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Culture - Page 81

  • Inde : persécution des chrétiens

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    Varanasi-1-758x423.jpgLe nationalisme religieux de l’Inde s’est toujours méfié du Christianisme et, au lendemain même de l’indépendance (1947), les tracasseries administratives, - telles que l’organisation de quotas d’accès des Jésuites (florissants à l'époque) au sous-continent indien- n’ont pas manqué. Quoi d’étonnant à ce que, des années plus tard encore dans ce monde très identitaire, « depuis l’élection de Narendra Modi en 2014, les chrétiens subissent des pressions croissantes de la part de l’administration hindoue. Début 2022, les Missionnaires de la Charité, la Congrégation de Mère Teresa, en a fait les frais ». Point de la situation par Syvain Dorient dans le mensuel La Nef (février 2022) :

    « Les Missionnaires de la Charité ont passé un triste Noël. Le gouvernement indien leur refusait le renouvellement de la licence qui leur permettait de recevoir des dons de l’étranger. Un coup dur pour cette Congrégation vieille de plus de 70 ans, comptant 5000 Sœurs, qui peut se mettre au service des plus pauvres grâce aux ressources financières apportées par les donateurs occidentaux. Le 24 décembre 2021, le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, affirma que la Congrégation ne remplissait plus les conditions pour que lui soit accordée la licence lui permettant de recevoir ces dons, la FCRA (Foreign Contributions Regulation Act).

    La décision fut vivement critiquée internationalement en raison de la stature de sainte Teresa de Calcutta. Le gouvernement britannique s’est fendu d’une lettre demandant très diplomatiquement « de plus amples informations sur cette décision étonnante ». Lors d’un débat à la Chambre des Lords, Harries de Pentregarth s’étonnait : « Quelle raison pourrait invoquer le gouvernement pour entraver le travail des Missionnaires de la Charité, reconnu dans le monde entier ? […] Je crains qu’il ne répercute les pressions du nationalisme hindou, de peur que des gens n’entrent en contact avec des chrétiens et finissent par se convertir. »

    Le 10 janvier 2022, les Missionnaires de la Charité retrouvaient leur licence, peut-être grâce aux pressions internationales. Mais près de 6000 autres Organisations non-gouvernementales (ONG) connaissent des difficultés comparables. L’administration indienne, puissante et tatillonne, exige que les ONG désirant recevoir des fonds de l’étranger renouvellent chaque année une demande de FCRA. Cette pratique, antérieure à l’élection de Narendra Modi, puisqu’elle a été instituée en 2010, s’est considérablement durcie en 2020. Le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, imposa un amendement qui permettait de surveiller les membres des ONG, en prenant leurs empreintes digitales, et en autorisant des enquêtes à leur sujet.

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  • Marie Madeleine retrouvée sous la plume de Chantal Reynier

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    De Gilles Donada sur le site du journal La Croix :

    « Marie de Magdala », de Chantal Reynier, apôtre incomparable

    L’exégète Chantal Reynier restitue à la figure de Marie Madeleine sa singularité, au-delà des défigurations qu’elle a subies au cours des siècles.

    6/02/2022

     

    Marie de Magdala - Chantal Reynier - Babelio

    Marie de Magdala

    de Chantal Reynier

    Cerf, 148 p., 12 €

    Après avoir démontré combien les femmes occupaient, contre toute attente, une place de choix dans le ministère de Paul (Saint Paul, libérateur des femmes), Chantal Reynier, professeure d’exégèse biblique au Centre Sèvres (Facultés jésuites de Paris), passe au crible une éminente figure féminine des Évangiles : Marie de Magdala.

    L’exercice est ardu tant Marie Madeleine a été tenue « prisonnière, jusqu’à en être défigurée, de la réception qui en a été faite au cours des siècles ». Sa destinée cultuelle et surtout culturelle – à laquelle l’autrice consacre deux riches chapitres – pousse sa figure « à l’extrême, mêlant érotisme, occultisme, gnose, sexe, Graal ».

    Celle qui est guérie de sept démons

    Il faut démêler les fils enchevêtrés qui confondent plusieurs Marie : celle qui est guérie de sept démons, présente au pied de la croix, à l’ensevelissement de Jésus et qui bénéficie de la première apparition du ressuscité ; Marie de Béthanie, la sœur de Marthe ; celle qui oint la tête de Jésus ; et la prostituée anonyme qui verse du parfum sur les pieds de Jésus. Cette fusion est imposée à l’Église par le pape Grégoire le Grand, dans un sermon donné à Saint-Jean-de-Latran en 591. Une enquête scripturaire fouillée conclut que l’authentique Marie Madeleine est la femme « de laquelle étaient sortis sept démons ».

    L’allusion à ses démons n’a pas pour but « d’attirer son regard sur son passé mais de mettre en avant ce qu’elle devient grâce au Christ » : une femme, « sujet à part entière, libre et responsable de sa vie ». Marie Madeleine prend la tête du groupe des femmes qui suivent Jésus – présence inédite chez les maîtres religieux du Ier siècle.

    Ces femmes « servent » (diakoneô en grec) en préparant les repas, en assurant la vie quotidienne, et en contribuant avec leurs propres ressources – autre rareté pour l’époque. Elles s’inscrivent dans la dynamique de Jésus qui est « comme celui qui sert » et qui invite ses disciples à faire de même.

