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Enseignement - Education

  • L'homélie de Léon XIV lors de la messe et proclamation de saint John-Henry Newman comme "docteur de l'Eglise"

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    JUBILÉ DU MONDE ÉDUCATIF

    MESSE
    ET PROCLAMATION  DE SAINT JOHN HENRY NEWMAN comme
    « DOCTEUR DE L'ÉGLISE »

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Place Saint-Pierre
    Solennité de la Toussaint - Samedi 1er novembre 2025

    En cette solennité de la Toussaint, c'est une grande joie d'inscrire saint John Henry Newman parmi les docteurs de l'Église et, en même temps, à l'occasion du Jubilé du monde éducatif, de le nommer co-patron, avec saint Thomas d'Aquin, de tous ceux qui participent au processus éducatif. L'imposante stature culturelle et spirituelle de Newman servira d'inspiration aux nouvelles générations au cœur assoiffé d'infini, disposées à réaliser, par la recherche et la connaissance, ce voyage qui, comme le disaient les anciens, nous fait passer per aspera ad astra, c'est-à-dire à travers les difficultés jusqu'aux étoiles.

    La vie des saints nous témoigne, en effet, qu'il est possible de vivre avec passion au milieu de la complexité du présent, sans laisser de côté le mandat apostolique : « Brillez comme des étoiles dans le monde » (Phil 2, 15). En cette occasion solennelle, je souhaite répéter aux éducateurs et aux institutions éducatives : « Brillez aujourd'hui comme des étoiles dans le monde », grâce à l'authenticité de votre engagement dans la recherche commune de la vérité, dans son partage cohérent et généreux à travers le service aux jeunes, en particulier aux pauvres, et dans l'expérience quotidienne que « l'amour chrétien est prophétique ; il accomplit des miracles » (cf. Exhort. apost. Dilexi te, 120).

    Le Jubilé est un pèlerinage dans l'espérance et vous tous, dans le vaste domaine de l'éducation, vous savez bien à quel point l'espérance est une semence indispensable ! Quand je pense aux écoles et aux universités, je les considère comme des laboratoires de prophétie, où l'espérance est vécue, continuellement racontée et reproposée.

    C'est aussi le sens de l'Évangile des Béatitudes proclamé aujourd'hui. Les Béatitudes apportent une nouvelle interprétation de la réalité. Elles sont le chemin et le message de Jésus éducateur. À première vue, il semble impossible de déclarer bienheureux les pauvres, ceux qui ont faim et soif de justice, les persécutés ou les artisans de paix. Mais ce qui semble inconcevable dans la grammaire du monde prend tout son sens et toute sa lumière dans la proximité du Royaume de Dieu. Chez les saints, nous voyons ce royaume s'approcher et se réaliser parmi nous. Saint Matthieu présente à juste titre les Béatitudes comme un enseignement, représentant Jésus comme un Maître qui transmet une nouvelle vision des choses et dont la perspective coïncide avec son cheminement. Les Béatitudes, toutefois, ne sont pas un enseignement parmi d'autres : elles sont l'enseignement par excellence. De la même manière, le Seigneur Jésus n'est pas un maître parmi tant d'autres, il est le Maître par excellence. Plus encore, il est l'Éducateur par excellence. Nous, ses disciples, nous sommes à son école, en apprenant à découvrir dans sa vie, c'est-à-dire dans le chemin qu'il a parcouru, un horizon de sens capable d'illuminer toutes les formes de connaissance. Puissent nos écoles et nos universités être toujours des lieux d'écoute et de pratique de l'Évangile !

    Les défis actuels parfois semblent dépasser nos capacités, mais ce n'est pas le cas. Ne permettons pas au pessimisme de nous vaincre ! Je me souviens de ce que mon bien-aimé prédécesseur, le pape François, a souligné dans son  discours à la Première Assemblée plénière du Dicastère pour la Culture et l'Éducation : c'est à dire que nous devons travailler ensemble pour libérer l'humanité de l'obscurité du nihilisme qui l'entoure, lequel est sans doute le mal le plus dangereux de la culture contemporaine, car il menace « de faire disparaître » l'espérance [1]. La référence à l'obscurité qui nous entoure nous renvoie à l’un des textes les plus connus de Saint John Henry, l'hymne Lead, kindly light (« Guide-moi, douce lumière »). Dans cette très belle prière, nous nous rendons compte que nous sommes loin de la maison, que nos pas sont chancelants, que nous ne parvenons pas à distinguer clairement l'horizon. Mais rien de tout cela ne nous arrête parce que nous avons trouvé le Guide : « Guide-moi, douce Lumière, dans les ténèbres qui m’enveloppent, Guides moi encore ! – Lead, kindly Light. The night is dark and I am far from home. Lead Thou me on! ».

    C'est le rôle de l'éducation d'offrir cette Douce Lumière à ceux qui, sans cela, pourraient rester prisonniers des ombres particulièrement insidieuses du pessimisme et de la peur. C'est pourquoi je voudrais vous dire : désarmons les fausses raisons de la résignation et de l'impuissance, et faisons circuler dans le monde contemporain les grandes raisons de l'espérance. Contemplons et indiquons les constellations qui transmettent lumière et repères dans ce présent obscurci par tant d'injustices et d'incertitudes. C'est pourquoi je vous encourage à faire des écoles, des universités et de toutes les réalités éducatives, y compris informelles et de terrain, autant de seuils d'une civilisation de dialogue et de paix. À travers vos vies, laissez transparaître cette « multitude immense », dont nous parle aujourd'hui dans la liturgie le Livre de l'Apocalypse, une multitude « que personne ne pouvait compter, de toutes nations, tribus, peuples et langues », et qui « se tenait debout devant l'Agneau » (7,9).

