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Santé - Page 32

  • Crise sanitaire : la crainte de voir les fidèles s'éloigner du chemin de l'église

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    De Sud-Presse :

    10 février 2021

    La Meuse-Luxembourg (p. 6) :

    « Oui, on craint de perdre nos fidèles »

    Plus encore que d’autres provinces belges, la province de Luxembourg - profondément rurale - reste très attachée aux valeurs catholiques. Mais la crise sanitaire a perturbé le rapport que de nombreux fidèles entretiennent avec l’Eglise. … La crainte qui se pose désormais pour nos abbés et doyens est de voir plusieurs fidèles s’éloigner du chemin de l’église. « Très honnêtement, c’est inévitable », confesse le doyen marchois Bernard Van Vynckt . « Forcément, il y avait bien plus de monde auparavant, lors des célébrations habituelles. Et on remarque beaucoup que ces dernières manquent aux fidèles. Hélas, certains ne reprendront pas le chemin de la pratique dominicale », ajoute le doyen Philippe Goosse, de la Basilique de Saint-Hubert. … Et puis, comme si cela ne suffisait pas, les messes et l’ensemble des célébrations doivent être restreintes à une quinzaine de personnes. Une restriction « absurde » selon les différents doyens et abbés interrogés. « C’est un peu aberrant de voir 2.000 personnes qui se côtoient dans un supermarché alors que 15 personnes dans une église comme celle de Saint-Martin à Arlon, ce n’est rien du tout. Selon moi, il y a eu une inertie de la part de nos évêques qui ont réagi trop tard face aux mesures gouvernementales.»
     
    La Meuse-Luxembourg (p. 6) :

    Les jeunes retrouvent la foi ! 

    Bernard Van Vynckt s’est d’ailleurs dit « très surpris » de constater qu’une nouvelle génération de fidèles était en train d’éclore. « Il y a un réel engouement de la part des plus jeunes générations pour le mariage ou encore le baptême et même pour tout ce qui concerne les enterrements. Pour être honnête, je n’avais jamais vu auparavant. C’est sidérant, dans le bon sens du terme » … « Chez nous par exemple, nous avons 5 jeunes adultes de la communauté de Marche qui sont en train de faire un cheminement vers un futur baptême. Il y a aussi des jeunes qui souhaitent participer aux différentes animations musicales ». En effet, selon le doyen, la crise sanitaire a également généré une sorte de « crise existentielle » dans le chef de certains jeunes, très affectés par la crise. « Oui, je suis convaincu que la crise sanitaire a joué un rôle dans ce « retour vers la foi » dans le sens où durant le confinement, plusieurs personnes ont été amenées à se poser certaines questions fondamentales et qui étaient en quête de sens.»

  • "Notre maître aujourd'hui : la peur" (Chantal Delsol)

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    De Chantal Delsol sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    Chantal Delsol: «Notre maître aujourd’hui: la peur»

    TRIBUNE – Nous savons depuis l’Antiquité que la peur est un instrument de pouvoir. Gardons-nous d’y céder comme tout, hélas, nous invite à le faire ces temps-ci, explique la philosophe*.

    9 février 2021

    Daniel Defoe (celui de Robinson Crusoé) avait écrit en 1722 un Journal de l’année de la peste, souvenirs de la grande peste de 1665 à Londres. Difficile de trouver compte rendu plus explicite et imagé des conséquences de la peur sur une population. Certains abandonnent tout principe moral. D’autres se mettent à colporter des rumeurs inventées qui font dresser les cheveux sur la tête. D’autres encore, au comportement autrefois raisonnable, s’adonnent à des sorcelleries abominables. La délation fleurit, la folie gagne, les suicides se multiplient.

    Nous n’en sommes pas là – il faut dire que le Covid-19 n’est pas la peste!– mais nos psychologies ultra fragiles nous laissent probablement aussi affolés par ce virus que nos ancêtres par la peste. C’était la peur qui les faisait divaguer, et c’est encore la peur qui nous égare en bloc et en détail. Nos gouvernants le savent.

