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  • Quand le pape est accusé d'hypocrisie

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    D' sur Smart Reading Press :

    REFUS DE LA BÉNÉDICTION DES UNIONS HOMOSEXUELLES : FRANÇOIS SERAIT-IL «HYPOCRITE» ?

    «La décision du pape, du 15 mars dernier venant de la Congrégation vaticane pour la Doctrine de la foi, faisant obligation aux prêtres catholiques de ne pas bénir les couples homosexuels fait jaillir un mot amer dans notre gorge : hypocrite». Ce commentaire d’un journaliste sur la récente note de la CDF sur la bénédiction des unions homosexuelles, relié à deux allocutions de François, montre l’ambiguïté de deux interprétations, celle du pape et celle des médias. Aline Lizotte essaie de faire le point.

    Est-ce juste ? La réponse de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) au dubium1 sur la possibilité de bénir un mariage homosexuel a enflammé les médias et certains petits groupes, dont des évêques. Son refus net et clair était pourtant plus que probable. Devant la prolifération du «mariage pour tous», il était en quelque sorte inévitable que des groupes comme les LGBT incitent à demander à l’Église catholique de bénir les mariages entre personnes du même sexe. Déjà, en 2003, la CDF publiait un document intitulé Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles. Le document était signé du préfet de la CFD, le cardinal Joseph Ratzinger, et de son secrétaire, Mgr Angelo Amato, SDB, et il contenait et développait les raisons fondamentales pour lesquelles l’Église ne reviendra jamais sur son enseignement, considérant que l’union sexuelle de fait entre deux personnes du même sexe constitue un acte intrinsèquement désordonné, qu’aucune circonstance n’autorise.

    LA NAISSANCE DE LA RUMEUR

    La rumeur est venue du magazine américain America, dirigé par les Jésuites, et de son correspondant habituel, le vaticaniste Gerard O’Connell. Dans un article du 21 mars dernier, O’Connell écrit que l’allocution du Saint Père, prononcée à l’Angélus du dimanche 21 mars, est une façon de prendre ses distances par rapport au refus de la CDF d’accorder une bénédiction au mariage homosexuel. François développait le sens de l’évangile de ce dimanche, qui évoque le désir de plusieurs de voir Jésus : ces personnes «le demandent à Philippe, lequel le demande à André, qui le dit à Jésus» (cf. Jn 12, 20-33).


    Nous devons répondre par le témoignage de notre vie, qui nous est donnée pour servir, une vie qui emprunte le style de Dieu.


    La réponse de Jésus est déconcertante de prime abord, parce qu’il annonce sa passion, ce qui signifierait qu’un chrétien ne peut «voir» Jésus que dans le mystère de la Croix. Il utilise ensuite la parabole du grain de blé qui donne beaucoup de fruits. Fort de ces paroles du Christ, le pape François a enchaîné sur le fait que plusieurs veulent voir Jésus, le rencontrer, le connaître. C’est la grande responsabilité des chrétiens de faire voir Jésus. Nous devons répondre par le témoignage de notre vie, qui nous est donnée pour servir, une vie qui emprunte le style de Dieu : la grande compassion et la tendresse. Nous devons répondre en «semant l’amour, non par des paroles légères mais concrètes, par des exemples simples et courageux, non par des condamnations théoriques, mais avec des actes d’amour. Alors le Seigneur avec sa grâce nous fait porter de bons fruits, même quand le sol est sec en raison de nos maladresses, des difficultés de la persécution, des plaintes du légalisme ou du moralisme clérical». Ces dernières paroles, selon O’Connell, auraient été dites par le pape François, pour laisser entendre qu’il n’était pas d’accord avec le préfet de la CDF, accusé ainsi de «légalisme et de moralisme clérical».

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  • Allemagne : schisme en vue ?

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register

    Un schisme se profile : Le pape François et l'Église délibérément rebelle d'Allemagne

    COMMENTAIRE : Le pari allemand du Saint-Père a échoué. Il a mené avec une main ouverte et a obtenu un poing serré en retour.

    25 mars 2021

    En mars 2013, le pape François disait à quel point il aimerait une "Église pauvre pour les pauvres." À l'occasion de son huitième anniversaire, c'est la plus riche des Églises locales qui menace de dévorer tout son pontificat. 

    Le Saint-Père a commencé sa neuvième année par une nouvelle tentative de maîtriser l'Église rebelle d'Allemagne. Un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi a déclaré que l'Église n'a pas le pouvoir de bénir les unions homosexuelles.

