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Livres - Publications - Page 23

  • Que se passe-t-il après la mort ?

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    Que se passe-t-il après la mort ?
    7.90

    Comment réconforter nos contemporains face à la perspective de la mort qui les terrifie et les prive de leurs proches ?

    Le christianisme propose des réponses apaisantes sur ce qui se passera après notre mort et à la fin du monde : la résurrection de la chair, la vie éternelle, la communion des saints...

    Les livres sur ce thème sont souvent compliqués ou flous, faute de certitudes. La qualité du texte de Mgr Léonard est d'être au contraire précis ; précis mais ouvert, donnant clairement et simplement les diverses interprétations que les théologiens ont retenues jusqu'à présent comme convaincantes et cohérentes. Elles permettent de mieux comprendre comment nous pouvons espérer revivre et retrouver nos proches et Dieu.

    L'auteur

    Né en 1940, Mgr André Léonard est archevêque émérite de Malines-Bruxelles. Il a publié de nombreux ouvrages de théologie ou de philosophie, qu'il a enseignée à l'université de Louvain. Il est l'auteur de Jésus, splendeur de Dieu et salut du monde aux éditions Saint-Paul (2021), dont ce texte est extrait.

  • Quand De Lubac et von Balthasar viennent éclairer la situation actuelle de l'Eglise

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    Du cardinal Angelo Scola sur Il Foglio :

    Conversations sur l'Église. Notes pour le Synode

    23 AOÛT 2023
         
    Sécularisation, déchristianisation, exigence religieuse. Le génie théologique et culturel d'Henri De Lubac et de Hans Urs von Balthasar offre des réponses éclairantes à des problèmes encore ouverts aujourd'hui

    Nous publions la préface d'Angelo Scola, cardinal archevêque émérite de Milan, à la nouvelle édition de "Conversations sur l'Église", le volume publié par Itaca (208 pp., 18 euro) et édité par Jean-Robert Armogathe qui repropose les entretiens que Scola a réalisés en 1985 avec Henri De Lubac et Hans Urs von Balthasar.

    Au printemps de l'année dernière, j'ai reçu en cadeau de la part des éditions du CERF à Paris le volume contenant les deux entretiens que j'ai réalisés en 1985 avec le cardinal Henri De Lubac et le cardinal élu Hans Urs von Balthasar. 

    L'idée est venue de moi et du journaliste de 30 jours Alver Metalli à l'occasion du Synode des évêques de 1985 convoqué par St Jean Paul II pour le 20ème anniversaire de la clôture du Concile Vatican II.

    J'ignorais tout de cette réédition des deux textes, le premier publié en 1985 en coédition par France Catholique et le CERF et réédité par le CERF en 2007 (De Lubac) et le second publié en allemand en 1986 par Schwabenverlag (Balthasar).

    L'initiative de cette nouvelle édition française revient à Jean-Robert Armogathe, professeur émérite à la Sorbonne et coordinateur des différentes publications de Communio. Il souhaitait me la dédier à l'occasion de mon 80ème anniversaire. De plus, le professeur Armogathe a relu attentivement les textes et les a soigneusement annotés.

    Il est également important de souligner que tant De Lubac que von Balthasar avaient largement révisé leurs textes initiaux sur la base du manuscrit en langue italienne que je leur avais fourni. 

    Eugenio Dal Pane, fondateur et directeur de la maison d'édition Itaca, a pris l'initiative de publier en italien le volume édité par le CERF. 

    Je pense qu'il est normal de s'interroger sur son actualité. Est-il vraiment judicieux de republier deux textes qui ont maintenant près de quarante ans, compte tenu de tous les événements qui se sont produits dans l'Église et dans la société au cours des dernières décennies ? 

    En un mot, ces deux entretiens, bien que très articulés, sont-ils encore en mesure de susciter l'intérêt des lecteurs d'aujourd'hui ? Les changements intervenus dans l'Église et dans la société elle-même, à la charnière des XXe et XXIe siècles, ne sont-ils pas d'une ampleur telle qu'ils les rendent obsolètes ? Lors du choix de l'éditeur italien, je me suis beaucoup interrogé sur la manière de répondre à ces questions. En fin de compte, j'ai été convaincu que le génie théologique et culturel des deux auteurs apportait des réponses éclairantes, bien sûr avec plus ou moins d'intensité, à des problèmes encore ouverts aujourd'hui.

    Il sera en tout cas utile de s'arrêter très brièvement sur l'évolution de la réalité socioculturelle, et en particulier chrétienne, qui s'est produite au cours de ces décennies.

    Au moment de la révision définitive de ces textes par De Lubac et von Balthasar, nous traversions ce que Charles Taylor, dans son puissant ouvrage The Secular Age, avait défini comme la troisième phase de la sécularisation. On sait que le philosophe canadien formule une triple articulation, correspondant d'une certaine manière à une triple phase, du phénomène de la sécularisation. "Le premier niveau enregistre le fait que les sociétés modernes, contrairement à leurs prédécesseurs, ne se considèrent plus liées dans leurs institutions (de l'État au bas de l'échelle) à une certaine dévotion ou foi en Dieu. Les églises sont désormais séparées des structures politiques et la religion tend à être réduite à une affaire privée". Ce premier niveau est celui de la "sécularisation 2", qui montre une diminution de la croyance et de la pratique religieuses. Pour Taylor, cependant, le cœur de la sécularisation des sociétés euro-atlantiques d'aujourd'hui doit être recherché plus profondément. Il parle d'une "sécularisation 3" qui inclut la phase 2 et n'est pas sans rapport avec la phase 1. Elle consiste à considérer la foi en Dieu comme une option parmi d'autres. "Nous sommes passés d'une société où il était virtuellement impossible de ne pas croire en Dieu à une société où, même pour le croyant le plus fervent, ce n'est qu'une option parmi d'autres".

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  • Un nouveau livre met en garde contre la menace "révolutionnaire" posée par le Synode sur la synodalité

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Un nouveau livre met en garde contre la menace "révolutionnaire" posée par le Synode sur la synodalité

    Sous forme de questions-réponses, les auteurs du livre affirment que le processus synodal réhabilite de vieilles hérésies et impose à l'Église un programme progressiste radical néfaste.