    Dans le texte biblique, un ancien, observant la multitude, demande : « Ceux-ci, […] qui sont-ils et d'où viennent-ils ? » (Ap 7,13). À ce propos, dans le domaine éducatif, le regard chrétien se pose également sur « ceux qui viennent de la grande tribulation » (v. 14) et y reconnaît les visages de tant de frères et sœurs de toutes langues et de toutes cultures qui, par la porte étroite de Jésus, sont entrés dans la vie en plénitude. Alors, une fois encore, nous devons nous demander : « les moins pourvus ne sont-ils pas des personnes humaines ? Les faibles n’ont-ils pas la même dignité que nous ? Ceux qui sont nés avec moins de possibilités ont-ils moins de valeur en tant qu’êtres humains, doivent-ils se contenter de survivre ? La réponse que nous apportons à ces questions détermine la valeur de nos sociétés et donc notre avenir. » (Exhort. apost. Dilexi te, 95).  Et ajoutons que la qualité évangélique de notre éducation dépend également de cette réponse.

    Parmi les héritages durables de saint John Henry, on trouve, à ce propos, quelques contributions très significatives à la théorie et à la pratique de l'éducation. « Dieu, écrivait-il, m'a créé pour lui rendre un service précis. Il m'a confié une tâche qu'il n'a confiée à personne d'autre. J'ai une mission : peut-être ne la connaîtrai-je pas dans cette vie, mais elle me sera révélée dans la prochaine » (Meditations and Devotions, III, I, 2). Ces mots expriment magnifiquement le mystère de la dignité de chaque personne humaine et celui de la diversité des dons distribués par Dieu.

    La vie ne s'illumine pas parce que nous sommes riches, beaux ou puissants. Elle s'illumine lorsque nous découvrons en nous cette vérité : je suis appelé par Dieu, j'ai une vocation, j'ai une mission, ma vie sert à quelque chose de plus grand que moi ! Chaque créature a un rôle à jouer. La contribution que chacun a à offrir est unique, et la tâche des communautés éducatives est d'encourager et de valoriser cette contribution. N'oublions pas : au centre des parcours éducatifs, il ne doit pas y avoir des individus abstraits, mais des personnes en chair et en os, en particulier celles qui semblent ne pas être en mesure de rendre, selon les paramètres d'une économie qui exclut et tue. Nous sommes appelés à former des personnes, afin qu'elles brillent comme des étoiles dans leur pleine dignité.

    Nous pouvons donc dire que l'éducation, dans la perspective chrétienne, aide chacun à devenir saint. Rien de moins. Lors de son voyage apostolique en Grande-Bretagne en septembre 2010, au cours duquel il a béatifié John Henry Newman, le  Pape Benoît XVI a invité les jeunes à devenir saints en ces termes : « Ce que Dieu désire plus que tout pour chacun d'entre vous, c'est que vous deveniez saints. Il vous aime bien plus que vous ne pouvez l'imaginer et il veut le meilleur pour vous [2] ». C'est l'appel universel à la sainteté que le  Concile Vatican II a inscrit comme élément essentiel de son message (cf. Lumen gentium, chap. V). Et la sainteté est proposée à tous, sans exception, comme un cheminement personnel et communautaire tracé par les Béatitudes.

    Je prie pour que l'éducation catholique aide chacun à découvrir sa vocation à la sainteté. Saint Augustin, que saint John Henry Newman appréciait tant, a dit un jour que nous sommes des compagnons d'étude qui n'avons qu'un seul Maître, dont l'école est sur terre et la chaire au ciel (cf. Sermon 292,1).

    _________________________________________

    [1] François,  Discours aux participants à la première Assemblée plénière du Dicastère pour la Culture et l'Éducation (21 novembre 2024).

    [2] Benoît XVI,  Discours aux élèves, Twickenham – Royaume-Uni, 17 septembre 2010.

  • Priorité aux pauvres et à l'environnement : la lettre de Leon XIV sur l'éducation

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    Priorité aux pauvres et à l'environnement : la lettre de Leon XIV sur l'éducation

    La lettre apostolique « Tracer de nouvelles cartes de l’espérance » a été publiée hier . Elle aborde notamment la centralité de la personne, la formation spirituelle des enseignants et la contribution de l’Église à l’histoire de l’éducation. Elle met également l’accent sur la justice sociale et environnementale.

    29/10/2025
    Le roi Léon XIV signe un document sur l'éducation le 27 octobre 2025.

    Soixante ans après la déclaration conciliaire Gravissimum Educationis (28 octobre 1965), la lettre apostolique de Léon XIV, intitulée « Tracer de nouvelles cartes de l’espérance  », est consacrée à l’éducation et a été publiée hier, le 28 octobre. Elle évoque notamment le prévôt privé, rappelant « avec joie (…) les années passées dans le cher diocèse de Chiclayo, à visiter l’Université catholique de San Toribio de Mogrovejo ». L’évêque de l’époque s’adressait à la communauté universitaire, affirmant qu’« on ne naît pas professionnel ; toute carrière universitaire se construit pas à pas, livre après livre, année après année, sacrifice après sacrifice ».

