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Foi - Page 150

  • « Les réactions à Fiducia Supplicans ouvrent un moment très délicat pour le pontificat » (Massimo Faggioli)

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    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Massimo Faggioli : « Les réactions à Fiducia Supplicans ouvrent un moment très délicat pour le pontificat »

    Alors que les Églises d’Afrique ont annoncé un « non » continental à la possibilité de bénir des couples homosexuels, ouverte par le pape François, une page difficile s’ouvre pour la gouvernance de l’Église. Interview de Massimo Faggioli, historien des religions.

    12/01/2024

    Au-delà des oppositions habituelles au pontificat de François, les réactions au document publié en décembre dernier par le Dicastère pour la doctrine de la foi sur la possibilité de bénir des couples homosexuels, et notamment le « non » du continent africain, ouvre une crise riche d’enseignements sur la gouvernance de l’Église et les enjeux de la synodalité. Éclairage de l’historien des religions et théologien italien Massimo Faggioli, installé aux États-Unis.

    Une nouvelle forme d’opposition au pape François est-elle en train d’émerger ?

    Au cours des derniers mois, nous avons été témoins de nouveaux cas d’opposition, comme de ce prêtre en Italie qui a été excommunié latae sententiae après avoir déclaré que le pape était un « imposteur ». Cet épisode est survenu en même temps que des évêques et des cardinaux prenaient position contre le document du Vatican sur les bénédictions, Fiducia Supplicans. La séquence donne l’impression qu’il existe un mouvement contre le pape François qui est en train d’éclater.

    Est-ce vraiment le cas ?

    La seule chose que l’on puisse dire est qu’il s’agit d’un moment très délicat de son pontificat, car pour la première fois depuis 10 ans, le pape François pouvait rédiger des documents et légiférer avec un cardinal proche de sa sensibilité, Victor Manuel Fernandez, qu’il a nommé en assortissant son choix d’une lettre de mission personnelle. Ses prédécesseurs étaient marqués par une sensibilité différente, plus proche de celle de Joseph Ratzinger. Avec Fernandez, il pouvait aller plus loin dans la mise en œuvre de sa vision des choses, et le premier test ne s’est pas très bien passé.

    Étonnamment, il y a eu assez peu de réactions d’opposition au document dans l’épiscopat américain…

    C’est effectivement un constat intéressant. Aux États-Unis, l’opposition au pape François a commencé dès le début de son pontificat. Un mouvement assez large a commencé à se structurer, porté par des intellectuels, quelques évêques et quelques cardinaux, une grande partie du clergé américain et surtout des laïcs dotés d’importants leviers financiers. Des équivalents américains de Vincent Bolloré, mais bien plus nombreux et organisés. Ainsi, après la publication de ce document sur les bénédictions homosexuelles, il n’y a pas eu de grand tollé, parce que ceux qui auraient pu s’y opposer sont occupés à mener une stratégie différente.

    Ils travaillent sous la surface de l’eau, ils créent de nouvelles écoles, des centres de formations et des universités. Ils financent des médias catholiques et travaillent à l’après-François. De la même manière, en Europe de l’Est, en Pologne, en Ukraine, en Hongrie, cette affaire de bénédictions vient renforcer des mouvements de fond silencieux très stratégiques, où les regards sont déjà tournés vers la prochaine étape : le conclave et l’élection du prochain pape. Dans ce contexte, il n’est pas à exclure que le prochain conclave, et donc des cardinaux choisis par François, élisent un conservateur ou un ultraconservateur.

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  • "Voici l'Agneau de Dieu"; homélie pour le 2ème dimanche du T.O.

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    Du Père Simon Noël osb sur son blog :

    Homélie sur Jean 1, 35-42


    Après avoir passé 40 jours au désert, Jésus revint vers Jean-Baptiste, au bord du Jourdain. Et Jean-Baptiste le montra à ses disciples en disant : Voici l'agneau de Dieu. Jésus est l'agneau de Dieu à trois titres : d'abord, il est le seul à avoir été capable de réparer tous les péchés du monde par son sacrifice sur la Croix et d'avoir ainsi réconcilié l'humanité avec Dieu. Ensuite Jésus est doux comme un agneau, il supporte avec amour toutes nos ingratitudes et est toujours prêt à nous pardonner, lorsque nous revenons à lui de tout cœur. Enfin, comme l'agneau qui se laisse égorger sans rien dire, il a subi la passion et la mort, sans se plaindre et avec des paroles de pardon pour ceux qui le crucifiaient.

    Jean-Baptiste se retire au profit de Jésus. Il s'efface pour laisser toute la place au Fils de Dieu. Il est ainsi le modèle de tout prêtre, de tout missionnaire, de tout évangélisateur. Ainsi agit l'homme vraiment humble. Il s'abaisse afin que Dieu soit exalté. Il tait ses propres mérites et fait l'éloge des autres. La première vertu qui doit être celle d'un ministre de Jésus-Christ est l'humilité. Il ne doit pas être centré sur sa propre personne mais sur celle du Christ. Jean-Baptiste avait autour de lui beaucoup de disciples, de quoi le tenter de vanité et d'ambition. Mais il ne cherchait que l'honneur de Dieu et le salut des âmes. Loin de travailler à grossir le nombre de ses disciples, il fait tous ses efforts pour les détacher de sa personne et pour les attacher uniquement au Sauveur.

