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Politique - Page 343

  • Le droit à la liberté religieuse est encore largement bafoué dans au moins 38 pays

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    D'Arnaud Bevilacqua sur le site du journal La Croix :

    21 pays mis en cause pour des atteintes graves à la liberté religieuse

    La fondation internationale Aide à l’Église en détresse (AED) a publié, jeudi 22 novembre, son rapport bisannuel sur la liberté religieuse dans le monde, un droit encore largement bafoué dans au moins 38 pays.

    « Nous constatons une banalisation des atteintes à la liberté religieuse dans une indifférence quasi générale. » Le directeur de l’œuvre catholique internationale Aide à l’Église en Détresse (AED) Marc Fromager a livré cette sombre observation lors de la présentation, jeudi 22 novembre à l’Assemblée nationale, du rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde, préfacé par l’archevêque de Bangui (Centrafrique), le cardinal Dieudonné Nzapalainga.

    Des violations de la liberté religieuse dans 38 pays

    Cet état des lieux dans 196 pays intervient en 2018 pour le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée en décembre 1948 qui, dans l’article 18, garantit la liberté de religion. Or ce droit n’est pas respecté, selon le rapport rédigé par 21 journalistes et universitaires, dans au moins 38 pays. Des persécutions sont même attestées dans 21 d’entre eux, dont neuf dont la situation a tendance à s’aggraver, comme la Birmanie, la Chine, l’Inde ou encore le Pakistan où la chrétienne Asia Bibi, accusée de blasphème, a été récemment libérée, après huit ans de détention.

    Un pays sur cinq serait menacé par l’extrémisme radical, selon un rapport

    Ils apparaissent en rouge dans la carte du monde qui accompagne le rapport de l’AED présenté sous forme de fiche par pays avec des éléments sur la situation juridique et constitutionnelle, la description d’incidents récents et les perspectives pour la liberté religieuse. Ceux où des discriminations sont constatées apparaissent, eux, en orange, comme l’Algérie, l’Égypte ou la Turquie. La Russie et le Kirghizstan intègrent cette classification. Depuis le dernier rapport, la situation a évolué dans seulement deux pays : le Kenya et la Tanzanie. Ils ne figurent plus sur la « carte de l’intolérance religieuse ».

    « Ultranationalisme agressif » et « islam radical »

    D’après Marc Fromager, les atteintes à la liberté religieuse s’expliquent, d’un côté, par le développement de l’« ultranationalisme agressif » de certains États ou de mouvements plus ou moins soutenus par l’État, et d’un autre côté par la propagation de l’« islam radical » malgré l’affaiblissement de Daech.

    « Le recul militaire de l’État islamique n’a malheureusement pas permis une amélioration de la situation : le fondamentalisme constitue désormais une menace universelle, imminente et omniprésente, et certains acteurs étatiques organisent ou tolèrent des atteintes inadmissibles à la liberté religieuse », affirme le directeur de l’AED.

    Ce dernier a reconnu que la classification de certains pays a pu faire l’objet de débat comme pour l’Égypte, la Russie ou le Maroc. Dans ce dernier cas, Marc Fromager a expliqué que certaines initiatives « positives » récentes du roi Mohammed VI ont été prises en compte. Pour d’autres, notamment en Amérique latine, une inscription sur la carte de la « carte de l’intolérance religieuse » peut s’avérer « contre-productive » à l’instar de Cuba.

    Pour sensibiliser le grand public à la question des atteintes à la liberté religieuse, qui n’est « pas un concept mais que certains vivent dans leur chair », a souligné Marc Fromager, l’AED lance, jeudi 22 novembre à 17 h 30, une campagne d’illumination en rouge – la couleur du martyre, de lieux de culte parisiens : la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, la Grande synagogue, la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité et la Grande mosquée. En 2017, l’AED avait notamment illuminé le Colisée de Rome et le Christ Rédempteur de Rio.

    Et aussi

    En Chine, les symboles chrétiens remplacés par des portraits de Xi Jinping

    Alors qu’un rapprochement inédit entre le Saint-Siège et la Chine se met en place pour une double exposition commune au printemps 2018, à la Cité interdite et aux Musées du Vatican, Pékin interdit les symboles chrétiens dans la province de Jiangxi. Lire la suite 

  • Faire moins d'enfants pour sauver la planète ?

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    De Didoc.be qui reprend des extraits d'une interview de Jean-Michel Decroly parue sur la Libre :

    Faut-il faire moins d'enfants pour sauver la planète ?

    Nous publions ici un extrait d’une interview publiée dans La Libre Belgique du 18 octobre dernier. Sur Twitter, une infographie de l’AFP basée sur une étude scientifique répertorie différents moyens de réduire notre empreinte carbone. Si renoncer à un vol transatlantique ou à sa voiture à essence a un impact élevé, le plus sûr moyen de réduire notre empreinte carbone consisterait surtout à faire moins d’enfants. Une idée de bon sens ? Dans la rubrique « Ripostes », Louise Van der Kelen pose la question à deux intervenants. Nous reproduisons ici la réponse de Jean-Michel Decroly, professeur de géographie humaine et de démographie à l’ULB.

    Faut-il contrôler la natalité pour sauver la planète ?

    Je ne suis pas de cet avis. Je suis assez critique concernant l’infographie publiée par l’AFP qui nous informe que faire un enfant en moins est le meilleur moyen pour réduire son empreinte carbone. Ce tweet est tiré d’un papier qui a déjà été publié il y a plus d’un an dans la revue scientifique Environmental Research Letters et qui s’inscrit dans la ligne de pensée du néomalthusianisme. Il s’agit de l’idée selon laquelle la croissance démographique ou le fait de maintenir la fécondité élevée est le facteur principal des dérèglements environnementaux contemporains. Je n’y crois pas.

