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Politique - Page 111

  • La Chine sera-t-elle le nouveau maître du jeu au Moyen-Orient ?

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    Une tribune de Jean-Paul Ghoneim publiée sur le site de l'IRIS :

    La Chine, nouveau maître du jeu au Moyen-Orient ?

    13 mars 2023

    La Chine enregistre une victoire diplomatique en parrainant l’accord de rétablissement des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Cet accord n’est pas une surprise en soi puisqu’il a été précédé par des négociations qui auront duré deux ans en Irak et à Oman. D’autres pays du Golfe comme le Koweït et les Émirats arabes unis ont « normalisé » leurs relations avec l’Iran en août dernier en renvoyant leurs ambassadeurs à Téhéran.

    Les relations entre Riyad et Téhéran ont été rompues en 2016 après l’attaque du consulat du Royaume à Mashhad en 2016. Cet épisode de tension intervient sur fond d’appui de l’Iran aux rebelles houthis au Yémen et de l’attaque à grande échelle contre des implantations de Aramco, le géant pétrolier saoudien, en novembre 2020 puis mars 2022, qui aura mis à mal pendant un certain temps la production pétrolière du Royaume. L’absence de réaction américaine a fini de convaincre les Saoudiens que leurs alliés ne voleraient pas à leur secours en cas de nécessité. D’où un changement progressif de cap et une lente mais durable mutation dans les alliances du Royaume.

    L’annonce et la signature de cet accord, le jour même de la réélection de Xi Jin Ping à un troisième mandat à la présidence de la Chine, ne sont pas fortuites. Elles viennent signifier au monde que Pékin est désormais le seul interlocuteur capable de dicter à l’Iran sa conduite future. Il a aussi l’avantage de séduire l’égo de l’Arabie saoudite, en quête de statut de puissance régionale détachée des contraintes imposées par l’Occident. La veille de la signature de l’accord, le Prince Khaled Ben Salmane, fils du roi, ministre de la Défense et très proche du prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS), était en Corée pour négocier des contrats d’armements. Fayçal Ben Farhan le ministre des Affaires étrangères, a effectué quant à lui la semaine dernière une tournée qui l’a mené à Londres, Kiev et… à Moscou où il a rencontré Sergueï Lavrov.

    La Russie qui n’apparaît pas dans cet accord est pourtant bien présente. Les liens qui se sont créés au sein de l’OPEP+ entre Riyad et Moscou sont très solides, puisqu’ils reposent sur une communauté d’intérêts. La Chine qui est le premier partenaire économique de l’Iran et un des principaux acheteurs du pétrole saoudien ne peut que consentir à ce rapprochement qui va dans le même sens. De ce fait, l’Arabie saoudite se trouve de facto dans le camp des alliés de l’axe Pékin-Moscou.

    L’accord négocié à Pékin entre le 6 et le 10 mars entre deux personnalités en charge de la sécurité nationale – Mossaed Al Ayban, conseiller pour la sécurité nationale en Arabie saoudite et l’amiral Ali Shamkhani, le secrétaire général du conseil suprême de la sécurité en Iran -, prévoit le rétablissement des relations diplomatiques dans les deux mois à venir et « le respect de la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États ».  L’implication de la Chine dans la conclusion de cet accord offre la garantie pour l’Arabie saoudite que l’Iran ne se dérobera pas cette fois-ci aux engagements pris. Le test le plus probant sera l’attitude et l’action de l’Iran vis-à-vis de ses alliés houthis au Yémen.

    Malgré la satisfaction affichée et les sourires contraints, les réactions restent prudentes sur l’attitude future de l’Iran. Si Téhéran applique cet accord, cela signifierait qu’il devrait renoncer à soutenir ses alliés au Yémen, mais aussi en Irak, en Syrie et au Liban, qui sont une source d’inquiétude pour le Royaume saoudien. Cela est peu probable et va à l’encontre de la doctrine appliquée par la République islamique depuis sa prise de pouvoir.

    L’autre problème que les Saoudiens auront à gérer réside dans la rivalité avec les Émirats arabes unis. Les relations entre Riyad et Abou Dabi sont tendues. Au point que Fayçal Ben Farhan lors de son passage à Londres, invité du Chatham House, le think tank britannique, a dû démentir les rumeurs d’un désaccord profond entre les deux pays. Il n’en demeure pas moins que des signes évidents de divergences existent entre les deux pays voisins. Le 18 janvier dernier, les monarques du Conseil de Coopération du Golfe, le président égyptien et le roi de Jordanie se sont réunis dans la capitale des Émirats arabes unis en l’absence remarquée de Mohamed Ben Salmane. La diplomatie émirienne, qui chasse sur le même terrain que celui de l’Arabie saoudite (rapprochement avec la Russie et la Chine, mais aussi avec la Turquie), pourrait gêner les initiatives de Riyad qui se veut la puissance incontestée du Golfe.

    L’installation durable de la Chine dans le paysage diplomatique de la région semble irréversible. Les puissances occidentales empêtrées dans la guerre en Ukraine et dans leurs problèmes domestiques avec des économies affaiblies sont incapables de répondre aux besoins et aux aspirations de ces puissances économiques montantes. Les pays de la région anticipent en quelque sorte l’affrontement majeur qui aura lieu entre les États-Unis et la Chine et semblent miser sur une victoire de Pékin.

  • Poutine et les Juifs de Russie. La dénonciation du grand rabbin rebelle

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de diakonos.be)

    Poutine et les Juifs de Russie. La dénonciation du grand rabbin rebelle

    « J’étais le grand rabbin de Moscou. La Russie m’a contraint à fuir ». C’est ainsi que la revue américaine « Foreign Policy » a intitulé fin février l’impressionnant récit qu’a fait Pinchas Goldschmidt des rapports difficiles entres les Juifs russes et le régime de Vladimir Poutine, des rapports qui se sont davantage compliqués après son agression contre l’Ukraine.

