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liturgie - Page 47

  • Ils se sont dit oui à l'église...

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    Lu sur le site de la Dernière Heure () :

    Liège : Luca et Jordan se sont dits "oui" à l'église !

    Germain Dufour a accepté de marier religieusement les amoureux

    7 juillet 2022

    En franchissant le cap du mariage, Luca et Jordan posaient d'abord un acte d'amour et de foi. "Nous avons décidé de nous marier, d'unir nos deux familles et notre amour. Et il était important de sceller cet amour par un engagement et d'avoir une cérémonie religieuse pour donner une dimension spirituelle à notre union."

    Changer les mentalités

    Mais derrière cette cérémonie qui s'est tenue à l'Eglise Saint-Servais à Liège, il y avait aussi une dimension militante. "Les mariages homosexuels sont rares dans nos églises et nous le déplorons. En Wallonie il n'y a que cinq prêtres qui acceptent d'unir les couples de même sexe. Pour se marier dans une église, il faut être hétéro, pas divorcé et tiré à quatre épingles… Les réactions que provoque notre mariage ne viennent pas de la population mais surtout de l'Eglise catholique de Belgique, réputée conservatrice (?!). C'est en préparant ce genre de cérémonie que nous avons le plus souvent été confrontés à l'homophobie de nos institutions !", explique le couple.

    "Nous ne voulons pas nous faire les ambassadeurs d’une communauté, mais nous avons envie de souligner l’importance pour notre société de célébrer l’amour avec un grand A. Que nos instances religieuses prennent conscience que nous existons, nous les couples homosexuels !"

    Le frère Germain Dufour peut-il continuer, pour la énième fois, à officier de cette façon, en contradiction avec l'enseignement de l'Eglise, sans blâmes ni sanctions ? Les personnes qui ont assisté à cette cérémonie n'ont-elles pas le droit d'être détrompées étant donné qu'il n'y a pas eu, dans ces circonstances, de célébration sacramentelle valide ? On peut espérer que les autorités diocésaines compétentes interviendront de façon adéquate.

    Lire également :

    Les prêtres de l’Église catholique ne peuvent pas bénir les unions entre personnes de même sexe

  • Grande absente des préoccupations : la musique liturgique

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    D'Aurelio Porfiri sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    La musique sacrée : la grande absente

    06-07-2022

    Dans la lettre apostolique Desiderio Desideravi, l'accent mis sur la musique sacrée et le chant est réduit à une parenthèse, se contentant d'indiquer qu'il s'agit d'aspects à soigner. En réalité, des remèdes drastiques sont nécessaires, mais c'est le Vatican qui doit agir en premier. Depuis des décennies, des musiques qui ne sont pas dignes de la liturgie sont proposées au peuple, tandis que le chant grégorien est mis de côté.

    La musique sacrée est un sujet dont on parle beaucoup, mais on fait peu, très peu. Depuis des décennies, nous assistons au dessaisissement d'institutions musicales glorieuses, jugées inadaptées à la liturgie actuelle. Mais si la liturgie actuelle prétend se passer des patrimoines de beauté constitués au cours des siècles, il ne faut pas penser qu'il y a vraiment quelque chose qui cloche dans la mentalité de quelqu'un. Les chœurs, même célèbres, sont soit supprimés, soit "normalisés", c'est-à-dire pratiquement empêchés de chanter du grégorien ou de la polyphonie ancienne et moderne. Le chant folklorique doit être promu, sans penser qu'il y avait et qu'il doit encore y avoir une distinction claire entre le chant liturgique et le chant folklorique, mais qui s'en soucie ?

    Le point 23 de la Lettre apostolique Desiderio Desideravi dit : "Soyons clairs : tous les aspects de la célébration doivent être soignés (espace, temps, gestes, paroles, objets, vêtements, chants, musique, ...) et toutes les rubriques doivent être observées : cette attention serait suffisante pour ne pas priver l'assemblée de ce qui lui est dû, c'est-à-dire le mystère pascal célébré selon le rituel établi par l'Église". L'attention portée à la musique et au chant sacrés est réduite à cette parenthèse. Ils doivent être guéris... mais comment ? Parce que des remèdes drastiques sont nécessaires maintenant qu'ils sont très malades. Puisqu'il est clair qu'ils ne sont pas guéris, il faut peut-être adopter une position plus radicale.

    Après tout, cela correspond tout à fait à l'intérêt manifesté pour ces sujets au cours des dernières décennies. Et cela est évident du fait que la plupart des abus commencent précisément par l'utilisation d'une musique indigne de la célébration. Et les évêques, qui sont censés être vigilants, tournent souvent le dos et détournent le regard. N'est-ce pas la musique que les gens veulent ? Non, c'est la musique que le peuple subit parce qu'il ne connaît rien d'autre, il n'a pas été éduqué à la vraie musique liturgique, comme le demande le pape dans le dernier document et Vatican II avant lui.

    Et pourtant, malgré de belles paroles sur le sujet, même de la part de ce Pontife, aucune action efficace pour une réforme de la musique sacrée qui prenne à cœur sa dignité n'a jamais suivi. Si l'on veut être inflexible, comme on le voit avec les traditionalistes, on l'est. Mais comment se fait-il que ceux qui abusent de la liturgie par une musique indigne ne puissent entendre de telles paroles de condamnation à leur égard ? Mais il y en a bien d'autres.

    Peut-être est-ce parce que la situation s'est tellement détériorée qu'ils ont perdu l'espoir de faire quelque chose pour la changer. Mais s'ils n'essaient pas depuis le Vatican, les personnes de bonne volonté ailleurs ne pourront pas faire grand-chose à cet égard. S'il n'y a pas d'encouragement ferme et d'enjeux à ne pas franchir, même les quelques personnes qui n'agissent pas par peur ne pourront pas faire grand-chose pour améliorer la situation tragique.

