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Ethique - Page 112

  • Le vote d'une « loi pour la protection de la vie et de la famille » au Guatémala

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Le Guatemala vote une « loi pour la protection de la vie et de la famille »

    10 mars 2022

    Mardi 8 mars, le Parlement du Guatemala a voté une « loi pour la protection de la vie et de la famille ». La loi doit encore être signée par le président Alejandro Giammattei pour être effective.

    « Nous allons entamer une action pour inconstitutionnalité afin que [le texte] n’entre pas en vigueur », a déclaré Jordán Rodas, procureur guatémaltèque pour les droits de l’homme. Il estime que cette loi « “viole” les conventions internationales auxquelles adhère le Guatemala ».

    Des peines renforcées en cas d’avortement

    Le texte porte à 10 ans la peine de prison encourue par une femme ayant recours à l’avortement, contre trois actuellement. Et « quiconque effectue “un avortement ou des manœuvres abortives sans le consentement de la femme” et qui provoquent son décès » risque désormais une peine pouvant aller jusqu’à 50 ans de prison. Seul l’avortement en cas de danger pour la vie de la mère reste autorisé.

    Interdiction du mariage entre personnes de même sexe et protection des mineurs

    La « loi pour la protection de la vie et de la famille » introduit également une réforme du Code civil. Il y est désormais stipulé que « le mariage entre personnes du même sexe est expressément prohibé ». Par ailleurs, le texte interdit « aux entités éducatives publiques et privées de promouvoir auprès des enfants et adolescents des politiques ou des programmes qui tendent à dévier de leur identité sexuelle de naissance » (cf. Changement de sexe chez les enfants : « un des plus grands scandales sanitaire et éthique »Changement de genre chez les mineurs : l’alerte de l’Académie de médecine).

    « Aujourd’hui c’est un jour à célébrer : nous avons un pays qui apprend, qui enseigne et fait tout son possible pour respecter la vie depuis la conception jusqu’à la mort naturelle », a déclaré le président guatémaltèque mercredi, lors d’une cérémonie au cours de laquelle « la ville de Guatemala a été déclarée “capitale pro-vie d’Amérique latine” pour les quatre ans à venir ».

  • Le militantisme abortiste de l'OMS

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    La protection de l'enfant à naître ne mérite aucune considération aux yeux de ceux qui gouvernent la planète comme le montrent ces nouvelles recommandations de l'OMS. Mais comme disait Mère Térésa : «Si une mère assassine son propre enfant, comment peut-on demander aux autres de ne pas s’entretuer?» Lu sur le site de la RTBF :

    L'OMS appelle à lever les restrictions à l'avortement

    9 mars 2022

    L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé mercredi à faciliter autant que possible l'accès des femmes à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), estimant que les restrictions ne réduisent pas le nombre d'avortements mais en augmentent les risques.

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    "Nous recommandons que les femmes et les jeunes filles puissent accéder à l'avortement et aux services de planning familial quand elles en ont besoin", a déclaré Craig Lissner, un cadre de l'OMS, dans un communiqué.

    L'agence de l'Onu s'exprime alors qu'elle a révisé l'ensemble de ses recommandations sanitaires quant aux procédures d'avortement et à ce qui les entoure: conseils, suivi...

    Plaider pour de moindres restrictions à l'avortement

    Si ces recommandations sont larges et comprennent désormais, par exemple, une incitation à développer les téléconsultations d'orientation, elles sont surtout l'occasion pour l'OMS de plaider pour de moindres restrictions à l'avortement.

    De nombreux pays limitent drastiquement le droit à l'avortement, le réservant à des situations où la santé de la mère est en danger. Quelques-uns, comme le Salvador, l'interdisent même intégralement.

    Les craintes des défenseurs de l'accès à l'avortement se sont récemment concentrées sur les États-Unis où plusieurs États ont adopté des mesures restrictives et où la Cour suprême semble prête à revenir sur l'idée que l'IVG constitue un droit inattaquable.

    L'OMS recommande, elle, de "supprimer les restrictions inutiles sur le plan médical", citant "la criminalisation, des délais obligatoires d'attente, le fait d'imposer l'accord d'autres personnes - conjoints ou famille - ou d'institutions, et le fait d'interdire l'avortement au-delà d'un certain stade de la grossesse".

    Ce type de restrictions ne s'accompagne pas d'une baisse du nombre d'avortements, souligne l'OMS, qui cite une étude publiée en 2020 dans le Lancet Global Health.

    Au contraire, "les restrictions vont surtout pousser les femmes et les jeunes filles à recourir à des interventions risquées", prévient l'OMS.

    En recourant à des avortements illégaux, les femmes prennent donc des risques pour leur santé, alors que les IVG réalisées selon les règles sont extrêmement sûres, selon l'OMS.

    Les restrictions font donc courir des risques de "stigmatisation et de complications médicales", insiste l'agence.

