Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Médias - Page 27

  • Abus : des journalistes contredisent les accusations de "dissimulation" contre Jean-Paul II avant qu'il ne soit pape

    IMPRIMER

    De Catholic News Agency :

    Des journalistes contredisent les allégations de "dissimulation" contre Jean-Paul II avant qu'il ne soit pape

    7 décembre 2022

    Des journalistes enquêtant sur des sources laïques et de l'Église catholique en Pologne ont remis en question les allégations d'un écrivain néerlandais selon lesquelles saint Jean-Paul II aurait "couvert" des abus sexuels alors qu'il était encore évêque en Pologne.

    Le 2 décembre, Ekke Overbeek, un journaliste néerlandais vivant en Pologne, a déclaré avoir trouvé "des cas concrets de prêtres abusant d'enfants dans l'archidiocèse de Cracovie, où le futur pape était archevêque. Le futur pape était au courant et les a quand même transférés, ce qui a conduit à de nouvelles victimes." Overbeek fait référence au cas du prêtre Eugeniusz Surgent et de "beaucoup d'autres" que Karol Wojtyla aurait "couvert".

    La publication néerlandaise NOS, dans laquelle sont parues les déclarations d'Overbeek, a indiqué que le journaliste avait passé trois ans à éplucher "les archives polonaises". "Presque tous les documents recueillis directement sur Wojtyla ont été détruits. Cependant, dans d'autres documents survivants, il est mentionné très souvent. Et si vous les mettez tous ensemble, ce sont les pièces d'un puzzle qui donnent une image de la façon dont il a géré la situation", a déclaré l'écrivain, sans dire à quelles archives il faisait référence.

    Les journalistes polonais Tomasz Krzyżak et Piotr Litka, de Rzeczpospolita, ont publié une enquête qui contredit les accusations d'Overbeek, affirmant que saint Jean-Paul II n'a couvert aucun abus et qu'il a systématiquement agi contre de tels cas lorsqu'il était archevêque de Cracovie, de 1964 à 1978. Les journalistes soulignent que le prêtre en question, Surgent, n'était pas originaire de l'archidiocèse de Cracovie mais du diocèse de Lubaczów. En tant qu'archevêque de Cracovie, le cardinal Karol Wojtyla a pris plusieurs décisions concernant Surgent, expliquent-ils, "dans le cadre de ses compétences, laissant le dernier mot sur une éventuelle sanction du prêtre à son ordinaire, l'évêque de Lubaczów." Les journalistes ont ajouté que "l'archevêque de Cracovie de l'époque ne pouvait rien faire contre le fait que Surgent travaillait dans deux autres diocèses." 

    Les reporters polonais ont également fait référence à un autre incident illustrant la manière dont le cardinal Wojtyla de l'époque traitait les abus, à savoir le cas du prêtre Józef Loranc, accusé d'avoir abusé sexuellement de jeunes filles. "L'absence de mesures punitives par le tribunal ecclésiastique n'annule pas le crime et ne défait pas la culpabilité", a écrit le cardinal Wojtyla dans une lettre adressée à Loranc en 1971, après sa libération de prison.

    Pour Krzyżak et Litka, "ce comportement" du futur pape Jean-Paul II "diffère considérablement de la pratique de la clémence envers ceux qui avaient commis de tels crimes, qui était courante à l'époque." Dans le cas de Loranc, prêtre de l'archidiocèse de Cracovie jusqu'à sa mort en 1992, "le cardinal Wojtyla a pris des décisions immédiates conformément au droit canonique. Et s'il a progressivement levé les sanctions canoniques et fait preuve d'une grande clémence, il est resté toujours vigilant", écrivent les journalistes.

    Lorsque le cardinal Wojtyla a eu connaissance de l'affaire en 1970, sa décision est intervenue quelques jours seulement après avoir appris les accusations portées contre Loranc. Dans une lettre, le futur pape Jean-Paul II a déclaré que le prêtre accusé était "suspendu" et "ne pouvait exercer aucune fonction sacerdotale" et devait "vivre au monastère pendant un certain temps, faire une retraite et recevoir de l'aide."

    Lire la suite

  • “Raciste”, “transphobe”, “xénophobe”... les risques d'une nouvelle censure

    IMPRIMER

    Une chronique “J’assume !” d’Aymeric de Lamotte, avocat et Directeur général adjoint de l’Institut Thomas More, parue sur le site de la Libre :

    "Prenons garde à la censure venant de groupements d’activistes qui fondent en meute"

    6-12-2022

    Il me remonte des réminiscences de messieurs en costumes trois-pièces assis roidement autour d’interminables tables en chêne massif au milieu de salons continûment plongés dans un demi-jour extrait d’un tableau de Caravage. Tout en expirant des volutes de fumée, ils dressent solennellement l’index de la main droite et, invoquant l’Histoire, déclarent de leur voix éraillée par l’âge que l’avis de la majorité n’est pas toujours celui ni de la raison ni de la vérité. La jeune version de moi-même, écrasée par le poids de leur expérience et de leur sagesse, craintive à l’idée qu’une inaction de sa part puisse être interprétée comme un signe d’inattention ou de lenteur cognitive, opine du chef en d’appuyés et dociles mouvements verticaux.

    Ces messieurs ne faisaient que reprendre à leur compte l’avertissement d’Alexis de Tocqueville que l’on retrouve dans son maître-livre De la démocratie en Amérique à propos du risque d’un “despotisme de la majorité” dans le cadre démocratique. Dès 1960, le philosophe Raymond Aron tempère toutefois ce propos avec la clairvoyance qu’on lui connaît et affirme, dans un article Idées politiques et vision historique de Tocqueville, que Tocqueville “se trompe. Ou, du moins, il méconnaît la force des minorités fanatiques. ” Aron ne croyait pas si bien dire.