    Dans sa nouvelle lettre apostolique, le pape Léon XIV souligne la place centrale de la personne dans l'éducation. « L'école catholique, écrit-il, est un milieu où la foi, la culture et la vie sont intimement liées. » Dès lors, « elle n'est pas simplement une institution, mais un lieu de vie où la vision chrétienne imprègne chaque discipline et chaque interaction », et « les éducateurs sont appelés à une responsabilité qui dépasse leur contrat de travail : leur témoignage est aussi précieux que leur enseignement. » Ce n'est pas un hasard si le pape évoque le rôle crucial de la formation spirituelle des enseignants, au-delà des seules formations scientifiques, pédagogiques et culturelles. Ce document, à l'instar de son introduction (l'exhortation apostolique Dilexi te), met l'accent sur la sollicitude envers les pauvres et la protection de l'environnement. Le Pape tire la sonnette d’alarme : « Oublier notre humanité commune a engendré divisions et violences ; et lorsque la terre souffre, les pauvres souffrent davantage. » Il ajoute : « L’éducation catholique ne peut rester silencieuse : elle doit unir justice sociale et justice environnementale, promouvoir la sobriété et des modes de vie durables, former des consciences capables de choisir non seulement ce qui est commode, mais aussi ce qui est juste. » Réaffirmant la dimension écologique de son enseignement, Mgr Prevost déclare : « Chaque petit geste – éviter le gaspillage, faire des choix responsables, défendre le bien commun – est une forme d’éducation culturelle et morale. »

    Confirmant le rétablissement de la tradition – abandonnée par François – de la signature publique des documents, Léon XIV a signé la nouvelle lettre apostolique le lundi 27 octobre, peu avant la messe du Jubilé mondial de l’Éducation, aux côtés du cardinal José Tolentino de Mendonça, préfet du Dicastère pour la Culture et l’Éducation. Le Pape, empreint de douceur et louant la bienveillance, exhorte les communautés éducatives à apaiser leurs tensions par les mots, car « l’éducation ne progresse pas par la polémique, mais par la douceur de l’écoute ». Léon XIV a rendu hommage à l’histoire de l’éducation catholique, évoquant également « son » saint Augustin qui, en intégrant la sagesse biblique à la tradition gréco-romaine, « a compris que le véritable maître éveille le désir de vérité, éduque la liberté de déchiffrer les signes et d’écouter sa voix intérieure ». Une tradition perpétuée par le monachisme dans les lieux les plus reculés, « où, pendant des décennies, les œuvres classiques ont été étudiées, commentées et enseignées, à tel point que, sans ce travail discret au service de la culture, tant de chefs-d'œuvre n'auraient pas survécu jusqu'à nos jours ». Il s'agit là de la reconnaissance d'une contribution souvent négligée dans l'histoire de l'éducation, à l'instar de celle de l'Église dans la naissance des premières universités.

    Se tournant vers des périodes plus récentes, Léon XIV cite  saint Jean Bosco qui, « par sa méthode préventive, a transformé la discipline en raison et en proximité », ainsi que des figures féminines. Le document cite Vicenta Maria López y Vicuña, Francesca Cabrini, Giuseppina Bakhita, Maria Montessori, Katharine Drexel et Elizabeth Ann Seton, reconnues pour avoir « ouvert des portes aux filles, aux migrants et aux plus vulnérables ». Le guide, écrit le pape, demeure la déclaration conciliaire Gravissimum educationis , qui « désigne la famille comme la première école de l’humanité » et enseigne que « l’éducation ne mesure pas sa valeur uniquement à l’aune de l’efficacité : elle la mesure à l’aune de la dignité, de la justice et de la capacité à servir le bien commun ». Cette vision anthropologique globale « doit rester la pierre angulaire de la pédagogie catholique » et renvoie à la pensée de saint John Henry Newman, également citée par Léon XIV, qui le proclamera Docteur de l'Église le 1er novembre.

  • Master Class Soignants & Bioéthique : 6 soirées de formation de novembre 2025 à mars 2026

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    img-1758005189-831.pngRenseignements et inscriptions : https://www.ieb-eib.org/fr/conference.html?id=11

  • Le pape Léon XIV nomme saint John Henry Newman saint patron de l'éducation catholique

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    D'Hannah Brockhaus sur CNA :

    Le pape Léon XIV nomme saint John Henry Newman saint patron de l'éducation catholique

    Le pape Léon XIV nommera saint John Henry Newman saint patron de l'éducation catholique dans un document qui sera publié le 28 octobre à l'occasion du 60e anniversaire de Gravissimum Educationis, la déclaration du Concile Vatican II sur l'éducation chrétienne.

    Le Saint-Père désignera Newman comme saint co-patron officiel de l'éducation, aux côtés de saint Thomas d'Aquin, lors du Jubilé du monde de l'éducation au Vatican, du 27 octobre au 1er novembre, qui devrait attirer 20 000 pèlerins.

    Le saint sera également déclaré 38e docteur de l'Église par Léon XIV lors de la messe de clôture du jubilé, le 1er novembre, solennité de la Toussaint. 

    Le cardinal José Tolentino de Mendonça, préfet du Dicastère de la Culture et de l'Éducation, a annoncé la prochaine désignation lors d'une conférence de presse le 22 octobre.

    Newman, a déclaré de Mendonça, est un « éducateur extraordinaire et une grande source d’inspiration pour la philosophie de l’éducation ».

    Le pape publiera également le 28 octobre un document pour commémorer le 60e anniversaire de Gravissimum Educationis .

    Le document de Léon « réfléchira sur l'actualité de la déclaration et sur les défis auxquels l'éducation doit faire face aujourd'hui, en particulier les écoles et les universités catholiques », a déclaré de Mendonça.

    Le cardinal a déclaré que Gravissiumum Educationis est un « document fondamental qui a profondément marqué la vision contemporaine de l'éducation. Ce document a joué un rôle fondamental au sein et en dehors de l'Église, et il mérite d'être reconnu. »

    En plus de réaffirmer le droit universel à l'éducation, la déclaration de Vatican II a marqué « un changement important dans le langage, c'est-à-dire dans la mentalité, pour parler de l'école, non pas en termes d'institutions mais en termes de communautés éducatives », a-t-il ajouté.

    Le cardinal a cité longuement le document du pape qui sera publié le 28 octobre, selon lequel Gravissimum Educationis « n'a rien perdu de son mordant » depuis sa publication. 

    «Depuis sa réception, une constellation d'œuvres et de charismes est née... un héritage spirituel et pédagogique capable de traverser le XXIe siècle et de répondre aux défis les plus urgents», affirme le pape dans le document.