    Dans cette guerre, le facteur religieux a son importance. Avec des racines lointaines qui, pour les Juifs de Russie, remontent aux soixante-dix années de dictature communiste, dont ils sont sortis pratiquement détruits. Ce n’est qu’après le tournant de 1989, quand avec Mikhaïl Gorbatchev « la perestroïka et la glasnost battaient leur plein », que le rabbin Goldschmidt est arrivé à Moscou, avec l’intention de « reconstruire la communauté juive ».

    Quatre années plus tard, en 1993, Goldschmidt devient grand rabbin de Moscou. Mais à l’aube du deuxième millénaire, avec l’arrivée de Poutine à la présidence, les signaux repassent à nouveau au rouge. À l’hiver 2003, le rabbin est convoqué par des fonctionnaires des services de sécurité fédéraux, le FSB, l’héritier du célèbre KGB, qui lui demandent de se mettre à leur service en tant qu’informateur. Goldschmidt refusa. Par la suite, les fonctionnaires reviennent plusieurs fois à la charge, toujours sans succès, jusqu’à ce qu’en 2005 – écrit-il – « j’ai été expulsé de Russie, peut-être justement à cause de mon refus de collaborer avec les agences d’espionnage ».

    Et il ajoute : « Je n’ai pu revenir que grâce à l’intervention du premier ministre italien de l’époque, Silvio Berlusconi », évidemment grâce à l’amitié que ce dernier avait créée avec Poutine.

    Mais les agents du FSB ne s’avouèrent pas vaincus : « il tenaient sous contrôle, visitaient et intimidaient » un nombre croissant de Juifs russes. Jusqu’à la conclusion d’un accord avec la Fédération des communautés juives de Russie, la FEOR, qui se plia à deux conditions bien précises du Kremlin.

    La première était de blanchir l’image de Poutine de tout soupçon d’antisémitisme, pendant qu’il se battait contre les oligarques d’origine juive Mikhail Fridman, Vladimir Gusinsky, Mikhail Khodorkovsky et Boris Berezovsky.

    La seconde condition du Kremlin était d’utiliser la Fédération des Juifs russes comme porte-parole en direction les Juifs d’Occident, « pour faire passer le message que, quoiqu’on puisse penser de Poutine, toute autre alternative serait pire et aboutirait à la persécution des Juifs ». Et la Fédération ne manqua pas de remplir sa part du contrat par la suite : quand Poutine annonça sa volonté de revenir à la présidence en 2012, les rabbins de la FEO « s’empressèrent de faire en sorte que les Juifs de Moscou renoncent à participer aux manifestations ».

    Et quand la Russie s’appropria la Crimée en 2014, « les leaders de la FEOR s’activèrent au maximum pour donner la ligne à suivre, en dépit des protestations des Juifs russes : Juifs, ne vous en mêlez pas, ce n’est pas notre guerre ».

    Quant aux années de guerre dans le Donbass qui suivirent, Goldschmidt écrit : « Dans le contexte du discours de propagande russes pour soutenir la lutte contre les néo-nazis en Ukraine, le Musée de la Tolérance, construit par la FEOR et centré sur l’histoire de la seconde guerre mondiale, a été utilisé à de nombreuses reprises pour accréditer la thèse selon laquelle la guerre contre l’Ukraine était une guerre contre le retour du nazisme. Telle était la ligne adoptée par le rabbin Alexander Boroda, président de la FEOR, pour soutenir la guerre. Les organisations-sœur de la FEOR situées hors de Russie, comma Chabad, n’ont pas dit un mot. »

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  • La Marche pour la Vie, c'est bientôt

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    La Marche pour la Vie, c'est bientôt


    La Marche pour la Vie aura lieu 2 avril 2023 !

    • 2 avril 2023
    • 14h00
    • à Bruxelles (lieu exact à déterminer avec les autorités locales)

    Pourquoi nous marchons

    • L’arrêt de la Cour suprême des États-Unis, 40 ans après Roe v. Wade, a renversé sa décision erronée et a clairement reconnu que le droit constitutionnel à l'avortement n'existe pas. Les États-Unis nous donnent à tous un grand espoir ; mais nous, en Belgique, pouvons nous attendre à un activisme (public) pour faire reconnaitre l'avortement comme un droit constitutionnel. En effet, une proposition d'inscrire un droit à l'avortement dans notre constitution a déjà été déposée à la table du législateur constitutionnel. En France, d'ailleurs, c'est la même chose. Descendons ensemble dans la rue pour faire reconnaître qu'un droit à l'avortement n'existe pas et pour demander que notre attention soit portée sur des moyens clairs et concrets qui placent au centre de vraies solutions pour la femme et son enfant à naître.
    • Non seulement la vie à naître est sous pression, mais la vie de nos personnes âgées et malades est également d'autant plus méprisée. Cependant, la Cour européenne des droits de l'homme a condamné la Belgique en 2022 pour une violation du droit à la vie en raison d'un contrôle a posteriori inefficace des cas d'euthanasie. Nous demandons que le parlement belge réforme enfin la commission d'évaluation de l'euthanasie, ce que la Marche pour la vie demande depuis des années, et qu'il s'abstienne de nouvelles extensions de la loi, par ex. l'euthanasie pour les personnes atteintes de démence.
    • Il y a quelques années, la gestation pour autrui était encore condamnée par le Parlement européen, mais récemment des tentatives ont été faites pour imposer la gestation pour autrui à tous les États membres européens en obligeant chaque pays à reconnaitre la filiation par GPA établie dans un autre État membre (où cela est permis par la loi). La Commission européenne essaie d'étendre ses propres pouvoirs et nous demandons donc à la Commission de s'en abstenir, et nous demandons au Parlement belge, au contraire, de préciser que toute GPA est une violation des droits de l’enfant et des principes de l’indisponibilité et la non-commercialisation du corps humain.

    http://www.marchforlife.be/

  • RDC : l’Eglise catholique et les églises protestantes réclament plus d’attention de la part de l’UE et spécialement de la Belgique

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    Lu sur le site web de « La Libre Afrique » :

    EVEQUE-1.jpgLes deux principales confessions religieuses congolaises, la catholique et les protestantes, ont demandé jeudi à l’Union européenne et à ses États membres – et en particulier à la Belgique – une « implication sincère » à l’égard de la République démocratique du Congo (RDC), un pays en proie à des décennies de violences et qui doit organiser des élections générales à la fin de l’année. Une délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC), principale fédération protestante du pays, a mené durant quatre jours une « mission de plaidoyer » à Bruxelles, auprès de responsables belges et européens, rencontrant notamment l’archevêque de Malines-Bruxelles, cardinal Jozef De Kesel, et le nonce apostolique auprès de l’Union européenne, Mgr Noel Treanor.