  • C’est d’abord à la société qu’il appartient de prévenir l’avortement

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    De Gregor Puppinck via gènéthique.org :

    « L’avortement est largement le résultat d’un ensemble de circonstances dont la société est en partie responsable »

    7 mars 2022

    Alors que le Parlement français a voté l’extension du délai légal de l’avortement de 12 à 14 semaines (cf. Avortement : Les députés adoptent définitivement la PPL Gaillot), et que le recours à l’avortement est au plus haut depuis 30 ans en France, avec plus de 230.000 IVG pratiquées chaque année, Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, plaide pour la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention de l’avortement. Il a dirigé la rédaction de Droit et prévention de l’avortement en Europe (LEH, 2016). 

    A ce jour, on estime à plus d’un milliard le nombre d’avortements réalisés dans les pays qui disposent de données statistiques. Chaque année, l’avortement met un terme à un tiers des grossesses européennes, avec 4,5 millions d’avortements contre 8,5 millions de naissances dans les pays du Conseil de l’Europe. Au regard de l’ampleur du phénomène, de ses causes et de ses conséquences, notamment démographiques, l’avortement est un problème social de santé publique majeur auquel la société peut et doit répondre par une politique de prévention.

    Il faut d’emblée souligner que la cause première de l’avortement n’est pas la grossesse, mais le contexte dans lequel elle survient. Une femme avorte non pas à cause de la grossesse – qui n’est qu’un facteur déclencheur, mais en raison des circonstances particulières, et la même femme, placée dans d’autres circonstances, n’aurait pas nécessairement recours à l’avortement. L’avortement est donc largement le résultat d’un ensemble de circonstances dont la société est en partie responsable.

    En effet, 75 % des femmes qui ont avorté indiquent y avoir été poussées par des contraintes sociales ou économiques. Ce constat met en doute l’existence et l’efficacité des politiques de prévention de l’avortement, qui devraient en principe chercher à répondre de manière adéquate aux causes de ce phénomène.

    La prévention de l’avortement, un engagement des Etats

    Les gouvernements ont l’obligation juridique de prévenir le recours à l’avortement, sur la base notamment de leurs obligations générales de protéger la famille, la maternité et la vie humaine.

    S’agissant de la protection de la famille, les Etats ont pris l’engagement international de garantir le « droit de se marier et de fonder une famille », lequel implique « la possibilité de procréer ». Ils se sont engagés à accorder une « protection et une assistance aussi larges que possible à la famille », « aussi longtemps qu’elle a la responsabilité de l’entretien et de l’éducation d’enfants à charge ». L’Etat a donc l’obligation de porter assistance aux femmes et aux couples qui ne se sentent pas capables d’accueillir un enfant.

    Les Etats ont aussi pris l’engagement de protéger la maternité, avant comme après la naissance. Ainsi, par exemple, en ratifiant le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, les Etats reconnaissent qu’une « protection spéciale doit être accordée aux mères pendant une période de temps raisonnable avant et après la naissance des enfants ».

    De façon plus précise, les Etats ont pris l’engagement de réduire le recours à l’avortement. Ainsi, lors de la Conférence internationale sur la population et le développement de 1994, dite Conférence du Caire, les gouvernements se sont engagés à « réduire le recours à l’avortement » et à « prendre des mesures appropriées pour aider les femmes à éviter l’avortement ». Le Conseil de l’Europe a également invité les Etats européens « à promouvoir une attitude plus favorable à la famille dans les campagnes d’information publiques et à fournir des conseils et un soutien concret pour aider les femmes qui demandent un avortement en raison de pressions familiales ou financières » (APCE, 2008).

    Une politique de prévention de l’avortement doit répondre aux causes sociales et économiques par lesquelles une grossesse en vient à être dite « non désirée » : immaturité affective, fragilité des familles, précarité économique, exigüité du logement, difficultés et contraintes professionnelles, etc. Or, à la plupart de ces causes devraient, en principe, répondre les différents « droits sociaux » que les Etats se sont engagés à garantir. Ainsi, la Charte sociale européenne et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels garantissent notamment le droit au logement, la protection de la famille, la protection de la maternité, la protection de la vie avant la naissance ou encore la conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle, etc.

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  • La guerre qui ne dit pas son nom

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    Rigaud 9780691194080.jpgRDC : pourquoi cela ne fonctionne pas ? « Depuis (bien) plus de vingt ans, la République démocratique du Congo est plongée dans un conflit sans fin malgré la plus grande mission de l’ONU au monde et les milliards injectés par des bailleurs internationaux. Dans son dernier livre « The War That Doesn’t Say Its Name : The Unending Conflict in the Congo » (*), Jason Stearns analyse pourquoi la violence au Congo a continué malgré des décennies d’intervention internationale, et il esquisse des solutions ». L’auteur est interviewé ici par Christophe Rigaud, responsable du site web Afrikarabia :

    "Afrikarabia : Jason Stearns, vous êtes actuellement le directeur du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), après avoir travaillé pour les Nations-Unies en RDC, au sein de la Monuc. En quoi le conflit au Congo est une « guerre qui ne dit pas son nom » ?

