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Eglise - Page 612

  • Quand l'Etat-Providence impose le despotisme sanitaire et piétine la liberté de culte

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    Cela vaut en France mais également chez nous; dans l'Hexagone cependant, les réactions sont bien plus fortes que dans notre pays (mobilisations devant les églises, prises de position répétées des évêques...). De Thibaud Collin sur l'Incorrect :

    12 novembre 2020

    CULTES PUBLICS : ÉTAT-PROVIDENCE ET DESPOTISME SANITAIRE

    La confirmation par le Conseil d’État de l’interdiction des cultes publics a suscité un émoi légitime chez les croyants, principalement chez les catholiques. Les oppositions au gouvernement (LFI, LR et RN) ont, lors d’un débat à l’Assemblée nationale, souligné le caractère disproportionné et donc injuste d’une telle mesure. Il convient que la forte mobilisation en cours perdure et se développe. Il convient également de réfléchir aux conditions, prochaines et lointaines, qui ont rendu possible une telle interdiction.
     
    © DR

    L’État moderne trouve grâce à Thomas Hobbes (1588-1679) sa justification dans l’impérieux désir des individus de se soustraire à la peur de la mort violente, inhérente à l’état de nature pré-social (« la guerre de tous contre tous »). Ils sacrifient leur liberté naturelle à l’État souverain afin qu’en retour celui-ci garantisse leur sécurité. Hobbes fonde ainsi la science politique moderne sur une condition nécessaire et égale pour tous : la fuite du mal absolu qu’est la mort. Tel est, considère-t-il, le seul moyen de sortir des divisions sociales engendrées par la poursuite du bien ultime. L’unité de la société politique ne tient plus à une quête illusoire du bien commun mais à la peur, bien réelle, d’un mal commun mettant ainsi  « tout le monde d’accord ». La mort devient la nouvelle figure de l’absolu disqualifiant la question surnaturelle du salut et de la damnation. L’État est cet artifice par lequel les hommes s’assurent une société paisible, jouissant dans leur vie privée des libertés individuelles que celui-ci, ce « dieu mortel », leur garantit.

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  • Le Saint-Siège souligne les conséquences graves des mesures sanitaires pour la liberté religieuse

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    De Vatican News :

    Crise sanitaire : le Saint-Siège appelle au respect de la liberté religieuse

    Lors d’une intervention, le représentant du Saint-Siège auprès de l’OSCE a exhorté au respect de la liberté religieuse, soulignant les «graves conséquences» que pouvaient engendrer, pour les communautés religieuses, les mesures anti-Covid prises par les pouvoirs publics.

    S'adressant aux participants de la 3e Réunion supplémentaire de la dimension humaine (SHDM) sur le thème "Liberté de religion ou de conviction : le rôle des technologies numériques et des acteurs de la société civile dans la promotion de ce droit humain pour tous", Mgr Janusz S. Urbańczyk a souligné l'importance de l'exercice de la liberté religieuse qui, selon lui, «constitue à la fois un élément d'épanouissement personnel et une contribution au bien de la société».

    Une approche réductrice des religions

    «La foi contribue, tant pour les individus que pour les communautés, au respect de la liberté de pensée, à la recherche de la vérité, à la justice personnelle et sociale et à l'État de droit, qui sont tous nécessaires à une relation juste entre les citoyens, les institutions et les États», a-t-il affirmé. Et d’observer cependant que «dans certaines sociétés, les religions continuent à être perçues comme une source d'intolérance plutôt que d'harmonie sociale». «Cette situation peut contribuer à la création dangereuse d'une attitude négative envers les religions et les croyants» pouvant nuire au «bien-être de ces personnes et communautés, et même de la société dans son ensemble».

    Pour le représentant du Saint-Siège, les États membres de l'OSCE devraient rejeter l'approche dite «réductionniste de la liberté de religion ou de conviction» qui «cherche à privatiser les religions». Mgr Urbańczyk a souligné qu'un telle vision «révèle une incapacité non seulement à apprécier le véritable sens de la liberté religieuse, mais aussi le rôle légitime de la religion dans l'espace public».

    Les "graves conséquences" des mesures anti-Covid

    Se référant à cette dimension publique de la religion, le diplomate a souligné la nécessité pour les États de l'OSCE «d'être vigilants», pour que les mécanismes d'enregistrement des communautés religieuses ne deviennent pas «une violation de la liberté de religion ou de conviction en tant que telle», et de respecter leur autonomie «en leur garantissant de choisir, nommer et remplacer librement leurs dirigeants ou de décider de leurs règles internes, du contenu de leurs convictions, de leur structure ou de leur nom».

