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Culture - Page 10

  • « Foi et raison, reprenons la leçon de saint Jean-Paul II ».

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    D'Antonio Tarallo sur la NBQ :

    « Foi et raison, reprenons la leçon de saint Jean-Paul II ».

    « Jean-Paul II soutenait que la raison sans la foi risque de tomber dans le nihilisme. Tandis que la foi sans la raison peut glisser vers le fanatisme ». La Bussola s'entretient avec le professeur Mariusz Kuciński, directeur du Centre d'études Ratzinger. La recherche de la vérité. Et le nœud IA.

    3_12_2024

    Du 26 au 29 novembre, les Journées de saint Jean-Paul II se sont tenues à Rome, organisées conjointement par la Fondation Jean-Paul II, l'Université pontificale de Cracovie et l'église et l'hospice Saint-Stanislas dans la Ville éternelle, sous le patronage du Dicastère du Saint-Siège pour la culture et l'éducation. Il s'agissait d'un moment de réflexion précieux et très actuel sur la pensée théologique du pontife polonais. L'événement s'est inspiré des Journées Jean-Paul II à Cracovie, où des conférences consacrées au magistère du pape Wojtyła sont organisées chaque année depuis près de vingt ans.

    Le thème de cette première édition « italienne » était : Foi et raison dans la pensée de saint Jean-Paul II. Quatre jours intenses de débats et de symposiums ont vu la participation de plusieurs universités pontificales telles que la Grégorienne, l'Angelicum (St. Thomas d'Aquin) et la Sainte-Croix. Parmi les intervenants figurait le professeur Don Mariusz Kuciński, directeur du Centre d'études Ratzinger et membre de l'Académie de Cuivie-Poméranie à Bydgoszcz. La Nouvelle Boussole l'a interviewé.

    Professeur Kuciński, quel était le sens de la foi pour Saint Jean-Paul II ?

    Saint Jean-Paul II considérait la foi comme le cœur battant de la vie humaine, non seulement comme un acte individuel de confiance en Dieu, mais aussi comme le fondement même de l'être humain. Dans son encyclique Fides et ratio, il souligne que la foi et la raison sont « les deux ailes avec lesquelles l'esprit humain s'élève à la contemplation de la vérité ». Cela montre à quel point la foi est profondément liée à la recherche humaine de la vérité. La foi est donc essentielle à l'épanouissement de l'homme.

    Et si l'on parle de foi, on ne peut pas ne pas parler de théologie.

    Oui, certainement. Pour Jean-Paul II, la théologie était étroitement liée à la pastorale et à l'évangélisation. Il voyait la théologie comme un instrument pour répondre aux questions profondes de l'homme contemporain. En lui, nous trouvons une théologie qui se devait d'être proche des gens. D'ailleurs, Jean-Paul II apportait le message théologique directement aux gens : on peut donc parler d'une théologie en action.

    Le rôle de la culture était très important pour le pape Wojtyła. Pourquoi joue-t-elle un rôle aussi fondamental dans le dialogue entre la foi et la raison ?

    La culture a été très importante dans le pontificat de Wojtyła : c'est en elle, selon Jean-Paul II, que l'homme peut exprimer son humanité et chercher le sens de la vie. Dans son magistère, nous avons la possibilité de comprendre comment la foi chrétienne peut enrichir chaque culture, et en même temps s'enrichir de la diversité culturelle. Jean-Paul II, dans Fides et ratio, un document magnifique et très actuel, a affirmé que la raison sans la foi risque de tomber dans le nihilisme. Tandis que la foi sans la raison peut glisser vers le fanatisme. Pour lui, la philosophie et la théologie doivent dialoguer pour répondre aux questions humaines fondamentales. En outre, il a abordé des questions morales complexes, telles que la bioéthique, la famille et la sexualité, en plaçant toujours la dignité de la personne au centre.

    Qu'est-ce que Jean-Paul II a donné à l'Église de tous les temps, au monde ?

    Jean-Paul II a offert au monde une vision profonde et multiforme de la relation entre la foi, la théologie et la culture. Il a beaucoup insisté sur la nécessité d'un dialogue sincère entre l'Église et le monde contemporain, afin de répondre aux défis de la modernité. Point central : la dignité humaine. Dans son magistère, nous trouvons un équilibre parfait entre la foi et la raison, entre la tradition et l'ouverture au dialogue, entre l'identité chrétienne et le respect des autres cultures et religions. Nous devons considérer tout cela comme une source d'inspiration pour les croyants et pour tous ceux qui cherchent des réponses aux grandes questions de l'existence humaine. 

    Nous vivons aujourd'hui une époque où divers aspects de la société semblent nier la vérité. Et nous savons combien Jean-Paul II a pris cette question à cœur. Comment l'encyclique Fides et ratio peut-elle nous aider dans ce moment historique ?