    Jason Stearns : Je ne suis pas le premier à soulever ce paradoxe. Les Congolais aussi parlent de « ni guerre, ni paix ». Le Congo a connu deux grandes guerres. Celle de l’AFDL (de Laurent Désiré Kabila) de 1996 à 1997, et celle du RCD, appelée aussi « deuxième guerre du Congo », qui a duré de 1998 à 2003. Il y a eu des accords de paix, et après 2003, le Congo a basculé officiellement en « pays post-conflit » selon la dénomination des Nations-Unies. Officiellement, on s’est accordé sur le fait que le Congo était en paix, mais sur le terrain, c’était tout autre chose. Le conflit s’est transformé, mais n’a pas disparu. Il est devenu plus amorphe et fragmenté. Il y avait, par exemple, une douzaine de groupes armés en 2006, alors qu’aujourd’hui, il y en a environ 120. La guerre est devenue périphérique et ne menace plus les grands centres urbains, mais elle est encore lourde de conséquences pour les populations civiles, puisque l’on compte 5,5 millions de déplacés en 2021. C’est un chiffre qui n’a jamais été aussi élevé dans l’histoire congolaise, même au plus fort de la guerre. La violence a changé de visage, mais n’a pas diminué, c’est pour cela que l’on se trouve dans une situation de « guerre qui ne dit pas son nom »

    Afrikarabia : C’est en effet conflit qui a changé plusieurs fois de physionomie et de belligérants. Pourtant, tout avait relativement bien commencé avec la signature de l’Accord global inclusif de 2002, qui a officiellement mis fin à la guerre. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Est-ce qu’il y a eu des rendez-vous manqués ?

    Jason Stearns : Au début de la transition, après 2003, on avait l’impression que le Congo allait dans la bonne direction. On l’oublie quelques fois, mais le début de la transition a vu la démobilisation de 130.000 soldats, on a vu la création de nouvelles institutions démocratiques, la Troisième République venait de naître. La tendance était très positive. A cette époque-là, je travaillais pour la Monuc (la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo), et on voyait comment la situation s’améliorait pour les Congolais. Mais tout a basculé en 2007 avec l’arrivée de la nouvelle rébellion de Laurent Nkunda. Pour comprendre ce basculement, il faut revenir à l’Accord global inclusif de 2002 qui contenait déjà les germes d’un nouveau conflit. Trois grands belligérants avaient signé cet accord : le RCD, le MLC et le gouvernement. Mais le RCD, qui contrôlait à l’époque 1/3 du territoire national, estimait que l’accord ne lui était pas favorable, et qu’il allait perdre aux élections. Or, pour réussir une transition, il faut que tous les signataires aient l’impression que l’accord leur est favorable. Le RCD, avec son soutien, le Rwanda, a donc décidé de créer une rébellion : le CNDP. Tout part de là.

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  • Ukraine : malgré la guerre, le business de la GPA continue

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    De Gènéthique magazine :

    Ukraine : sous les bombes, le scandale de la GPA

    7 mars 2022

    Alors que le conflit en Ukraine fait largement la une de tous les média internationaux, des Français qui ont pu fuir témoignent. Parmi eux, certains s’étaient rendus dans le pays pour « récupérer » un enfant né d’une mère porteuse ukrainienne [1]. Des personnes présentées comme ayant « bravé la guerre », et auxquelles il faudrait maintenant porter secours. En réalité, des commanditaires ayant eu recours à une pratique interdite en droit français, qui tentent parfois de se dédouaner en proposant à la mère porteuse de les accompagner en France. Une proposition qui peut se muer en pression quand l’enfant n’est pas encore né.

    « Rapatrier les mères porteuses » ?

    Avant que le conflit n’éclate, une mère porteuse avait contacté un avocat pour vérifier que les commanditaires ne pourraient pas la contraindre à quitter son pays, sa famille [2]. Le contrat qu’elle a signé allait-il jusque-là ? Car malgré le conflit, elles sont peu nombreuses à vouloir quitter leur pays, indiquent les avocats de commanditaires irlandais [3].

    Et cette « solution » est parfois vite abandonnée par les commanditaires eux-mêmes : « Si elle accouche en France, nous n’avons aucun droit sur l’enfant. Ma mère porteuse est à terme et c’est dangereux », explique Youna [4].

    Samedi 5 mars, La Manif pour Tous a dénoncé  lors d’un happening que des femmes ukrainiennes soient « coincées à Kiev et à Kharkiv par des ‘GPA commandées’ ». « Ces femmes sont séparées de leur famille, maintenues de force dans les hôpitaux en attendant d’accoucher, sans la possibilité de fuir », dénonce la présidente du mouvement, Ludovine de la Rochère [5]

    Le business continue

    Mais les guerres sont une occasion de s’enrichir. Et la société BioTexCom, le leader de la GPA en Ukraine qui n’en est plus à une provocation près (cf. Black Friday : des promos aussi sur la GPA !), ne se gêne pas. « Make babies not war », a-t-elle twitté le 23 février. Une « communication insupportable » dénoncée dans un tweet par la journaliste Céline Revel-Dumas, auteur de GPA Le Grand Bluff.