  • Desiderio desideravi : « Le pape s’inscrit dans la continuité de Jean-Paul II et Benoît XVI »

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    De Dom Philippe Piron sur le site de Famille Chrétienne :

    Liturgie : « Le pape s’inscrit dans la continuité de Jean-Paul II et Benoît XVI »

    Dom Philippe Piron est actuellement prieur du monastère bénédictin Sainte Thérèse, dédié à l’accueil de personnes fragiles ou en situation de handicap pour leur offrir une expérience de la vie contemplative, près de Rennes. Il mesure particulièrement les enjeux liturgiques liés au Motu proprio Traditionis Custodes en tant que père abbé émérite de Kergonan, au sein de la congrégation de Solesmes dans laquelle certains moines célèbrent la messe en forme extraordinaire (dont l’abbaye de Fontgombault ou celle de Randol). A l’abbaye de Kergonan, la messe est célébrée en latin et en chant grégorien, mais selon la forme ordinaire du rite romain.

    Avec cette nouvelle Lettre apostolique, le Pape François nous adresse, à tous les fidèles, un magnifique message qui nous invite à nous émerveiller de la puissante beauté de la liturgie.

    Ce texte très fort est d’une grande profondeur spirituelle. Il s’inscrit dans la ligne de la grande réflexion théologique du Concile Vatican II qui privilégie toujours et met en valeur la primauté de l’initiative divine. Si la liturgie est bien la célébration de l’Alliance entre Dieu et les hommes, c’est toujours Dieu qui en a l’initiative.

    La liturgie nous conduit ainsi à l’émerveillement devant l’amour de Dieu pour sa créature qui se réalise aujourd’hui encore dans la concrétude du mystère pascal. Notre participation consciente et active à la liturgie est ainsi notre manière de répondre en nous laissant attirer par ce désir de Dieu pour nous.

    Lire la suite sur le site de Famille Chrétienne

  • Le pape François célèbre la messe dans le rite congolais : « La paix commence avec nous »

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    Lu sur le « national catholic register » :

    « Au milieu de chants, d'applaudissements et de danses sur de la musique congolaise traditionnelle, le pape François a célébré ce dimanche l'utilisation au Zaïre de la forme ordinaire du rite romain dans la basilique Saint-Pierre.

    Le pape a commencé son homélie le 3 juillet par le mot esengo , qui signifie « joie » en lingala, le créole d'origine bantoue parlé dans certaines parties de la République démocratique du Congo et par plus de 40 millions de locuteurs à travers l'Afrique centrale.

    Le pape François a célébré la messe pour la communauté congolaise de Rome le jour où il devait offrir la messe à Kinshasa avant que son voyage en Afrique ne soit annulé à la demande de ses médecins.

    Le pape, dont la mobilité a été limitée en raison d'une blessure au genou, est resté assis tout au long de la messe. François a présidé la liturgie de la Parole et a prononcé l'homélie. Mgr Richard Gallagher a offert la Liturgie de l'Eucharistie.

    "Aujourd'hui, chers frères et sœurs, prions pour la paix et la réconciliation dans votre patrie, dans la République démocratique du Congo blessée et exploitée", a déclaré le pape François.

    « Nous nous joignons aux messes célébrées dans le pays selon cette intention et prions pour que les chrétiens soient des témoins de paix, capables de surmonter tout sentiment de ressentiment, tout sentiment de vengeance, de surmonter la tentation que la réconciliation n'est pas possible, tout attachement malsain à leur propre groupe qui conduit à mépriser les autres.

    Le pape a souligné que le Seigneur appelle tous les chrétiens à être des "ambassadeurs de la paix".

    La République démocratique du Congo a connu une vague de violence ces dernières années. On pense que des dizaines de groupes armés opèrent dans la région orientale de la RD Congo malgré la présence de plus de 16 000 casques bleus de l'ONU. Les évêques catholiques locaux ont appelé à plusieurs reprises à la fin de l'effusion de sang.

    "Frère, soeur, la paix commence par nous", a déclaré le pape François.

    "Si vous vivez dans sa paix, Jésus arrive, et votre famille, votre société change. Ils changent si votre cœur n'est pas en guerre en premier lieu ; il n'est pas armé de ressentiment et de colère ; il n'est pas divisé ; il n'est pas double ; ce n'est pas faux. Mettre la paix et l'ordre dans son cœur, désamorcer la cupidité, éteindre la haine et le ressentiment, fuir la corruption, fuir la tricherie et la ruse : c'est là que commence la paix.

    La paix devait être un thème clé du voyage annulé du Pape en Afrique. Le pape François prévoyait de passer du 2 au 5 juillet dans les villes congolaises de Kinshasa et Goma et du 5 au 7 juillet dans la capitale sud-soudanaise Juba.

    Après que le Vatican a annoncé que le voyage était reporté en raison du traitement médical en cours pour la douleur au genou du pape, le pape Franics a déclaré le 13 juin : « Nous amènerons Kinshasa à Saint-Pierre, et là nous célébrerons avec tous les Congolais à Rome, il y en a beaucoup. »

    Environ 2 000 personnes étaient présentes à la messe inculturée dans la basilique Saint-Pierre le premier dimanche de juillet.

    Des femmes vêtues de robes traditionnelles aux couleurs vives ont chanté et dansé en priant le Gloria. Les gens ont applaudi et crié alors que l'archevêque Gallagher encensait l'autel principal.

    Les cadeaux ont été apportés à l'autel dans une procession dansante. Les sœurs religieuses sur les bancs se sont déplacées d'un côté à l'autre au rythme de la musique.

    A la fin de la messe, le pape François a salué quelques membres de la communauté congolaise locale depuis son fauteuil roulant.

    « Que le Seigneur nous aide à être missionnaires aujourd'hui, en compagnie de frère et sœur ; ayant sur ses lèvres la paix et la proximité de Dieu ; portant dans le cœur la douceur et la bonté de Jésus, l'Agneau qui enlève les péchés du monde », a déclaré le Pape.

    L'utilisation au Zaïre de la forme ordinaire du rite romain est une messe inculturée formellement approuvée en 1988 pour les diocèses de ce qui était alors connu sous le nom de République du Zaïre, aujourd'hui République démocratique du Congo.