    Christian de Duve, prix Nobel de médecine, y croyait et attribuait à l’augmentation de la population le changement climatique, l’élévation du CO2 et la désertification et la perte de biodiversité. L’agronome René Dumont disait quant à lui qu’il fallait prendre des mesures limitatives autoritaires de la natalité pour limiter l’impact des hommes sur l’environnement. Il a d’ailleurs dit : L’abandon des petites filles dans les familles pauvres chinoises ou l’avortement systématique au Japon peuvent être à la lumière de nos récentes observations considérées comme des mesures comportant une certaine sagesse. À l’image de cette déclaration, l’information transmise par l’AFP est culpabilisante à l’égard des futurs couples mais également, je pense, très réductrice.

    Pourquoi ?

    Premièrement, parce que les estimations fournies par les auteurs de l’article initial sont relatives aux États développés qui ont un haut degré d’émission de gaz à effet de serre par personne et qui sont aussi des États à faible fécondité.

    Ensuite, les résultats exposés sont presque une tautologie. Fatalement, une naissance en moins, cela veut dire que c'est une personne de moins qui prendra sa voiture, qui prendra l'avion, qui consommera de l'électricité et des produits, etc.

    Enfin, le point le plus important, c’est qu’en mettant l’accent sur l’influence de la natalité sur les émissions de gaz à effet de serre, l’article omet de souligner l’influence des niveaux de consommation individuelle sur les émissions de gaz à effet de serre. L’article nous dit que le problème est lié au nombre d’enfants qu’on fait au lieu de se concentrer sur ce que chaque individu consomme réellement. Or les émissions de gaz à effet de serre liées à une naissance supplémentaire aux États-Unis seraient 86 fois plus élevées que celles liées à une naissance au Nigeria et 550 fois plus élevées que celles liées à une naissance au Bangladesh. Nous avons un impact environnemental incomparablement plus élevé que celui des pays moins développés. La question n’est donc pas tellement de se demander si on est beaucoup trop nombreux, mais de savoir pourquoi on est devenus de plus en plus gourmands, en particulier dans les pays développés.

    L’infographie est donc tout à fait fausse, selon vous ?

    Oui. De plus, en culpabilisant de la sorte les citoyens, on met de côté le fait que la responsabilité repose aussi sur l’inaction des pouvoirs publics et sur la façon dont les entreprises réalisent leurs productions et incitent les gens à consommer toujours plus.

    Il ne s’agit pas de faire moins d’enfants, il s’agit de faire de nous-mêmes et de nos descendants des gens qui consomment moins et qui n’acceptent pas d’être dans un mode d’organisation économique, de production et de consommation qui conduit à une détérioration de notre climat.

    À ce propos, un rapport du Fonds des Nations unies pour la population indique qu’un divorce causerait probablement plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’une nouvelle naissance. Les foyers sont généralement chauffés ou refroidis indépendamment du nombre d’occupants. Et une séparation entraîne aussi une démultiplication du nombre de véhicules individuels. Devrait-on demander aux gens de ne plus divorcer ? Cela nous ramène au point initial, culpabilisant et un peu ridicule.

    Source : http://www.lalibre.be/debats/ripostes/faut-il-faire-moins-d-enfants-pour-sauver-la-planete-5bc750d0cd708c805c3c2c8c.

  • « Le pape François doit rompre les négociations avec Pékin »

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    De Dorian Malovic sur le site du journal La Croix

    Cardinal Zen  : « Le pape François doit rompre les négociations avec Pékin »

    Recueilli par Dorian Malovic (à Hong Kong) , le 21/11/2018 à 12h35 

    Deux mois après l’accord provisoire signé entre le Vatican et Pékin sur la nomination des évêques chinois, le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, 86 ans, a accordé un entretien exclusif à l’envoyé spécial de La Croix

    Très hostile à l’accord signé avec Pékin le 22 septembre dernier, le cardinal Zen s’interroge sur le destin des évêques, prêtres et fidèles de l’Église souterraine chinoise fidèle à Rome depuis 70 ans.

    La Croix : Il y a quelques jours vous étiez à Rome. Quel était l’objectif de ce voyage ?

    Cardinal Joseph Zen : Je n’avais qu’un seul objectif : remettre une lettre personnelle en main propre au pape François pour partager avec lui mon sentiment à l’égard de l’accord signé le 22 septembre dernier entre le Vatican et Pékin sur la nomination des évêques chinois. Je voulais être certain que cette lettre de sept pages lui parvienne car je ne fais pas confiance à son entourage.

    Quelle est la substance de cette longue lettre ?

    C.J.Z. :Pour moi le pape ne connaît pas la situation de l’Église de Chine et la nature du régime chinois. Je lui ai demandé de mettre un terme au dialogue avec Pékin. Le pape n’a non seulement rien gagné en signant cet accord qui est un « faux », une illusion, mais Pékin lui a fait perdre son autorité. Les autorités chinoises considèrent toujours qu’elles gèrent l’Église de Chine de façon indépendante et qu’elles choisiront toujours les évêques. Le pape n’aura que le dernier mot.

    Vous ne croyez donc pas que Pékin tiendra sa parole ?

    C.J. Z. :Comme cet accord est resté secret, les Chinois pensent que tout le processus est légalisé et qu’ils peuvent choisir les évêques. Ils pensent que le Saint-Siège a signé un chèque en blanc et qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Ils vont dire aux catholiques souterrains de sortir de la clandestinité et rejoindre l’Association patriotique des catholiques chinois de l’Église officielle. « Sortez, sortez, le pape est d’accord ! »vont-ils leur dire. Quant aux évêques, ce seront les autorités chinoises qui pourront les choisir mais le pape n’aura que le dernier mot !