    « Cet héritage n'est pas gravé dans la pierre : c'est une boussole qui continue de nous indiquer la voie à suivre », déclare Léon XIV. « Les attentes d'aujourd'hui ne sont pas moindres que celles auxquelles l'Église était confrontée il y a 60 ans. Elles se sont même élargies et complexifiées. […] L'histoire nous interpelle par une urgence nouvelle. Des changements rapides et profonds exposent les enfants, les adolescents et les jeunes à une fragilité sans précédent. Il ne suffit pas de préserver : il faut relancer. » 

    « Je demande à toutes les institutions éducatives d’inaugurer une saison qui parle au cœur des nouvelles générations, en recomposant savoir et sens, compétence et responsabilité, foi et vie. »

    Selon les dernières statistiques du Vatican partagées lors de la conférence de presse du 22 octobre, il existe 230 000 universités et écoles catholiques présentes dans 171 pays, au service de près de 72 millions d'étudiants.

  • Pourquoi les écoles catholiques ont besoin d'enseignants catholiques

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    De sur le CWR :

    Opinion : Pourquoi les écoles catholiques ont besoin d'enseignants catholiques

    Si les écoles catholiques ne forment pas les élèves à la conviction et à la clarté, les idéologies laïques sont prêtes à combler le vide.

    Si une école catholique prend au sérieux la formation des élèves catholiques, elle doit prendre au sérieux également le recrutement des enseignants catholiques.

    Cela ne devrait pas être sujet à controverse. Mais dans de nombreux cercles, parfois même au sein de l'éducation catholique, c'est le cas. Une étrange réticence persiste parmi certaines institutions catholiques à affirmer ce qui devrait être une évidence : l'identité catholique commence par les catholiques. On ne peut transmettre ce qu'on ne vit pas.

    Comme l’a écrit saint John Henry Newman, « en pratique », l’éducation se corrompt lorsqu’elle est séparée de la foi et ne parvient pas à fournir aux étudiants une formation morale et personnelle ; par conséquent, « l’Église est nécessaire à son intégrité ».

    Pour les écoles catholiques, cela signifie que des enseignants catholiques fidèles sont essentiels.

    Recruter un corps enseignant exclusivement catholique n'est pas une question de discrimination, mais une question de mission. Il s'agit de garantir que l'identité catholique d'une école ne soit pas un simple slogan, mais la culture même que respirent les étudiants.

    Le pape Benoît XVI a déclaré : « Le but de toute éducation, et en particulier de l'éducation catholique, est de former des hommes et des femmes engagés dans la vérité, des saints en devenir. » Il s'ensuit donc que les enseignants doivent être des modèles de sainteté, de fidélité et de joie. Ils doivent s'exprimer avec le cœur de l'Église et véhiculer une vision unifiée de la vérité.

    Cela ne signifie pas que les enseignants doivent être parfaits, mais qu'ils doivent être fidèles. L'idée que la foi personnelle d'un enseignant soit sans rapport avec sa matière n'a pas sa place dans une école catholique. Chaque discipline, de la théologie aux sciences, aborde les questions de vérité, de sens, de beauté et de nature de la personne humaine.

    Dans une école ancrée dans sa mission catholique, les élèves apprennent à voir le monde avec un regard sacramentel. Les mathématiques ne se résument pas à des chiffres ; elles sont la logique ordonnée du Créateur. L'histoire n'est pas une simple chronologie ; elle est le déploiement de la Divine Providence. Et l'enseignant n'est pas un simple instructeur, mais un témoin, et ce témoin doit être catholique.

    Les professeurs qui aiment l'Église et vivent leur foi avec joie ne se contentent pas de donner des cours magistraux ; ils témoignent. Leur présence renforce les enseignements dispensés en classe, les activités des élèves à la chapelle et la culture de l'établissement.

    Lorsque cette foi est absente (par exemple, lorsqu'un enseignant s'écarte des enseignements de l'Église ou les ignore tout simplement), une certaine dissonance théologique s'installe dans la classe. Les élèves le remarquent. Avec le temps, ils commencent à compartimenter : la théologie d'un côté, la « vie réelle » de l'autre.

    Nous ne pouvons pas nous permettre une telle séparation. Pas aujourd'hui.

    En 2025, l'Église continue de perdre des jeunes. La prochaine génération grandit dans une société submergée par la confusion morale, le bruit numérique et la solitude culturelle. Si les écoles catholiques ne forment pas les élèves à la conviction et à la clarté, les idéologies laïques sont prêtes à combler ce vide.

    Un corps professoral entièrement catholique n'est pas une solution miracle, mais une sorte de bouclier spirituel. Il contribue à créer les conditions propices à une formation authentique. Il envoie un message clair : ceux qui façonnent l'esprit et le cœur des étudiants croient en ce qu'ils enseignent. Ils le vivent. Ils l'aiment. Leur vie reflète la liberté et la joie de la vérité.

    Certains soutiennent qu'exiger que tous les enseignants soient catholiques limite le recrutement ou entrave la diversité de pensée. Mais l'éducation catholique n'est pas au service de la diversité ; elle existe au service de la vérité. La mission d'une école catholique n'est pas de refléter toutes les idéologies ou tendances culturelles. Elle est de former des hommes et des femmes de sainteté, de sagesse et de liberté authentique.

    Comme l'écrivait saint Jean-Paul II dans  Veritatis Splendor , « la liberté ne consiste pas à faire ce que l'on veut, mais à avoir le droit de faire ce que l'on doit ». Cette liberté exige la fidélité. Elle exige des enseignants orientés vers la vérité, non seulement intellectuellement, mais personnellement.