    Seule célébration eucharistique inculturée approuvée après le Concile Vatican II, elle s'est développée suite à un appel à l'adaptation de la liturgie dans Sacrosanctum Concilium , Constitution de Vatican II sur la Sainte Liturgie.

    Dans un message vidéo en 2020, le pape François a déclaré : "L'expérience du rite congolais de la célébration de la messe peut servir d'exemple et de modèle pour d'autres cultures".

    Très bien.  Ayant vécu et participé à bien des messes au Congo, je comprends la signification du rite « zaïrois », forme locale du rite romain qui comporte, avec l’usage abondant des encensoirs, des gestes processionnaux sacralisés en cadence, l’invocation eschatologique des ancêtres basantu, l’aspersion d'eau bénite, la préparation pénitentielle et le rite de paix (réconciliation) placés à la fin de la messe des catéchumènes, juste avant l'offertoire et, autre caractéristique de la foi d’un monde spontané, un dialogue vigoureux de la parole entre célébrants et fidèles, comme au temps de saint Augustin en Afrique du Nord…et sans oublier les chants latins restés populaires dans la culture héritée des missionnaires (voir ici les gamins devant la cathédrale Notre-Dame de la Paix à Bukavu :)

    Mais alors je ne comprends pas pourquoi le pape actuel refuse d’accepter dans nos régions des formes rituelles issues de la tradition qui font partie du patrimoine tridentin occidental : a fortiori lorsqu’on ne lui conteste nullement la légitimité, en soi, du missel conciliaire de 1970. La querelle obstinée que soulève à cet égard le pape François -là où, c'est un fait, son prédécesseur ne voyait aucune difficulté à l’idée à faire coexister deux formes du rite-  me semble un mystère…

    JPSC

  • Liturgie : un nouveau coup porté à la tradition (et au Concile)

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    De Luisella Scrosati sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Liturgie, nouveau coup porté à la tradition (et au Concile)

    30-06-2022

    Dans la lettre apostolique Desiderio Desideravi, François montre qu'il veut mettre une pierre tombale sur l'ancien rite au nom du Concile, mais on ne peut pas ignorer que la réforme est allée bien au-delà de la Constitution sur la liturgie, voire même contre elle. Et sa mise en œuvre a été encore pire.

    Dans celui de Rome, ils semblent ne pas digérer les critiques croissantes qui s'élèvent depuis des mois contre le Motu Proprio Traditionis Custodes. La Lettre apostolique Desiderio Desideravi que le Pape François a signée hier, en la solennité des Saints Pierre et Paul, consacrée à la formation liturgique du peuple de Dieu, revient sur le point fondamental du Motu Proprio d'il y a presque un an, à savoir la volonté de mettre un coup d'arrêt à l'Ancien Rite. Dans la conclusion de la lettre, le Pape montre qu'il a fait les frais de la critique croissante, mais au lieu de revenir sur ses pas, il tente de jeter de l'eau sur le feu en exhortant les gens à abandonner la polémique "pour écouter ensemble ce que l'Esprit dit à l'Église" (n. 65) et préserver la communion.

    Le problème, c'est que c'est précisément la Lettre apostolique qui fournit le combustible qui a alimenté la controverse de ces derniers mois, ainsi que les conditions d'une déchirure plus étendue de la communion ecclésiale. On pourrait souscrire à de nombreux paragraphes de Desiderio Desideravi : l'importance du silence (n. 52), de l'ars celebrandi (n. 49 et suiv.), d'éviter tout personnalisme dans le style de célébration (n. 54). On appréciera également la réflexion sereine sur la théologie liturgique. Mais il y a des problèmes graves qui ne peuvent pas être passés sous silence et qui vont nécessairement accroître les critiques sur la "ligne liturgique" de ce pontificat, surtout depuis qu'Arthur Roche a pris les rênes du Dicastère compétent.

    Premier problème. Selon François, l'acceptation de la réforme liturgique est une condition nécessaire à l'acceptation du Concile Vatican II. Dans le rejet de la réforme, il voit un problème ecclésiologique : "Le problème est avant tout ecclésiologique. Je ne vois pas comment on peut dire que l'on reconnaît la validité du Concile [...] et ne pas accepter la réforme liturgique née de Sacrosanctum Concilium, qui exprime la réalité de la liturgie en lien intime avec la vision de l'Église admirablement décrite par Lumen Gentium " (n. 31). Il est vrai que certains soutiennent que la réforme liturgique est une expression de Vatican II et qu'elle doit donc être rejetée ; mais on doit reconnaître qu'il existe d'autres positions qui montrent comment, en réalité, la réforme est allée bien au-delà, voire à l'encontre, des indications de Sacrosanctum Concilium. Et la réforme telle qu'elle est concrètement mise en œuvre est encore pire.

    Il serait bon de comprendre quand et où les Pères du Concile ont demandé l'abolition de la Septuagésime, de l'Octave de la Pentecôte, des Rogations, des Quatre Temps (en vérité laissés ad libitum à la décision des conférences épiscopales paresseuses), la refonte des rites de l'Offertoire. Tout comme il ne serait pas mauvais de comprendre sur la base de quel texte du Concile la langue latine n'est plus utilisée et comment le chant grégorien, de chant propre de la liturgie romaine (SC, 116) en est devenu le parent pauvre. Même d'un point de vue historique, on ne peut nier le fait que le Missel qui s'est le plus rapproché des indications de SC est, indépendamment de l'appréciation, celui de 1965 et non celui de 1969.

    De cette manière, le Saint-Père ne fait que méconnaître, sans même accepter une confrontation constructive, toutes les positions critiques à l'égard de certains aspects de la réforme, qui ne visent toutefois pas à rejeter Vatican II. On ne voit pas pourquoi certains textes ne pourraient pas faire l'objet d'une amélioration et, dans les parties non dogmatiques, d'une reconsidération. Par conséquent, si l'on veut vraiment éteindre la controverse et reconstruire la communion ecclésiale sur la liturgie, il faut au moins écouter respectueusement les positions opposées, et non les disqualifier d'emblée comme anti-conciliaires.

