alors qu’il célébrait la messe et l’ont pris en otage avec cinq autres personnes, deux laïcs et trois religieuses, dont certaines ont également été blessées. Ses derniers mots auraient été « Va-t’en, Satan ! »
Le pape François l'a immédiatement proclamé « martyr du Christ, sur l'autel... Il a été décapité sur la Croix, alors qu'il célébrait le sacrifice de la croix du Christ [la Messe] ». Le pape a également donné des instructions pour que des portraits de Hamel soient affichés dans les lieux publics.
L'Aide à l'Église en Détresse USA m'a demandé d'écrire un livre sur les martyrs catholiques du 21e siècle , précisément parce que le Vatican prévoit un événement en mai 2025 pour leur rendre hommage dans le cadre des célébrations de l'Année jubilaire. C'est pourquoi j'ai rencontré Anja Hoffmann et d'autres.
Je suis déjà profondément impliqué dans ce sujet et j'apprécie le courage de nombreux catholiques et autres chrétiens qui sont confrontés chaque jour à la persécution et à la mort violente, partout dans le monde, et qui pourtant continuent. Mais comme le montre le cas du Père Hamel, le martyre a pris des formes différentes dans les conditions actuelles.
Père Jacques Hamel, martyr pour le Christ par Neilson Carlin, © 2017 (huile sur panneau) J'ai écrit un livre similaire sur les martyrs en 2000 et j'en ai donné un exemplaire au pape Jean-Paul II cette année-là pour les commémorations qu'il organisait au Colisée de tous les martyrs chrétiens du XXe siècle. Déjà à l'époque, le pape ressentait le besoin de diffuser la notion de nuovi martiri , les « nouveaux martyrs » qui meurent pour la foi – mais d'une manière différente de celle que nous connaissions par le passé.
Par exemple, des prêtres et des dignitaires catholiques laïcs ont été pris pour cible dans de nombreux endroits parce qu’ils cherchaient à protéger leur peuple des réseaux criminels nationaux et internationaux. Ils ont été assassinés en Sicile, au Mexique, en Colombie et dans de nombreux autres pays en raison de leurs activités visant à promouvoir l’État de droit et la paix au sein de leurs communautés – ce qu’ils considèrent comme faisant partie de leur vocation de catholiques. Des morts nobles, bien sûr, et – selon la conception de Jean-Paul II – le genre de choses qui nous ont donné de « nouveaux martyrs ».
La grande majorité des martyrs catholiques du XXe siècle furent victimes de régimes totalitaires – fascistes, nazis, mais surtout communistes de toutes tendances. Les massacres perpétrés par les marxistes semblent avoir échappé à l’attention de nombreux jeunes d’aujourd’hui qui flirtent, et plus que flirtent, avec le marxisme et le socialisme.
Ces exactions, commanditées par l'État, continuent, bien sûr, en Chine, au Vietnam, au Nicaragua, au Venezuela et ailleurs. Mais une autre grande catégorie de martyrs émerge au cours de ce siècle.
Le pape François a élargi la liste des éléments qui peuvent être pris en compte dans le cadre de la réflexion sur le martyre et la sainteté, en y ajoutant ce qu'il appelle l'oblatio vitae (« l'offrande gratuite de sa vie », généralement sur un coup de tête). Le pape François a immédiatement déclaré le père Hamel martyr, car les circonstances modernes sont telles que de nombreux catholiques, même dans les pays dits développés, s'exposent à des risques – et le savent – simplement en faisant les choses catholiques habituelles comme assister à la messe.
D’autres fidèles de la messe en France ont été poignardés à mort. Et selon le dernier rapport de l’OIDAC, entre 2022 et 2023, il y a eu près de 800 incidents rien qu’en Europe : attaques anti-catholiques, incendies d’églises, agressions contre des cortèges publics, et bien d’autres encore. Et pas seulement par des musulmans, mais aussi par des groupes « antifa », des pro-avortement, des militants LGBT, et bien d’autres encore.
Bien sûr, vous n’en avez pas beaucoup entendu parler dans les médias. Et c’est là que surgit le deuxième problème. Car la plupart des journalistes occidentaux estiment que l’Église catholique prêche la « haine ». Concrètement : l’Église s’oppose au « droit de choisir » des femmes, qualifie d’immorales les relations sexuelles entre personnes LGBT+ et croit que « homme et femme, il les a créés ».
Nous sommes pour eux l'équivalent immoral du Ku Klux Klan. Et qui se soucie de ce qui arrive aux méchants membres du Ku Klux Klan ?
Il est toujours bon d’en apprendre davantage sur les martyrs, les confesseurs et les autres personnes qui ont souffert pour la vérité. C’est l’une des façons d’apprendre ce que signifie la vie chrétienne – la vie humaine pleinement vécue. Mais ces exemples des dernières décennies n’appellent pas seulement à l’admiration et à l’imitation. Ils appellent à l’action.
Il faut agir en Amérique et dans d’autres pays, agir dans les institutions internationales. Car tout le monde parle de liberté de conscience et de liberté religieuse. Beaucoup moins nombreux sont ceux qui œuvrent pour faire de ces idéaux une réalité. Et pas seulement dans des endroits éloignés où les cultures et les gouvernements diffèrent des nôtres. Même ici, dans nos pays riches, démocratiques et « tolérants ».
La ligne de front est désormais partout.