    Le pape aura toujours la possibilité de refuser  ?

    C.J.Z. : Oui mais combien de fois pourra-t-il dire « non » ? À chaque fois le gouvernement proposera un nouveau nom.

    Le Vatican a pourtant bien souligné qu’il s’agissait d’un accord « provisoire » 

    C.J. Z. :Oui certes, il ne s’agit que d’un début mais on voit bien le chemin qui va être pris à l’avenir. Le pape a levé les excommunications de sept évêques et donné une juridiction à Mgr Guo pour le diocèse de Chengde. Le pape va attendre avant de légitimer les six autres. Ce n’est plus qu’une question de temps. Indirectement, le Vatican aide le gouvernement à annihiler l’Église souterraine que Pékin n’a pas réussi à écraser. Peut-on parler d’unité quand, sous la contrainte, on force les souterrains à entrer dans la cage officielle ? Il s’agit pour les souterrains de renoncer à leur fidélité au pape et à l’Église universelle pour rejoindre l’Église officielle et patriotique. Pendant près de 70 ans, beaucoup d’entre eux sont morts et d’autres vivent toujours dans la peur de la répression. Et depuis des années dans l’Église officielle, il y a des évêques qui ne sont pas à la hauteur, indignes de leur fonction. Certains évêques officiels sont même pires que certains évêques excommuniés.

    Un voyage du pape François en Chine serait-il une bonne chose ?

    C.J. Z. :Je ne pense pas. Le pape ne pourrait pas rencontrer les évêques souterrains. Tout serait organisé par le régime de Pékin. Le pape François serait manipulé par le régime alors que Xi Jinping gagnerait une crédibilité sur le plan international.

    Quelle serait pour vous, en ce moment, la meilleure solution ?

    C.J. Z. :La meilleure chose serait de ne rien faire avec le régime mais de renforcer l’Église souterraine chinoise qui a toujours une grande énergie. En ce moment, le régime détruit l’Église souterraine et déçoit les quelques très bons évêques au sein de l’Église officielle. Ces derniers résistent comme ils peuvent mais ils sont marginalisés. Quand une délégation de Rome arrive à Pékin, elle devrait demander à rencontrer les évêques qui sont en résidence surveillée mais maintenant ce n’est plus possible avec cet accord. On s’est agenouillé avant même de négocier. Je ne peux pas me battre contre le pape. Mais lorsqu’il légitimera les six évêques, je prendrai ma retraite dans un couvent pour prier et faire pénitence. Et je ne donnerai plus aucune interview aux journalistes. Je garderai le silence.

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    Repères

    L’accord historique du 22 septembre entre Rome et Pékin

    « L’objectif de cet accord n’est pas politique mais pastoral », avait expliqué Greg Burke, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, pour qui il s’agit « de permettre aux fidèles (12 millions de catholiques en Chine, NDLR) d’avoir des évêques en communion avec Rome mais, dans le même temps, reconnus par les autorités chinoises ».

    Concrètement, le pape a accepté de lever les excommunications qui pesaient sur sept évêques chinois ordonnés sans mandat pontifical, les réintégrant ainsi dans la pleine communion de l’Église.

    Le doute subsiste toutefois sur le sort et l’avenir des évêques reconnus par le Vatican mais non par les autorités chinoises. (35 évêques)

  • Québec : l'enseignement de l'histoire revu et corrigé au nom du politiquement et culturellement correct

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Québec — Comment on aseptise notre histoire

    Le Devoir nous appre­nait avant-hier que le ministère de l’Éducation a décidé de se débarrasser de nombreux manuels scolaires en histoire, une opération de 1 600 000 $.

    La raison : les textes n’étaient pas assez fidèles à la rectitude politique et ne reflétaient pas assez le point de vue amérindien sur notre histoire.

    D’ailleurs, on leur reprochait d’utiliser le mot « Amérindien » [lui-même euphémisme récent qui a remplacé l’imprécis Indien et le très incorrect Sauvage], qui serait apparemment inacceptable. 

    Culpabilisation

    Inversement, ces manuels étaient accusés d’entretenir une vision trop positive de l’histoire de la France en Amérique et de l’épopée de la Nouvelle­­­-France.

    [Ce qui nous paraît étrange c’est que d’aucuns veulent toujours d’un Monopole de l’Éducation qui décide de tout au Québec y compris du contenu des manuels... Ce qui ne se fait plus en France par exemple depuis Vichy.]

    Ce petit épisode est terriblement révélateur de ce que devient l’enseignement de l’histoire au Québec — et, plus largement, ailleurs en Occident.

    On le sait, nos sociétés ont développé, au fil des dernières décennies, une vision de plus en plus négative de leur aventure historique. Alors qu’elles avaient peut-être hier tendance à pousser trop loin l’autocongratulation, aujourd’hui, elles ne retiennent que les pages noires de leur histoire. Elles s’accusent sans cesse de mille crimes, bien souvent imaginaires, tellement elles font preuve d’anachronisme en plaquant sur le monde d’hier les critères moraux du monde d’aujourd’hui.

    On le voit chez nous. La Nouvelle-France était traditionnellement vécue comme une épopée. C’était le récit fondateur de la nation, permettant la formation d’un peuple. C’était une histoire d’aventuriers, d’explorateurs, de voyageurs, mais aussi de paysans et d’enracinement.