    New book with foreword written by Cardinal Raymond Burke entitled: 'The Synodal Process Is a Pandora's Box.'

    Nouveau livre préfacé par le cardinal Raymond Burke et intitulé : "The Synodal Process Is a Pandora's Box" (Le processus synodal est une boîte de Pandore).

    22 août 2023

    Le cardinal Raymond Burke a félicité les auteurs d'un nouveau livre visant à exposer les dangers qui, selon eux, sont associés au prochain Synode sur la synodalité - un processus qu'il décrit comme une "révolution" qui cause à l'Église "un grave préjudice".

    Dans leur livre, intitulé The Synodal Process Is a Pandora's Box (il peut être lu gratuitement en ligne ici) et traduit en huit langues, Julio Loredo de Izcue et José Antonio Ureta affirment que l'objectif de leur ouvrage, rédigé sous la forme d'un catéchisme de 100 questions et réponses, est de dénoncer le "danger imminent de construire une nouvelle Église, différente de l'Église catholique telle qu'elle a toujours existé".

    Les auteurs sont des membres dirigeants de l'Institut brésilien Plinio Correa de Oliveira, une association catholique qui cherche à défendre les piliers de la civilisation chrétienne menacés par la déchristianisation de l'Occident. 

    Loredo et Ureta considèrent le Synode sur la synodalité, un processus de trois ans qui a commencé en octobre 2021 et se terminera par deux assemblées générales à Rome (la première du 4 au 29 octobre et la seconde en octobre prochain), comme un processus "révolutionnaire" qui "reprend de vieilles hérésies condamnées à plusieurs reprises par le magistère".

    Le Vatican a présenté l'ensemble du processus, convoqué sous le thème "Pour une Église synodale : communion, participation et mission", comme une occasion pour l'Église catholique de réfléchir à sa propre vie et à sa mission, et de discerner comment elle peut être plus synodale, caractérisée par l'écoute, le dialogue et la participation. Pour ce faire, les consultations ont recueilli l'opinion du "peuple de Dieu" au niveau diocésain, national et continental, dans le but général de favoriser une Église plus inclusive, participative et missionnaire.

    Loredo et Ureta affirment dans le communiqué de presse du livre qu'une nouvelle Église "synodale" signifie une Église "démocratique et participative" qui inclut tout le monde, "en particulier les 'minorités marginalisées' telles que les personnes LGBT, les couples non mariés, les personnes vivant dans des mariages polygames", et qui est ouverte à la discussion sur "l'ordination des femmes à la prêtrise, ou au moins au diaconat".

    Les organisateurs, ajoutent-ils, "cherchent à reconsidérer la doctrine de l'Église sur l'homosexualité et le mariage et à modifier la forme de gouvernement de l'Église en la transformant en une 'pyramide inversée' dont le sommet se trouve sous la base".

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  • Le pape annonce qu'il rédige une suite à l'encyclique Laudato si'

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    L.B., R.C. - édité par 'Il sismografo' :

    Laudato si', deuxième partie. L'annonce du pontife : "Les jeunes générations ont le droit de recevoir de nous un monde beau et vivable".

    La mise à jour de Laudato si' devra tenir compte de nombreux nouveaux problèmes survenus au cours des huit dernières années, notamment l'aggravation dramatique de la situation climatique et les nouvelles ressources technologiques telles que l'intelligence artificielle. Et puis, une question pour les experts : quel type de document peut être utilisé pour mettre à jour une encyclique sans avoir à en écrire une autre ?

    Le pape François, comme souvent, a fait lui-même l'annonce surprise : j'écris une deuxième partie de l'encyclique Laudato si'. Aujourd'hui, en conclusion de son discours à une délégation d'avocats des États membres du Conseil de l'Europe signataires de l'Appel de Vienne, le souverain pontife a déclaré : "Enfin, je suis sensible à l'attention que vous portez à la maison commune et à votre engagement à participer à l'élaboration d'un cadre réglementaire en faveur de la protection de l'environnement. Nous ne devons jamais oublier que les jeunes générations ont le droit de recevoir de nous un monde beau et vivable, et que cela nous investit de devoirs sérieux envers la création que nous avons reçue des mains généreuses de Dieu. Je vous remercie pour cette contribution. Je suis en train d'écrire une deuxième partie de Laudato si' pour mettre à jour les problèmes actuels".

    Laudato si', la deuxième des trois encycliques écrites par François, est peut-être le document le plus connu et le plus diffusé de son magistère. Le site du Vatican propose 19 traductions officielles, mais il existe au moins 12 versions dans d'autres langues. Il faut ajouter une autre particularité du texte : chacun de ses 6 chapitres, accompagnés au total de plus de 170 notes, a donné lieu à une série de réflexions sur le développement durable, depuis la racine humaine de la crise écologique jusqu'à l'écologie intégrale en passant par l'éducation et la spiritualité écologique.

    Pour l'heure, l'annonce du Saint-Père évoque d'emblée deux questions importantes. La première, bien sûr, concerne le contenu spécifique et sa pertinence au point de motiver un suivi ou une continuation de l'encyclique. Jamais auparavant une telle chose ne s'était produite, à savoir que le Pape décide d'annoncer publiquement qu'il veut reprendre une de ses lettres pastorales aux évêques du monde entier et au saint peuple de Dieu fidèle pour la mettre à jour. En l'occurrence, a déclaré François aujourd'hui, il veut réexaminer le grand défi écologique de l'humanité - analysé par lui il y a huit ans - pour le comparer aux problèmes d'aujourd'hui. Les fruits de ces réflexions du Pape seront très intéressants et pédagogiques, et d'une grande utilité pour la politique, comme nous l'avons vu avec Laudato si' en mai 2015. Il suffit de penser à ce que Bergoglio écrira sur la relation entre les guerres et l'impact écologique, et donc sur les dividendes de la paix entendue aussi comme réconciliation avec la nature et la création en général. Un autre sujet qui pourrait trouver sa place dans la question écologique en général est celui de l'intelligence artificielle en tant que ressource incomparable.