    Et c'est ainsi que put avoir lieu la première rencontre entre Jésus-Christ et trois de ses futurs apôtres : André, Jean et Simon. Tout cela est en apparence le fruit de circonstances fortuites, mais en fait tout avait été préparé de toute éternité. Il en est de même pour notre vocation à la foi. Nous pouvons penser que si nous sommes catholiques, c'est parce que le hasard nous a fait naître dans une famille chrétienne. Mais en fait, si on a un regard de foi, c'est parce que Dieu l'a prévu ainsi de toute éternité. Il s'agit ni plus ni moins que d'un décret d'éternelle prédilection de Dieu pour chacun d'entre nous. Chaque jour nous devrions remercier le Bon Dieu de nous avoir donné la foi et fait chrétien.

    La vocation des disciples s'est faite petit à petit. D'abord ils ont fait connaissance avec Jésus et sont restés un peu de temps avec lui pour un premier contact. Ils sont ensuite retourné à leur travail de pêcheurs en Galilée. Là un jour ils ont laissé leurs filets pour suivre Jésus-Christ dans son ministère d'annonce de l’Évangile. Enfin ils ont tout quitté pour se consacrer à Dieu. Cette progression dans la suite du Christ est une loi constante. Par exemple, pour celui qui devient religieux, il y a d'abord des essais préalables pour faire connaissance avec un institut de vie consacrée. Puis il y a un noviciat, ensuite des voeux temporaires et enfin la consécration définitive par les voeux perpétuels. Il en va de même pour chacun d'entre nous. Notre vie chrétienne, notre conversion, notre connaissance du mystère du Christ doivent s'approfondir de jour en jour et nous mener un jour au don total. Sachons-le, qui n'avance pas recule.

    André est considéré ainsi comme le premier appelé parmi les apôtres. Parmi les disciples de Jean-Baptiste, il fut le premier à aller vers le Christ. Et tout de suite il devint missionnaire, puisqu'il amena à Jésus son frère Simon. Jésus-Christ, en voyant Simon, lui donnera un nom nouveau, celui de Pierre. Dès le début, Jésus savait que Simon, devenu Pierre, serait celui sur lequel il bâtirait son Église.

    Enfin, un dernier mot, le premier jour de leur rencontre avec Jésus, André et Jean sont restés un certain temps dans l'intimité avec Jésus. Leur vie d'apôtre a donc commencé par ce qu'on peut appeler un temps de contemplation, de familiarité avec le Seigneur, et d'écoute de sa Parole. Cela nous rappelle que la vie active, la vie de témoignage du Christ, ne peut que s'enraciner dans une vie de prière, de méditation, de contact cordial avec le Sauveur. Ne l'oublions jamais.

  • "Nous avons trouvé le Messie" (Homélie pour le 2e dimanche du temps ordinaire)

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    Homélie du frère Francesco de l'Abbaye Sainte-Anne de Kergonan (source) :

    1. « (André) trouve d’abord son frère Simon et lui dit : “Nous avons trouvé le Messie (autrement dit : le Christ)” » (Jn 1, 41). Quant à nous, Frères et Sœurs, à cause de la répétition de ce verbe trouver, nous serions tentés de prendre ce jour pour « le dimanche des trouvailles » ou même des retrouvailles ! Avec le retour des dimanches en couleur liturgique verte, nous retrouvons la saveur unique des origines, le charme des commencements qui nous renvoient aux premiers instants d’une aventure inimaginable, et qui pourtant est effectivement arrivée. Une aventure qui se poursuit jusqu’à maintenant, à travers la chaîne ininterrompue de ceux qui ont trouvé Jésus et en ont témoigné, permettant à d’autres de le trouver à leur tour.

    Si nous sommes réunis dans cette église en ce début de l’Année, c’est bien parce qu’un fait est advenu qui a changé la face de la terre et l’histoire du monde. Ce fait, l’évangile de Jean qui vient de retentir à nos oreilles ce matin en est en quelque sorte le récit exact. Un événement historique a été perçu par la raison (« Nous avons trouvé le Messie » : Εύρήκαμεν τον Μεσσίαν), il a été cru par la foi puis transmis de personne à personne. Cette transmission s’est faite sur une échelle de plus en plus large jusqu’à atteindre les extrémités de la terre. Mais a-t-elle atteint aujourd’hui le fond de notre cœur ? Les paroles que contient ce récit sont de celles dont rien ni personne n’a pu empêcher l’écho de s’amplifier à l’infini. Elles relatent en effet quelque chose d’inaugural : la formation du premier noyau des disciples, duquel naîtra le collège des apôtres, et de là, de proche en proche, toute la communauté chrétienne.