    Inna Yefimovych, du département marketing de BioTexCom, explique que « beaucoup de clients dont le contrat est en cours affirment vouloir poursuivre les programmes de fécondation in vitro coûte que coûte » [6]. « Mi-février, la clinique prévoyait que vingt femmes soient inséminées par semaine. Dans les trois mois à venir, environ 200 bébés devraient voir le jour », uniquement par le biais de cette entreprise.

    De son côté la clinique Feskov « assure ses clients de la continuité de ses “programmes” dont l’un prévoit de “garantir légalement à 100 % la naissance d’un enfant en bonne santé” grâce au tri d’embryons ». Vu le contexte, « le choix du sexe est offert par la maison », dénonce Céline Revel-Dumas [7].

    Birol Aydin, embryologiste et directeur du laboratoire IVMED, témoigne avoir transporté 17 réservoirs contenant 12 000 embryons et ovocytes hors d’Ukraine [8]. La « matière première » est précieuse.

    Des clients inquiets

    Car les clients sont préoccupés. « La clinique Surrogacy CMC n’a pas encore communiqué sur la conservation du matériel génétique, le déroulement des transferts, le fonctionnement des ambassades et de l’administration pour les actes de naissance », se révolte Théo sur un groupe Facebook dédié à la GPA [9]. Quand Hugo lui se désole : « Ce matin, nous avons appris par notre mère porteuse qu’elle avait fait une fausse couche… Certainement pour donner suite au stress… Nous sommes anéantis… Nous espérons que pour ceux qui sont en plein programme, cela se passe mieux pour vous ». De la santé de la mère porteuse, il ne sera pas question.

    Avec ce conflit, « contre toute attente, la gestation pour autrui a révélé son véritable visage », souligne Céline Revel-Dumas : « celui d’un opportunisme commercial insensé satisfait par un égoïsme aveugle » [10].

    « La mécanique sous-jacente de la GPA, d’un cynisme implacable, apparaît désormais en pleine lumière, pointe la journaliste : elle révèle un marché sans foi ni loi, des femmes esclavagisées puis jetées, des couples nantis obsédés par leurs propres intérêts et des médias qui se saisissent d’une actualité tragique pour vendre leur programme politique, renonçant à toute déontologie. » « Il n’y a plus qu’à espérer, aussi, une paix des ventres. »

     

    [1] France Info, Guerre en Ukraine : les derniers Français quittent Kiev (05/03/2022)

    [2] The Times, Louise Callaghan, Surrogate mothers fear pressure to flee Ukraine (20/02/2022)

    [3] The Times, Julieanne Corr, Surrogate mothers choosing to stay in Ukraine (07/03/2022)

    [4] Marianne, Violaine des Courières, GPA : l’Ukraine croule sous les bombes, ces clients français s’inquiètent… pour leur contrat (01/03/2022), le prénom a été changé

    [5] Valeurs actuelles, “Exploitée, opprimée, invisibilisée” : à Paris, des militantes de la Manif pour tous dénoncent la GPA en Ukraine (05/03/2022)

    [6] Marianne, Violaine des Courières, GPA : l’Ukraine croule sous les bombes, ces clients français s’inquiètent… pour leur contrat (01/03/2022)

    [7] Le Figaro, Céline Revel-Dumas, Marché de la GPA en Ukraine: «L’égoïste inquiétude des clients occidentaux face à la détresse des mères porteuses» (01/03/2022)

    [8] TMZ, IVF Clinics Under ThreatKYIV DOC TRYING TO SAVE EMBRYOS (05/03/2022)

    [9] Marianne, Violaine des Courières, GPA : l’Ukraine croule sous les bombes, ces clients français s’inquiètent… pour leur contrat (01/03/2022), le prénom a été changé

    [10] Le Figaro, Céline Revel-Dumas, Marché de la GPA en Ukraine: «L’égoïste inquiétude des clients occidentaux face à la détresse des mères porteuses» (01/03/2022)

  • Denis Mukwege : “Le silence de la communauté internationale sur le Congo est assourdissant”

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    Le pape, 85 ans, se rendra en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et Goma, avant de visiter Juba, capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques des deux pays, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, jeudi 3 mars. Quel impact aura-t-il sur la situation de l’Est congolais? Plus de trois ans après avoir reçu le prix Nobel de la paix, le Dr Denis Mukwege déplore toujours que les crimes qu’il dénonçait, dont les viols de guerre, perdurent dans son pays. Le silence de la "communauté internationale" demeure assourdissant. Entretien avec Olivier le Bussy à Bukavu et à Lubumbashi (RD Congo)lu sur le site web de La Libre Afrique:

    ob_f4ac4a_dr-mukwege-et-ses-patientes.jpg« Plus de trois ans après avoir reçu le prix Nobel de la paix, le Dr Denis Mukwege déplore que les crimes qu’il dénonçait, dont les viols de guerre, perdurent dans son pays.