    François a déjà exploré, et de manière très approfondie, dans - disons pour l'instant - Laudato si' n° 1 la relation entre la technologie et l'éthique, concluant que "l'écologie intégrale est inséparable de la notion de bien commun, un principe qui joue un rôle central et unificateur dans l'éthique sociale" (n° 156). Le Souverain Pontife ressent donc probablement le besoin d'actualiser ses réflexions d'il y a huit ans en fonction des problèmes actuels, en grande partie des défis éthiques découlant de la rapidité et de la radicalité du progrès scientifique et technique, mais aussi de l'aggravation de la situation climatique - un abîme dramatique désormais, qui a déjà atteint le point de non-retour dans de nombreuses situations - qui, au cours des trois dernières années, a présenté la facture à l'ensemble de l'humanité, sans rabais et sans dérogations ni remises. Or, et le pape l'a dit à plusieurs reprises, face aux défis climatiques, il ne suffit pas de faire. Il ne suffit pas de bien faire. L'intervention humaine pour corriger et inverser l'urgence est devenue urgente et pressante. Il faut maintenant bien faire et le faire tout de suite. Demain, il sera tard, voire trop tard.

    Enfin, la deuxième question posée par l'annonce faite aujourd'hui par le Pape est celle de la forme qui sera utilisée pour l'exposer, et qui a été présentée comme "la deuxième partie de Laudato si". Puisqu'il s'agit d'une encyclique, toute mise à jour de celle-ci, nous l'imaginons en tant que simples lecteurs, devrait être de la même catégorie que la Lettre du pontife aux évêques, en pratique une autre encyclique, la quatrième du pontificat. Si ce n'est pas le cas, la question reste posée aux experts : avec quel type de document un pontife peut-il mettre à jour une de ses encycliques sans avoir à en écrire une autre ?

    S'il s'agit d'une Lettre, comme l'a dit aujourd'hui le Directeur du Bureau de Presse sans préciser de quoi il s'agit, il pourrait s'agir d'un document adressé à Sœur Helen Alford, Présidente de l'Académie Pontificale des Sciences Sociales.

  • Amérique Latine : comment la Théologie de la Libération a conduit au déclin du catholicisme

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    De Marcelo Musa Cavallari sur ACI Stampa :

    Pour Clovis Boff, ancien théologien de la libération, la Théologie de la Libération a conduit au déclin du catholicisme

    Dans un nouveau livre, Clovis Boff appelle à un recentrage de l'Eglise catholique latino-américaine dans le Christ.
     | ecclesiae.com.br 

    21 août 2023 (ACI Press)

    La longue domination de la théologie de la libération est à l'origine du déclin du catholicisme au Brésil, selon le frère Clodovis Boff.

    Jusqu'en 2007, l'ecclésiastique était un théologien de la libération important, même s'il n'était pas aussi célèbre que son frère Leonardo, un ancien prêtre catholique qui est l'un des fondateurs du mouvement, qui a gagné en popularité dans les années 1970 et qui mettait l'accent sur la libération de la pauvreté et de l'oppression comme clé du salut.

    Puis, dans une démarche qui l'a éloigné de son célèbre frère, Clodovis Boff a publié l'article "Liberation Theology and the Return to Basics", dans lequel il accusait les théologiens de la libération de faire des pauvres le centre de la théologie au lieu de Jésus-Christ.

    Aujourd'hui, Boff a écrit un livre appelant à un recentrage de l'Église catholique latino-américaine sur le Christ.

    Il est nécessaire que l'Église mette à nouveau l'accent sur le Christ en tant que prêtre, maître et Seigneur, et pas seulement sur la lutte contre la pauvreté et la crise climatique", a-t-il déclaré lors du lancement du livre "La crise de l'Église catholique et la théologie de la libération", coécrit avec le père Leonardo Rasera et récemment publié par Ecclesiae.

    "Ce sont des questions importantes, mais si l'on ne s'abreuve pas au Christ, qui est la source, tout s'assèche, tout meurt", a déclaré M. Boff.

    À la fin des années 1960, lorsque la théologie de la libération a commencé sa longue domination de la pensée religieuse au Brésil, plus de 90 % des Brésiliens étaient catholiques. Depuis, le pourcentage de catholiques dans la population brésilienne a diminué et s'élève aujourd'hui à 51 %.

    En outre, les catholiques brésiliens ont un très faible taux de fréquentation des églises. Une enquête menée l'an dernier dans 36 pays par le Center for Applied Research in the Apostolate (CARA) de l'université de Georgetown a montré que seuls 8 % des catholiques brésiliens allaient à la messe le dimanche. Ce taux est le troisième plus bas parmi les pays analysés.

    Pour Boff et Rasera, la baisse de la fréquentation des églises est due au fait que le dépôt de la foi n'est pas transmis.

    Avec la théologie de la libération, "la foi est instrumentalisée en termes de pauvres", écrit Boff dans son livre. "On tombe dans l'utilitarisme ou le fonctionnalisme en ce qui concerne la Parole de Dieu et la théologie en général", poursuit-il.

    Il affirme que la théologie de la libération "fait appel à des idées telles que les "marges de gratuité" et la "réserve eschatologique" pour affirmer son respect de la transcendance de la foi. "En fait, la part de transcendance est, dans cette théologie, la part la plus petite et la moins pertinente, la "'part du lion'" qui revient, comme toujours, à la "'lecture libératrice'" de la foi.

    Selon le frère, cela conduit de nombreux catholiques au protestantisme, à l'ésotérisme, au néo-paganisme et même au satanisme.

    "Loin de disparaître, il serait absurde de le dire, la foi dans le Christ continue d'être une référence pour l'Église", a déclaré le frère lors de la présentation de son livre sur le thème "La crise de l'Église catholique : manque de foi, idéologies et mondanité".

    "Mais la question décisive est de savoir si la foi dans le Christ est votre référence centrale, principale et déterminante", a-t-il ajouté. "Il ne s'agit pas pour l'Église d'affirmer la centralité du Christ uniquement en termes formels et théoriques, mais de l'affirmer de manière existentielle et opérationnelle, comme le cœur battant de toute sa vie et de toute son action", a déclaré le frère. "Affirmer doctrinalement la primauté du Christ dans l'Église ne coûte pas grand-chose". Et "affirmer existentiellement que le Christ est le centre absolu de l'Église coûte beaucoup : cela coûte le cœur et l'âme, quand cela ne coûte pas des larmes et peut-être du sang", a-t-il ajouté.

