De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :
La critique du Concile se porte bien
« Le Concile est le magistère de l’Église. Soit vous êtes avec l’Église et donc vous suivez le Concile, et si vous ne suivez pas le Concile ou si vous l’interprétez à votre manière, comme vous le souhaitez, vous n’êtes pas avec l’Église ». Cette déclaration du pape François a été faite lors de l’audience du 30 janvier 2021 aux membres du Bureau Catéchétique de la Conférence épiscopale italienne, qui célébrait son 60ème anniversaire.
Les citations de Vatican II par le pape Bergoglio sont rares[1] : il n’a point à prouver qu’il est conciliaire, dit-on plaisamment, parce qu’il est l’incarnation vivante du Concile et de son esprit. Il est l’aboutissement du Concile. Mais somme toute, il n’a pas inventé la soumission à Vatican II. Il faut en effet se souvenir de la déclaration demandée à (et signée par) Mgr Lefebvre, puis par les fondateurs d’instituts traditionnels « officiels » : « Nous déclarons accepter les enseignements du Magistère de l’Église en matière de foi et de morale, y compris ceux du concile Vatican II ». Il est vrai que cette déclaration ajoutait : « en donnant à chaque affirmation doctrinale le degré d’adhésion requis », ce qui permettait toutes les restrictions de conscience qu’on voulait.
Mais quelles sont ces méchantes gens, qui parlent mal de Vatican II ?
Dans l’entretien qu’il avait accordé, au début de son pontificat, aux diverses revues jésuites, en août 2013, le pape François déclarait avec force : « Vatican II fut une relecture de l’Évangile à la lumière de la culture contemporaine. Il a produit un mouvement de rénovation qui vient simplement de l’Évangile lui-même. Les fruits sont considérables. Il suffit de rappeler la liturgie. Le travail de la réforme liturgique fut un service du peuple en tant que relecture de l’Évangile à partir d’une situation historique concrète. Il y a certes des lignes herméneutiques de continuité ou de discontinuité, pourtant une chose est claire : la manière de lire l’Évangile en l’actualisant, qui fut propre au Concile, est absolument irréversible ». L’allusion aux « lignes herméneutiques de continuité ou de discontinuité » visait ceux qui se réfugiaient avec Benoît XVI derrière le barrage fragile de « l’herméneutique du renouveau dans la continuité » (discours à la Curie romaine du 22 décembre 2005).