Actualité - Page 569
-
3 octobre : Journée d'accueil pour les personnes séparées ou divorcées avec Mgr Léonard
Lien permanent Catégories : Actualité, Belgique, Eglise, Famille, Foi, Société, Spiritualité 0 commentaire -
Le Saint-Siège et la Chine ont l'intention de renouveler leur accord provisoire sur la nomination des évêques
D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :
Cardinal Parolin : le Vatican et la Chine ont des "intentions communes" de renouveler leur accord
Selon les observateurs, l'accord litigieux se poursuivra probablement à titre provisoire.14 septembre 2020
Le Saint-Siège et la Chine ont l'intention de renouveler leur accord provisoire sur la nomination des évêques, a déclaré lundi le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican.
L'accord, qui est sujet à révision ce mois-ci, expirera en octobre, a déclaré le cardinal, mais a ajouté que les intentions communes sont de poursuivre son renouvellement, a rapporté l'agence de presse italienne ANSA.
Le cardinal Parolin, qui a été le fer de lance des pourparlers qui ont conduit à l'accord du 22 septembre 2018, répondait aux questions des journalistes en marge d'une conférence du 14 septembre avec le Premier ministre italien Giuseppe Conte à l'ambassade d'Italie auprès du Saint-Siège.
L'accord, dont les détails précis restent secrets, vise à apporter l'unité entre l'Eglise clandestine fidèle à Rome et l'Association patriotique catholique chinoise contrôlée par l'Etat en permettant à Pékin d'avoir plus de poids sur la nomination des évêques tout en donnant au Pape un droit de veto.
Mais l'accord bilatéral, dont les observateurs pensent qu'il sera maintenu à titre provisoire, a été très critiqué depuis sa signature.
Des opposants tels que le cardinal Joseph Zen Ze-kiun l'ont qualifié non seulement de "trahison" de l'Église clandestine, mais aussi d'inopportun, à un moment où Pékin a violemment réprimé la liberté religieuse et accéléré son processus de "sinisation" - le processus consistant à faire passer les religions non chinoises sous l'influence de la culture chinoise.
Les partisans de l'accord affirment qu'il s'agissait d'un "pari compréhensible" et que le Vatican "n'avait pas le choix" pour assurer la survie de l'Église en Chine face à la diminution du nombre de prêtres et d'évêques.
L'accord a également attiré récemment l'attention de publications laïques, dont les commentateurs ont critiqué le silence du pape et du Vatican face à la répression du Parti communiste chinois contre la liberté religieuse et la démocratie en Chine et dans d'autres pays comme Hong Kong. La raison largement répandue de ce silence est la volonté de préserver les relations diplomatiques afin de préserver l'accord.
Le dernier en date à attirer l'attention sur l'accord est The Economist, qui, dans un article du 13 septembre, titrait "Combien de messes vaut Taipei ? Le Vatican est critiqué pour avoir poursuivi le resserrement des liens avec la Chine. Il a affirmé qu'il sera "difficile pour l'Eglise de revenir sur l'accord, notamment par crainte des implications pour les catholiques en Chine".
Il a prédit que le maintien de l'accord "aura un coût" pour l'Eglise car il "déconcertera de nombreux catholiques fidèles, et en alarmera beaucoup par la crainte que la Chine réussisse davantage à changer l'Eglise que l'Eglise ne parviendra à tempérer la répression chinoise".
-
L'ordination de Quentin Collin
De l'Avenir.net :
15 septembre 2020
Quentin, ému par son ordination
Quentin Collin, 30 ans, de Habay-la-Neuve, a été ordonné prêtre dimanche, à Namur. … Dans son homélie, l’évêque a eu ces mots: « Bien cher Quentin, tout porte à croire que tu seras, pour le plus grand bonheur de Dieu et des communautés chrétiennes, un prêtre rayonnant. Non sans émotion, je vais maintenant accueillir et rendre effective ta volonté d’être prêtre.» … L’abbé Quentin Collin s’est, à la fin de l’ordination, adressé à l’assemblée: « Je confie à votre soutien à tous et à vos prières mon ministère à venir: l’aventure commence, mais avec beaucoup de joie. Oui, MERCI… 5 petites lettres anodines mais qui brûlent de toute la charité avec laquelle je veux vraiment vous les adresser. De tout cœur, à votre service, pour la gloire de Dieu et le salut du monde, merci! »
Lien permanent Catégories : Actualité, Belgique, Eglise, Foi, Jeunes, Spiritualité, Témoignages 0 commentaire -
Biden et Trump se disputent les voix des catholiques tout en s'affrontant sur les questions prioritaires
De la Catholic News Agency :
Biden et Trump se disputent les voix des catholiques tout en s'affrontant sur les questions prioritaires
Washington D.C., 13 sept. 2020
Les campagnes présidentielles de Biden et de Trump courtisent toutes deux les électeurs catholiques, et les deux campagnes ont fait des efforts pour suggérer qu'elles représentent un engagement envers l'enseignement social catholique. Mais il existe des différences marquées entre les approches des candidats sur les questions que les catholiques disent importantes pour eux dans l'isoloir, en particulier l'avortement.
Le président Donald Trump a reçu des éloges de la conférence des évêques américains (USCCB) pour certaines de ses politiques, et des critiques pour d'autres.