    Dans son livre, Clodovis raconte comment il a collaboré avec les tenants de la théologie de la libération durant les pontificats des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI.

    Pour lui, la théologie de la libération doit être repensée en plaçant le Christ au centre, et non les pauvres, afin d'être "opportune, utile et nécessaire", comme l'a dit saint Jean-Paul II dans sa lettre aux évêques brésiliens en 1986.

  • Faire aimer l'Immaculée, le testament de saint Maximilien Kolbe

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    De Chiara Chiessi sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Faire aimer l'Immaculée, le testament du père Kolbe

    Militia of the Immaculata Custom Ink Fundraising

    13-08-2022

    Dans son "testament spirituel", prononcé à Rome en 1933, saint Maximilien Kolbe a légué à ses confrères la mission de répandre la dévotion à l'Immaculée, le chemin vers Jésus, "jusqu'aux extrémités de la terre". Pour y parvenir, il faut s'appuyer sur trois armes (prière, travail, souffrance) et utiliser tous les moyens, à commencer par la presse.

    A l'occasion de la fête de saint Maximilien Marie Kolbe (1894-1941), qui tombe le 14 août, nous approfondissons les enseignements de son "testament spirituel", prononcé à Rome en mai 1933. Nous voyons ici à l'œuvre toute sa grande et ardente âme d'apôtre marial, désireux d'amener l'humanité entière à Marie, jusqu'au bout du monde et jusqu'au martyre, dans le camp de concentration d'Auschwitz.

    Au retour de son voyage missionnaire au Japon, saint Maximilien est resté quelques jours à Rome, au Collège séraphique international. Là, après avoir convoqué tous les clercs dans l'Aula Magna, il prononce son testament spirituel. "Nous devons donc tous nous approcher de l'Immaculée Conception pour pouvoir nous approcher plus facilement de Jésus. [...] Nos pères ont lutté pour l'Immaculée Conception, et maintenant, après la victoire, il ne nous est pas permis de nous reposer, car c'est précisément maintenant que ce qui est connu en théorie doit être traduit en pratique".

    Auparavant, le saint polonais avait expliqué comment ses prédécesseurs franciscains s'étaient battus avec acharnement pour la définition du dogme de l'Immaculée Conception, et comment il appartient maintenant à la génération actuelle de faire en sorte que l'Immaculée Conception règne dans chaque cœur. On se souvient en effet de la querelle menée par le théologien franciscain Duns Scot, qui a vécu entre le 13e et le 14e siècle, originaire d'Écosse et surnommé le Thin Doctor en raison de la subtilité de sa pensée. Pour affirmer la doctrine de l'Immaculée Conception, Scot s'est opposé à la pensée thomiste de l'époque, à savoir que la Vierge a été sanctifiée pendant qu'elle était dans le sein de sa mère, mais après avoir été marquée par le péché originel. Scot a surmonté l'obstacle avec la thèse de la rédemption préventive : en prévision des mérites de son Fils, la Vierge a été rachetée par Jésus.

    Mais revenons au testament du père Kolbe, qui condense en quelques lignes les principaux enseignements que le saint a voulu transmettre à ses enfants : "Lorsque vous apprendrez ma mort, sachez que vous êtes, par testament, mes héritiers. Jusqu'à présent, nous avons tous travaillé ensemble pour l'Immaculée Conception ; lorsque je serai mort, rappelez-vous que c'est votre tour de continuer, c'est à vous que je recommande la Milice de l'Immaculée Conception. Sans limites et sans retenue, consacrez-vous à la cause de l'Immaculée Conception, affrontez pour elle tous les sacrifices, jusqu'à l'effusion de sang s'il le faut et vous devez répandre la Milice de l'Immaculée Conception jusqu'aux extrémités de la terre, car c'est une cause sainte et c'est la volonté de la divine Mère que nous, Frères Mineurs Conventuels, qui dans le passé avons prôné son Immaculée Conception, répandions maintenant aussi son culte. Voici mon testament".

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  • Une exposition pour se convaincre de la vérité du Saint Suaire

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    D'ACI Stampa (Caterina Maniaci) :

    La Via Sindonis est une "provocation" pour l'homme d'aujourd'hui

    11 août 2023

    Au cœur de la lagune vénitienne, à Chioggia, dans l'église de San Domenico, gardienne de nombreux trésors d'art et de foi, tout est prêt pour accueillir le visiteur qui souhaite entreprendre un long et intense voyage à travers la foi et l'histoire, en commençant par les siècles du christianisme primitif, et même plus loin, à l'époque où le jeune fils d'un charpentier erre sur les terres de Palestine et prétend être le Fils de Dieu, venu annoncer le Royaume des Cieux, un royaume très différent de celui que les hommes ont imaginé... Que Jésus est condamné à une mort infâme, la mort sur une croix, après flagellation et autres tortures. C'est à partir de cette mort infâme, la mort sur la croix, suivie de la résurrection, que commence la grande aventure du christianisme.

    Il est difficile d'imaginer une telle souffrance, mais ici, à Chioggia, il est désormais possible de rencontrer l'Homme des Douleurs, enveloppé dans un drap qui, pour des millions de croyants au cours des siècles, est précisément le tissu dans lequel le corps du Christ a été enveloppé et dans lequel un témoignage atroce de blessures et de sang est resté imprimé de manière indélébile.

    Après le grand succès rencontré en Espagne, où elle a été visitée par plus de cent vingt mille personnes, dans la cathédrale de Salamanque, l'exposition internationale "L'homme mystérieux" est maintenant arrivée en Italie. Un voyage unique pour découvrir pour la première fois le visage et le corps hyperréaliste et tridimensionnel de l'Homme du Saint Suaire.

    L'exposition restera ouverte pendant longtemps, jusqu'au 7 janvier 2024. Développée par la société Artisplendore, elle est le résultat de quinze années de recherche de l'artiste et conservateur Alvaro Blanco, avec Radio Vatican, Vatican News et L'Osservatore Romano comme partenaires médiatiques.