    Les trois semaines qui viennent de s’écouler ont été significatives d’une période qui dure depuis près d’un an. Tout a été fait pour nous épouvanter. La plupart de ces nouvelles sont probablement vraies, mais il faut voir sur quel ton d’affolement on nous annonce – que les vaccins sont en retard et nous n’en aurons pas assez – que le variant anglais est très dangereux, beaucoup plus que le virus présent – que les vaccins actuels ne pourront pas s’en prendre aux nouveaux variants, qui déferlent d’Afrique et d’Amérique à un rythme inconnu – que nous allons donc fatalement vers un confinement serré, très serré, beaucoup plus que tout ce que nous connaissons. Les services de réanimation sont débordés, on commence déjà à transporter des malades d’une ville à l’autre (oui, mais on ne fait pas confiance aux cliniques, qui elles, sont vides). Tout cela mené à grand renfort de vocabulaire dramatique, en permanence et sur toutes les chaînes à la fois. On pourrait écrire un livre avec toutes ces nouvelles effrayantes.Il y a tant de raisons étalées d’avoir peur, un variant surgissant toujours derrière l’autre et une mauvaise nouvelle chassant l’autre, que la vie s’organise dans une peur perpétuelle.

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  • "Ceci n'est pas un complot" : un documentaire sur la crise de la Covid qui interroge

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    De Vincent Dubois sur le site de l'Avenir :

    VIDÉO | «Ceci n’est pas un complot», le docu qui va faire un Ramdam

    Initialement, l’avant-première mondiale du film était programmée pour la 11e édition du Tournai Ramdam Festival dont on sait qu’elle a, comme tant d’autres activités, été, elle aussi, sacrifiée sur l’autel des mesures imposées dans le cadre de la crise sanitaire.

    Voici la bande-annonce du docu, le film complet peut être visionné gratuitement via le lien repris en fin d’article:

    La sortie sur grand écran se fera attendre mais tout un chacun peut désormais visionner le docu sur la Toile, via les plateformes Youtube ou Vimeo. Il serait dommage de s’en priver car la qualité de la réalisation est à la hauteur du travail déployé durant 36 semaines par le journaliste-réalisateur.

    Deux ans à Tournai, deux ans à Mons et un tour du monde…

    Le verviétois Bernard Crutzen connaît bien la ville de Tournai pour avoir étudié à l’IHECS, alors que l’école avait encore ses quartiers à Ramegnies-Chin. Il y effectua deux années entrecoupées, de 1981 à 1982, par sa participation à la Course autour du monde qui l’amena à découvrir de nouveaux horizons et à s’ouvrir à d’autres cultures.

    VIDÉO | «Ceci n’est pas un complot», le docu qui va faire un Ramdam

    Sa caméra reste son moyen d’expression de prédilection…-

    Comme beaucoup d’Ihecsiens à l’époque, c’est dans la Cité du Doudou qu’il a terminé ses études.

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  • L'absurdité des lieux de culte limités à 15 personnes se poursuit

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    De Mathieu Tamigniau sur RTL Info :

    Kévin trouve "complètement absurde" que les églises soient toujours limitées à 15 personnes: "On ne parle pas assez des lieux de culte"

    5 février 2021

    Oubliés, les lieux de culte ? C'est ce que pensent de nombreux pratiquants en Belgique. Le porte-parole des évêques confirme cette situation délicate, et réitère sa demande de modification de la règle. Pour l'instant, elle ne semble pas être sur la table des réunions du comité de concertation.

    Depuis plusieurs semaines, nous évoquons régulièrement le désespoir du secteur de l'horeca ou des métiers de contact (coiffeurs, esthéticiennes). Les politiques répètent qu'ils ont entendu ce cri d'alerte, et pourraient ce vendredi, lors du nouveau comité de concertation, annoncer une réouverture progressive dans les prochaines semaines (voir les détails).

    Mais d'autres domaines de notre vie sociale sont toujours impactés, depuis des mois, par des mesures qui semblent parfois irréfléchies ou disproportionnées. "Je suis troublé", nous a écrit Kévin. S'il comprend bien la détresse des milliers d'indépendants au bord du gouffre, il estime qu'on "ne parle pas assez des lieux de culte".

    Catholique, Kévin rappelle que depuis le mois décembre, "dans les églises et tous les autres lieux de culte, nous ne pouvons pas accueillir plus de 15 personnes, qu’importe la surface du lieu". Une situation qu'il trouve "complètement absurde: on devrait faire comme cet été, adapter les mesures en fonction de la taille du lieu, et tout le monde sait que les églises sont suffisamment grandes que pour accueillir beaucoup de monde", poursuit-il, réclamant que l'on "remette le débat sur la table".