L'administration Trump a mis en place des protections de la conscience pour les travailleurs de la santé, a étendu les protections contre le financement par les contribuables des fournisseurs et des promoteurs d'avortements dans le pays et à l'étranger, a mis fin au financement fédéral de la recherche utilisant des tissus fœtaux avortés et a travaillé pour mettre fin à un mandat du gouvernement qui obligeait les médecins à effectuer des opérations de transition de genre à la demande.
L'administration a offert une aide juridique aux organisations catholiques qui s'opposent au mandat du gouvernement en matière de contraception, notamment les Petites Sœurs des Pauvres.
Dans le même temps, l'administration Trump a également repris les exécutions fédérales après un moratoire de 17 ans, a réduit le nombre de réfugiés que les États-Unis autorisent chaque année, a séparé les enfants migrants de leurs parents à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, et a commencé à expulser les chrétiens chaldéens de la zone métropolitaine de Detroit, ce qui a valu à l'USCCB (United States Conference of Catholic Bishops) des critiques.
Trump a également été critiqué pour des questions de caractère personnel, une question qui, selon le camp Biden, devrait être au centre de la campagne. Patrick Carolan est directeur de l'action catholique du groupe Vote Common Good, qui fait campagne pour Joe Biden. Les catholiques devraient suivre les conseils de l'évêque Robert McElroy de San Diego, qui a déclaré que "le caractère d'une personne est ce qui est le plus important dans le choix d'un candidat". Carolan a partagé une anecdote concernant un ami qui, selon lui, est catholique et a voté pour Trump en 2016. Après avoir observé l'interaction amicale de Biden avec un garçon bégayant à la Convention nationale démocrate de 2020, Carolan a dit que son ami se souvenait de l'apparente moquerie de Trump envers un journaliste handicapé en 2015. Il a reconsidéré son candidat préféré, a dit Carolan. "Parce que dans ces deux cas, Joe Biden est définitivement plus proche du Christ que Donald Trump. Non pas qu'aucun des deux ne soit chrétien", a déclaré Carolan à CNA (Catholic News Agency), avant de souligner à nouveau qu'il "ne suggérait pas que Joe Biden soit chrétien". Les catholiques peuvent blanchir le soutien de Biden à l'avortement, mais l'administration ne sera pas aussi extrême sur la question que les critiques le prétendent, a dit Carolan. "Malgré ce que disent les républicains, Joe Biden n'est pas quelqu'un qui pense que les femmes devraient pouvoir avorter même lorsqu'elles sont en train d'accoucher", a déclaré Carolan. Une administration Biden, a-t-il dit, serait "prête à discuter" de politiques qui réduisent les avortements.
Lien permanent Catégories : Actualité, Débats, Défense de la Vie, Eglise, Ethique, International, Politique, Société 3 commentaires -
La grande victoire d'un petit état catholique sur l'épidémie du coronavirus
Une dépêche de l'Agence Fides :
ASIE/TIMOR EST - Le cas vertueux d'un petit Etat à majorité catholique dans le cadre de la pandémie de Covid-19
12 septembre 2020Dili (Agence Fides) – Une grande victoire pour un petit Etat : c'est le cas de Timor Est qui, en date du 11 septembre peut encore exhiber l'un des bilans les plus positifs au monde en matière de lutte contre le Covid-19 avec 27 cas avérés et aucun mort. Le nombre des cas était de 26 au 21 août et alors que les pays technologiquement développés tels que la Corée du Sud ou Singapour ont récemment enregistré une nouvelle augmentation du nombre des cas, la situation à Timor Est est demeurée stable sans qu'il soit besoin d'imposer de nouvelles mesures anti-covid. L'Etat d'urgence – rigidement imposé en mars – avait été officiellement suspendu dès la fin juin. Le premier cas a été enregistré le 21 mars et le pic a été atteint en avril avec un maximum de 12 cas en une journée. Le pays le plus pauvre d'Asie, exclu jusqu'à présent d'associations régionales telles que l'ASEAN (Association des Nations du Sud-est asiatique) et considéré comme l'un des pays les moins développés du monde, se montre en revanche plus habile et vertueux que l'Australie ou la Nouvelle Zélande elles-mêmes pour ne pas parler de voisins plus proches tels que l'Indonésie ou les Philippines ou encore le Myanmar et le Vietnam. La deuxième vague de Covid-19 a modifié les certitudes qui, jusqu'à deux mois auparavant, faisaient de nombreux pays du sud-est asiatique des modèles à prendre en considération.
Les observateurs attribuent à la rapidité dans la prise de décision et à l'application stricte de la prévention le secret du petit pays : le 28 mars, l'Etat d'urgence a été proclamé par le Président, Francisco Guterres, et renouvelé le 24 avril. Aujourd'hui, à Timor Est, se respire un air de bataille remportée avec toute la prudence nécessaire cependant. Le pays est l'une des très rares zones du monde à pouvoir se vanter de ce primat.