    La suite du paragraphe 31 soulève le deuxième problème majeur de la Lettre Apostolique : "Pour cette raison - comme je l'ai expliqué dans la lettre envoyée à tous les évêques - j'ai estimé qu'il était de mon devoir d'affirmer que "les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, sont l'unique expression de la lex orandi du Rite Romain" (Motu Proprio Traditionis custodes, art. 1)". Avec tout le respect dû à l'autorité papale, le pape ne peut effacer la réalité par une simple déclaration. Car tôt ou tard, il faudra répondre à certaines questions élémentaires : si les livres issus de la réforme liturgique sont la seule expression du rite romain, qu'en est-il des livres liturgiques de 1962, en usage par autorisation expresse même du Pontife actuel ? Qu'expriment-ils ? Et avant la réforme, qu'exprimaient ces livres liturgiques ? Le fait que le rite romain n'ait pas commencé avec le Concile Vatican II est un fait avec lequel il faudra se réconcilier tôt ou tard. Et en tirer les conséquences.

    Troisième problème. Pour les deux contenus mentionnés ci-dessus, François se place dans une position de rupture définitive avec le pontificat de Benoît XVI. Qui, d'ailleurs, n'est pas mentionné une seule fois dans la lettre apostolique, alors qu'il a fait de la question liturgique le cœur de son pontificat. C'est mieux ainsi, plutôt que de le tirer par la tunique, comme cela a été fait dans Traditionis Custodes, afin d'affirmer que travailler dans une direction diamétralement opposée à ce que Benoît a fait ne signifie pas aller contre la ligne qu'il a tracée. Tentative ratée d'équilibrage mental. Si le Motu proprio a effectivement décapité l'héritage du pape Benoît, Desiderio desideravi enterre son cadavre. Comment, alors, appeler à la fin de la controverse pour retrouver la communion ecclésiale ? Si un pontife décide de rompre complètement avec son prédécesseur, comment peut-il alors faire appel à la communion ? Si un pontife désavoue ce que l'Esprit a inspiré à son prédécesseur, comment peut-il appeler à écouter l'Esprit ?

    Enfin, il y a un problème de proportion. François s'en prend encore une fois aux "dentellières", en répétant que "la redécouverte continuelle de la beauté de la liturgie n'est pas la recherche d'un esthétisme rituel qui ne prend plaisir qu'à soigner la formalité extérieure d'un rite ou se satisfait d'une scrupuleuse observance rubriquée" (n° 22). Après avoir jeté la pierre, il retire immédiatement sa main, expliquant que "cette déclaration ne veut en aucun cas approuver l'attitude opposée qui confond la simplicité avec une banalité bâclée, l'essentialité avec une superficialité ignorante, le caractère concret de l'action rituelle avec un fonctionnalisme pratique exagéré". Au contraire, "chaque aspect de la célébration doit être pris en compte [...] et chaque rubrique doit être observée" (n. 23).

    Très bien. Il faudrait cependant que ce souci des formulaires et des rubriques se traduise par quelque chose de concret. Au lieu de cela, jusqu'à présent, il n'y a eu qu'une sévérité systématique envers ceux qui sont liés à un rite qui connaît des siècles d'histoire, tandis qu'on n'a pas bougé un ongle pour freiner les abus liturgiques continus qui se produisent de toutes parts dans ce qu'il considère comme la Messe du Concile : des évêques qui entrent dans l'église à bicyclette, des mots du Missel modifiés, des vêtements liturgiques rendus facultatifs, des homélies prononcées par des laïcs, et peut-être même des gays, des prêtres habillés en clowns, des danses de toutes sortes, des horreurs architecturales et musicales. Si le pape utilisait la moitié de la détermination dont il fait preuve dans la persécution des "traditionalistes" pour résoudre le problème des abus, nous serions déjà sur la bonne voie. Et la sincérité de ses affirmations serait crédible. Au lieu de cela, pour les abus liturgiques graves, répétés et croissants, juste une oreille timide ; pour ceux qui aiment l'ancienne Messe, la condamnation à l'extinction.

  • La lettre apostolique Desiderio desideravi : un aveu d'échec

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    Du blog Rorate Caeli, ce commentaire de 'Desiderio desideravi' :

    Lettre apostolique Desiderio desideravi : un aveu d'échec

    "Je ne vois pas comment il est possible de dire que l'on reconnaît la validité du Concile - bien que je m'étonne qu'un catholique puisse prétendre ne pas le faire - et en même temps ne pas accepter la réforme liturgique née de Sacrosanctum Concilium..." (Desiderio desideravi, 31) C'est ce qu'écrit le pape François dans sa lettre apostolique Desiderio desideravi, publiée aujourd'hui, en la solennité des saints Pierre et Paul, qui constitue un nouvel indice - s'il en fallait encore un ! - que la vision généreuse et tournée vers l'avenir de Benoît XVI a été remplacée par une ignorance avare et insulaire qui se fait passer pour "l'écoute, le dialogue et la participation". De façon remarquable, le même jour où il réaffirme Traditionis custodes, le Pape avait ceci à dire dans son homélie du matin : 