    Nous vivons une époque où la société nie la vérité. Je pense en particulier au milieu universitaire. On dit : la vérité, même si elle est là, nous ne pouvons pas la connaître en tant qu'hommes, et donc il ne sert à rien de la chercher. Je parlerais d'une certaine méfiance : « ça ne m'intéresse pas », dit-on aujourd'hui.  En ce moment de l'histoire, il semble vraiment que la science n'aide pas à la chercher : ces milieux ne veulent pas la chercher ! L'encyclique nous aide à voir que c'est Dieu qui fonde la dignité humaine, et pour cela nous avons besoin des deux ailes qui sont soulignées dans le document papal : la foi et la raison.

    Dans le contexte actuel, un certain débat sur l'intelligence artificielle (IA) est désormais répandu dans la société et dans l'Église. Fides et ratio peut-elle nous aider à comprendre les potentialités et les risques de l'IA elle-même ?

    Évidemment, l'encyclique n'a pas parlé de l'IA, mais elle parvient à nous donner une aide précieuse pour évoluer dans ce monde moderne qui apporte ces différentes possibilités de développement humain. Il existe un document sur les nouvelles technologies écrit par Jean-Paul II quelques mois avant sa mort, la lettre apostolique Le développement rapide (2005) : dans ce document, le pontife nous dit que les nouveaux médias sont des dons de Dieu. C'est vrai : ce sont des dons de Dieu. Le Seigneur nous donne la possibilité de vivre avec l'IA de différentes manières et cela peut, en principe, nous aider à mieux vivre. Mais pour pouvoir utiliser au mieux l'IA, il est important de connaître sa nature : nous devons apprendre à connaître ce don de Dieu que nous ne connaissons pas encore bien. Et il est nécessaire d'apprendre à utiliser l'IA de manière à ce qu'elle soit source de développement et non de destruction ou de préjudice, car elle pourrait en même temps comporter d'énormes risques. Fides et ratio nous donne la dignité humaine comme fondement : un moyen de développement technologique qui ne la reconnaît pas ne peut être que contre l'homme. Si nous avons une vision de l'homme comme un robot, alors nous enlevons la dignité humaine. Tout moyen qui enlève ou nie la nature humaine est un moyen qui va contre l'homme. Jean-Paul II nous a appris à toujours mettre l'homme au centre : il suffit donc d'être attentif aux développements de ce grand phénomène qu'est l'intelligence artificielle. L'Église peut et doit indiquer sa direction dans ce domaine. Et la direction est celle que Jean-Paul II nous a indiquée dans son Magistère pétrinien. L'œuvre de Jean-Paul II représente un trésor de sagesse et d'humanité, une invitation à ne pas craindre les défis du présent, mais à les affronter avec confiance, sachant que la foi éclaire la raison et que la culture enrichit l'expérience humaine de la recherche de Dieu.

  • Dix conseils pour célébrer Noël

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    Four Yellow Lighted Candles

    De l'abbé Stéphane Seminckx sur didoc.be :

    Dix conseils pour célébrer Noël

    22 novembre 2010

    A l’approche de Noël, voici quelques conseils pour donner à cette fête sa véritable dimension chrétienne. C’est le pape Benoît XVI qui nous y invite : « En nous préparant à célébrer avec joie la naissance du Sauveur dans nos familles et dans nos communautés ecclésiales, alors qu’une certaine culture moderne et consumériste tend à faire disparaître les symboles chrétiens de la célébration de Noël, que chacun s’engage à saisir la valeur des traditions de Noël, qui font partie du patrimoine de notre foi et de notre culture, pour les transmettre aux nouvelles générations » (audience, 21-12- 05).

    1. Convainquez-vous que Noël est une histoire vraie : à l’heure d’Halloween, du Père Noël et d’Harry Potter, plongés dans le monde d’Internet, du cinéma et des jeux vidéos, il est essentiel de se rappeler et d’enseigner aux enfants que l’histoire de Noël n’est pas un conte, une légende, un roman, une réalité virtuelle. La grande solennité que nous célébrerons le 24 décembre au soir est enracinée dans un fait historique. C’est la célébration de la naissance du Seigneur, qui est né à Bethléem de Judée, il y a 2000 ans (montrez aux enfants dans l’atlas où se trouve Bethléem). La grande audace du christianisme est de proclamer que Dieu a fait irruption dans l’histoire des hommes, qu’il s’est fait homme. Comme le dit saint Jean, « le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1, 14).

    2. Tâchez de bien vivre la liturgie des quatre Dimanches de l’Avent, en suivant bien les textes des différentes célébrations : ils sont splendides. Répétez souvent la prière : « Viens, Seigneur Jésus ! » (Ap 22, 20). Il est, aujourd’hui encore, Celui que toute l’humanité attend.

    3. Faites une bonne confession avant Noël : l’Evangile nous dit qu’« (…) il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie » (Lc 2, 7). L’Avent nous invite à nous préparer et à faire de la place dans notre cœur pour l’Enfant-Dieu, en y mettant de l’ordre et en le purifiant, à travers le sacrement de pénitence.

