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Foi - Page 146

  • Une brève histoire de la messe dans le rite romain

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    Du site "Esprit de la liturgie" :

    Recension : « Une brève histoire de la messe dans le rite romain », par Uwe Michael LangL

    DANS STUDIA

    Desclée de Brouwer vient de publier la traduction française du dernier livre du père Uwe Michael Lang C.O., ami d’Esprit de la Liturgie, dont nous avons traduit plusieurs articles sur ce blog. Voici quelques notes de lecture.

    Une synthèse accessible

    À travers vingt courts chapitres, chacun divisés en sections qui facilitent l’intelligence du propos, l’auteur retrace méthodiquement autant de siècles d’évolution de la messe dans le rite romain. Les trois premiers quarts de l’ouvrage, jusqu’au concile de Trente, sont une synthèse de la considérable monographie du même auteur, The Roman Mass: From Early Christian Origins to Tridentine Reform, véritable somme à l’érudition considérable, ouvrage académique rassemblant deux décennies des travaux de l’auteur, qui trouve dans ce petit livre (180 pages) sa traduction à destination du grand public. Le titre est factuel : l’auteur de ne parle pas d’autre chose que de la messe, et ne parle que du rite romain, quoi qu’il lui soit nécessaire, pour expliquer son histoire, de donner de loin en loin une brève description des liturgies orientales, wisigothique, ou ambrosienne.

    Cet ouvrage s’annonce utile surtout par le large public qu’il permet de toucher. Les prérequis sont minimaux: il est utile que le lecteur connaisse les grandes parties de la messe ; l’existence de l’empire carolingien, du Saint-Empire, des royaumes de France et d’Angleterre, de la papauté ; sache ce qu’est un évêque, un prêtre, un diacre. Autrement dit, ce livre pourra trouver sa place parmi les cadeaux de Noël de tout catholique intéressé par le sujet, que l’auteur sait rendre passionnant. Un glossaire en fin d’ouvrage permet de combler utilement d’éventuels trous de mémoire.

    L’abbé Jean-Pierre Herman a mené à bien la tâche délicate de la traduction d’un ouvrage nécessairement rempli de termes techniques du domaine liturgique, domaine qu’il connaît parfaitement.

    Pour le lecteur pressé déjà convaincu par cette brève description, donnons d’emblée les liens vers le livre sur le site de l’éditeur et Amazon.

    Légende et réalité

    Les mythes ont la vie dure. Les réformes liturgiques du vingtième siècle se sont plus ou moins toutes fondées sur une espèce de roman ecclésial, une simplification de l’histoire allant jusqu’à la fiction, qu’on pourrait résumer de cette manière: « la liturgie des premiers siècles a été chargée d’une pompe mondaine par la réforme carolingienne, puis s’est transformée en exercice de dévotion cléricale au long du Moyen-Âge, pour aboutir à une fossilisation rigide au concile de Trente, qui a abouti à sa totale décrépitude à la veille du mouvement liturgique qui a débouché sur la constitution Sacrosanctum Concilium du concile Vatican II ». Si la recherche en histoire de la liturgie a fait se fissurer cette belle légende dès le milieu du 20e siècle, il se trouve encore des séminaires où on l’enseigne comme telle, puisque de nombreux prêtres, même jeunes, la professent sans hésitation.

    Sans prendre le contrepied systématique de cette légende (qui reste basée sur des faits réels, même déformés), l’auteur apporte avec méthode, en citant à parts égales une grande abondance de sources primaires et de travaux de recherche récents, la nuance nécessaire à une approche plus sereine, plus rigoureuse, et simplement plus vraie, de l’histoire de la liturgie de la messe. Antiquité de l’orientation, célébrations domestiques, usage d’une langue hiératique, rôle et limites de l’improvisation, unicité du canon romain, nombre des lectures, rôle des fidèles : autant de sujets sur lesquels l’auteur bouscule les idées reçues, sans pour autant prendre un parti idéologique.

    Court, trop court ?

    Le format de l’ouvrage a contraint l’auteur à de nombreux raccourcis. Cela peut expliquer certaines simplifications, mais le lecteur féru d’histoire liturgique reste parfois sur sa faim. À son crédit, l’auteur n’est pas avare de références pour qui veut creuser tel ou tel sujet, encore que certaines de ces références pointent vers des ouvrages datés, voire teintés idéologiquement (en particulier ceux de Josef Andreas Jungmann), contenant des erreurs que justement l’auteur s’emploie à rectifier.

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  • Belgique : hausse de la pratique religieuse et sacramentelle en 2022

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    Du site de RTL :

    L'Église catholique relève une hausse de fréquentation et de sacrements en 2022

    "Tous les lieux de pèlerinage belges ont de nouveau vu leur fréquentation augmenter en 2022" au même titre que les chiffres de sacrements, annonce mercredi l'Église catholique en Belgique dans un communiqué de presse.

    "Les quatre plus grands sanctuaires mariaux (Scherpenheuvel, Oostakker, Banneux et Beauraing) ont enregistré quelque 1.270.000 visiteurs en 2022" tandis que dans le même temps, "les centres de retraite et l'hôtellerie des monastères et des abbayes ont enregistré 130.781 nuitées", détaille le rapport annuel de l'institution.

    Par ailleurs, cette dernière a dénombré 43.327 baptêmes et 6.947 mariages religieux au cours de la même année. Ce qui, selon elle, constitue une augmentation respective de 17,6% et de 72,3% par rapport à 2021.

    Enfin, le rapport indique que 404.195 personnes ont participé aux célébrations eucharistiques de la nuit et du jour de Noël alors qu'elles étaient 16,4% en moins l'an précédent.

    L'année 2022 est la première à avoir suivi la période longue de deux ans tourmentée par le coronavirus et les restrictions sanitaires telles que l'interdiction de rassemblement physique.

  • Une parution à ne pas manquer : "Trouvera-t-Il encore la foi sur la terre ?" de l'abbé Claude Barthe

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    Vient de paraître
    (en librairie le 16 novembre 2023)

    Trouvera-t-Il encore la foi sur la terre ?