    "De nombreuses paroisses sont fermées"

    Tommy Scholtès est le porte-parole des évêques de Belgique, et la réaction de Kévin ne l'étonne pas. "On a eu des Noël avec 15 personnes par Eglise, et ça eu pour conséquence qu'énormément de paroisses n'ont même pas réouvert. C'est tellement difficile d'ouvrir une messe pour 15 personnes maximum. A l'Eglise des Jésuites à Saint-Michel, on a fait un système de réservation et les gens s'inscrivent. Comme on a beaucoup de prêtres dans la communauté, on peut se permettre de faire beaucoup de célébrations. Mais dans les paroisses où il y a un prêtre pour deux ou trois églises, c'est très difficile d'organiser, et c'est assez pénible de devoir renvoyer chez eux des gens qui veulent assister à une messe. Donc de nombreuses paroisses sont fermées". C'est le cas dans certains villages, "mais aussi à Bruxelles, en ce moment, à la Cathédrale, au Sablon, il n'y a pas de messe du tout".

    Conséquence: "Je reçois beaucoup de messages de personnes très peinées, qui disent que la vie spirituelle est tout aussi essentielle, pour eux, que la culture ou d'autres choses. Tout le monde me demande que les cultes soient mentionnés dans les négociations en cours", poursuit le porte-parole des évêques.

    "Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel"

    Depuis le mois de mars, "on est passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel au niveau des règles: les mètres carrés proportionnels mais avec un maximum ; durant l'été on pouvait célébrer à l'extérieur, puis ça a été doublé ; puis on a refermé tout ; et depuis décembre, c'est la règle de 15".

    Sa demande est la même que Kévin: "Le minimum serait d'arriver à une personne par 10 mètres carrés dans les lieux de culte. En France, c'est une rangée sur deux, et sur ces rangées, une chaise sur deux. Ça donne environ une occupation d'un tiers de l'église par rapport à la capacité normale".

    Que peut faire l'Eglise ?

    "Nous avons fait cette demande (1 personne par 10 mètres carrés) il y a environ trois semaines. Il y a eu une réunion des chefs de culte (catholique, musulman, juif, etc) avec le ministre de la Justice (qui est responsable des cultes), mais la ministre de l'Intérieur avait dit entretemps que le maximum absolu de 15 resterait la norme. Nous venons de réécrire, récemment, pour demander une extension, mais nous n'avons reçu qu'un accusé de réception", déplore Tommy Scholtès.

    Aller plus loin consisterait à mobiliser tous les pratiquants de Belgique dans la rue. "Une manifestation autorisée d'une centaine de personnes a eu lieu il y a deux semaines environ, devant le ministère de la justice, pendant une heure". Elle n'a pas vraiment porté ses fruits. Le porte-parole des évêques rappelle que "nous travaillons davantage dans la négociation avec les ministères compétents".

  • Des professeurs pour éclairer la lanterne des évêques de Belgique

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    De Vatican News :

    L'Église de Belgique se penche sur ses défis pastoraux

    Au cours d'une rencontre virtuelle de deux jours, les évêques belges ont passé en revue les nombreuses questions d'actualité qui sont posées aujourd'hui à l'Église: des défis de la communication au témoignage pastoral en période de pandémie.

    Vatican News Service

    La session annuelle du mois de janvier des évêques belges s'est tenue cette année en ligne en raison des restrictions sanitaires. Organisée sur deux journées, elle a permis de balayer de nombreux sujets qui touchent aux défis de l'Église dans le monde contemporain. Les évêques ont invité des professeurs à venir donner une conférence sur une thématique qu'ils avaient choisie en amont. La première journée a ainsi porté sur le défi de la révolution numérique, qui pousse l'Église belge à exploiter de nouvelles voies de communication.

    Le professeur Emmanuel Tourpe a donné une téléconférence sur les opportunités et les écueils de cette révolution numérique pour l'Église. Docteur en philosophie et spécialiste reconnu des médias, Emmanuel Tourpe, par ailleurs directeur adjoint des programmes de la chaine Arte a expliqué en quoi le numérique consistait en un «changement de paradigme», à l'instar des révolutions copernicienne ou darwinienne. Lors de son exposé, le spécialiste de communication a dressé un parallèle entre cette révolution numérique et la diffusion rapide de l'Évangile au temps des premiers chrétiens, grâce à l’organisation de l’Empire romain et à la koinè (la langue commune). «Si l’Eglise veut saisir cette opportunité et en éviter les dangers, elle doit s’adapter, apprendre à penser et à agir aussi de manière numérique» a t-il expliqué en substance.

