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Ethique - Page 112

  • François : « Toute vie doit être protégée, toujours ! »

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Journée pour la vie en Italie: « Toute vie doit être protégée, toujours ! »

    Appel du pape François après l’angélus

    « Toute vie doit être protégée, toujours ! », a déclaré le pape François en italien, après l’angélus de dimanche, 6 février 2022, à l’occasion de la Journée italienne « pour la vie ».

    Le pape François a pensé à toutes les vies qui sont particulièrement en danger dans les sociétés modernes: « Aujourd’hui, en Italie, on célèbre la Journée pour la vie, sur le thème « Protéger toute vie ». Cet appel est valable pour tous, en particulier pour les catégories les plus faibles : les personnes âgées, les malades, et même les enfants que l’on empêche de naître. Je me joins aux évêques italiens pour promouvoir la culture de la vie comme réponse à la logique du déchet et du déclin démographique. Toute vie doit être protégée, toujours ! »

  • Un résumé du magistère de François à l'intention des téléspectateurs de la RAI

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    De Gian Guido Vecchi sur le site du Corriere della Sera :

    Le pape François chez Fabio Fazio : l'interview sur "Che tempo che fa", en direct

    Le pape François s'est entretenu en liaison vidéo depuis la Casa Santa Marta avec Fabio Fazio

    Dimanche soir, le pape François a été interviewé par Fabio Fazio sur Che tempo che fa (RaiTre). François s'est exprimé par liaison vidéo depuis la Casa Santa Marta, au Vatican, où il réside.

    La guerre, "un non-sens de la création". Les migrants, les pauvres et le besoin de "toucher" la douleur des autres, "il ne suffit pas de voir, il faut sentir". La "mondanité spirituelle" qui est "le plus grand mal de l'Église" et "engendre une chose hideuse, le cléricalisme, une perversion de l'Église". Mais il y a aussi eu des observations plus personnelles, comme lorsque Fabio Fazio lui a demandé : "Vous sentez-vous parfois seul, avez-vous des amis ? Et François de répondre : "Oui, je suis un homme ordinaire, j'aime être avec mes amis, j'en ai besoin. J'ai peu d'amis mais de vrais amis".

    Le Pape a été interviewé par "Che tempo che fa", sur Rai Tre, en relation avec Santa Marta, presque un résumé du magistère de François à l'intention des téléspectateurs.

    Tout d'abord, la migration, les camps en Libye et le traitement "criminel" des migrants, l'UE qui doit "se mettre d'accord" sur la répartition et ne pas tout laisser à des pays comme "l'Italie ou l'Espagne", la Méditerranée qui est devenue un "cimetière", et des tragédies comme les 12 migrants retrouvés morts de froid à la frontière entre la Grèce et la Turquie : "C'est un signe de la culture de l'indifférence. Les catégories qui occupent la première place en ce moment sont les guerres. Les gens sont en deuxième position. Il y a des catégories qui comptent et d'autres qui sont en bas de l'échelle : les enfants, les migrants, les pauvres, ceux qui n'ont pas de quoi manger. En un an sans fabriquer d'armes, vous pourriez donner de la nourriture et une éducation au monde entier. Nous voyons comment les économies sont mobilisées et ce qui est le plus important aujourd'hui, la guerre : guerre idéologique, guerre de pouvoir, guerre commerciale et nombreuses usines d'armement".

    Il y a des signes d'espoir, comme l'histoire de John, un jeune Ghanéen de 25 ans, qu'il a évoqué à l'Angélus : "Pour arriver ici, il a souffert tout ce que souffrent tant de migrants, et à la fin il s'est installé dans le Monferrato, il a commencé à travailler, à faire son avenir, dans une entreprise vinicole. Et puis il est tombé malade d'un terrible cancer, il est en train de mourir. Et quand ils lui ont dit la vérité, ce qu'il aurait aimé faire, il a répondu : "Rentrer à la maison pour embrasser mon père avant qu'il ne meure". En mourant, il a pensé à son père. Et dans ce village du Monferrato, on a immédiatement fait une collecte et, après l'avoir bourré de morphine, on l'a mis avec un compagnon dans un avion et on l'a envoyé pour qu'il meure dans les bras de son père. Il nous montre qu'aujourd'hui, au milieu de tant de mauvaises nouvelles, il y a de bonnes choses, des saints à côté".

    M. Fazio l'a également interrogé sur les tensions entre la Russie et l'Ukraine, et sur le risque de guerre. Un "non-sens" présent dès le début, dès l'histoire biblique de Caïn : "Il y a comme un contre-sens de la création, c'est pourquoi la guerre est toujours une destruction. Faire la guerre est une mécanique de destruction". Au sujet du "toucher la douleur", François cite en exemple "les médecins, les infirmières et les infirmiers qui ont donné leur vie dans cette pandémie : ils ont touché le mal et ont choisi de rester là avec les malades". François a parlé de ses goûts musicaux, "des classiques mais aussi du tango" qu'il a dansé dans sa jeunesse, comme il se doit à Buenos Aires : "Un porteño qui ne danse pas le tango n'est pas un porteño !".

    Il se souvient qu'enfant, il rêvait d'être "boucher", car "quand j'allais avec ma grand-mère, je voyais qu'il mettait beaucoup d'argent de côté...".