    Les délégués des deux églises ont ensuite, lors d’une conférence de presse, dénoncé une « grave détérioration » de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC et surtout dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, avec une ‘multiplication » des groupes armés, locaux et étrangers.

    Avec de « graves conséquences », a souligné le secrétaire exécutif de la commission justice et paix de la Cenco, le père Clément Makiobo.

    Selon les deux églises, depuis 2021, au moins 10.100 personnes ont été massacrées et plus de quatre millions d’autres ont été déplacées, alors que de graves violations des droits humains ont été enregistrées.

    « À cause de cette insécurité, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ne peut organiser les opérations électorales en cours (l’enregistrement des électeurs qui se déroule dans l’ensemble du pays, ndlr) dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyaragongo » dans le Nord-Kivu, ont souligné la Cenco et l’ECC dans une déclaration conjointe.

    Elles déplorent que la paix ne soit pas encore rétablie dans cette région en dépit des nombreuses initiatives militaires – comme le déploiement d’une force régionale de la communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) – et diplomatiques, comme des médiations menées par le Kenya et l’Angola entre les présidents congolais et rwandais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et Paul Kagame.

    RDC : l’Eglise catholique et les églises protestantes réclament plus d’attention de la part de l’UE et spécialement de la Belgique

  • RDC : échec du cessez-le-feu et diplomatie en panne

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    RDC 7141ad3d86b5d46b6ec1a949f5720ff21675742715.jpgLes combats se poursuivent dans l’Est du Congo entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise, malgré un nouveau cessez-le-feu  annoncé à Luanda début mars et la faiblesse de son armée oblige Kinshasa à sous-traiter sa sécurité et sa diplomatie. Lu sur le site web « afrikarabia »:

    Comme si de rien n’était. Le sixième accord de cessez-le-feu, censé entrer en vigueur le 7 mars entre le M23 et l’armée congolaise, n’a jamais été respecté. Toute la semaine, les combats se sont poursuivis dans le Masisi, autour de la ville de Sake, dernier verrou d’accès à la capitale provinciale, Goma. Encore une fois, l’armée congolaise et les rebelles du M23 se sont accusés mutuellement d’avoir violé le plan de paix négocié à Luanda. Pourtant, les partenaires régionaux de la communauté d’Afrique de l’Est (EAC), l’Angola dans son rôle de médiateur, et la France qui souhaitait « donner une chance à la paix » selon Emmanuel Macron, avaient tous mouillé la chemise pour tenter de faire aboutir un énième cessez-le-feu. Peine perdue. Le rapport de force, très défavorable à Kinshasa sur le terrain militaire, pousse le M23 à acculer le gouvernement à se mettre à la table des négociations, ce que refuse toujours l’exécutif congolais.

    Isoler Goma

    L’apathie de la force régionale kényane de l’EAC, qui n’a pas levé le petit doigt pour affronter le M23, a fini par convaincre les rebelles qu’ils pouvaient encore accentuer la pression militaire sur les autorités congolaises en continuant d’avancer sur Goma. Si la prise de la capitale régionale de 2 millions d’habitants par le M23 et son parrain rwandais semble être un objectif diplomatiquement trop risqué, l’encerclement de la ville par l’Ouest et son asphyxie économique pourrait être tout aussi payant. Les rebelles ont en effet contourné la zone de Goma par le Masisi, au Nord, avant de redescendre vers le lac Kivu et la ville stratégique de Sake, qui ouvre la route vers le Minova, Bukavu et le Sud-Kivu. Le non-respect du cessez-le-feu et la poursuite des combats autour de Goma n’est donc pas vraiment une surprise.

    Nouvelle promesse de retrait du M23

    A Luanda, le 3 mars, outre un cessez-le-feu, qui ne sera jamais appliqué, le président angolais avait réussi faire accepter un plan de retrait des rebelles. Le calendrier, très souple, laisse jusqu’à fin mars au M23 pour libérer ses positions et se retirer vers ses bases, à la frontière ougandaise. Sur ce point, un communiqué du M23 a annoncé ce week-end son intention de se retirer de Karuba, Muremure, Nyamitima, Nkingo, Kagano et Kihuli. Début 2023, déjà, les rebelles avaient annoncé leur retrait de Kibumba et Rumangabo, dans le Nyiragongo. Un départ relatif, puisque très étrangement, ces positions font de nouveau partie des zones à libérer d’ici le 30 mars. La force de l’EAC, qui se renforce bien timidement de Burundais et d’Angolais doit occuper le terrain laissé par le M23, se transformant en une simple force tampon, très contestée par la population locale qui dénonce un risque de « balkanisation » de la région.

    Sous-traitances extérieures

    Militairement, le M23 reste toujours le maître des horloges, laissant Kinshasa chercher ses soutiens à l’extérieur, sans grand succès pour le moment. Face à l’extrême faiblesse de son armée, les autorités congolaises ont sous-traité leur sécurité à l’EAC, dont le Rwanda (soutien du M23) et l’Ouganda (accusé d’avoir facilité l’accès au sol congolais aux rebelles), font ironiquement partie. Sur le plan diplomatique, c’est également l’EAC qui a la main sur la pacification de l’Est congolais, avec le président angolais Lourenço à la manoeuvre. Pour les sanctions contre le Rwanda, Kinshasa cherche aussi l’appui des Nations unis. Lors de la visite d’Emmanuel Macron en RDC, Félix Tshisekedi a encore renouvelé sa demande de sanctions contre l’agression rwandaise.