    "Le Synode que nous célébrons aujourd'hui nous appelle à devenir une Église qui se lève, qui n'est pas repliée sur elle-même, mais capable d'aller de l'avant, en laissant derrière elle ses propres prisons et en partant à la rencontre du monde, avec le courage d'ouvrir les portes... Une Église sans chaînes ni murs, dans laquelle chacun peut se sentir accueilli et accompagné, une Église où l'on cultive l'écoute, le dialogue et la participation sous la seule autorité de l'Esprit Saint. Une Eglise libre et humble, qui se "lève vite" et qui ne tergiverse pas devant les défis du temps présent. Une Église qui ne s'attarde pas dans son enceinte sacrée, mais qui est animée par l'enthousiasme pour l'annonce de l'Évangile et le désir de rencontrer et d'accueillir tout le monde. N'oublions pas ce mot : tous. Tous ! Allez aux carrefours et amenez tout le monde, l'aveugle, le sourd, le boiteux, le malade, le juste et le pécheur : tout le monde ! Cette parole du Seigneur doit continuer à résonner dans nos cœurs et dans nos esprits : dans l'Église, il y a une place pour tous. Souvent, nous devenons une Église aux portes ouvertes, mais uniquement pour renvoyer les gens, pour les condamner. Hier, l'un d'entre vous m'a dit : " Ce n'est pas le moment pour l'Église de renvoyer, c'est le moment d'accueillir ". "Ils ne sont pas venus au banquet..." - allez donc au carrefour. Amenez tout le monde, tout le monde ! "Mais ce sont des pécheurs..." - Tous !" (François, Homélie, 29 juin 2022)

    Oui, une " Église pour tous "... sauf, bien sûr, pour ceux qui aiment le rite romain traditionnel. Car il est clair comme de l'eau de roche que François ne comprend pas pourquoi nous chérissons et désirons l'usus antiquior ; pire encore, il ne se soucie même pas d'essayer de comprendre. Il est complètement et totalement indifférent. Nous ne sommes que des "rigides", des "restaurateurs", des "esprits fermés", des "idéologues"... enfin, nous connaissons tous la chanson maintenant. Les coups vont continuer jusqu'à ce que le moral s'améliore ! Et à la fin de sa lettre, François écrit plutôt ironiquement : "Abandonnons nos polémiques pour écouter ensemble ce que l'Esprit dit à l'Eglise. Sauvegardons notre communion. Continuons à nous étonner de la beauté de la liturgie" (DD 65). De la part du Pape qui a relancé les guerres liturgiques avec enthousiasme, tout ceci est profondément insultant.

    Mais ces insultes constantes et ce manque de "dialogue" ont d'autres ramifications sérieuses en ce qui concerne la compréhension apparente de Vatican II par le Pape. Comme nous le voyons ci-dessus dans le DD 31, il (ou est-ce la main du ghostwriter Grillo ?) semble travailler sous l'impression que les réformes liturgiques post-conciliaires sont absolument identiques aux intentions des Pères du Concile, et donc au Concile lui-même. À tout le moins, on tente de convaincre tout le monde de cette identité en la déclarant, dans un esprit purement positiviste.

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  • "Introduction à la liturgie" : le manuel à l'usage des fidèles de Denis Crouan est disponible en ligne

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    UNE INTRODUCTION À LA LITURGIE
    MANUEL À L’USAGE DES FIDÈLES

    Par Denis Crouan, Docteur en théologie

    Cet ouvrage de 50 pages est un dictionnaire de la liturgie. Il est disponible en ligne (ici).

    Le 17 octobre 1985, s’adressant aux Membres de la Congrégation pour le Culte divin, le pape Jean-Paul II déclarait : « La liturgie ! Tout le monde en parle, écrit, ou discute à ce sujet. On la commente, on la loue, on la critique. Mais qui en connaît vraiment les principes et les normes d’application ? La Constitution Sacrosanctum Concilium désignait la liturgie comme la source et le sommet de la vie de l’Église (cf. n.10) : que fait-on pour que cette définition sublime passe dans la réalité ? » 

    Aujourd’hui, la liturgie demeure l’occasion de nombreux débats et plus de cinquante ans après Vatican II, on remarque que dans un certain nombre d’églises, « quelque chose ne va pas ». Alors que l’Église demande aux fidèles et, en premier lieu, aux prêtres, de s’en tenir exclusivement aux livres liturgiques officiels pour célébrer les Offices, on constate qu’il existe autant de façons de traiter la liturgie qu’il y a de célébrants et de groupes de fidèles. Remettre de l’ordre dans la façon de traiter le Culte divin n’est pas tâche facile : il suffit, en effet, de demander aux pratiquants ce qu’est la liturgie pour voir que les réponses sont multiples, généralement très incomplètes, souvent contradictoires. À force de méconnaître le concile Vatican II et d’en outrepasser les directives, tout le monde s’autorise aujourd’hui à parler, à revendiquer, à exprimer ses opinions... Mais combien écoutent ce que dit l’Église au sujet de « sa » liturgie ? Combien de fidèles se l’approprient ? 

    Le travail présenté ici se propose d’aider toutes les personnes qui s’intéressent à la liturgie, qu’elles soient pratiquantes ou non, catholiques on non, à retrouver les repères essentiels qui font qu’une messe est incontestablement une messe et non un Office imprégné d’un subjectivisme ou d’un sentimentalisme sans rapport avec la célébration de la foi. 

    Denis Crouan, le 28 juin 2022
  • Homélie Fête-Dieu 18 juin 2022 Liège, église du Saint-Sacrement Jean-Pierre Delville, évêque de Liège

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    "Chers Frères et Sœurs,

    Vous savez peut-être que dans certaines églises du moyen âge, comme à la cathédrale de Chartres ou à celle de Cologne, un dallage représente un labyrinthe. C’est le signe du mystère de la foi et du chemin, parfois tortueux, qui nous mène à Dieu.

    Ce matin, j’ai eu l’occasion d’inaugurer devant la porte de l’église de Cornillon un autre dallage mystérieux : il représente un grand cercle en pierre de sable, de 8 mètres de diamètre, avec une échancrure, comme un morceau de tarte, en pierre calcaire grise. Vous l’avez compris, il s’agit d’une évocation de la vision qu’avait sainte Julienne de Cornillon, avant de promouvoir la fête du saint sacrement. Elle voyait la lune à laquelle il manquait une fraction. Après de nombreuses années, elle comprit que cette vision signifiait l’Église à laquelle il manquait une fête, la fête du S.-Sacrement du corps et du sang du Christ. La vision représentait l’hostie à laquelle il manquait une fraction. L’hostie évoquait la célébration de l’eucharistie et la communion au corps du Christ. Désormais à Cornillon l’esplanade créée devant la porte de l’église entraîne aussi notre contemplation : contemplation de la façade de l’église, contemplation du site du monastère et de la ville de Liège, contemplation du Christ et de l’humanité, grâce à la prière ou la rencontre.