    Il continue de développer son action pour “réparer” les victimes des violences sexuelles et à défendre, plus largement, les droits des femmes.

    « C’est parfois difficile de sentir qu’on ne peut pas s’exprimer dans son propre pays. J’avais besoin de sentir que j’étais chez moi”. La voix du Dr Denis Mukwege est nouée par une émotion intense, à la mesure de l’accueil effervescent que lui a réservé une assistance d’un bon millier de personnes, rassemblées ce jeudi 2 mars dans l’amphithéâtre de l’excellence de l’Université de Lubumbashi. Elles sont venues écouter la conférence que donne le lauréat 2014 du prix Sakharov du Parlement européen et prix Nobel de la paix 2018 sur le thème “le viol comme arme de guerre”. Un sujet que le gynécologue congolais ne connaît que trop bien. Situé à Bukavu, dans le Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), l’hôpital de Panzi que dirige le Dr Mukwege a pris en charge depuis 1999 plus de 70 000 victimes de violences sexuelles commises par des groupes armés, congolais et étrangers, avec, parfois, une sauvagerie qui dépasse l’entendement. Denis Mukwege parcourt le monde pour parler de ce fléau qui détruit les femmes physiquement, psychologiquement, saccage familles et communautés, et pour défendre la cause des victimes. Il va à présent partir en “tournée académique” à Kisangani, Goma, Kinshasa, Bukavu, dans ce Congo où sa voix porte plus difficilement. Ciblé par de puissants ennemis que ses accusations dérangent, il vit confiné dans l’enceinte de son hôpital, protégé par les troupes onusiennes de la Monusco. C’est là qu’il a accordé un entretien à La Libre, poursuivi à Lubumbashi, une semaine plus tard.

    Le Prix Nobel vous ouvre les portes des palais, des chancelleries et des parlements, vous offre des tribunes pour porter votre message. Avec quel effet concret ?

    Le changement que l’on peut observer, c’est que plus personne ne peut prétendre qu’il ne sait pas ce qui se passe à l’est de la République démocratique du Congo. Mais nous continuons au quotidien à traiter les victimes de violences sexuelles et cette pratique n’a pas cessé. Il n’y a pas eu suffisamment d’efforts pour enrayer ces atrocités qui se produisent souvent dans les zones rurales où il y a des conflits armés, mais également, et on le voit de plus en plus, dans les milieux urbains où il n’y a pas de conflits.

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  • Les Églises chrétiennes rattrapées par le conflit en Ukraine

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    Dans l’hebdomadaire « La Vie », Marie-Lucile Kubacki parcourt le terrain miné pour l’engagement des chrétiens :

    Ukraine image (1).jpg« Le 28 février, le cardinal Parolin, ministre des Affaires étrangères du Vatican, interrogé par quatre journaux italiens, plaide pour l’arrêt de l’escalade militaire et des bombardements, ainsi que pour l’ouverture de négociations. Il tend également la main pour une forme de médiation diplomatique : « Le Saint-Siège, qui ces dernières années, a suivi les événements en Ukraine de manière constante, discrète et avec une grande attention, en offrant sa volonté de faciliter le dialogue avec la Russie, est toujours prêt à aider les parties à reprendre cette voie », déclare-t-il.

    Trois jours plus tôt, le pape François s’est rendu au siège de l’ambassade de Russie près le Saint-Siège, via della Conciliazione, pour manifester sa préoccupation pour la guerre. Un geste inédit, hors des habitudes diplomatiques. Le 26 février, il a également échangé par téléphone, avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui l’a ensuite remercié sur Twitter pour son « soutien spirituel ».

    Il s’est entretenu par téléphone avec le responsable de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, Mgr Sviatoslav Shevchuk, réfugié dans les sous-sols de la cathédrale de la Résurrection, à Kiev, l’assurant, selon un porte-parole grec-catholique, qu’il ferait « tout ce qu’il pouvait ». Lors du dernier angelus et de l’audience générale du 23 février, il a fustigé « la logique diabolique et perverse des armes » et appelé à prier et à jeûner pour la paix en Ukraine et dans le monde, le mercredi des Cendres.

    A lire aussi : Guerre en Ukraine : les Églises multiplient les appels à la paix

    L’Ukraine, épine dans le pied du Saint-Siège

    Le Saint-Siège pourrait-il rejouer un scénario comme celui de la médiation de Jean XXIII avec Khrouchtchev au moment de la crise des missiles de Cuba de 1962 ? Difficile à croire, tant le monde a basculé en l’espace de 60 ans. Le contexte, le monde et les interlocuteurs sont totalement différents. « Poutine ne comprend que le rapport de force. Se placer sur un plan spirituel avec lui n’aurait pas de sens. Le pardon, la miséricorde… C’est un langage dont il se moque », alerte Yves Hamant, professeur émérite des universités en civilisation russe et soviétique.