Le secret réside peut-être également dans la capacité d'unité et de solidarité d'une réalité sociale petite et homogène dans laquelle l'Eglise joue un rôle fondamental, notamment parce que Timor Est compte une majorité de catholiques parmi ses habitants – 95% des quelques 1,3 millions d'habitants de l'Etat. « Célébrer Pâques au milieu de la pandémie de Covid-19 nous invite tous à mettre de coté nos intérêts personnels, de groupe ou de parti et de créer en revanche une unité pour combattre le corona virus » avait déclaré l'Archevêque de Dili, S.Exc. Mgr Virgilio do Carmo da Silva, au cours de la Messe de Pâques transmise à la télévision le 12 avril. L'Eglise locale a en effet immédiatement soutenu la proclamation de l'Etat d'urgence de la part du gouvernement en mars dernier et a ensuite transmis ses célébrations en utilisant tout type d'instrument disponible : télévision, stations radiophoniques, réseau sociaux. L'esprit de service et de solidarité ont caractérisé l'action d'associations religieuses et de l'Archidiocèse lui-même qui, afin de garantir une assistance matérielle, psychologique et spirituelle aux personnes en difficulté à cause du Covid-19, a même créé à partir des premiers mois de la pandémie une équipe pastorale spéciale composée de prêtres, de religieux et de laïcs disposant de compétences en psychologie et en médecine, en étroit contact avec la Caritas locale en vue de la distribution des aides. La décision de rouvrir les églises en vue de la célébration de Messe en présence de fidèles a ainsi été annoncée dès le 28 mai, deux mois après qu'ait été imposée leur fermeture suite à la découverte des premiers cas. A cependant été rendu obligatoire le port du masque de protection et le respect de la distanciation physique. Depuis l'indépendance de 1999, l'Eglise est pleinement engagée pour contribuer au développement de la société, oeuvrant dans les domaines de l'instruction, des services sociaux et en vue de l'amélioration des systèmes sanitaire, éducatif et politique. (MG-PA) (Agence Fides 12/09/2020)
Lien permanent Catégories : Actualité, Eglise, International, Politique, Santé, Société 0 commentaire -
"Fratelli tutti" : ce à quoi il faut s'attendre
Elle sera signée le 3 octobre, mais le titre (« Fratelli tutti » – Tous frères) et le sous-titre (« Sur la fraternité et l’amitié sociale ») déjà annoncés laissent penser que la troisième encyclique de Bergoglio s’inscrira dans le sillage de la Déclaration d’Abu Dhabi. On peut aussi en trouver un indice dans son homélie du 14 mai. Et, peut-être, le pape expliquera-t-il mieux le passage controversé sur la diversité des religions
Le titre et le sous-titre annoncés confirment la rumeur sur la nouvelle encyclique « échappée » le 26 août dernier à l’évêque de Rieti, Mgr Domenico Pompili. La fraternité humaine sera en effet le thème central de Fratelli tutti, nom tiré du sixième chapitre (De imitatione Domini) des « Admonitions » de saint François. Dans le passage qui a inspiré le Pontife pour le titre, le Poverello d’Assise utilise l’expression « omnes fratres » pour une invitation : « Nous tous, frères, regardons avec attention le Bon Pasteur qui a soutenu la passion de la croix pour sauver ses brebis ».
Ce n’est pas le seul élément qui fait référence au saint dont Bergoglio a pris le nom pontifical il y a sept ans, car l’encyclique sera signée le 3 octobre à Assise, à la fin d’une Messe célébrée sine populo (sans assemblée, ndt) sur la tombe située dans la Basilique inférieure.
Le contenu du document ne sera connu que dans une vingtaine de jours, mais on peut déjà se risquer à faire des prédictions à la lumière des voix qui ont filtré. Après l’annonce officielle de la sortie imminente par le Vatican, de nombreux observateurs ont parlé de proposition du pape pour le monde post-covid. En réalité, il faut dire que l’encyclique – comme le confirme également The Tablet, un hebdomadaire catholique anglais – a été préparée avant le déclenchement de la pandémie. Il est cependant inévitable que le texte n’ignore pas tout ce qui s’est passé entre-temps sur la planète.
Lien permanent Catégories : Actualité, Débats, Doctrine, Eglise, Foi, Livres - Publications 2 commentaires -
Quelle métaphysique pour les lois scientifiques ? Cinq cours de Michel Ghins à l'UDA
Quelle métaphysique pour les lois scientifiques ?
Bruxelles Woluwe
Michel Ghins, prof. émérite de la Faculté de philosophie, arts et lettres donnera cinq cours de 2h, accessibles à tous, sur la Métaphysique des lois scientifiques dans le cadre de l’UDA (Université des Aînés).
Quelle métaphysique pour les lois scientifiques ?
Qu’est-ce qu’une loi scientifique ? Dans quelle mesure sont-elles vraies ? Quelles sont les réalités susceptibles de les rendre vraies ? Les lois régissent-elles les changements dans la nature ou faut-il avoir recours à des réalités encore plus fondamentales ? Ces réalités sont-elles alors des entités métaphysiques, c’est-à-dire inaccessibles à l’observation, mais dont nous avons de bonnes raisons de croire qu’elles existent ?
Pour répondre à ces questions, de nouvelles métaphysiques de la nature sont aujourd’hui proposées. Elles s’inspirent de traditions platonicienne ou aristotélicienne, tout en tenant compte des acquis récents de la philosophie et des sciences contemporaines. Ce cours a pour objectif d’évaluer les mérites et les difficultés de ces métaphysiques, et ce dans un langage accessible à tous.