    Enfin, Mgr Urbańczyk a appelé à une plus grande attention sur les implications des mesures imposées par les États dans la crise sanitaire en cours : «les législateurs devraient toujours être conscients des graves conséquences que ces réglementations créent pour les communautés religieuses qui jouent un rôle important dans la lutte contre la crise non seulement par leur soutien actif dans le domaine des soins de santé, mais aussi par leur soutien moral et leurs messages de solidarité et d'espérance», a-t-il conclu.

  • Biden et Bergoglio : des "frères idéologiques" ?

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    De Jean-Pierre Denis (sur facebook) :

    Pour un passionné de politique, la journée du samedi 7 novembre était particulièrement excitante. Après plus de 72 heures d’attente et de suspense, fini de se ronger les ongles ! Soudain, alors que Donald Trump jouait ostensiblement au golf, les principaux médias américains estimaient la victoire de Joe Biden clairement établie. Le vote de quelques dizaines de milliers d’électeurs de Pennsylvanie faisait la différence. J’avoue avoir éprouvé un profond soulagement. Car, pour moi, Donald Trump a entraîné les États-Unis au bord de la guerre civile et précipité les démocraties dans les eaux troubles de la « post vérité », où l’on peut affirmer n’importe quoi et croire n’importe qui. Quant à sa politique étrangère erratique, elle a rendu le monde plus instable. La victoire du vieux Biden ne me semblait peut-être pas enthousiasmante, mais au moins me paraissait-elle rassurante.

    Un détail, en outre, attirait mon attention. Biden n’est pas seulement catholique. Il est catholique pratiquant. Il souvent insisté sur l’importance de la foi dans une vie personnelle marquée par des deuils très violents, d’abord la mort accidentelle de sa femme et de leur bébé, puis, alors qu’il était vice-président, la tumeur au cerveau qui emporta son fils Beau. Le 8 novembre, les médias américains et étrangers publiaient d’ailleurs une photo ou une vidéo du « president-elect » parmi les tombes. Sous un joli soleil d’automne, il se rendait à la messe dans sa paroisse, à l’église St Joseph, près de son domicile de Wilmington (Delaware). Une image assez surprenante en France, et peut-être même inenvisageable. Nous n’avons guère connu de chef de l’Etat pratiquant depuis De Gaulle, et dans notre vie publique les « cathos de gauche » sont devenu très minoritaires, en dehors des modestes Poissons roses ou de députés personnalistes comme Dominique Potier, fondateur d’Esprit civique.

    Pour la première fois depuis Kennedy, il y a soixante ans (à l’époque de De Gaulle, justmenent), les États-Unis vont donc avoir un président catholique. Et comme avec JFK, il s’agira d’un démocrate. Mais les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît. À la Cour Suprême, où les cathos ont un poids très supérieur à celui qu’ils ont dans le pays (6 juges sur 9 sont catholiques ou d’origine catholique), ils sont en général conservateurs ou très conservateurs. La plupart ont été nommés par des présidents républicains, notamment la dernière, Amy Coney Barret, propulsée par Trump à la fin de son mandat. Sur les réseaux sociaux, je publiais donc ce post qui me semblait factuel.

    J’aurais pu ajouter ces données livrées par des sondages réalisés à la sortie des urnes : le vote des catholiques s’est partagé en deux moitiés, deux parts égales ou quasi-égales, l’une pour Trump, l’autre pour Biden. Mais ce n’était pas l’objet d’un si bref post.

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  • Ex-cardinal McCarrick : trois leçons tirées du Rapport publié par le Secrétariat d'Etat du Vatican

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo); traduction française de Diakonos.be :

    Les trois leçons du rapport McCarrick

    On peut tirer au moins trois leçons des 447 pages du « Rapport » sur l’affaire de l’ex-cardinal Theodore McCarrick qui a été publié le 10 novembre par le Secrétariat d’État du Vatican :

    > Rapport (en italien)

    > Report (en anglais)

    La première leçon, c’est l’inadéquation de la réponse des autorités de l’Église – les trois derniers papes compris – face à l’accumulation des accusations contre McCarrick.