    « La sortie de ce conflit ne peut être que politique »

    La France, comme les Nations unies, dont une délégation du Conseil de sécurité était au Congo jusqu’à ce dimanche, ont rappelé que Kinshasa ne pouvait pas tout attendre de l’extérieur. Emmanuel Macron avait été très direct, en mettant les dirigeants congolais devant leur incapacité à restaurer la souveraineté de leur pays depuis presque 30 ans. D’une manière presque moins diplomatique, l’ambassadeur de France à l’ONU, Nicolas de Rivière, a été plus cash : « Ne vous attendez pas que les Nations-Unies règlent les choses de manière magique et instantanée à la place des autorités congolaises ». Et de rappeler, ce qui est une évidence bien peu populaire au Congo : « La sortie de ce conflit ne peut être que politique, et ne peut se faire que par des négociations ».

    Tshisekedi prisonnier de l’EAC

    Impuissante militairement face au M23, Kinshasa attend donc des solutions de la part de la communauté d’Afrique de l’Est, qu’elle voudrait plus offensive face aux rebelles. Elle attend aussi de fortes sanctions contre Kigali pour obliger le soutien du M23 à sonner la fin de la progression du M23. L’opposant Dellly Sessanga estime que toutes les solutions proposées par Kinshasa ont échoué : état de siège, opérations militaires avec l’Ouganda, ou déploiement de la force de l’EAC. Le candidat à la présidentielle demande « une force internationale adaptée » pour remplacer l’EAC et les casques bleus de la Monusco, cantonnés au rôle de simples spectateurs. Certains experts voudraient voir la RDC s’appuyer sur la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), pourquoi pas soutenue par la France. Il se dit que la Namibie et le Zimbabwe pourraient être susceptibles de s’y impliquer. Un scénario bien trop prématuré, alors que Félix Tshisekedi semble maintenant être complètement prisonnier de son adhésion à l’EAC.

    Christophe Rigaud – Afrikarabia

     

  • Belgique : encore plus d'avortement ?

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    Il n'y en a jamais assez... La lutte sans merci contre le droit du petit d'homme à naître ne connaît pas de répit.

    Lu sur le site de la Libre :

    Vers une extension du droit à l'IVG au-delà de douze semaines ? Les recommandations d'un comité d’experts sur l'avortement

    Le comité interuniversitaire a remis son rapport concernant l’étude et l’évaluation de la loi et de la pratique de l’avortement en Belgique, à la demande de la majorité Vivaldi au fédéral.

    10-03-2023

    Le comité interuniversitaire multidisciplinaire indépendant a remis, vendredi, une synthèse et une liste de recommandations aux députés de la majorité Vivaldi, après une année de travail. Suppression du délai de réflexion de six jours, décriminalisation des patientes, prolongation de la durée actuelle de douze semaines à minimum dix-huit semaines post-conception, des évolutions considérées comme nécessaires par le comité scientifique.

    Un débat de longue haleine

    La loi Lallemand-Michielsen a été adoptée en 1990. Il y a plus de trente ans. La volonté de réformer la législation sur l’interruption volontaire de grossesse divise les députés de la Chambre depuis au moins trois législatures. Les experts consultés justifient cette volonté par l’expérience accumulée dans le domaine depuis lors, mais également par l’évolution de la place et de l’autonomie de la femme. La loi a été remaniée en 2018, mais reste jugée incomplète par beaucoup.

    Cette législation de 2018 n’autorise toujours pas, explicitement, l’avortement. Des conditions sont à respecter pour suspendre les poursuites judiciaires. On peut citer le délai de réflexion obligatoire de six jours et le délai maximum de douze semaines pour procéder à l’avortement. Ces conditions sont contestées par plusieurs partis. Pour les assouplir et dépénaliser complètement la loi, huit partis (les socialistes, les libéraux, les écologistes, le PTB et Défi) se sont accordés sur des amendements à une proposition de loi du PS. C’était en 2019.

    Des recommandations proches des amendements proposés

    Les amendements concernaient, entre autres, la réduction du délai de réflexion imposé à 48 heures, une dépénalisation complète de l’avortement pour les femmes et médecins, et la possibilité d’avorter jusqu’à dix-huit semaines. Le CD&V a mis son veto à cette proposition du PS et a même décidé d’en faire une condition à sa participation au gouvernement Vivaldi. Ce qui explique qu’elle ait été mise “au frigo”. Les députés attendaient ce rapport pour que la proposition revienne à l’agenda de la Chambre.

    Les nouvelles recommandations ne sont pas toutes si éloignées des amendements à la proposition du PS, datant de 2019. Certaines diffèrent, tout de même. Concernant les sanctions pénales, par exemple, le comité scientifique est favorable à la décriminalisation explicite des femmes, mais pas à celle des médecins. Pour les médecins, les experts recommandent de préférer des sanctions spécifiques à l’application d’infractions pénales générales.

    Pas de droit à l’avortement dans la Constitution

    Le comité d’experts souligne que leur rapport n’a pas été influencé par la révocation par la Cour suprême américaine d’un droit constitutionnel fédéral à l’avortement. D’ailleurs, les membres du comité semblent sceptiques quant à l’idée d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution. Ils craignent que l’inscription du droit aille de pair avec une diminution de la lutte contre l’avortement clandestin. Ils le rappellent, “l’enjeu est la place et le soutien des femmes dans la société civile”.

  • L'ONU doit rappeler que l'euthanasie viole les droits fondamentaux

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    Titre

    La vie est le bien le plus précieux de l’homme. Nul ne peut exercer aucun droit ni jouir d’aucune liberté sans cette vie. Pourtant, certains en France et ailleurs veulent pouvoir mettre fin à la vie des personnes vulnérables, malades, âgées et handicapées, sous couvert de « liberté ».

    Cependant l’interdiction de tuer est le fondement des droits de l’homme. Elle constitue un principe fondamental du droit international. 

    Ce principe fut réaffirmé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, après que des médecins furent condamnés à Nuremberg pour avoir euthanasié des personnes handicapées. Ce principe ne prévoit aucune exception d’euthanasie. Dès lors, toute euthanasie – même présentée comme volontaire – est une violation des droits de l’homme.

    L'ECLJ va donc agir auprès de plusieurs organes de l'ONU pour qu'ils réaffirment l'interdiction de l'euthanasie et initient une procédure d'enquête sur les pays ayant légalisé l'euthanasie.