    En outre, impossible de décrypter précisément l’attitude du Saint-Siège, tant les informations sur le sujet sont un des secrets les mieux gardés du moment, signe d’une prudence extrême. Il faut dire que le terrain est miné. « L’Ukraine a toujours été une épine dans le pied de la diplomatie vaticane », réagit Constance Colonna-Cesari, auteure de « Dans les secrets de la diplomatie vaticane » (Seuil, 2016), qui rappelle que l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 n’avait suscité aucune condamnation de la part du Saint-Siège.

    « Le pape joue là un jeu délicat, poursuit-elle, car il a toujours voulu maintenir un bon dialogue avec le patriarche de Moscou, Kirill, avec lequel il a signé en 2015 un accord pour l’unité à La Havane. Or l’Ukraine est une question qui fâche le Patriarcat de Moscou, qui perd des fidèles depuis que plusieurs Églises orthodoxes font sécession. » C’est le cas de l’Église orthodoxe d’Ukraine qui, au grand dam de Moscou, a été reconnue comme « autocéphale » en 2019 par le Patriarcat de Constantinople, avec lequel François entretient aussi de bonnes relations.

    A lire aussi : En Ukraine, les communautés religieuses prient pour « ne pas laisser gagner la peur »

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  • Un évêque proche du pape condamné à 4 ans et demi de réclusion

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    Lu sur le site du Messaggero (Franca Giansoldati) :

    Un évêque, ami du pape François, reconnu coupable d'abus en Argentine; il avait été accueilli au Vatican

    Le prélat argentin, fait évêque par le pape François, a dirigé le diocèse d'Oran de 2013 à 2017, lorsqu'il a été pris dans des allégations le mettant en cause...

    4 mars 2022

    Cité du Vatican - La nouvelle est arrivée au Vatican comme un coup de tonnerre. De mauvaises nouvelles pour le pape François. L'évêque argentin ami, Gustavo Zanchetta - qu'il a accueilli à Santa Marta en 2017 en lui créant un bureau à l'Apsa - a été condamné à quatre ans et six mois de prison. L'infraction est un abus sexuel continu et aggravé à l'encontre de deux anciens séminaristes. La sentence a été prononcée immédiatement par les juges de la Chambre II du Tribunal d'Oráno, Argentine, María Laura Toledo Zamora, Raul Fernando López et Hector Fabian Fayos. Les juges ont également décidé que Zanchetta devait être enregistré dans la banque de données génétiques.

    Le procureur a parlé de soumission et de manipulation psychologique de la part de Zanchetta sur les séminaristes, qui étaient forcés de lui révéler des informations intimes. Il a fait référence au fait que la défense de l'évêque voulait utiliser le fait que l'un des plaignants avait été abusé dans son enfance.  La partie la plus difficile des arguments a été pour la défense de Gustavo Zanchetta, avec environ 90% des témoignages accusant l'ancien évêque d'abus de pouvoir et d'abus sexuels.

  • Réduire la croissance démographique pour améliorer le climat ?

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    De Sophie Devillers* sur le site de La Libre (via didoc.be) :

    Faut-il réduire la croissance démographique pour améliorer le climat ?

    La démographe et chercheuse à la VUB Soumaya Majdoub vient de publier l’essai “Consumeren als konijnen” (« Consommer comme des lapins ») qui aborde la question de la croissance démographique et du dérèglement climatique. Elle y pulvérise nombre de clichés, en s’appuyant sur les données.

    Quid de l’expression bombe démographique que l’on entend parfois ? La croissance démographique est-elle exponentielle ?

    C’est drôle qu’on se pose encore cette question, car entre scientifiques, on est tombé d’accord il y a longtemps sur le fait qu’il n’y a pas de croissance exponentielle de la démographie. Cependant, le mythe de la surcroissance a pu être instrumentalisé par un certain nombre d’organisations, de groupements, qui y trouvent une sorte de narratif qui leur permet de s’attaquer à des minorités, des groupes spécifiques, car il y aurait cette base « scientifique ». Et ce n’est pas le cas. En ce qui concerne la bombe démographique, je n’aime pas du tout ce terme, d’ailleurs. Et les mots ne sont pas innocents. Une bombe ne peut exposer qu’une seule fois. Si on fait croire à la population qu’il y aura une explosion, cela veut dire qu’il y aura des conséquences dont on ne pourra plus se relever. Ce genre d’image est voulue car elle fait peur. En fait, selon les projections de l’ONU, la population mondiale devrait augmenter de 2 milliards de personnes au cours des trente prochaines années, passant de 7,7 milliards actuellement à 9,7 milliards en 2050. Elle pourrait atteindre un nombre proche de 11 milliards d’individus vers l’an 2100. Il n’est absolument pas question d’une croissance exponentielle. La croissance démographique ralentira au cours des prochaines décennies pour aplanir la courbe d’ici la fin du siècle.