    Ainsi, nous aussi comme sainte Julienne, nous sommes invités à contempler le Christ dans son humanité pour découvrir sa divinité. Le Christ partage sa vie, comme il a partagé le pain à la dernière Cène. Ce partage pourrait donner l’impression de faiblesse, car le Christ annonce le don de sa vie, la venue de sa passion, le corps brisé, le sang versé. Pourtant ce partage est une source de vie : comme le dit Jésus à la dernière Cène, « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. … Comme je vis par le Père, celui qui me mange vivra par moi » (Jn 6).

    Comme l’écrit le pape Urbain IV,  « ce pain n’est pas de même nature que le pain commun. On le prend, mais on ne le consume pas ; on le mange, mais il n’en reçoit point d’altération ; car il ne se transforme pas en celui qui l’a mangé; mais, au contraire, si on l’a reçu dignement, il transforme celui qui l’a reçu et il le rend semblable à Lui ». Donc notre communion au corps du Christ nous transforme intérieurement et nous convertit. Comme dit le Lauda Sion,  à la strophe 16, « Qu’un seul ou mille reçoivent ce pain, l’un y trouve autant que l’autre ; et, consommé, ce pain ne disparaît pas ».

    Le pain partagé est donc le mystère d’un don sans mesure et d’une joie sans mesure ! C’est pourquoi sainte Julienne a eu l’inspiration qu’il fallait une fête pour célébrer ce corps et ce sang du Christ, partagé à toute l’humanité. Ce mystère visible de tous comme la lune est visible de tous au même moment sur toute la terre ! Et ce soir, n’oubliez pas de regardez le ciel, vous verrez la lune à laquelle il manque un morceau, car nous après la pleine lune du dimanche de la Trinité, deux mois après la pleine lune de Pâques, nous fêtons la fête du S. Sacrement, avec la lune à laquelle il manque une portion, une fraction, le pain rompu pour un monde nouveau.

    Or ce fut la volonté de Jésus lui-même que de prolonger sa vie terrestre par un signe perpétuel. C’est le geste qu’il a fait à la dernière cène, comme nous le raconte saint Paul dans sa 1e lettre aux Corinthiens (1 Cor 11,23-26) : « Le Seigneur Jésus, la nuit même où il fut livré, prit du pain et rendant grâces, le rompit et dit : prenez et mangez, ceci est mon corps, qui sera livré pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ». Donc Jésus, face à la souffrance et à la mort, partage le pain et le vin, en tant que son corps et son sang. Face à la fragilité de sa vie, à l’échec apparent de sa mission, face à la pauvreté des disciples qui vont se sentir abandonnés, Jésus ne baisse pas les bras, il ne tombe pas dans la déprime, encore moins dans la fuite. Il partage cette nourriture essentielle d’un repas, que sont le pain et le vin, en disant qu’ils sont son corps et son sang. Ils représentent une vie fragile, une vie qui va être enlevée. Mais ils représentent en même temps un partage de cette vie et une démultiplication de ses effets : « faites ceci en mémoire de moi ». Le corps et le sang du Christ, donnés en communion, nous associent aujourd’hui à sa vie, à sa mort et à sa résurrection. Notre pauvreté est dépassée, nous sommes rassasiés ; nous recevons une vie nouvelle, par notre communion à la pauvreté du Christ.

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    Dieu est dans ce partage de la pauvreté et nous communique sa divinité. Et c’est pourquoi, en abrégé, nous appelons « Fête-Dieu » la fête d’aujourd’hui. Nous la célébrons ici dans cette église du Saint-Sacrement d’une manière particulièrement solennelle, dans la forme ancienne du rite romain, parce qu’elle nous permet de garder la richesse de la liturgie ancienne, dans la beauté de ses gestes, ses mots et de ses chants, qui évoquent le mystère d’amour de Dieu qui se donne à nous.

    Frères et Sœurs, dans la communion au Christ nous trouvons la vraie vie, et dans la communion à celui qui souffre, nous trouvons la vraie joie. Ainsi la communion au Christ débouche dans une communion en Église.

    Alors recevons avec foi le corps du Christ qui nous est donné en communion et soyons des témoins de la vraie vie dans notre monde !

    Amen ! Alleluia !"

  • Liturgie romaine : Mgr Roche confirme son intention d'imposer la messe de 1969

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    Lu sur le site web de Famille chrétienne et relaté par Denis SUREAU sur Forum Catholique :  

    Mgr Roche « C’est le « Monsieur liturgie » du Vatican. En tant que préfet du dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements depuis 2021, Mgr Arthur Roche est le premier à suivre de près le dossier épineux du Motu proprio Traditionis Custodes et de sa mise en application. Dans un entretien accordé à Vatican News le 16 juin, il est revenu sur le sujet à l’occasion de sa création imminente comme cardinal par le pape François, qui aura lieu le 27 août 2022.

    Une « tragédie »

    Le futur cardinal a d’abord déclaré : « C'est une tragédie qu'il y ait aujourd'hui ces soi-disant "batailles" sur la liturgie, car l’eucharistie est, par nature, le sacrement qui unit toute l'Église. » Il a souligné qu’il n’y avait « jamais eu de controverse sur la liturgie comme celle que nous vivons aujourd'hui, en partie parce qu'il n'y a jamais eu auparavant deux versions du Missel romain. Le Missel romain de 1962, et ensuite le Missel romain de 1970, qui a été produit avec toute la force du Concile Vatican II derrière lui et promulgué par saint Paul VI. »

    Revenant sur l’intention du pape François, il a réaffirmé que « [le pape] n'est pas contre la messe en latin. Et en fait, la messe en latin existe aussi bien dans la forme moderne, pour ainsi dire, du Concile, que dans le Missel de 1962. »