Quand ? Les mardis 20, 27 octobre et 10, 17, 24 novembre de 10h45 à 12h45
Mardi 20 octobre : Qu’est-une théorie scientifique ?
Mardi 27 octobre : Nos meilleures théories scientifiques sont-elles vraies ?
Mardi 10 novembre : Comment argumenter en faveur de la vérité (partielle et approximative) des lois scientifiques ?
Mardi 17 novembre : Les conceptions empiristes des lois sont-elles satisfaisantes ?
Mardi 24 novembre : Comment le recours à des pouvoirs causaux, semblables aux puissances aristotéliciennes, permet-il de fonder la nécessité des lois de la nature ?
Les cours auront lieu sur le campus de l’UCL à Bruxelles (Woluwé-Saint-Pierre). L’auditoire n'est pas encore fixé mais sera communiqué via la page Facebook de Michel Ghins.
Rendez-vous le mardi 20 octobre à 10h15 aux bureaux de l'UDA Av. de l'Assomption 73 à Bruxelles. Le cours débute à 10h45.
Plus d'info sur :
Lien permanent Catégories : Actualité, Belgique, Culture, Enseignement - Education, Idées, Philosophie, Sciences 0 commentaire -
TV ou Internet : la messe virtuelle ne remplace pas la messe à l'église
De Vatican News :
12 septembre 2020
La messe “virtuelle” ne remplace pas la participation personnelle à l'église
Dans une lettre adressée aux présidents des conférences épiscopales, le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, affirme la nécessité de revenir à la normalité de la vie chrétienne, là où la situation sanitaire liée au coronavirus le permet: assister à la messe par le biais des médias n'est pas comparable à la participation physique à l'église, souligne-t-il.Il est urgent de revenir à la normalité de la vie chrétienne avec la présence physique à la messe, lorsque les circonstances le permettent: aucune retransmission n'est comparable à une participation personnelle ou ne peut la remplacer, explique en substance le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, dans une Lettre sur la célébration de la liturgie pendant et après la pandémie de Covid-19, intitulée “Revenons avec joie à l'Eucharistie !” Le texte, adressé aux présidents des conférences épiscopales de l'Église catholique, a été signé le 15 août dernier et approuvé par le Pape François le 3 septembre.
La dimension communautaire de la vie chrétienne
«La pandémie due au nouveau coronavirus, écrit le cardinal Sarah, a provoqué des bouleversements non seulement dans les dynamiques sociales, familiales (…) mais aussi dans la vie de la communauté chrétienne, y compris dans la dimension liturgique». Le prélat rappelle que «la dimension communautaire a une signification théologique: Dieu est la relation des Personnes dans la Très Sainte Trinité» et «il se met en relation avec l'homme et la femme et les appelle à son tour à une relation avec Lui». Ainsi, «tandis que les païens construisaient des temples dédiés à la seule divinité, auxquels les gens n'avaient pas accès, les chrétiens, dès qu'ils jouirent de la liberté de culte, construisirent immédiatement des lieux qui seraient domus Dei et domus ecclesiæ, où les fidèles pourraient se reconnaître comme communauté de Dieu». C'est pourquoi «la maison du Seigneur suppose la présence de la famille des enfants de Dieu».
Collaboration de l'Église avec les autorités civiles
«La communauté chrétienne, lit-on dans la lettre, n'a jamais recherché l'isolement et n'a jamais fait de l'église une ville à huis clos. Formés dans la valeur de la vie communautaire et dans la recherche du bien commun, les chrétiens ont toujours cherché l'insertion dans la société». «Et même dans l'urgence pandémique, un grand sens des responsabilités a émergé: à l'écoute et en collaboration avec les autorités civiles et avec les experts, les évêques et leurs conférences territoriales ont été prompts à prendre des décisions difficiles et douloureuses, jusqu'à la suspension prolongée de la participation des fidèles à la célébration de l’Eucharistie», tient à rappeler le préfet de la Congrégation pour le Culte divin.
Une urgence: revenir à la normalité de la vie chrétienne
«Cependant, dès que les circonstances le permettent, souligne le cardinal Sarah, il est nécessaire et urgent de revenir à la normalité de la vie chrétienne, qui a le bâtiment de l'église pour foyer et la célébration de la liturgie, en particulier l'Eucharistie, comme “le sommet vers lequel tend l'action de l'Église et en même temps la source d'où émane toute sa force” (Sacrosanctum Concilium, 10). Conscients du fait que Dieu n'abandonne jamais l'humanité qu'il a créée, et que même les épreuves les plus dures peuvent porter des fruits de grâce, nous avons accepté l’éloignement de l'autel du Seigneur comme un temps de jeûne eucharistique, utile pour nous en faire redécouvrir l’importance vitale, la beauté et la préciosité incommensurable. Le plus tôt possible» avec «avec un désir accru de rencontrer le Seigneur, de demeurer avec lui, de le recevoir pour l'amener à nos frères avec le témoignage d'une vie pleine de foi, d’amour et d’espoir», assure le prélat.