    Ce qui est important à souligner, c’est qu’au cours de cette période, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans devrait être supérieur à celui des enfants de moins de 5 ans. Actuellement, dans le monde, les personnes âgées (65 ans et plus) constituent le groupe d’âge qui enregistre la croissance la plus rapide. En 2018, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le nombre de personnes âgées dans le monde a dépassé celui des enfants âgés de moins de 5 ans et, d’ici à 2050, il dépassera celui des adolescents et des jeunes (15-24 ans). Ceci vaut pour nos régions et l’Asie, surtout de l’Est. On sait que la Chine a voulu faire du « population engineering » et se trouve à présent face à un mur. Ces régions rencontrent déjà des difficultés considérables en matière d’assistance et de soins aux populations âgées.

    Que veut dire cette « première », concrètement en termes démographiques ? Si les personnes vivent plus longtemps, il y a forcément davantage de personnes en même temps sur la planète ?

    C’est quelque chose que le public, souvent, ne comprend pas. Cette croissance démographique supposée n’est en effet pas uniquement due à une augmentation des taux de natalité. Une part importante est due à la baisse de la mortalité et à l’augmentation de l’espérance de vie. Comme le montre tout graphique démographique, la soi-disant explosion démographique a commencé dès le 18e siècle, sextuplant en deux siècles. Des progrès ont été réalisés dans plusieurs domaines. La façon dont nous recueillons les informations et communiquons, combinée aux percées scientifiques et médicales et à une augmentation de la productivité, a certes entraîné une hausse des taux de natalité. Mais notre progrès technologique médical a fait en sorte que l’on arrive facilement à atteindre un âge que l’on n’atteignait pas auparavant. Au début du 19e siècle, atteindre l’âge de 30 ans était une victoire. En 1993, les gens atteignaient facilement 65 ans. En un espace relativement court, l’espérance de vie a augmenté de 80 %. Voilà votre « bombe démographique » ! Ce n’est pas comme si tous, nous avions décidé d’agrandir notre famille, avec 5, 6 ou 7 enfants, ce n’est pas cela !

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  • Le projet de loi sur l'avortement le plus radical de l'histoire des États-Unis a été recalé au Sénat

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    La perspective du vote d'une loi abortiste radicale a été évoquée sur belgicatho il y a quelques jours. De Katie Yoder sur le National Catholic Register :

    La loi pro-avortement sur la protection de la santé des femmes échoue au Sénat américain

    Il s'agit de supprimer toute protection pour chaque enfant dans l'utérus dans n'importe quel État du pays", a déclaré le sénateur Lankford en exprimant son inquiétude à l'égard de cette législation.

    1er mars 2022

    WASHINGTON - Le Sénat américain n'a pas réussi à faire avancer la Loi sur la protection de la santé des femmes (WHPA) lundi, annulant ce que certains groupes pro-vie considèrent comme le projet de loi sur l'avortement le plus radical de l'histoire des États-Unis.

    La WHPA "consacrerait dans la loi fédérale l'avortement sur demande jusqu'au moment de la naissance, et annulerait les lois des États - nouvelles et existantes - qui protègent les enfants à naître et leurs mères", a averti Jeanne Mancini, présidente de March for Life, avant le vote.

    Le vote de blocage du 28 février, avec 46 pour (dont 13 sénateurs "catholiques" !) et 48 contre l'AMPS, nécessitait 60 voix pour se poursuivre. Il s'est déroulé en grande partie selon les lignes du parti, un seul démocrate (le sénateur Joe Manchin de Virginie occidentale) ayant voté contre la poursuite du projet de loi qui passerait outre les lois pro-vie des États et supprimerait les restrictions sur l'avortement jusqu'au moment de la naissance dans certains cas. Aucun républicain n'a voté en faveur de l'AMPS.

    Pourquoi le Sénat se prononce-t-il maintenant sur l'AMPS ?

    Bien que la loi n'ait pas été adoptée, le vote lui-même a été historique. 

    Avant le vote de lundi, le leader de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, D-NY, a déclaré au Sénat : "Ce sera la première fois que le Sénat votera sur un projet de loi autonome visant à codifier Roe de manière proactive."

    Le vote du Sénat intervient alors que la Cour suprême se prépare à rendre une décision dans le courant de l'année dans l'affaire Dobbs v. Jackson Women's Health Organization, une affaire qui menace Roe v. Wade, qui a légalisé l'avortement dans tout le pays en 1973. L'affaire Dobbs est centrée sur la question de savoir "si toutes les interdictions d'avortement facultatif avant la viabilité sont inconstitutionnelles", ou si les États peuvent interdire l'avortement avant qu'un fœtus puisse survivre en dehors de l'utérus, ce qui, selon la Cour, se situe entre 24 et 28 semaines de grossesse.