    Abbé Claude Barthe

    Vingt siècles après sa fondation, le catholicisme a connu un immense retournement. Les orientations de Vatican II ne sont pas la seule explication de la crise sans précédent que traverse aujourd’hui l’Église. Mais cet événement est à la source d’un séisme considérable du point de vue théologique, liturgique, pastoral, dans la vie cléricale, religieuse, comme en ce qui concerne les missions et les vocations.

       Soixante ans après la clôture de Vatican II, l’auteur se recentre sur l’histoire de ce qu’il qualifie de prise du pouvoir doctrinal par les partisans du modernisme et de la nouvelle théologie. Il estime qu’avec des réticences, des correctifs, des ambiguïtés, l’assemblée conciliaire non monolithique a donné un certain nombre de gages au pluralisme et donc au relativisme moderne, tant dans la manière adogmatique dont son enseignement a été délivré, que dans son enseignement œcumé¬nique, au sens large de reconnaissance d’une certaine légitimité de la diversité de croyances.

       Cet essai s’inscrit dans le long processus de délégitimation progressive de l’événement historique de Vatican II, commencé à l’orée des années quatre-vingt et accéléré par l’élection de Benoît XVI avant le revirement romain brutal opéré sous le pontificat du pape François.

    à commander ici

  • Le synode transmettra-t-il la foi ou l'incrédulité ? Entretien avec le chef de la Conférence épiscopale polonaise

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    Du Catholic World Report :

    Le synode transmettra-t-il la foi ou l'incrédulité ? Entretien avec l'archevêque Stanisław Gądecki

    Aujourd'hui, dit le chef de la Conférence épiscopale polonaise, nous avons "une rencontre entre les Églises de l'excès et les Églises de la pénurie". ... "La menace de dilapider les acquis de deux millénaires de christianisme nous concerne directement, nous, représentants de l'Occident."

    13 novembre 2023

    Mgr Stanisław Gądecki a été nommé archevêque de Poznań, en Pologne, en mars 2002 par le pape Jean-Paul II. En mars 2014, il a été élu président de la Conférence épiscopale polonaise pour le premier mandat, et en mars 2019, il a été élu pour le second mandat. Il effectue actuellement un second mandat en tant que membre du Dicastère pour la doctrine de la foi.

    Mgr Gądecki a participé au Synode des évêques à Rome consacré à la proclamation de la Parole de Dieu (2008), à la nouvelle évangélisation (2012), à la famille (2014 et 2015) et à la jeunesse (2018), ainsi qu'à l'Assemblée synodale qui s'est tenue à Rome en octobre.

    Il s'est récemment entretenu avec Catholic World Report au sujet de la récente Assemblée synodale, des aspects positifs et négatifs de l'Assemblée, de la pression actuelle en faveur de la bénédiction des couples homosexuels et de l'extrémisme du Synodale Weg allemand.

    CWR : Excellence, c'est le cinquième Synode auquel vous participez. Qu'est-ce qui vous a surpris lors de l'Assemblée synodale à Rome le mois dernier ?

    Mgr Stanisław Gądecki : Le processus de consultation lancé par le pape François aux niveaux paroissial, diocésain, national et enfin continental a été une expérience nouvelle et intéressante. Tout le monde a été invité à participer, quelle que soit son attitude à l'égard de la foi et de l'Église catholique. En conséquence de cette approche, la voix "non-catholique" était parfois plus audible que la voix "catholique". Cependant, ce n'est pas ce que signifie la recherche de la volonté de Dieu. Nous avons vu une grande variété de points de vue, les plus extrêmes étant exprimés en Allemagne, où le Synodale Weg s'est déroulé parallèlement au processus synodal.

    La diversité des opinions et l'équilibre à la limite de l'orthodoxie ont également été entendus à Rome, ce qui s'est en partie reflété dans le document final. En outre, la clause de confidentialité pour tous concernant ce qui s'est passé dans la salle du Synode était une nouveauté. En effet, à l'exception de James Martin, qui a enfreint cette règle lors d'une réunion avec les ambassadeurs de l'Union européenne, tous les autres l'ont respectée.

    Le synode a offert beaucoup de temps pour la prière et la méditation. Nous avons passé beaucoup de temps en petits groupes, mais il n'y avait pas de possibilité de conversation authentique. L'exigence était d'"écouter sans préjugés" l'interlocuteur et de ne pas entrer dans la polémique. C'est une expérience intéressante, mais qui ne sert pas le dialogue, c'est-à-dire la recherche rationnelle de la vérité, même si dans mon groupe, tout le monde était très sympathique. En outre, des thèmes spécifiques étaient assignés à chaque table à l'avance, de sorte que le fait d'être assigné à un groupe particulier équivalait à être exclu de la conversation sur d'autres sujets. Il y avait également des sessions plénières où l'on pouvait faire entendre sa voix. Trois puis deux minutes étaient allouées pour les déclarations. Certains participants ont réussi à parler trois ou quatre fois. Curieusement, je n'ai pas eu cette chance. Nous avons été encouragés à envoyer des positions au secrétariat, mais personne ne semble les avoir lues jusqu'à présent.

    CWR : La participation des laïcs au Synode sur la synodalité a-t-elle donné un style différent aux travaux ?

    Mgr Gądecki : La participation des fidèles laïcs au processus de consultation était naturelle. C'est une pratique courante dans les Églises locales.

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  • Les dessous de la destitution d’un évêque américain par le pape François

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    Lu sur le site web il sismografo (13 novembre 2023) :

    Publié par Jean-Marie Guénois, dans Le Figaro :

    eveque-americain-revoque.jpg« Opposé à la ligne réformatrice de François, Mgr Strickland avait critiqué les évolutions envisagées par le synode sur l'avenir de l'Église. -- La réunion annuelle des 273 évêques américains à Baltimore (Maryland) s'ouvre ce lundi dans un contexte de crise inattendue: le pape François a «relevé», l'un d’eux, ce samedi 11 novembre. Il s’agit de Mgr Joseph Strickland, 65 ans, évêque de Tyler au Texas, connu pour être la voix épiscopale la plus critique du pontificat aux États-Unis. Un acte très rare. Il l'a remplacé, selon la procédure, par un administrateur apostolique provisoire, Mgr Joe Vasquez, l'évêque d'Austin. Mgr Strickland avait été nommé à ce poste il y a onze ans par Benoît XVI.