    Cependant, le cardinal assume que l’objectif du texte est bien d’organiser l’arrêt progressif du rite préconciliaire, comme le laissait sous-entendre le motu proprio. « Tout ce qui se passe, c'est la réglementation de l'ancienne liturgie du Missel de 1962 en arrêtant la promotion de celle-ci, parce qu'il était clair que le Concile, les évêques du Concile, sous l'inspiration du Saint-Esprit, mettaient en avant une nouvelle liturgie pour la vitalité de la vie de l'Église », déclare Mgr Arthur Roche. « Et cela est vraiment très important. Et résister à cela, c'est quelque chose qui est vraiment très grave. »

    Pourquoi défend-il avec autant d’insistance la primauté de la liturgie Paul VI sur celle antérieure au concile Vatican II ? Car « comme le Saint-Père l'a souligné dans Traditionis custodes, il existe une loi liturgique qui nous aide dans notre croyance à transmettre la doctrine de l'Église. Ainsi, la réforme de la liturgie est vraiment une chose très importante aujourd'hui et elle ne doit pas être considérée comme une option », explique le préfet du dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements – qui était une congrégation jusqu’à la réforme de la Curie entérinée par le pape le 19 mars 2022-. Mgr Arthur Roche invoque les travaux du père jésuite autrichien Josef Andreas, mort en 1975, qui « dans ses études, a montré comment au fil des siècles, la messe a été modifiée de cette manière afin de s'adapter aux besoins du jour. Et la résistance à cela est une question assez sérieuse, que le Pape a soulignée dans son document ».

    Ces déclarations ne sont pas de nature à surprendre. Elles sont dans la continuité de la ligne défendue par Mgr Arthur Roche depuis la promulgation du Motu proprio. En décembre dernier, il avait opté pour une interprétation stricte du texte dans la réponse formulée aux « dubia » (questions) des évêques qui voulaient savoir comment appliquer le texte. Il tranchait notamment en faveur de l’interdiction des confirmations et des ordinations dans le rite tridentin, et l’impossibilité de dispenses pour ceux qui refusaient de concélébrer »

    Ref. Liturgie romaine : Mgr Roche confirme son intention d'imposer la messe de 1969

    Le refus rigide de la coexistence de plusieurs formes du rite romain n’empêche cependant pas l’existence du rite zaïrois qui est explicitement reconnu comme une variante du rite romain: les Tradis  seraient-ils moins respectables que les Congolais ?

  • Synode sur la synodalité : un ressassé sans surprises

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    De FSSPX.News :

    Synode sur la synodalité : synthèse de la phase diocésaine en France

    17 juin 2022

    Le 15 juin dernier, les évêques de France ont présenté la synthèse – ou la collecte comme ils l’appellent – des synthèses synodales diocésaines ou particulières, avant de la faire parvenir à Rome avec un bref document d’accompagnement, à la suite d’une réunion extraordinaire à Lyon.

    Ce document regrette que le processus synodal n’ait pas atteint le « peuple de Dieu » dans sa diversité, notamment les jeunes générations. Constat qui est également celui d’autres pays comme l’Espagne.

    La collecte précise que le processus synodal a mobilisé plus de 150.000 personnes en France, ce qui ne représente que 10% des catholiques pratiquants – à comparer aux 215.000 personnes annoncées par le document espagnol.

    Une Eglise plus fraternelle

    C’est véritablement un leitmotiv : l’adjectif « fraternel » se retrouve neuf fois dans un document de moins de 12 pages. Et « écoute », dix-neuf fois.

    Le premier point relevé par la collecte est l’importance de « se ressourcer dans la Parole de Dieu ». Ce qui peut être une bonne chose, mais malheureusement, le document reconnaît ailleurs un manque important de formation. Or, pour se former, ce n’est pas la Bible qu’il faut lire, mais le catéchisme. Certes, lire le saint Evangile est toujours enrichissant, si et seulement si, le lecteur possède une formation première, sans quoi, l’erreur d’interprétation est inévitable.

    Ce chapitre demande une meilleure formation à l’homilétique des prêtres. Mais « cela concernerait aussi toute personne laïque appelée à la prédication ». Il va bientôt être question de ces personnes.

    Le deuxième chapitre demande de « donner des signes crédibles de la bonté de Dieu et de l’égale dignité des baptisés ». Ce qui se manifestera d’abord par la poursuite de l’expérience de la synodalité. Autrement dit, l’Eglise en état de synode.

    Et la deuxième manifestation doit être d’avoir des « ministères au service de la rencontre de Dieu et des personnes ». Il s’agit surtout des prêtres, dont il est « régulièrement souhaité que le célibat soit laissé au libre choix de ceux-ci, de sorte que l’ordination sacerdotale et le mariage soient compatibles ».

    Devant une telle proposition issue du « concile pastoral » hollandais, Paul VI réagit vivement. Mais que fera François qui a sollicité les fidèles en sachant parfaitement que ce serait une demande inévitable ?

    Le troisième signe crédible concerne « l’égale dignité des baptisés ». La collecte explique que « sur la question de la place faite aux femmes dans l’Eglise, les synthèses perçoivent une urgence ainsi que d’innombrables blessures.

    « Les blessures viennent des difficultés dans les relations avec les prêtres et les évêques, de la criante disproportion entre le nombre de femmes engagées dans l’Eglise et de femmes qui sont en situation de décider. Si le service des femmes est apprécié, leur voix paraît ignorée. Qu’elles contribuent effectivement aux multiples discernements des Eglises locales est l’objet d’une attente criante.

    « C’est ici qu’une urgence est identifiée dans bien des synthèses. La manière dont les femmes sont traitées dans l’Eglise n’est pas ajustée à la mission de celle-ci, à une époque où l’égalité entre les hommes et les femmes est devenue une évidence commune. »

    La conséquence qui en est tirée est spécialement la demande que les femmes puissent prononcer l’homélie, mais aussi qu’elles puissent être ordonnées au sacerdoce. Ce qui est strictement impossible, de droit divin…

    Un quatrième signe crédible est demandé : la coresponsabilité entre clercs et laïcs. Ce qui veut dire à l’échelle des diocèses : la réclamation d’authentiques contre-pouvoirs – par exemple avec des conseils composés de baptisés élus ; l’existence d’une réelle subsidiarité, qui consiste à déléguer la prise de décisions ; et, que les laïcs appelés à des responsabilités se voient proposer une formation appropriée.