    L’utopie est dans le tipi... Manuel CEC 3e primaire, p. 37

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  • L'urgence d'un Tribunal de Nuremberg pour juger les crimes du communisme

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    D'Alexandre del Valle sur le site de Valeurs Actuelles :

    Pour “un Tribunal de Nuremberg du communisme” ou comment vaincre le terrorisme intellectuel marxiste

    “La gauche et l’extrême-gauche ont réussi à se présenter comme l’horizon indépassable de la Résistance face à une droite proto-pétainiste forcément suspecte et dont l’ADN naturel ou larvé serait nazi-fasciste”, explique l’essayiste Alexandre del Valle, pour qui la “droite”, les libéraux et même les vrais progressistes démocrates antitotalitaires attachés à l’Etat régalien doivent engager un combat culturel.

    La condamnation à la prison à vie, le 16 novembre dernier, des deux plus hauts dirigeants cambodgiens communistes « khmers rouges » nous rappelle que le communisme a été le plus meurtrier des totalitarismes du XXe siècle. Mais le fait que le motif de la condamnation soit le « génocide » des minorités cambodgiennes et non l’adhésion au totalitarisme communiste lui-même, qui a frappé l’ensemble de la société cambodgienne, en dit long sur la persistante impunité du « fascisme rouge ».

    L’extrême gauche marxiste exerce d’ailleurs toujours, malgré les crimes monstrueux des Lénine, Staline, Pol Pot, Mao, Enver Hodja, Ceausescu, Kim Jong Il (et Un), son hégémonie idéologique. Et là où elle n’exerce pas le terrorisme physique, elle continue à pratiquer un terrorisme intellectuel sous couvert d’antifascisme, d’antiimpérialisme ou d’antisionisme. Cette étonnante impunité d’une l’idéologie qui a tué, persécuté et appauvri partout où elle a été appliquée, ne serait pas possible si le communisme avait été une fois pour toutes solennellement condamné juridiquement, politiquement, moralement par un tribunal universel comme cela fut le cas pour le nazisme et le fascisme à Nuremberg.

    Du Cambodge des Khmers Rouges au Brésil de Bolsonaro : la difficulté persistante à condamner et combattre le communisme sans être soumis à lareductio ad hitlerum

    Après quarante ans, le régime du « Kampuchéa démocratique » a donc finalement été qualifié de « génocidaire » par les Chambres extraordinaires des tribunaux cambodgiens (CETC), en fait un tribunal ad hoc parrainé par les Nations Unies pour juger au nom du « peuple cambodgien » les anciens dirigeants khmers rouges Khieu Samphan et Nuon Chea, respectivement chef d’Etat et idéologue du régime khmer rouge.

    Le verdict historique prononcé le 16 novembre dernier contre le régime communiste totalitaire le plus monstrueux (en proportion) du XXe siècle mérite qu’on s’y attarde, car contrairement à ce que pensent nombre de personnes qui saluent cette condamnation des sanguinaires disciples khmers rouges de Pol Pot, ce n’est pas le communisme en tant que tel qui vient d’être incriminé, puisque le tribunal ad hoc cambodgien appuyé par les Nations Unies a condamné le « génocide » de deux millions de personnes (entre 1975 et 1979) issues des ethnies minoritaires, ce qui ne reflète qu’une partie de l’horreur.

    Pourtant, la motivation idéologique de ce génocide fut bien le communisme de Pol Pot (formé au parti communiste français)  et la volonté d’éradiquer la classe « bourgeoise-monarchique », vue comme « ennemie du peuple ». Toutefois, malgré son caractère partiel, la condamnation a ceci de positif qu’elle nous rappelle que les régimes communistes d’hier et d’aujourd’hui (soviétique léniniste-stalinien, nord-coréen, chinois, cubain, nicaraguayen, vietnamien, érythréen, albanais, yougoslave, Ethiopien, vénézuélien-chaviste, etc.) ont pu être aussi totalitaires que le nazisme, car le totalitarisme rouge est responsable de la mort d’environ cent de millions de victimes… un chiffre tristement inégalé.

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  • La France est-elle eugéniste ?

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    Du site genethique.org, cette question aisément transposable à la réalité belge :

    POLÉMIQUE : LA FRANCE EST-ELLE EUGÉNISTE ?

    Polémique : la France est-elle eugéniste ?

    « Tout ceci a un nom, c’est l’eugénisme ». La polémique bat son plein depuis les propos de Laurent Wauquiez dimanche au meeting de Sens commun (cf. PMA pour toutes et eugénisme : les propos de Laurent Wauquiez provoquent le débat). Les politiques saisissent cette opportunité pour se positionner, la ministre de la santé et des solidarités, Agnès Buzyn, elle, va plus loin et cherche à se défendre sur le fond en déclarant ce lundi : « Aujourd’hui, aucune politique publique en France, heureusement, n’induit de l’eugénisme. L’eugénisme, c’est le fait de vouloir faire une sélection génétique pour aboutir à des hommes parfaits. (…) Aucun acte médical en France ne peut conduire à l’eugénisme. C’est dévoyer le sens des mots ». Une tentative de justification de ce qui se fait depuis de nombreuses années, que remet en cause, Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Lejeune[1], qui constate que le mot même d’eugénisme est utilisé par ceux qui en assument la mise en œuvre. Décryptage. 

    Qu’entend-on par « eugénisme » ?