    Cette décision romaine est la conséquence d'une visite apostolique qui avait été décidée par Rome en raison de prises de position récurrentes de cet évêque opposé à la ligne réformatrice du pape François. Le prélat publiait habituellement sur les réseaux sociaux, dont son compte X (ex-twitter) aux 160 560 abonnés, ou sur son blog, mais aussi sur ses nombreuses lettres pastorales, toujours disponibles sur le site du diocèse. Il s'exprimait aussi sur une radio catholique très populaire, Virgin Most Powerful Radio, qui vend par exemple des T-shirts «I stand with Strikland», «je suis avec Strickland».

    Depuis longtemps sous la pression de Rome, Mgr Strickland avait dit refuser toute perspective de démission. Il a tenu parole. D'où le passage en force du pape François. La preuve tient dans le libellé du Vatican, samedi, de cette démission imposée. Il tenait en trois lignes, purement administratives, dans le bulletin quotidien de la salle de presse du Saint-Siège en évoquant un «relèvement de charge», ce qui est rarissime. Le terme habituel est celui d'une «acception par le pape de la renonciation» d'un évêque. L'usage veut que, même si ce dernier conteste la décision, et même si elle a été imposée de facto, il doit proposer sa démission au pape qui, alors, «l'accepte» formellement.

    Critique sur le synode

    Le Vatican n'a pas expliqué les raisons de cette mise hors course d'un évêque très classique, non traditionaliste, mais très rigoureux sur l'enseignement de l'Église tel qu'il est aujourd'hui. Des sources proches du dossier indiquent aussi des «problèmes de gestion» dans son diocèse, mais sans précision.

    Mgr Strickland s'est effectivement montré publiquement très critique, comme une majorité de ses confrères américains, sur «le synode de l'avenir de l'Église» dont la première session s'est déroulée au Vatican en octobre dernier, en attendant une seconde assemblée en octobre 2024. Il a critiqué une série de décisions qui pourraient instituer une forme de diaconat féminin, l'ordination à la prêtrise d'hommes mariés, le contrôle par des laïcs du pouvoir épiscopal et la bénédiction de couples homosexuels, même si ce dernier point a été plus contesté que prévu en octobre.

    Dans sa lettre du 22 août 2023 adressée aux catholiques de son diocèse du nord est du Texas, il récuse point par point ces évolutions en s'appuyant sur l'enseignement post-conciliaire de l'Église catholique, avec cette conclusion qui a dû lui coûter cher, puisqu'il a laissé entendre que le pape François serait schismatique: «Il est regrettable que ceux qui ne sont pas d'accord à ces changements [prévus par le synode, NDLR] soient étiquetés “schismatiques”. (…) Mais tenir ferme ne signifie pas que l'on cherche à quitter l'Église. Au contraire, ce sont ceux qui proposeraient des changements sur ce qui ne peut pas être changé selon les commandements du Christ, à son Église, ce sont eux qui sont les vrais schismatiques ». Sans doute l’évêque a-t-il signé son arrêt de mort le 31 octobre dernier, jour où il a cité publiquement une phrase extraite d'une lettre qu'il avait reçue, qualifiant le pape François «d'usurpateur» parce qu'il aurait «poussé le vrai pape dehors pour occuper sur un trône qui n'est pas le sien»…

    Durcissement du pontificat

    Sur son compte X, (ex Twitter ) Mgr Strikland a notamment commenté sa déposition par cette phrase : «Peu importe ce que le jour apporte, réjouissez-vous toujours. Jésus-Christ est la Voie, la Vérité et la Vie, hier, aujourd'hui, et toujours». Si beaucoup apprécient cette mise hors-jeu d'un évêque contestataire – recommandé par les membres de la visite apostolique, une sorte d'audit interne ecclésial - elle confirme un durcissement objectif du pontificat observé depuis la mort du pape émérite Benoit XVI. Son ancien secrétaire personnel, Mgr Georg Gänswein, n'a-t-il pas été renvoyé cet été en Allemagne, sans aucune affectation, après ses propos critiques contre le pontificat?

    Le 21 septembre dernier, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de Benoît XVI, avait pour sa part publiquement conseillé à Mgr Strickland, alors sous le coup de la visite apostolique dans son diocèse, de ne pas accepter la démission qu'on lui demanderait. Elle serait, selon lui, «une révocation arbitraire» qui finirait par porter «atteinte à l'autorité du pape». Car «un évêque ne peut être destitué par le pape, affirmait Müller, que s'il s'est rendu coupable de quelque chose de mauvais, hérésie, schisme, apostasie, crime ou comportement totalement non-sacerdotal».

    Pour ce théologien en effet «Le pape n'a aucune autorité du Christ pour intimider les bons évêques qui vivent à l'image du Christ Bon Pasteur et qui sanctifient, enseignent et conduisent le troupeau de Dieu au nom du Christ, conformément à l'idéal épiscopal de Vatican II».

    Un message aux évêques américains

    Il est certain que le pape ne reviendra pas sur cette décision. Elle est un message clair aux évêques américains considérés comme les plus récalcitrants à son pontificat, et qui commencent donc leur assemblée plénière ce lundi pour trois jours à Baltimore. Pour particulière qu'elle soit – 5340 évêques catholiques sont en fonction dans le monde - , la révocation de Mgr Strickland sera toutefois considérée par beaucoup comme un nouvel acte «autoritariste» de François. D'autant, remarque-t-on dans certains milieux du Vatican, qu'elle n'est fondée sur aucun article du code de droit canonique, donc hors du droit en vigueur.

    Un aspect indéniable de la gouvernance de François, où il est désormais ouvertement critiqué à sa droite comme à gauche. »

  • Indi Gregory est décédée

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    De Patricia Gooding-Williams sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Indi est morte : "Ils ont le corps, ils ne peuvent pas avoir l'âme".