    Je soutiens l'ECLJ pour que l'ONU réaffirme l'interdiction fondamentale de l'euthanasie

    En effet, la Convention européenne des droits de l’homme pose très clairement que « La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement » (article 2). L’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques stipule que « le droit à la vie est inhérent à la personne humaine ».

    Les promoteurs de l’euthanasie veulent donc revenir sur ces textes invoquant la liberté individuelle et arguant qu’un tel droit personnel n’enlèverait « rien aux autres. »

    Ce n’est pas vrai.

    Pour la société c’est renoncer à un principe fondamental d’humanité : protéger la vie de ses membres, y compris contre eux-mêmes. Légaliser l’euthanasie revient à considérer la mort comme une solution. C’est priver la société de sa légitimité de soigner une personne qui demande la mort. C’est mettre sur ses épaules la responsabilité de s’assurer du caractère libre d'une décision d’être euthanasié.

    Il y a ensuite les soignants à qui l'on demande de pratiquer un acte qui viole frontalement leur serment d’Hippocrate de ne pas donner la mort intentionnellement.

    Pour les autres enfin, c’est toujours un membre d’une famille qui s’en va, et la liberté de l’un de se donner la mort prive ses proches de sa présence.

    Quand une personne demande à mourir, cela ne concerne pas qu’elle. C’est à la société qu’elle demande la mort et la société en est atteinte.

    Ces choix individuels créent ensuite une norme, une norme sociale. Lorsque l’euthanasie devient légale, toute personne se projette devant ce choix. Chacun se demande s’il devrait un jour demander l’euthanasie pour lui-même. Alors ce sont les personnes âgées, les malades ou les personnes handicapées qui souffrent le plus de cette nouvelle norme sociale qui s’établit inévitablement.

    De la liberté de demander l’euthanasie, on en vient à l’opportunité de choisir l’euthanasie et finalement on aboutira à la responsabilité de demander l’euthanasie. « Donner la liberté de recourir au suicide assisté c’est autoriser la société à faire pression pour que certains aient l’élégance de demander la mort et ne pas peser[1]. »

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  • La présence de Satan dans le monde moderne (Club des "Hommes en noir")

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    PRÉSENCE DE SATAN DANS LE MONDE MODERNE. L’ANALYSE DU CLUB DES HOMMES EN NOIR

    10 mars 2023
     

    Peut-on tuer sous l’emprise du diable ? Quelle est la part de Satan lorsque nous péchons ? Les réponses du Club des Hommes en noir avec cette semaine autour de Philippe Maxence, les abbés de Tanouärn et Célier, le père Danziec et Jeanne Smits.

  • L’Union européenne doit accepter de voir en face la montée des actes antichrétiens !

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    Du site du Figaro (via :

    Tribune collective. “L’Union européenne doit accepter de voir en face la montée des actes antichrétiens!”

    6 mars 2023

    TRIBUNE COLLECTIVE – Deux religieuses du quartier Bouffay, à Nantes, vont quitter la ville, épuisées par l’insécurité. Si la montée inquiétante de la violence contre les religions touche l’ensemble des croyants, le christianisme demeure la première cible des actes antireligieux en France comme en Europe. Dans une tribune collective, une vingtaine de personnalités appellent l’Union européenne à réagir et rappellent que tous les actes antireligieux doivent être combattus avec la même force.

    L’actualité récente avec les religieuses contraintes de quitter leur quartier à Nantes en raison del’insécurité tout comme la lecture du dernier rapport parlementaire des députés Isabelle Florennes etLudovic Mendes sur les actes antireligieux et antichrétiens dans notre pays nous rappellent que la haine ne connaît pas de trêve.

    Si la montée inquiétante de la violence contre les religions touche l’ensemble des croyants, lechristianisme demeure la première cible des actes antireligieux en France comme en Europe,selon le ministère de l’Intérieur et l’OSCE.

    L’évaluation précise de ces derniers, tant quantitative que qualitative, est certes complexe, mais il esten revanche une certitude: ce phénomène gagne en amplitude, en gravité et en visibilité.

    Ainsi, ce début d’année assombri par la fusillade dans une église londonienne, les dégradations descalvaires, les actes de vandalisme et les tentatives d’incendie des églises à Champagne- au-Mont-d’Or et à Paris n’est, hélas, que le reflet d’une violence persistante.

    Protéger la liberté de conscience

    Face à cette résurgence de la haine, qui demeure toutefois sans commune mesure avec les crimes et les persécutions commis ailleurs dans le monde, l’heure n’est plus aux demi-mesures et aux effets d’annonce convenus et répétitifs. Tous les actes antireligieux doivent être combattus avec la même force, car ils menacent non seulement l’ensemble des croyants, mais également lesprincipes fondateurs de notre civilisation, au premier rang desquels la liberté de conscience.

    Endiguer ce fléau des violences antireligieuses qui ont quitté le terrain du droit légitime à la critique pour rejoindre celui des délits et des crimes implique une action coordonnée à l’échelle européenne. Dans la mise en œuvre de sa stratégie contre le racisme et les actes de haine, l’Union européenne a adopté la décision-cadre du Conseil du 28 novembre 2008 et, dans le prolongement, a créé des fonctions de coordinateurs en charge de la lutte contre l’antisémitisme et la haine antimusulmane.

    Si un tel combat s’avère indispensable, ce que nul ne conteste, ne serait-il pas juste de l’étendre à la lutte contre ce qu’il faut bien appeler l’antichristianisme

    Un “deux poids, deux mesures” injustifié

    Pourquoi, dans un courrier du 11 novembre 2022 en réponse à une demande formulée à ce propospar l’association La France en partage, la Commission européenne a-t- elle explicitement confirmé son refus de désigner un coordinateur en charge de la lutte contre les actes antichrétiens?

    Pourquoi refuse-t-elle ainsi d’ouvrir les yeux sur une réalité certes déplaisante, mais dont attestent les statistiques et l’expérience quotidienne de nombreux Français?