    Le terme eugénisme signifie en grec « bien engendré ». L’eugénisme est définit comme la « théorie cherchant à opérer une sélection sur les collectivités humaines à partir des lois de la génétique »[2].Des théories pensées dès Platon, et reprises au XIXème siècle par Charles Darwin ou encore par Francis Galton (cf. Faut-il parler d’eugénisme ?). Rappelons que le Conseil d’Etat s’était essayé à définir l’eugénisme en 2009 lors de ses travaux sur la révision de la loi bioéthique de 2011 : l’eugénisme « peut être le fruit d’une politique délibérément menée par un État et contraire à la dignité humaine. Il peut aussi être le résultat collectif d’une somme de décisions individuelles convergentes prises par les futurs parents dans une société où primerait la recherche de ‘l’enfant parfait’ ».

    En France, l’article 16-4 al 2 du code civil est, sur cette notion, catégorique : « Toute pratique eugénique tendant à l'organisation de la sélection des personnes est interdite ».

    Si cet interdit fondateur, conséquence directe du principe qui le précède  (article 16-4 al 1) : « Nul ne peut porter atteinte à l'intégrité de l'espèce humaine », semble limpide, des comportements insidieux dans le domaine de la médecine prénatale ont été mis en  place, justifiés par des constructions plus ou moins assumées.

    L’eugénisme, un « ordre établi » dans le diagnostic prénatal de la trisomie 21

    Le constat est indiscutable : aujourd’hui, la politique de diagnostic prénatal de la trisomie 21 conduit à l’avortement de 96% des enfants détectés, éventuellement jusqu’au jour de la naissance[3]. Nous assistons à l’éradication d’une population sur la base de son génome.

    Les commentaires ne manquent pas pour justifier l’élimination massive de ces personnes trisomiques avant leur naissance.

    Il y a déjà 20 ans, le professeur Jacques Milliez écrivait : « Il est généralement admis, par exemple, qu’ (…) un fœtus atteint de trisomie 21 peut, légitimement au sens de l’éthique collective et individuelle, bénéficier d’une interruption médicale de grossesse. Il existe une sorte de consensus général, une approbation collective, un consensus d’opinion, un ordre établi en faveur de cette décision, au point que les couples qui devront subir une interruption de grossesse pour une trisomie 21 ne se poseront guère la difficile question de la pertinence de leur choix individuel. La société en quelque sorte, l’opinion générale, même en dehors de toute contrainte, a répondu pour eux. Tout le monde ou presque aurait agi de la même façon. L’indication paraît même tellement établie que les parents considèrent en quelque sorte que c’est un droit. Qui d’ailleurs songerait à leur disputer ? L’économie sera faite ici de lancinantes interrogations sur la pertinence du choix »[4].

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  • Que d'erreurs commises au nom des Droits de l'Homme...

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    De Paul Sugy sur le Figaro Vox (LeFigaro.fr) :

    Droits de l'homme, que d'erreurs commet-on en votre nom !

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Grégor Puppinck dénonce une dénaturation de l'homme à travers l'évolution des droits de l'homme. De 1789 à la Déclaration universelle de 1948, qui aura 70 ans en décembre, puis de 1948 à nos jours, l'homme des droits de l'homme n'est plus le même. Et demain, les droits transhumains ? 


    Grégor Puppinck est docteur en droit et directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ). Il vient de publier Les droits de l'homme dénaturé(éd du Cerf, novembre 2018).


    FIGAROVOX.- Doit-on comprendre, à votre titre, que les droits de l'homme ont «dénaturé» l'homme

    Grégor PUPPINCK.- C'est d'abord l'homme qui perd le sens de la nature humaine, qui se dénature. Alors que les droits de l'homme sont devenus au XXe siècle une philosophie universelle exprimant une certaine conception de l'homme, ce livre entend justement analyser la transformation de cette conception de l'homme à travers celle de ses droits. Une telle entreprise est possible car il existe une corrélation stricte au sein des «droits de l'homme» entre l'homme et ses droits: ils se définissent mutuellement. Plus encore, les droits de l'homme sont devenus le miroir social de l'humanité, c'est par eux et en eux que nous nous représentons et nous reconnaissons. Chaque transformation de ces droits est comme une retouche portée à notre autoportrait.

    Pour analyser cette évolution, je compare l'intention originelle des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l'homme, telle qu'elle ressort des archives de 1948, avec l'interprétation évolutive qui en a été faite depuis par les instances internationales, en particulier par la CEDH. Le droit a l'avantage d'être une discipline rationnelle qui s'inscrit dans le temps à travers une succession de textes normatifs élaborés avec grande attention. L'analyse des droits de l'homme permet ainsi d'observer avec objectivité l'évolution de l'idée que les instances internationales, et la société en général, se font de l'homme.

    Or j'observe que notre compréhension de la nature humaine, dont le respect est pourtant la cause des droits de l'homme, a fait l'objet d'une véritable révolution durant les dernières décennies. C'est donc l'homme occidental contemporain qui est dénaturé, et qui redéfinit ses droits en conséquence. Cela étant, il est vrai que les droits de l'homme contribuent à cette dénaturation et même l'amplifient, en raison principalement de leur constitution foncièrement individualiste et de la puissance normative de leur discours.

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  • Limiter l'avortement en interdisant de le pratiquer sur des foetus dont les battements cardiaques sont décelables ?

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    OHIO : UNE PROPOSITION DE LOI POUR INTERDIRE LES AVORTEMENTS DE FŒTUS DONT LES BATTEMENTS CARDIAQUES SONT DÉCELABLES

     de genethique.org

    La Chambre des représentants de l’Ohio a adopté une proposition de loi interdisant les avortements dès lors qu’un battement cardiaque du fœtus est décelable. Le vote a rassemblé 65 voix pour, et 30 contre. Le Sénat devrait voter selon les mêmes proportions. Le gouverneur sortant s’oppose à ce projet de loi mais Mike DeWine qui lui succèdera y est favorable. Christina Hagan, républicaine qui a parrainé la proposition, a expliqué qu’il avait été spécialement écrit pour « défier » Roe contre Wade[1] devant la Cour suprême fédérale.