    Les évêques ont également présenté l'ébauche d'un projet de stratégie de communication, fruit d'un questionnaire posé aux diocèses belges, au Secrétariat de la Conférence des Évêques et au Centre Interdiocésain.

    L'Église de demain

    La deuxième journée de réflexion s'est articulée autour d'une réflexion sur les conséquences de la pandémie et des défis pastoraux qu'elle soulève. Deux experts ont été convoqués à cette occasion pour nourrir la réflexion: le théologien Arnaud Join-Lambert, professeur à l'Université catholique de Louvain et le philosophe Guido Vanheeswijck, professeur à l'Université d'Anvers. Arnaud Join-Lambert a rappelé combien le confinement avait pesé sur la vie des l'Église et les fidèles, évoquant aussi la souffrance et la détresse de nombreuses personnes y compris des agents pastoraux. Dans le même temps, la pandémie a poussé l'Église belge à des trésors d'inventivité, a t-il souligné. 

    Le professeur de théologie, qui a beaucoup réfléchi sur l'Église domestique, a ainsi rappelé que les défis pastoraux passaient aussi par de nouvelles formes pour proposer l'évangile, n'hésitant pas à rappeler les mots du Pape François invitant à «oser rêver». 

    Le philosophe Guido Vanheeswijck a pour sa part souligné dans son exposé que le coronavirus obligeait «à regarder les choses en face»: nous ne maitrisons pas tout. «Nous devons vivre en gardant conscience de notre vulnérabilité» a t-il rappelé. Le professeur flammand s'est enfin interrogé sur comment rester proches des autres dans un monde «post-catholique», et livré quelques pistes: en poursuivant le dialogue, en s’opposant à la polarisation ou en prônant la douceur. 

    https://www.cathobel.be/2021/02/etre-eglise-aujourdhui-et-demain/

  • Les effets négatifs de la mise en œuvre de la loi sur l’euthanasie en Belgique

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Euthanasie en Belgique : des contrôles défaillants

    5 février 2021

    Un article universitaire, Euthanasia in Belgium : Shortcomings of the Law and Its Application and of the Monitoring of Practice publié le 25 janvier dernier, confirme les effets négatifs de la mise en œuvre de la loi sur l’euthanasie en Belgique (cf. Belgique : un bilan négatif après 15 ans de dépénalisation de l’euthanasie et 15 ans après sa dépénalisation en Belgique, qui sont les victimes collatérales de l’euthanasie ?). Au cours des 18 années qui se sont écoulées depuis l’adoption de la loi en 2002, beaucoup de choses ont changé et les auteurs, Kasper Raus, Bert Vanderhaegen et Sigrid Sterckx, trois chercheurs de l’hôpital universitaire de Gand (Belgique),  affirment que la Belgique est en train d’étendre l’utilisation de l’euthanasie. Une extension problématique tant sur le plan éthique que juridique (cf. Euthanasie en Belgique : toujours plus).

    Les trois chercheurs se sont concentrés sur : l’analyse des critères définis par la loi pour l’éligibilité à l’euthanasie, la consultation d’un deuxième (et parfois d’un troisième) médecin et la notification des cas d’euthanasie à la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation du pays. Ces trois garanties qui devraient protéger les personnes fragiles contre la pratique de l’euthanasie ne sont pas fonctionnelles.

    « L’euthanasie, qui implique la fin délibérée de la vie d’un patient, est un acte de grande envergure et irréversible qui doit être surveillé de près », explique les auteurs en conclusion. Certaines déficiences « sont structurelles » et, par conséquent, « nécessitent plus qu’une surveillance accrue ». Plusieurs garanties considérées comme essentielles au moment de la promulgation de la loi « ne fonctionnent pas réellement en tant que telles » :

    – le champ d’application de la loi sur l’euthanasie a été élargi – elle n’a pas été utilisée qu’en cas de maladies graves et pour des maladies incurables mais a été pratiquée pour des patients « fatigués de vivre »,

    – « la consultation obligatoire d’un ou deux médecins indépendants peut ne pas constituer une véritable garantie », car « leurs tâches sont assez limitées et, plus important encore, leurs avis ne sont pas contraignants (…) : le pouvoir final de pratiquer l’euthanasie incombe au médecin traitant qui peut l’effectuer même contre l’avis (négatif) des médecins consultés »,

    – le contrôle ultérieur effectué par la FCECE « soulève également des inquiétudes ». La Commission ne peut pas vérifier le respect de divers critères juridiques, « et dispose d’un pouvoir important pour réinterpréter la loi sur l’euthanasie comme elle l’entend ».