    Le cardinal Blase Cupich, principal interprète des priorités pastorales du Saint-Père dans l'épiscopat américain, a déclaré qu'il n'y avait "rien de nouveau" dans la déclaration de la CDF. Pourtant, cette déclaration a suscité un tollé en Allemagne, où des centaines de théologiens et quelques évêques ont exprimé leur désaccord. Aux États-Unis, la charge contre la CDF a été menée par le magazine jésuite America.

    En effet, le correspondant d'America à Rome, Gerard O'Connell, s'est donné beaucoup de mal pour suggérer que, d'une manière ou d'une autre, le pape François ne pensait pas vraiment ce que la CDF disait, malgré son "assentiment" public et officiel à sa publication. 

    Les efforts de O'Connell sont devenus légèrement hilarants lorsqu'il a affirmé que l'interdiction des messes dans la basilique Saint-Pierre du 12 mars reflétait certainement ce que le pape François désirait pieusement, bien qu'elle ne fasse aucune référence à lui, alors que la déclaration de la CDF du 15 mars devrait être mise en doute, bien que le Saint-Père l'ait explicitement approuvée. O'Connell est le sténographe de facto de la cour papale, transmettant de manière fiable le consensus de ceux qui entourent le pape François.

    Les explications mutuellement contradictoires proposées indiquent le niveau d'anxiété dans ces cercles. L'anxiété est due au fait que le grand pari progressiste du pontificat du pape François semble avoir échoué.

    Alors qu'il avait initialement exprimé le désir d'une "Église pauvre pour les pauvres", le Saint-Père a poursuivi l'agenda longtemps désiré par les Églises riches. 

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  • A son tour, le cardinal Schönborn dit son opposition à la position romaine sur les unions homosexuelles

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Le cardinal Schönborn déclare que l'Eglise ne peut refuser de bénir les couples homosexuels

    Selon International-La Croix, le média anglophone publié par le quotidien officieux des évêques de France, le cardinal Christoph Schönborn a déclaré que l'Eglise ne doit pas refuser les demandes sincères de bénédiction de la part de couples homosexuelles.

    Le cardinal autrichien vient ainsi de contredire le récent « responsum » de la Congrégation pour la Doctrine de la foi rappelant que l’Eglise ne peut bénir un comportement peccamineux.?

    Selon le média, Schönborn a souligné que le Vatican a « profondément blessé de nombreuses personnes » à travers ce document.

    « Si la demande de bénédiction n’ est pas un ‘show’… si la demande est honnête et constitue vraiment une demande de la bénédiction divine pour une manière de vivre dans laquelle deux personnes veulent embarquer ensemble, alors une telle bénédiction ne sera pas refusée », a-t-il déclaré dans la dernière livraison de l'hebdomadaire de son diocèse, Der Sonntag.

    Il a ajouté qu’il était « mécontent » du document de la CDF, d’autant que selon lui, de nombreux homosexuals veulent considérer l’Eglise comme leur « mère », elle qui aujourd'hui semble les « rejeter ». La bénédiction n’est pas un « bon point » pour bonne conduite, a-t-il précisé.

    Sur les dix évêques actuellement en à la tête des diocèses autrichiens, pas moins de sept se sont déjà exprimés dans le même sens que le cardinal Schönborn ; leur position est ainsi confortée.

    L’un d’eux, récemment nommé par le pape François et réputé « franciscain » a tenu un langage encore plus fort, assurant que les couples homosexuelles peuvent faire preuve de fidélité et de dévouement mutuel: « Nous, en tant qu’Eglise, aimerions accueillir tous les gays et lesbiennes et leur offrir un foyer spirituel au sein de l’Eglise – et nous le faisons qu’ils vivent chastement ou non », a déclaré Mgr Hermann Glettler, évêque d’Innsbruck.

    International-La Croix souligne que le cardinal Schönborn, membre de la CDF, est le second cardinal ayant toujours un ministère actif par ordre de rang, et que sa prise de position est donc d’une grande importance.

    Arrêtons-nous un instant sur ce qui se passe : des évêques (leur liste dépasse largement l’Autriche), et aujourd'hui un cardinal de l’Eglise appellent les uns après les autres à « bénir » des couples, et donc des rapports homosexuels revendiqués.