    Que justifie ce “deux poids, deux mesures” dont on doit bien reconnaître qu’il constitue une discrimination à l’égard de la communauté chrétienne? L’Union européenne ne doit pas oublier que les valeurs communes qui la fondent sont l’égale protection des individus.

    L’Europe serait-elle à ce point mal à l’aise avec la protection de l’identité héritée de son histoire qu’elle refuserait de voir en face la montée des actes antichrétiens?

    Ce qui se joue ici, c’est l’égale garantie des libertés fondamentales de pensée et de croyance en Europe. Mais c’est aussi, dans l’indifférence coupable des pouvoirs publics, le maintien du lien avec ce qui a fondé la culture européenne elle-même, du monachisme des origines aux douze étoiles de son drapeau. Et, avec elle, la pérennité d’un élément essentiel de notre civilisation.

    Si nous voulons vivre en harmonie, il faut lutter de façon égale contre toutes les idéologies de destruction. C’est pourquoi nous prions avec insistance la Commission européenne de reconsidérer sa réponse et de nommer un coordinateur en charge de la lutte contre les actes antichrétiens, visant les personnes et les biens.

    La Commission doit faire ce pas pour confirmer son attachement à l’égale liberté de conscience pour tous. Nous ne pouvons plus nous payer de mots et nous contenter de répéter sans y croire que l’ensemble des croyants bénéficie de la même protection européenne.

    Pour qu’une telle protection existe, elle doit être instituée. Si les instances européennes devaient persister dans leur refus de prendre en compte cette demande, il sera alors impératif de mobiliser l’ensemble des voies politiques et juridiques pour la faire aboutir.

    Signataires:

    Carine Chaix, avocate à la cour, présidente de l’association La France en partage

    Alban du Rostu, directeur général du Fonds du bien commun

    Jérôme Bascher, sénateur, vice-président du groupe France Saint-Siège au Sénat

    Henri de Beauregard, avocat à la cour

    Jérôme Besnard, juriste et essayiste

    Olivier Bonassies, auteur, directeur de l’association Marie de Nazareth

    Loris Chavanette, historien

    Typhanie Degois, ancienne députée LREM

    Denis Duverne, président de l’association Saint-Jean de Passy

    Maxime Bonassies, responsable de l’association M de Marie

    Michel Degoffe, professeur de droit public

    Thomas Delenda, directeur de l’association Hozana

    Jean- Michel Fauvergue, romancier, ancien député LREM

    Julien Le Page, président de SOSCalvaires

    Charles Prats, vice-président de l’Association professionnelle des magistrats

    Gregor Puppinck, juriste, directeur du think-tank ECLJ

    Jean-Bernard Prim, délégué général de l’Alliance Siméon

    Thierry Rambaud, professeur de droit public, avocat à la cour

    Frédéric Rouvillois, professeur de droit public, délégué général de la Fondation du Pont-Neuf

    Joseph Macé-scaron, écrivain

    Nicola Speranza, secrétaire général de la FAFCE

  • Jérusalem : les chrétiens en proie à la violence extrémiste

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    De Guillaume de Dieuleveult sur Le Figaro du 7 mars 2023 via le blog Assawra :

    Les chrétiens de Jérusalem en proie à la violence extrémiste

    Bagarres, insultes, profanations : depuis le début de l'année, les quartiers chrétiens et arméniens de la Vieille Ville sont le théâtre d'agressions commises par des juifs radicaux. La communauté chrétienne, déjà très fragile, s'en inquiète.

    Des épaules de catcheur, une barbe de bûcheron, les mains comme des battoirs : lorsque la puissante silhouette du père Matheos, chef « drogman » du patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem, apparaît à l'entrée du restaurant Versavee, tout près de la porte de Jaffa, en plein coeur du quartier chrétien de la Vieille Ville, les touristes et les pèlerins venus déjeuner se taisent un instant et l'observent. C'est que le prêtre en impose. À Versavee, le père Matheos est chez lui. On lui apporte un verre d'eau, il en boit une gorgée, puis, d'un air mélancolique, livre un bilan alarmiste.

    Cela fait vingt-cinq ans que ce religieux vit à Jérusalem. Sa charge de drogman fait de lui le gardien des lieux saints. « Nous nous étions habitués aux petits incidents, aux crachats sur des prêtres parce qu'ils portent une croix, aux insultes. Mais la situation devient de plus en plus menaçante » , s'inquiète-t-il. Depuis le début de l'année, les agressions et les actes de vandalisme perpétrés contre des chrétiens, ou des sites sacrés de la Vieille Ville, se sont multipliés. Début février, dans la chapelle de la Flagellation, située sur la via Dolorosa qui est, dans la tradition chrétienne, le chemin par où Jésus est passé avant d'être crucifié, un Juif américain a brisé une statue du Christ. Ailleurs, cela serait probablement passé inaperçu. Mais pas à Jérusalem : le lendemain, René Troccaz, le consul général de France se rendait sur place en signe de « solidarité » et publiait sur Twitter un message affirmant que « la France est attachée à la liberté de culte et au respect de toutes les confessions religieuses » .

    Les consulats et représentations diplomatiques implantés à Jérusalem suivent ce dossier de près. « On ne peut pas vraiment parler de harcèlement, car je ne crois pas qu'il y ait une action programmée et coordonnée destinée à déstabiliser la présence chrétienne à Jérusalem et en Israël , tempère une source diplomatique. Cela dit, le fait est que la pression se fait de plus en plus intense, avec des événements de plus en plus fréquents et sur des fronts variés : physiques, mais aussi fiscaux. » Cette source évoque les cas de deux institutions : le centre Notre-Dame et la Maison d'Abraham, à qui la municipalité de Jérusalem demande de verser des sommes très importantes au titre du rattrapage d'impôts fonciers non payés en raison d'un accord de l'État d'Israël avec le Vatican. « Il y a une conjonction d'événements, qui coïncide avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement, dont certains membres sont sans foi ni loi, qui en profite pour relancer un certain nombre de dossiers, parmi lesquels la question de la présence d'autres religions que le judaïsme en Israël , poursuit cette source. Il ne faut pas oublier que pour certains membres de ce gouvernement, la présence d'autres religions sur la terre d'Israël est illégitime. »