    Par le passé, la censure venait d’en haut et tombait comme un couperet sous la forme d’un décret gouvernemental. C’était une censure de jure, de droit. Aujourd’hui, elle surgit à l’horizontale de groupements d’activistes huilés à la caisse de résonance que sont les réseaux sociaux. Il s’agit d’une censure de facto, de fait. Ces activistes fondent en meute sur tel ou tel, qui a le bon goût de ne pas partager leur vision douteuse du progressisme, avec l’indécence et l’outrance pour seuls arguments, drapés de leur habituelle complainte victimaire. En quelques heures, la charge de la preuve s’inverse. Un respectable scientifique ou intellectuel doit soudain se défendre des pires infamies. Il est éjecté du périmètre de respectabilité à coups d’anathèmes comme “raciste”, “transphobe”, “xénophobe”, c’est-à-dire la classique et usée reductio ad Hitlerum. Pour certains, cette charge, aussi violente qu’inattendue, représente une claque psychologique dont ils peinent parfois à s’en remettre.

    Soyons de bon compte. N’incluons pas toutes les minorités. Ne parlons pas non plus de tyrannie des minorités, car cette approche englobante pourrait courroucer à juste raison d’honnêtes citoyens issus de celles-ci. Il est plus exact de dire que la tyrannie est exercée par quelques représentants autoproclamés. Il s’agit de militants et d’associations transgenres, écologistes, végans, antiracistes ou encore néoféministes.

    Les cas de censure sont nombreux et de plus en plus fréquents. L’anthropologue française Florence Bergeaud-Blackler a été assimilée à une situation de harcèlement en ligne et à une plainte pour “islamophobie”. Cela a entraîné son ostracisme progressif du paysage audiovisuel francophone belge. En juin dernier, une conférence de l’Institut Thomas More avec l’essayiste québécois Mathieu Bock-Côté à propos du wokisme s'est tenue dans les locaux de la Haute École Léonard de Vinci. Elle a été annulée trois jours avant. Les 17, 20 et 24 novembre dernier, les pédopsychiatres françaises Caroline Eliacheff et Céline Masson, qui, de manière générale, alertent sur la médication des mineurs, ont vu leurs conférences annulées. Lors d’un entretien donné au quotidien Le Figaro du 28 novembre, elles ne mâchent pas leurs mots : “Sur la question trans, nous vivons un climat de terreur intellectuelle. ” Le 30 novembre dernier, la sociologue française, Nathalie Heinich, a vu sa conférence sur le thème “L’écriture inclusive, ennemie du féminisme universaliste” chahutée par une vingtaine d’activistes et les locaux vandalisés. Et cetera, et cetera. Ces nouveaux censeurs sont aussi des nouveaux régulateurs, car ils imposent leur agenda au pas de charge et le vent dans le dos au politique et au chef d’entreprise qui s’exécutent en tremblant.

    À l’inverse, aujourd’hui, la majorité, supposément être un despote en puissance, représente l’immense majorité paisible de citoyens éberlués par la comédie enfantine et lamentable qui se joue sous leurs yeux, et dont la patience a ses limites. Vous, cher lecteur, et moi.

  • Le pragmatisme du pape François l’amène-t-il à trop se plier à l’opinion publique ?

    IMPRIMER

    D'Andrea Gagliarducci sur MondayVatican (traduction de Benoît et moi) :

    Le pape François, le pragmatisme et les décisions à prendre

    L’interview que le Pape François a accordée cette semaine à la revue jésuite America est une synthèse de la vision pragmatique du monde qui est celle du Pape François. En effet, le Pape est fidèle au principe selon lequel les réalités sont plus grandes que les idées, et il regarde le monde en termes concrets, d’une manière qui est pragmatique au point de paraître cynique.

    Ce pragmatisme est aussi une façon de se révéler au monde ou d’affronter le monde. Le pape François ne donne jamais d’avis tranchés et, lorsqu’il doit en donner, il utilise l’histoire, même si elle est un peu manipulée et imprécise, pour expliquer que ce n’est pas lui qui pense d’une certaine façon, mais que son approche a déjà pris racine et que, par conséquent, de ce point de vue, elle ne peut être critiquée.

    Mais ce pragmatisme a aussi des contre-indications pratiques, qui pourraient être particulièrement dangereuses.

    Il y a deux passages de l’interview d’America qui montrent cette approche pragmatique.

    Le premier concerne la guerre en Ukraine. Depuis quelque temps, le Pape tente d’avoir une approche modérée de la question de la guerre, qui vise avant tout à ne pas offenser la partie russe. Le raisonnement du Pape semble être le suivant : si les Russes ont le sentiment de faire partie de l’histoire et ne sont pas exclus ou attaqués, ils seront plus enclins à discuter de la fin de la guerre.

    Ainsi, les déclarations du pape sur les atrocités de la guerre ont été attribuées d’abord aux mercenaires, puis aux groupes ethniques dits « non russes », tels que les Tchétchènes et les Bouriates. Le Pape a clairement souligné, peut-être pour la première fois, que l’agresseur est la Russie.

    Il est dommage que ce pragmatisme n’ait pas eu les effets escomptés. En effet, les remarques sur les Tchétchènes et les Bouriates ont suscité l’ire de ces deux populations. Même le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov, a souligné que le pape avait fait des « déclarations non chrétiennes ». Si l’objectif était d’ouvrir un dialogue avec la Russie, il n’a pas été atteint.

    Et il n’a pas été atteint parce que ces déclarations manquaient de substance réelle, n’étaient pas planifiées et ont été formulées en termes « simples » par le pape. Le pape François n’aime pas l’institutionnalité. Mais malheureusement, certaines déclarations deviennent nécessairement institutionnelles.

    Lire la suite

  • L'état avancé de sécularisation de la plupart des sociétés européennes constitue le terrain le plus fertile pour le développement d'un climat anti-chrétien

    IMPRIMER

    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    Les nouveaux visages de la persécution des chrétiens en Europe

    La France compte le plus grand nombre de crimes haineux contre les chrétiens - qui restent la communauté religieuse la plus ciblée du pays - suivie par l'Allemagne, l'Italie et la Pologne, selon un récent rapport annuel.

    30 novembre 2022

    L'Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens en Europe (OIDAC Europe) a constaté dans son dernier rapport pour l'année 2021 que la pression sociale et la censure visant les chrétiens en Europe s'intensifient et prennent différents aspects.