    Il s’agit d’accusations qui s’étendent sur plusieurs décennies.  Mais c’est seulement en juin 2017, quand la première plainte publique d’avoir également abusé d’un mineur d’âge a été déposée contre lui, qu’un procès canonique a été ouvert, avec une condamnation à la clé.

    Toutes les accusations précédentes concernaient des actes sexuels perpétrés avec des jeunes et des adultes, tous exclusivement de sexe masculin.  Des actes que McCarrick, dans les années où il était évêque de Metuchen et ensuite de Newart, présentait à ses proies – peut-on lire dans le « Rapport » – comme étant « quelque chose de normal et d’accepté aux États-Unis », surtout « entre prêtres ».

    De toute évidence, même pour les autorités ecclésiastiques, la gravité de ces actes n’a pas été jugée suffisante pour justifier une vérification immédiate et rigoureuse de la véracité de ces accusations.

    Le cardinal John J. O’Connor (1920-2000) constitue une exception.  Archevêque de New-York, il est l’auteur en 1999 d’une lettre aux autorités du Vatican qui sonne l’alerte maximale sur la gravité réelle des accusations portées contre McCarrick.

    La lettre du cardinal O’Connor est parvenue au Pape Jean-Paul II et eut pour effet de bloquer la promotion de McCarrick au poste d’archevêque de Washington, comme cela avait déjà été le cas, pour les mêmes raisons et toujours à cause de l’opposition du cardinal O’Connor, pour les sièges de Chicago et de New-York.

    Mais subitement, à l’été de l’an 2000, Jean-Paul II a changé d’avis et a nommé McCarrick a Washington.  La raison de cette volte-face est probablement à chercher du côté d’une lettre de McCarrick au secrétaire du Pape, Stanislao Dziwisz, dans laquelle il assurait qu’il n’avait « jamais eu de rapports sexuels avec qui que ce soit, homme ou femme, jeune ou vieux, clerc ou laïc ».  Mais dans le « Rapport », il est également écrit qu’on « semble pouvoir présumer que l’expérience passée de Jean-Paul II en Pologne, où l’on lançait de de fausses accusations contre les évêques pour s’en prendre à l’Église, l’ait incité à donner crédit aux dénégations de McCarrick ».

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  • Monseigneur, redonnez-nous la messe !

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    Nous relayons bien volontiers cette initiative :

    Monseigneur, redonnez-nous la messe!

    Face aux mesures interdisant à nouveau toute pratique du culte public à cause de la crise sanitaire actuelle, une initiative a été lancée invitant tous les catholiques du pays à se tourner vers leurs évêques pour leur demander d'agir en faveur d'une plus grande souplesse dans les restrictions faites à la liberté de culte.
    Les églises ne sont pas autorisées à accueillir leurs fidèles pour les cérémonies de culte alors que dans le même temps les commerces d'alimentation et même animaliers fonctionnent. Une inversion de valeurs flagrante qui nous heurte.

    Le fait d'avoir été privés de célébrations liturgiques et des sacrements pour la fête de Pâques et tout le printemps dernier avait déjà causé une grande douleur chez nombre de croyants, situation qui se profile à nouveau la fête de Noël approchant.
    Les moyens d'action juridiques étant réduits pour le moment, il nous reste à solliciter nos évêques qui sont seuls à pouvoir débloquer cette situation. Écrivons leur pour leur demander d'intercéder en faveur de nos âmes et surtout les encourager par nos mots et nos prières dans la tâche qui leur a été confiée de guider, enseigner et sanctifier le peuple de Dieu, tâche qui prend un sens tout particulier dans la situation que nous vivons.

    Rejoignez l'initiative, soutenez ce projet par la prière et par l'action, écrivons à nos évêques! Un modèle de lettre a été rédigé et vous est proposé, à celui-ci vous pouvez ajouter les intentions propres qui vous animent et les arguments motivant votre démarche. Une liste de contact de tous les évêchés du pays est également fournie.

    Ceci est une démarche animée toute de foi et du respect filial le plus profond envers nos évêques, loin de tout esprit mutin ou purement contestataire. Nul ne peut nier que nous vivons une situation grave et que chacun doive y mettre du sien. En ces temps de crise, les corps sont évidemment à protéger mais pas au détriment de nos âmes. Les catholiques belges sont parfaitement capables de rendre leur culte à Dieu tout en respectant les mesures sanitaires nécessaires au bien de tous et cela doit se savoir. Il n'est pas envisageable de se résigner silencieusement davantage.