    Fidèles jusqu’au bout, elles accomplissent le « parcours “complet” du disciple » en étant avec Jésus durant son ministère, en l’accompagnant – contrairement aux Douze, en fuite – dans sa Passion, sa mort, sa mise au tombeau. Marie Madeleine est, quant à elle, le « témoin privilégié » de sa résurrection, jusqu’à sa montée vers le Père.

    Chargée par Jésus d’annoncer les retrouvailles en Galilée, elle sera gratifiée par la tradition du titre unique d’« apôtre des apôtres ». En allant « au-delà de son désir de “possession” », Marie de Magdala se « laisse orienter par le désir de faire la volonté de Dieu ». Elle « initie à la nouvelle présence de l’absent et change la désolation en allégresse ».

  • Grand carnaval et foutoir théologique à Saint-Sulpice

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    Du Père Danziec sur le site de Valeurs Actuelles :

    Prière musulmane dans une église : est-ce bien sérieux ?

    Les images de la rencontre organisée en l’église Saint-Sulpice à Paris entre catholiques et musulmans a légitiment soulevé une vague d’indignations. Peut-on raisonnablement discuter avec l’islam d’une façon aussi ingénue ? Pour notre chroniqueur, le Père Danziec, la réponse est résolument négative.

    Aux éditions Buchet-Chastel, Soazig Quéméner et François Aubel, respectivement journalistes à Marianne et au Figaro, viennent de cosigner un ouvrage La dictature des vertueux au sous-titre évocateur : Pourquoi le moralement correct est devenu la nouvelle religion du monde. Une religion pour en chasser une autre ? Depuis cinquante ans en effet, on ne le voit que trop, l’influence de la religion catholique s’étiole. Les progressistes des années 70 avaient pour grand rêve de réconcilier l’Église avec le monde. Ils n’auront réussi qu’à la faire disparaître du champ des hommes. Finis les rites sacrés, la grande pompe liturgique et les mystères magiques qui subjuguaient les humbles, transportaient la nef et savaient édifier petits et grands.  Disparue l’aura intellectuelle de l’Église, experte en sagesse et en recul. La nature ayant horreur du vide, le progressisme s’est fait une place au soleil des renoncements des autorités ecclésiastiques. Le printemps merveilleux que l’esprit du concile Vatican II promettait de faire bourgeonner au-delà des sacristies aura finalement laissé place à un grand hiver au cœur même de l’Occident. Certains se féliciteront que l’Église ait perdu de sa superbe. Réalisent-ils seulement qu’elle a surtout perdu de sa saveur et de son goût. Or, « si le sel vient à s’affadir, avec quoi le salera-t-on ? » (Matthieu 5, 13).

    Des jeunes adolescentes en niqab dans le chœur de l’église Saint-Sulpice

    Oui, le moralement correct est une nouvelle religion et parmi ses prophètes, certains portent un col romain. Tandis que la culture de l’effacement contribue à façonner un nouvel ordre sociétal, les hommes d’Église font l’étalage de leurs carences et brillent par leur discrétion, hélas. Où se trouvent les veilleurs authentiques face à l’effondrement des murs porteurs de la société occidentale et chrétienne ? Trop de clercs donnent le sentiment d’être passifs et dépassés. Un grand nombre préfère nier le désastre quand d’autres se rangent eux-mêmes à la cohorte des destructeurs.

    L’épisode atterrant du week-end dernier dans le chœur de Saint-Sulpice (VIe arrondissement de Paris) est à cet égard suffisamment éloquent pour être passé sous silence. Que s’est-il donc produit dans la plus grande des églises de la capitale le dimanche 6 février ? En apparence, chrétiens et musulmans se sont vus proposer un moment unique de fraternité. Prier ensemble, se rencontrer, dialoguer. En réalité, dans l’édifice sacré, un panneau indiquait même aux disciples de Mahomet qu’un lieu (temporaire) leur avait été réservé garantissant un « espace de silence pour la prière musulmane » (sic). Des lectures coraniques et des récitations de sourates eurent lieu à l’ambon. Le rassemblement islamo-chrétienne se clôturait par une danse autour de l’autel accompagnée de chants et de tapements de main. Le tout en compagnie de jeunes adolescentes en niqab dans le chœur. Qui peut se laisser séduire par un dialogue interreligieux vécu de la sorte ?

     

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  • Adèle serait-elle transphobe ?

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    De Robert Siedlecki sur International Family News (IFAM) :

    Adele accusée d’être “transphobe” après son discours aux British Music Awards

    La chanteuse britannique proclame aux BMA's "J'aime vraiment être une femme !". Si elle a bien reçu le mémo indiquant que la cérémonie de remise des prix est devenue "neutre en termes de genre", les woke lui ont rappelé que le non-respect de cette règle ne restera pas impuni.

    Prenons l’exemple de la récente cérémonie musicale des Brit Awards qui s’est tenue à Londres le 8 février 2022. Afin d’apaiser la communauté LGBT radicale, la cérémonie a décidé cette année de supprimer les catégories “hommes” et “femmes” et de les remplacer par des catégories neutres. Par exemple, il n’y aurait plus de prix pour le “meilleur artiste masculin” et le “meilleur artiste féminin”, mais seulement un prix pour “l’artiste de l’année”.