    Une pression constante

    Quelques jours avant l'affaire de la statue du Christ, une altercation avait opposé de jeunes extrémistes israéliens à des habitants du quartier arménien. Setrag Balian était là ce soir. « Il y a toujours eu des incidents, rappelle-t-il. Mais jusqu'à présent, c'était le fruit du hasard. Aujourd'hui, des groupes viennent exprès à Jérusalem pour s'en prendre aux chrétiens. Ce sont toujours des jeunes avec un look de colons. Ils viennent prier pendant le Shabbat puis, le samedi soir, ils cherchent des problèmes. » D'abord, il y a eu cette série de graffitis écrits en hébreu sur les murs du monastère Saint-Jacques, le siège du patriarcat arménien : « Mort aux chrétiens » , « mort aux Arméniens » , « vengeance » . Un soir, c'est un jeune homme qui urine longuement devant la porte d'entrée du monastère et prend la fuite lorsque arrive le gardien, alerté par la caméra. Puis il y a cette dispute qui dégénère : un Arménien reçoit un jet de gaz au poivre dans l'oeil, des jeunes « colons » auraient tenté d'escalader le mur du couvent pour arracher le drapeau du patriarcat arménien parce qu'il est frappé de la croix, la tension monte, la police, cantonnée tout près, intervient et interpelle brutalement un Arménien. Il est aujourd'hui inculpé pour « agression d'un agent de police » . « La police doit venir nous expliquer nos droits, mais je ne sais pas ce qu'on peut en attendre, quand on sait que leur chef, le ministre de la Sécurité nationale, c'est le sioniste religieux Itamar Ben Gvir, l'avocat qui libérait les colons quand ils faisaient des histoires comme ça » , souligne, fataliste, Setrag Balian. La veille de cette altercation, une autre bagarre a eu lieu à quelques centaines de mètres de là, tout près de la Custodie de Terre sainte, le siège des franciscains à Jérusalem. Refoulé par la police de la porte de Damas, l'entrée du quartier musulman, une trentaine de « colons » longe le mur d'enceinte, pénètre dans la Vieille Ville par la porte Neuve et débouche sur une des rues les plus paisibles du quartier, une des voies d'accès au Saint-Sépulcre. Quelques touristes boivent un verre à la terrasse du restaurant Taboon and Wine. Miran Krikorian, le propriétaire, est alerté par les serveurs et accourt. « Ils criaient : « Les musulmans en Syrie, les chrétiens au Vatican, morts aux Arabes! » » , raconte-t-il. Les clients s'esquivent, des chaises volent. Quand la police arrive, les « colons » sont partis. « Ils nous ont dit de porter plainte, mais nous savons que personne n'est jamais arrêté. Nous ne faisons pas confiance à la police » , regrette Miran Krikorian.

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  • Comment la révolution sexuelle a conduit à des millions d'avortements

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    D'Andreas Wailzer sur LifeSiteNews :

    Un auteur catholique explique comment la révolution sexuelle a conduit à des millions d'avortements

    Si nous devenons esclaves de la pulsion sexuelle, que nous ne pouvons pas la contrôler et que nous ne pouvons pas contrôler complètement la fertilité et que nous avons cette idée que c'est moi qui décide de la vie et de la mort, alors l'avortement augmente", a déclaré Gabriele Kuby à LifeSiteNews.

    9 mars 2023

     LifeSiteNews a eu la rare opportunité de parler en personne avec un expert allemand sur les effets de la révolution sexuelle.  

    Gabriele Kuby, auteur catholique et conférencière internationale, soutient que le renversement des mœurs sexuelles traditionnelles a conduit à d'immenses souffrances, à une décadence culturelle et morale, et à des millions de bébés avortés chaque année. Son livre The Global Sexual Revolution (La révolution sexuelle mondiale) a été traduit en 15 langues et constitue l'un des ouvrages les plus complets sur la question. 

    Mme Kuby s'est entretenue avec Andreas Wailzer, journaliste de LifeSiteNews, à Vienne, pour discuter de l'impact de la révolution sexuelle sur notre culture actuelle. L'auteur allemand a également parlé des racines idéologiques de ce mouvement, de la voie synodale allemande, de l'infiltration de l'Église et du lien entre l'augmentation du nombre d'avortements et la normalisation de la contraception.  

    "Si l'on sexualise les gens, si l'on sexualise les jeunes, on détruit la famille, on détruit le mariage et on crée le chaos dans l'ensemble de la société", a déclaré M. Kuby. 

    "C'est Dieu qui nous l'a donné. Nous sommes nés avec un des deux sexes. Nous sommes attirés l'un par l'autre. Et cette attirance, si elle se concrétise, donne une vie très forte. Et si nous ne respectons pas les limites, cette pulsion sexuelle nous dominera." 

    "Nous voyons des masses et des masses de personnes dépendantes de la pornographie et dépendantes de leur pulsion sexuelle. Et le prix à payer est que l'amour de leur cœur ne sera pas comblé." 

    "La grande promesse de la contraception était qu'elle réduirait le nombre d'avortements", a déclaré Mme Kuby. Or, c'est le contraire qui s'est produit, car la contraception "bouleverse complètement l'attitude à l'égard de l'enfant". 

    "L'enfant est un don du Seigneur. C'est un don tout au long de l'Ancien Testament, tout au long de la Bible. La vie est un don. Nous n'avons pas créé la vie. La vie est un don de Dieu. Et un enfant est un don de Dieu. Et nous détruisons cette attitude selon laquelle un enfant est un don ; [au lieu de cela] nous disons que c'est un produit de moi", a-t-elle poursuivi.  

    "Si nous devenons esclaves de la pulsion sexuelle, que nous ne pouvons pas la contrôler et que nous ne pouvons pas contrôler complètement la fertilité, et que nous avons cette idée que c'est moi qui décide de la vie et de la mort, alors l'avortement augmente... Chaque année, nous tuons 73 millions de bébés avant qu'ils ne naissent en tant qu'êtres humains". 