    Source : One of us (04/02/2021)

  • Église de France : « Un clivage générationnel »

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    Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    Raison-du-Cleuziou©Emmanuelle-Marchadour-620x330.jpg« Le confinement a été l’occasion de débats sur la place et l’importance de la messe pour les fidèles qui en ont été privés pour un temps qui leur a paru bien long. Au-delà des divergences que l’on peut avoir, il nous a semblé intéressant d’interroger sur cette question un historien et sociologue, et le nom de Yann Raison du Cleuziou s’imposait tant il est aujourd’hui, avec Guillaume Cuchet, l’un des plus fins observateurs du catholicisme français, auteur d’ouvrages remarqués sur la sociologie de l’Église de France. Cette analyse, sociologique et donc extérieure à la foi, interroge le croyant malgré les limites inhérentes à ce genre d’approche. Il nous faudra revenir sur ces questions essentielles. – C.G.

    Le confinement a révélé chez une partie des catholiques pratiquants un fort attachement au culte, soutenus en cela par quelques évêques, alors qu’une autre partie de catholiques a jugé inapproprié et même infantile la demande de messe en plein confinement : que pensez-vous de ces divergences ?

    Yann Raison du Cleuziou – La messe est un observatoire privilégié des clivages internes au catholicisme. Il faut tout d’abord rappeler que si 53,8 % des Français (18 ans et +) se déclarent catholiques, seulement 1,8 % vont à la messe chaque semaine, 2,3 % plusieurs fois par mois, 2,5 % à l’occasion de grands rassemblements (Lourdes, Frat), 11 % uniquement pour les fêtes saisonnières (Pâques, Noël). Les messes qui touchent la plus large population sont privatives (baptême, mariage, funérailles) (1). Par ailleurs si on demande aux Français s’ils s’estiment pratiquants, 8 % environ d’entre eux revendiquent cette qualification. Ces quelques chiffres permettent de mesurer la grande hétérogénéité de la place accordée à la messe dominicale parmi les catholiques. Je crois qu’il est important de rappeler cette complexité parce que la plupart des catholiques l’ignorent. En effet, les recompositions affinitaires de la pratique et les réseaux sociaux, enferment la plupart des catholiques dans le cercle du même, ce qui leur donne l’impression d’être la norme alors qu’ils ne sont qu’un îlot d’un archipel.

    Le sentiment de privation de la messe ne concerne donc qu’une faible partie des catholiques. Mais ces derniers sont divisés. Même en dehors d’un contexte pandémique, pris dans une liturgie commune, les fidèles ne prêtent pas attention aux mêmes choses et vivent des expériences différentes. Les manières dont ils vérifient l’authenticité d’une messe comme dispositif de mise en relation avec Dieu reposent sur des critères différents que j’ai retrouvés sans surprise au cœur des controverses récentes sur la suspension des messes. Il serait caricatural de résumer l’opposition à une tension entre piété individuelle et service du « prochain ».

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  • Légalisation de l'euthanasie : le Portugal dans les pas de la Belgique

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    De gènéthique.org :

    Euthanasie : le Portugal dans les pas de la Belgique

    1 février 2021

    Vendredi 29 janvier, le Parlement portugais a adopté une loi autorisant « la mort médicalement assistée », à « 136 voix pour, 78 voix contre et 4 abstentions ».

    Le texte prévoit d’autoriser l’euthanasie pour « les Portugais majeurs, résidant dans le pays et se trouvant « dans une situation de souffrance extrême, présentant des lésions irréversibles » ou atteints « d’une maladie incurable » ». « Plusieurs » médecins devront valider la demande du patient. Une demande qui devra être confirmée « le moment venu » en « présence de témoins ». Par ailleurs, un psychiatre devra également être consulté dans le cas où la « capacité de la personne à faire un choix « libre et éclairé » » n’est pas certaine.

    A présent, la loi doit être envoyée au président Marcelo Rebelo de Sousa qui a « huit jours pour examiner le texte ». Il pourra soit la promulguer, soit « la soumettre à l’analyse de la Cour constitutionnelle ou y mettre son véto, qui pourrait toutefois être annulé par un deuxième vote des députés ». Marcelo Rebelo de Sousa n’a pour l’instant pas pris position sur le sujet.