    Pour le président de cette organisation non gouvernementale basée à Vienne, le préjugé général contre l'engagement religieux parmi les élites européennes est responsable d'une grande partie de l'intolérance et de l'hostilité sociale croissantes dont sont victimes les chrétiens.

    Comme les années précédentes, la France enregistre le plus grand nombre de crimes de haine contre les chrétiens - qui restent la communauté religieuse la plus ciblée du pays -, suivie par l'Allemagne, l'Italie et la Pologne.

    Selon les auteurs de l'étude, qui a recensé 519 crimes de haine anti-chrétiens dans 19 pays européens, ces chiffres sont probablement largement sous-estimés en raison du nombre limité de chrétiens qui signalent les attaques dont ils sont victimes.

    Bien que le vandalisme, le vol et la profanation soient les crimes haineux documentés les plus courants, quatre personnes ont été tuées en haine de la foi et 14 ont été agressées physiquement en 2021. Les chiffres du rapport ont révélé une diminution globale du nombre de crimes haineux par rapport à 2020, ce qui contraste avec l'augmentation de l'intolérance dans la durée.

    Cette circonstance a été l'occasion pour OIDAC Europe de réaffirmer que, si les chrétiens sont confrontés à des formes plus graves de persécution pour leur foi dans d'autres parties du monde, la persécution qui a lieu en Europe, bien que plus sous-jacente et subtile - et se manifestant souvent par l'exclusion sociale, la censure ou la discrimination - ne doit pas être sous-estimée, car elle a des conséquences très profondes sur la vie quotidienne des chrétiens et sur la transmission de la foi aux générations futures.

    Le cardinal africain Robert Sarah, préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a souligné cette même réalité dans une interview avec EWTN News diffusée le 27 novembre.

    "Les menaces contre la liberté religieuse prennent de nombreuses formes. D'innombrables martyrs continuent de mourir pour la foi dans le monde entier", a commenté le cardinal Sarah. "Mais la liberté religieuse est également menacée en Occident".

    "Il ne s'agit pas souvent d'une menace ouverte, ou d'une haine de la foi", a-t-il ajouté, mais d'un "parti pris implicite contre le christianisme."

    Les dégâts de la sécularisation

    L'état avancé de sécularisation de la plupart des sociétés européennes constitue le terrain le plus fertile pour le développement d'un climat anti-chrétien. Ce phénomène, qui se distingue de la séparation formelle entre l'État et l'Église, a pour effet d'éliminer la religion de toutes les autres sphères de la société, la reléguant exclusivement à la sphère privée.

    "De plus en plus souvent, le principe de séparation entre l'Église et l'État est compris à tort comme exigeant une séparation entre la foi et la politique, de sorte qu'il est de moins en moins acceptable de fonder ses positions politiques sur des convictions religieuses", écrit dans le rapport Dennis Petri, expert dans le domaine de la liberté religieuse.

    M. Petri était également l'un des principaux experts du rapport de juin 2022 sur le phénomène croissant de l'autocensure dans le monde chrétien. Ce rapport a été produit par un certain nombre d'organisations chrétiennes internationales, dont l'OIDAC.

    Ce rapport a montré que la montée de l'intolérance laïque avait pour effet de générer un "effet de refroidissement", qui poussait de nombreux chrétiens à s'abstenir d'exprimer leurs opinions et leurs croyances en public. Outre la pression sociale, les actions en justice engagées contre les chrétiens pour limiter leur liberté d'expression ont un impact délétère sur la liberté de religion ainsi que sur la propagation et le maintien de la foi.

    Parmi les 2021 affaires les plus médiatisées figure celle de la députée et ancienne ministre finlandaise Päivi Räsänen, une chrétienne autoproclamée qui a fait l'objet de poursuites pénales pour avoir publiquement remis en question le soutien officiel de l'Église luthérienne de son pays à l'événement "Pride 2019", citant la Bible à l'appui de sa position. Selon les auteurs du rapport de l'OIDAC, des cas comme celui de Räsänen "envoient un message effrayant aux chrétiens, laissant entendre que l'expression de leurs opinions s'accompagne d'un risque d'exclusion sociale, de préjudice professionnel, voire de poursuites judiciaires."

    Commentant les conclusions du dernier rapport dans une interview accordée au Register, Martin Kugler, chef de l'OIDAC, a averti que les nouvelles lois sur les discours de haine dans les pays occidentaux génèrent une tendance dangereuse selon laquelle "certains groupes peuvent accuser les chrétiens de discours de haine pour avoir partagé leurs croyances sur le mariage et la famille ou l'identité sexuelle selon l'éthique chrétienne."

    "Certaines de ces lois sont rédigées et interprétées de manière si large qu'elles sont facilement utilisées pour criminaliser les chrétiens", a-t-il ajouté.

    Normalisation de l'intolérance

    M. Kugler a ajouté que les milliers de cas graves ou très médiatisés de crimes de haine documentés dans leurs rapports au cours des dernières années confirment que le phénomène croissant du sécularisme radical est à la base d'une "intolérance séculaire" écrasante, qui se manifeste à la fois "dans les lois discriminatoires ou problématiques pour la liberté de religion, ainsi que dans le climat hostile envers les chrétiens dans les différentes sphères sociales."

    Notant l'interconnexion entre le climat social et les lois et décisions juridiques, il a fait valoir que les lois visant la liberté d'expression ou la liberté religieuse tendent à "normaliser" l'idée que les opinions chrétiennes ne sont plus acceptables dans la société, et que l'indifférence de diverses classes politiques européennes à l'égard de la persécution des chrétiens renforce un préjugé anti-chrétien dans l'opinion publique, donnant lieu à une intolérance séculaire encore plus grande.

    Kugler observe que, paradoxalement, cette intolérance laïque à l'égard des chrétiens s'accompagne d'une réticence généralisée à condamner le fanatisme religieux et les violences commises par les musulmans en Europe.