    La liturgie apparaît aussi dans les signes crédibles à mettre en place. C’est encore l’occasion d’enfoncer le clou : « les mentions d’un profond désaccord avec le refus que des filles servent à l’autel ou que des femmes entrent dans le chœur pour un service liturgique sont si nombreuses, qu’on ne peut douter d’une réelle souffrance vécue et d’une attente pressante à ce sujet ».

    Enfin le troisième chapitre s’intitule « Vivre en frères et sœurs dans le Christ ». Il se divise en « servir la fraternité » et « cultiver l’écoute et le dialogue ». C’est l’occasion de confondre la vraie fraternité, celle qui unit les membres du Christ, et une vague fraternité universelle, qui doit embrasser tout et tous.

    Si la bienveillance et la charité du disciple du Christ doit lui faire aimer tout homme, cela ne veut pas dire que tous peuvent accéder librement aux sacrements. Or c’est bien la réclamation centrale du paragraphe :

    Dans de nombreuses synthèses « résonne souvent la souffrance de ceux qui se sentent exclus des communautés et/ou des sacrements (personnes homosexuelles, divorcées et remariées, etc.), ainsi que de ceux qui sont témoins de telles exclusions. Selon un nombre élevé de synthèses, celles-ci constituent de sérieux contre-témoignage. »

    Un big-bang… déjà réalisé

    Le chroniqueur religieux du Figaro, commentant ce rapport, titre : « Les évêques de France prêts à un big-bang de l’Eglise ». Malheureusement, c’est encore en-deçà de la réalité. Cette synthèse manifeste surtout que le big-bang a déjà eu lieu.

    Certes, il est assez clair que c’est la frange la plus progressiste des catholiques français qui a participé à ce processus synodal. Mais c’est précisément la minorité agissante, qui a du poids. Et cette partie ne sait tout simplement plus ce qu’est la religion catholique, qu’ils confondent avec un vague sentiment religieux. L'encyclique Pascendi (8 septembre 1907) l’a si bien dit et annoncé : nous y sommes.

    Une deuxième conclusion est la similitude d’un certain nombre de demandes avec la révolution du Chemin synodal allemand. Et ce n’est pas étonnant, ce dernier avait deux ou trois longueurs d’avance, et il a balisé « l’écoute et le dialogue » dans le Synode universel.

    Enfin, la troisième conclusion, c’est la responsabilité plus qu’écrasante du pape François. En fait, c’est à lui que revient entièrement le désordre déjà créé dans les esprits et qui, bientôt, se jouera sur le terrain. Lorsque ces résultats – véritables cahiers de doléances – ne seront que partiellement entérinés, ce qui sera déjà beaucoup trop, que feront les troupes déçues ? Elles déserteront.

    La preuve en a déjà été apportée par le « concile pastoral » hollandais, véritable anticipation de ce Synode, avec pour résultat un désastre dont l’Eglise des Pays-Bas ne s’est toujours pas remise.

  • Liège : ce samedi 18 juin, l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) anime la Fête-Dieu en présence de l’évêque du lieu :

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    Programme 

    De 10h à 12h00 et de 14h00 à 16h00, visites en libre accès de l’exposition « La Fête-Dieu, mémoire de Liège : souvenirs et traditions populaires » avec projection en boucle de films anciens sur les fastes du VIIe centenaire (1946):

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    À 16h00, audition concertante : florilège de chants médiévaux interprétés par le chœur féminin de « Flores Myrtae »:

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    Flores Myrtae rassemble une dizaine de jeunes chanteurs professionnels qui ont tous étudié la musique ancienne dans des conservatoires ou des écoles de musique à Paris. L’Ensemble a été fondé en 2016 par Anna Zakova, qui, après sa formation musicale dans son pays natal, la Slovaquie, a continué à étudier les traditions musicales de la Bohême à Prague. À Paris, elle étudie le chant grégorien au Conservatoire national supérieur de musique et de danse et à l'École du Choeur Grégorien.

    À 18h00, Solennité de la Messe de la Fête: célébrée selon le missel de 1962 par Mgr Jean-Pierre Delville, Evêque de Liège, avec le concours du Chœur grégorien Flores Myrtae (dir. Anna Zakova) et l’Ensemble polyphonique liégeois « Praeludium » (direction et orgue : Patrick Wilwerth),

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    À 18h30, bénédiction du Saint-Sacrement et vénération des reliques de sainte Julienne suivies d’une réception offerte à tous. 

     

    Renseignements: tel. 04 344 10 89 ou email: sursumcorda@skynet.be

  • Semaine de la Fête-Dieu à Liège (12-19 juin 2022)

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    Huit animations se succèdent à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) du 12 au 19 juin :

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    Le dimanche 12 juin près d’une centaine de personnes ont assisté au concert « Bach inspiration IV » donné par le Chœur polyphonique « Praeludium » et l’Ensemble instrumental « Darius ».

    A l’issue du concert elles ont pu visiter l’exposition « La Fête-Dieu, mémoire de Liège, souvenirs et traditions populaires » qui ouvrait ses portes dans l'église : visites accessibles tous les jours de la semaine de 10h00 à 12h00 et de 14h00  à 16h00 (sauf le jeudi) et prolongation le dimanche 19 juin de 14h00 à 16h00.

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    Prochaine animation, le mardi 14 juin à 17h00 : vêpres chantées selon l’office liégeois de la Fête-Dieu du XIIIe siècle composé par sainte Julienne (1193-1258) et Jean de Cornillon : ces vêpres (extrait ci-dessus) seront interprétées par des membres de la schola grégorienne du Saint-Sacrement et suivies de l’adoration eucharistique.

    A suivre...