    Heureusement, certaines écoles incarnent parfaitement cette philosophie. Nombre des établissements recommandés par le Guide Newman de la Cardinal Newman Society défendent ces idéaux de manière remarquable. Certains exigent de chaque membre du corps enseignant qu'il signe un serment de fidélité au Magistère. D'autres construisent leur culture scolaire autour de la messe quotidienne, de la prière et de la formation continue.

    Ces écoles prospèrent, non seulement en termes de résultats scolaires, mais aussi de vitalité spirituelle. Leurs élèves ne se contentent pas de mémoriser les réponses du catéchisme ; ils les intériorisent. Et une fois diplômés, ils sont beaucoup plus susceptibles de rester catholiques grâce à leur formation catholique holistique.

    Alors oui, les écoles catholiques ne devraient embaucher que des enseignants catholiques. Non par peur, mais par amour : amour des élèves, qui méritent des enseignants qui disent la vérité sans compromis. Amour de l'Église, qui mérite des institutions qui lui appartiennent pleinement. Amour de la mission, car l'éducation catholique n'est pas, en fin de compte, une question de préparation à l'université ; elle concerne les âmes.

    Nous avons besoin d'éducateurs joyeux, audacieux et fidèles. Nous avons besoin de saints dans nos classes. Et ils doivent être catholiques.

  • Non, les enfants n'étaient pas négligés au Moyen Âge : la preuve par l'éducation

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    De sur The Conversation :

    19 mai 2025

    Non, les enfants n'étaient pas négligés au Moyen Âge : la preuve par l'éducation

    (Didier Lett est Professeur émérite d'histoire médiévale, Université Paris Cité)

    Les stéréotypes sur le sombre Moyen Âge ont la vie dure. Parmi ceux-ci, la place des enfants, que l'on imagine encore peu aimés et exploités, travaillant durement à un âge très précoce aux côtés des adultes. Rien, pourtant, n'est plus faux que cette vision misérabiliste.

    Enfants au Moyen Age : XIIe-XVe siècle

    Dans Enfants au Moyen Âge (XIIᵉ – XVᵉ siècles), une nouvelle synthèse publiée aux éditions Tallandier, Didier Lett nous montre la vive attention à l'enfance dès le ventre maternel, puis s'intéresse à la naissance, au baptême, aux premiers soins apportés au nourrisson et aux relations que l'enfant entretient avec sa famille. Plus de doutes possibles : la société médiévale a bien connue un fort « sentiment de l'enfance », comme le montre cet extrait de l'ouvrage centré sur les préoccupations des parents pour la pédagogie et la formation des plus jeunes.

    Un fort souci éducatif

    De nombreux traités de pédagogie

    Si l'on doutait encore de la force du souci éducatif des hommes et des femmes du Moyen Âge, il devrait rappeler qu'il existe environ une cinqquantaine de termes en ancien français des XII e -XV e  siècles qui désignent le fait d'éduquer ou d'enseigner : alever, amender, somondre, amonester, doctriner, reprendre, chastier, discipliner, monstrer, enseigner, endoctriner, conduire, gouverneur , etc., sans parler des nombreux termes latins : instructio, educatio, disciplina, eruditio . Cette richesse sémantique traduite une réalité. Le verbe educare ( ex / ducare ) signifie « conduire en dehors de », c'est-à-dire exercer une direction pour sortir d'un état qui est inférieur à celui dans lequel on veut faire entrer une personne. Le terme eruditio ( ex / rudictio ) possède un sens très voisin. Il signifie que le mais essentiel du processus est de faire sortir l'enfant de sa ruditas naturelle. L'éducation à pour mais de dégrossir.

    Ce lexique se rencontre dans les nombreux traités pédagogiques rédigés dans les derniers siècles médiévaux, écrits parfois par des pères (ou des mères) pour leurs enfants. En 1238, le juriste Albertano de Brescia écrit pour ses fils le De amore et dilectione Dei et proximi et aliarum rerum de forma vitae , un traité qui connaît un grand succès, traduit rapidement dans de nombreuses langues vernaculaires. Le Catalan Raymond Lulle, un laïc marié, d'origine noble, père de famille, courtisan puis ermite, pédagogue, missionnaire, mystique et romancier, a laissé une œuvre immense parmi laquelle la Doctrine d'enfant ( Doctrina pueril ) qu'il commence à rédiger en 1278 à Majorque et qu'il achève à Montpellier vers 1283. C'est un traité qui s'adresse à un fils imaginaire, supposé enfant. Il a aussi composé à la même époque un roman, Le Livre d'Evast et Blaquerne (entre 1280 et 1283), dans lequel il transpose ses principes pédagogiques en y citant même parfois des passages de son traité. […]

    De l'avis de tous, ce que l'on apprend dès le plus jeune âge marque durablement, s'imprime à jamais dans l'esprit de l'enfant. Le chevalier de La Tour Landry avertit ses filles, « car la vie que vous voudrez mener dans votre jeunesse, vous voudrez la mener lorsque vous serez vieux ». Dans son Livre de la chasse, Gaston Phébus affirme : « Ce qu'on apprend dans sa jeunesse, on le retient dans sa vieillesse. »

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  • Cameroun : des prêtres « prêts à mourir pour l'Évangile »

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    De Ngala Killian Chimtom sur Crux :

    L'archevêque du Cameroun déclare que les prêtres sont « prêts à mourir pour l'Évangile »

    25 août 2025

    YAOUNDÉ, Cameroun – L’archevêque Andrew Nkea Fuanya de Bamenda, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, déclare que les prêtres qui servent dans les régions anglophones du Cameroun ravagées par la guerre « sont prêts à mourir pour l’Évangile ».

    Nkea s'adressait à Crux en marge de la 78e réunion ordinaire des évêques de la Conférence épiscopale de Bamenda qui s'est tenue à Bamenda du 16 au 22 août.

    L'archidiocèse de Bamenda supervise les diocèses suffragants de Buea, Mamfe, Kumba et Kumbo et couvre l'ensemble des régions anglophones du Cameroun, zones dévastées par près de neuf ans de conflit en cours.