    Il a également parlé du pardon, "c'est un droit de l'homme". De la prière, "c'est ce que fait un enfant qui se sent impuissant et qui dit : papa, maman". Et encore le soin de la création, le besoin d'être proche des enfants. Douleur innocente : "Pourquoi les enfants souffrent-ils ? Il n'y a pas de réponse. Dieu est fort, oui, omnipotent dans l'amour. Au contraire, la haine, la destruction, sont entre les mains d'un autre qui a semé le Mal dans le monde par envie".

    À la fin, il a demandé aux gens de prier pour lui et a cité le "Miracle à Milan" de De Sica : "Dans ce film, une diseuse de bonne aventure lit dans les mains et dit "merci cent lires", je vous dis : cent prières".

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  • Des fissures dans l’orthodoxie LGBT+

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    D'IFN Italie :

    Des fissures apparaissent dans l’orthodoxie LGBT+.

    La résistance par rapport aux diktats de l'idéologie du genre voit le jour au Royaume-Uni.

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  • Quand le cardinal Hollerich se fourvoie

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Hollerich et l'homosexualité, que d'erreurs du cardinal

    5-02-2022

    Dans une interview avec KNA, Hollerich fait plusieurs déclarations sur l'homosexualité, appelant à un changement de doctrine. Mais le cardinal a tort. Il oublie que l'enseignement de l'Église est fondé sur la morale naturelle et qu'il existe un accord total entre l'Ancien et le Nouveau Testament pour juger négativement la condition et les actes homosexuels.

    Il y a quelques semaines, 125 employés de diverses organisations catholiques ont fait leur coming out en Allemagne. Le cardinal Jean Claude Hollerich, président de la Commission des épiscopats de l'Union européenne (Comece) et rapporteur général du Synode des évêques, s'est exprimé sur le thème de l'homosexualité dans une interview accordée à l'agence de presse allemande KNA. Le cardinal a déclaré : "Je crois que la base sociologique-scientifique de cet enseignement n'est plus correcte." Le haut prélat a tort. Le fondement de la condamnation de l'homosexualité et des actes homosexuels par l'Église catholique ne se trouve pas dans les sciences empiriques et la sociologie, mais dans la morale et, en particulier, dans la morale naturelle.

    Pourquoi l'Église affirme-t-elle que l'homosexualité et donc le comportement homosexuel sont intrinsèquement désordonnés ? L'homosexualité est une condition moralement désordonnée car elle est contraire à la nature rationnelle de l'homme. La nature, dans son sens métaphysique, signifie un faisceau d'inclinations qui tendent vers leur fin. L'être humain est enclin/attiré à rechercher une personne du sexe opposé. On pourrait faire valoir qu'il existe également un penchant homosexuel naturel. La réponse à l'objection repose sur le principe de proportion : un penchant est naturel si la personne est en possession des moyens nécessaires pour satisfaire les fins auxquelles ce penchant tend. La fin doit être proportionnelle aux facultés de l'homme. Par exemple, nous pouvons dire que la connaissance est une fin naturelle parce que l'homme est doté de l'instrument de l'intellect qui est adapté à la satisfaction de cette fin. Si donc une personne poursuit un but impossible à satisfaire, non pas en raison de simples circonstances extérieures, mais parce qu'elle est naturellement privée des instruments propres à le satisfaire, ce but ne serait pas une fin naturelle et agirait contre la nature rationnelle de l'homme.

    L'homosexualité étant une attirance pour les personnes du même sexe, cette attirance, pour trouver un parfait épanouissement, doit conduire à des rapports charnels. Les buts du coït - tant procréatif qu'unitif - ne peuvent être atteints par le rapport charnel homosexuel : l'instrument n'est pas adapté à la fin. Et, comme l'explique l'Aquinate, " tout ce qui rend une action impropre à la fin voulue par la nature doit être défini comme contraire à la loi naturelle " (Summa Theologiae, Supp. 65, a. 1 c), c'est-à-dire contraire à la nature rationnelle de l'homme. La relation génitale de type homosexuel est incapable de satisfaire la finalité naturelle de la procréation et de l'union. Il est donc contradictoire de dire que l'homosexualité est conforme à la nature alors qu'elle est incapable de satisfaire les fins naturelles du rapport sexuel.

    Le contre-argument qui est généralement apporté à cette réflexion est le suivant : de nombreux couples hétérosexuels sont également stériles ou infertiles. Mais les raisons de l'infertilité sont diamétralement opposées : la relation homosexuelle est physiologiquement infertile, la relation hétérosexuelle stérile est pathologiquement infertile ; la première est par nature infertile, la seconde est par nature fertile ; la première est par nécessité, c'est-à-dire toujours et dans tous les cas, infertile (la relation homosexuelle ne peut être qu'infertile), la seconde n'est que possible (la relation sexuelle hétérosexuelle peut être infertile) ; il est normal que la première soit infertile, il n'est pas normal que la seconde le soit.

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  • Des "hommes enceints" parmi les émoticônes d'Apple

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Emoji d’homme « enceint » : où est passé le combat contre les « fake news » ?

    3 Fév, 2022

    La société Apple a élargi ses propositions d’émoticônes, dévoilant des « hommes enceints ». « Le Parti finirait par annoncer que deux et deux font cinq et il faudrait le croire », était-il écrit dans 1984. Georges Orwell « ne savait pas que c’était le wokisme qui accomplirait ses prophéties », analyse Eugénie Bastié.

    Le fait est « révélateur » pour la journaliste qui souligne que « les émoticônes d’Iphone, présents dans toutes les poches sur tous les continents, sont les marqueurs d’une révolution insidieuse des mentalités, selon une mécanique d’ingénierie sociale visant à nous faire accepter une humanité nouvelle, déconstruite et multiculturelle ».