Nécessité d'une participation personnelle à la messe
Comme l’explique ensuite le cardinal Sarah, «bien que les médias rendent un service apprécié aux malades et à ceux qui ne peuvent pas aller à l'église, et ont fourni un grand service dans la transmission de la Sainte Messe au moment où il n'y avait aucune possibilité de célébrer d’une manière communautaire, aucune transmission équivaut à une participation personnelle ou peut la remplacer. En effet, ces transmissions, à elles seules, risquent de nous éloigner d'une rencontre personnelle et intime avec le Dieu incarné qui s'est donné à nous non pas de manière virtuelle, mais réellement, en disant: "Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui" (Jn 6, 56). Ce contact physique avec le Seigneur est vital, indispensable, irremplaçable. Une fois que les mesures concrètement réalisables ont été identifiées et adoptées pour minimiser la contagion du virus, il faut que tous reprennent leur place dans l'assemblée des frères», en encourageant ceux qui sont «découragés, effrayés, et depuis trop longtemps absents ou distraits».
Suggestions pour un retour à la célébration de l'Eucharistie
La lettre suggère également «suggérer quelques lignes d'action pour promouvoir un retour rapide et sûr à la célébration de l'Eucharistie. Une attention particulière aux normes d'hygiène et de sécurité ne peut pas conduire à la stérilisation des gestes et des rites», met-on en garde. Par ailleurs, la Congrégation compte sur «l'action prudente mais ferme des évêques pour que la participation des fidèles à la célébration de l'Eucharistie ne soit pas déclassifiée par les autorités civiles comme un “rassemblement”, et ne soit pas considérée comme comparable ou même subordonnée à formes d'agrégation récréative. Les normes liturgiques ne sont pas une matière sur laquelle les autorités civiles peuvent légiférer, seules peuvent le faire les autorités ecclésiastiques compétentes (cf. Sacrosanctum Concilium, 22)».
Respect des normes liturgiques
Le cardinal Sarah exhorte à «faciliter la participation des fidèles aux célébrations», «mais sans expériences rituelles improvisées et dans le plein respect des normes contenues dans les livres liturgiques qui régissent leur déroulement», et en reconnaissant «aux fidèles le droit de recevoir le Corps du Christ et d'adorer le Seigneur présent dans l'Eucharistie de la manière prévue, sans limitations allant même au-delà de ce qui est prévu par les règles d'hygiène édictées par les autorités publiques ou par les évêques».
Un principe sûr: l'obéissance aux évêques
Sur ce point, le cardinal donne une indication précise: «L'obéissance est un principe sûr pour ne pas commettre d'erreur. Obéissance aux normes de l'Église, obéissance aux évêques. En période de difficulté (par exemple on pense aux guerres, aux pandémies), les évêques et les conférences épiscopales peuvent donner des règlements provisoires auxquels il faut se conformer. L'obéissance sauvegarde le trésor confié à l'Église. Ces mesures dictées par les évêques et les conférences épiscopales expirent lorsque la situation revient à la normalité».
Santé publique et salut éternel
L'Église, conclut le préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, protège la personne humaine «dans sa totalité», et «à la préoccupation nécessaire pour la santé publique », elle «unit l'annonce et l'accompagnement des âmes vers le salut éternel des âmes».
-
Canoniser des enfants ?
Dix ans après la mort d’Anne-Gabrielle Caron, le moment sera solennel. L’évêque de Fréjus-Toulon présidera ce samedi 12 septembre la session d’ouverture de l’enquête diocésaine pour la cause de béatification de la petite fille, dans l’église Saint-François-de-Paule de Toulon.
Par cette cérémonie, Mgr Dominique Rey lancera ainsi le processus, qui devra déterminer si la petite Anne-Gabrielle, emportée en 2010 à l’âge de 8 ans par un cancer, a démontré pendant sa courte vie, « des vertus héroïques ».
« Une maturité spirituelle impressionnante »
À l’issue de cette première étape, la fillette pourrait être reconnue vénérable, première marche indispensable sur le chemin de reconnaissance de la sainteté. « Sa maturité spirituelle était impressionnante, témoigne Mgr Dominique Rey, qui l’a rencontrée à deux reprises. Sa volonté de prendre encore plus de souffrance sur elle, d’offrir la sienne au Christ, son abandon total à Dieu dans l’épreuve… On la voyait déjà gagnée par Dieu », s’émeut l’évêque pour qui Anne-Gabrielle pourrait un jour constituer « une figure de sainteté pour les enfants malades et leur famille ».
Quelle que soit l’issue de la procédure, le lancement de la cause d’Anne-Gabrielle reste encore un événement atypique, tant la question de la sainteté des enfants reste récente à l’échelle de l’histoire de l’Église. Hormis les jeunes martyrs, déjà nombreux à être reconnus comme modèles de foi, les premiers enfants déclarés saints par l’Église par reconnaissance de leurs vertus sont Jacinthe et Francisco Marto (9 et 10 ans), deux des trois voyants de Fatima, canonisés en 2017 par le pape François.
À la même époque que les voyants de Fatima, le cas de la petite Anne de Guigné, morte d’une méningite à 11 ans et déclarée « vénérable » en 1990, fut l’occasion d’une discussion dans l’Église autour de la reconnaissance des vertus héroïques (foi, espérance, charité…) des enfants. Les travaux théologiques conduits au Vatican sur cette question se sont achevés en 1981 sur des conclusions positives.