    Pourquoi ont-ils fait ce changement ? Pour s’assurer que les personnes qui ne s’identifient ni à un homme ni à une femme ne soient pas “exclues” de l’attribution des prix. Comme l’explique le site web des Brit Awards :

    “Les BRIT confirment que pour le spectacle de 2022, ils abandonneront les catégories féminine et masculine, et lanceront de nouveaux prix pour l’artiste de l’année et l’artiste international de l’année, célébrant les artistes uniquement pour leur musique et leur travail, plutôt que sur la façon dont ils choisissent de s’identifier ou sur la façon dont les autres peuvent les voir, dans le cadre de l’engagement des BRIT à faire évoluer le spectacle pour qu’il soit aussi inclusif et pertinent que possible.”

    Maintenant que l’événement a éliminé les catégories fondées sur le sexe et que le lobby LGBT radical semble avoir été apaisé, plus rien ne peut offenser les woke, n’est-ce pas ?

    Et bien non!

    Et pourquoi ? Parce que la cérémonie ne savait pas à l’avance que les lauréats pourraient dire quelque chose d’apparemment inoffensif qui pourrait néanmoins offenser les militants transgenres radicaux. Et quelle était la déclaration offensante d’Adele, une superstar britannique elle-même appartenant au courant woke, qui a remporté les prix de la chanson de l’année, de l’album de l’année et de l’artiste de l’année ? En acceptant son prix d’artiste de l’année, elle a déclaré :

    “Je comprends pourquoi le nom de ce prix a changé, mais j’aime être une femme et être une femme artiste – vraiment ! Je suis très fière de nous, vraiment, vraiment, je le suis.”

    Juste après qu’Adele a prononcé ces mots, la foule transgenre radicale est entrée en action pour l’attaquer parce qu’elle osait dire qu'”être une femme” signifie en fait quelque chose, qu’une “femme” est en fait quelque chose d’unique et de spécial. Un militant transgenre qui se décrit comme un “féministe convaincu” a immédiatement attaqué Adele pour avoir été une TERF (une féministe radicale trans-exclusive) :

    “S’il vous plaît, non ADELE ne peut pas être une TERF “

    Un autre activiste transgenre radical a tweeté:

    “Qui aurait cru que #Adele était une transphobe et utiliserait sa plateforme pour appeler à la destruction de la communauté trans. Surtout les adolescents désorientés.”

    Heureusement, et c’est inhabituel en cette ère de wokisme, les gens ont ignoré leurs craintes de la foule woke et ont pris la défense d’Adele. La féministe et militante pour les réfugiés Ohjali Rauf a tweeté:

    Debbie Hayton, journaliste et enseignante, a défendu Adele dans le Spectator. Hayton a d’abord abordé le fait qu’Adele soit traitée de TERF :

    “Adele a été qualifiée de Terf, ou féministe radicale trans-exclusive, sur Internet. Terf, bien sûr, est l’insulte lancée aux femmes qui défendent leur sexe… JK Rowling, Rosie Duffield, Kathleen Stock et d’autres femmes ont également été étiquetées ainsi. Ces femmes talentueuses ont été poursuivies et persécutées sans pitié, simplement pour avoir défendu leur sexe. J’ai dit “femmes” délibérément. Quoi que la police de la pensée veuille nous faire croire, elle sait certainement faire la différence entre les hommes et les femmes lorsqu’elle déclenche ses attaques.”

    Bien qu’Adele ait probablement des jours difficiles devant elle, Mme Hayton l’a exhortée à rester ferme dans la défense des femmes :

    “Les jours à venir risquent d’être difficiles pour Adele. La tentation de s’excuser pour des idées apparemment fausses pourrait être énorme. Mais les critiques de la police du genre ne seront probablement pas satisfaites par des excuses, il est donc vital qu’elle tienne bon : Le message d’Adele aux femmes et aux jeunes filles était inspirant. Une femme – qui a vendu des dizaines de millions d’albums – a dit au monde qu’elle était fière d’être une femme. C’est quelque chose à célébrer, pas à condamner.”

    La célèbre artiste Birdy Rose, qui s’est publiquement opposée à la compétition sportive entre hommes biologiques et femmes, a critiqué les détracteurs d’Adele :

    La meilleure chose à propos de la situation d’Adele est qu’elle montre que tout ce qu’une femme doit faire pour être traitée de “terf” est de reconnaître son propre sexe. Cela montre à quel point la barre est basse et à quel point le prix à payer est élevé pour une femme qui dit la vérité sans se demander d’abord si des hommes dérangés sont d’accord avec elle.

    Dans le magazine Evie, c’est Gina Florio qui a le mieux résumé cette non-question concernant Adele :

    “Ce n’est que dans une société à l’envers où nous avons jeté le genre au bord de la route dans un accès de folie que nous verrions une artiste féminine sous le feu des critiques pour avoir simplement déclaré : “J’aime être une femme”. Adele n’a pas encore répondu à la controverse, mais nous espérons qu’elle ne le fera jamais, parce qu’en fin de compte, c’est un non-sujet qui ne mérite même pas une minute de son attention. C’est une artiste féminine, point final. Et il n’y a absolument rien de mal à embrasser cela et à l’apprécier.”