    L’oubli de la science ?

    « Il est étonnant que les Big tech, qui promeuvent bien souvent un combat pour la science et chassent sans merci de leurs réseaux sociaux quiconque diffuse des “fake news“, se fassent les relais de propositions aussi anti-scientifiques », pointe Eugénie Bastié. Car « la froide vérité biologique est que les changements de sexe sont impossibles. Chaque cellule de nos corps, à l’exception des cellules sanguines, contient pour la vie le code de notre genre de naissance », rappelait la féministe américaine Camille Paglia, citée par Claude Habib dans La question trans, Le débat parue aux éditions Gallimard.

    « Ce n’est peut-être pas scientifique, mais “ça n’enlève rien à personne” répondront les chantres du Progrès », anticipe la journaliste. Pourtant, « la promotion de la figure de l’homme enceint contribue à l’effacement du féminin, ce qui est plutôt cocasse à une époque qui prône la “visibilité” des femmes », relève-t-elle. Car « le féminisme entendait bousculer les représentations traditionnelles des rapports entre hommes et femmes, il n’a jamais prétendu abolir la biologie, sans laquelle d’ailleurs on n’explique pas grand-chose des inégalités qui subsistent entre les sexes », rappelle Eugénie Bastié.

    «L’alliance de l’inclusivité et du capitalisme, du woke et de la Silicon Valley »

    « Le Consortium Unicode, l’association qui décide quels seront les nouveaux émojis est composée de représentants de toutes les plus grandes entreprises technologiques : Facebook, Microsoft, Google, Netflix et Apple », précise la journaliste. Ainsi, « le plus frappant dans cette histoire est l’alliance de l’inclusivité et du capitalisme, du woke et de la Silicon Valley » juge-t-elle. Et « le wokisme permet ainsi d’éveiller les esprits sur de pseudo-inégalités horizontales pour mieux faire oublier (et racheter) les véritables et grandissantes inégalités sociales provoquées par la numérisation de l’économie », décrypte Eugénie Bastié.

    Source : Le Figaro, Eugénie Bastié (02/02/2022)

  • "Les évêques allemands ne défendent pas la foi" (cardinal Müller)

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    De Karl Gustel Wärnberg sur le Catholic Herald :

    Les évêques allemands ne défendent pas la foi

    27 janvier 2022

    En arrivant à Ratisbonne en provenance de Stockholm, la pandémie était omniprésente. Même à St Wolfgang, le bâtiment du séminaire du XIXe siècle où j'ai rencontré le cardinal Gerhard Müller, on ne pouvait échapper à ce moment de l'histoire. Les couloirs étaient vides ; le cardinal, habituellement imposant, est entré dans le petit salon en portant un masque facial et une simple tenue cléricale.

    Nous parlions en plein milieu de la pandémie, et nous avons commencé par la réponse de l'Église à celle-ci. Beaucoup ont demandé comment l'abrogation de l'obligation de la messe dominicale a affecté la vie de l'Église. Le cardinal a été clair : les effets négatifs sont nombreux, a-t-il dit. "Les gens s'habituent à l'idée qu'il n'est pas si important d'être présent corporellement. Certains pensent qu'il suffit d'être présent virtuellement. " 

    Cette juxtaposition du virtuel et du réel a été un thème récurrent dans l'explication du cardinal. "Nous croyons en la présence réelle. Dieu s'est fait chair et a vécu parmi nous. Ce n'est pas un symbole, c'est un passage réel et absolu de la mort à la vie. Il est présent dans l'Église, qui est son corps. Avant tout, nous avons l'Eucharistie, la présence corporelle réelle du Christ parmi nous, et la nourriture de notre vie." C'est pourquoi nous avons l'obligation de participer corporellement à la messe, car il découle de notre nature humaine que la physicalité est essentielle à notre vie. Le cardinal a insisté sur ce point : assister à la messe "n'est pas une question de discipline, mais a trait à la substance de notre foi".

    En parlant de la nécessité d'assister à la messe, notre conversation s'est naturellement tournée vers le motu proprio récemment promulgué par le pape François, Traditionis custodes, qui restreint la célébration du rite dit tridentin, et son contraste avec le Summorum Pontificum du pape Benoît XVI qui était plus libéral en autorisant la célébration du rite extraordinaire. Assis dans une ville si fortement associée à Benoît XVI et dans le diocèse d'origine du cardinal, j'ai demandé si le pape émérite avait surmonté les divisions de l'Église ou, comme le prétend le nouveau motu proprio, s'il les avait accentuées. "Le pape Benoît", a-t-il répondu, "a surmonté les divisions de l'Église concernant la forme du rite en latin. Il y a plus de 20 rites légitimes dans l'Eglise et au sein du rite latin nous avons des subdivisions comme la liturgie ambrosienne. Le fond n'a pas changé au Concile, seulement la forme. Mais cela ne supprime pas les autres rites. Il était sage [du pape Benoît] de parler d'une forme extraordinaire et d'une forme ordinaire, car ce sont des versions de la même liturgie." 

    Pour le cardinal, le même argument que pour le pape Benoît tient : ce qui est considéré comme la forme ordinaire depuis plus de 500 ans ne peut être supprimé, et il n'est certainement pas dogmatiquement erroné. Après le Concile Vatican II, la forme a changé, mais la foi qui sous-tend les deux formes reste la même. 