    Sandro Magister rappelle : « Dans le célèbre Grand Catéchisme de saint Pie X édité en 1905, dans la réponse à la question 966, l'homosexualité est le deuxième des quatre “péchés qui crient vengeance devant la face de Dieu” : l’“homicide volontaire” ; le “péché impur contre l’ordre de la nature” ; l’“oppression des pauvres” ; le “refus du salaire aux ouvriers”. Et le nouveau Catéchisme de l’Église catholique publié en 1992 et en édition typique en 1997 en dit autant. »

    A quand une réaction du pape ? A quand une condamnation claire de propos qui contredisent directement la loi de Dieu ? A quand un début de ménage de la part de – par exemple – la Congrégation des Evêques ? 

  • "Quand ils sortirent de l'ombre..."

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    Un excellent commentaire de Paul Vaute, expert en la matière, à propos de l'éditorial de Vincent Delcorps paru dans Dimanche et sur Cathobel (voir ICI) :

    L'éditorial du rédacteur en chef de Cathobel est d'abord insolite, ensuite consternant à bien des égards. Insolite par ce qu'il nous dit du statut actuel d'un média organiquement lié à l'Eglise. On pourrait s'attendre à ce qu'il s'en tienne à diffuser de l'information. Or, il s'octroie une ligne d'engagement, du reste absolument inutile puisque c'est la même que celle de tous les médias mainstream.

    Sur le fond, l'auteur fait-il de l'humour (in)volontaire quand il affirme que tout le monde devrait se réjouir d'avoir vu nos évêques sortir du bois ? Dans cette logique, l'important ne serait pas ce que les gens disent mais le fait qu'ils parlent!

    Par la suite, cette saillie mérite aussi de retenir l'attention: "Les moins nombreux ne furent sans doute pas les moins bruyants". Très drôle, quand pendant une semaine on n'a pratiquement entendu, en presse écrite, en radio, en TV... que le "bruit" des adversaires de la mise au point romaine. Et sans aucune équité (y compris sur Cathobel) dans le traitement réservé aux partisans et aux adversaires. Quant à l'argument du nombre que sous-entend le propos, les chrétiens devraient être les premiers à s'en défier. Le vendredi de la Passion, les sondages d'opinion auraient été des plus défavorables au Christ... Et ses apôtres ne se bousculaient pas pour aller à contre-courant.

    Mais il y a plus grave encore quand la nouvelle tête pensante de Cathobel nous assène ceci: "L’histoire nous montre que même dans l’Eglise, la vérité d’hier peut ne pas être celle du lendemain. Et que la réalité d’ici peut ne pas être celle de là-bas". Cette théo-chrono-logie, a dire vrai très répandue, constitue typiquement une généralisation abusive. Il y a dans la foi catholique et dans la morale en harmonie avec elle des enseignements secondaires, qui peuvent effectivement connaître des changements, et d'autres absolument nécessaires, qui ne peuvent que demeurer, au besoin contre vents et marées ("In necessariis unitas, in dubiis libertas..."). L'Eglise a cessé de condamner le prêt à intérêt à partir du début du XIXè siècle, non pas parce que sa morale avait changé, mais parce qu'une économie industrielle en croissance se développait à côté de l'économie rurale statique. En revanche, on ne voit pas quelle transformation dans les identités spécifiques de l'homme et de la femme et leur complémentarité (mot obscène pour la bien-pensance actuelle, mais je m'en f...) pourrait justifier qu'une autre conception du mariage soit prônée (ceci, faut-il encore le répéter, allant de pair avec le plus grand accueil fraternel envers les personnes et le refus de s'ériger en juge ultime de leur conscience). M. Delcorps risque d'être très déçu s'il espère qu'un jour l'Eglise dise autre chose que les Ecritures saintes (Rm 1, 24-27; 1 Cor 6, 10; 1 Tm 1, 10) et toutes les voix catholiques autorisées depuis saint Polycarpe et saint Justin jusqu'aux récents synodes sur la famille.

    Moi qui ait été témoin avec douleur, il y a trente ans et plus, du retournement de nombreux milieux chrétiens sur la question de l'avortement, combien de fois n'ai-je pas essayé de leur rappeler que dans le plus ancien des catéchismes chrétiens, le "Didachè" (fin du Ier siècle - début du IIè!), il est prescrit que "tu ne tueras point d'enfant par avortement et tu ne le feras point mourir après sa naissance". Entre cet enseignement et celui des Papes actuels, y compris François, il n'y a pas matière à glisser la moindre épaisseur d'une feuille de cigarette.

    Enfin, à ceux qui sont heureux de voir, dans certains diocèses, "bénir" des unions homosexuelles, je demande ceci: ont-ils encore le moindre argument à opposer à ceux qui souhaiteraient "bénir" l'adoption d'enfants par des couples homosexuels ou enseigner, à leurs enfants et à leurs petits-enfants, à un moment décisif de leur vie et de leur définition sexuelle, qu'être homo ou hétéro, c'est pareil ? A moins, bien sûr, qu'ils ne se réjouissent de ces perspectives. Et dans ce cas, "farewell"!