    Nous y sommes. Une cérémonie britannique de remise de prix musicaux, qui s’est complètement transformée en wokisme en abandonnant les catégories masculines et féminines, est toujours attaquée par la foule LGBT radicale pour le commentaire d’un lauréat qui a reconnu le caractère unique des femmes. Et ironiquement, la personne qui a fait ce commentaire est une partisane connue d’une grande partie du programme LGBT. Mais nous sommes dans un monde “à l’envers” où la réalité est niée de manière flagrante par les militants woke. Espérons qu’Adele reste forte et refuse de céder au lynchage des LGBT. Les femmes sont importantes. Les femmes sont uniques. Les femmes ont besoin d’être valorisées. Nous ne devons jamais oublier ces vérités.

  • Le wokisme : une menace pour l'Eglise ?

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    Des propos recueillis par Emilie Pourbaix sur France Catholique :

    L’idéologie woke, néo-marxisme culturel : une menace pour l’Église ?

    mercredi 9 février 2022

    Le courant intitulé woke, nouveau progressisme venu des États-Unis, s’étend dans les médias, la politique et la société. Chimère pour les uns, il est en fait devenu un adversaire redoutable pour l’Église. Entretien avec le Père Joël Guibert, auteur de Le secret de la sérénité (Artège).

    D’où vient le wokisme ?

    Père Joël Guibert : Le courant woke est une nouvelle «  lutte des classes  », un néo-marxisme, qui a seulement changé de costume : de «  marxisme économique  », il a muté en un «  marxisme culturel  », au sein des démocraties libérales. Le marxisme est devenu le wokisme.

    En effet, woke signifie «  éveillé  ». Est donc woke celui qui est éveillé, c’est-à-dire qui a ouvert les yeux sur les injustices et «  l’oppression systémique  » dont seraient victimes certaines minorités : les femmes, les minorités sexuelles, les anciens colonisés, les migrants, les obèses, et même les animaux ou la nature.

    Ce n’est plus la précarité économique qui sert de grille de lecture à cette nouvelle justice sociale, mais l’appartenance à une minorité. Selon cette nouvelle justice sociétale, imprégnée de progressisme, les oppresseurs sont, en gros, les mâles blancs hétérosexuels et chrétiens, tandis que les opprimés sont les minorités ethniques, les femmes, les animaux, les minorités sexuelles et les minorités religieuses : l’islam bien évidemment, mais surtout pas le catholicisme !

    Cette idéologie est une dictature soft et librement consentie par les masses, qui s’est développée aux États-Unis dans les années 1970 avec la French Theory, «  théorie française  », appelée ainsi à cause de l’influence d’un certain nombre de philosophes français (Foucault, Deleuze, Derrida…), grands promoteurs de la déconstruction de tous les secteurs de la vie sociale.

    Est-ce en quelque sorte une contrefaçon laïque du christianisme ?

    Le marxisme et le néo-marxisme woke actuel ne sont en effet rien d’autre que la sécularisation de l’espérance chrétienne en un monde meilleur. La foi en Dieu a été remplacée par la foi en l’homme, la Sagesse divine par la technique, la Sainte Écriture par la «  sainte opinion  ».

    Lorsqu’une société ne repose plus sur des valeurs solides, elle finit toujours par s’effondrer de l’intérieur. Ne sommes-nous pas dans la même situation que celle de la Rome antique ? «  Une démocratie sans valeurs, prévient l’encyclique Centesimus annusse transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l’histoire. […] en un monde sans vérité, la liberté perd sa consistance et l’homme est soumis à la violence des passions et à des conditionnements apparents ou occultes.  »

    En quoi cette idéologie bouleverse-t-elle la religion chrétienne ?

    Lorsqu’on analyse de près les différents mouvements qui constituent la constellation woke, on arrive à cette conclusion invariable : tous remettent en cause les racines mêmes de l’anthropologie chrétienne, la loi naturelle, sa vision de la famille, de l’homme et de la femme et de l’unité du genre humain, que ce soit à travers l’antispécisme, le féminisme, l’écologisme, l’antiracisme, le gender.

    La fameuse cancel culture – littéralement la «  culture de l’annulation  » – veut faire table rase de la culture et de la morale judéo-chrétienne, afin de mettre en place une culture pas seulement nouvelle mais très exactement une culture et une morale «  inversées  ».

    L’Église est-elle menacée ?

    Si nous sommes attentifs à ce qui se passe avec l’actuelle dictature soft de la pensée unique, nous remarquons que, bien que moins violente que la dictature soviétique, elle n’en est pas moins totalisante. Benoît XVI, ce pape au regard d’aigle, a très bien perçu la perversité qui se cache derrière cette subtile dictature civilisée et bien peignée : «  N’importe quelle future dictature antichrétienne serait probablement plus subtile que toutes celles que nous avons connues jusqu’à maintenant. Elle se montrera amicale envers la religion, mais à condition que ses propres modèles de conduite et de pensée ne soient pas remis en question.  »

    L’idéologie woke a-t-elle pénétré à l’intérieur de l’Église ?

