De Liberté Politique (Axel Rokvam) :
Colonisation idéologique : le roman d’anticipation conseillé par le pape François
En juin 1906 à Londres, Robert-Hugh Benson écrit un roman d’anticipation au succès immédiat, The Lord of the Word. C’est le pape François qui a attiré mon attention sur cet ouvrage oublié, en conseillant explicitement aux journalistes de le lire pour « comprendre le drame de la colonisation idéologique », lors de sa conférence de presse aérienne du 19 janvier dernier. Ce livre, il en a parlé à plusieurs reprises, comme une œuvre prophétique décrivant l’apostasie de la Modernité.
À LA FIN du XIXe siècle, Robert Benson est un jeune pasteur anglican londonien, ordonné par son propre père, l’archevêque de Cantorbéry, numéro deux de la High Church après le prince régnant. L’abbé Benson est passionné de littérature, mais surtout épris de vérité. Comme beaucoup de ses coreligionnaires, il décide, après une réflexion profonde sur l’unité de l’église et la racine de sa foi, de se convertir au catholicisme. Il est reçu dans l’église romaine en 1903.
Mais sa quête ne s’arrête pas là. L’abbé Benson a des intuitions. Il écrit beaucoup et il écrit bien. Il se passionne pour la fin des temps, l’Apocalypse, et l’Antéchrist, au point de dire, en 1905 : « L’Antéchrist commence à m’obséder. Si jamais je l’écrit, quel livre ce sera ! » Ce sera le Maître de la Terre, un roman passionnant qui raconte les derniers temps, la lutte de l’Église, cernée de toute part, et donc les dernières heures de ce monde, sous l’angle de la lutte eschatologique acharnée du bien et du mal, où la terre des hommes, portée par un humanitarisme sans Dieu, devient une préfiguration des enfers.