    Un voyage condensé en six salles à travers l'art, l'histoire et la science, pour retracer les derniers moments de la vie du Christ et les événements particuliers liés au Suaire. La technologie de haut niveau fournie à l'exposition par ArtiSplendore permet l'expérience la plus immersive et la plus captivante possible. Pas moins de cinq cents représentations témoignent de l'évolution de l'iconographie du Christ au fil des siècles. Les objets décrits dans les récits évangéliques sont reproduits, les objets quotidiens comme les objets cruciaux, tels que les trente deniers de Judas. Et des lances, comme celles utilisées par les soldats romains qui ont piqué le Christ sur le chemin du Calvaire, vers la Croix. On y découvre également les vicissitudes et l'incroyable histoire du Suaire.

    C'est dans la dernière salle que se produit la rencontre à laquelle le visiteur s'est intérieurement préparé, dans laquelle l'art, l'histoire et la foi se rejoignent : voici la sculpture tridimensionnelle du corps enveloppé dans le Suaire, réalisée selon des critères scientifiques et médico-légaux précis et stricts, en latex et en silicone, et même avec des cheveux naturels. Voici donc l'"homme du mystère" : un corps nu d'environ 1,78 mètre, pesant 75 kilos, criblé de blessures correspondant aux tortures infligées, entre autres, avec le terrible flagelle romain, et à la crucifixion, le visage tuméfié et les cheveux trempés de sueur et de sang : pour les croyants, les signes certains de la passion et de la mort de Jésus.  Mais ce n'est pas le dernier mot.

    The Mystery Man - Mostra - Chioggia - Chiesa di San Domenico - Arte.it

    Et justement, pour prier intensément et méditer dans la lumière qui se réverbère sur le tissu sacré, le long d'un chemin qui mène de l'obscurité du tombeau à la lumière de la Résurrection, nous proposons la lecture des textes d'Emanuela Marinelli, grande érudite et experte en la matière. Une lecture précieuse même en ces temps d'obnubilation générale, en cet été qui semble de plus en plus associé à l'annulation des facultés intellectuelles et à la proximité miséricordieuse.

    Nous vous proposons à nouveau la lecture et la prière de "Piccola Via Sindonis. Un chemin de croix à la lumière du Saint Suaire", publié par Ares il y a quelques mois, écrit par Marinelli avec Don Domenico Repice.  "Le Linge Sacré est un moyen puissant et extraordinairement actuel de raconter l'histoire de Jésus avec la force éloquente des images, aujourd'hui très présentes dans l'univers de la communication. Cet Orma est donc un soutien précieux pour notre foi, un rappel puissant du mystère de l'Incarnation qui donne un sens à notre histoire", écrit le cardinal Enrico Feroci dans la préface.

    Rappelons également le volume publié il y a environ un an, toujours par Ares, intitulé "Via Sindonis", une exposition et une méditation plus vastes, qui vont toujours dans le sens de la Passi "ne et de la Résurrection.

    Nous savons, bien sûr, que le Suaire, conservé dans la cathédrale de Turin, a fait l'objet d'innombrables études scientifiques et historiques qui ont confirmé son authenticité, malgré de nombreuses tentatives pour l'infirmer.  La comparaison entre ce qui a été trouvé dans le drap, vénéré au cours des siècles, et ce qui est raconté dans les quatre Évangiles conduit à la conviction qu'il est important de faire connaître la précieuse relique comme un document de la Passion du Christ - une "provocation", comme on l'a appelée, même pour ceux qui ne croient pas - et introduit un nouveau chemin de croix, inspiré par le Suaire, en tenant compte de ce que nous vivons dans notre époque contemporaine difficile et complexe.

    Emanuela Marinelli, Domenico Repice, Little Via Sindonis, Ares Editions, pp. 344

    Emanuela Marinelli, Domenico Repice, Piccola Via Sindonis, Edizioni Ares, pp.160, euro 13

  • Les poèmes érotiques de l'archevêque Fernández : public, contexte, commentaires

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    Une analyse de John Smith sur le Catholic World Report :

    Les poèmes érotiques de l'archevêque Fernández : public, contexte, commentaires

    Si le livre de l'archevêque Víctor Manuel Fernández, Heal Me with Your Mouth : The Art of Kissing (L'art du baiser), l'incursion du futur préfet, atypique pour un ecclésiastique, dans la poésie érotique est plus intéressante que ses réflexions théologiques sur le baiser.

    9 août 2023

    Détail de la couverture de "Sáname con tu boca : El arte de besar" (Guéris-moi avec ta bouche : l'art du baiser, 1995), écrit par le père Víctor Manuel Fernández. (Image : Capture d'écran)

    Le 1er juillet, quelques heures après que le pape François a nommé l'archevêque Víctor Manuel Fernández nouveau préfet du Dicastère de la doctrine de la foi, Reuters a publié un article sur la nomination intitulé "Le pape nomme un évêque argentin, auteur d'un livre de baisers, à un poste de premier plan au Vatican".

    Le "livre de baisers" est 'Sáname con tu boca : El arte de besar' (Guéris-moi avec ta bouche : l'art du baiser, 1995). Une traduction anglaise est disponible en ligne.

    Ce livre a été publié lorsque Fernández avait 33 ans, dix ans après son ordination diaconale et neuf ans après son ordination sacerdotale dans le diocèse de Río Cuarto en Argentine. Précisant que "ce livre "n'a pas été écrit à partir de ma propre expérience, mais à partir de la vie des gens qui s'embrassent", Fernández a écrit qu'il espérait que les pages du livre "vous aideraient à mieux embrasser, qu'elles vous motiveraient à libérer le meilleur de votre être dans un baiser" (p. 9). Dans les pages qui suivent, Fernández fait de nombreuses déclarations sur le baiser et propose des réflexions théologiques sur le baiser.

    Plus intéressante que les réflexions théologiques de Mgr Fernández sur le baiser est l'incursion du futur préfet, atypique pour un ecclésiastique, dans la poésie érotique. Guéris-moi avec ta bouche comprend quatre poèmes de Mgr Fernández, dont deux signés "Víctor M. Fernández" et deux signés "Tucho" (le surnom de Mgr Fernández). Cinq poèmes non signés, qui peuvent ou non être de Fernández, figurent également dans le livre.