    Des fils s'adressent simplement et avec confiance à leurs pères dans la foi leur demandant le secours spirituel dont leurs âmes ont tant besoin.
     
    Monseigneur, redonnez-nous la messe!
     
    Plus d'informations via annesibadji@gmail.com
     
    Modèle de lettre et adresses des destinataires dans le pdf ci-joint
  • Messes suspendues : le christianisme n’est pas une religion de la conviction privée

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    D'Arnaud Bouthéon sur le site du Figaro (Figaro Vox) :

    Suspension des messes: «Le christianisme n’est pas une religion de la conviction privée»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L’essayiste chrétien Arnaud Bouthéon espère que la liberté d’assister au culte sera rendue au plus vite aux fidèles, arguant de l’importance du lien communautaire et des sacrements dans la vie chrétienne.

    Arnaud Bouthéon est l’auteur de Comme un athlète de Dieu, manifeste sportif et chrétien, aux éditions Salvator, et cofondateur du Congrès Mission.


    L’état d’urgence sécuritaire et sanitaire éprouve nos concitoyens, mais aussi nos dirigeants. Alors que le Conseil d’État vient de confirmer l’interdiction de la célébration publique du culte dans les édifices religieux, le premier ministre a récemment offert, par la grâce d’un tweet, quelques mots pour présenter sa définition de la religion. Il évoque ainsi «l’expression d’une conviction intime qu’une République laïque respecte comme l’exercice d’une liberté fondamentale».

    Cette conviction intime tolérée par la République laïque, n’est-il pas ce christianisme loué par René Rémond, qui «a imprimé sa marque sur le continent qui s’est couvert d’un grand manteau blanc d’églises» et dont l’anthropologie fonde l’universalité de la déclaration des droits de l’homme?

    Les chrétiens ne sont pas là pour convaincre ou se convaincre intimement mais pour être, pour annoncer et pour faire.

    Dans la préface d’un récent et très utile ouvrage consacré au millier d’ «incroyables chrétiens» qui ont façonné l’histoire de France, Patrick Poivre d’Arvor paraphrasait le poète René Char, affirmant qu’un religieux est comme un poète: il doit laisser «des traces de son passages, non des preuves». Puis, il évoquait le souvenir de ses rencontres avec Jean-Paul II, Mère Teresa, Sœur Emmanuelle, le Père Pedro. Ces témoins du geste et de la grâce n’ont rien prouvé ; mais ils ont agi, parce qu’ils puisaient.

    Oui, ils sont inspirants parce qu’ils puisaient la force de leur passage à l’acte mais aussi le pardon, la consolation et la charité dans cette pratique des sacrements, en ces écrins que sont les églises. Ils ont consolé, ils ont touché, parce qu’ils étaient eux-mêmes touchés et consolés.

    Les chrétiens ne sont pas là pour convaincre ou se convaincre intimement mais pour être, pour annoncer et pour faire.

    Le christianisme n’est pas une gnose intimiste ; il est une affaire de lien, de relation, de corps et même de chair. De tout temps, il est la religion de l’incarnation, du lien et du risque ; il n’a jamais été la religion de la conviction privée, ni une philosophie du «care» hygiéniste. À la communication de crise par écrans interposés, les chrétiens préfèreront toujours la communion du geste humain offert et exposé.

    Pour cimenter l’unité d’un pays tétanisé par le confinement et la barbarie islamiste, dans ces moments de crise, en particulier face au surgissement de la mort, le besoin de consolation humaine et spirituelle semble immense. Ce besoin convoque des ressources que la République laïque ne peut offrir. Peut-elle humblement le reconnaître? Peut-elle admettre qu’en ces temps difficiles, des corps intermédiaires comme les paroisses peuvent offrir en leurs murs, ce supplément d’âme et d’espérance, qu’une société aseptisée lui refuse?

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  • En l'honneur de saint Martin de Tours (feuillet pour le temps du confinement)

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  • L'affaire McCarrick : une triste affaire dont toute l'Église aurait tiré les leçons

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    D'Andrea Tornielli sur Vatican News :

    10 novembre 2020

    Le rapport McCarrick, une page douloureuse dont l'Église tire les leçons

    Une lecture du dossier publié par la Secrétairerie d'État avec des documents et des témoignages, qui raconte l'histoire de l'ancien cardinal archevêque de Washington, démis de l'état clérical.