  • Progrès en Afrique, recul en Europe : le catholicisme voit son centre de gravité basculer vers le sud

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    De Vatican News (Tiziana Campisi) :

    Le catholicisme progresse en Afrique et en Asie et recule en Europe

    L'Annuaire statistique de l'Église catholique, qui prend en compte les données compilées au 31 décembre 2019, confirme les tendances observées depuis plusieurs années sur le basculement du centre de gravité du catholicisme vers le sud.

    Depuis 2018, dans le monde, il y a 16 millions de catholiques de plus. Ce chiffre ressort de l'Annuaire pontifical 2021 et de l'Annuarium Statisticum Ecclesiae 2019, édités par le Bureau central des statistiques ecclésiastiques, publiés par l'Imprimerie du Vatican et distribués ces jours-ci en librairie. Il y avait au total 1 milliard 345 millions de catholiques, soit 17,7% de la population mondiale, selon les données compilées au 31 décembre 2019.

    L'analyse géographique des changements survenus au cours des deux années 2018-2019 montre une augmentation de 3,4 % en Afrique, de 1,3 % en Asie, de 1,1 % en Océanie et de 0,84 % en Amérique, tandis qu'en Europe, on observe une légère diminution. Dans les 3 026 circonscriptions ecclésiastiques, il y a, fin 2019, 5 364 évêques, l'Amérique et l'Europe continuant à représenter 68,8 % du total mondial, suivies par l'Asie (avec 15,2 %), l'Afrique (13,4 %) et l'Océanie (2,6 %). 

    Le nombre de prêtres augmente mais les vocations diminuent

    Au cours de la période de deux ans 2018-2019, le nombre de prêtres augmente; au total, ils sont 414 336, soit 271 de plus. Face à des augmentations importantes pour l'Afrique et l'Asie, avec des augmentations relatives de 3,45% et 2,91%, en Europe et en Amérique, on observe une diminution, respectivement de 1,5% et d'environ 0,5%. L'Afrique et l'Asie contribuent ensemble à hauteur de 28,9%, tandis que l'Océanie reste relativement stable avec un peu plus de 1,1%.

    L'Europe, elle, diminue sensiblement sa part: en 2018, les 170 936 prêtres européens représentaient près de 41,3 % du groupe ecclésial total, alors qu'un an plus tard, ils tombent à 40,6 %. Les vocations sacerdotales baissent encore: les candidats au sacerdoce sur la planète passent de 115 880, en 2018, à 114 058, en 2019, soit une baisse de 1,6 %. En Europe, la variation est de -3,8%, en Amérique de -2,4%, et en Asie de -2,6%. Mais en Afrique, le nombre de grands séminaristes, toujours sur la période de deux ans considérée, passe de 32 212 à 32 721, tandis qu'en Océanie, en 2019, il est inférieur de 5,2 % à celui de l'année précédente. 

    Le continent qui compte le plus grand nombre de séminaristes est l'Asie (33 821), suivi de l'Afrique (32 721), de l'Amérique (30 664), de l'Europe (15 888) et de l'Océanie (964). La population des diacres permanents, en revanche, continue d'afficher une dynamique d'évolution significative et encourageante: ils augmentent, en 2019, de 1,5%, avec un total de 48 238 diacres sur les 5 continents. L'Amérique et l'Europe en comptent 1,2% de plus.

    Baisse du nombre de religieux 

    Le nombre de religieux profès qui ne sont pas prêtres est en baisse; en 2018, ils étaient 50 941, en 2019, ils sont 50 295. L'Europe et l'Amérique, en 2019, restent les zones où le nombre de profès non prêtres est le plus élevé, respectivement 14 038 et 13 735. Les femmes professes religieuses sont également en forte baisse. Globalement, ils passent de 641 661, en 2018, à 630 099 en 2019, soit une baisse relative de 1,8%.

    Mais si l'Afrique est le continent qui connaît la plus forte augmentation, avec +1,1% - plus précisément de 76 219 femmes professes religieuses, en 2018, à 77 054, en 2019 -, et l'Asie du Sud-Est enregistre une hausse de 0,4% (de 170 092 à 170 754 femmes professes religieuses), les trois autres zones continentales partagent une contraction très marquée. En Amérique, les religieuses passent de 160 032 à 154 717, en Europe de 224 246 à 216 846 et en Océanie de 6999 à 6718.