    4. Décorez la maison en vue de la fête : une belle tradition est la Couronne de l’Avent, avec ses quatre bougies, qu’on allume successivement à chaque Dimanche de l’Avent. Une autre est le sapin de Noël, qui est « une tradition elle aussi très ancienne, qui exalte la valeur de la vie car en hiver, le sapin toujours vert devient le signe de la vie qui ne meurt pas. D’ordinaire, sur l’arbre décoré et à ses pieds, sont déposés les dons de Noël. Le symbole devient ainsi éloquent également dans un sens typiquement chrétien:  il rappelle à l’esprit l’ »arbre de la vie » (cf. Gn 2, 9), figure du Christ, don suprême de Dieu à l’humanité. Le message de l’arbre de Noël est donc que la vie reste « toujours verte » si elle devient don:  non pas tant de choses matérielles, mais de soi-même, dans l’amitié et l’affection sincère, dans l’aide fraternelle et dans le pardon, dans le temps partagé et dans l’écoute réciproque. » (Jean-Paul II, Angélus, 19-12-04).

    5. Préparez la crèche en famille. Laissez les enfants s’investir dans cette tâche. Favorisez leur créativité en montant une crèche différente chaque année. Les enfants peuvent aussi s’identifier avec un personnage, un berger ou un roi mage, et progresser chaque jour un petit peu en direction de l’Enfant.

    6. A la maison, tâchez de vivre de façon particulière la joie et le service. Exercez-vous à apprendre et à chanter en famille les chants de Noël, qui sont de véritables prières.

    7. Envoyez des cartes de vœux à vos parents, amis et connaissances. Evitez de souhaiter de « bonnes fêtes de fin d’année », ce qui ne veut rien dire, et d’envoyer des cartes représentant des paysages enneigés, des bougies ou des Papa Noël dans leur traîneau. Ne vous limitez pas non plus à envoyer une photo de votre famille, car même si vous êtes très sympathiques, vous n’êtes pas la Sainte Famille… Envoyez des cartes qui représentent le mystère de Noël : il y a des milliers d’œuvres d’art splendides qui dépeignent la scène de Noël (vous pouvez aussi envoyer une photo de votre crèche et/ou y associer une photo de votre famille). Beaucoup de cartes de vœux contribuent aussi à appuyer une œuvre de charité ou un travail social.

    8. Vivez la générosité et pensez à ceux qui ont la vie dure. C’est le moment de rendre visite à une personne âgée ou malade, de partager avec ceux qui n’ont rien, de montrer votre solidarité avec ceux qui souffrent par un don.

    9. Le soir de Noël, fêtez en famille. sans oublier les grands-parents. Une belle tradition est de lire l’Evangile de la Nativité (Mt 2, 1-12 ou Lc 2, 1-20), près de la crèche, tous ensemble. Si vous le pouvez, allez également ensemble à la Messe de minuit.

    10. Vivez une certaine sobriété dans les cadeaux : qu’ils n’occupent pas la première place dans les pensées et dans les cœurs. Le grand cadeau de Noël est l’Enfant Jésus, Lumière des Nations : « en voyant les rues et les places des villes décorées par des illuminations resplendissantes, rappelons-nous que ces lumières évoquent une autre lumière, invisible aux yeux, mais non au cœur. Alors que nous les admirons, alors que nous allumons les bougies dans les églises ou l’illumination de la crèche et de l’arbre de Noël dans les maisons, que notre âme s’ouvre à la véritable lumière spirituelle apportée à tous les hommes de bonne volonté. Le Dieu avec nous, né à Bethléem de la Vierge Marie, est l’Etoile de notre vie! » (Benoît XVI, audience, 21-12-05).

    Stéphane Seminckx est prêtre, docteur en médecine et en théologie.

  • Récit d'une histoire voilée : celle de l'esclavage en terre d'islam

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    De Stanislas Gabaret sur la Sélection du Jour :

    Esclavage en terre d'islam : l'histoire qu'on ne raconte pas

    Depuis toute l'Afrique subsaharienne, ils furent entre 15 et 17 millions à être déportés entre le VIIe et le XXe siècle. Leur destination n'était pas les Amériques, mais le monde arabo-musulman. Mines, chantiers hydrauliques, plantations… Leur force de travail était utilisée à des fins productivistes, et non seulement pour des tâches domestiques. Chassés comme du gibier, exploités comme du bétail et souvent torturés, ils étaient acheminés vers Bagdad, Le Caire, La Mecque, Istanbul ou Tombouctou. Récit d'une histoire voilée : celle de l'esclavage en terre d'islam.

    Dans un documentaire courageux et sans tabou (voir en sélection), plusieurs universitaires d'origine africaine ont choisi de mettre le doigt sur une histoire bien réelle, mais peu racontée : celle de l'esclavage arabo-musulman. Le Coran n'interdit pas l'esclavage, seulement celui d'autres musulmans est prohibé. Pourtant, nombreux furent les musulmans d'Afrique subsaharienne à le subir.