    Suite à ce vote, la Conférence des évêques du Portugal a fait part de « sa tristesse et son indignation » devant un « recul sans précédent » (cf. Portugal : 9 religions s’unissent pour faire barrage à l’euthanasie). Pour les prélats, il est « absurde de légaliser le fait de donner la mort » dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et alors que « tous les moyens sont engagés pour sauver des vies » (cf. Une nouvelle offensive pour autoriser l’euthanasie ?). « Le Parlement rejette les leçons que cette pandémie a données sur la valeur précieuse de la vie humaine, estiment-ils. Nous ne pouvons accepter qu’administrer la mort soit une réponse à la maladie et à la souffrance. » En effet, « accepter cela revient à renoncer à se battre et à soulager la souffrance et à transmettre l’idée erronée que la vie marquée par la maladie et la souffrance cesse de mériter une protection et devient un fardeau pour soi-même, pour son entourage, pour les services de santé ». L’Association des médecins catholiques portugais a également fait part de sa révolte : « Les médecins ne sont pas des agents de la mort ! » (cf. Portugal, après les représentants des religions, les médecins s’opposent à la loi visant à dépénaliser l’euthanasie).

    En Europe, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ont déjà dépénalisé l’euthanasie (cf. Pays-Bas, Belgique, Suisse… L’incontrôlable « pente glissante » de l’euthanasie) L’Espagne est également en passe de le faire (cf. Espagne : l’Assemblée adopte le projet de loi euthanasie). Dans l’autre pays de la péninsule ibérique, le projet de loi doit encore être débattu au Sénat « d’ici la fin mars ».

    Sources : Aleteia, Agnès Pinard Legry (01/02/2021)

  • Belgique : "La gestion de la crise Covid est un échec. Persévérer est diabolique" ?

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    Lu dans le quotidien « La Libre Belgique » :

    belgaimage-170830478-full.jpg"Nos politiques et leurs conseillers ont privilégié le principe de précaution ou technique dite du parapluie plutôt que des procédures basées sur le bénéfice-risque-coût et la proportionnalité des mesures. Vu son bilan (taux de mortalité des plus élevés et une situation dramatique sur les plans économique, social, éducationnel et psychologique) notre politique sanitaire anti-covid19 doit être modifiée au plus tôt. Une opinion du docteur Olivier Lhoest, chef de service associé du service d'anesthésie-réanimation et membre du conseil médical du CHC Liège (Mont Légia- ND Hermalle – ND Waremme) :

    Dans mon article d’août, j’avais signalé la dangerosité des politiques visant le risque zéro. On pouvait déjà pressentir que le gouvernement s’engageait dans une voie qui allait nous mener vers une situation dont il serait difficile de s’extirper. Quand on commence à calquer son modèle de gestion d’une crise sur la Chine, une dictature qui ment perpétuellement sur ses chiffres, on est évidemment mal parti.

    Les intensivistes, cliniciens et non bureaucrates, ayant une habitude de gestion de crise, ont complètement changé la prise en charge des patients Covid après le premier pic en les intubant le plus tard possible et en introduisant les corticoïdes (contre les recommandations de l’OMS) ce qui a permis de réduire la mortalité. Nos dirigeants, en revanche, ont décidé de ne rien apprendre du premier pic. En effet, en regardant les statistiques de Sciensano qui, à défaut de savoir les interpréter, réalise de très belles courbes, ils auraient déjà pu constater que la surmortalité ne concernait pas la population des moins de 64 ans. On connaissait également les facteurs de risque de présenter une forme grave de la maladie que sont le diabète, l’hypertension artérielle et l’obésité. Nous savions également que le virus n’était différent des virus respiratoires habituels ni par sa contagiosité, ni sa létalité, ni un problème d’immunisation mais uniquement par son évolution en 2 phases dans les formes graves. La seule raison de prendre des mesures exceptionnelles était donc la surcharge des hôpitaux.

    Gouvernement, experts et médias

    Pourtant la létalité, la contagiosité et l’impossibilité de s’immuniser sont des arguments, largement relayés par nos médias nationaux pour justifier la politique menée par notre gouvernement conseillé par leurs "experts". Ces mêmes "experts" nous ont annoncé un deuxième pic épidémique tous les jours depuis juin. Il est d’ailleurs piquant de constater que beaucoup de journalistes ont conclu depuis le deuxième pic d’octobre que les "experts" avaient raison. Pourtant, dirait-on d’un météorologue qui prédit de la pluie pour le lendemain pendant 4 mois en se trompant tous les jours qu’il a raison parce que finalement il pleut un jour ? Cette politique sanitaire non ciblée a évidemment volé en éclat dès que l’épidémie a retrouvé des conditions favorables en octobre. Pourtant malgré l’évidence de cet échec, nos politiques n’ont pas remis en question leurs mesures mais plutôt conclu que le plan était bon mais que la population l’avait mal appliqué.