    Oui, le wokisme ne sape pas seulement l’Église de l’extérieur, en promouvant des thèses totalement opposées à son enseignement. L’idéologie woke a commencé à pénétrer à l’intérieur de l’Église.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien et de notre Grand Angle dans France Catholique.

  • Le cannabis est tout sauf inoffensif

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    De Kath.Net/News :

    L'éthicien Kummer : Le cannabis est tout sauf inoffensif

    10 février 2022

    Le directeur général d'IMABE met en garde contre la libéralisation prévue à des fins récréatives en Allemagne : les conséquences attendues sont une dépendance rapide, y compris la dépression, la psychose et une utilisation d'urgence accrue

    Vienne (kath.net/KAP) L'Institut viennois d'anthropologie médicale et de bioéthique (IMABE) a critiqué la politique antidrogue du nouveau gouvernement allemand. Les politiciens espèrent des recettes fiscales allant jusqu'à 2,8 milliards d'euros par an ainsi que de nouveaux emplois grâce à la libération contrôlée de cannabis à des fins de loisirs prévue dans l'accord de coalition, mais les dommages prévisibles pour la santé, en particulier pour les jeunes, sont consciemment acceptés. (...)

    Des études approfondies au cours des 20 dernières années ont montré que le cannabis est "tout sauf inoffensif", résume l'éthicien Kummer. "La drogue crée très rapidement une dépendance, peut déclencher une dépression, une psychose et d'autres maladies mentales graves et ouvre la voie aux drogues dures." Les résultats récents d'une étude américaine publiée en 2021 ont montré qu'il a été démontré que la consommation de cannabis provoque des lésions cérébrales permanentes chez les adolescents de moins de 25 ans. Dans l'État américain du Colorado, après la légalisation du cannabis, la capacité de la psychiatrie pour adolescents a dû être doublée en raison de l'augmentation rapide du nombre de toxicomanes et de psychoses induites par le cannabis.

    La dernière étude, publiée dans le JAMA Network Open (doi:10.1001/jamanetworkopen.2021.42521), montre ce que Kummer appelle une augmentation « surprenante » du nombre d'appels d'intervention d'urgence pour empoisonnement au cannabis chez les enfants au Canada depuis la légalisation en 2018 - multiplié par neuf. Le nombre a explosé, surtout après avoir consommé des aliments tels que des biscuits au cannabis ou des oursons gommeux au cannabis. Le nombre d'enfants qui doivent être hospitalisés a également doublé. Leur âge moyen se situait entre trois ans et neuf mois. Une intoxication infantile sur dix évaluée à la salle d'urgence centrale de l'Ontario était due à l'utilisation de produits contenant du cannabis. Près d'un tiers (32,7 %) des enfants ont dû être hospitalisés en raison de leur intoxication, certains (3,6%) même dans l'unité de soins intensifs. Pour l'instant il n'y a pas eu de mort.

    Pour l'étude, des chercheurs de l'Hôpital d'Ottawa et du Département de médecine familiale de l'Université d'Ottawa ont examiné toutes les admissions d'enfants aux urgences dans la province de l'Ontario (population de 14,6 millions) sur trois périodes : avant la légalisation du cannabis (de 2016 à 2018) , après la légalisation des fleurs, graines et huiles de cannabis (2018 à 2020) et après la légalisation des produits comestibles contenant du cannabis (février 2020). Pendant toute la période d'étude, il y a eu 522 admissions aux urgences en raison d'un empoisonnement chez les enfants. Heureusement, alors que le nombre global d'intoxications chez les enfants a diminué, la proportion d'intoxications au cannabis a augmenté pendant la pandémie de Covid-19, ce qui est probablement lié à l'augmentation de la consommation de cannabis par les adultes pendant la période pandémique.

    "Les résultats sont si spectaculaires parce que le Canada avait espéré que la légalisation réduirait la consommation accidentelle chez les enfants", a déclaré le responsable de l'étude, Daniel Myran, cité dans l'émission IMABE. Il existe des réglementations sur la concentration maximale dans les aliments, ainsi que sur les emballages à l'épreuve des enfants. De plus, la formation des parents et des soignants devrait réduire le risque pour les enfants. "Cependant, les chiffres de l'étude montrent que cet objectif n'a pas été atteint", a conclu Myran.

    La 125e association médicale allemande (DÄT) a également vivement critiqué une éventuelle légalisation du cannabis en Allemagne en novembre. "La légalisation minimise les risques pour la santé, les conséquences négatives et les effets à long terme de la consommation de cannabis pour les enfants et les jeunes", a-t-il déclaré dans un communiqué. Les médecins mettent en garde contre les risques possibles pour la santé des consommateurs et les conséquences pour les soins médicaux. Les expériences d'autres pays montrent qu'il y a une augmentation des admissions d'urgence liées au cannabis, un besoin accru de traitement psychiatrique et des accidents de la circulation mortels et des suicides liés au cannabis.

  • Sur la féminisation galopante des élites

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    La féminisation des élites occidentales et ses conséquences

    « La surproduction des élites annonce toujours la décadence d’un État et l’instabilité politique » disait l’anthropologue russo-américain Peter Turchin dans son livre « Ages of discord » en 2016. Quand les surdiplômés deviennent plus nombreux que les postes prestigieux ou avantageux, la frustration s’installe. Un phénomène nouveau est apparu, constate Mary Harrington pour The Critic Magazine (voir son article en lien) : la féminisation galopante de ces élites.