    Pour justifier cela, l'infériorité de l'homme noir avait été décrétée dans le monde arabe bien avant les théories raciales des anthropologues européens du XIXe siècle. Les mots d'Ibn Khaldoun, grand lettré musulman né en 1332, en rapportent une idée plutôt claire : « Les seuls peuples à accepter l'esclavage sont les nègres en raison d'un stade inférieur d'humanité, leur place étant plus proche du stade animal. » Par la suite, certains mots arabes comme « aswad » ou « abd », qui désignent respectivement une personne noire et un esclave, seront utilisés de façon interchangeable. On rapportera la condition de l'esclavage à une origine géographique et une couleur de peau déterminée.

    Les méthodes étaient particulièrement brutales. Après des razzias meurtrières visant à capturer les futurs esclaves dans leurs villages, ces derniers traversaient le Sahara menés par des marchands qu'on appelait littéralement « des bouviers ». Les enfants étaient souvent la cible privilégiée des ravisseurs. Ceux-ci estimaient que les jeunes seraient plus adaptables que les adultes. Pour les survivants de cette terrible traversée du désert, l'arrivée dans les principaux marchés d'esclaves n'était que le synonyme d'un nouveau martyre : beaucoup d'entre eux subissaient la castration. Des ateliers étaient dédiés à cela. Les espoirs de survie, notamment pour les enfants, étaient minimes. 70 à 80 % des victimes décédaient après l'opération.

    Un article du Figaro (11/05/2021) cite l'ouvrage de l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau intitulé Les traites négrières et confirme l'ampleur et la dureté de cet esclavage méconnu : « Au  XIXe siècle, alors que la traite atlantique disparaissait progressivement, les traites orientales prirent une ampleur considérable, drainant entre 4,5 et 6,2 millions de personnes hors de l'Afrique noire continentale. Pour répondre à la demande croissante, les traitants arabes, Swahilis ou Africains islamisés, non seulement ouvraient des routes vers l'intérieur, mais, de plus, ils créaient des stations fixes ou temporaires à l'intérieur du pays, pour y entreposer et y accumuler un maximum de « prises », avant de les ramener vers la côte […]. Ce scénario eut pour résultat la mise à sac de régions entières, jusqu'aux Grands Lacs d'abord, puis bien au-delà, le fleuve Congo constituant une des grandes voies de pénétration. »

    Ce sont d'abord les missions, puis surtout la colonisation, qui ont permis de stopper l'hémorragie dans la région des Grands Lacs, comme l'affirme Marie-Claude Barbier Mosimann, maître de conférences à l'ENS Paris-Saclay et auteur de l'article en question.

    Selon Ralph Austen, spécialiste américain du sujet, 17 millions de personnes auraient été déportées par les négriers musulmans entre 650 et 1920. Au total, les traites orientales seraient donc à l'origine d'un peu plus de 40 % des 42 millions de personnes déportées par l'ensemble des traites négrières. Elles constitueraient ainsi le plus grand commerce négrier de l'histoire.

    Mais les acteurs de l'esclavage n'ont pas été seulement les Arabes ni les BlancsLa traite était une réalité répandue au sein même des sociétés africaines. L'historien sénégalais Ibrahima Thioub pointe du doigt la responsabilité des Africains dans les deux traites, aussi bien arabe qu'atlantique. Il explique combien certaines élites avaient d'importants intérêts économiques à servir de relais pour la capture d'esclaves dans les villages.

    Le tabou en Afrique reste cependant éminemment présent. Chez les élites africaines, dont beaucoup sont musulmanes, le sentiment de solidarité avec le monde arabe l'emporte sur le souci de faire ressortir la vérité historique. Selon l'anthropologue Tidiane N'Diaye, alors que plusieurs pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient sont devenus amis avec les pays africains, ils s'arrangent pour faire porter toutes les responsabilités à l'Occident et préfèrent ne pas ressusciter d'autres douloureuses réalités du passé.

    En 2001 à Bamako, face à un auditoire composé d'Européens et d'Africains, Ibrahima Thioub avait osé aborder la question des différentes traites sans se restreindre à celle pratiquée par les Occidentaux. Les violentes réactions du public africain l'ont consterné. Des spectateurs sont venus le voir à la fin de l'exposé pour lui donner raison sur la nécessité de creuser le sujet, mais en lui reprochant de l'avoir fait devant « les Blancs ». Pour ce qui est des Européens, ils ont remercié Thioub d'avoir abordé une problématique qu'ils craignaient eux-mêmes d'évoquer sous peine d'être taxés de racisme. L'universitaire sénégalais pose alors une question qui devrait nous toucher tous, Occidentaux, Arabes et Africains : « Où sont les historiens ? »

    14 Siècles d'Esclavage et de Traite Négrière Arabo-Musulmane

    >>> Voir la vidéo sur Terre des hommes

  • Les cinq pièces grégoriennes du propre du premier dimanche de l'Avent (Hofburgkapelle – Vienne)