    2. Dans ce passage évangélique, nous saisissons sur le vif la dynamique de la foi et ses trois moments caractéristiques : un fait arrivé qui est une rencontre, une présence exceptionnelle qui fascine, et enfin la stupeur, l’éblouissement qu’elle engendre chez ceux qui vivent l’événement et le ressentent comme un appel. Dans quelques mois l’Église ouvrira l’Année de la foi : une bonne raison pour essayer de mieux comprendre que le fondement de la foi chrétienne est « la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive » comme nous le rappelle souvent le pape Benoît XVI (Deux caritas est, n. 1 ; cf. Porta fidei, n. 11).

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  • Le cardinal Fernandez annonce la publication d'un nouveau document qui parlera de la GPA et du gender

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    D'I.MEdia :

    La Doctrine de la foi prépare un document qui parlera de GPA et du gender, annonce le cardinal Fernández

    Le dicastère pour la Doctrine de la foi (DDF) travaille à un document sur la dignité humaine qui fera « une critique sévère » de questions morales comme « le changement de sexe, la gestation pour autrui, les idéologies du genre ». C’est ce qu’annonce le préfet du dicastère, le cardinal Víctor Manuel Fernández, dans un entretien à l’agence espagnole EFE publié le 12 janvier 2024.  Le cardinal argentin multiplie ces jours-ci les interviews alors qu’il est sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines. En ligne de mire de ses détracteurs : la publication du document Fiducia supplicans autorisant la bénédiction des couples…

  • Le patrimoine religieux de Nivelles se vend sur Marketplace !

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    Alors que les fabriciens de tout le pays sont invités par le CIPAR à encoder le patrimoine détaillé de leurs églises, on trouve ces éléments du patrimoine religieux de Nivelles proposés à la vente sur Marketplace. Certains éléments du mobilier de cette église désaffectée (notamment une chaire de vérité de style baroque) semblent avoir déjà trouvé acquéreurs. La grande braderie du patrimoine religieux consécutive au Concile Vatican II continue. Les historiens du futur devront ajouter à l'iconoclastie de la Réforme protestante et à celle de la Révolution celle qui est en cours depuis les années 60-70 du XXe siècle...

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  • Quand le pape rêve d'un monde meilleur avec des intellectuels catholiques et marxistes

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    Sur le site du journal la Croix, Loup Besmond de Senneville développe cette information :

    Le pape a reçu un groupe d’intellectuels catholiques et marxistes

    François a rencontré mercredi 10 janvier une quinzaine de membres de « Dialop », un groupe de réflexion né en 2014, réunissant des catholiques et des personnalités de gauche.

    L’audience devait être brève mais s’est bien tenue. Une quinzaine de membres du groupe Dialop, destiné à faire dialoguer des intellectuels catholiques et marxistes, ont été reçus, mercredi 10 janvier, par le pape François. Un échange organisé quelques minutes avant le début de son audience hebdomadaire du mercredi, dans la grande salle Paul-VI.

    L’initiative est née il y a un peu moins de dix ans, en septembre 2014, après une rencontre entre François et l’ancien premier ministre grec et figure de la gauche hellène, Alexis Tsipras. Également présent dans la salle, ce jour-là, pour cette conversation de trente-cinq minutes : Walter Baier, économiste autrichien et ancien président du Parti communiste de son pays, à la tête d’un groupe de réflexion rassemblant des personnalités de la gauche européenne, « Transform ! Europe ». Il a depuis été nommé à la tête du Parti de la gauche européenne.

    L’homme politique autrichien connaît déjà les catholiques, pour avoir rencontré la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich, qui l’encourageait alors à « instaurer un rapport nouveau entre le marxisme et l’Église catholique ». De ce rendez-vous de 2014 avec le pape naît une conviction : il faut que les intellectuels de gauche et les catholiques se croisent et réfléchissent ensemble. La partie catholique de l’entreprise sera d’ailleurs assumée par les Focolari, à travers Sophia, un institut universitaire qui leur est lié.

    « Un signe d’encouragement »

    De cette conviction est donc né ce groupe, soutenu, au Vatican, par le dicastère pour la culture et l’éducation. Ses participants, venus d’horizons différents, se retrouvent notamment sur les questions économiques. Les catholiques s’appuient en particulier sur les dénonciations régulières, faites par le pape François, des dégâts d’un capitalisme dérégulé. Depuis, l’organisation a publié un document, en mars 2022, cherchant des convergences entre la « doctrine sociale catholique » et la « critique sociale marxiste », tout en reconnaissant les « antagonismes » du passé entre marxistes et catholiques.

    Parmi la délégation qui a rencontré le pape mercredi 10 janvier figure une Française : Thérèse du Sartel, ancienne présidente du café associatif catholique « Le Dorothy », à Paris. La jeune femme veut y voir un « signe d’encouragement » de François à ce travail commun. « Le pape est contre le capitalisme sauvage, résume cette professeure de philosophie dans l’enseignement privé. Donc aujourd’hui, avec les marxistes, nous avons de nouveau un ennemi commun. » Elle loue en particulier un pape « qui nous pousse à travailler avec toutes les personnes de bonne volonté, à ne pas avoir peur de faire des alliances avec d’autres ». Un travail qui lui semble essentiel, en raison de « la montée de l’extrême droite française et européenne ». Et ce, avant les élections européennes prévues en juin.