    En 1960, quatorze ans après son ordination sacerdotale, le futur pape saint Jean-Paul II a écrit 'La boutique de l'orfèvre', une pièce de théâtre en trois actes sur le mariage - également une incursion littéraire atypique pour un prélat. Cette pièce a certainement mérité l'attention des journalistes, des universitaires et des fidèles lors de l'élection de Karol Wojtyła à la papauté.

    Les poèmes érotiques de Fernández méritent une attention similaire aujourd'hui, compte tenu de sa nomination en tant que préfet du dicastère pour la doctrine de la foi et de son élévation au collège des cardinaux. Ils méritent une lecture attentive.

    Les poèmes érotiques de Fernández : le public visé

    Depuis sa nomination en tant que préfet du dicastère pour la doctrine de la foi, le cardinal désigné Fernández a défendu Guéris-moi avec ta bouche - et, par extension, les poèmes érotiques qu'il a inclus dans le livre - et a fourni des informations importantes sur le public visé par l'ouvrage.

    "J'essayais d'atteindre les jeunes", a-t-il rappelé dans un message publié sur Facebook le 3 juillet. "Il m'est alors venu à l'esprit d'écrire une catéchèse pour eux, basée sur la signification du baiser. J'ai écrit cette catéchèse avec la participation d'un groupe de jeunes qui m'ont donné des idées, des phrases, des poèmes, etc.

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  • Un prélat belge oublié : Xavier de Mérode, l'aumônier de Pie IX

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    De Fabio Piemonte sur la nuova Bussola Quotidiana :

    Xavier de Mérode, l'aumônier de Pie IX

    Xavier de Mérode

    Un grand protagoniste de son temps qui a réussi à sauver les catacombes et les cimetières chrétiens des premiers plans régulateurs du Royaume d'Italie, en jetant les bases de l'urbanisation de Rome et de la région pontine.

    10_08_2023

    "Je suis chargé d'une mission très sérieuse, celle de veiller aux besoins de l'armée pontificale. Je m'efforcerai de la remplir avec la plus tendre vénération pour le Saint-Père et la plus ardente sollicitude pour ses fils généreux, dont la fidélité, au milieu de si grandes épreuves, est un sûr garant de l'avenir". Tel est le programme auquel Xavier de Mérode (1820-1873) répond avec un zèle apostolique généreux. C'est ce que raconte François-Nicolas-Xavier-Louis Besson (1821-1888) dans une puissante biographie (Xavier de Mérode. Ministro della guerra ed elemosiniere nella Roma di Pio IX sous la direction de Guglielmo Gualandris, Ares, Milan 2023, pp. 416) du ministre de la guerre et de l'aumône du bienheureux Pie IX, qui reproduit abondamment des extraits des nombreuses épîtres de l'archevêque belge.

    Xavier reçut de sa mère le nom d'Apôtre des Indes dans l'espoir de devenir un jour prêtre. Alors qu'il est encore lieutenant, il mûrit sa vocation religieuse en écrivant : "Il n'y a que Dieu à aimer, il n'y a que Dieu à considérer dans cette vallée de larmes. J'espère que Dieu m'inspire, car maintenant je me sens parfaitement heureux".

    Dès son ordination diaconale, il "donne des preuves éclatantes de sa fidélité et de son dévouement à l'Église". Se faisant passer pour un touriste, de Mérode échappe à la surveillance et court récupérer les vases sacrés dans l'église de la Trinité des Monts au nez et à la barbe des sentinelles, défiant ainsi le gouvernement républicain. Défenseur acharné du pouvoir temporel de l'Église, il est appelé, grâce à son intelligence clairvoyante et à son habileté diplomatique, au service du dernier Pape-Re, Pie IX.

    Nommé aumônier du pape, il se préoccupe de la formation spirituelle, culturelle et professionnelle des plus jeunes et veille tout particulièrement à sauver les jeunes enfants en danger de mort grâce au pouvoir rénovateur des sacrements, se rendant personnellement, même la nuit, pour leur administrer l'onction. Dans le domaine caritatif, il consacra des ressources économiques considérables à la création de couvents de religieuses dédiés à l'assistance aux nécessiteux.

    Soucieux d'embellir Rome et les provinces pontificales, il contribue à redessiner le visage de la ville en prévoyant la construction de "routes, aqueducs, chemins de fer et télégraphes, casernes et prisons, écoles et couvents, établissements industriels et agricoles, hospices de toutes sortes". Entre autres travaux publics, il fait construire la route de Subiaco à Frosinone, une nouvelle prison, des écoles à Civitavecchia et la fontaine d'Anagni. Sur la place Termini à Rome, il ordonne que les travaux qu'il n'avait pas pu faire le jour soient réalisés la nuit. En effet, l'archevêque belge est à l'origine de la construction de ce qui deviendra la Piazza della Stazione Termini et des rues qui l'entourent, à savoir Via Firenze, Via Torino et Via Palermo. La via Nazionale elle-même, avant d'être appelée ainsi, était connue sous le nom de via de Mérode en hommage à sa figure.

    Il a également réussi à sauver de nombreuses catacombes et cimetières chrétiens de la destruction par les plans de réglementation du tout nouveau Royaume d'Italie et a donné une impulsion considérable aux études archéologiques visant à identifier ces sites, en collaboration avec le célèbre archéologue Giovanni Battista De Rossi. Accusé d'être un "palazzinaro" sans scrupules, il a en réalité jeté les bases d'une grande partie de l'urbanisation de Rome et de la région pontine, en réalisant des œuvres encore visibles aujourd'hui.

    Extrêmement critique à l'égard de la manipulation de la communication de masse, de Mérode apostrophe les journalistes comme "des écrivains anonymes, sans mission, sans droits qui, sans aucune responsabilité, mettront une chape de plomb sur tout ce qui leur déplaira et exerceront un empire absolu sur les hommes et les choses. Ce sera le triomphe de l'esprit moderne sous sa forme la plus oppressive et la plus hostile à l'esprit catholique, c'est-à-dire à l'autorité". Ces paroles sont extrêmement prophétiques de l'idéologie dominante d'aujourd'hui, le "politiquement correct".