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    De sur le site d'Una Voce :

    Premier dimanche de l’Avent (Hofburgkapelle – Vienne)

    « Intr. Ad te levávi »Premier dimanche de l'Avent (Hofburgkapelle - Vienne)
    Lecteur audio
     
    Les moines de l’abbaye Saint-Martin de Ligugé chantaient les cinq pièces du Propre de cette messe. Le CD intitulé “Rorate Caeli”avait réédité en 2004 ce bel enregistrement  de 1956 (Studio SM). L’émission que vous pouvez écouter en cliquant ci-dessus va vous conduire à Vienne en Autriche. De plus amples informations vous seront fournies dans les textes suivants…

    PREMIER DIMANCHE DE L’AVENT

    Violet – 1re classe

    Ce dimanche, le premier de l’année ecclésiastique, est appelé, dans les chroniques et les chartes du Moyen Âge, le dimanche Ad te levavi, à cause des premiers mots de l’Introït, ou encore le dimanche Aspiciens a longe, à cause des premières paroles d’un des répons à l’office de matines que vous pourrez écouter grâce au fichier-son de notre émission (Cf. ci-dessous).

    La station est à Sainte-Marie-Majeure ; c’est sous les auspices de Marie, dans l’auguste basilique qui garde la Crèche de Bethléhem, et qui pour cela est appelée dans les anciens monuments Sainte-Marie ad Prœsepe, que l’Église Romaine recommence chaque année le Cycle sacré. Il était impossible de choisir un lieu plus convenable pour saluer l’approche du divin Enfantement qui doit enfin réjouir le ciel et la terre, et montrer le sublime prodige de la fécondité d’une Vierge. Transportons-nous par la pensée dans ce temple auguste, et unissons-nous aux prières qui s’y font entendre ; ce sont les mêmes que celles qui vont être exposées ici.

    Le temps de l’Avent représente dans l’année liturgique la longue période de l’histoire de l’humanité qui a précédé la venue du Sauveur sur cette terre, période d’attente mais aussi de confiance et d’espoir. De même chaque année nous attendons la venue du Sauveur à Noël avec les grâces qui sont propres à cette fête. Enfin, un troisième avènement se trouve dans la perspective de ce temps de l’Avent, c’est le retour du Seigneur à la fin des temps, non plus comme sauveur mais comme juge, pour la récompense définitive de ceux qui auront été fidèles.

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  • « Identitaire » : la nouvelle invective facile ?

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    D'Elisabeth Geffroy sur le site de La Nef  (décembre 2024):

    « Certaines plumes et certaines voix semblent en ce moment trouver un « identitaire » derrière chaque pierre. Les catholiques ne font pas exception, et les « catholiques identitaires » sont de plus en plus pointés du doigt. Or d’une part le recours excessif à cet épithète manifeste une paresse intellectuelle qui fait obstacle à l’exercice normal de la pensée et à la tenue honnête du débat politique. D’autre part, l’urgence devrait être à sauver cet adjectif plutôt qu’à le salir, et à redonner aux « identités » leur lettres de noblesse et leur rôle social.

    Il en va des insultes comme des tables basses ou des chapeaux : elles sont sujettes à certains effets de mode, et il est plus ou moins plaisant de les regarder défiler. Nous sommes actuellement les témoins quelque peu désabusés de la percée opérée par un nouveau favori : « identitaire ». L’épithète peut être fier, il est devenu incontournable, et certains esprits peinent désormais à écrire plus de cinq lignes d’éditorial ou de chronique sans recourir à lui pour qualifier l’adversaire identifié. Certains catholiques se sont empressés de transposer cette invective dans leur champ propre, guettant partout les « catholiques identitaires ». Le couperet tombe vite, et chacun mettra le curseur où il le veut – c’est là un privilège des termes mal définis. Plus important, plus révélateur que le sens véritable du mot, est son usage. La magie du terme réside dans son double effet simultané. En reléguant un interlocuteur dans les ténèbres identitaires, vous faites d’une pierre deux coups : d’une part, vous le marquez d’un sceau d’infamie et le sortez du cercle de la raison et de la respectabilité, d’autre part, et c’est tout l’enjeu, vous vous mettez à distance de lui et envoyez un signal très clair, qui manifeste votre propre appartenance à l’honorabilité intellectuelle et politique. En un seul mot, vous compromettez votre adversaire tout en vous mettant à l’abri du soupçon. Notons que ce manège est rarement l’indice d’un esprit libre et courageux.

     Lire la suite sur le site de La Nef

  • Le catholicisme est-il encore acceptable pour les élites technocratiques de notre époque laïque et post-chrétienne ?

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    De Casey Chalk sur le CWR :

    I Came To Cast Fire (Je suis venu jeter le feu) présente aux lecteurs l'œuvre unique de René Girard
    La race, l'ethnie, le sexe et le genre sont les catégories identitaires que l'Occident post-chrétien utilise pour déterminer qui est le plus digne de notre sympathie et de notre célébration, ce que le philosophe catholique français appelle un « masque séculier de l'amour chrétien ».