     

    Sur European Conservative, Rod Dreher commente :

    Les "rêves communs" du pape avec les marxistes nient le cauchemar de la persécution

    Les dix prédécesseurs du pape savaient que le marxisme était radicalement incompatible avec le catholicisme.

    11 janvier 2024

    Lors d'une réception au Vatican mercredi, le pape François a encouragé un groupe de dialogue marxiste-chrétien, les exhortant à continuer à "rêver d'un monde meilleur" et à avoir "le courage de sortir des sentiers battus" pour créer de "nouveaux chemins" pour l'humanité à travers la collaboration.

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  • En accord avec le Pape, les Églises africaines ne béniront pas les couples homosexuels

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    Ambongo IMG-20230128-WA0049.jpg

    Une information de Vatican News diffusée par Radio-Vatican :  

    Un message diffusé par le cardinal Fridolin Ambongo, président du Sceam, fait la synthèse des positions des différentes conférences épiscopales du continent africain et répond, en accord avec le Souverain pontife, à l'inquiétude exprimée par des fidèles laïcs, des personnes consacrées et des pasteurs, après la publication de Fiducia Supplicans.

    Entretien réalisé par Jean-Charles Putzolu - Cité du Vatican

    La bénédiction des couples homosexuels proposée par Fiducia supplicans ne peut être mise en œuvre en Afrique «sans s'exposer au scandale», mais chaque évêque sera libre de choisir comment agir dans son diocèse. Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa et président du Sceam (Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar), a rendu public un message jeudi 11 janvier sur les bénédictions «extraliturgiques» proposées dans la déclaration du dicastère pour la Doctrine de la foi, qui -rendue publique le 18 décembre dernier- ouvre la possibilité de bénir les couples en situation «irrégulière» au regard de la morale catholique, y compris ceux formés par des personnes de même sexe, mais en dehors de toute ritualisation et imitation du mariage.

    Le cardinal Ambongo souligne une spécificité culturelle de l’Afrique, profondément enracinée dans les valeurs de la loi naturelle concernant le mariage et la famille, qui complique l'acceptation des unions de personnes de même sexe, considérées, relève le message du Sceam, «comme contradictoires aux normes culturelles et intrinsèquement mauvaises».

    Monsieur le cardinal, pouvez-vous nous donner les raisons de cette inapplicabilité de Fiducia Supplicans sur le continent africain?

    « Fiducia Supplicans est un document qui a été signé par Sa Sainteté le Pape François, et par le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi. C'est un document qui s'impose à toute l'Église en tant que document qui traite des bénédictions. Il est donc applicable dans notre Église en Afrique.

    Il y a seulement un point sur lequel les Églises d'Afrique sont en difficulté et ne peuvent pas l’appliquer, c’est celui qui concerne la bénédiction des couples homosexuels, tout simplement. Mais le reste du document est bon ».

    Est ce qu'on peut parler d'une spécificité africaine?

    « Effectivement, nous vivons aujourd'hui dans un monde multiculturel. Ce qui est bon pour l'Occident ne l'est pas nécessairement pour l'Asie ou pour l'Afrique. Je crois que nous sommes dans ce cas-là ».

    Toutes les conférences épiscopales, puisque vous avez rassemblé les différentes réactions, et vous aviez émis le souhait très rapidement après la publication de Fiducia Supplicans de présenter des lignes d'orientations communes pour tout le continent africain, sont-elles à l'unisson? »

    « Vous avez pu prendre connaissance des déclarations des différentes conférences épiscopales d'Afrique. Mon message d'aujourd'hui est justement et uniquement la synthèse de ce que les évêques ont dit. Ils sont tous unanimes pour réaffirmer leur communion avec le Pape François en tant que facteur de communion, d'unité dans l'Église; ils sont tous unanimes pour reconnaître que ce document a créé des frustrations et des troubles chez les fidèles et en tant que pasteurs; ils ont tous estimé qu'il est impossible d'appliquer la partie de Fiducia Supplicans qui traite de la bénédiction des couples homosexuels. »

    Seulement ce point? Concernant, par exemple, les couples divorcés remariés, la question ne se poserait pas?

    « Mais pas du tout. Quand nous partons de la théologie de la bénédiction, c'est déjà une pratique. Dans toutes les églises du monde, nous bénissons tout le monde, nous bénissons même des criminels, nous bénissons même des animaux, nous bénissons des voitures, et ce n’est pas un problème. La bénédiction à accorder aux homosexuels en tant que personne n’est pas un problème. Ce qui pose problème chez nous, c'est la bénédiction du lien entre les deux, parce que ça brouille la théologie du mariage. »

    Il y a quand même l’expression d'une forme d'opposition à un document doctrinal, ou tout du moins à une partie d'un document doctrinal. Parallèlement, les évêques d'Afrique réaffirment leur pleine communion avec le Pape François. Ne sommes-nous pas dans une situation délicate?