    En ce qui concerne Traditionis custodes, le cardinal Müller estime qu'il ne s'agit pas d'une "décision profondément réfléchie et qu'il est faux de dire que la liturgie réformée est la seule "lex orandi"." Le cardinal, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi poursuit : "Il n'y a pas de théologie bonne et réfléchie derrière ces documents ; c'est de l'idéologie et cela ne respecte pas le Concile Vatican II. Nous ne pouvons pas gouverner l'Église par simple réaction. Nous avons besoin d'une argumentation précise."

    Notre discussion a eu lieu le jour même où de nouvelles clarifications sur la forme extraordinaire ont été publiées par le Vatican. Nous avons parlé de la manière dont le nouveau motu proprio a été mis en œuvre dans l'Église, selon l'expérience du cardinal Müller. 

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  • Le cardinal Filoni souligne la profonde honnêteté morale et intellectuelle de Benoît XVI

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    D'ACI Prensa (Mercedes de la Torre) :

    28 janvier 2022

    Le cardinal Filoni souligne la profonde honnêteté morale et intellectuelle de Benoît XVI

    Le cardinal Fernando Filoni, actuel Grand Maître de l'Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem et Préfet émérite de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples depuis 2011, a souligné la "profonde et très haute honnêteté morale et intellectuelle" du pape émérite Benoît XVI.

    Le cardinal italien a tenu ces propos à l'occasion de la récente controverse suscitée par la publication d'un rapport sur les abus en Allemagne. 

    Le cardinal Fernando Filoni a été préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples de 2011 à décembre 2019. Auparavant, le cardinal avait été appelé à la Secrétairerie d'État du Vatican en tant que suppléant, poste qu'il a occupé jusqu'en 2011.

    En outre, le cardinal Filoni a été nonce apostolique aux Philippines pendant un an et, avant cela, il a été nonce en Irak entre 2001 et 2006.

    "J'ai appris à connaître Benoît XVI personnellement d'autant plus que, au début de son ministère pontifical, il m'a appelé à Rome depuis les Philippines, où il m'avait affecté un an plus tôt comme son représentant pontifical. Je me souviens très bien de notre première rencontre ; c'était au début du mois de juillet 2007", a-t-il raconté.

    "Il m'avait désigné comme suppléant à la Secrétairerie d'État, c'est-à-dire comme l'un de ses plus proches collaborateurs. Cela m'a permis de lui rendre visite au moins une fois par semaine pour discuter des questions qui l'intéressent et recevoir des conseils appropriés sur de nombreux aspects de la vie de la Curie et de l'Église", a déclaré le cardinal italien.

    Faisant référence à son travail en tant que substitut de la Secrétairerie d'État pendant quatre ans, le cardinal Filoni a déclaré qu'il avait collaboré à l'organisation de plusieurs voyages pontificaux et a ajouté qu'au cours de ces années, "le "problème de la pédérastie" dans l'Église a émergé avec virulence" et qu'ils ont donc organisé des rencontres avec les victimes.

    Le cardinal Filoni a rappelé certaines des rencontres du pape de l'époque avec les victimes et a déclaré qu'elles se déroulaient dans "un sens véritablement humain et spirituel". Il a ajouté qu'ils priaient Dieu pour la souffrance et adressaient à Dieu "la demande de pardon de toute l'Église, et il restait l'engagement que Benoît XVI combinerait miséricorde et justice".

    "Il a toujours été clair pour moi que Benoît XVI voulait s'y attaquer avec détermination. En cela, je peux témoigner avant tout de sa profonde et très haute honnêteté morale et intellectuelle", a-t-il déclaré.

    Dans cet ordre d'idées, le cardinal Filoni a ajouté : "Je peux affirmer que je n'ai jamais trouvé en lui la moindre ombre ou tentative de cacher ou de minimiser quoi que ce soit. On ne peut pas non plus confondre sa délicatesse dans le traitement des questions de sens moral profond avec l'incertitude ou autre chose".

    "Je connais bien aussi son immense angoisse face aux graves problèmes ecclésiaux, et je me souviens clairement d'une expression qu'il avait l'habitude de prononcer avec un profond soupir : "Qu'il est impénétrable, l'abîme dans lequel nous tombons par la misère humaine !". Cela l'affligeait intimement et parfois il restait silencieux pendant un long moment. D'autant plus si ces misères humaines touchent les hommes d'Eglise", a conclu le Cardinal.

  • Benoît XVI : une accusation sans preuves

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    De José M. Garcia Pelegrin sur didoc.be :

    Benoît XVI, accusé sans preuves

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    Ce n’est pas seulement à Munich, mais dans toute l’Allemagne que l’on attendait avec impatience le rapport sur les abus sexuels dans l’archidiocèse de Munich-Freising. C’est qu’il concerne l’époque dans laquelle le diocèse a été dirigé comme archevêque par celui qui était alors le cardinal Ratzinger (entre 1977 et 1982) et par l’actuel archevêque, le cardinal Marx (depuis 2008), qui a également été président de la Conférence Episcopale Allemande de 2014 à 2020.

    Un article publié le 4 janvier dans l’hebdomadaire Die Zeit révélait le « cas du prêtre Peter H. » ; avec des « documents internes de Munich et de Rome », il lançait de graves accusations contre le pape émérite.