    29 novembre 2024


    Le catholicisme est-il encore acceptable pour les élites technocratiques de notre époque laïque et post-chrétienne ?

    Certainement pas la prétention catholique de connaître et de sauvegarder de manière unique la vérité absolue sur la foi et la morale. Ni dans la répudiation par l'Église catholique de la revendication par la révolution sexuelle de « droits » universels à la liberté sexuelle, à la contraception ou à l'avortement. Non, la seule façon sûre de représenter sa foi catholique sur la place publique aujourd'hui est d'affirmer sa sympathie pour la victime : le pauvre, la veuve, le membre opprimé d'une classe minoritaire.

    Si l'on met de côté l'incohérence flagrante de ce sentiment - pourquoi la vie intra-utérine n'est-elle pas une victime digne d'être protégée ? Tant que l'Église catholique organise des réunions d'alcooliques anonymes, parraine des collectes de nourriture et de vêtements ou apporte son aide aux victimes de catastrophes naturelles, elle peut être célébrée, même par les personnes sans religion.

    Pourquoi en est-il ainsi ?

    Une réponse convaincante réside dans la pensée du philosophe catholique français René Noël Théophile Girard. I Came to Cast Fire : Une introduction à René Girard, par le père Elias Carr, chanoine régulier de Saint-Augustin, offre une excellente introduction accessible à ce célèbre, bien que parfois énigmatique, anthropologue de renommée Johns Hopkins et Stanford.

    La théorie de Girard, qui a influencé des personnalités aussi éminentes que J.D. Vance et Peter Thiel, propose une grande analyse de l'histoire humaine, de la préhistoire ancienne à nos jours, définie par trois étapes. La première d'entre elles est ce qu'il appelle la mimesis, dans laquelle les humains développent des désirs mimétiques, ou imitatifs des désirs des autres, un processus qui se produit par l'observation d'autres humains, ainsi que par des histoires partagées. Ces désirs mimétiques facilitent les rivalités, car les individus ne peuvent s'empêcher de rivaliser pour les objets de ces désirs : possessions, intérêts romantiques, gloire.

    Au fur et à mesure que ces rivalités s'accumulent, elles s'intensifient et menacent de détruire la communauté de l'intérieur. C'est alors qu'intervient la deuxième étape du développement humain : le bouc émissaire, qui est tenu pour responsable de la crise à laquelle la société est confrontée. Le bouc émissaire, qu'il s'agisse d'un individu ou d'un groupe, est une minorité au sein de la communauté, une personne qui en vient à être considérée comme ne faisant pas vraiment partie de la communauté et qui peut donc être diabolisée, expulsée ou détruite. Selon Girard, les sociétés ne comprenaient pas ce phénomène, elles le pratiquaient simplement afin d'expérimenter une sorte de catharsis ; ou bien elles ne le pratiquaient pas et s'effondraient en raison de violences intestines.

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  • Quand l'intérieur de Notre-Dame de Paris se révèle

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  • C'est demain ! Invitation vernissage et exposition de peintures au profit de KTO Belgique

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    Chers amis de KTO Belgique,

    Le vernissage de cette belle exposition est dans 2 jours !

    Il sera suivi de 3 jours d'exposition pendant lesquels vous pourrez choisir des cadeaux de Noël ou vous offrir des tableaux, cartes de voeux, sets de table… et soutenir KTO Belgique par la même occasion !

    Retrouvez toutes les informations ci-dessous, nous nous réjouissons de vous y retrouver et de faire plus ample connaissance autour d'un verre !

    À jeudi !

    Philippe Le Hodey                                Lambertine de Béthune

    Président de KTO Belgique                    Directrice

    Invitation vernissage KTO Belgique du 28.11.24 au 01.12.24

    Venez y découvrir de jolies peintures,
    des sets de tables élégants, des cartes de voeux !

    Une belle occasion pour trouver vos cadeaux de Noël originaux tout en soutenant KTO Belgique.

    boulevard saint michel 24, Bruxelles
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  • Le 27 novembre 1095 : l'appel lancé pour porter secours aux chrétiens d'Orient et aux pèlerins

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    27 novembre 1095 — Appel lancé pour porter secours aux chrétiens d'Orient et aux pèlerins

    C’était il y a près de mille ans. À la fin du XIe siècle, le royaume de France était en petite forme. Il ne représentait pas plus de deux ou trois fois l’actuelle région d’Île-de-France ; le domaine royal était bordé par Compiègne au nord, Orléans au sud, Dreux à l’ouest. Les Capétiens régnaient, mais, dit Jacques Bainville qui est indulgent, ce sont des « règnes sans éclat ». Qui se souvient de ces rois-là, les premiers héritiers du fondateur de la dynastie, Robert le Pieux, Henri Ier, Philippe Ier ? C’est à l’extérieur du royaume que les choses se passent. Chez les Normands en particulier : le duc de Normandie, Guillaume le Conquérant, a mis la main sur l’Angleterre (victoire de Hastings, en 1066, illustrée par la tapisserie de Bayeux), et ce sont aussi des Normands qui sont allés délivrer, à leur demande, les populations catholiques de l’Italie méridionale des expéditions sarrasines.