    « Oui, cela a créé un grand malaise, il faut le dire. Et c'est justement à cause de cela que je suis venu. Dès que le document est sorti, il y a eu une sorte de levée de boucliers partout en Afrique. Personnellement, en tant que président du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar, j'ai pris ma responsabilité. J’ai invité non pas les évêques, les prêtres ou les fidèles individuellement, mais les conférences épiscopales, à se prononcer. Ceci nous a permis de récupérer le dossier au lieu que de le laisser aller dans toutes les directions. Ce sont les conférences qui se sont prononcées, et j'ai fait la synthèse de toutes ces réactions. Mais je ne suis pas que le président du Sceam. Je suis aussi membre du conseil des cardinaux : Je suis aussi conseiller du Pape, et c’est à ce titre, en tant que conseiller que je suis venu auprès de lui. Nous avons échangé avec lui, nous avons échangé avec le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, et c'est à l'issue de tous ces échanges, en accord avec le Pape et le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, que j'ai signé mon message d'aujourd'hui. ».

    Ref. https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2024-01/ambongo-message-sceam-fiducia-supplicans-benedicion-homosexuels.html

     

  • Fernandez au Dicastère pour la Doctrine de la Foi : une erreur de calcul du pape François ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Fernandez au Dicastère pour la Doctrine de la Foi : une erreur de calcul du pape François ?

    10 janvier 2024

    Le cardinal Víctor Manuel Fernández a connu quatre premiers mois difficiles en tant que préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF). 

    Entré en fonction en septembre, le choix du pape pour le département doctrinal a commencé par la mise à l'écart de la moitié des attributions du dicastère, après que le pape l'en ait dispensé pour avoir joué un rôle dans le traitement des affaires d'abus sexuels commis par des ecclésiastiques.

    Depuis lors, Mgr Fernández a dû faire face à des questions répétées quant à son aptitude à assumer ce rôle à la lumière de ses écrits antérieurs, et a supervisé la mise en œuvre très controversée d'une déclaration sur la bénédiction des couples de même sexe ou des couples en situation irrégulière.

    Bien que les rumeurs selon lesquelles le cardinal aurait offert sa démission au pape François soient certainement exagérées, Mgr Fernández est devenu une cible pour les critiques et les controverses, attirant une attention souvent hostile sur un ministère qui garde un profil plus bas sous le pape actuel.

    Dans le même temps, bon nombre des critiques les plus virulents et des défenseurs les plus acharnés du cardinal partagent la même opinion selon laquelle Mgr Fernández fait ce que François souhaitait pour ce poste : repousser les limites et mener une action audacieuse, voire radicale, pour intégrer la vision pastorale du pape dans l'enseignement de l'Église.

    Mais était-ce ce que le pape François voulait lorsqu'il a nommé Mgr Fernández à ce poste ? Pas nécessairement, selon certaines personnes travaillant au Vatican et dans l'orbite papale. En effet, selon certains, Fernández n'était pas du tout la préférence du pape pour ce poste, et sa nomination était un pari qui, selon certains, ne semble pas porter ses fruits.

    Lorsque Mgr Fernández, alors archevêque, a été annoncé comme nouveau préfet du DDF l'été dernier, de nombreux commentateurs du Vatican ont salué cette sélection comme un choix audacieux et, d'une certaine manière, évident de la part du pape François. Argentin, ami et collaborateur de longue date de François, "Tucho", comme l'appellent ses amis, semblait tout désigné pour consolider la réforme curiale du pape à la DDF, après la promulgation de la constitution apostolique Praedicate evangelium en 2022.  

    Et en tant que rédacteur fantôme souvent crédité de certains des textes les plus discutés du pape, y compris les passages les plus controversés d'Amoris laetitia, certains observateurs de l'Église ont affirmé avec confiance que Fernández avait toujours été dans l'esprit du pape, comme l'homme pour convertir la DDF d'une police de la pensée doctrinaire en un groupe de réflexion pastorale avant-gardiste. 

    Mais ce sentiment d'inévitabilité autour de la nomination de Fernández a fait oublier des prédictions antérieures, catégoriques, selon lesquelles le rôle allait être confié à un autre. En décembre 2022, le moulin à rumeurs du Vatican s'est emballé, annonçant que le pape François était sur le point de nommer l'évêque allemand Heimer Wilmer à la tête de la DDF. Selon un schéma qui s'est répété plus d'une fois au cours du pontificat de François, les blogs du Vatican ont annoncé la nouvelle du projet, qui a suscité de furieuses critiques dans certains milieux, avant d'être défendu par de fervents partisans du pape, pour ensuite ne jamais se concrétiser. Entre-temps, la supposée nomination imminente de Mgr Wilmer a fait l'objet d'une large couverture médiatique, avec suffisamment de poids pour que des cardinaux de haut rang, dont le cardinal Luis Ladaria Ferrer S.J., alors préfet en exercice, aient personnellement fait part de leurs inquiétudes au pape, selon des sources vaticanes.

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  • Le terrible massacre de Noël au Nigeria (200 morts) a été préparé avec précision

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    De kath.net/news :

    Cardinal Onaiyekan : Le massacre de Noël au Nigeria a été préparé avec précision

    10 janvier 2024

    Dans une interview, l'archevêque d'Abuja, Onaiyekan, appelle à une enquête rapide sur les atrocités qui ont tué 200 personnes : "Il s'agit bien de terrorisme islamique et vous entendez des slogans islamistes lors des attaques."