    Le prélat belge aime chanter le Requiem dans sa chambre, déclarant ironiquement : "C'est ainsi qu'ils chanteront bientôt à Saint-Pierre, lors de mes funérailles ; mais ils chanteront mieux, car je n'y comprends pas grand-chose". Atteint d'une pneumonie aiguë, avant de mourir, il répète aux spectateurs : "Je suis heureux, je suis heureux, parce que je vais à l'éternité".

    En résumé, de Mérode était "un homme aux vues élevées, aux sentiments nobles, au grand esprit et au cœur magnanime" et témoignait avec une foi profonde et une charité laborieuse de ce qu'il enseignait : "L'Église n'est pas votre ennemie, mais votre bienfaitrice et votre mère".

    Espérons qu'une traduction française de ce livre sera bientôt publiée...

  • Hélène Carrère d’Encausse : la disparition d'une incarnation du bon sens et de l’intelligence

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    De Jean-Paul Brighelli sur Causeur :

    Hélène Carrère d’Encausse, ou la défense de la langue et de la culture françaises

    Disparition d'une incarnation du bon sens et de l’intelligence


    On a peu vu Hélène Carrère d’Encausse dans les médias depuis deux ans. Pourtant, cette grande spécialiste de la Russie aurait eu certainement des choses à dire sur la guerre en cours. Mais on préfère inviter des spécialistes auto-proclamés stipendiés par les Services américains, et des généraux qui ont glané leurs étoiles dans les cabinets ministériels et prédisent avec gourmandise l’effondrement de la Russie. Ah oui ?

    Peut-être la vieille dame était-elle moins glamour que les imbéciles frétillants qui se répandent sur les ondes. L’épidémie de jeunisme a frappé aussi les rédactions — et pourtant, la jeunesse aussi est un naufrage. La nôtre, en particulier. Et de façon plus générale, tous les jeunes qui vouent un culte à l’idéologie woke[1], mangent exclusivement des crudités et croient que Greta Thunberg pense. Ils n’ont plus des rendez-vous ou des rencarts, mais des dates. Quand ça marche, on ne parle plus d’atomes crochus, mais de crush. Et quand ça foire, c’est hard.

    D’ailleurs, tout est hard pour cette génération de crétins décervelés par un système scolaire qui a répudié les valeurs Travail et Transmission. Symptôme ultime du vide intellectuel, la certitude d’exister pleinement via Tik-Tok. L’individualisme triomphant est le signe le plus certain de l’absence de pensée, et le franglais est son véhicule.

    Avec Hélène Carrère d’Encausse, c’est l’une des dernières représentantes du bon sens et de l’intelligence française qui disparaît. Une génération s’étiole par la force et la faiblesse de l’âge. Qui pense encore, dans l’intelligentsia ? Elisabeth Badinter (79 ans), Régis Debray (82 ans), Sylviane Agacinski (78) ou Alain Finkielkraut (74 ans — un jeunot). La Faucheuse éteindra bientôt ces ultimes voix, et vous vous repaîtrez désormais de Sandrine Rousseau et de Caroline de Haas. Bon appétit.

    Hélène Carrère d’Encausse n’a pas chômé depuis son élection à l’Académie en 1990. Sous sa houlette, la vénérable institution qu’a jadis voulue Richelieu, qui avait compris que la France était certes un territoire, mais aussi une langue et une culture, a affirmé la suprématie du français sur les langues régionales (2008), a condamné l’écriture inclusive (2017), émis des réserves fondamentales sur la marche à féminisation forcée (2019), et la Secrétaire perpétuelle de cette assemblée de doctes a interpelé le Premier ministre Jean Castex en janvier 2022 sur la nouvelle carte d’identité bilingue. Le diable est dans les détails. Cette carte d’identité franco-anglaise (ou plus exactement franco-américaine, appelons les choses par leur nom) est significative d’une allégeance totale à l’Oncle Sam — et elle ne sert à rien sinon à entériner notre servitude, puisque pour entrer aux USA, il faut toujours un visa. À vrai dire, cette soumission, part de loin. Le wokisme n’est que l’un des multiples chevaux de Troie de l’impérialisme yankee.

    De Gaulle considérait déjà Jean Monnet comme le petit télégraphiste d’Eisenhower. En 1968, l’un des leaders du mouvement étudiant, Jacques Sauvageot, alors « patron » de l’UNEF (hier atlantiste en sous-main, aujourd’hui islamo-gauchiste), était financé par la CIA : c’est ce qu’affirme Yves de Gaulle dans un documentaire intitulé De Gaulle, un homme à abattre : le général gênait les Américains depuis 1940. Puis ce furent Giscard et sa dérive atlantiste, Juan Manuel Barroso extrait par la CIA de son groupuscule maoïste pour diriger l’Europe sous la houlette américaine, la France participant, sans déclaration de guerre, au bombardement criminel de Belgrade, Sarkozy rejoignant le commandement intégré de l’OTAN, et j’en passe. Oui, le mal vient de très loin. C’est en 1964 que le professeur Etiemble publie Parlez-vous franglais ?. Que dirait-il aujourd’hui, où les jeunes beuglent « Fuck you » au lieu de dire, en bon français, « Allez-vous faire foutre » — la seule réponse à lancer à tous ceux qui maltraitent la langue en croyant être originaux alors qu’ils sont esclaves volontaires.

    L’invasion de l’américain dans la langue française n’est pas anecdotique : elle est le véhicule d’une terreur idéologique dont la motivation ultime est la conquête de marchés : tout comme les attaques contre De Gaulle visaient à mettre la main sur les ressources énergétiques de l’Afrique du Nord et à transformer le Maghreb en base avancée de la lutté contre l’URSS, l’américanisation aveugle qui déferle sur les ondes sert les intérêts du bloc Atlantique dans tous les événements récents : qui niera que la guerre russo-ukrainienne, la rupture d’un gazoduc en Baltique, l’asservissement de la France au gaz de schiste américain ou à l’énergie allemande — le bon petit soldat de l’Amérique depuis le Plan Marshall — sont des coups de boutoir sur notre indépendance et notre existence même ?

    A lire aussi: Le wokisme ne passera pas!