    "Il y a un étrange aveuglement face aux dangers réels et, en même temps, une réticence à voir les menaces qui pèsent sur la liberté religieuse et les autres droits de l'homme lorsqu'elles touchent les chrétiens", a-t-il déclaré.

    "Nous avons analysé un préjugé général spécifiquement contre l'engagement religieux chrétien parmi les élites européennes et encore plus si cet engagement chrétien est critique à l'égard des développements sociétaux dans le monde occidental", a-t-il poursuivi, notant que c'est particulièrement le cas lorsque la discussion touche des questions telles que le mariage et la famille, l'idéologie du genre, l'avortement, la dignité humaine dans la biotechnologie, la liberté d'expression et l'éducation.

    Kugler conclut : "une intolérance radicale se répand en Occident, notamment parmi de nombreux médias libéraux et de gauche - toujours 'au nom de la tolérance'."

    Solène Tadié Solène Tadié est la correspondante pour l'Europe du National Catholic Register. Elle est franco-suisse et a grandi à Paris. Après avoir obtenu une licence en journalisme à l'université Roma III, elle a commencé à faire des reportages sur Rome et le Vatican pour Aleteia. Elle a rejoint L'Osservatore Romano en 2015, où elle a successivement travaillé pour la section française et les pages culturelles du quotidien italien. Elle a également collaboré avec plusieurs médias catholiques francophones. Solène est titulaire d'une licence en philosophie de l'Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin, et a récemment traduit en français (pour les Éditions Salvator) Défendre le marché libre : The Moral Case for a Free Economy du Père Robert Sirico de l'Acton Institute.

    Lire également : Norwegian bishop: Catholic life leads ‘to persecution to some degree in this fallen world’

  • « The Chosen », un succès cinématographique en marge d’Hollywood

    IMPRIMER

    De Jerónimo José Martín et José María Aresté* sur didoc.be (traduction française de Stéphane Seminckx :

    « The Chosen », un succès en marge d’Hollywood

    .

    The Chosen (Les Elus), une série originale sur la vie de Jésus, a été bien accueillie par un large secteur du public. En raison de son financement particulier, elle n’a été diffusée que par le biais d’une application pour appareils mobiles et sur le site web du projet.

    Cette production d’Angel Studios sur Jésus de Nazareth et ses premiers disciples a atteint 420 millions de vues en ligne au cours de ses deux premières saisons, avec des téléspectateurs en provenance de 140 pays et parlant 56 langues. Le tout a été entièrement financé par une audacieuse opération de crowdfunding (micro-mécénat), ce qui a permis aux producteurs une grande indépendance créative. Et c’est ainsi qu’ils veulent continuer jusqu’à compléter les 7 saisons prévues, avec un total de plus de 50 épisodes.

    « Rompre les schémas traditionnels »

    « Lorsque vous tournez un film ou une série pour d’autres, vous devez suivre leurs règles. La règle d’or dans la Bible est différente de celle d’Hollywood, où celui qui a l’argent impose sa loi. Ici, nous imposons nos règles et, oui, nous rompons les schémas traditionnels ». C’est ce que nous a dit Dallas Jenkins, créateur, réalisateur et coscénariste de The Chosen, lors du tournage de la troisième saison de la série l’été dernier au Texas. En 2000, alors qu’il avait 25 ans, ce chrétien évangélique, marié et père de quatre enfants, a créé une société de production, Jenkins Entertainment, avec sa mère, Dianna. Son premier film a été Hometown Legend de James Anderson, qui a été distribué par Warner Brothers.

    Jenkins a été membre de l’équipe de direction de la Harvest Bible Chapel, où il a occupé le poste de directeur exécutif de Vertical Church Media. Après avoir réalisé deux courts métrages, il a fait ses débuts dans le long métrage en 2006 avec Midnight Clear, basé sur une nouvelle écrite par son père, le romancier Jerri B. Jenkins, connu pour sa saga Left Behind, vendue à 60 millions d’exemplaires.

    En 2010, Jenkins a réalisé le film What If..., sur un homme d’affaires à qui un ange montre ce que sa vie aurait pu être s’il avait suivi l’appel de Dieu. Il a ensuite produit The Ride (2012) et Once We Were Slaves / The Two Thieves (2014). Et en 2017, il s’est associé à Blumhouse Productions et Warner Bros. Films pour produire et réaliser The Resurrection of Gavin Stone, une comédie dramatique chrétienne, qui a été son plus gros flop professionnel. Ensuite son chemin a croisé celui de la société de production VidAngel, devenue Angel Studios.

    Le côté humain de l’histoire

    « Je pense que The Chosen, nous a dit Jenkins, nous donne l’occasion d’approcher Jésus non seulement en tant que Dieu, mais aussi en tant qu’homme, et non seulement ses disciples, mais aussi ses ennemis. Nous les traitons aussi comme des êtres humains. Même si vous n’êtes pas croyant, vous pouvez apprécier la vérité historique de Jésus, de ses disciples et de son époque. Et tout cela dans un style très européen, filmé à la main, mais situé au 1er siècle. » Cette approche humanisante est, selon beaucoup, l’une des clés du succès de la série. « Voilà ce qu’il y avait de beau dans la façon de prêcher de Jésus », insiste Jenkins. « Il n’est pas venu sur terre en disant : "Voici la vérité". Il parlait en tête-à-tête avec les gens et partageait les choses qui comptaient pour eux. Nous voulions refléter cela. »

    Un autre point qui attire le public est le rôle si important attribué par la série à de nombreuses femmes : la Vierge Marie, Marie-Madeleine, la femme de Pierre, Tamar, la Samaritaine... « Nous savons que Jésus s’est révélé publiquement comme le Messie à une femme, la Samaritaine, au puits. Et nous savons qu’une autre femme, Marie-Madeleine, a été la première personne à qui il est apparu après sa résurrection. Il nous semble authentique, vrai et fidèle de montrer le grand rôle des femmes dans son ministère. Il a également traité les femmes d’une manière différente, pas de la manière dont la culture de l’époque les traitait. »