    Le conflit découle de l’héritage colonial complexe et des arrangements politiques post-indépendance du pays.

    En 1961, un plébiscite organisé par l'ONU a abouti à la réunification du Cameroun méridional britannique avec l'ancien territoire français pour former la République fédérale du Cameroun.

    La structure fédérale a été démantelée en 1972 à la suite d'un référendum controversé en faveur d'un État unitaire centralisé dominé par un gouvernement majoritaire francophone.

    Le ressentiment s’est intensifié face à la nomination systématique de francophones à des postes clés dans les régions anglophones, à l’exploitation de leurs riches ressources naturelles et à l’imposition perçue de la langue et des pratiques françaises dans les écoles et les tribunaux anglo-saxons.

    Les frustrations accumulées ont éclaté en manifestations à grande échelle en 2016, menées par des avocats et des enseignants exigeant des réformes.

    Le gouvernement a adopté une ligne dure, transformant finalement la crise en un conflit armé violent avec des groupes séparatistes déclarant l’indépendance de la république autoproclamée d’« Ambazonie ».

    Selon l'International Crisis Group, le conflit a fait au moins 6 500 morts. Près d'un million de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer, et plus de 70 000 d'entre elles ont cherché refuge au Nigéria.

    Le conflit a également rendu difficiles les investissements dans les infrastructures, aggravant un réseau routier déjà délabré.

    Nkea a déclaré à Crux qu'au milieu du conflit et des difficultés sociales, les prêtres et les évêques catholiques de la région ont gardé foi en leur mission de diffuser la Bonne Nouvelle.

    « Les prêtres ont donné leur vie pour la foi. Ils sont prêts à mourir pour l'Évangile, et donc, là où il y a un chrétien, il y a un prêtre », a déclaré l'archevêque à Crux .

    « Les prêtres sont déterminés, et nous avons des prêtres et des religieuses très héroïques qui dirigent des hôpitaux, des centres de santé, des écoles et d’autres services sociaux », a-t-il déclaré.

    L’archevêque a noté que même si les conflits et l’inaccessibilité présentent de réels défis, ils sont extérieurs à la mission fondamentale de l’Église.

    « Ces deux problèmes ne sont pas des problèmes d'évangélisation. Ce sont des problèmes sociaux, mais ils n'affectent pas notre diffusion de l'Évangile », a-t-il déclaré à Crux .

    « Personnellement, lorsque je me déplace dans des zones inaccessibles en voiture, je gare mon véhicule et je continue à vélo. Dans les endroits inaccessibles même à vélo, nous continuons à pied. Nous voyons des vidéos et des témoignages de prêtres et d'évêques parcourant de longues distances à pied pour rejoindre leurs communautés. Je tiens à souligner que ces difficultés de transport sont des problèmes sociaux, et non des obstacles à l'évangélisation elle-même », a expliqué l'archevêque.

    « Partout où il y a un chrétien, nous mettons tout en œuvre pour l’atteindre », a-t-il déclaré, soulignant la détermination des clercs et des religieux des deux régions à ne laisser aucun croyant « sans soutien spirituel », quels que soient leur localisation ou les défis à relever pour l’atteindre.

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  • « L'Église des gerbes » — préparer les prêtres à la réévangélisation de l'Occident

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    D'Edgar Beltran sur le Pillar :

    « L'Église des gerbes » — préparer les prêtres à la réévangélisation de l'Occident

    Le secrétaire à l'évangélisation du Vatican sur la formation des prêtres pour les diocèses occidentaux et l'héritage des premiers missionnaires

    Archevêque Fortunatus Nwachukwu. Crédit : Association chrétienne du Nigéria.

    Dans un discours prononcé plus tôt ce mois-ci, Nwachukwu a proposé de créer des « centres d’accueil missionnaires » pour les prêtres étrangers arrivant dans les pays occidentaux, dans lesquels « le clergé entrant d’Afrique et d’autres Églises plus jeunes pourrait apprendre la langue, la culture, les sensibilités et les attentes pastorales de leurs diocèses d’accueil ».

    Le Pillar s'est entretenu avec l'archevêque Nwachukwu, nommé à son poste au Vatican en 2023, au sujet de sa proposition, de l'héritage des missionnaires occidentaux, des défis plus larges des missionnaires non occidentaux dans un Occident sécularisé et des priorités du Dicastère pour l'évangélisation au début du pontificat du pape Léon.

    Né à Ntigha, au Nigéria, et ordonné prêtre en 1984, Nwachukwu est entré dans le corps diplomatique du Vatican en 1994, servant dans des nonciatures à travers le monde et dans la section des relations avec les États de la Secrétairerie d'État, jusqu'à ce qu'il devienne chef du protocole de la Secrétairerie d'État en 2007.

    En 2012, il a été nommé nonce apostolique au Nicaragua, poste qu'il a occupé jusqu'en 2017, date à laquelle il a été nommé nonce apostolique aux Caraïbes anglophones, au Suriname et aux Antilles néerlandaises. En 2021, il est devenu observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève, en Suisse, et occupe ce poste depuis 2023.

    L'interview a été éditée pour plus de clarté et de longueur.

    Vous avez récemment fait une proposition visant à créer des centres d’accueil missionnaires pour les prêtres africains en Occident.

    D'où vient cette idée ?

    Tout vient de l’idée du pape François d’une Église synodale.

    Une Église synodale comporte trois éléments principaux : la communion, la participation et la mission. Mais j’ai décidé de les envisager dans un ordre différent : mission, communion et participation, car l’Église elle-même commence par une mission, puisque Jésus envoie ses disciples.

    Mais avant de les envoyer, il appelle ses disciples à être ensemble, à être avec lui. Ils sont donc ensemble (« syn » en grec) en chemin (« hodos » en grec). D'où le mot « synode ».