    Le rapport d’un bureau d’avocats munichois — qui a réalisé l’enquête à la demande de l’archevêché de Munich, mais en toute indépendance — traite des abus sexuels supposés avoir été commis dans l’archidiocèse pendant 75 ans (1945-2019) et sous la direction de six archevêques dont, en plus de Benoît XVI et Rheinard Marx, ne vit à l’heure actuelle que celui qui a dirigé le diocèse entre les deux, à savoir Friedrich Wetter (1982-2008). Malgré cela, toute l’attention s’est centrée sur les années de gouvernement de Benoît XVI et plus concrètement encore sur le cas du « prêtre Peter H. », que le rapport appelle « prêtre X » ou « cas X » ; en suivant la numérotation du rapport, il s’agit du « cas 41 ».

    Tout un tome pour un seul cas

    Le bureau d’avocats donne à ce cas un relief particulier : on lui dédie un tome spécial de près de 400 pages, tandis que les autres quatre cas dans lesquels on accuse à l’origine celui qui était alors le cardinal Ratzinger « de ne pas avoir réagi de façon adéquate ou en accord avec les normes aux cas d’abus (présumés) dont il avait eu connaissance » couvrent les pages 682 à 754 des plus ou moins 1.200 pages du tome principal du rapport. En tout, ce rapport recueille sur cette durée de 75 ans 65 cas dans lesquels on considère que « les accusations sont prouvées » ; dans 146 cas, on arrive à la conclusion qu’elles « sont au moins plausibles », tandis que dans 11 cas on les a réfutées, même si on ajoute que dans 141 cas (38% du total) « il n’y a pas de base suffisante pour prononcer un jugement définitif ».

    En suivant leur méthodologie générale, les avocats qui ont rédigé le rapport se sont aussi adressés à Benoît XVI pour lui exposer les cas dans lesquels ils considéraient qu’il n’avait pas agi correctement, pour lui donner l’opportunité de répondre à ces accusations. Le pape émérite a répondu à toutes et à chacune des questions qui lui ont été posées.

    Dans l’un des cinq cas qu’on lui impute, le « cas 22 », le rapport arrive à la conclusion que la suspicion initiale « n’a pas été confirmée ». Cependant — en laissant pour l’instant à part le cas « spécial », le numéro 41 —, dans les cas 37, 40 et 42 on considère que le cardinal Ratzinger a agi « avec un manque de sensibilité et de disposition à clarifier les faits quant aux indices de possibles conduites indues, en particulier du fait de prêtres. »

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  • A la rencontre de femmes qui proclament regretter leur avortement

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    De Katie Yoder sur Catholic News Agency :

    Rencontrez les femmes portant des pancartes " Je regrette mon avortement " lors de la Marche pour la vie.

    29 janv. 2022

    Des dizaines de milliers d'Américains pro-vie venus de tout le pays ont récemment participé à la Marche pour la Vie 2022 à Washington, D.C. Alors qu'ils passaient devant la Cour suprême - le point final de la marche - ils ont été accueillis par plus d'une demi-douzaine de femmes personnellement hantées par l'avortement. 

    Chacune tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : "Je regrette mon avortement".

    "C'est pourquoi je m'exprime, dans l'espoir que d'autres personnes qui souffrent en silence brisent ce silence", a déclaré Leslie Blackwell, de Richmond, en Virginie, à CNA lors de la plus grande manifestation pro-vie annuelle du pays, le 21 janvier.

    Bravant les rigueurs de l'hiver, Leslie Blackwell et ses compagnes sont venus à la marche avec la campagne de sensibilisation Silent No More, qui sensibilise le public à la douleur de l'avortement et apporte la guérison à ceux qui en sont victimes. 

    En ligne, le groupe partage des milliers de témoignages de personnes lésées par l'avortement. Lors de la marche, les femmes ont partagé leurs histoires d'avortement en personne, dont trois qui ont parlé à l'AIIC. 

    L'une d'entre elles se souvient avoir voulu cacher son "péché sexuel". Une autre a raconté qu'elle avait été victime d'un viol lors d'un engagement dans l'armée. Et Mme Blackwell, 63 ans, a expliqué comment elle a choisi l'avortement pour le bien de sa carrière.

    "Aujourd'hui, on entend beaucoup dire : 'Je ne veux pas avoir de bébé, je veux une carrière'", a-t-elle déclaré à CNA. "Eh bien, c'est intéressant. J'ai dit que j'ai renoncé à mes deux bébés très tôt pour une carrière, et puis j'étais tellement déprimée et l'impact que cela a eu sur ma vie, je ne pouvais pas faire ma carrière."

    Une guérison progressive

    Blackwell a découvert qu'elle était enceinte pendant sa dernière année d'université. 

    "J'étudiais la télévision, j'ai obtenu le job de mes rêves en animant un talk-show matinal. Mais un peu avant, j'avais appris que j'étais enceinte et je savais juste qu'il n'y avait aucun moyen pour moi de faire une émission de télévision", se souvient-elle. "Je n'aurais plus de travail si on découvrait que j'étais enceinte".

    Alors, a-t-elle poursuivi, "je me suis débarrassée de ce "désagrément", j'ai continué et j'ai fait cette émission et tout s'est bien passé". 

    Enfin, c'est ce qu'elle pensait. Environ un an et demi plus tard, elle découvre qu'elle est à nouveau enceinte - et se fait avorter une deuxième fois.

    "Après ça, j'étais à peu près finie", se souvient-elle. "J'étais vidée, mais je ne comprenais pas pourquoi".

    "J'ai cru à beaucoup de mensonges dans les années 70 et à beaucoup de ce féminisme radical", a-t-elle déclaré à l'ANC. "Tout tournait autour de moi et de ma carrière !" Selon son témoignage en ligne, elle s'est identifiée comme féministe et a failli rejoindre le conseil d'administration de la Virginia League for Planned Parenthood. 