    Le « tsunami » féminin dans les universités et les grandes écoles

    L’équilibre entre les sexes dans les universités américaines date de 1978. Aujourd’hui, les filles représentent 60% des étudiants. Historiquement, les postes les plus qualifiés ont été occupés par des hommes. Un changement majeur est en cours. Or, si le système éducatif d’excellence est en « surchauffe » par rapport aux postes disponibles, quelle forme va prendre le mécontentement de cette élite féminine ? Les optimistes peuvent y voir un motif d’espoir : la frustration des femmes revêt rarement la violence exsudée par les hommes. On entrerait dans une société plus bienveillante. Les travaux de psychologues et sociologues contemporains, comme Joyce Benenson à Harvard, tendent à démontrer que la « douceur de l’âme féminine » est plus un fantasme qu’une réalité. Benenson écrit que les femmes ont dû adapter leur stratégie compétitive pour pallier leur relative faiblesse physique. Elle continue en décrivant les tactiques adoptées : ne pas faire obstacle frontalement aux buts poursuivis par une concurrente. Affirmer son ambition seulement du haut d’une position sociale privilégiée par rapport à ses congénères. Imposer l’égalité au sein du groupe qu’elle domine et ostraciser toute concurrente potentielle. La déchéance des hiérarchies officielles dans les entreprises est à mettre en parallèle. Une étude globale du cabinet Mercer en 2017 indiquait qu’un tiers des sociétés interrogées prévoyaient « d’aplanir » leur organisation.

    L’impact sur les relations en entreprise et le marché du travail

    Corrélation n’est pas causalité. Mais on peut établir un lien entre la féminisation des postes administratifs et la promotion de la « diversité et de l’inclusion » dans les grandes entreprises. Harrington suggère que l’emploi des réseaux sociaux pour livrer une rivale à la vindicte populaire –et l’empêcher d’accéder à un poste convoité – est une stratégie convenant à la psychologie féminine. La (sur)production d’élites a conduit dans les organisations au gonflement de l’administration. Une enquête de 2014 montrait que le rapport entre postes d’enseignants et d’administrateurs avait chuté de 40% entre 1990 et 2012 dans les universités américaines. 70% des emplois de « back office » sont occupés par des femmes. Les conséquences sur le marché du travail sont visibles : les métiers des « ressources humaines » sont en pleine expansion. 71% des professionnels de ce secteur sont des femmes aux États-Unis. Les spécialistes « diversité et inclusion » sont les nouvelles « stars ». Le site Hive Learning a publié la liste des personnalités les plus influentes en 2019 dans cette spécialité : 63 femmes et 13 hommes. Le communautarisme conduit à protéger les membres de son groupe. On comprend mieux la pression exercée pour imposer des quotas toujours plus hauts de femmes et de personnes issues de « minorités ».

    La lutte sociale devient une guerre des sexes

    La féminisation du travail présente un avantage : les rivalités sont moins violentes. Quelles conséquences sur la relation entre les sexes ? L’Université de Californie affiche notamment que 70% de ses postes manuels – donc peu qualifiés – sont tenus par des hommes. À l’inverse, ses postes de gestionnaires sont occupés à 75% par des femmes. Depuis 1990, la proportion des métiers manuels aux États-Unis s’est écroulée d’un tiers alors que les emplois plus qualifiés ont doublé. Un tournant politique : 71% des ouvriers blancs ont voté en 2016 pour Donald Trump. Par ailleurs, une étude mondiale démontre que les femmes accordent toujours une grande importance au statut social d’un partenaire potentiel. Rien à voir avec l’oppression du patriarcat mais plutôt le fruit d’une stratégie évolutive millénaire. Que se passe-t-il si le statut des femmes monte alors que celui des hommes tombe ? L’Institute of Family Studies en 2018 montre que si le célibat des femmes est resté stable, il a augmenté très fortement chez les hommes ces 30 dernières années. Les mariages sont plus tardifs et les psychologues notent une frustration grandissante chez les deux sexes…

    Le problème n’est pas tant la féminisation que la surproduction des élites. La crise de la Covid-19 a révélé le besoin de réindustrialisation en Occident. Les bénéfices économiques, réduction du chômage et balance commerciale, sont évidents. On oublie un autre besoin : redonner ses lettres de noblesse au travail de production, typiquement masculin. N’en déplaise aux féministes, les « hommes déconstruits » font rarement le bonheur des femmes…

    Ludovic Lavaucelle

    Pour aller plus loin : The new female ascendency

    >>> Lire l'article sur : The Critic Magazine

  • Plongée dans le quotidien des 35 chanoines de Lagrasse

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    De KTO télévision :