-
Ethiopie : 500 chrétiens massacrés depuis le mois de juin
Du BarnabasFund.org :
Au moins 500 chrétiens éthiopiens auraient été massacrés lors d'attaques incessantes dans leurs lieux de résidence depuis le mois de juin
Un dirigeant chrétien éthiopien a demandé une enquête internationale sur le meurtre de centaines de chrétiens, dont des femmes enceintes, des enfants et des familles entières, lors des attaques extrémistes oromo-musulmanes en cours dans les régions de l'État régional d'Oromia, qui s'étend au sud, au sud-est et à l'est d'Addis-Abeba, depuis la fin juin. Selon les rapports, plus de 500 personnes ont été tuées.
Ces assassinats coordonnés, qui visent des chrétiens de diverses ethnies, y compris des chrétiens oromos, ont commencé peu après l'assassinat présumé d'un chanteur oromo populaire, Hachallu Hundessa, qui a été abattu le 29 juin, alors qu'il conduisait dans la périphérie de la capitale.
Les agresseurs sont issus du groupe ethnique oromo, traditionnellement musulman, et sont membres de Qeerroo (signifiant "célibataires"), un mouvement de jeunesse masculin oromo.
Lors d'attaques de porte-à-porte contre des foyers chrétiens, les extrémistes Qeerroo sont arrivés en voiture et, armés de fusils, de machettes, d'épées et de lances, ont recherché et massacré des chrétiens. Les enfants ont été forcés de voir leurs parents être sauvagement assassinés à coups de machette.
Les contacts régionaux de Barnabas ont confirmé des attaques dans de nombreuses villes, dont Arsi Negele, Ziway, Shashemane, Gedeb Asasa, Kofele, Dodola, Adaba, Robe, Goba, Bale Agarfa, Chiro, Harar, Dire Dawa, Adama, Dera, Asela et Kembolcha, s'étendant à l'extrême sud-est et à l'est du pays.
Certains des militants de Qeerroo détenaient des listes de chrétiens et ont été aidés par les autorités locales, souvent dirigées par des musulmans dans la région d'Oromia, à trouver des personnes, en particulier celles qui s'impliquent activement dans le soutien à l'Église.
Les chrétiens de l'ethnie oromo ont également été ciblés. Un chrétien oromo a été décapité pour avoir refusé de renier sa foi en arrachant le fil autour de son cou (porté par de nombreux chrétiens éthiopiens en signe de baptême). Sa veuve a déclaré à Barnabas : "Les agresseurs ont dit que seul celui qui se prosterne avec nous devant Allah pour la prière est considéré comme un Oromo".
Des témoins locaux ont déclaré que la police est restée sur place et a assisté au déroulement des meurtres. Cependant, des contacts ont rapporté qu'à Bale Agarfa, certains chrétiens ont été sauvés grâce à l'intervention de courageux musulmans locaux qui ont risqué leur propre vie pour les protéger.
Les locaux commerciaux et les maisons des chrétiens ont été brûlés, vandalisés ou détruits par les extrémistes. Des milliards de dollars de dommages ont été causés aux biens, notamment aux entreprises appartenant à Haile Gebreselassie, athlète chrétien de renommée internationale, dans les villes de Ziway et Shashamahe.
La gravité des atrocités a choqué les témoins locaux qui ont relaté des scènes poignantes. À Dera, un témoin a décrit comment les tueurs ont profané des cadavres en "dansant et chantant, en transportant les parties de corps coupées ou coupées en morceaux de ceux qu'ils ont massacrés". Un autre témoin a raconté comment les corps découpés d'un couple de chrétiens âgés, qui ont été battus à mort chez eux, ont été traînés dans les rues de Gedeb Asasa.
Des milliers de survivants traumatisés ont fui pour sauver leur vie, y compris des enfants orphelins, et beaucoup sont hébergés dans des églises et des centres communautaires. Un contact régional a déclaré à Barnabas : "Beaucoup vivent encore dans la peur. Des responsables chrétiens de toutes les confessions se sont rendus dans ces régions. J'ai regardé les nouvelles où des prêtres et des pasteurs pleuraient physiquement en écoutant les horreurs des familles des victimes".
Le gouvernement éthiopien a suspendu l'accès à Internet dans la région pendant plusieurs semaines afin de réduire l'incitation à la violence par le biais des médias sociaux. Les forces de sécurité du gouvernement ont été lentes à intervenir pour mettre fin à cette atrocité, qui est comparée à la vague de meurtres qui a conduit au génocide rwandais. Cependant, des milliers d'arrestations ont été effectuées depuis, selon des rapports régionaux, y compris des fonctionnaires locaux impliqués dans les attaques.
En date du 27 août, les contacts de Barnabas affirment que le "génocide ciblé" des chrétiens par les extrémistes se poursuit dans le sud, le sud-est et l'est d'Addis-Abeba. Les chrétiens éthiopiens en contact avec Barnabas demandent instamment aux lecteurs et aux sympathisants concernés de contacter leur ambassade éthiopienne, pour demander une action immédiate afin de mettre un terme aux atrocités qui se poursuivent dans l'État régional d'Oromia en ce moment.