    Leslie Blackwell shared her post-abortion story with CNA at the 2022 March for Life in Washington, D.C. Katie Yoder/CNA
    Leslie Blackwell a raconté son histoire après l'avortement à l'ANC lors de la Marche pour la vie 2022 à Washington, D.C. Katie Yoder/CNA

    Après les avortements, Leslie Blackwell est devenue dépressive et s'est tournée vers l'alcool et les drogues. Elle a fini par démissionner de son précieux emploi et est retournée chez ses parents.

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  • Le transhumanisme : une détestation de l’humain

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    François-Xavier Bellamy : « Le transhumanisme est d’abord une détestation de l’humain »

    « La volonté de tout transformer atteint aujourd’hui sa dernière frontière : l’homme lui-même. » C’est le constat de François-Xavier Bellamy, philosophe et député européen, dans un entretien à l’Osservatore Romano.

    « Si rien ne nous convient dans le réel, l’homme lui-même doit être transformé », décrypte-t-il. Car « le rêve du transhumanisme n’est rien d’autre que le projet de ce changement appliqué à l’auteur du changement lui-même : il s’agit de vaincre les frontières qui limitent son mouvement, d’éliminer les rigidités, les pesanteurs de la vie humaine. » (cf. Le sens des limites)

    Deux grandes limites : le sexe et la mort

    « Les deux grandes limites que nous tentons de dépasser sont celles que les humains ont expérimentées, et qui les ont éprouvés, depuis la nuit des temps : le sexe, et la mort », explique le philosophe. « La première frontière est le sexe, parce que l’altérité sexuelle fait que je ne peux pas être le “tout” de l’humanité, que je ne peux pas donner la vie seul. Et la seconde est la mort – il ne s’agit plus de la repousser par la médecine, mais d’abolir définitivement la mort organique, la mort du corps. »

    « Le transhumanisme est d’abord une détestation de l’humain », juge François-Xavier Bellamy. Car « vouloir tout changer, c’est haïr ce que nous sommes, ce que nous avons reçu ». « Cet espoir d’un progrès n’est en réalité que le symptôme du mépris que nous exprimons envers l’être humain, analyse-t-il, si un humain 2.0 est nécessaire, c’est parce que l’humain 1.0 n’est pas assez bon. »

    L’échec annoncé du transhumanisme

    « La guerre de l’homme contre l’humain qu’est le transhumanisme est vouée à l’échec, prévient le député, car elle ne s’arrêtera jamais. Si nous n’avons plus précisément un but à atteindre, nous ne pourrons qu’être structurellement insatisfaits du point où nous sommes arrivés – après l’humain 2.0, nous aurons l’humain 3.0, tout comme nous avons eu la première version de l’iPhone, avec lequel on était admiré de tous il y a quinze ans, et qui nous rendrait aujourd’hui ridicules ».

    « La technologie remplace constamment ses propres produits et crée ainsi une insatisfaction structurelle, rappelle-t-il, il en sera de même pour l’humain. Nous n’en aurons jamais assez, nous ne serons jamais comblés, et nous ne serons plus capables d’habiter l’expérience qui nous a été donnée ».

    Gérer l’inéluctable ou défendre une réforme parce qu’elle est juste ?

    « Ce qui me frappe au Parlement européen, explique François-Xavier Bellamy, c’est qu’il n’y a pas de débat sur les finalités. » Il n’y est question que de « gérer ce qui est toujours décrit comme “inéluctable“ ».

    Pourtant, « on ne devrait pas défendre une réforme parce qu’elle s’impose », rappelle le député, « mais on devrait défendre une réforme parce qu’elle est juste, parce qu’elle est bonne, parce qu’elle sert une idée de l’homme, de son bonheur, de son bien ». « La question que nous devrions nous poser n’est pas de savoir si nous devons avancer ou non, mais vers où aller, quel est notre but, interpelle-t-il. La politique commence là. » (cf. Présidentielles 2022 : premières prises de position en matière de bioéthique).

    Source : Osservatore romano, Alessandro Vergni (20/01/2022)

    Lire également : 

    Michel Onfray : « Seule une morale pourrait arrêter l’inhumanisme du posthumanisme »

  • L’intégration de l’avortement à la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne : une réelle menace ?

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    De Gènéthique magazine :

    L’avortement peut-il menacer l’Europe ?

    27 janvier 2022

    Le 19 janvier dernier, Emmanuel Macron s’est prononcé devant le Parlement européen pour présenter les objectifs de la Présidence française de l’Union Européenne (PFUE) récemment ouverte. Alors qu’il avait annoncé en décembre la construction d’une «  Europe humaine » il a fait peser mercredi dernier une lourde menace sur le droit à la vie (cf. Intégrer le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE ?).

    La reconnaissance du droit à l’avortement derrière la lutte pour l’Etat de droit

    Dès l’ouverture de sa déclaration, le président de la République a précisé sa volonté de promouvoir les valeurs de l’UE, notamment en intégrant à la Charte des droits fondamentaux la reconnaissance du droit à l’avortement.

    « La présidence française sera une présidence de promotion des valeurs qui […], à force d’être considérées comme des acquis ont peut-être fini ces dernières années, par se fragiliser. Nous sommes cette génération qui redécouvre la précarité de l’Etat de droit et des valeurs démocratiques ». Par ces allégations, Emmanuel Macron vise particulièrement des Etats pointés du doigt depuis quelques années, considérés par beaucoup de responsables politiques français comme les « vilains petits canards » de l’Europe car trop conservateurs sur l’enjeu de l’avortement notamment. Sont visés sans équivoque la Pologne et la Hongrie (cf. Avortement : la Pologne toujours dans la ligne de mire de l’Europe).