    Le danger de ce projet de loi a été vivement dénoncé par le président-directeur général d'EWTN, Michael Warsaw. "Il s'agit du projet de loi sur l'avortement le plus extrême jamais voté par le Sénat américain", a-t-il écrit dans le Register.

    Si la Cour suprême ne confirme pas l'arrêt Roe dans l'affaire Dobbs, l'avortement pourrait être laissé à la discrétion des États. L'AMPS menace ces lois d'État.

    "Malheureusement, il semble que la Cour suprême soit disposée à limiter sévèrement le droit à l'avortement dans les mois à venir", a déclaré Schumer lundi. "C'est pourquoi ce projet de loi est essentiel".

    Lors d'une conférence de presse organisée par les sénateurs Steve Daines, fondateur et président du Caucus pro-vie du Sénat, et James Lankford, président de la Values Action Team, les sénateurs républicains ont critiqué le moment du vote pendant l'invasion de l'Ukraine et ont qualifié l'AMPS de plus extrême que Roe.

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  • L'homme : un animal comme les autres ?

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    De gènéthique.org :

    L’homme n’est pas un animal comme les autres

    1er mars 2022
     

    Agrégé et docteur en philosophie, chercheur associé au département de philosophie de l’université de Nantes, Jacques Ricot, auteur de Qui sauver ? L’homme ou le chien ? a accepté l’invitation de Gènéthique à discuter la place de l’homme et de l’animal, à l’heure où l’antispécisme connaît un écho croissant.

    L’animalisme est un mot récemment forgé pour désigner un mouvement philosophique, social, culturel, politique visant l’amélioration de la condition animale. Plusieurs causes expliquent la naissance et le succès croissant de ce mouvement.

    1. La question animale

    Nous sommes devenus de plus en plus sensibles à la souffrance animale ce qu’attestent les lois accumulées depuis quelques décennies dans le prolongement de la loi Grammont qui, dès 1850, prohibait les mauvais traitements infligés en public, seulement en public, aux animaux. Et c’est en 1959 qu’un décret d’Edmond Michelet a étendu cette interdiction aux espaces privés. En 1976, le Code rural, énonce dans l’article L214 : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». L’association qui diffuse régulièrement des vidéos-chocs sur la maltraitance animale a choisi le nom L214 en référence à cet article du Code rural. Le Code civil lui-même a été modifié en 2016 afin que les animaux, tout en demeurant des biens, ne soient plus assimilés à des choses. Il dispose : « Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens ». Rappelons enfin que l’article 521-1 du Code pénal sanctionne « le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité ».

    Les techniques maltraitantes de l’élevage et de l’expérimentation animale sont régulièrement dénoncées et reçoivent un écho favorable dans l’opinion. Par exemple, en août 2021, L214 diffusait une vidéo de truies tuméfiées et parfois agonisantes, dans un élevage. C’est donc cette évolution de la sensibilité à la souffrance animale que le législateur entérine progressivement. Depuis le 1er janvier 2022, sont interdits le broyage et le gazage des poussins mâles vivants ainsi que la castration sans anesthésie des porcelets.

    Des « fermes » aux « exploitations »

    Il n’y a pas que l’émotion à la souffrance animale qui modifie la perception de l’animal. Ce sont aussi les transformations subies par le monde des éleveurs, au nom de critères économiques, dont on se préoccupe désormais. On a remplacé les « fermes » par des « exploitations » et ce changement lexical est l’indice d’une modification du rapport à l’animal. Exploiter, c’est mettre à mal des sols et plus généralement une nature dont on use et abuse. De l’exploitant à l’exploiteur, il n’y a parfois qu’un tout petit pas. En tout cas, le terme d’exploitation ne saurait s’appliquer naïvement aux techniques de l’élevage. Et que dire aussi de la « production » animale ? L’animal serait donc renvoyé aux choses manufacturées ? Ces dérives sémantiques reflètent un regard perverti sur le monde animal. Elles ont été dénoncées dans un texte visionnaire, comme seuls les plus grands poètes savent en offrir. En 1949, dans son Bestiaire spirituel, Paul Claudel écrivait : « Maintenant une vache est un laboratoire vivant, qu’on nourrit par un bout et qu’on trait à l’électricité par l’autre. Le cochon est un produit sélectionné qui fournit une quantité de lard conforme au standard. La poule errante et aventureuse est incarcérée et gavée artificiellement. Sa ponte est devenue mathématique. Chaque espèce est élevée à part et en série. […] Sont-ce encore des animaux, des créatures de Dieu, des frères et sœurs de l’homme, des signifiants de la sagesse divine, que l’on doit traiter avec respect ? Qu’a-t-on fait de ces pauvres serviteurs ? L’homme les a cruellement licenciés. Il n’y a plus de liens entre eux et nous ».[1]

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  • Guerre et paix : le moment de se replonger dans l'étude de la Doctrine Sociale de l'Eglise

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    De cet excellent site consacré à l'évangélisation et à l'action politique (https://www.moralesociale.net/)

    Vouloir la paix