    « Les malheurs des pèlerins »

    Car c’est un temps de pèlerinages. Des foules de pèlerins chrétiens se déplacent en longues colonnes vers Rome ou Saint-Jacques-de-Compostelle, au nord de l’Espagne, venant manifester leur soutien aux dernières victoires de la Reconquista sur l’islam, après des siècles de conquêtes et de conversions musulmanes induites par des vexations et une forte taxation. Mais c’est le pèlerinage de Jérusalem, par terre et par mer, qui attire les fidèles les plus nombreux et les plus ardents, à partir des sols européens, notamment français. « Il crée une vie neuve, il marque la crise décisive où le vieil homme se dépouille », notent les chroniqueurs de l’époque.

    Ces mouvements de population de l’Occident vers les Lieux saints d’Orient créent des routes, des escales, des dispensaires ; ils développent des échanges de toute nature. Arrivés sur place, les pèlerins rencontrent d’autres chrétiens, d’ancienne tradition qui constitue encore une grande partie de la Syrie et de la Palestine, peut-être encore la majorité des habitants, mais aussi des musulmans. Les communautés prospèrent dans des quartiers séparés. Jusqu’à l’arrivée des Turcs seldjoukides. Les anciens « maîtres tolérants et policés venus d’Égypte font place à des fanatiques durs et tracassiers ». La conquête de Jérusalem par ces Turcs s’accompagne de la persécution et du massacre des chrétiens. Les pèlerins rentrent chez eux effrayés. La nouvelle enflamme la fin de ce XIe siècle. Les Seldjoukides se sont emparés de l’Arménie si lointainement chrétienne, de Smyrne, de Nicée, près de Constantinople.

    L’intervention des barons occidentaux permit de libérer de nombreuses villes (Nicée, Sardes, Tarse, Antioche) récemment conquises par les Turcs après la catastrophe de Manzikert en 1071

    L’Empire byzantin menace de disparaître. Une vague de fond soulève la chrétienté.

    L’Empire byzantin est confronté à l’avancée des Turcs seldjoukides. Depuis la désastreuse défaite subie à Manzikert l’arménienne en 1071, de nombreux territoires sont passés entre les mains de ces nouveaux musulmans venus d’Asie centrale et récemment convertis. Leur présence complique encore davantage le pèlerinage sur les Lieux saints qui connaît à l’époque un essor remarquable.

    Qui va délivrer le Saint-Sépulcre ? Les monarques en sont incapables, qu’ils soient trop faibles, comme le roi de France, qu’ils se disputent entre eux, et notamment avec l’empereur d’Allemagne, ou qu’ils contestent l’autorité de l’Église de Rome. C’est donc elle qui va se substituer à eux, cette Église de Rome qui révèle sa solidité en résistant au grand schisme d’Orient d’un côté et aux « antipapes » de l’autre. C’est elle qui peut porter secours aux chrétiens de Terre sainte. Mais avec quels moyens le peut-elle ? Quels hommes ? Quel argent ? Quelles armes ? Elle va les mobiliser.

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  • Henri Pirenne, Belge, Européen, universel

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    De Paul Vaute sur son blog "Le passé belge" :

    24 novembre 2024

    Henri Pirenne, Belge, Européen, universel

    L’auteur de la monumentale « Histoire de Belgique » en sept volumes est aussi reconnu internationalement comme un pionnier de l’histoire « totale » prônée par l’école des Annales. Hostile aux nationalismes, il leur opposa le rempart de la méthode comparative et plaida pour la création d’une revue d’histoire universelle (1886-1937)

       Considéré chez nous comme une figure de proue de l’histoire nationale, dénigré à ce titre par les tenants des nationalismes concurrents – flamand, wallon… –, Henri Pirenne (1862-1935) fut aussi un des grands rénovateurs de la science du passé au début du XXe siècle. Dans et hors de nos frontières, il demeure une référence et nul ne conteste son inscription parmi les pères de ce qui s’est appelé, selon les époques, l’école des Annales ou la « nouvelle histoire » , entendez celle qui explore et intègre pleinement les données économiques, sociales, culturelles…

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  • 1789 : l'histoire falsifiée

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    De L'Incorrect (newsletter) :

    L’Histoire falsifiée – 1789 : Mythos et sans culottes

    Dans 'Il nous fallait des mythes', l’historien Emmanuel de Waresquiel, spécialiste de la Restauration, montre avec maestria comment certains épisodes révolutionnaires ont été mythifiés par ses laudateurs, bien loin de toute vérité historique, pour construire une nouvelle sacralité laïque.