  • Veut-on faire taire le cardinal Woelki ?

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    De Laure-Marie de Synthe sur Smart Reading Press :

    VOIE SYNODALE ALLEMANDE : FAUT-IL FAIRE TAIRE LE CARDINAL WOELKI ?

    Le cardinal Woelki

    Alors que certains documents montrent à quel point les dirigeants de l’Église allemande sont déterminés à pousser leur chemin synodal, l’un des critiques les plus éminents de cette initiative, le cardinal Rainer Maria Woelki, archevêque de Cologne, est violemment attaqué en raison de ses manquements présumés concernant la gestion des abus sexuels dans son diocèse.

    Depuis plusieurs mois, l’archevêque de Cologne – le plus grand diocèse d’Allemagne et probablement le plus riche–, Mgr Woelki, fait l’objet d’attaques violentes sous la forme de campagnes de presse de la part d’associations, de groupes de pressions, de conseils de paroisse, de prêtres et, plus récemment, de son conseil diocésain, au sujet de sa mauvaise gestion présumée de problèmes d’abus sexuels dans son diocèse. Mgr Woelki n’a pas trouvé de soutien auprès du chef de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, évêque du Limbourg, qui a déclaré en décembre que la «crise» n’avait «pas été bien gérée».

    Plusieurs accusations ont été lancées contre Mgr Woelki. Résumons-les :

    • 1 – La plus importante est que le cardinal n’a pas rendu publics les résultats d’une enquête archidiocésaine sur les abus sexuels sous les dirigeants actuels et leurs prédécesseurs.
    • 2 – On lui reproche également de ne pas avoir enquêté sur les graves allégations concernant un prêtre de Düsseldorf qui aurait abusé d’un tout jeune garçon à la fin des années 1970. Après avoir été nommé archevêque de Cologne en 2014, le cardinal Woelki avait décidé de ne pas prendre de mesures supplémentaires ni d’avertir Rome, car le prêtre était «incapable d’être interrogé» en raison d’une démence avancée. Il est depuis décédé de causes naturelles. La victime aurait également refusé de témoigner (mais cela est contesté).

    L’ENQUÊTE ARCHIDIOCÉSAINE SUR LES ABUS SEXUELS

    En décembre 2018, les autorités de l’évêché de Cologne avaient chargé le cabinet d’avocats Westphal-Spilker-Wastl (WSW) de Münich de réaliser une enquête sur la manière dont les autorités diocésaines avaient traité des cas d’abus sexuels du diocèse pendant la période 1975-2018. À la demande expresse du cardinal Woelki, le rapport devait inclure les noms des personnes ayant dissimulé des incidents d’abus sexuels ou ne les ayant pas punis systématiquement. Le rapport devait être présenté à la presse en mars 2020.

  • Il y a vingt-cinq ans, l'exhortation apostolique de Jean-Paul II sur la vie consacrée

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    De Vatican News :

    Il y a 25 ans, l'exhortation apostolique de Jean-Paul II sur la vie consacrée

    Le 25 mars 1996, le Pape Jean-Paul II publiait "Vita Consacrata", exhortation apostolique sur la vie consacrée et sa mission dans l'Église et le monde. Dans une lettre publiée ce jeudi, le Préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée, le cardinal Braz de Aviz, revient sur cet héritage.

    Dans une lettre intitulée "Témoins de la beauté de Dieu", le cardinal Joao Braz de Aviz, Préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, et son secrétaire, Mgr José Rodriguez Carballo, souhaitent que le 25ème anniversaire de l'exhortation apostolique Vita Consacrata de Jean-Paul II ne «passe pas inaperçu». Lors du Synode d'octobre 1994 sur la vie consacrée, qui donnera naissance à cette exhortation publiée le 25 mars 1996, «les évêques y ont confirmé à plusieurs reprises que "la vie consacrée est au cœur de l'Église comme élément décisif de sa mission [...] elle est un don précieux et nécessaire pour le présent et l'avenir du peuple de Dieu"». 

    «Nous rendons continuellement grâce pour vous, "à cause de la grâce de Dieu qui vous a été donnée dans le Christ Jésus, parce qu'en lui vous avez été enrichis de tous les dons" et "appelés à la communion avec son Fils Jésus-Christ notre Seigneur" (1 Co 1, 4)» peut-on lire encore dans la lettre.