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  • La nutrition et l'hydratation sont des soins dus au patient

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    De Vatican News :

    31 janvier 2021

    La nutrition et l'hydratation sont des soins dus au patient

    Le droit est l'instrument par excellence qui doit défendre la vie et non pas devenir un instrument de la tyrannie, rappelle Gabriella Gambino, Sous-Secrétaire du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, dans une tribune publiée par "L’Osservatore Romano".

    L'actualité internationale continue à présenter des situations de personnes dans un état critique mais non terminal, qui, à la suite de décisions des médecins et des tribunaux, et contre l'avis de la famille, subissent la suspension de leur nutrition et hydratation. Elles meurent par manque de nutrition et d’apports liquides. Donc, non pas à cause d'un état pathologique terminal, qui arrive à sa fin naturelle, mais à la suite d'un protocole clinique, d'une loi ou d'un jugement, qui décrète la mort à l'avance sur la base de prétendues évaluations, adoptées dans le "meilleur intérêt" du patient, désormais inconscient: parmi celles-ci, la présence / l'absence de conditions qui ne rendraient plus la vie digne d'être vécue, ou utile, souhaitable, commode, pour lui-même ou pour les autres. Et qui sait combien de cas restent dans le silence et dans la douleur des familles sans être dénoncés.

    Et pourtant, le principe fondamental de la médecine dans l'accompagnement de toute personne malade dans un état critique et/ou terminal est la continuité des soins, c'est-à-dire la garantie d'un projet de guérison, qui devient l'expression de la «mission de gardien fidéle de la vie humaine jusqu'à son accomplissement naturel» (Samaritanus Bonus), confiée à tout travailleur de la santé. C'est un principe qui appartient non seulement à la science médicale, mais aussi à tout État de droit, puisqu'il est implicite dans le droit à la vie et à la santé, dont sont imprégnés les systèmes juridiques contemporains.

    La suppression des personnes par l'utilisation du droit, c'est-à-dire de cet instrument qui, par excellence, devrait défendre la vie de chacun, afin que le "je" et le "tu" puissent exister côte à côte, est l'effet de cette dérive euthanasique dont la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a parlé avec une clarté solennelle dans sa récente Lettre Samaritanus Bonus. C'est le résultat de cette "culture du déchet" à l'égard des personnes les plus fragiles et au nom de l'efficacité des structures de soins, qui fait d'abord de la médecine, puis du droit, des instruments tyranniques. Des concepts tels que "mort digne", "compassion", "intérêt supérieur" sont utilisés de manière équivoque, allant même jusqu'à la recherche, dans les décisions judiciaires, d’une lueur de "consentement" du patient à mourir de manière anticipée, comme si cela suffisait à justifier une décision inhabituelle de supprimer une vie humaine. L'homme fragile n'est soigné en vertu d'une faveur - lit-on dans Samaritanus Bonus - que si celle-ci est prévue par la loi, par un jugement ou par un protocole.

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  • Covid 19 et consorts : le porte-parole de l’épiscopat belge confirme le tour de vis des autorités publiques relatif à la liberté des cultes

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    Vu ce jour sur le site interdiocésain "Cathobel":

    Ref. Trois questions à Tommy Scholtès

    A noter, pour les responsables paroissiaux et autres chargés de l’organisation du culte dans pareilles conditions, que, sauf erreur de notre part, le numerus clausus imposé de 15 personnes par messe s’entend des fidèles présents, à l’exclusion des desservants de la célébration (prêtres, acolytes, organistes, chantres et service d’ordre garant du respect des conditions sanitaires imposées) ainsi que des enfants de moins de 12 ans. Il ne faudrait pas que le porte-parole de l’épiscopat en « rajoute », par omission, dans une situation déjà suffisamment compliquée pour les acteurs de terrain…

    JPSC

  • A propos du confinement « sanitaire » des cultes en Belgique : Ne nous laissez pas mourir de faim spirituelle

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    La pratique collective du culte qui est aujourd’hui empêchée  en Belgique est une valeur essentielle pour la société. Il y a urgence à statuer équitablement à son sujet. Une carte blanche signée dans « La Libre Belgique » par Wivine Muret, Anne-Simone Badji et Michael Calistri, membres de l’initiative Pour la messe libre-Vrijheid voor de mis (*):