    Indi Gregory est décédée dans la nuit à 1h45 (2h45 en Italie). Hier, son état semblait s'être stabilisé après les premières heures difficiles qui ont suivi l'extubation. Voici le récit des dernières heures d'Indi à l'hospice, dans les mots de son père donnés à La Bussola

    13_11_2023

    Indi Gregory est décédée, c'est le message avec lequel son père, Dean, a annoncé : 
    "La vie d'Indi s'est arrêtée à 1h45 (2h45 en Italie, ndlr). Claire et moi sommes en colère, le cœur brisé et honteux. Le NHS et les tribunaux ne l'ont pas seulement privée de toute chance de vivre, ils lui ont aussi refusé la dignité de mourir dans la maison de la famille à laquelle elle appartenait. Ils ont réussi à prendre le corps et la dignité d'Indi, mais ils n'ont jamais pu prendre son âme. Ils ont essayé de se débarrasser d'Indi pour que personne ne le sache, mais nous avons fait en sorte que l'on se souvienne d'elle pour toujours. Je savais qu'elle était particulière depuis le jour de sa naissance".

    ***

    Il n'y a pas de réelle différence entre un hospice et un hôpital lorsque l'objectif est de faire mourir Indi le plus rapidement possible. Dean Gregory et Claire Staniforth, les parents d'Indi, s'en sont rendu compte très rapidement après le transfert de la petite fille de 8 mois du Queen's Medical Centre de Nottingham, le samedi 11 novembre, vers un hospice dont le juge a interdit la publication du nom.

    Ce qui suit est un compte-rendu de première main du transfert d'Indi et de l'épreuve qu'elle et ses parents ont traversée derrière les portes closes de l'hospice.

    "Indi se débat", a déclaré Dean Gregory à la Bussola le samedi 11 novembre à 18 heures (heure britannique), peu après son extubation à l'hospice. La petite fille était cajolée par sa mère Claire, tandis que le masque à oxygène qui recouvrait tout son visage remplaçait la ventilation. Dès le début de la matinée de ce samedi, Dean n'a cessé de nous envoyer des messages via WhatsApp pour nous tenir au courant de ce qui se passait.

    Il explique que Claire Staniforth, la mère d'Indi, se trouvait au Queen's Medical Centre de Nottingham le samedi matin. Vendredi soir, la famille avait en effet été informée qu'Indi serait transférée à l'hospice entre 10 et 11 heures. Seule Claire accompagnerait Indi dans l'ambulance, tandis que Dean et l'autre fille iraient séparément dans la voiture, "mais sans suivre l'ambulance", avait-on ordonné. Le départ de Claire de l'hôpital ne s'est pas déroulé sans encombre : "Nous avons été escortés par la sécurité et quelques policiers jusqu'à l'étage A. Ils ont dû vérifier toute la zone à l'extérieur du bâtiment avant que nous puissions monter dans l'ambulance". Celle-ci est donc partie pour l'hospice avec deux heures de retard, à 13 heures.

    Le trajet de 40 minutes en ambulance jusqu'à l'hospice s'est déroulé étonnamment sans incident pour l'enfant gravement malade, dont les médecins avaient déclaré au tribunal qu'elle était "clairement angoissée, agitée et souffrante" en raison de son traitement. Dean a écrit : "Elle n'a même pas remarqué le voyage, elle était juste allongée là, détendue". "Le voyage ne lui a posé aucun problème, elle n'a même pas cligné des yeux." Dean commente : "Vous voyez, elle aurait facilement pu aller en Italie".

    Claire et Dean ont encore du mal à accepter la décision des tribunaux britanniques et européens de les empêcher d'accepter l'offre de l'Italie de soigner Indi à l'hôpital du Bambino Gesù du Vatican à Rome. Cela aurait répondu à leur souhait de donner à Indi toutes les chances de vivre en lui permettant de vivre jusqu'à sa fin naturelle. Regrettant ce qu'ils considéraient comme une occasion manquée d'aider Indi, Dean et Claire avaient décidé qu'Indi retournerait chez elle, soit un trajet de 20 minutes, exactement la moitié de celui pour aller à l'hospice.

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  • Saga de l'évêque Strickland : l'évêque évincé spécule sur les raisons pour lesquelles le Vatican l'a révoqué

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    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    Saga de l'évêque Strickland : l'évêque évincé spécule sur les raisons pour lesquelles le Vatican l'a révoqué

    Cette rencontre de 30 minutes avec les médias n'a pas permis de répondre à plusieurs questions clés de la saga, telles que les raisons invoquées par le Vatican - si tant est qu'il y en ait eu - pour justifier sa destitution.

    12 novembre 2023

    Quelques heures seulement après que le pape François a démis Mgr Joseph Strickland de ses fonctions à la tête du diocèse de Tyler, le prélat texan s'est exprimé publiquement pour donner sa version des faits, comblant ainsi certaines lacunes dans la saga captivante qui a placé l'ancien ordinaire du petit diocèse du nord-est du Texas sous les feux de la rampe, mais laissant également d'autres questions cruciales sans réponse. 

    L'évêque Strickland a révélé, dans un entretien exclusif avec LifeSiteNews le 11 novembre, réalisé peu après l'annonce par le Vatican que le pape François l'avait relevé de la "gouvernance pastorale" de Tyler, pourquoi il pense qu'il a été démis de ses fonctions. 

    "Je ne vois vraiment aucune raison, si ce n'est que j'ai menacé certains des pouvoirs en place avec la vérité de l'Évangile", a déclaré Mgr Strickland, un prélat controversé qui s'élève régulièrement contre ce qu'il considère comme des attaques contre les enseignements de l'Église catholique, devant ses nombreux adeptes sur les médias sociaux. 

    Au cours de l'interview, Mgr Strickland a également souligné que le pape François avait le pouvoir de le démettre de ses fonctions diocésaines et a fréquemment encouragé les personnes contrariées ou troublées par cette évolution à prier pour le pape et à ne pas quitter l'Église.  