    Sans sourciller, Emmanuel Macron fait le lien entre la lutte pour l’Etat de droit et la concrétisation du droit à l’avortement comme valeur de l’Europe.

    « La fin de l’Etat de droit, c’est le règne de l’arbitraire. La fin de l’Etat de droit, c’est le signe du retour aux régimes autoritaires, au bégaiement de notre histoire. Oui, derrière tout cela, il y a un combat idéologique. Ce combat est d’ailleurs porté par plusieurs puissances autoritaires à nos frontières et il revient chez plusieurs de nos pays. Nous voyons cette révolution à l’œuvre qui vient saper les fondements mêmes de notre histoire ».

    « Dans cet esprit, je souhaite que l’on consolide nos valeurs d’Européens qui font notre unité, notre fierté et notre force. Vingt ans après la proclamation de notre Charte des droits fondamentaux, qui a notamment consacré l’abolition de la peine de mort partout dans l’Union, je souhaite que nous puissions actualiser cette charte, notamment pour être plus explicites sur la protection de l’environnement ou la reconnaissance du droit à l’avortement ».

    A croire que les « fondements de notre histoire » sont la promotion et la survalorisation du droit à l’avortement. Malheureusement, le président semble oublier que l’avortement n’a aucun rapport avec l’Etat de droit, qu’il faut bien sûr conserver en Europe. Au contraire, ce qui a réuni et pourra réunir les Etats européens, c’est d’abord la protection de la vie humaine. Le droit à la vie est d’ailleurs consacré à l’article 2 de la Charte des droits fondamentaux, mais qu’en est-il du droit de supprimer des vies in utero ? Jamais aucun pays n’a fondé une alliance sur un tel principe.

    L’intégration de l’avortement à la Charte des droits fondamentaux : une réelle menace ?

    Déclaration choc d’Emmanuel Macron, mais est-ce une proposition concrètement réalisable ? Pour y répondre, il convient de préciser plusieurs éléments.

    La Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne est devenue juridiquement contraignante le 1er décembre 2009[1]. Par conséquent, la Charte fait partie du droit primaire de l’Union : en tant que telle, elle permet de contrôler la validité du droit dérivé de l’UE et des dispositions prises par les Etats membres.

    Pour modifier la Charte des droits fondamentaux, comme le propose Emmanuel Macron, il faut passer par ce qu’on appelle la « procédure de révision simplifiée », c’est-à-dire obtenir l’unanimité du Conseil européen (qui se compose de tous les chefs d’Etat des Etats membres de l’UE) après consultation de la Commission et du Parlement. De telles modifications n’entrent en vigueur (donc ne sont contraignantes) que si elles ont été ratifiées par tous les pays de l’UE.

    Il s’agit donc d’une procédure exigeante, puisqu’il faut l’unanimité des Etats membres, d’autant plus qu’on sait le désaccord important de certains pays de l’UE sur ces questions éthiques liées à l’avortement.

    En effet, la position de la Pologne, de la Hongrie et de Malte ne sont pas à prouver quant au droit à l’avortement (cf. Avortement à Malte : le président prêt à démissionner) ; et il suffirait d’un seul refus pour voir cette ambition d’Emmanuel Macron s’évaporer.

    Néanmoins, la menace n’est pas si facilement éloignée :

    D’une part, le Parlement peut tout-à-fait parvenir à l’unanimité : il faut compter sur le jeu de pression des échanges politiques et économiques des Etats entre eux. Les pays susceptibles de s’opposer à cette modification sont suffisamment pointés du doigt et risquent de telles sanctions financières sur d’autres points qu’il n’est pas impossible de les faire changer d’avis. Ils ne sont pas en position de force (cf. Loi sur le genre : La Hongrie et la Pologne mises en demeure par l’Europe).

    D’autre part, les Etats membres peuvent ratifier un changement de traité tout en maintenant pour eux un droit de réserve. C’est déjà le cas pour Malte par exemple. Ainsi, les quelques pays qui refuseraient de se voir imposer le droit à l’avortement comme valeur fondamentale de l’UE peuvent y opposer un droit de réserve. Aucun obstacle ne se dresserait donc plus devant l’intégration de l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE : elle se situe d’abord là, la menace pour l’avenir de l’Europe.

    Il faut donc prendre au sérieux ces propos puisque, au-delà de la force symbolique de cette proposition, la promotion de l’avortement ne s’arrêtera pas à la perspective de son intégration dans la Charte des droits fondamentaux.

    [1] Article 6§1 TUE : « L’Union reconnaît les droits, les libertés et les principes énoncés dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne […], laquelle a la même valeur juridique que les traités ».

  • Le directeur éditorial du Dicastère pour la communication évoque la lutte du cardinal Ratzinger contre les abus

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    De zenit.org :

    La lutte de Joseph Ratzinger-Benoît XVI contre les abus, par Andrea Tornielli

    « Le premier pape à rencontrer les victimes d’abus »

    Par Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la communication

    Après la publication de l’enquête sur les abus commis entre 1945 et 2019 dans le diocèse de Munich-Freising en Allemagne, les années de l’épiscopat bavarois du Pape émérite sont sous les feux de la rampe. Il est juste de rappeler le combat de Benoît XVI contre la pédophilie cléricale et sa volonté, durant son pontificat, de rencontrer et d’écouter les victimes et de leur demander pardon.