    Abuja (kath.net/KAP) Deux semaines après le massacre dévastateur de Noël, qui a fait 200 morts, le cardinal nigérian John Onaiyekan s'est prononcé en critiquant vivement les autorités de son pays d'origine. La série d'attaques, au cours de laquelle 37 villages ont été rasés, a été minutieusement préparée et coordonnée, ce qui n'a été possible qu'en raison de la "grave crise sécuritaire" que traverse le Nigeria, a déclaré l'archevêque émérite d'Abuja dans une interview accordée ce week-end à "Vatican News". Ce qu’il faut, c’est une réaction à « l’horreur » qui règne dans le pays le plus peuplé d’Afrique, où aucune région n’est actuellement en sécurité et où tout le monde vit dans la peur.

    Aux alentours de Noël, des assaillants ont tué environ 200 personnes et en ont blessé 500 autres dans l'État du Plateau, au centre du Nigeria. Des centaines de familles ont quitté leurs foyers et ont cherché refuge dans des camps de réfugiés. Des témoins oculaires ont rapporté que l'attaque s'est produite dans tous les villages en même temps, a déclaré le cardinal Onaiyekan. "Cela signifie qu'il s'agissait d'un meurtre de masse coordonné, bien préparé et exécuté avec précision."

    Le cardinal doutait fortement que le gouvernement prétende depuis des années qu'il contrôlait la situation grâce au déploiement de nombreuses forces de sécurité, tout comme il a réagi avec scepticisme à l'annonce selon laquelle les meurtres feraient l'objet d'une enquête. Il est plus que discutable que des atrocités aussi importantes aient pu être préparées et perpétrées sans que l'on s'en aperçoive, a souligné Onaiyekan. Il convient également de se poser la question de savoir d'où provenaient les armes des assaillants, qui les a entraînés et quel était l'objectif de ces meurtres.

    Il n’existe actuellement aucune information fiable concernant l’identité des auteurs. Selon l'archevêque émérite, il y a des indications selon lesquelles il s'agissait également d'habitants de la région, "des voisins qui ont eu des disputes avec les personnes assassinées". Les bergers peuls, qui se sont « lourdement armés » ces dernières années, sont particulièrement suspectés. Certains éléments indiquent que ce groupe semi-nomade a été infiltré par des terroristes ces dernières années, a déclaré Onaiyekan. Ce qui est clair, en revanche, c'est le profil des victimes, à savoir des agriculteurs chrétiens qui vivent dans la région depuis de nombreuses générations.

    Après que le précédent gouvernement nigérian du président Muhammadu Buhari s'est montré "totalement irresponsable" en ce qui concerne la persécution des chrétiens et que certains l'ont même accusé d'impliquer certains de ses partisans dans les raids constants des Peuls, il ne faudrait pas que "la même chose continue avec un nouveau gouvernement et un nouveau président", a averti le cardinal. Pour que les atrocités "ne soient pas à nouveau balayées sous le tapis", les coupables et les commanditaires doivent être recherchés et punis.

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  • La confusion dans l'Eglise engendre des schismes : c'est maintenant au tour de Monseigneur Viganò.

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'ÉGLISE DANS LA CONFUSION
    La crise engendre des schismes : c'est maintenant au tour de Monseigneur Viganò.

    La re-consécration épiscopale annoncée marque un point de non-retour pour Mgr Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique aux États-Unis et grand accusateur du pape François dans le scandale McCarrick. Et après avoir procédé à des ordinations sacerdotales illicites dans toute l'Europe, il fera d'une structure monastique de Viterbe le centre de son mouvement. Une réponse erronée et infructueuse à la crise de l'Église.

    11 janvier 2024

    La rumeur circulait déjà depuis quelques mois et voilà que la nouvelle est relancée par certains sites traditionalistes : Monseigneur Carlo Maria Viganò a été reconsacré évêque par Monseigneur Richard Williamson, l'évêque anglais illicitement ordonné par Monseigneur Marcel Lefebvre en 1988 puis expulsé de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) en 2012. Depuis lors, Mgr Williamson, qui est excommunié, s'est consacré à la fondation d'un réseau de groupes appelant à la résistance contre toute tentative de normalisation des relations avec l'Église catholique romaine.

    La reconsécration épiscopale de Mgr Viganò, "sub condicione", signifie que l'ancien nonce apostolique aux États-Unis est devenu convaincu de la thèse (d'abord soutenue puis rejetée par Lefebvre) selon laquelle tous les sacrements administrés après le Concile Vatican II sont "douteux", c'est-à-dire que leur validité ne serait pas certaine en raison des déviations doctrinales opérées par le Concile lui-même.

    Malgré les démentis qui circulent sur Internet, plusieurs sources ont confirmé cette démarche "schismatique" de Monseigneur Viganò. Et lui-même, interrogé par La Bussola dans un courriel, n'a pas voulu démentir la nouvelle, se déclarant seulement étonné de l'intérêt que nous portons à ses affaires personnelles. Par conséquent, si la nouvelle était officiellement confirmée, Monseigneur Viganò serait excommunié latae sententiae.