    Chanoines à l’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse

    30/12/2021

    Le documentaire nous plonge dans le quotidien des 35 chanoines réguliers de la communauté de la Mère de Dieu. Vivant dans l’abbaye millénaire Sainte-Marie de Lagrasse dans un des plus beaux villages de France à 30 km de Narbonne, ces hommes de prière et d’action sont soumis à la Règle de Saint Augustin. Leur exemple ? C’est la primitive Église des apôtres rassemblée autour du Christ. Située à la jonction du clergé régulier (soumis à une règle) et du clergé diocésain (obéissant à l’évêque) leur vocation est bien particulière. Pourquoi ont-ils choisi cette forme de vie ? Pour y répondre, le réalisateur Jean-Baptiste Farran s’attache à suivre en particulier quatre chanoines qui témoignent par leur parcours singulier des joies et des difficultés de leur engagement. UNE COPRODUCTION KTO/ZORN PRODUCTION 2021 - Réalisée par Jean-Baptiste Farran

  • Chantal Delsol sur la fin de la chrétienté et l'effondrement du catholicisme

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    Des propos recueillis par Laurent Ottavi sur Aleteia.org :

    « La fin de la chrétienté correspond à un effondrement du catholicisme »

    7/02/22

    Dans "La Fin de la chrétienté" (Cerf), Chantal Delsol s’interroge sur l’agonie d’une civilisation, née avec le christianisme, puis le catholicisme. Les chrétiens, plutôt que de tomber dans le piège de l’impatience, devraient, selon la philosophe, recourir à l’exemple et au témoignage.

    Chantal Delsol est philosophe, membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Dans ses derniers essais, Le Crépuscule de l’universel (Cerf, 2020) et La Haine du monde, Totalitarismes et postmodernité (Cerf, 2016), elle décryptait la discorde entre les modernes et les antimodernes, entre ceux qui veulent remplacer le monde existant et ceux qui veulent le cultiver comme des héritiers. Poussant plus loin l’analyse, la philosophe s’attaque dans La Fin de la chrétienté aux conséquences du déclin du catholicisme en Occident avec le retour du paganisme. Pour elle, le christianisme doit inventer un autre mode d’existence. Elle explique son point de vue à Aleteia.

    Aleteia : la chrétienté, expliquez-vous dans votre livre, est une civilisation contrairement au christianisme. Si la première est finie, le second peut perdurer. Qu’entendez-vous par chrétienté et civilisation ?

    Chantal Delsol : la chrétienté est cette civilisation, autrement dit ce système du monde, qui a été constitué autour et sous la houlette du christianisme, puis du catholicisme. Il s’agit d’un mode d’être à la fois total et cohérent : il sous-entend en même temps la croyance religieuse, les mœurs, la morale, les lois, les types de pouvoir, les types de famille et la sociologie, etc. Et dans ce cadre, tout est cohérent : par exemple le pouvoir politique correspond avec la définition de Dieu (la démocratie est inventée en Occident parce que nous avons un Dieu qui confère la liberté à l’homme, sa créature). Chaque civilisation est à cet égard un ensemble cohérent. Ainsi le christianisme a-t-il construit le monde qui lui convenait, comme l’islam-religion a construit l’islam-civilisation. Dans la chrétienté-civilisation, c’est le christianisme, puis le catholicisme, qui impose ses lois et ses mœurs, qui conseille les puissants, qui apporte ses modèles de pouvoir et de vie. C’est cette influence-pouvoir qui est aujourd’hui effacée.

  • Comment les enfants sont les premières victimes de la superexposition aux écrans

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    Du Figaro via le site "Pour une école libre au Québec" :

    « Les enfants sont les premières victimes de la surexposition aux écrans »

    5 février 2022

    Auteurs de La guerre de l’attention (L’Échappée) et cofondateurs de l’association Lève les yeux !, Florent Souillot et Yves Marry alertent contre la surexposition aux écrans et expliquent les ressorts de la guerre que mènent les grandes entreprises du numérique pour capter l’or du XXIe siècle : notre attention. Yves Marry est cofondateur de l’association Lève les yeux !, collectif pour la reconquête de l’attention, avec Florent Souillot, responsable du numérique aux Éditions Gallimard-Flammarion.

    LE FIGARO. — La « guerre de l’attention », c’est celle que mènent les grandes entreprises du numérique pour capter le temps de cerveau disponible des usagers, expliquez-vous. Où en est-on aujourd’hui ?

    Florent SOUILLOT et Yves MARRY. — La situation est très inquiétante, mais pas désespérée. Nous considérons que l’attention humaine est la nouvelle ressource rare, au cœur de la croissance économique. Et comme avec le charbon, le pétrole ou l’eau, l’extraction ne va pas sans quelques effets indésirables pour l’humanité. Comme tout le monde peut le constater autour de soi, nous passons désormais l’essentiel de notre temps éveillé devant un écran, soit dix heures par jour en moyenne pour les adultes en 2019, et entre trois et quatre heures par jour pour les enfants de moins de 12 ans. Ces chiffres datent d’avant la crise du Covid qui a encore aggravé cette tendance. Toute la société subit des impacts cognitifs et psychologiques, et constate une dégradation du débat public. Oui, la guerre de l’attention nous coûte cher !

    — Vous décrivez « la mutation sociale la plus déterminante de ces dix dernières années ». En quoi le smartphone change-t-il radicalement la donne par rapport à la télévision ?