    Mais cette apparition médiatique de 30 minutes n'a pas répondu à plusieurs inconnues majeures dans la saga de l'évêque Strickland, telles que les raisons invoquées par le Vatican - si tant est qu'il y en ait eu - pour cette mesure dramatique, et aussi, concrètement, ce qui va suivre pour l'évêque désormais privé de diocèse. Voici ce que l'évêque Strickland avait à dire, et ce qui reste sans réponse. 

    Pourquoi a-t-il été démis de ses fonctions ?

    Mgr Strickland a déclaré qu'on lui avait demandé de démissionner le 9 novembre, mais qu'il "ne pouvait pas, de mon plein gré, abandonner le troupeau qui m'avait été confié". 

    Cette version des faits concorde avec une déclaration du 11 novembre du cardinal Daniel DiNardo, qui, en tant que chef de l'archidiocèse de Galveston-Houston, est le métropolite de la province ecclésiastique qui comprend le diocèse de Tyler.  

    Dans sa déclaration, le cardinal DiNardo a indiqué qu'à la suite d'une visite apostolique effectuée en juin par deux évêques américains à la retraite à la demande du Vatican, qui comprenait "une enquête exhaustive sur tous les aspects de la gouvernance et de la direction" de Tyler sous l'égide de l'évêque Strickland, une recommandation a été faite au pape François selon laquelle "le maintien en fonction de l'évêque Strickland n'était pas envisageable". 

    Après des mois de délibérations, l'évêque du Texas s'est vu présenter une demande de démission et "le Saint-Père a démis Mgr Strickland de ses fonctions d'évêque de Tyler" lorsque le prélat a décliné la demande, a écrit le cardinal DiNardo. 

    Les conclusions de la visite apostolique n'ont pas été publiées, et le Vatican n'a pas révélé les raisons pour lesquelles Mgr Strickland a été démis de ses fonctions. 

    Interrogé sur les raisons de la décision du pape François, Mgr Strickland a déclaré : "La seule réponse que j'ai à donner est que les forces en présence dans l'Église ne veulent pas de la vérité de l'Évangile".  Il a ajouté : "Elles veulent qu'elle soit changée, qu'elle soit ignorée. Ils veulent qu'elle soit ignorée. 

    Mgr Strickland n'a pas accusé le pape François de participer à cette tentative de saper l'enseignement de l'Église, mais il a déclaré que "de nombreuses forces travaillent sur lui et l'influencent pour qu'il prenne ce genre de décisions". Pour ces "forces", l'évêque a dit "je suis un problème", et elles ont donc poussé à la "destitution d'un évêque pour avoir défendu l'Évangile".  

    L'évêque Strickland n'a pas précisé en quoi consistait cette "défense de l'Évangile", mais il faisait probablement allusion à son franc-parler et à ses déclarations provocatrices sur les plateformes de médias sociaux et lors d'allocutions publiques. 

    Par exemple, Mgr Strickland a tweeté le 12 mai qu'il rejetait ce qu'il appelait le "programme de sape du dépôt de la foi" du pape François - une provocation qui, selon les médias, a dépassé les bornes selon des personnalités du Vatican, ce qui a provoqué la visite apostolique. 

    Il a également critiqué à plusieurs reprises le pape pour un manque de clarté "dangereux" dans ses déclarations, en particulier en ce qui concerne la sexualité, et a critiqué avec véhémence le synode du pape François sur la synodalité. 

    "Malheureusement, il se peut que certains qualifient de schismatiques ceux qui ne sont pas d'accord avec les changements proposés", a écrit Mgr Strickland dans une lettre publique en août. "Au contraire, ceux qui proposent des changements à ce qui ne peut être changé cherchent à réquisitionner l'Église du Christ, et ce sont eux les vrais schismatiques. 

    Les préoccupations en matière de gouvernance diocésaine ont-elles joué un rôle ?

    Mais selon de nombreux rapports des médias sur la visite apostolique de juin et les discussions qui ont suivi au sein du Dicastère des évêques du Vatican, les responsables de l'Église étaient également très préoccupés par des problèmes majeurs liés à la gouvernance du diocèse de Tyler par l'évêque Strickland. Ces inquiétudes concernaient notamment la rotation importante du personnel diocésain, l'embauche d'une ancienne religieuse controversée comme employée d'une école secondaire et le soutien d'un projet controversé de communauté catholique. 

    L'évêque Strickland a semblé répondre à ces préoccupations de manière indirecte dans son entretien avec LSN. 

    "Aucun endroit n'est parfait, aucune famille n'est parfaite", a-t-il déclaré. "Mais le diocèse est en bonne santé. 

    L'évêque a cité le nombre élevé de séminaristes dans le diocèse de Tyler - 21 pour un diocèse de moins de 120 000 catholiques - et a également noté que le diocèse est en position de force financière grâce à "l'immense générosité de la population". 

    "Je suis très fier des prêtres et du diocèse", a déclaré Mgr Strickland, ajoutant qu'étant donné ce qu'il considère comme le succès du diocèse sous sa direction, il ne pouvait identifier aucune autre raison pour sa destitution que la menace qu'il représente pour ceux qui tentent de modifier l'enseignement de l'Église.

    L'évêque Strickland a-t-il été informé des raisons de sa révocation ?

    Plus tôt dans la journée, cependant, Mgr Strickland a semblé indiquer qu'il y avait peut-être des raisons plus concrètes pour justifier la mesure prise à son encontre. 

    "Je maintiens toutes les choses qui ont fait l'objet de plaintes contre moi", a-t-il déclaré à LSN dans un bref article publié avant son entretien de 30 minutes. "Je sais que je n'ai pas mis en œuvre Traditiones Custodes" - la restriction de la messe traditionnelle en latin imposée par le pape en 2021 - "parce que je ne peux pas affamer une partie de mon troupeau". 

    Prises ensemble, les réponses de l'évêque ne permettent pas de comprendre non seulement pourquoi, exactement, le pape François a finalement décidé de le démettre de ses fonctions, mais aussi si Strickland lui-même a été informé des raisons de cette décision. 