    Pourquoi fallait-il des mythes à la Révolution ?

    D’une certaine façon, les conditions dans lesquelles les députés du tiers convoqués par Louis XVI aux États généraux se sont emparés de la souveraineté le 17 juin 1789 s’apparente à une sorte de coup d’État. Le roi et les députés des deux autres ordres du royaume, le clergé et la noblesse, sont mis devant le fait accompli. On ne leur demande pas leur avis. Si l’on ménage encore le roi, le climat général est à la guerre civile sur fond de revendication égalitaire contre les ordres privilégiés, accusés de vouloir entraver le processus révolutionnaire. Le complot est au cœur de la dynamique révolutionnaire jusqu’à la Terreur, et l’on soupçonne déjà en juin 1789 les aristocrates de vouloir comploter contre les patriotes.

    La nouvelle souveraineté de la nation proclamée le 17 juin quand les députés du tiers se constituent en Assemblée nationale, réaffirmée et étendue le 20 juin par le serment du Jeu de paume, est née de façon brutale et unilatérale. On sort en quelques jours de mille ans de souveraineté monarchique. Les révolutionnaires ont très vite éprouvé le besoin de trouver des mythes fondateurs à leur nouvelle légitimité sociale et politique. On invente donc une nouvelle version laïque du serment désormais prêté « à la romaine » debout et bras levé, de nouvelles icônes, de nouveaux martyrs, de nouveaux monuments, de nouvelles fêtes désormais consacrées à la liberté, à l’égalité, à la fraternité, à la famille, à la nature, etc.

    Dans un passionnant parallèle entre foi religieuse et foi révolutionnaire, vous écrivez : « La Révolution n’aurait pas été ce qu’elle est sans le poids du catholicisme. La langue missionnaire et biblique sert de modèle inversé aux discours les plus radicaux. » Qu’entendez-vous par là ?

    La Révolution est une guerre de religion entre l’ancienne sacralité monarchique de droit divin et la nouvelle sacralité laïque du peuple, tout en étant l’héritière du catholicisme d’Ancien Régime. N’oublions pas que les curés jouent un rôle essentiel à la construction de la souveraineté nationale en juin 1789 en se ralliant aux députés du tiers état. Il faut revenir en arrière, aux Lumières, au déisme des loges maçonniques, à la persistance aussi des idées jansénistes à travers tout le XVIIIe siècle pour comprendre ce rêve porté par une partie du clergé d’un retour à une Église primitive, débarrassée de ses ors et aussi égalitaire que possible. N’oublions pas qu’un conventionnel sur dix était d’origine cléricale. On porte encore le saint sacrement en procession dans les rues de Paris en mai 1793 le jour de la Fête-Dieu.

    Elle a même mis les mots de la religion à son service : « missionnaires de la liberté, « catéchisme révolutionnaire », « apostolat ». Les sociétés populaires sont autant de « noviciat(s) » de la République et la guillotine se métamorphose avec l’exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793 place de la Révolution en une sorte d’autel métaphorique de la souveraineté du peuple. On y fait couler le sang du roi en expiation de ses « crimes ». On y sacrifie au nom du peuple son corps physique autant que son corps spirituel. Il n’y aurait pas de République sans ce sacrifice fondateur. Souvenez-vous du grand discours prononcé par Robespierre à la Convention le 3 décembre 1792 : « Louis ne peut être jugé, il est déjà condamné ; il est condamné ou la République n’est point absoute. » Ce faisant, la guillotine en est comme sanctifiée. Ces expressions-là pullulent dans les correspondances et les comptes rendus révolutionnaires : « Sainte guillotine, priez pour nous », « Notre sainte mère la guillotine », etc.

    Ces ambiguïtés révolutionnaires sur la laïcité éxpliquent en partie les controverses actuelles sur le sens que nous voudrions lui donner : une laïcité envisagée comme une simple règle du jeu censée protéger les libertés de conscience et de culte, ou une laïcité de combat, « une théocratie à froid, aurait dit Victor Hugo, sans prêtres et sans Dieu ».

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  • Bruxelles (Stockel), 23 novembre : un spectacle à ne pas manquer : Monsieur le Curé fait sa crise

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    23 novembre 2024

    Bruxelles (Stockel) - Notre Dame de Stockel

    Billets

    Heure: 20:00
    Événement: Spectacle Monsieur le Curé fait sa crise

    Synopsis : L’abbé Benjamin Bucquoy n’en peut plus : les bonnes dames de la paroisse se détestent, une pétition est lancée contre lui, son évêque ne l’écoute plus… Quand il apprend que le poste dont il rêvait est offert à un autre, il craque…et disparaît.

    C’est le début d’une aventure tendre et lumineuse où derrière le comique des situations perce un questionnement de fond : quel est le cœur de notre vocation, comment y rester fidèle malgré la lourdeur du quotidien ?

    Durée : 1h30. Tous publics.

    Mise en scène : Mehdi Djaadi