    Cette démarche de Monseigneur Viganò, aussi clamée soit-elle, n'est certainement pas un coup de tonnerre : devenu soudainement célèbre en août 2018 par sa dénonciation publique contre le pape François, accusé d'avoir couvert le cardinal Theodore McCarrick, auteur de multiples abus, malgré la connaissance de la gravité des faits le concernant, Monseigneur Viganò a progressivement élargi l'horizon de ses critiques certes ecclésiales - à l'ensemble du pontificat de François, à ses prédécesseurs, jusqu'au rejet substantiel du concile Vatican II -, mais aussi politiques et économiques en tentant même de se placer à la tête d'un mouvement altermondialiste international. Sur un ton de plus en plus vif et avec des jugements de plus en plus sévères (" Le pape François, faux pasteur et serviteur de Satan ", déclarait-il il y a vingt jours à propos du feu vert à la bénédiction des unions homosexuelles), Viganò a accompagné ses paroles d'actes, tissant un réseau de relations qui a culminé en mai dernier avec l'annonce officielle de la naissance d'une association qu'il a parrainée, Exsurge Domine. Objectif affiché : apporter une aide financière et logistique aux prêtres et religieux victimes de harcèlement de la part de leurs évêques ou supérieurs, un phénomène qui s'est décidément généralisé sous ce pontificat.

    En réalité, derrière cette façade aux relents d'"aide blanche" ecclésiastique, se cachent aussi des manœuvres économiques et immobilières opaques, qui impliquent également une ancienne Société de vie apostolique, Familia Christi, d'abord commissariée puis dissoute par la Congrégation pour la doctrine de la foi en décembre 2019, et les bénédictines de Pienza (monastère "Marie Temple du Saint-Esprit") protagonistes d'un différend avec l'archevêque de Sienne, le cardinal Augusto Paolo Lojudice.

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  • Il y a un an : la mort du cardinal Pell; son secrétaire témoigne

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La mémoire du Cardinal Pell : un martyr vivant de la foi

    Un an après la mort du cardinal australien, proche dans la vie et dans la mort de Benoît XVI, son secrétaire offre à La Bussola son témoignage sur celui qu'il appelle "un confesseur de l'Eglise".

    10 janvier 2024

    Dans la soirée du 10 janvier 2023, une semaine à peine après les funérailles de Benoît XVI, la nouvelle de la mort soudaine et inattendue du cardinal George Pell a provoqué un grand choc. L'incrédulité initiale a fait place au chagrin parmi ceux qui l'avaient connu et admiré, que ce soit en personne ou dans ses écrits. Quelque temps auparavant, le cardinal avait écrit que "la balance de la justice est rééquilibrée dans la vie éternelle, tout comme cela ne se produit pas toujours dans la vie terrestre". Des paroles de grande consolation, auxquelles s'accrocher face à la mort d'un point de référence spirituel pour tant de personnes, d'un prêtre qui portait sur sa peau la marque fraîche de la persécution contemporaine contre le catholicisme dans l'Occident qui en était le berceau. Un an après le retour à la Maison du Père du cardinal qui, plus que quiconque, a montré combien le serment usque ad sanguinis effusionem (jusqu'à répandre son sang) reste d'actualité, La Nuova Bussola Quotidiana a interviewé son plus fidèle secrétaire, le père Joseph Hamilton, qui l'a côtoyé jusqu'à la fin et qui, dans une splendide homélie à Sydney, s'est souvenu de lui pour ce qu'il avait été de manière irréfutable : "un autre Clemens August Graf Von Galen, un lion de l'Église, un aimant pour les vocations, un évêque confesseur, un vrai prêtre cardinal".

    Père Hamilton, pouvez-vous nous parler des derniers jours de Son Éminence ? Sa dernière image publique le montre dans la basilique Saint-Pierre, en prière absorbée devant le corps de Benoît XVI.

    Je me souviens avoir dit au cardinal, le matin de la mort de Benoît XVI, que j'étais assez bouleversé, car c'est lui qui m'avait incité à entrer au séminaire. À son tour, Son Éminence m'a dit qu'il ressentait lui aussi cette perte, ce qui m'a surpris, car il parlait rarement de ses sentiments.  Le cardinal Pell m'a seulement dit : "Eh bien, il [Benoît] est maintenant avec Jésus".

    Savez-vous si le pape Benoît et le cardinal Pell ont eu l'occasion de se rencontrer après le retour du cardinal au Vatican ?

    Ils se sont rencontrés à deux reprises, dont une fois par hasard dans les jardins du Vatican. Comme de vieux amis, ils ont évoqué des expériences communes. Les Journées Mondiales de la Jeunesse de Sydney 2008 ont laissé une impression durable sur le Pape émérite et le Cardinal les a considérées comme l'un des grands événements de sa vie de prêtre et d'évêque. 

    Est-il vrai que de nombreux évêques et prêtres ont manifesté une grande vénération pour le cardinal après son retour au Vatican ? L'un d'eux m'a dit : "Je le considérais comme un martyr vivant de la foi"....