    Que va-t-il faire maintenant ?

    L'évêque Strickland a reconnu qu'il devra "analyser honnêtement" ce que signifie le fait de ne plus être l'évêque de Tyler, et "se ressaisir" en ce qui concerne son rôle de "successeur des Apôtres sans diocèse local à prendre en charge". 

    "Je n'ai pas de réponses pour l'instant", a déclaré Mgr Strickland lorsqu'on lui a demandé ce que l'avenir lui réservait. "Beaucoup de questions, beaucoup de calendriers vides qui seront, j'en suis sûr, remplis de différentes manières. 

    L'une des possibilités est une augmentation de l'engagement bien au-delà du Texas - ce que l'évêque faisait déjà bien avant d'être démis de ses fonctions à Tyler, ce qui lui a valu le titre d'"évêque de l'Amérique" parmi ses fidèles.

    Par exemple, Mgr Strickland compte plus de 162 000 adeptes sur la plateforme de médias sociaux X (anciennement connue sous le nom de Twitter), soit 40 000 personnes de plus que le nombre total de catholiques dans son ancien diocèse. Il a supprimé toute référence au diocèse de Tyler sur son compte le 11 novembre et a pu continuer à y accéder bien qu'il n'ait plus de diocèse. 

    Par exemple, il s'est rendu en Californie l'été dernier pour participer à un rassemblement en réaction à l'hommage rendu par les Dodgers de Los Angeles à une organisation de travestis anticatholiques. L'archidiocèse de Los Angeles a condamné les actions des Dodgers, mais a également souligné que l'événement auquel Mgr Strickland a participé n'avait pas été "soutenu ou approuvé" par l'archidiocèse. 

    On ne sait pas non plus où l'ancien évêque de Tyler vivra, ni comment il recevra un soutien financier. 

    Sera-t-il présent à la réunion de l'USCCB (conférence des évêques des USA) ?

    Une question qui n'a pas été soulevée lors de son interview sur LSN, mais qui préoccupe au moins certains observateurs de l'Eglise : L'évêque Strickland, désormais sans diocèse, assistera-t-il à la réunion d'automne de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, qui débutera le 14 novembre ? 

    Alors que Mgr Strickland est connu pour ses interventions publiques remarquées lors des précédentes assemblées de l'USCCB, sa présence à une réunion quelques jours seulement après sa destitution constituerait un sujet dominant - et potentiellement une distraction majeure. 

    Beaucoup d'incertitudes pèsent sur l'avenir de Mgr Strickland. Mais, du moins si l'on en croit les commentaires qu'il a faits à LSN, la prière en constituera une part importante. 

    "Je m'encourage et j'encourage les autres à prier plus profondément que jamais, à prier pour le pape François, à prier pour l'Église et à prier pour notre monde.

  • Tout sauf synodale; telle est l’image que l’Église est en train de donner d’elle-même...

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    De Sandro Magister sur Diakonos.be :

    Niklas Luhmann, prophète inécouté

    (s.m.) Tout sauf synodale. Telle est l’image que l’Église est en train de donner d’elle-même, après quatre semaine de débats à huis clos entre 365 évêques et non-évêques, de « conversations dans l’Esprit » consignées dans un rapport final aussi encyclopédique qu’évasif, mais avec un Pape François qui a entretemps pris les devants, dans un absolutisme monarchique complet, et publié ses propres réponses à une série de questions qui relèvent plus de la comédie que du débat de fond, sur les cohabitants, les homosexuels, les transsexuels en prises avec les communions, les baptêmes, les mariages et autres parrainages.

    Mais surtout, on donne l’image d’une Église qui perd de vue l’essentiel, c’est-à-dire cette proximité avec Dieu qui est au cœur du « Credo » chrétien. Et tout cela alors que la foi s’étiole et s’éteint chez les hommes, et que Dieu disparaît, même là où l’on croyait la catholicité florissante.

    Ce qui est frappant, c’est que la voix de Joseph Ratzinger, théologien et pape, n’a pas été la seule à s’être élevée pour rappeler depuis longtemps à l’Église cette priorité absolue, il y a également eu – et de manière très originale – celle d’un non-croyant : son compatriote Niklas Luhmann (1927-1998), qui a été l’un des penseurs les plus importants et controversés de la seconde moitié du vingtième siècle.

    On commémore actuellement le vingt-cinquième anniversaire de la mort de Luhmann. Et à cette occasion, son portrait détaillé vient de sortir dans la collection « Classici contemporanei » des éditions IBL Libri, signé par l’un des chercheurs les plus averti, Sergio Belardinelli, professeur de sociologie des processus culturels à l’Université de Bologne et, de 2008 à 2013, coordinateur scientifique du Comité pour le projet culturel de la Conférence épiscopale italienne.

    Pour Luhmann, il faut considérer la politique, l’économie, l’art, la science, la religion, les médias de masse et bien d’autres domaines comme étant des systèmes sociaux autonomes, chacun spécialisé dans la résolution d’une catégorie bien déterminée de problèmes, dans une société toujours plus complexe comme celle d’aujourd’hui.

    Et la fonction spécifique de la religion est de communiquer une ouverture à la transcendance, à ce Dieu qui aide à comprendre que tout est contingent, et donc à s’opposer à toute forme de fondamentalisme, de moralisme et de politique qui mettrait la religion à son service. Une religion dans laquelle « tout dépend de la foi », et certainement pas une sorte de service social contre les dérives du marché capitaliste, telle que l’Église essaye de le devenir aujourd’hui.

    C’est ce que Luhmann écrit et défend dans l’un de ses essais lui aussi publié pour la première fois cette année en version italienne, aux éditions Franco Angeli : « La religion de la société ».

    Laissons la parole au professeur Belardinelli, pour illustrer la pensée de ce grand maître, d’une actualité étonnante pour l’Église d’aujourd’hui.