    Un temps d'incertitudes

    «L'exhortation apostolique Vita consecrata est publiée en des temps de grande incertitude, dans une société liquide, avec des identités confuses et des appartenances faibles», poursuit la lettre. «Il est donc surprenant de constater la certitude avec laquelle est définie l'identité de la vie consacrée, "icône du Christ transfiguré" (Vita consecrata, 14) qui révèle la gloire et le visage du Père dans la splendeur rayonnante de l'Esprit».

    «En réalité, il n'y a pas seulement ici le souci de donner un fondement solide à l'identité de la personne consacrée, mais plutôt une manière originale de voir cette identité, en intégrant le divin et l'humain, en percevant intuitivement ce lien mystérieux et lumineux entre la montée et la descente, entre la hauteur transcendante et l'immersion kénotique dans les périphéries de l'humain, entre la beauté sublime à contempler et la pauvreté douloureuse à servir» écrivent le cardinal De Aviz et Mgr Carballo.

    «Vita consacrata est entièrement construite autour de l'idée de relation, poursuivent-ils, relation engendrée dans et par le Mystère de Dieu, communion trinitaire. Un salut qui passe par la vie de celui qui prend en charge l'autre. Un témoignage qui n'est pas singulier, mais d'une fraternité qui vit ce qu'elle annonce et qui en est heureuse». 

    Un salut qui passe par la vie de l'un qui prend en charge l'autre

    La vie consacrée témoigne d'«une sainteté communautaire, non pas de solitaires parfaits, mais de pauvres pécheurs qui partagent et offrent chaque jour miséricorde et compréhension» est-il ensuite expliqué dans la lettre. 

    «Aujourd'hui, la vie consacrée se sent plus "pauvre" que par le passé, mais elle vit - par grâce - beaucoup plus en relation avec l'Église et le monde, avec ceux qui croient et ceux qui ne croient pas, avec ceux qui souffrent et sont seuls» soulignent les responsables de la Congrégation. 

    Le sentiment de filiation

    La vie consacrée s'enracine dans le sentiment de filiation, à l'imitation du Christ. «Il s'agit d'une relation qui atteint un contact si intense et profond qu'elle redécouvre en elle-même la sensibilité du Fils, à son tour image et incarnation de la sensibilité du Père» poursuivent les auteurs de la lettre. 

    «Nous voulons croire que la vie consacrée, avec ses nombreux charismes, est exactement l'expression de cette sensibilité. On pourrait dire que chaque institut souligne avec son propre charisme un sentiment divin particulier, écrivent-ils. C'est précisément pour cette raison que la formation est présentée dans l'Exhortation comme un processus qui conduit dans cette direction: éprouver les mêmes sensations, émotions, sentiments, affections, désirs, goûts, critères électifs, rêves, attentes, passions... que le Fis-Serviteur-Jésus». 

  • L'urgence selon un prêtre pasteur d'âmes

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    Lu sur cathobel, en "opinion" :

    Le cri d’un prêtre-pasteur d’âmes

    Par un dimanche matin ensoleillé de mars, en me rendant à une de mes paroisses pour la  dominicale, je croise sur ma route champêtre des cyclistes, des joggeurs, des marcheurs et des promeneurs. En les voyant, je ne peux m’empêcher de les interpeller, intérieurement, en considérant que beaucoup ou certains d’entre eux sont baptisés : « savez-vous que c’est “le jour du Seigneur” ? Avez-vous pensé rendre gloire à Dieu en ce jour qui lui et vous est consacré ? « . Et pour cause, « au septième jour, Dieu se reposa, après tout l’ouvrage qu’il avait fait » (Gn 2,2). Et « Dieu bénit le septième jour et le sanctifia » (Gn 2,3) instaurant ainsi le précepte du “sabbat” dans la première Alliance, qui annonce le “dimanche” de la nouvelle Alliance inauguré par la résurrection de Jésus.

    En effet, le dimanche rappelle le jour de la résurrection du Christ : c’est la Pâque de la semaine, c’est “le jour du Seigneur”, le jour par excellence où l’homme élève tout son être à Dieu en offrande de louange, d’action de grâce, et où il se repose, quels qu’en soient les moyens, tels les loisirs tant mérités après une semaine de labeur. Ce faisant, l’homme “imite” Dieu, rien moins que cela : la créature se conforme à son Créateur dont il adopte l’attitude et le rythme. Sans compter le précepte du « décalogue » (cf. Ex 20,1-11 ; Dt 5,12-15) relatif au sabbat visant, d’une part, à adorer le Seigneur en lui rendant un culte et, d’autre part, à se reposer, aucun être vivant (pas même les animaux domestiques) n’étant exclu ou dispensé de ce repos hebdomadaire. Ainsi se trouvent conjuguées (bien avant l’époque moderne) la prescription religieuse d’honorer Dieu et l’exigence de justice sociale à l’égard de tous les êtres, notamment des plus faibles : les esclaves et les étrangers.