    Mais on ne peut penser à une syn-hodos, à une Église synodale, sans penser à un « ex » (sortie), un « hodos » (chemin, route, sentier), une Église de l'« Exode ». Une Église qui marche ensemble est une Église envoyée en chemin.

    Et cela, bien sûr, nous ramène aux Israélites pendant l'Exode. Ils ne se contentaient pas de marcher quelque part, ils étaient en chemin ensemble. Leur voyage impliquait d'être ensemble, d'agir ensemble, de travailler ensemble, voire de courir ensemble, lorsqu'ils traversèrent la mer Rouge.

    Donc, toutes ces choses sur le fait d’être ensemble sur le chemin, de voyager ensemble, m’ont fait penser à l’Église comme à une communauté d’exode.

    On retrouve également cette « unité » de l'Église dans le Nouveau Testament. Les disciples sont réunis avant la Résurrection avec Jésus lui-même, ils sont ensemble à la Pentecôte. Ils étaient ensemble sur le chemin.

    Voilà donc tous les éléments qui aident à comprendre ce que signifie « être ensemble ». Et le pape François nous a donné le mot clé : communion. Il doit s'agir d'une communion avec la participation de tous les membres de la communauté.

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  • Repenser l'appel du pape Jean-Paul II à un « nouveau féminisme »

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    De sur le CWR :

    Repenser l'appel du pape Jean-Paul II à un « nouveau féminisme »

    La recherche d’une réponse à la question « À quoi ressemblerait un féminisme catholique ? » se poursuit encore aujourd’hui.

    Le pape Jean-Paul II embrasse une jeune femme lors de la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse à Denver en 1993. (Photo CNS/Joe Rimkus Jr.)

    En transformant la culture pour qu'elle soutienne la vie, les femmes occupent une place, dans la pensée et l'action, unique et décisive. Il leur appartient de promouvoir un « nouveau féminisme » qui rejette la tentation d'imiter les modèles de « domination masculine », afin de reconnaître et d'affirmer le véritable génie des femmes dans tous les aspects de la vie en société, et de surmonter toute discrimination, violence et exploitation. — Saint Jean-Paul II,  Evangelium Vitae,  99

    La célèbre déclaration du pape Jean-Paul II dans son encyclique Evangelium Vitae de 1995,  selon laquelle il incombait aux femmes de « promouvoir un “nouveau féminisme” », a été accueillie avec surprise dans certains cercles, et avec enthousiasme dans d’autres. 1  Nombre d’entre nous connaissions déjà son enseignement sur les femmes, ayant lu sa lettre apostolique de 1988,  Mulieris Dignitatem. 2  Le « génie féminin » était devenu un mot presque familier. Et ce message aux femmes n’aurait pas pu arriver à un moment plus opportun dans l’histoire du mouvement féministe.

    Au moment de la promulgation de l'encyclique, la deuxième vague du féminisme était en pleine progression, réalisant de réelles avancées dans la culture, l'économie et le système juridique. 3 S'appuyant sur les avancées des années 1980, les femmes ont largement choisi des identités hors du foyer, poursuivant des études supérieures et entrant sur le marché du travail en nombre sans précédent. Le plus révélateur est peut-être que ce phénomène particulier a trouvé un appui juridique. La Cour suprême avait refusé d'annuler l'arrêt Roe v. Wade dans son arrêt historique de 1992, Planned Parenthood v. Casey, en partie parce que, comme l'indiquait clairement cet arrêt, « la capacité des femmes à participer sur un pied d'égalité à la vie économique et sociale de la nation » dépendait de l'accès à l'avortement. 4 Bien qu'au début du deuxième millénaire, les femmes se soient rendu compte que les efforts des féministes se retournaient contre elles, les années 1990 ont incontestablement été la décennie du « girl power ». 5

    Le féminisme et la définition des conditions appropriées

    Dans ce contexte, la référence singulière de Jean-Paul II à la nécessité d'un « nouveau féminisme » a sonné l'urgence pour celles qui l'écoutaient. Et elle semblait limpide, un signal d'alarme sans équivoque pour les femmes catholiques. Personne ne viendrait nous sauver. Ce sont les femmes elles-mêmes qui devraient mener la contre-offensive. On sentait qu'une nouvelle ère allait commencer. Et de nombreuses femmes se sont lancées dans cette initiative avec vigueur et détermination, animées par un désir sincère de répondre à une question qui semblait évidente : de quel « féminisme » parlait-il ? À quoi ressemblerait un  féminisme catholique  ?

    La quête d'une réponse à cette question se poursuit encore aujourd'hui. La voie à suivre pour le féminisme demeure un sujet de vive controverse, tant dans la culture laïque que dans les cercles catholiques, 6  même si de nombreux jeunes s'en distancient totalement.7 De fait, un débat houleux a éclaté parmi les érudits catholiques convaincus quant à l'existence – ou à la nécessité – d'une telle notion. D'autres soutiennent qu'il existe des raisons stratégiques légitimes d'examiner la place de la femme dans le monde sous la bannière du « féminisme ». Ceux qui s'y consacrent affirment qu'il est nécessaire de persuader les jeunes femmes que seule la conception catholique du « féminisme » est la véritable voie vers la liberté. Mais tous poursuivent une quête sincère pour trouver la réponse appropriée à l'appel du pape Jean-Paul II, en s'engageant à « suivre le pape ». Nous pouvons certainement présumer que leur cause est juste, même si nous proposons de la recadrer. Certes, en tant que catholiques, nous restons ouverts à la possibilité de l'option « à la fois/et ». Mais ce débat n'est pas notre sujet ici. La proposition proposée dans cet essai a un point de départ entièrement différent.