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  • 32e dimanche "ordinaire": Voici l'époux! Sortez à sa rencontre

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    "Evangile au Quotidien" propose cette méditation sur la parabole de ce dimanche :

    Sainte Gertrude d'Helfta (1256-1301), moniale bénédictine
    Les Exercices, n°5 ; SC 127 (trad. SC p. 175 rev.)

    « Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre »

          Mon Dieu, mon très doux Soir, lorsque pour moi sera venu le soir de cette vie, fais-moi m'endormir doucement en toi, et expérimenter cet heureux repos que tu as préparé à ceux qui te sont chers. Que le regard si paisible et gracieux de ton amour ordonne et dispose avec bonté les préparatifs de mes noces. Par la richesse de ta bonté, couvre...la pauvreté de ma vie indigne ; que mon âme habite dans les délices de ta charité avec une confiance profonde.       

          Ô amour, sois alors pour moi un soir si beau, que mon âme dise avec joie et allégresse à mon corps un doux adieu et que mon esprit, retournant au Seigneur qui l'a donné, repose en paix sous ton ombre. Alors tu me diras clairement...: « Voici venir l'Époux : sors maintenant et unis-toi à lui plus intimement, afin qu'il te réjouisse par la gloire de son visage »...

          Quand, quand est-ce que tu te montreras à moi, afin que je te voie et que je puise avec délices à cette source vive que tu es, mon Dieu ? (Is 12,3) Alors je boirai, je m'enivrerai dans l'abondance de la douceur de cette source vive, qui sourd des délices de la face de celui que mon âme désire (Ps 41,3). Ô douce face, quand me combleras-tu de toi ? Alors j'entrerai dans le sanctuaire admirable, jusqu'à la vue de Dieu (Ps 41,5) ; je ne suis qu'à l'entrée, et mon cœur gémit de la longueur de mon exil. Quand me combleras-tu de joie par ta douce face ? (Ps 15,11) Alors je contemplerai et embrasserai le véritable Époux de mon âme, mon Jésus... Là je connaîtrai comme je suis connue (1Co 13,12), j'aimerai comme je suis aimée ; ainsi je te verrai, mon Dieu, tel que tu es (1Jn 3,2), en ta vision, ta jouissance et ta possession bienheureuse à jamais.

  • 32e dimanche : "Mériter de posséder Dieu"

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    La première lecture essaie de nous faire goûter combien l’intimité de Dieu est désirable. Nos désirs d’être aimé, de nous sentir proche de quelqu’un, d’être accepté et compris, tout cela vient d’une semence que Dieu a mise en nous en nous créant à son image. Comme disait saint Augustin, « Tu nous as faits pour toi, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi ».

    Nous sommes faits pour cette rencontre et cette intimité, mais encore faut-il la chercher, la désirer suffisamment. Sinon on se retrouve comme une vierge imprévoyante, dont la lampe vacille. C’est le désir de son cœur qui n’est pas assez ferme pour traverser la nuit. Ni pour aller à la rencontre de l’époux. Qu’à cela ne tienne, ne pourrait-il pas se contenter de la pénombre ? Cet époux n’est-il pas capricieux ? Ce n’est pas lui que cela gêne, c’est nous, car en faisant cela nous allons alors manquer notre bien propre.

    Notre bien propre ! C’est bien de cela qu’il s’agit. Si on lit sans faire attention on se dira : quelles vilaines égoïstes, ces vierges dites sages qui ne veulent même pas partager ! Mais la parabole suggère plutôt que le bien dont il s’agit n’est pas partageable, c’est notre bien propre. Samedi matin nous entendions Jésus nous dire dans la liturgie : « si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ? » (Lc 16,12) Quel est donc ce bien propre ?

    Dans la troisième prière eucharistique, on demande à Dieu : « que l’Esprit Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire, pour que nous obtenions un jour les biens du monde à venir ». Longtemps j’ai été gêné par cette tournure : « que nous obtenions les biens du monde à venir ». N’y a-t-il pas quelque chose d’exagérément possessif, pour un Royaume où nous devons être une offrande, être don de nous-mêmes ? J’ai eu envie de dire « pour que nous entrions dans les biens du monde à venir ». Peut-être l’ai-je même dit… Que Dieu me pardonne. Puis je me suis laissé instruire. Cette tournure est vraiment adéquate à la logique de l’amour, qui veut pouvoir saisir et posséder l’être aimé. Il n’y a rien là qui blesse l’amour, au contraire. Ce qui blesse l’amour, c’est de vouloir posséder l’aimé pour soi tout seul. Mais pas de l’avoir à soi vraiment. Pour reprendre un terme mis à mal dans la théologie ces dernières décennies, il nous faut « mériter de posséder Dieu ». Et il est important de trouver dans ce besoin humain et cette promesse de Dieu la clé spirituelle de nos manques les plus cuisants : nous avons besoin de posséder Dieu.

    J’essaie d’expliquer. Trop souvent nous nous apprêtons à vivre la vie éternelle comme des locataires ou des touristes. Nous espérons y parvenir, quand nous y pensons, mais nous ne pensons pas que nous serons vraiment chez nous et que le Seigneur pourra nous dire comme à son Fils bien-aimé : « tout ce qui est à moi est à toi ». Nous pensons au ciel comme à un immense parc d’attraction, en nous disant que nous espérons que nous pourrons nous acquitter du prix de l’entrée. Au lieu de cela, pensons au ciel comme à notre maison à nous qui serait encore plus fascinante que le plus rêvé des parcs d’attraction. N’imaginons pas que nous serons comme les invités de Dieu, bienvenus tant que nous n’abîmons rien, dans un ciel où nous pourrons surtout continuer nos petites affaires comme nous l’entendons ! Le Seigneur ne veut pas nous accueillir comme des invités, mais comme les enfants de la maison, qui sont partout chez eux.