    L’approche particulière de The Chosen est complétée par des gags comiques percutants. « Le sens de l’humour joue un rôle important dans le spectacle et dans ma vie », déclare Jenkins. « Je pense que l’humour rend les gens plus humains. Lorsque vous voyez Jésus, les disciples ou les pharisiens faire quelque chose de drôle, la relation entre eux est plus réelle. Si je te provoque, c’est parce que je te fais confiance, parce que je sais que notre relation peut le supporter. Lorsque Jésus se moque de quelqu’un, qu’il plaisante avec lui ou qu’il lui fait un clin d’œil, le public se dit : "ça alors, ils étaient humains. Ça me plaît. J’interagis aussi de cette manière avec les gens". Et cela évoque automatiquement pour les gens qui regardent The Chosen l’idée suivante : "Oui, ce sont des histoires bibliques, mais ces gens étaient humains". Je pense que le fait de savoir que Jésus était humain et qu’il avait des amis avec lesquels il interagissait comme nous le faisons vous aide à l’aimer encore plus. »

    * Jerónimo José Martín et José María Aresté sont des critiques de cinéma. Source: https://www.aceprensa.com/cine-series/series/the-chosen-un-exito-al-margen-de-hollywood/. Ce texte a été traduit de l'espagnol par Stéphane Seminckx.

  • Club des Hommes en noir : que vont devenir les tradis ?

    IMPRIMER

    De l'Homme Nouveau sur youtube :

    Quelles sont les décisions des évêques de France vis-à-vis des fidèles traditionnalistes ? Ces derniers pourront-ils avoir accès aux sacrements dans l'ancienne forme ? L'analyse du Club des Hommes en noir avec cette semaine autour de Philippe Maxence, les abbés Barthe, Célier et Guelfucci et le docteur Philippe de Labriolle.

  • Le Club des Hommes en noir reçoit Mgr Schneider

    IMPRIMER

    Dans ce Club des Hommes en noir exceptionnel, Philippe Maxence reçoit Mgr Schneider à l’occasion de la sortie de son livre : La messe catholique (Contretemps). Pour s’entretenir avec lui : les abbés de Tanouärn et Laurans, le père Thomas et Jean-Pierre Maugendre:

  • Les confidences de Veerle Lodrigo, la gouvernante de Mgr Léonard

    IMPRIMER

    De Jan Antonisses sur Humo (22 novembre 2022) (extraits) :

    (...) Les dernières nouvelles n'étaient pas très bonnes. L'ancien archevêque André Léonard (82 ans), qui s'était retiré dans le sud de la France, avait été infecté par le corona. Il avait survécu à trois crises cardiaques. Il a été réanimé. Et à présent, il avait fait inscrire dans son testament qu'il ne voulait pas être enterré en Belgique. Seule sa gouvernante, Veerle Lodrigo (54 ans), représente encore le lien avec la mère patrie. "Je ne regrette pas de l'avoir suivi. Qui a un patron qui vous remercie pour tout ce que vous faites ?". (...)

    Veerle Lodrigo est une Gantoise qui a changé de carrière en 2010 : elle est passée de la tour de contrôle de Bruxelles Sud à l'archevêché de Malines. Elle a suivi André Léonard, qu'elle connaissait depuis un certain temps. (...)

    V. LODRIGO "Est-il conservateur ? (Soupir) Non, sinon il ne serait pas ouvert aux mouvements mariaux et au renouveau charismatique dans l'Église. Mais le blanc est blanc et le noir est noir. Le gris n'existe pas pour lui. ..." "Il était très diplomate en tant qu'archevêque. Mais quand il veut réaliser quelque chose, il va tout droit." (...)

    A. LÉONARD (dans un courriel) "Je ne regrette pas mes actions, notamment la manière dont j'ai réformé le séminaire de Namur. De ce fait, il est aujourd'hui le séminaire de la Belgique francophone. Avec la grâce de Dieu, j'y ai ordonné 90 prêtres pour le diocèse de Namur, et 20 pour l'archidiocèse de Malines-Bruxelles. Pour qu'un séminaire s'épanouisse, il doit être en parfaite harmonie avec les enseignements de l'Église catholique. Les jeunes ne s'engageront pour la vie et n'accompliront le vœu de célibat que si la théologie ainsi que la pratique pastorale sont conformes au magistère suprême. Je regrette la fermeté avec laquelle j'ai proclamé ma conviction : elle était parfois écrasante." (...)

    HUMO Jean-Paul II et Benoît XVI sont deux papes avec lesquels Léonard s'est bien entendu. En tant qu'archevêque, a-t-il bénéficié d'un soutien plus important à l'étranger que dans son pays ?

    LODRIGO "Assurément. Vous connaissez le dicton : un prophète n'est pas honoré chez lui. Monseigneur est toujours en contact avec Benoît XVI de temps en temps. L'homme a 95 ans mais il est encore très brillant. Attention, tout le monde en Belgique n'est pas anti-Léonard. Beaucoup de gens ont encore de l'affection pour lui. Je le vois quand je sors le courrier : la boîte aux lettres est bourrée." (...)

    HUMO Léonard, contrairement à ses prédécesseurs en tant qu'archevêque, n'a PAS été nommé cardinal par l'actuel pape François. C'était une déception ?

    LODRIGO "'Peut-être était-il préférable que je ne devienne pas cardinal', dit-il parfois. Sinon, je devrais constamment faire des allers-retours à Rome. En même temps, cela a dû l'attrister. Son successeur, Jozef De Kesel, est devenu cardinal. Et même Luc Van Looy, l'ancien évêque de Gand, a reçu le titre (puis l'a rendu, après des critiques sur son action laxiste dans des dossiers d'abus sexuels, ndlr). Qu'est-ce que Van Looy a accompli de plus que Léonard ?

    "Monseigneur a fait des choses merveilleuses. Il a toujours été très attentif aux personnes qui ont avorté. Chaque année, il célébrait une messe pour elles. (...)