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  • Triduum et temps pascal avec Dom Marmion (3ème partie : du Jeudi Saint au samedi de la 3ème semaine de Pâques)

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  • « Candor lucis aeternae », une lettre apostolique pour le VIIe centenaire de la mort de Dante

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    De zenit.org (Anita Bourdin) :

    Dante Alighieri: lettre apostolique du pape François (texte complet)

    « Candor lucis aeternae », pour le VIIe centenaire de la mort du poète

    La lettre se répartit en neuf titres et commence par la pensée des papes sur Dante, depuis  l’encyclique de Benoît XVI In praeclara summorum (1921) en passant par la lettre apostolique de saint Paul VI Altissimi cantus (1965), où il souligne combien la Divine comédie est « universelle ». Jean-Paul II fait observer,  en 1985, Dante conduit à « la contemplation de l’Amour qui meut le soleil et les autres étoiles ». Benoît XVI, dans son encyclique Deus caritas est, de 2005, évoque, chez Dante l’expression de « la nouveauté d’un amour qui a poussé Dieu à prendre un visage humain et un cœur humain ». Quant au pape François il cite, dans son encyclique Lumen fidei, de 2013, Dante qui décrit la « lumière de la foi » comme « l’étincelle, flamme et étoile du ciel » dans l’homme.

    Poète de la miséricorde

    Le pape François souligne ensuite « l’actualité et la pérennité » de l’œuvre de Dante qui « a su exprimer, avec la beauté de la poésie, la profondeur du mystère de Dieu et de l’amour ».

    Il salue en lui un « Père de la langue et de la littérature italiennes », qui a vécu sa vie avec la « mélancolie déchirante » d’un pèlerin et d’un exilé, toujours en mouvement, non seulement à l’extérieur parce qu’il a été contraint à l’exil, à Ravenne, mais aussi à l’intérieur, à la recherche de son but: « le bonheur, donné par la vision de l’Amour qui est Dieu ».

    Mais le pape François qui fustige toujours la « résignation » salue en Dante un « prophète d’espérance » qui pousse l’humanité à se libérer de la « forêt obscure » du péché pour trouver « la voie droite » et atteindre ainsi « la plénitude de la vie dans l’histoire » et « la béatitude éternelle en Dieu» »: une « mission prophétique ».

    La miséricorde de Dieu est la clef de ce chemin à la foi, dit le pape, « réaliste et possible » pour tous:  « la miséricorde de Dieu offre toujours la possibilité du changement et de la conversion ».

    Il est donc en même temps un poète de la « liberté humaine », c’est en effet « la condition fondamentale des choix de vie et de la foi elle-même ».

    Les trois femmes de Dante et S. François

    Le pape François relève l’importance de trois femmes dans la Divine Comédie et qui représentent les trois vertus théologales: Marie, incarnant la charité, Béatrice, portant l’espérance, et sainte Lucie, figure de la foi.

    Le pape François réaffirme que l’on  « ne se sauve pas soi-même », pas sans l’aide de ceux qui « peuvent nous soutenir et nous guider avec sagesse et prudence ».

    Le pape évoque son saint patron, François d’Assise, représenté dans la « rose blanche des bienheureux »: il ya a dit le pape, entre Dante et François « une profonde syntonie »: ils se sont adressés au peuple, le premier « allant parmi les gens » le second choisissant de s’exprimer dans « la langue de tous », et non pas en latin. En outre, ils s’ouvrent tous les deux « à la beauté et à la valeur » de la création, reflet du Créateur.

    A la portée de tous

    Plus encore, pour le pape François, Dante est « un précurseur de notre culture multimédiale »: « paroles et images, symboles et sons » forment en effet chez lui « un seul message », qui traduit la « tension intérieure et continuelle vers le bonheur ».

    Le pape souhaite donc que l’œuvre de Dante soit encore plus connue et rendue « accessible et attrayante » pour tous tous ceux qui, « impatients de répondre aux demandes intérieures, désireux de réaliser pleinement leur existence, veulent vivre leur itinéraire de vie et de foi de manière consciente, accueillant et vivant avec gratitude le don et l’engagement de la liberté ».

    C’est pourquoi le pape demande que ce « patrimoine » soit connu et diffusé grâce à l’engagement des communautés chrétiennes, des institutions académiques et des associations culturelles.