    Nous pouvons aussi regarder les choses du côté du cœur. Quel amour vivrons-nous au ciel ? Est-ce que ce sera le prolongement de nos plus belles amours terrestres ? Incroyablement plus ! Un amour fou cherchera à nous saisir, à nous combler. Ce ne sera pas l’éblouissement d’un soir. Par l’engagement de notre liberté, nous pourrons répondre au Seigneur : ton cœur est à moi pour toujours, et moi je suis à toi pour toujours. C’est l’amour le plus fou et le plus inébranlable que nous vivrons, celui qui nous est acquis par la victoire du Christ sur la croix. Contemplons sa victoire sur tous les obstacles à l’amour, en nous et autour de nous. Entrons dans une immense reconnaissance : ô Christ, tu as fait que nous puissions appartenir à la Trinité toute entière et qu’elle soit à nous aussi ! Gloire à toi ! Et maintenant, mettons en œuvre notre liberté, élargissons notre cœur en aimant nos frères comme nous-mêmes, afin de mériter de posséder Dieu. Car, comme disait aussi saint Augustin, « Dieu, qui t’a créé sans toi, ne peut pas te sauver sans toi ».

  • "Le Pape n’est en aucun cas au-dessus ou en avance sur l’Église" (cardinal Brandmüller)

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    Du magazine Cardinalis via Riposte Catholique :

    “Le pape n’est pas sic et simpliciter au-dessus des canons”

    Le Cardinal Brandmüller signe dans le magazine Cardinalis une tribune  sur la figure du Souverain Pontife. Extrait :

  • Près d’un catholique sur dix est Asiatique

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    L’Église en Asie en pleine croissance : près d’un catholique sur dix est Asiatique

    9/11/2023

    Selon les dernières statistiques sur l’Église dans le monde, publiées le dimanche 22 octobre, les catholiques asiatiques représentaient environ 11 % de l’ensemble des catholiques dans le monde en 2021, soit un total de 153,3 millions de catholiques en Asie (pour 1,3 milliard dans le monde). Selon Mgr Overbeck, délégué de la Commission des Conférences épiscopales de l’Union européenne, l’Église « est en train de s’éloigner de l’Europe et de tendre vers l’Asie et l’Afrique ».

    Le cardinal Filoni en 2019 en Thaïlande à l’occasion des 350 ans de la mission au Siam.

    Le 22 octobre dernier, à l’occasion de la 97e Journée missionnaire mondiale, l’agence Fides a publié ses statistiques annuelles afin d’offrir une vue d’ensemble de l’Église dans le monde. Les chiffres sont issus du dernier Annuaire statistique de l’Église (mis à jour au 31 décembre 2021 par le Vatican) et concernent les membres de l’Église, les structures pastorales et les activités dans les domaines médicaux, caritatifs et éducatifs.

    Selon ce nouveau florilège de statistiques, en 2021, l’Église catholique a enregistré une croissance constante en Asie, en Afrique et en Amérique, avec une augmentation significative du nombre de baptisés catholiques et de membres du clergé, tandis que les chiffres ont continué de décliner en Europe.

    Les hausses les plus fortes sont en Afrique (+8,3 millions de catholiques enregistrés en 2021) et en Amérique (+6,6 millions), suivies de l’Asie (+1,49 million) et de l’Océanie (+55 000). En 2021, par comparaison, l’Europe est le seul continent où le nombre de catholique n’a pas augmenté (-244 000). Par ailleurs, l’Asie comptait un total de 153,3 millions de catholiques, et les catholiques asiatiques représentaient environ 11 % de l’ensemble des catholiques dans le monde.

    La publication de ces statistiques coïncidait avec la première session générale du Synode sur la synodalité à Rome (du 4 au 29 octobre). En marge des échanges de l’assemblée synodale, Mgr Franz-Josef Overbeck, évêque d’Essen et délégué allemand de la Commission des Conférences épiscopales de l’Union européenne, a confirmé que l’Église en Asie était en plein essor. Selon l’évêque, l’Église « est en train de s’éloigner de l’Europe et de tendre vers l’Asie et l’Afrique, où il y a une formidable croissance ».

    L’Asie et l’Afrique sont les seuls continents où le nombre de religieux et religieuses a augmenté

    À l’échelle mondiale, on comptait 1,3 milliard de catholiques (pour un total de 7,785 milliards d’habitants) au 31 décembre 2021, avec 16,2 millions de catholiques en plus par rapport à l’année précédente. Ainsi, en 2021, les catholiques représentaient 17,6 % de la population mondiale.

    Le nombre de prêtres dans le monde a atteint 407 872 (+2 347) ; les plus fortes croissances des membres du clergé ont été enregistrées en Afrique (51 983 prêtres au total, soit +3 %) et en Asie (71 551 prêtres, soit +1 %). En 2021, le nombre de prêtres diocésains en Asie a atteint 40 791 (+1,4 %) et le nombre de prêtres religieux a atteint 30 960 (+0,5 %). Cependant, l’Europe a enregistré 2,2 % de prêtres en moins (pour atteindre un total de 160 322 prêtres) par rapport à 2020, et l’Amérique a enregistré une baisse de 0,8 % (119 309 prêtres). L’Océanie a enregistré une faible augmentation (+0,2 %, pour un total de 4 507 prêtres).

    Le nombre d’évêques a diminué partout (-23 à l’échelle mondiale) sauf en Afrique (+7), pour atteindre un total de 5 340 évêques. En Asie, on comptait 804 évêques en 2021 (-4), ainsi que 12 629 religieux (+25) et 175 494 religieuses (+366). L’Asie et l’Afrique sont les seuls continents où le nombre de religieux et religieuses a augmenté. Par ailleurs, l’Afrique est la seule région du monde où les vocations sacerdotales ont augmenté (l’Asie comptait 48 742 séminaristes en 2021, soit 822 séminaristes en moins).

    Enfin, sur les plans caritatifs et éducatifs, l’Église catholique en Asie dirigeait près d’1,3 millions d’écoles maternelles, primaires, collèges et lycées en 2021, ce qui représente environ 50 % des institutions similaires gérées par l’Église dans le monde. Par ailleurs, l’Église en Asie dirige environ 12 208 hôpitaux, dispensaires, léproseries, maisons de retraite, centres d’accueil pour handicapés, orphelinats et autres instituts similaires.

    (Avec Ucanews)