    Le texte prévoit de punir les avortements sur un fœtus dont le cœur bat comme un crime de cinquième degré, c’est-à-dire d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an et d’une amende de 2500 dollars. 


    [1] Arrêt historique rendu par la cour suprême des États-Unis en 1973 sur la question de la constitutionnalité des lois qui criminalisent ou restreignent l'accès à l'avortement.

    Source : Bioedge (17/11/2018)
  • Ce qu'il advient aujourd'hui des catholiques chinois restés fidèles à Rome...

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    Lu ICI

    Après ce triste et scandaleux accord entre le Vatican et la Chine. Pauvres évêques catholiques. Pauvres prêtres catholiques

    Chine : après l’accord entre le Vatican et Pékin, les persécutions s’intensifient

    Quatre prêtres de la communauté clandestine de Zhangjiakou (de la province d’Hebei) sont détenus dans un lieu secret, soumis à un endoctrinement et à un lavage de cerveau pour les forcer à rejoindre l’Association patriotique, noyautée par les communistes et soumise au gouvernement, situation révélée par l’agence Asianews. Souvenons-nous dans nos prières de ces prêtres, abandonnés par Rome à leurs persécuteurs: les pères Zhang Guilin,Wang Zhong, de l’ancien diocèse de Xiwanzi, Zhang He, Su Guipeng de l’ancien diocèse de Xuanhua.

    On le voit, la persécution, loin de s’arrêter après l’accord entre le Saint Siège et Pékin, s’est intensifiée (voir Bulletin 2578.) Pouvait-il en être autrement ? Le pape François a reconnu les évêques schismatiques nommés par le régime, exhortant les héroïques catholiques, persécutés pour leur fidélité à Rome, à rejoindre « L’Eglise patriotique ». Les autorités chinoises n’exigent rien d’autre que ce ralliement en s’appuyant sur cet accord. Auparavant, la violente pression n’était pas moindre mais, depuis la « réconciliation » avec le pape François, les Chinois ont un argument d’autorité à opposer aux catholiques fidèles.

    De fait, plus de 50 jours après la signature de l’accord, le gouvernement chinois a lancé une nouvelle campagne visant à « convertir » les prêtres à l’Eglise patriotique désormais reconnue par Rome. Cela signifie qu’ils doivent participer aux cours organisés par le gouvernement pour s’aligner sur le « Front uni » et subir un lavage de cerveau en matière religieuse. La violence se fait de plus en plus forte pour les contraindre à accepter l’Association patriotique et le principe de « sinisation » lequel implique la rupture avec l’Eglise latine, occidentale, capitaliste.

    Les prêtres dissidents sont contraints par les fonctionnaires du régime à concélébrer avec les évêques officiels dirigés par le gouvernement, puis photographiés. Dans cette vague de « conversion » des prêtres clandestins, le Hebei est la région la plus influencée à cause de ses nombreux fidèles, (plus d’un million de catholiques.)

    Les prêtres que nous évoquons ont été emmenés le 11 octobre par des responsables gouvernementaux pour suivre un cours de « formation » d’une durée de 5/6 jours. Mais cela fait maintenant plus d’un mois que ces prêtres « étudient » et les autres ecclésiastiques comme les fidèles du diocèse sont très inquiets. Le gouvernement avait promis de les libérer le soir du sixième jour, mais le père Zhang a été arrêté peu après une éphémère libération comme le père Wang qui, après quelques jours passés dans la paroisse, a de nouveau été kidnappé.

    Ses proches et ses fidèles sont allés plusieurs fois demander des éclaircissements au gouvernement local. Les officiels répondent: « Zhang voyage, il sera de retour dans quelques jours. » Mais il n’est toujours pas revenu.

    Les fonctionnaires communistes conduisent d’ordinaire les réfractaires à Pékin pour les faire rencontrer plusieurs évêques officiels et les convaincre d’accepter les conditions du gouvernement, de prendre la carte de l’Association patriotique, puis de rallier l’église officielle. Mais les prêtres rejettent cette proposition. Leur conviction s’appuie sur la Lettre de Benoît XVI aux catholiques de Chine (2007) qui interdit la participation à l’Association patriotique. Le pape François n’a pas hésité à désavouer ses prédécesseurs qui avaient tous la même position : Pie XII, Jean XXIII, Jean-Paul II.

    D’autre part, Mgr Shao Zhumin, évêque de Wenzhou, de l’église clandestine, a été arrêté le 9 novembre et emmené « en vacances » (sic) loin de son diocèse pour « dix à quinze jours », comprenez : une période de lavage de cerveau obligatoire et d’endoctrinement. Le Vatican ne proteste pas. Le pape ne dit rien.

    P.R

    (Source: le Bulletin d’André Noël)

  • Quand les droits de l'homme se réduisent au bon plaisir de l'individu

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    De Nicolas Bauer sur le site aleteia.org :

    Des droits de l’homme réduits à la volonté individuelle ?

    Seul un retour à une vision proche de celle des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, dont on célèbre le 70e anniversaire, pourrait permettre de pérenniser le système de protection des droits humains.