    Hélène Carrère d’Encausse avait bien cerné le danger. Interrogée par Le Figaro en février 2022 sur le « risque de fracture sociale et générationnelle », elle répondait avec une acuité intellectuelle que je me souhaite si un jour j’atteins son âge : « La fracture est déjà doublement là. Il y a d’un côté les happy few, les sachants pour qui l’anglais apparaît comme la langue de la mondialisation et la voie unique du progrès. Il y a de l’autre côté le bon peuple condamné à admirer ou à adopter ce modèle. Les gens ont l’impression de vivre en dehors de cet univers où se décide leur destin. Les protestations auxquelles on assiste procèdent d’un sentiment de dépossession de leur identité réelle, qui est d’abord celle de la langue. L’insécurité linguistique est là ! Les gens ne savent plus comment parler. Si vous ajoutez au problème du franglais celui de l’écriture inclusive, les gens ne comprennent plus leur propre langue… ». Il faut réagir, et vite. Boycottons les produits qui croient intelligent de se vendre en parlant américain. Giflons nos enfants et nos petits-enfants quand ils baragouinent un anglais approximatif par ignorance — la qualité qu’ils partagent le mieux. Et dégageons à la première occasion un Président qui n’est que l’employé des multinationales de Wall Street.


    [1] Le numéro d’été de La Revue des deux Mondes est consacré au wokisme, et sa lecture réjouit l’esprit.

  • La vérité est toujours splendide : Veritatis Splendor du pape saint Jean-Paul II à 30 ans

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    De Samuel Gregg sur le Catholic World Report :

    La vérité est toujours splendide : Veritatis Splendor du pape saint Jean-Paul II à 30 ans

    La grande encyclique du défunt pontife, la plus controversée, sur la morale et la théologie morale, publiée le 6 août 1993, répond toujours à certaines des questions les plus cruciales de notre époque.

    6 août 2023

    En dehors du monde catholique, la publication des encycliques papales retient rarement l'attention. Ce n'était pourtant pas le cas lorsque, il y a 30 ans, Jean-Paul II a promulgué, le 6 août 1993, l'encyclique la plus controversée de son long pontificat.

    Son titre même, Veritatis Splendor (La splendeur de la vérité), jetait un gant à des sociétés - et à une Église - de plus en plus sous l'emprise du relativisme. Les grands journaux n'ont pas seulement accordé une couverture considérable à la publication de Veritatis Splendor ; ils ont ouvert leurs pages d'opinion aux partisans et aux détracteurs de l'encyclique, catholiques et non-catholiques se retrouvant dans les deux camps.

    Le fait que cette division ne se soit pas faite selon le schéma "catholiques contre tout le monde" est révélateur. Tout d'abord, il a mis en évidence le fait que certains universitaires catholiques avaient effectivement rejeté quelque chose que l'Église a enseigné sans ambiguïté depuis ses débuts : que certains actes sont intrinsèquement mauvais (intrinsece malum) et qu'ils ne doivent jamais être choisis. Deuxièmement, il est apparu que de nombreux non-catholiques comprenaient comment le fait de nier de tels absolus moraux touche au cœur de toute société qui aspire à être civilisée.

    J'avais à peine une vingtaine d'années lorsque l'encyclique a été publiée. Je n'oublierai jamais, cependant, le commentaire d'un ami juif qui la considérait comme une lecture indispensable pour tous ceux qui ne voulaient pas voir l'Occident s'effondrer davantage dans un marasme d'incohérence morale. Il n'y avait tout simplement, disait-il, aucun autre document contemporain comme celui-ci.

    Veritatis Splendor était certainement cette rareté : un texte postérieur aux années 1960 qui remettait en question le subjectivisme moral et le sentimentalisme qui avaient imprégné la plupart des institutions culturelles occidentales. Mais l'encyclique ne se contentait pas de réaffirmer l'enseignement moral catholique de base. Elle cherchait à présenter à une Église et à un monde qui se complaisent de plus en plus dans la médiocrité morale un récit convaincant sur ce que sont réellement la liberté et la bonne vie.

    L'essor de la nouvelle morale

    Le scepticisme quant à la capacité de l'homme à connaître la vérité remonte au philosophe grec Pyrrho d'Elis (vers 365-275 av. J.-C.). Le christianisme, cependant, a toujours insisté sur le fait que les humains peuvent connaître la vérité morale par la foi et la raison.

    Cela inclut la vérité, comme l'a écrit Jean-Paul dans son exhortation de 1984 Reconciliatio et paenitentia, qu'il y a "des actes qui, en soi et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances, sont toujours gravement répréhensibles en raison de leur objet". La ligne suivante décrit cela comme "une doctrine, basée sur le Décalogue et sur la prédication du Nouveau Testament, assimilée au kérygme des Apôtres et appartenant à l'enseignement le plus ancien de l'Église" (RP 17).

    C'est à peu près tout ce qu'un pape peut faire de plus précis. Mais la réaffirmation sans ambiguïté par Jean-Paul de l'existence de ce que l'on appelle les normes morales sans exception indique qu'il était conscient que certains théologiens catholiques avaient pratiquement abandonné ce que Veritatis Splendor décrirait comme une question de "foi révélée" (VS 29).

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  • Lumumba : une histoire encombré de mythes

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    De Paul Vaute sur son blog "Le Passé belge" :

    Lumumba, « une histoire encombrée de mythes »

    La « responsabilité morale » du gouvernement belge dans l’assassinat du Premier ministre congolais demeure la vérité « officielle » depuis qu’une commission d’enquête parlementaire a conclu en ce sens. Mais la responsabilité des acteurs locaux et les crimes que suscita le « héros de l’indépendance » sont absents de ce récit (1960-1961)

    Le retour d’un héros: sous ce titre, un film récemment promotionné relate les manifestations et célébrations qui ont accompagné et suivi la restitution aux représentants de la République démocratique du Congo (RDC), le 20 juin 2022, d’une relique supposée de Patrice Lumumba. Le documentaire donne largement la parole au sociologue Ludo De Witte, auteur d’un livre qui fit grand bruit, il y a plus de vingt ans, en présentant l’assassinat du leader du Mouvement national congolais (MNC) et de deux de ses compagnons, le 17 janvier 1961, comme le résultat d’un complot fomenté par les milieux dirigeants politiques et économiques belges [1]. En dépit du fait que la commission d’enquête parlementaire mise sur pied à la suite de cette parution arriva, quant à elle, à de tout autres conclusions…

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