Le magnat des médias Oromo, Jawar Mohammed, a provoqué des troubles en Ethiopie en octobre 2019 lorsqu'il a critiqué le gouvernement dans des tweets adressés à ses partisans. De violentes protestations ont suivi, faisant 67 morts. Au même moment, deux pasteurs ont été décapités à Sebeta, dans la région d'Oromia, au sud-est d'Addis-Abeba. Un contact de Barnabas a ajouté que de nombreuses églises ont été brûlées cette année-là.
Depuis septembre 2018, de violents affrontements ethniques ont entraîné le déplacement de quelque deux millions d'Éthiopiens à l'intérieur du pays.
Lien permanent Catégories : Actualité, Eglise, Foi, International, Islam, islamisme, Persécutions antichrétiennes, Politique, Société, Témoignages 1 commentaire -
Euthanasie : pourquoi Alain Cocq n'intéresse plus les médias
De Benedetto Frigerio sur La NBQ, traduction de "Benoît et moi" :
Cocq, sponsor de l’euthanasie, ne veut plus mourir.
11 septembre 2020
« Le chemin de la libération commence et, croyez-moi, je suis heureux », avait dit le Français Alain Cocq, 57 ans. C’est ainsi que l’homme avait fait savoir au monde qu’à cause de sa maladie, il se laisserait mourir de faim et de soif. Mais maintenant, il a changé d’avis. Une histoire qui montre beaucoup de vérités cachées par les promoteurs de la mort.
« Le chemin de la libération commence et, croyez-moi, je suis heureux », avait dit le Français Alain Cocq, 57 ans. Ainsi, comme nous l’avons déjà dit, l’homme avait fait savoir au monde qu’en raison de sa maladie, il se laisserait mourir de faim et de soif. Mais maintenant, il a changé d’avis.
Cocq avait annoncé qu’il cesserait de se nourrir le 4 septembre dernier: cela faisait 30 ans que le Français, souffrant d’une pathologie qui avait paralysé ses membres inférieurs, luttait pour l’élargissement de la réglementation au sens euthanasique. Lui, qui se présentait toujours seul et sans famille à son chevet, avait fait de ce combat sa raison de vivre en s’associant aux militants radicaux de l’Association pour le Droit à mourir dans la Dignité, qui lui étaient proches comme on l’est d’un sponsor très efficace. Pourtant, à la toute fin de son combat, Cocq a abandonné et a demandé à être à nouveau nourri et hydraté.
Ainsi, tandis que Marco Cappato (homme politique italien d’exrême-gauche, membre du Parti Radical) l’invitait à mourir en direct sur Facebbok, dernière chance qui lui restait de changer la loi française (évidemment et cyniquement Cappato le fait toujours sur le dos des autres), il a décidé de ne pas mourir. Préférant littéralement sa vie de malade à une telle mort : « Je n’étais plus capable de mener cette bataille ».
C’est pourquoi, lundi dernier, l’homme a été admis à l’hôpital de Dijon, où il réside. Et si Sophie Medjeberg, vice-présidente de l’association Handi-Mais-Pas-Que, qui a soutenu Cocq dans son combat mortifère, avait déclaré à la presse qu’elle craignait qu’il ait été « emmené à l’hôpital contre sa volonté » (montrant ainsi qu’elle n’avait pas été à ses côtés alors qu’il souffrait de l’absence de soutien vital), il l’a ensuite démenti lui-même, soulignant que tout s’était passé « avec son consentement » et que « dans 7 jours, dans 10 jours au plus, je serai chez moi ». Car, poursuit-il, « il est temps de se remettre un peu et de créer une équipe d’hospitalisation à domicile ».
Bien entendu, les projecteurs des médias se sont brusquement éteints et certainement pas grâce à Facebook, qui avait interdit à Cocq de montrer la mort par faim et soif, non pas parce qu’il était contre, mais plutôt parce que le fait de la montrer pourrait bouleverser beaucoup de gens sur ce que cela signifie vraiment de mourir ainsi.
L’affaire montre en effet qu’en plus du mensonge de la « compassion » alimenté par les promoteurs de l’euthanasie, qui utilisent les personnes désespérées comme des chevaux de bataille politiques et les abandonnent ensuite à eux-mêmes dans les heures les plus difficiles, l’idéologie s’écrase souvent contre la réalité. Que la mort par la faim et la soif, méthode par laquelle Eluana Englaro, Vincent Lambert ou Terry Schiavo ont été tués, est une fin terrible. Exactement comme la mère de Lambert, Viviane, l’a déclaré : « Nous avons été obligés d’assister au crime commis sur Vincent. C’était terrible pour nous. Nous sommes bouleversés et en colère ». Et que face à la maladie et à la souffrance, l’homme peut décider qu’il vaut mieux vivre, même s’il pensait autrement auparavant. Enfin, on comprend que les hommes, surtout ceux qui veulent une euthanasie légale, ne craignent pas la souffrance (comme on le dit souvent) mais la mort, c’est pourquoi ils veulent la vivre inconsciemment et sans y penser. Pas étonnant que Cocq, qui l’a vue en face, ait changé d’avis.
Mais ce qui ressort surtout de cette histoire, c’est combien il est difficile de vivre avec la maladie et d’affronter la mort tant qu’on pense en termes d' »autodétermination », car la seule façon de le faire est une compagnie qui vous aide à les accepter et qui veut vous accompagner jusqu’au bout, comme le disent ces quelques mots d’un homme qui, après une bataille qui a duré des décennies, a décidé en quatre jours seulement que maintenant « il est temps de se remettre un peu et de créer une équipe d’hospitalisation à domicile ».