    Certains essais critiques sur les droits de l’homme sont trop simplificateurs : ils refusent de différencier la Déclaration française de 1789 et celle des Nations-unies (ONU) de 1948. Or ces deux textes se distinguent par leurs philosophies respectives. La déclaration révolutionnaire enfermait les droits de l’homme dans la « Nation », supposée émanciper le citoyen de l’autorité divine et de la société. Au contraire, la Déclaration universelle de 1948 découle de l’intention d’après-guerre d’établir un ordre international s’imposant aux États. Celui-ci, fondé sur la primauté de la personne humaine, a fait des droits de l’homme une sorte de morale découlant de la loi naturelle.

    L’omission volontaire du divin

    Dans un essai qui vient de paraître, Les Droits de l’homme dénaturé (Cerf), le juriste Grégor Puppinck montre cependant que la fondation de ce nouvel ordre international est bancale. Directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), l’auteur souligne certaines limites de la Déclaration universelle et des instruments de protection des droits de l’homme qui l’ont suivie. En particulier, ces textes omettent volontairement de faire référence à Dieu comme origine de l’homme et de sa dignité, contrairement à de nombreuses constitutions nationales. Le débat d’après-guerre qui a abouti à ce choix montre que c’était une exigence des États communistes athées.

    Lire aussi : Bertrand Vergely : « Les Lumières nous rendent tranquillement sadiques »

    Cette omission du divin n’a pas été sans influence sur l’interprétation des droits de l’homme. Cela a notamment favorisé une désincarnation de la dignité humaine, qui a progressivement été réduite à l’autonomie et à la volonté individuelles. Cette transformation conduit par exemple certains défenseurs des droits de l’homme à inclure la PMA ou le changement de sexe dans le droit au respect de la vie privée.    

    Droits naturels et antinaturels

    Les universitaires distinguent habituellement plusieurs générations de droits de l’homme, qui peuvent parfois entrer en conflit : civils et politiques, économiques et sociaux, environnementaux… Aujourd’hui, cette classification ne paraît plus pertinente. En effet, l’objectif de l’extension des droits de l’homme n’est plus de sortir les personnes de la pauvreté et de l’ignorance, par exemple par le travail ou l’éducation. Les droits économiques et sociaux sont remplacés par des droits sociétaux, qui visent cette fois à libérer un individu abstrait de la nature humaine. Grégor Puppinck propose une autre typologie de droits : les droits naturels consacrés à l’après-guerre, les droits antinaturels (euthanasie, l’avortement…) et les droits transnaturels émergents (eugénisme, changement de sexe…). Les nouveaux droits de l’homme, qui nient ou redéfinissent sa nature, violent ses véritables droits, par lesquels il s’humanise.  

    Lire aussi : Abbé de Tanoüarn : « Il faut trouver quelque chose de plus grand que la raison »

    Face à cette évolution, illustrée par de nombreux débats d’actualité, il est essentiel de réaffirmer les droits naturels de l’homme. Seule ce retour à une vision proche de celle des rédacteurs de la Déclaration universelle et de la Convention européenne pourrait permettre de pérenniser le système de protection des droits de l’homme. Ces textes eux-mêmes, adoptés par les sociétés chrétiennes d’après-guerre, peuvent être des ressources permettant de contester les dérives actuelles des droits de l’homme. Il est en effet toujours utile de rappeler les instances internationales à leurs devoirs, en particulier celui d’interpréter et d’appliquer les traités « de bonne foi ». Grégor Puppinck n’hésite pas à les mettre en garde, car « à la différence de l’Église, [elles n’ont] pas reçu la promesse de la vie éternelle et [pourraient] disparaître ».

    La primauté des devoirs de l’homme

    Cela dit, est-ce réellement sur les droits de l’homme de l’après-guerre que l’on peut bâtir une critique juste et efficace de la post-modernité ? Ceux-ci, même naturels, sont une morale très insuffisante. La logique intrinsèque des droits de l’homme est problématique : ils insistent sur ce que la société doit au sujet de droits et non sur ce que celui-ci doit à la société. Ils contiennent en germe des attitudes revendicatrices, visant à émanciper l’homme de Dieu et de Sa loi. C’est pour cette raison que les droits de l’homme ont été longtemps combattus et critiqués par le magistère catholique, comme « si contraires à la religion et à la société » (Pie VI).L’Église préfère accompagner l’homme dans l’humble accomplissement de ses devoirs, plutôt que de l’inciter à se focaliser sur ses droits.

    Pourquoi donc est-il légitime d’embrasser la défense de véritables droits de l’homme auprès des instances internationales ? Ce choix peut être justifié par deux raisons. D’une part, promouvoir les droits naturels de l’homme permet de remonter à ses devoirsComme l’affirmait Léon XIII, « les vrais droits de l’homme naissent précisément de ses devoirs envers Dieu ». En particulier, le droit à la vie est une conséquence de l’interdit du meurtre, la liberté d’association permet de réaliser plusieurs devoirs sociaux de l’homme et la liberté de religion découle de notre devoir de rendre un culte à Dieu. Ces devoirs, source des droits de l’homme, sont aussi leur finalité, conforme à la nature humaine. 

    Un champ de bataille idéologique

    D’autre part et surtout, les droits de l’homme peuvent être utilisés avec pragmatisme, comme un argumentum ad hominem. Autrement dit, il est légitime d’opposer aux instances internationales les textes et les principes qu’elles reconnaissent comme suprêmes. C’est cette stratégie qui a permis à Grégor Puppinck de remporter de belles victoires dans les affaires de bioéthique et de liberté de religion à l’ONU et à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Le 70e anniversaire de la Déclaration universelle est une bonne occasion de découvrir les arcanes de ce combat de longue haleine.