    Kuby fait remonter la destruction de la morale sexuelle traditionnelle à la Révolution française, à la fin du XVIIIe siècle. "J'ai commencé mon livre par la Révolution française, parce qu'ils ont mis [une prostituée] sur l'autel [de la cathédrale Notre-Dame]", a-t-elle déclaré. "Ils ont fait cela pour se débarrasser des anciennes limites sexuelles, et cela n'a pas du tout fonctionné. 

    "Tous ces promoteurs de la révolution sexuelle, anarchistes et communistes, ou du moins parfois membres du parti communiste pendant un certain temps, ont vécu une vie sexuelle complètement chaotique." Kuby explique que tous les penseurs qui ont appelé au bouleversement des normes sexuelles traditionnelles se sont radicalement opposés à l'Église catholique et à son anthropologie. "Ces penseurs ont dû lutter contre ce message [de l'Église catholique] parce que, bien sûr, il allait à l'encontre de [leur propre] conscience". 

    Les idées des révolutionnaires sexuels n'ont cependant pas pu être tenues à l'écart de l'Église catholique, explique M. Kuby. "Toutes ces influences ont pénétré dans l'Église au cours des 50 dernières années. "Dans les années 70, les séminaires ont été minés par les homosexuels. Il y a ce livre, Goodbye Good Men. Il montre comment ils ont été intentionnellement sapés par des lobbyistes homosexuels qui ont fréquenté les séminaires. 

    "La révolution sexuelle mondiale" est un livre sur les prédateurs, conclut M. Kuby. Qui l'a mis en place dans la société ? Dans les écoles, les jardins d'enfants, les universités, partout ? Qui sont ceux qui l'ont fait et comment l'ont-ils fait ? C'est la question de "la révolution sexuelle mondiale".

  • Hongrie : pas de visite prévue du pape sur la tombe du cardinal Mindszenty

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    Lu sur Il Sismografo :

    Hongrie

    La non-visite de François sur la tombe du Card. József Mindszenty (Esztergon-Budapest) est triste pour les catholiques hongrois et pas seulement.

    L'affaire du vénérable primat hongrois est une blessure dans la vie de l'Église et sa béatification avance lentement. Le cardinal József Mindszenty, arrêté et torturé par le gouvernement communiste de l'époque il y a 75 ans, s'est finalement auto-accusé en ajoutant deux lettres sous sa signature : C.F. [coactus feci, c'est-à-dire : je l'ai fait parce qu'on m'y a forcé]). Il y a cinquante ans, le pape Paul VI déclara le siège d'Esztergom-Budapest vacant, Mindszenty ayant refusé d'y renoncer.

    Officiellement, dans le programme de la visite du Saint-Père en Hongrie du 28 au 30 avril prochain, Pèlerinage Apostolique n° 41, il n'est pas question d'une éventuelle visite à la tombe de József Mindszenty, qui se trouve dans la ville archiépiscopale d'Esztergom, à environ 60 km de Budapest. Il s'agit d'une absence significative, d'un vide douloureux pour tous, qui réveille une blessure.

    Les visites du pape François

    Dans le cas de la première visite de François en Hongrie, le 21 septembre 2021 pour la clôture du 52e Congrès eucharistique international, cette non-présence sur la tombe du card. Mindszenty pouvait se comprendre, voire se justifier. François n'était pas en visite en Hongrie à ce moment-là. Il s'agissait d'une sorte d'étape "technique" en Slovaquie. Cette fois, 48 ans après la mort du cardinal (6 mai 1975), la visite du pontife est différente, c'est celle promise au pays, à la nation, et ainsi conçue dès le départ mais ensuite, étonnamment, réduite à quelques places dans le centre de la capitale magyare. La seule raison plausible, à respecter absolument, est la santé du pape François. Il semble évident que cette situation actuelle conseille d'éviter un aller-retour de 120 km entre la nonciature et le siège épiscopal d'Esztergom-Budapest. Seule cette réalité pourrait expliquer l'absence d'hommage papal sur la tombe d'un géant du catholicisme dans l'histoire de la Hongrie et de l'Europe.

    Certains en Hongrie pensent que le Saint-Père pourrait, par surprise, se rendre à Esztergom-Budapest. D'autres, plus imaginatifs, exprimant plutôt un souhait propre, imaginent que le Pontife pourrait annoncer une prochaine béatification.

    József Mindszenty, personnalité hors du commun, a été pendant quelques décennies un homme d'église très clivant et polémique dans le contexte des controverses et des antagonismes de l'Ostpolitik vaticane mise en place pour trouver un modus vivendi avec les régimes communistes. Il est évident que le cardinal hongrois était farouchement opposé, comme il l'a fait savoir dès le jour de son ordination presbytérale (12 juin 1915), aux gouvernements totalitaires. Son travail pastoral était toujours chargé d'un contenu social et il critiquait sévèrement l'anachronisme et les injustices des domaines ecclésiastiques. Des pans importants de la société et l'Église elle-même ne l'appréciaient pas. De nombreuses légendes noires ont circulé à son sujet, et circulent encore aujourd'hui. Aujourd'hui encore, ceux qui le présentent comme un anticommuniste fasciste ne manquent pas.

    Le pape Jean-Paul II s'est rendu sur la tombe de Mindszenty il y a 32 ans.

    Lors de son premier voyage en Hongrie, du 16 au 20 août 1991, alors qu'il arrivait à Budapest après les JMJ en Pologne (Czestochowa), le pape Jean-Paul II s'est rendu directement au siège primatial d'Esztergom-Budapest, avant tout événement, pour se recueillir sur la tombe du cardinal József Mindszenty. József Mindszenty, dont la dépouille était revenue d'Autriche quelques mois plus tôt et avait été inhumée dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame et Saint-Adalbert. Dans l'homélie de la messe célébrée le 16 août, le pape a évoqué le cardinal en ces termes : "Au début de ma visite en Hongrie, je souhaite rendre un hommage cordial à la chère et vénérable mémoire de feu le cardinal József Mindszenty, qui a laissé un témoignage éclatant de fidélité au Christ et à l'Église et d'amour pour sa patrie. Son nom et sa mémoire resteront toujours présents". (Homélie) [1]

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