    LÉONARD (dans un courriel) "Lorsque le pape François ne m'a pas créé cardinal, j'ai supposé qu'il donnait la priorité aux diocèses de la périphérie, où ils n'avaient jamais vu un cardinal de près. Cette hypothèse s'est avérée fausse. Mon successeur en tant qu'archevêque est devenu cardinal. L'hypothèse la plus probable est donc : mon style épiscopal ne correspond pas au profil souhaité par Rome. Cela a attristé de nombreux Belges. Je trouve moi-même la politique cardinalice étrange, mais franchement, elle me convient aussi. Que serais-je devenu si j'avais porté de la pourpre maintenant ? Un cardinal doit assister à des réunions significatives et inutiles à Rome plusieurs fois par an, tandis que moi, depuis que je me suis retiré en France, je mène une vie sacerdotale extraordinaire : je n'ai jamais confessé aussi souvent, accompagné autant de personnes, prêché des retraites, animé des sessions théologiques et philosophiques. Comme dirait Edith Piaf, 'Je ne regrette rien'." (...) (un passage sur la volonté de Mgr Léonard d'être enterré en France)

    HUMO L'archevêque devenu sous-pasteur. Du jamais vu. Ou bien s'agissait-il surtout d'un adieu à la Belgique, qui l'avait injustement traité ?

    LODRIGO "Après sa retraite, Monseigneur ne voulait plus réagir au moindre pet dans l'Eglise belge. Il n'avait plus envie de parler aux journalistes. Et : le site de pèlerinage marial de Notre-Dame-du-Laus l'a attiré." (...) (long passage sur les ennuis de santé du prélat et son refus de se laisser vacciner contre le corona (qu'il a contracté))

    LÉONARD (dans un courriel) "Depuis mes graves problèmes de santé, je pense souvent à la mort. Cette pensée m'aide à me repentir, à me détacher, à m'oublier. La mort me remplit d'une certaine crainte, mais aussi d'une grande confiance dans la miséricorde du Seigneur. J'essaie d'utiliser au mieux le temps qui m'est laissé pour explorer "les nouveaux cieux et la nouvelle terre" que le livre de l'Apocalypse nous fait désirer." (...)

  • Avortement, genre, euthanasie : quand des entreprises misent sur ce qu’elles croient être les nouvelles « valeurs »

    IMPRIMER

    De gènéthique magazine :

    « Tout est beauté » : une enseigne de mode fait la promotion de l’euthanasie

    21 novembre 2022

    Les entreprises se positionnent toujours plus sur les questions de société. Le dernier exemple se trouve au Québec.

    Simons, une enseigne de mode québecoise a proposé une campagne de communication peu ordinaire[1]. Dans une vidéo intitulée « Tout est beauté »[2] disponible sur son site internet, on peut écouter Jennyfer Hatch partager sa vision de la fin de vie. Cette britannique de 37 ans est décédée le 23 octobre après avoir eu recours à l’euthanasie.

    Atteinte du syndrome d’Ehlers Danlos, elle aurait voulu « “éveiller la conscience des gens” sur l’importance de mourir d’une “manière humaine” ». Le film a été rendu public le lendemain de sa mort.

    Des valeurs pour créer de la valeur ?

    « Je pense que le monde de l’entreprise a perdu quelque chose aujourd’hui : comprendre que les privilèges s’accompagnent de responsabilités et d’un engagement dans la communauté », déclare Peter Simons, le responsable de l’entreprise (cf. Faire du profit ou changer le monde ? Des entreprises choisissent les deux). Parmi les « valeurs » qu’elle entend promouvoir : la « compassion » [3].

    Peter Simons a rencontré Jennyfer dans le cadre du programme canadien d’« aide médicale à mourir », alors qu’il cherchait à réaliser « un film unique ». « Nous avons vraiment pensé – après tout ce que nous avons vécu ces deux dernières années et ce que tout le monde a vécu – qu’il serait peut-être plus pertinent de faire un projet moins orienté vers le commerce et plus axé sur l’inspiration et les valeurs qui nous sont chères », justifie-t-il.

    Des marques qui affirment défendre l’environnement ou l’avortement (cf. L’avortement pour faire marcher l’économie ?), des spots publicitaires qui mettent en scène des enfants prétendument transgenres (cf. Transgenre : « nous sommes devenus nous-mêmes le produit que nous devons conquérir »), et maintenant l’euthanasie : les entreprises misent sur ce qu’elles croient être les nouvelles « valeurs ». Au consommateur de faire son choix.

     

    [1] CBC, Why Quebec fashion retailer Simons is tackling medical aid in dying on its shopping website, Rachel Watts (09/11/2022)

    [2] « All is beauty »

    [3] https://www.simons.ca/imc/blog/spotlight/beauty-is-everywhere/

  • Stéphane Mercier sur Vimeo

    IMPRIMER

    2022_11_21_08_40_17_Greenshot.png

  • Etats-Unis : l'avortement n'a pas été le facteur décisif de l'élection

    IMPRIMER

    De NewsMax (John Gizzi) :

    L'avortement n'a pas nui aux candidats républicains

    13 November 2022

    Depuis le jour de l'élection, les médias affirment que les républicains ont obtenu de mauvais résultats parce que la Cour suprême a annulé le jugement Roe v. Wade.

    Si cette affirmation est portée par les partisans du droit à l'avortement ou par ceux qui préféreraient que le parti républicain se tienne à l'écart de cette question, les données montrent que cette affirmation n'est qu'un tissu de mensonges.

    Il est vrai que les démocrates ont fait une campagne acharnée en faveur du rétablissement de Roe v. Wade tout en affirmant à tort que la Cour suprême et les républicains interdisaient l'avortement. (Ils ne le faisaient pas.)

    Pourtant, course après course, l'avortement n'a pas été le facteur décisif de l'élection.

    Prenons, par exemple, les courses à New York, un État qui s'est longtemps présenté comme l'un des plus favorables à l'avortement de l'Union.

    Le candidat républicain pro-vie au poste de gouverneur de New York, Lee Zeldin, a recueilli le plus grand nombre de voix du GOP (Parti républicain) dans cet État depuis près de cinq décennies.

    En 2020, Trump avait perdu de 23 points face à Biden dans cet État.