    Lors de la nomination de l'archevêque de Washington Theodore McCarrick en 2000, le Saint-Siège a agi sur la base d'informations partielles et incomplètes. Des omissions et des sous-évaluations se sont malheureusement produites, des choix qui se sont révélés par la suite erronés ont été faits, notamment parce que, au cours des vérifications demandées par Rome à l'époque, les personnes interrogées n'ont pas toujours dit tout ce qu'elles savaient. Jusqu'en 2017, aucune accusation fondée n'a jamais concerné abus ou harcèlement à l’encontre de mineurs: dès que la première plainte d'une victime, mineure au moment des faits, est arrivée, le Pape François a agi rapidement et de manière décisive contre le vieux cardinal, qui avait quitté la direction du diocèse en 2006, en lui retirant d'abord sa pourpre cardinalice avant de le renvoyer de l'état clérical. C'est ce qui ressort du Rapport sur la connaissance et sur les processus décisionnels institutionnels du Saint-Siège concernant Theodore Edgar McCarrick (1930-2017) publié par la Secrétairerie d'État.

    Une réponse ponctuelle

    En soi, le rapport, par son extension et son contenu, répond ponctuellement à l'engagement pris par le Pape François d'enquêter de manière approfondie sur l'affaire McCarrick et de publier les résultats de l'enquête. Le rapport représente également un acte de sollicitude et d'attention pastorale du Pape envers la communauté catholique américaine, blessée et déconcertée par le fait que Theodore McCarrick ait pu atteindre des positions aussi élevées dans la hiérarchie. L’enquête, menée ces deux dernières années, a débuté à la fin de l'été 2018, au cours de semaines de vive tension, qui ont culminé avec l’intervention de l'ancien nonce apostolique à Washington Carlo Maria Viganò, qui, par le biais d'une opération médiatique internationale, en était arrivé à demander publiquement la renonciation du Pape régnant.

    L'absence d'accusations d'abus sur mineurs jusqu'en 2017

    La force du rapport réside certainement dans son exhaustivité, mais aussi dans la vision d’ensemble qu'il fournit. Et de cette vision d’ensemble se dégagent quelques points précis qu'il est important de prendre en compte. Le premier concerne les erreurs commises, qui ont déjà conduit à l’adoption de nouvelles normes dans l’Église, afin d’éviter que l’histoire ne se répète. Un deuxième point est constitué par l'absence, jusqu'en 2017, d'accusations circonstanciées concernant des abus sur mineurs commis par Theodore McCarrick. Il est vrai que dans les années 1990, des lettres anonymes parvenues aux cardinaux et à la nonciature de Washington en faisaient mention, mais sans fournir indices, noms, ou circonstances: ces lettres ont été malheureusement considérés non crédibles précisément parce qu’elles manquaient d'éléments concrets. La première accusation fondée impliquant des mineurs remonte en fait à trois ans. Elle a conduit à l'ouverture immédiate d'une procédure canonique, conclue par les deux décisions ultérieures du Pape François, qui a d'abord retiré la pourpre cardinalice au prélat émérite, puis l'a renvoyé de l'état clérical. Le mérite d'avoir permis de faire éclater la vérité au grand jour, comme le fait de l’avoir entrepris en surmontant la souffrance du souvenir de ce qu’elles avaient subi, doivent être reconnus aux personnes qui se sont présentées pour dénoncer Theodore McCarrick, tout au long du processus canonique.

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  • Ce n'est pas l'islam qu'il faut craindre

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    Lu sur Kathnet (Peter Winemöller):

    Pas de crainte de l'Islam

    9 novembre 2020

    Il n'avait pas peur d'un islam fort, il avait peur d'un christianisme faible, c'est pourquoi le regretté journaliste Peter Scholl-Latour ne se lassait jamais de le souligner

    Il ne s'agit pas de dénigrer. Depuis le 11 septembre 2000, le monde occidental est en conflit permanent avec les parties belligérantes du monde islamique, qui a maintenant aussi trouvé ses bases en Europe. Le conflit Est-Ouest des années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, avec son ordre mondial bilatéral armé d'armes nucléaires, avait tenu le monde entier en haleine. Tous les autres conflits étaient devenus des guerres par procuration pour les superpuissances. La disparition des systèmes communistes de la sphère soviétique russe a mis en lumière le caractère dramatique et réel de ces conflits. Le 9.11.1989 a fait coïncider l'Est avec le Mur de Berlin. L'Europe est libre depuis 31 ans. Mais la liberté a ses pièges et ses graves défauts.