    Il encourage les artistes à « donner forme à la poésie de Dante sur le chemin de la beauté », afin de diffuser « des messages de paix, de liberté et de fraternité ».

    Dante peut ainsi « aider à avancer avec sérénité et courage dans le pèlerinage de vie et de foi », jusqu’à « la véritable paix et la véritable joie »: « l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles ».

    AB

     

    LETTRE APOSTOLIQUE
    CANDOR LUCIS ÆTERNÆ
    DU SAINT-PÈRE

    FRANÇOIS
    À L’OCCASION DU 7ÈME CENTENAIRE DE LA MORT
    DE DANTE ALIGHIERI

    Splendeur de la Lumière éternelle, le Verbe de Dieu a pris chair de la Vierge Marie lorsqu’elle répondit “me voici” à l’annonce de l’Ange (cf. Lc 1, 38). Le jour où la Liturgie célèbre cet ineffable Mystère a aussi une particulière importance en raison de l’événement historique et littéraire du grand poète Dante Alighieri, prophète d’espérance et témoin de la soif d’infini inscrite au cœur de l’homme. En ce jour, je désire m’unir, moi aussi, au chœur nombreux de tous ceux qui veulent honorer sa mémoire en ce 7ème centenaire de sa mort.

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  • Ave Maria (Tomas Luis de Victoria)

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    Tomas Luis de Victoria: Ave Maria

    maestro Luka Vukšić, conductor Academic choir Ivan Goran Kovačić
    Easter a cappella concert 24.04.2014.
    St. Catherine Church, Zagreb
  • 10% de moins pour les cardinaux de la Curie

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site du journal La Croix :

    Le pape François réduit de 10 % les salaires des cardinaux

    Les faits 

    Afin de contribuer aux réductions des dépenses du Saint-Siège, dont les finances sont durement frappées par la crise, le pape François a décidé une baisse de salaire des prêtres, religieux et religieuses travaillant dans la Curie. Dont les cardinaux.

    24/03/2021V

    C’est une mesure hautement symbolique qui a été publiée, mercredi 24 mars, par le Vatican. Dans un décret signé la veille, le pape François a décidé de la réduction des salaires de tous les clercs, religieux et religieuses occupant des postes de responsabilité à la Curie. Et parmi eux, les cardinaux.

    Les « princes de l’Église » voient ainsi leur traitement diminuer de 10 %. Soit une réduction d’environ 500 € pour ces hommes payés 5 000 €, dont le salaire n’est pas soumis, comme tous ceux qui travaillent au Vatican et en vertu des accords du Latran, à l’impôt.

    À des échelons inférieurs, toujours à condition qu’ils soient prêtres, religieux ou religieuses, les numéros 2 des dicastères verront leur salaire chuter de 8 %, celui des directeurs et des chefs de service de 3 %. Plus largement, toute hausse de salaire liée à l’ancienneté sera gelée pendant deux ans, y compris pour les laïcs.

    Justification de ces diminutions de salaires qui s’appliqueront dès le 1er avril ? La situation financière du Saint-Siège, aggravée en raison de la crise du Covid-19. Le budget 2021, publié vendredi 19 mars par Rome fait ainsi état d’un déficit de 50 millions d’euros, pour des dépenses totales de 310 millions. Or, dans ce contexte, « il est nécessaire d’assurer la durabilité et l’équilibre entre les recettes et les dépenses dans la gestion économique et financière actuelle », peut-on lire dans le décret signé par le pape, qui a tenu à adopter « des critères de proportionnalité et de progressivité ».

    « La sauvegarde des emplois existants »

    Selon ces prévisions, les revenus devraient reculer de 20 % en 2021, pour atteindre 260 millions d’euros. Avec la crise, le Vatican doit renoncer à des sources de revenus importantes comme les musées du Vatican, les placements financiers ou une partie des loyers de bâtiments loués par le Vatican.

    Pour absorber le choc, le Vatican a donc prévu de diminuer ses dépenses de 8 %. Dans les faits, les salaires représentent bel et bien au moins la moitié du budget du Saint-Siège. Mais le pape, ayant promis de ne pas licencier et les embauches étant déjà gelées, il a fallu trouver d’autres moyens pour économiser.

    D’où cet effort demandé aux plus gradés pour garantir, insiste François dans son décret, « la sauvegarde des emplois existants ». Un décret qui risque tout de même de faire grincer quelques dents, si l’on en croit ce responsable de la Curie. Qui sourit : « Je crois qu’il faut se préparer aux murmures ecclésiastiques… »