    L’interdiction du culte public et ensuite son autorisation pour 15 personnes seulement, accouplés au silence des comités de concertation au sujet des cultes ont été d’une peine et d’une violence inouïes pour nous. Nous avons vécu ces mesures disproportionnées et discriminatoires comme un mépris de nos convictions. Au minimum, il eut été équitable de fixer la capacité d’accueil d’un lieu de culte en proportion de sa taille, comme c’est le cas dans les magasins. Nous nous réjouissons donc que cette mesure puisse bientôt être discutée par les représentants des cultes reconnus avec le ministre de la justice.

    Les mesures actuelles nous inquiètent avant tout car elles laissent advenir une dangereuse privatisation de la religion. Celle-ci ne serait plus considérée comme une réalité sociale, mais serait réduite au cercle intime et donc effacée de nos vies collectives. Le Cardinal de Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, a très bien résumé cette réalité en répondant à la chaîne télévisée KTO, en juin 2018 : « Cette thèse de la privatisation de la religion et du religieux est injuste et, je pense, dangereuse aussi. Je regrette, il y a des tendances dans la société qui voudraient bien une société sans religion, où la religion est tout à fait privatisée, mais la religion est là, c’est un phénomène anthropologique. Moi je pense que profondément l’homme est un être religieux. »

    Le sacré, une source de vitalité

    Aujourd’hui encore, le sacré est une source de vitalité. Dans des circonstances normales, un demi-million de Belges se rend à l’église pour Noël. Oui, pour beaucoup, le sacré aussi fait partie de l’essentiel, et nous croyons que la vie humaine ne se limite pas à l’horizon terrestre et, qu’après la mort, il y a la vie éternelle. Or, la messe est le trésor de la foi : la force du Sacrifice de Jésus-Christ y est communiquée. Le Christ prie et s’immole pour offrir son salut à quiconque l’accepte. Et, à la messe, on peut recevoir le Corps du Christ. Le culte catholique trouve en grande partie son essence dans la messe, et lui enlever les célébrations publiques revient à l’amputer de son cœur. Peut-on vivre sans cœur ?

    Les fruits de la foi

    Les croyants puisent donc dans leur foi une énergie formidable. Nous pourrions citer tant d’organismes caritatifs au service des malades et des pauvres. Mais l’Eglise, ce n’est pas seulement le caritatif, le social. C’est d’abord le spirituel qui inspire le don de soi auprès des démunis et favorise la cohésion sociale. Cette conviction dans la force de la foi alimentée à la Messe a porté le Père Damien de Veuster aux confins du Pacifique pour soigner les lépreux, alors considérés comme les « damnés de la terre ». Celui-ci, élu « le plus grand des Belges » par la chaîne Canvas en 2005, nous rappelle que la religion et son culte collectif sont un levier irremplaçable pour attirer l’aide de Dieu et puiser la force de vaincre le fléau de la pandémie.

    Et demain, quelle chrétienté si on se tait ?

    Nous sommes jeunes et entrevoyons l’avenir avec espoir mais nous ne pouvons-nous empêcher de nous questionner : quelle chrétienté laissera-t-on à nos enfants ? Nous ne voulons pas d’une foi rabaissée ni d’une messe dévaluée. Que se passera-t-il s’il arrive de prochaines vagues de Covid? Nous verrons-nous encore lésés spirituellement car il paraît plus important de protéger les corps dans les églises plus que dans les supermarchés qui, eux, peuvent accueillir des dizaines de personnes ? Devrons-nous encore nous taire et laisser faire ? Il sera alors plus difficile d’agir.

    Par cette mobilisation, en rappelant l’importance primordiale de la messe pour tant de croyants, nous voulons aider à construire à la fois le présent et l’avenir. Nous demandons donc du respect et de la cohérence entre les mesures, et la liberté pour la messe. Car non, l'homme ne vit pas seulement que de pain.

     (*) L’annonce du deuxième confinement et de la nouvelle fermeture des églises en fin octobre a poussé quelques jeunes catholiques à former un collectif Pour la Messe libre - Vrijheid voor de Mis dont nous faisons partie. Cette mobilisation positive a pour but d’attirer l’attention sur les restrictions drastiques faites au culte. Nos actions sont comme un appel à l’aide car nous mourons de faim… spirituelle.

    Ref. Ne nous laissez pas mourir de faim spirituelle

    JPSC