    Alors que la gouverneure sortante démocrate Kathy Hochul a fait de l'avortement une question clé, Zeldin a comblé l'écart avec Trump de 18 points, passant à cinq points de la victoire.

    En fait, une vague rouge a déferlé sur l'État de New York, avec 10 républicains remportant des sièges au Congrès. Neuf d'entre eux sont pro-vie.

    Le GOP a également réalisé un gain net de trois sièges à la Chambre des représentants, y compris dans deux districts de la banlieue de New York où les démocrates ont dépassé les républicains.

    Nous avons entendu dire que les femmes de la banlieue votaient toutes contre le parti républicain cette année.

    Mais Mike Lawler, député pro-vie, a battu le démocrate sortant Sean Patrick Maloney. Maloney avait fait de l'avortement un enjeu majeur.

    Dans de nombreuses courses importantes aux États-Unis, les démocrates ont utilisé la carte de l'avortement sans succès.

    Pas moins de 12 gouverneurs républicains fortement pro-vie ont été élus et pas un seul n'a été défait, à savoir Kay Ivey de l'Alabama, Ron DeSantis de Floride, Brian Kemp de Géorgie, Brad Little de l'Idaho, Kim Reynolds de l'Iowa, Mike DeWine de l'Ohio, Kevin Stitt de l'Oklahoma, Henry McMaster de Caroline du Sud, Kristi Noem du Dakota du Nord, Bill Lee du Tennessee, Greg Abbott du Texas et Mark Gordon du Wyoming.

    Il convient de noter en particulier la réélection écrasante, à 59 % contre 41 %, du gouverneur pro-vie de Floride, DeSantis.

    En avril dernier, DeSantis a signé une loi restrictive sur l'avortement, interdisant toute procédure de ce type dans l'État après 15 semaines de gestation.

    Pendant ce temps, son adversaire bien financé, Charlie Crist, a fait du soutien de DeSantis à la loi un enjeu majeur de la campagne.

    Lors des dernières élections, la Floride avait une tendance bleue (démocrate). DeSantis n'avait fait qu'une bouchée en 2018 pour remporter le poste de gouverneur.

    Cette année, DeSantis a non seulement gagné avec une marge républicaine record, mais il a même remporté les bastions démocrates que sont les comtés de Miami-Dade et de Palm Beach.

    Si l'avortement était une question si déterminante, comment cela a-t-il pu se produire ?

    Et comment l'Ohio a-t-il pu se produire cette année ?

    L'Ohio a longtemps été un État baromètre, et pourtant le gouverneur républicain DeWine a été réélu cette année avec une énorme marge de 26 points.

    En 2019, DeWine avait signé une loi sur les battements de cœur, interdisant l'avortement après le premier signe d'activité cardiaque du fœtus.

    La victoire de DeWine a été reflétée par la réélection du procureur général Dave Yost, ainsi que par des majorités pro-vie à l'Assemblée législative de l'État et trois candidats pro-vie qui ont obtenu des sièges à la Cour suprême de l'État.

    Dans l'ensemble des États-Unis, les républicains n'ont clairement pas obtenu les résultats escomptés lors des élections de mi-mandat de 2022, en raison de facteurs tels que la médiocrité des candidats, le fait que les démocrates aient dépensé plus que leur part et le fait que l'économie soit encore forte et le chômage faible.

    Mais, course après course, l'avortement n'a pas été le thème gagnant que les démocrates et les grands médias prétendent.

  • Contraception : "Le changement est possible"; quand Paglia rouvre le front

    IMPRIMER

    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Contraception : "Le changement est possible"; Paglia rouvre le front

    12-11-2022

    Changer la doctrine sur la contraception ? Pour Monseigneur Paglia "le jour viendra où le Pape le fera, il faut y penser". L'interview déconcertante du président du Président de l'Académie pontificale pour la Vie (APV) avec The Tablet qui revient sur les souhaits de la Civiltà Cattolica d'une encyclique qui surpasserait définitivement Humanae vitae. Dans un concentré de réponses pathétiques, les sondages et les dissidences sont confusément amalgamés, présentés comme de la doctrine. Et l'une d'elles invente même le néologisme de "pro-vie non idéologique". 

    Une encyclique du Pape viendra-t-elle bouleverser l'enseignement de l'Eglise sur la vie, notamment sur la contraception ? Le 2 juillet dernier, Jorge José Ferrer, professeur de théologie morale à l'Université catholique pontificale de Porto Rico, dans les colonnes de La Civiltà Cattolica, avait lancé l'idée, à la fin d'un long article saluant l'air de renouveau introduit par la publication du volume Éthique de la vie, par l'Académie pontificale pour la vie : "Il est légitime de se demander si le pape François nous livrera une nouvelle encyclique ou exhortation apostolique sur la bioéthique, qu'il pourrait peut-être intituler Gaudium vitae", puisque, avait rappelé Ferrer, Evangelium Vitae a vingt-cinq ans.

    Christopher Lamb, vaticaniste pour The Tablet, a dû particulièrement apprécier l'idée. C'est ainsi qu'il a organisé un tête-à-tête avec Mgr Vincenzo Paglia (APV), dont il rend compte, de manière assez pathétique, dans un article du 10 novembre. Pour être honnête, M. Lamb parle de "rumeurs croissantes" concernant un "nouveau document qui pourrait assouplir l'interdiction de la contraception artificielle par l'Église". Plus précisément, selon ces rumeurs, le pape, "qui a souligné à plusieurs reprises la primauté de la conscience formée et le rôle du discernement dans la prise de décision morale, pourrait faire évoluer la position selon laquelle les couples mariés ne peuvent en aucun cas recourir à la contraception artificielle".

    Son interlocuteur, interrogé, a toutefois répondu : "Je crois que le jour viendra où le pape François, ou le prochain pape, le fera". Mais qu'est-ce que je peux dire ? Il est certain que nous devons l'envisager". En substance, Lamb et Paglia préparent le terrain, suggérant déjà la ligne à suivre et même le titre de l'encyclique ; il n'apparaît pas clairement s'ils ont un commanditaire plus haut placé qu'eux, peut-être habillé en blanc. En fait, ce n'est pas un mystère que le pape François, face aux ouvertures du texte de base de l'APV, a défendu la liberté des théologiens de débattre à 360 degrés, parce qu'alors le Magistère décidera, oubliant ce détail que le Magistère, en ce qui concerne la contraception, l'insémination artificielle et la fin de vie, a déjà pris position.