    Les droits de l’homme dénaturé, Grégor Puppinck, Les éditions du Cerf, (novembre 2018)

  • Les chrétiens de la province de Ninive (Iraq) dépossédés de leurs maisons

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/IRAQ - Centaines de maisons soustraites abusivement aux chrétiens dans la province de Ninive

    Mossoul (Agence Fides) – Au moins 350 habitations appartenant à des chrétiens ont été soustraites illégalement à leurs légitimes possesseurs au cours de ces dernières années, en profitant de l’absence de ces derniers et au travers de la production de faux documents rendant très compliquée leur récupération de la part de leurs propriétaires. C’est ce qu’indique une enquête réalisée par le réseau télévisé irakien al Sumaria reprise par le site Internet ankawa.com.

    Selon des sources gouvernementales citées dans le reportage, les autorités irakiennes étaient au courant des escroqueries immobilières montées au détriment des chrétiens et auraient donné des dispositions à l’ensemble des départements régionaux compétents afin qu’ils n’autorisent pas de transaction d’immeubles appartenant à des membres de la composante chrétienne sans avoir auparavant vérifié de manière stricte que la vente de ces maisons et terrains était réellement voulue et autorisée par les propriétaires légitimes. Le renforcement des contrôles auraient permis de déjouer au cours de ces derniers mois au moins 50 tentatives de fausses ventes qui intéressaient des propriétés immobilières appartenant à des chrétiens.

    Le phénomène des soustractions illégales de biens immobiliers à des propriétaires chrétiens, enregistré et dénoncé par le passé également à Bagdad, Kirkuk et dans d’autres zones du pays (voir Fides 23/07/2015), a pu prendre pied également grâce à des connivences et à des couvertures de la part de fonctionnaires corrompus et malhonnêtes qui se mettent au service des imposteurs et de groupes organisés d’escrocs.

    Le vol légalisé des propriétés des familles chrétiennes est étroitement lié à l’exode massif de chrétiens irakiens suite aux interventions militaires conduites par les Etats-Unis pour abattre le régime de Saddam Hussein. Les escrocs s’approprient de maisons et d’immeubles demeurés vide, en comptant sur le fait qu’aucun des propriétaires ne reviendra pour réclamer la propriété. Des parlementaires et associations chrétiens ont, par le passé, fait appel à plusieurs reprises, aux institutions administratives locales, leur demandant de mettre un terme au phénomène des fausses certifications sur lequel se base ce type d’escroquerie. (GV) (Agence Fides 16/11/2018)

  • Le calvaire oublié des chrétiens du Kosovo

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    D'Ivana Gajic sur le site de La Nef :

    Kosovo : le calvaire oublié des chrétiens

    Le Kosovo proclamait son indépendance il y a dix ans, en février 2008. Depuis, le sort des chrétiens de l’ex-province serbe n’a cessé de se déteriorer dans une totale indifférence internationale. Petit panorama de la situation sur place.

    Avoir 20 ans au Kosovo en 2018, ce n’est pas avoir l’avenir devant soi. Les perspectives sont bien sombres sur ce territoire le plus pauvre d’Europe, gangrené par la corruption, la partition ethnique, les trafics et l’islamisme radical. La gouvernance non plus n’est pas à la hauteur, plusieurs dirigeants étant liés à des crimes commis durant la guerre avec la Serbie. Dix ans après l’indépendance autoproclamée, le compte n’y est pas et le bilan est une faillite. Dans cet environnement hostile, les chrétiens du Kosovo vivent exclus et discriminés dans un univers parallèle.

    IL Y A DIX ANS LE KOSOVO PROCLAMAIT SON INDÉPENDANCE

    « Depuis aujourd’hui, le Kosovo est fier, indépendant, souverain et libre ! » déclare le 17 février 2008, Hashim Thaci, Premier ministre de l’époque et ancien chef de l’Armée de libération du Kosovo (UÇK). Dix ans plus tard, c’est un cuisant échec. Pire, le Kosovo de 2018 est tout le contraire des incantions du début, selon le sénateur suisse Dick Marty. « Le Kosovo a une économie inexistante. Il est devenu un centre de criminalité organisée, de trafic de drogue, de trafic d’armes, de trafic d’êtres humains. Il n’y a pas une véritable société civile qui soit à même de faire fonctionner une véritable institution démocratique, et il y a diverses minorités qui vivent protégées par des soldats internationaux. Pendant ces années où le Kosovo était sous protectorat international, des monastères et des églises orthodoxes ont été brûlés dans l’indifférence totale des médias internationaux. Depuis 1999, 250 000 Serbes ont dû quitter le Kosovo. »

    Les chrétiens du Kosovo, largement constitués de Serbes orthodoxes, représentent aujourd’hui moins de 7 % de la population totale du Kosovo évaluée à 1,8 million d’habitants. Une minorité discriminée sur ce territoire des Balkans composé à 90 % d’Albanais musulmans. Un renversement démographique vertigineux qui s’est produit au siècle dernier puisqu’autrefois les chrétiens y étaient majoritaires. Historiquement, rappelons-le, le Kosovo est le berceau de la nation serbe et de sa foi. C’est ici que se trouvent ses plus anciens monastères et c’est ici encore que l’on compte la plus forte densité d’édifices religieux chrétiens en Europe.

    La paupérisation des chrétiens du Kosovo s’explique par la conjugaison de plusieurs phénomènes. Le principal d’entre eux correspond au déplacement massif des communautés. Durant l’occupation ottomane, prolongée jusqu’en 1912, l’immigration intensive des musulmans originaires de l’Albanie voisine a accompagné l’exil du peuple chrétien. La politique démographique des Ottomans visait à mettre en valeur le territoire occupé en faisant basculer le rapport démographique entre musulmans et chrétiens dans un sens favorable aux premiers.

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