Pourquoi c'est important
Il y a un trésor à Bruxelles.
Unique. Inestimable.
Ce trésor va disparaître.
C’est un trésor belge. Un des fleurons de notre capitale. Il rayonne partout en Europe et dans le monde, et beaucoup nous l’envient. Créée il y a 50 ans, à deux pas du quartier européen, la faculté de théologie des jésuites (Institut d’Etudes Théologiques - IET) a annoncé qu’elle envisageait de fermer ses portes sous peu. Ensemble, y ont été formés des laïcs et des prêtres, des religieux et des intellectuels venus de tous les continents. C’est pourquoi des personnalités de nombreux pays se sont déjà émues et inquiétées en plus haut lieu d’une telle fermeture. Or paradoxalement, sans doute car elle n’a pas pris la mesure des choses, la Belgique, est restée silencieuse. Qu’il soit chrétien ou non, tout citoyen de bonne volonté devrait se sentir interpellé. Car ce choix aurait pour notre ville et pour notre pays des conséquences graves.
C’est un trésor unique. Unique dans sa nature et unique dans sa méthode. De nombreuses facultés de théologie existent dans le monde, mais aucune ne lui ressemble. La grande originalité de l’IET tient d’abord à la pluralité des vocations et des expériences qu’elle met en commun. Par une formule de séminaires et de travail en groupe, professeurs et étudiant(e)s de tous les niveaux et de tous les états de vie étudient ensemble, favorisant l’écoute mutuelle, l’esprit de collaboration, la responsabilité dans les prises de position et l’investissement intellectuel, avec un grand respect de la culture, du parcours et de la vocation de chacun. Dans l’esprit de Vatican II, l’IET fonde par ailleurs son enseignement sur l’étude de l’Écriture Sainte, comprise comme « l’âme de la théologie ». Le travail de recherche y est donc d’abord un travail d’écoute de la Parole que Dieu adresse aux hommes, et qu’il les envoie partager pour renouveler le visage de l’Église et du monde. En formant des théologiens, l’IET forme des témoins et des pasteurs.
C’est un trésor inestimable. C’est pourquoi, avec les hommes et les femmes de la société belge qui y ont été diplômés, plus de cinquante diocèses de France et d’ailleurs ont envoyé à Bruxelles des futurs prêtres en formation. Depuis plus de 30 ans, des dizaines de jeunes qui ont entendu l’appel de Dieu se préparent au milieu de nous. Par un suivi personnel, communautaire, ecclésial, ils font un chemin généreux de vérité, de confiance et de don d’eux-mêmes, dans des « séminaires » adossés à l’IET. Or, pour former des prêtres, c’est toute une humanité qui doit s’épanouir, c’est pourquoi ils sont aussi envoyés dans notre ville, nos paroisses, nos familles, nos hôpitaux, nos prisons. Chaque jour, en plus d’étudier la théologie, ils se mettent au service des pauvres de nos rues, des jeunes de nos mouvements, des personnes vulnérables. Nous les recevons dans nos familles et les croisons dans nos quartiers. C’est à nous aussi, hommes et femmes de cette cité, qu’est confiée une part de leur formation. Tout le monde devrait avoir la chance de rencontrer des hommes qui se préparent à devenir prêtre, car leur parcours est une lumière pour notre vie, notre foi, notre propre vocation. La présence de ces jeunes est un miracle pour les bruxellois. Fermer la faculté, c’est vider la ville de tous ses séminaristes. C’est une âme que l’on perd.
Comment combler ce vide à venir dans la Capitale de l’Europe ? Une fois la faculté de l’IET fermée, il sera trop tard pour prendre conscience qu’un tel centre ne se refonde pas avant des décennies. A l’heure où la peur de l’autre est grande et où beaucoup cherchent leur chemin et leur identité, nous ne pouvons pas déserter. Nous sommes responsables de promouvoir des lieux de recherche, de dialogue et de formation dans le monde contemporain. L’IET, en associant dans une unique faculté la formation des futurs prêtres à celle des laïcs de notre pays, est un de ces lieux d’excellence. Un trésor.