-
Derrière le masque : le triomphe de l'individualisme le plus sournois
De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :
Notre quinzaine : Le masque et le prochain
Désormais, nous sommes donc appelés à être masqués en permanence. C’est le cas dans beaucoup de grandes villes de France et, sans nul doute, cette obligation va s’étendre à l’ensemble du pays. Masqués au travail ; masqués dans la rue ; masqués dans les transports en commun ; masqués dans les églises ; masqués lors des réunions amicales ou les rencontres sportives, les sorties scoutes et les concours de pétanque. Masqués encore et toujours ! C’est la nouvelle litanie de notre époque, la « prière » publique du laïcisme hygiéniste qui, chaque jour, s’élève pour conjurer le mal.
Qu’il faille lutter contre la Covid-19, personne n’en disconvient. Que le port du masque fasse partie de l’attirail de protection, nous sommes tout prêts à le croire. Depuis longtemps, l’ensemble du personnel hospitalier travaille ainsi. Mais, désormais, la maladie n’est plus le seul adversaire. Notre prochain devient un suspect en permanence, un ennemi en puissance, un danger perpétuel. Nous ne sommes pas seulement devant l’extension du domaine de l’hygiène à l’ensemble de la vie sociale, la transformation du pays en un vaste hôpital permanent. Plus profondément, nous sommes confrontés à une mise en cause particulièrement pernicieuse de la nature sociale de l’homme. Derrière le masque, dont l’utilité n’est pas remise en question tant qu’il s’agit de protéger les personnes âgées ou celles particulièrement fragiles, se profile en fait le triomphe de l’individualisme le plus sournois. L’ennemi, c’est l’autre. À défaut de pouvoir l’éliminer, il s’agit de s’en prémunir.
Un horizon qui se rétrécit
Faut-il s’en étonner ? Pas vraiment ! Une société fondée sur le primat de l’individu (au sens strict, donc, une non-société) ne peut avoir pour horizon que la recherche effrénée du plaisir et des biens matériels qui le procurent. Le philosophe Claude Polin le remarquait déjà naguère : « Quand on n’a d’autre maître que soi, on n’a d’autres maîtres que ses passions1. » Celles-ci constituent la règle ultime, la seule loi qui s’impose vraiment. Et elles ne s’épanouissent vraiment que dans la recherche des biens matériels dont la possession révèle le plus l’individu à lui-même. J’accumule, je profite, je jouis, donc je suis !
Mais, confronté aux conséquences d’un virus qui lui échappe, l’individu voit son horizon se rétrécir. Tout d’un coup, la mort se rappelle à lui. Gommée de ses préoccupations quotidiennes, renvoyée dans ses foyers au nom des victoires du progrès, elle s’est pourtant à nouveau présentée sans carton d’invitation. Détachée de toute portée eschatologique, il s’agit d’une mort creuse, vide, sans raison ni espérance.
Elle avait pourtant déjà frappé et marqué les esprits lors des attentats terroristes islamistes de 2015. Le 2 septembre s’est justement ouvert le procès des attaques contre Charlie Hebdo, une policière à Montrouge et l’Hyper Cacher de Vincennes. Il devrait se tenir jusqu’au 10 novembre prochain. Là aussi, l’effroyable ravage de la mort avait sidéré nos contemporains, les laissant sans autre recours que de manifester en se réclamant du nom d’un journal satirique, au point que le sociologue Emmanuel Todd avait parlé de « fièvre Charlie ». Nous avions alors analysé cette situation en faisant appel à des voix hors du politiquement correct, de France et de l’étranger, dans un petit livre collectif qui n’a finalement rien perdu de sa pertinence2.
Du travail pour plusieurs générations
Sidération face aux attentats terroristes ou réactions à la Covid-19, ces situations révèlent finalement la faillite de la civilisation matérialiste issue de la modernité ! À force d’aller contre la Création et donc le Créateur, de nier les exigences de la nature humaine, elle semble n’avoir d’autres recours que de se prémunir de l’autre sous prescription étatique. On semble arriver au bout de la logique individualiste : de son exaltation à la réduction de l’autre au rang d’ennemi. La modernité dans sa phase tardive agonise. Nous ne nous en plaindrons pas. Le matérialisme ne suffit plus à calmer les angoisses du monde. À vrai dire, ce n’est pas nouveau. Et, nous, que faisons-nous ? Les chrétiens peuvent-ils se contenter de rester masqués dans l’attente de la fin de cette civilisation ? Il est plus que temps de prêcher à nouveau l’espérance chrétienne, de redire la vérité sur les fins dernières, de redonner le Christ aux hommes. Il est plus que temps de recréer aussi les exigences d’un ordre juste offrant cette tranquillité permettant à l’homme de parvenir à sa vraie fin. Il y a là du travail pour plusieurs générations. Raison de plus pour commencer dès maintenant.
1. Le Totalitarisme, 1982, p. 111.
2. Face à la fièvre Charlie, Éd. de L’Homme Nouveau, 124 p., 9 €.Lien permanent Catégories : Actualité, Culture, Débats, Ethique, Politique, Santé, Société 0 commentaire