    Les mots utilisés lors de la conférence de presse de présentation du rapport sur les abus dans le diocèse de Munich-Freising, ainsi que les soixante-douze pages du document consacrées au bref épiscopat bavarois du cardinal Joseph Ratzinger, ont rempli les pages des journaux la semaine dernière et suscité des commentaires très vifs. Le Pape émérite, aidé de ses collaborateurs, n’a pas éludé les questions du cabinet d’avocats chargé par le diocèse de Munich de rédiger un rapport qui porte sur une très longue période: de l’épiscopat du cardinal Michael von Faulhaber à celui de l’actuel cardinal Reinhard Marx. Benoît XVI a répondu en 82 pages, après avoir pu examiner une partie de la documentation dans les archives diocésaines. Comme on pouvait s’y attendre, ce sont les quatre années et demie passées par le cardinal Joseph Ratzinger à la tête du diocèse bavarois qui ont monopolisé l’attention des commentaires.

    Certaines des accusations émises étaient connues depuis plus de dix ans et avaient déjà été publiées par de grands médias internationaux. Il y a désormais quatre affaires portées à l’encontre de Joseph Ratzinger. Son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein, a annoncé que le Pape émérite fera une déclaration détaillée après avoir examiné le rapport. Mais d’ores et déjà, il faut réitérer avec force la condamnation de tels crimes, toujours soutenue par Benoît XVI, et retracer ce qui a été fait dans l’Église ces dernières années, depuis le début de son pontificat.

    Les abus à l’encontre des mineurs sont de crimes terribles. Les abus à l’encontre de mineurs commis par des membres du clergé peuvent être considérés comme des crimes encore plus révoltants, et cela a été répété sans cesse par les deux derniers Papes: il est terrible aux yeux de Dieu que les prêtres ou religieux à qui les parents confient leurs enfants pour qu’ils soient éduqués à la foi, commettent des abus. Il est inacceptable qu’ils se retrouvent victimes de prédateurs sexuels se cachant derrière l’habit ecclésiastique. Les paroles les plus éloquentes à ce sujet restent celles de Jésus: il vaudrait mieux qu’on lui mît une pierre de meule autour de son cou, et qu’il fût jeté dans la mer, que de scandaliser un seul de ces petits.

    Il ne faut pas oublier que le cardinal Ratzinger, en tant que Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avait déjà combattu le phénomène dans la dernière phase du pontificat de saint Jean Paul II, dont il avait été un proche collaborateur ; et qu’une fois devenu Pape, il a promulgué des réglementations extrêmement sévères contre les clercs auteurs d’abus, de véritables lois spéciales pour combattre la pédophilie. En outre, Benoît XVI a témoigné, par son exemple concret, de l’urgence du changement de mentalité si important pour combattre le phénomène des abus: écouter et être proche des victimes auxquelles il faut toujours demander pardon. Pendant trop longtemps, les enfants victimes d’abus et leurs proches ont été tenus à distance au lieu d’être considérés comme des personnes blessées à accueillir et à accompagner sur des chemins de guérison. Souvent, malheureusement, ils ont été éloignés et même désignés comme des «ennemis» de l’Église et de sa bonne réputation…

    C’est Joseph Ratzinger lui-même qui fut le premier pape à rencontrer les victimes d’abus à plusieurs reprises au cours de ses voyages apostoliques. Tout comme c’est Benoît XVI, même contre l’avis de nombreux «ratzingeriens» autoproclamés, qui, au milieu de la tempête de scandales en Irlande et en Allemagne, a proposé le visage d’une Église pénitente, qui s’humilie en demandant pardon, qui ressent la consternation, le remords, la douleur, la compassion et la proximité.

    C’est précisément dans cette image pénitentielle que se trouve le cœur du message de Benoît XVI. L’Église n’est pas une entreprise, elle n’est pas sauvée par les seules bonnes pratiques ou par l’application, bien qu’indispensable, de règles strictes et efficaces. L’Église doit demander pardon, de l’aide et le salut à Celui qui peut les donner, au Crucifié qui a toujours été du côté des victimes et jamais du côté des bourreaux.

    Avec une extrême lucidité, dans l’avion qui le conduisait à Lisbonne en mai 2010, Benoît XVI a reconnu que «les souffrances de l’Église viennent précisément de l’intérieur de l’Église, du péché qui existe en son sein. Cela aussi a toujours été connu, mais aujourd’hui nous le voyons d’une manière vraiment terrifiante: que la plus grande persécution de l’Église ne vient pas d’ennemis extérieurs, mais naît du péché à l’intérieur de l’Église et que l’Église a donc un profond besoin de réapprendre la pénitence, d’accepter la purification, d’apprendre le pardon d’une part, mais aussi le besoin de justice. Le pardon ne remplace pas la justice». Des mots précédés et suivis de faits concrets dans la lutte contre le fléau de la pédophilie cléricale. Tout cela ne peut être ni oublié ni effacé.

    Les reconstitutions contenues dans le rapport de Munich, qui – rappelons-le – n’est pas une enquête judiciaire et encore moins un jugement définitif, contribueront à la lutte contre la pédophilie dans l’Église si elles ne se réduisent pas à la recherche de boucs émissaires faciles et à des jugements sommaires. Ce n’est qu’en évitant ces risques qu’elles pourront contribuer à la recherche de la justice dans la vérité et à un examen de conscience collectif sur les erreurs du passé.

    Source: Vatican News