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  • Des programmes de l'UNICEF visent à formater sexuellement les enfants

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    D'Austin Ruse sur C-Fam :

    Des programmes de l'UNICEF visent à formater sexuellement les enfants

    AVERTISSEMENT : Le rapport suivant décrit le contenu sexuel explicite utilisé par l’UNICEF avec des enfants dès l’âge de dix ans.

    WASHINGTON, DC, 22 août (C-Fam) Une analyse menée par des chercheurs de C-Fam révèle que l'UNICEF dépense des centaines de millions de dollars pour promouvoir des contenus sexuels explicites, voire pornographiques, destinés aux enfants du monde entier. C'est l'UNICEF qui, il y a quelques années, a publié une étude, depuis retirée, qui prétendait démontrer que la pornographie est bénéfique pour les enfants.

    L'analyse de C-Fam, « UNICEF : Attaque contre les enfants du monde », examine des dizaines de programmes, de l'Ukraine à la Thaïlande. Malgré les affirmations de l'UNICEF selon lesquelles il ne propose que du contenu « adapté à l'âge », les documents découverts démontrent que l'UNICEF encourage les enfants à s'interroger sur leur sexualité, à adopter une conception non binaire du genre et à les exposer à des informations sur le plaisir sexuel, notamment la masturbation, les préliminaires et les fantasmes sexuels.

    Une brochure de l’UNICEF de 2024 explique aux jeunes de 15 ans qu’« il est normal de ressentir de la sympathie ou de l’attirance pour des membres de son propre sexe ou du sexe opposé… » et que « la masturbation est parfaitement acceptable dans les relations, aussi bien seule qu’avec des partenaires ».

    La brochure indique que la masturbation est peut-être « entourée de mythes, mais qu'il s'agit en réalité d'un moyen de soulager le stress, de satisfaire l'excitation et d'explorer son corps, sa sexualité et ses désirs ». L'UNICEF explique aux enfants : « Seules des expériences permettent de comprendre ce qui procure réellement du plaisir à soi et à son partenaire. »

    Le « sexe anal » y est présenté comme un acte sexuel parmi d'autres que les enfants devraient connaître. « Le sexe se produit… oral : stimulation des organes génitaux avec la langue ou les lèvres ; vaginal : pénétration du vagin avec un pénis, des doigts ou des sextoys ; anal : pénétration du pénis dans l'anus, avec les doigts ou des sextoys. »

    Une brochure explique aux enfants de 10 ans : « Les préliminaires et les caresses aident à se détendre, à se sentir à l’aise et à augmenter l’excitation sexuelle… Pour comprendre ce que vous et votre partenaire aimez dans les caresses, vous devez en parler. » La même brochure enseigne aux enfants que des expressions comme « orientation sexuelle traditionnelle ou non traditionnelle est incorrecte… Toutes les orientations sexuelles sont naturelles. »

    Un guide technique produit par l'UNICEF, en collaboration avec d'autres agences des Nations Unies, comporte une section consacrée aux « jeunes lesbiennes, gays et bisexuels, et autres jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes » (soulignement ajouté). La brochure préconise le recrutement d'« animateurs » plus âgés pour encadrer les enfants.

    Un programme développé pour les enfants thaïlandais inclut des dessins grossiers de pornographie en ligne montrant un pénis en train d'éjaculer et des poupées se masturbant. Un podcast et un site web appelés Laaha conseillent aux enfants d'« écarter les genoux et de tenir le miroir devant leur vulve et leur vagin. Utilisez délicatement vos doigts pour trouver la partie la plus sensible de votre vulve. Il s'agit probablement de votre clitoris. »

    Les partisans de ce type de contenu sexuel explicite affirment que cela retarde l’initiation à l’activité sexuelle.

    Il est important de comprendre que l'UNICEF produit et promeut ce matériel sans l'approbation explicite des États membres de l'ONU en tant qu'organisme. De plus, il est probable que la plupart des gouvernements de l'Assemblée générale des Nations Unies désapprouvent ce matériel. L'UNICEF est une agence « indépendante » dotée de plus de 8 milliards de dollars de financement, dirigée par un conseil d'administration incluant les États-Unis. Ces derniers ont versé 1,4 milliard de dollars en 2023 et constituent le principal donateur gouvernemental de l'agence. En tant que principal donateur gouvernemental, les États-Unis nomment traditionnellement la directrice générale de l'UNICEF, actuellement Catherine Mashall, nommée par l'ancien président Joe Biden et qui a également servi dans l'administration Obama.

  • De quel bois se chauffe le nouveau Secrétaire général du SEGEC

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    De Vincent Delcorps sur cathobel.be :

    Alexandre Lodez, secrétaire général du SeGEC : « L’Eglise devrait redéfinir sa stratégie vis-à-vis du monde scolaire »

     

    A quelques jours de la rentrée scolaire, le nouveau secrétaire général du SeGEC avance une priorité: favoriser le regroupement des Pouvoirs Organisateurs de l’enseignement catholique. Parallèlement, il souhaite que l’Eglise investisse davantage le monde de l’école. Même s’il n’est pas forcément lui-même très en phase avec l’institution…

    Vingt années: c’est le temps qu’Etienne Michel aura passé à la tête de l’enseignement catholique. C’est dire si le défi de celui qui lui a succédé en novembre dernier pour un mandat de cinq ans n’est pas mince. Les deux hommes se connaissent de longue date – ils ont étudié ensemble à l’institut Cardijn de Louvain-la-Neuve. Ils n’ont toutefois pas (du tout) la même personnalité, et se sont parfois sévèrement opposés. Reste que la transition a été douce. "Une fois que j’ai été choisi, Etienne Michel m’a super bien accueilli et introduit", souligne Alexandre Lodez. "Il a toujours été très positif à mon égard. Et encore aujourd’hui, quand j’ai des questions, je sais que je peux retourner vers lui, et qu’il va m’aider…"

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