Un trésor qu’on ne peut pas laisser disparaître.
Plusieurs solutions viables sont possibles.
Dans un sursaut salutaire, saisissons cette chance !
« La visite au Vatican d’une délégation d’évêques allemands désirant exposer la question de l’admission à la communion eucharistique du membre non catholique d’un couple mixte a suscité bien des commentaires, dont celui de Lucas Wiegelmann du journal « Die Welt ». Il écrit : « La communication publique que fit, le soir même de la rencontre, la Conférence épiscopale allemande - communication bien rapide et chiche - a donné l’impression que la grande confrontation attendue à Rome n’a tout simplement pas eu lieu. (…) Une minorité d’évêques réunis autour du cardinal Woelki, archevêque de Cologne, avaient apporté leur argumentation, à savoir qu’une question aussi importante que celle de la compréhension du sacrement de l’Eucharistie, pierre d’achoppement entre catholiques et protestants depuis 500 ans, ne peut pas être réglée comme ça, en passant, par quelques évêques allemands. »
Que la langue du culte se distingue de celle de la vie courante est un phénomène sinon universel, du moins largement répandu dans beaucoup de liturgies.
« Prenez et mangez-en tous ». A première vue, la liturgie eucharistique nous invite tous à communier. Sans exception. Dans les deux formes du rite romain. En réalité, le magistère de l’Eglise nous enseigne les conditions aussi bien indispensables que souhaitables pour recevoir fructueusement le Corps et le Sang du Christ. Quelles sont-elles ? Dans le mensuel « La Nef » du mois de mai 2018, l’abbé Laurent Spriet , prêtre du diocèse de Lyon (Communauté Totus Tuus) nous rappelle les conditions d’une communion fructueuse au Corps et au Sang du Christ :
« Né le 20 avril 1868, mort en novembre 1952, le maître de l’Action française avait été inscrit au registre des commémorations nationales. Il était évident que la République française, combattue par Maurras toute sa vie, n’allait pas encenser l’auteur de L’Enquête sur la monarchie ou de Mes idées politiques. Il était peu probable également que le ministre Blanquer ait voulu inscrire au programme des écoles les poèmes maurrassiens ou sa remise en cause du romantisme et de ses conséquences. Encore moins imaginable que sa théorie des « quatre États confédérés » et son « antisémitisme d’État » deviennent, par l’onction d’une célébration, la ligne de conduite de la présidence macronienne.
philosophe Gustave Thibon. Extrait de « La vieillesse encombrante » : une réflexion prémonitoire parue dans l’édition du 9 novembre 1973. Mais « où sont les neiges d’antan ? », comme dirait le poète…
« Mal-être, souffrances psychiques, sexualité triste, dépendance aux écrans, rapport démesuré au travail, perte de sens, solitude… Ces manifestations pointent toutes vers la souffrance de notre âme. Or si les psychothérapies et la pharmacologie sont précieuses, elles ne permettent pas de la « guérir ». Et pour cause, tous ces troubles ont leur origine au plus profond de nous, au-delà de notre biologie et de notre mental. Ils renvoient à des tensions intérieures que les plus grandes traditions spirituelles de l’humanité ont identifiées, explorées et accompagnées. Leur soin relève non pas tant d’un traitement que d’une Sagesse de vie. C’est ce que beaucoup de nos contemporains recherchent dans les spiritualités orientales, le New Age et le développement personnel. Il est des Maîtres de Sagesse plus sûrs que d’autres : les Pères du désert sont de ceux-là. Ils ne sont pas des coachs parmi d’autres. Ils représentent quatre siècles d’expérience qui ont été à l’origine de tout le monachisme et ont inspiré les fondamentaux essentiels de la vie intérieure. Ils nous donnent le mode d’emploi de notre âme. Et aussi, ils nous indiquent les maladies d’origine spirituelle dont elle peut souffrir. Et quelle actualité dans leurs diagnostics ! En effet si l’environnement des déserts du IVe siècle a peu de rapport avec le nôtre, l’âme humaine, elle, est toujours la même, dans son fonctionnement comme dans ses maladies.