    Son Éminence, selon la mesure patristique, était un confesseur de l'Église.  Lorsque nous nous rendions à pied du Vatican à notre Heure Sainte à San Celso, de nombreuses personnes l'arrêtaient souvent pour lui demander sa bénédiction. Il m'a rappelé les écrits de saint Cyprien et la dévotion que l'Église primitive d'Afrique du Nord manifestait en présence de confesseurs. Nos premiers ancêtres dans l'Église croyaient que les confesseurs recevaient une effusion de l'Esprit Saint d'une manière spéciale. C'était comme si les fidèles percevaient les charismes des confesseurs. Il y avait une maison tourmentée par des esprits maléfiques que j'avais bénie plusieurs fois. Après chaque bénédiction, la maison se calmait pendant un certain temps, mais les troubles revenaient. J'ai demandé au cardinal de bénir la maison, il l'a fait et depuis, il n'y a plus de problèmes ! Le cardinal Pell a manifesté le double charisme de la "confession" et de l'onction apostolique.  Nous devons prier pour que d'autres prêtres et évêques s'inspirent de son exemple. Après sa mort, les réactions ont été diverses : une partie de l'opinion publique australienne a même souhaité qu'il aille en enfer, alors qu'aucune manifestation d'amour similaire à la mémoire d'un cardinal contemporain ne peut être rappelée par les catholiques du monde entier.

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  • Victor Manuel Fernandez ou la passion mystique vue à travers l'obsession d'un cardinal

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    De Jeanne Smits sur Réinformation TV :

    Victor Manuel Fernandez et la « passion mystique »

    cardinal pornographe Fernandez mystique

    On connaissait l’opuscule de Victor Manuel (dit « Tucho ») Fernandez sur le baiser : Sáname con tu boca : el arte de besar, « Guéris-moi avec ta bouche, l’art du baiser », publié en 1995. Voilà qu’on découvre un autre ouvrage de celui qui est aujourd’hui cardinal et préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi, publié en 1999 au Mexique par les éditions Dabar, et introuvable aujourd’hui même en occasion, en aurait-on honte ? Sous le titre évocateur La Pasión Mística, espiritualidad y sensualidad (« La Passion mystique, spiritualité et sensualité »), Tucho décrit le côté physique des expériences mystiques de nombreux saints, d’après leurs dires. Puis sombre dans une description pornographique de l’acte sexuel, curieusement présenté comme un chemin vers Dieu quand il est vécu dans l’altérité. Voilà un ouvrage qui rend moins surprenante sa récente Déclaration Fiducia supplicans, contresignée par le pape François, sur la bénédiction des « couples irréguliers » et « de même sexe ».

    Ni l’un ni l’autre livre ne sont inclus dans la bibliographie officielle du nouveau préfet chargé – on croit rêver – de la « doctrine de la foi ». Du premier, Sáname con tu boca, « Tucho » a refusé la réédition, expliquant qu’il l’avait écrit avec des adolescents sur le mode « catéchétique », non sans enquêter autour de lui sur l’expérience du baiser chez les jeunes.

    La passion mystique vue à travers les yeux du pornographe

    La lecture de La Pasión Mística, dont une version numérique a été diffusée par des laïcs qui ont réussi à obtenir un exemplaire du l’ouvrage, et que j’ai pu consulter, est profondément dérangeante. Car s’il est acquis que de grands mystiques ont décrit l’amour dont Dieu les remplit touche l’unité de leur âme et de leur corps, emplissant tout leur être de délices ineffables, ce que montre l’analyse par Victor Manuel Fernandez des citations de ces saints qu’il a soigneusement collationnées, non sans une certaine obsession, est qu’il les considère de la manière la plus physiologique qui soit. Manière qui aboutit à troubler le regard et à salir l’expérience.

    Pour certains, celui qui était alors curé de paroisse dans la petite ville de Rio Cuarto en Argentine, il s’empare d’expressions d’amour et de désir pour y ajouter une interprétation sensuelle, voire lascive. Ainsi pour saint Augustin, dont il cite les élans amoureux envers Dieu – « Je t’ai humé, et je soupire après toi. Je t’ai goûté, j’ai faim et soif de toi… » – pour y lire des preuves d’une sorte de désir charnel. S’il note le grand désordre des sens chez Augustin dans sa jeunesse, il salue sa vie de concubinage : « Il a aussi une vie d’amour et de plaisir plus sereine, quand il a décidé de cohabiter avec une femme, sans s’unir à elle par le mariage, mais en lui étant fidèle. » (Et en la répudiant quand elle ne répondait plus à ses ambitions, mais cela n’est pas dit…) Les mots « chasteté » et « continence » – à quoi saint Augustin aspirait en se convertissant – pas plus que la « pureté » n’apparaissent jamais sous la plume de Victor Manuel dans cet ouvrage qui s’attarde sur tout ce qui peut être de près ou de loin assimilé à une intrusion de volupté charnelle dans le rapport avec Dieu. Ainsi de l’extase au moment de communier, ou des dernières paroles de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, les yeux fixés sur son crucifix : « Oh je l’aime… Mon Dieu… Je vous aime ! »

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