    L'article de Lamb est plutôt banal : Paglia serait l'homme pacifique à l'esprit large qui veut être plus "pro-vie" plutôt que de simplement réaffirmer l'opposition traditionnelle de l'Église à l'avortement et à la contraception. D'autre part, il y a les méchants, ceux qui veulent "entraîner l'Église dans les guerres culturelles", comme certains évêques américains qui tentent "d'empêcher deux éminents politiciens catholiques" de recevoir la communion, ou comme ces obstinés qui prétendent que remettre en question l'enseignement d'Humanae Vitae sur la contraception reviendrait à "trafiquer l'enseignement irréformable de l'Église".

    Mais l'interlocuteur de Lamb est Paglia, l'impassible, pas du tout "contrarié par le débat agité qui a vu l'Académie fortement critiquée par une partie des médias catholiques", mais déterminé à atteindre son objectif. Écoutez, dit Mgr Paglia, ce qui est important aujourd'hui, c'est d'être vraiment "pro-vie d'une manière non idéologique" [...]. Nous sommes intéressés à battre en brèche - pour ainsi dire - les préjugés idéologiques qui contaminent la réflexion, qui contaminent l'opinion publique. Et ils empêchent une large participation à tous les niveaux". Soupe habituelle : être pour la vie signifie combattre les guerres, s'occuper de la faim dans le monde, de la hausse des suicides, de la peine de mort, des immigrants. Selon Paglia, l'axe doit être déplacé vers ces questions car, répète-t-il, le débat "sur l'avortement et l'euthanasie s'est idéologisé".

    La rencontre entre Paglia et Lamb a porté sur deux sujets très chauds. Le premier est la nomination de Mariana Mazzuccato en tant que membre de l'APV. Mgr Paglia ne voit aucun problème à cette nomination, puisque Mazzucato, selon lui, n'est pas réellement pro-avortement, mais pro-choix.  Le pouvoir des mots... En outre, la nomination d'un économiste serait justifiée par le fait que l'APV ne peut ignorer "les atteintes à la vie que constituent les inégalités". La question que Lamb aurait dû poser était facile : n'y avait-il pas un autre économiste préoccupé par les inégalités mais opposé à l'avortement ? Mais il est vrai aussi que Lamb n'était pas là pour saper Paglia, mais pour ouvrir la fenêtre d'Overton pour l'autorisation de la contraception.

    Et pour atteindre cet objectif, tout est permis. A commencer par Paglia, qui s'amuse à jeter de la poudre aux yeux et à brouiller les cartes ; d'abord, en effet, il fait l'éloge d'Humanae Vitae pour la parentalité responsable, puis il met en garde contre le risque d'appliquer l'encyclique "de manière strictement légaliste". Comme, par exemple, ceux qui ont recours aux "méthodes naturelles de contraception" pour ne pas avoir d'enfants ; ils "pourraient être très corrects dans l'application des méthodes naturelles" ; ils pourraient dire qu'ils "respectent la règle", mais trahissent la substance de l'enseignement de l'Église. Que quelqu'un lui explique que le recours aux périodes infertiles n'est pas contraceptif et que la question n'est pas de savoir si une chose est naturelle ou artificielle, mais de voir s'il s'agit d'un acte destiné à empêcher la procréation. Le coitus interruptus n'est pas artificiel, mais il est clairement contraceptif. Est-ce trop demander que de demander la démission d'un homme qui est à la tête de l'APV et qui ne connaît pas ces distinctions ? Ou, pire encore, fait-il délibérément semblant de ne pas les connaître ?

    Puis il évoque respectivement : l'oracle des sondages mondiaux qui, explique Lamb, montrent que la majorité écrasante des catholiques n'accepte pas que l'utilisation de contraceptifs soit moralement mauvaise ; Maurizio Chiodi, qui pontifie sur la possibilité d'une dissidence concernant l'enseignement de Humanae Vitae ; Benoît XVI, qui, dans les rêves agités de Lamb, aurait dit que "la contraception artificielle peut être utilisée lorsque l'intention n'est pas d'empêcher la conception mais d'arrêter la propagation d'une maladie mortelle". Sur ce dernier point, rappelons que la note d'éclaircissement de la Congrégation pour la doctrine de la foi avait clos le dossier : Benoît XVI n'avait en aucun cas ouvert la porte à la contraception dans certains cas, ni à la prostitution, ni au principe du moindre mal. Lamb ne peut pas l'ignorer, mais manifestement, certains saboteurs de la doctrine de l'Eglise ont particulièrement besoin de faire semblant de s'appuyer sur l'autorité de Benoît XVI : ils le détestent, mais ils ne peuvent pas se passer de lui.

    Même Saint John Henry Newman est appelé à la cause : son essai sur le développement de la doctrine est devenu le livre le plus cité (de manière détournée) par ceux qui, à supposer qu'ils l'aient lu, ne l'ont pas du tout compris, prenant pour du développement ce que Newman appelait en fait la corruption de la doctrine. (...)

    Paglia conclut l'entretien par un message d'amour et d'écoute : "Je dis à ceux qui s'opposent à la discussion de ces questions : je pense qu'il y a un profond problème de fidélité à l'Esprit. Et c'est qu'il s'agit d'une pathologie, d'une foi malade. Une foi dans la lettre et non dans l'Esprit. Je dirais que cela risque de "bloquer l'Esprit". Pas moins. En tout cas, Paglia, l'homme pacifique aux vues larges, invite les opposants " malades " à débattre, mais sans " tomber dans la tentation d'être le Magistère ". Nous l'invitons donc à une interview avec La Bussola, avant la sortie de Gaudium vitae. Seulement il n'y aura pas de Mr Lamb à ses côtés.