    — En dix ans, le téléphone intelligent a fait doubler le temps passé devant un écran, qui était déjà massif auparavant ! Il s’est glissé dans nos poches, s’est invité dans tous les instants de notre vie, constamment connecté, vibrant, omniprésent du réveil au coucher. Nous sommes désormais collés à son écran bleu et à ses applications, véritables armes de captation massive de notre attention et portes ouvertes sur des contenus de plus en plus violents et addictifs. Il s’agit bien là d’une rupture anthropologique et nous parlons de la naissance d’un nouvel homo numericus. Ce n’est pas qu’une image : le cortex préfrontal de nos enfants, assailli à coups de shoots de dopamines, s’atrophie au contact des écrans.

    Plus largement, nos capacités attentionnelles, constamment manipulées, se déséquilibrent vers toujours plus de saillance, d’émotion, de vitesse, de récompenses à court terme et d’oppositions stériles. Grâce à ces « outils » surpuissants, nous sommes pris dans une illusion de puissance et de confort de plus en plus difficile à assumer : nous avons beau avoir le monde à portée de clics ou de commentaires, croire que nous pouvons tout maîtriser, nous avons de plus en plus de mal à agir, débattre, nous situer, « entrer en résonance » comme dirait Hartmut Rosa. Du malaise au mal-être, de l’isolement à l’aliénation, jamais un objet technique ne nous avait donné cette impression funeste.

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  • Des fissures dans l’orthodoxie LGBT+

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    D'IFN Italie :

    Des fissures apparaissent dans l’orthodoxie LGBT+.

    La résistance par rapport aux diktats de l'idéologie du genre voit le jour au Royaume-Uni.

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  • De la haine de soi à l'Empire Céleste à venir

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    De Paolo Piro sur le site de l'Observatoire International Cardinal Van Thuan sur la Doctrine Sociale de l'Eglise :

    DE LA HAINE DE SOI À L'EMPIRE CÉLESTE À VENIR

    Alors que l'Occident s'auto-flagelle pour ses crimes historiques contre l'humanité, la puissance chinoise envahit le monde. L'empire céleste est engagé dans l'auto-dissémination. En Chine, ce dont Lénine a rêvé et qu'il a essayé d'établir est en train de se produire. Un état de surveillance totale, omniprésente et capillaire, un modèle socio-politique que la Chine propose au monde entier, démontrant l'efficacité décisive de la puissance publique, dans la circonstance du covid19. En 1989, Francis Fukuyama prophétisait l'imminence de la "fin de l'histoire". Après l'effondrement du communisme soviétique et la fin de la guerre froide, la démocratie libérale et le capitalisme seraient destinés à prévaloir dans toutes les nations de la planète. Aujourd'hui, nous constatons que cette prédiction était erronée. Après 30 ans, la Chine se présente comme une alternative aux démocraties libérales occidentales avec sa société disciplinée, parfaite et super high-tech. Le premier État numérique de l'histoire, un marché libre mais non libéral en plein développement, bref, un prototype du "Nouveau Monde" dans le style d'Aldous Huxley. Une réalité étatique de style impérial, dans laquelle on peut être prospère sans être libre, "un marché libre pour des personnes non libres".  Les élites occidentales pensaient que le libéralisme et le mondialisme chinois iraient nécessairement de pair. Mais, tout comme 500 hommes ne font pas un mille-pattes, une Chine prospère et capitaliste ne se transformera pas spontanément en démocratie.

    Le meilleur de la production occidentale, les joyaux de l'Ouest, notre technologie, ont été délocalisés en Chine. Le résultat a été une augmentation de 90 % du PIB de la Chine. Au contraire, le pouvoir du Parti communiste a été renforcé, structuré et technologisé, et il dispose aujourd'hui d'un leader absolu, Xi Jinping, qui, pour la première fois depuis l'époque de Mao, a rassemblé en sa seule personne tout le pouvoir du parti, politique et militaire. Un empereur calme et rassurant qui a l'habitude de répéter : " Le développement de la Chine ne se fera pas au détriment des autres pays et Pékin ne cherchera pas l'hégémonie mondiale " (discours du 18/12/2018).

    Dans ce contexte, la volonté d'expansion géopolitique de la Chine a reçu une impulsion majeure, la route de la soie fascine et conquiert. L'Europe est faible, elle s'autodémolit, se dénationalise, se divise entre peuples et élites, avec une complication majeure, la multiplication des enclaves musulmanes. L'Islam ne peut être intégré pour la simple raison qu'il est lui-même une nation, l'Umma, la nation juste. Dans un cadre d'autodémolition des réalités nationales, le remplacement est déjà là, prêt, l'Umma n'est pas optionnelle, elle est inhérente à l'Islam, non réductible à la pluralité des manières dont les musulmans vivent leur Islam. Une fresque dans laquelle la Chine est de plus en plus sûre d'elle, l'Europe moins.  

    Alors que l'idéologie progressiste érode l'Europe et que l'Église catholique est en proie à une crise d'époque, le mariage de Lénine avec Confucius donne aux Chinois un supplément d'âme, l'âme nationaliste que le colonialisme occidental avait humiliée dans la première moitié du XXe siècle. En même temps, la Chine est, pour les États-Unis, un problème militaro-économique que l'UE ne veut pas reconnaître parce que son progressisme, son multiculturalisme suicidaire aveugle, nie la possibilité d'avoir des ennemis, au point de nier la réalité même des faits et de rechercher des formes de compromis et de coexistence.

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