    Si nous pensions encore que les dix premières années après la chute du bloc de l'Est et la libération des États opprimés du pacte de Varsovie étaient arrivées à un nouvel ordre de paix mondial, c'est au plus tard avec l'attaque des tours jumelles que s'est manifestée la voie empruntée par le monde. Même alors, un coup d'œil à l'Évangile aurait pu montrer qu'une telle paix dans le monde ne pouvait pas exister. Du conflit Est-Ouest, à l'aspect presque confortable, avec sa propagande chorégraphiée, ses débats sur l'armement et le désarmement au loin et à la télévision, nous sommes aujourd'hui passés dans un monde de conflits à notre porte.

    Il s'agit essentiellement de la lutte du Moyen-Orient dominé par l'Islam contre l'ancien (!) Occident chrétien décadent. Il serait inutile de discuter ici de toute l'ampleur politique de ce faisceau de conflits. Car cela aussi est un fait. Il y a certainement des forces dans le monde islamique qui sont plus proches de l'Occident que des islamistes en guerre. D'autres utilisent leur pouvoir économique pour financer et contrôler sournoisement des conflits armés.

    En dehors de la lutte politique, il y a surtout une lutte spirituelle.

    Il n'avait pas peur d'un islam fort, il avait peur d'un christianisme faible; ainsi ne se lassait pas de le souligner le regretté journaliste Peter Scholl-Latour. Le christianisme est faible. Il est si faible qu'il est à peine capable de trouver un langage approprié pour répondre à la terreur en France et en Autriche. Dans un effort pour être extrêmement politiquement correct, on évite tout ce qui pourrait faire comprendre aux gens que ce qui s'est passé là-bas a quelque chose à voir avec l'Islam.

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  • La grande pitié du Royaume de France (P. Bessières S.J.) (feuillet pour le temps du confinement)

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  • Léon le Grand, un pape à la barre sur une mer démontée (10 novembre)

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    ih4059.jpgBenoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Léon le Grand lors de l'audience générale du mercredi 5 mars 2008 :

    Chers frères et soeurs,

    En poursuivant notre chemin parmi les Pères de l'Eglise, véritables astres qui brillent de loin, nous abordons pendant notre rencontre d'aujourd'hui la figure d'un Pape qui, en 1754, fut proclamé Docteur de l'Eglise par Benoît XIV:  il s'agit de saint Léon le Grand. Comme l'indique l'épithète que la tradition lui attribua très tôt, il fut véritablement l'un des plus grands Papes qui aient honoré le Siège romain, contribuant largement à en renforcer l'autorité et le prestige. Premier Evêque de Rome à porter le nom de Léon, adopté ensuite par douze autres Souverains Pontifes, il est également le premier Pape dont nous soit parvenue la prédication qu'il adressait au peuple qui se rassemblait autour de lui pendant les célébrations. Il est naturel de penser également à lui dans le contexte des actuelles Audiences générales du mercredi, des rendez-vous qui pendant les dernières décennies sont devenus pour l'Evêque de Rome une forme habituelle de rencontre avec les fidèles et avec de nombreux visiteurs de toutes les parties du monde.

    Léon était originaire de la région italienne de la Tuscia. Il devint diacre de l'Eglise de Rome autour de l'an 430 et, avec le temps, il acquit au sein de celle-ci une position de grande importance. Ce rôle de premier plan poussa Galla Placidia, qui à cette époque dirigeait l'Empire d'Occident, à l'envoyer en Gaule en 440 pour résoudre une situation difficile. Mais au cours de l'été de cette année, le Pape Sixte III - dont le nom est lié aux magnifiques mosaïques de Sainte-Marie-Majeure - mourut, et ce fut précisément Léon qui lui succéda, recevant la nouvelle alors qu'il accomplissait justement sa mission de paix en Gaule. De retour à Rome, le nouveau Pape fut consacré le 29 septembre 440. C'est ainsi que commença son pontificat, qui dura plus de vingt-et-un an, et qui a été sans aucun doute l'un des plus importants de l'histoire de l'Eglise. A sa mort, le 10 novembre 461, le Pape fut enterré auprès de la tombe de saint Pierre. Ses reliques sont conservées aujourd'hui encore dans l'un des autels de la Basilique vaticane.

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