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Culture - Page 117

  • Benoît XVI : "Le dernier pape d'Occident" ?

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    De Stefano Fontana sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Seul Benoît XVI a défendu l'Occident

    02-11-2020

    La violence islamiste de ces derniers jours en France est une forte attaque contre l'Occident. L'Église catholique, qui ne mentionne même pas l'islam et l'islamisme, montre qu'elle ne veut pas défendre l'Occident. Le contraire du pontificat de Benoît XVI.

    La terrible violence islamiste qui a eu lieu en France ces derniers jours est une forte attaque contre l'Occident et l'Église catholique qui minimise ou prétend classer ces événements dans la catégorie générique du terrorisme sans adjectifs, montre qu'elle ne veut plus défendre l'Occident et qu'elle a perdu la conscience de son lien profond avec lui. Sur ce front, nous vivons des moments dramatiques. En ce moment, l'Occident est attaqué sur tous les fronts, y compris, comme toujours, le front interne de l'Occident contre l'Occident, et si l'Église l'abandonne aussi à lui-même, cela peut être sa fin. La sienne au sens de l'Occident ou aussi au sens de l'Église ?

    Benoît XVI a défendu l'Occident. Toute l'Eglise ne l'a pas suivi, en effet... mais il a défendu l'Occident. Il l'a d'abord défendu contre lui-même, contre le rien qui le dévore, contre la honte de son passé, contre la haine de sa propre identité, contre la méfiance envers la raison occidentale, contre le marécage du relativisme, contre la tendance à se vendre pour une assiette de lentilles. À Ratisbonne, il l'avait défendu d'une part contre la sécularisation d'origine protestante au sein de son histoire et d'autre part contre l'Islam : toutes deux contredisent - disait-il - la relation entre la foi et la raison qui est le plus beau fruit de la civilisation occidentale, si on la ramène à son âme. Il l'avait défendu contre le relativisme, expliquant au Parlement allemand sur quoi repose l'autorité politique et invitant l'Europe à se retrouver, chose impossible à faire si, comme le veulent Macron et Comte, les églises sont fermées. Il l'a défendu contre l'immigration généralisée, soutenant le droit primaire des personnes à ne pas émigrer, et contre l'écologisme des élites, parlant toujours d'écologie humaine et jamais seulement d'écologie environnementale.

    Benoît XVI ne défendait pas tout de l'Occident, mais il était sûr d'une chose : en Occident, il s'était passé quelque chose de providentiel et donc d'essentiel, à savoir la rencontre du christianisme avec la métaphysique grecque ; et puisque cette relation était rompue ici même en Occident, il fallait la rétablir. Il s'est passé ici quelque chose dont la foi chrétienne ne peut se passer et qu'aucune chrétienté africaine ou asiatique ne pourra remplacer si la chrétienté occidentale devait s'éteindre. Le christianisme est effectivement universel, mais en Occident, quelque chose d'universel s'est produit. Défendre l'Occident, c'est défendre non pas un espace géopolitique, mais une civilisation, y compris certains éléments sans lesquels l'Église ne peut être ce qu'elle est.

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  • Charleroi : la religion islamique est la plus enseignée dans les écoles communales

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    De sudinfo.be :

    Écoles communales à Charleroi: la religion islamique est la plus enseignée

    Pour rappel, suite à plusieurs modifications survenues ces dernières années, dans les écoles de l’enseignement officiel, tout le monde reçoit une heure de cours de philosophie et de citoyenneté par semaine. Pour la deuxième heure hebdomadaire, le choix est laissé libre entre les différentes confessions, la morale ou à nouveau de la citoyenneté (même si cette dernière option est reprise officiellement sous l’appellation dispense).

    Pour être complet, contrairement à ce qu’on pourrait penser naturellement, l’éducation à la philosophie et la citoyenneté, d’un côté, et la morale, de l’autre, font bien l’objet de cours différents, avec des programmes et des référentiels qui le sont tout autant. Par exemple, ceux de philosophie et citoyenneté ont l’obligation d’aborder de manière neutre la problématique du dialogue interconvictionnel.

    Comme déjà évoqué, ce n’est pas le nombre d’élèves dans les cours de religion islamique qui augmente, mais celui suivant le cursus catholique qui diminue.

  • Ne pas offenser les sentiments religieux avec des caricatures

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    De Vatican News :

    27 octobre 2020

    L’Église du Pakistan appelle à ne pas offenser les sentiments religieux avec des caricatures

    Alors que la tension monte dans de nombreux pays à majorité musulmane autour de la publication de caricatures de Mahomet, l’Église catholique du Pakistan invite à ne pas blesser les sentiments religieux.

    L'Église catholique au Pakistan partage les critiques du gouvernement d'Islamabad sur la position des autorités françaises concernant la publication des caricatures de Mahomet. En France, à l'occasion de l’hommage national à Samuel Paty, le professeur français décapité le 16 octobre par un islamiste tchétchène pour avoir montré les caricatures du prophète en classe, le président Emmanuel Macron avait exprimé la détermination du gouvernement français à «ne pas abandonner les caricatures et les dessins» au nom de la liberté d'expression.

    Cette déclaration a provoqué les protestations des dirigeants de plusieurs pays musulmans, dont le Pakistan, où le Premier ministre Imran Khan, dans un tweet publié le 25 octobre, a accusé l'Elysée de créer «une nouvelle polarisation».

    Une critique également partagée par les membres de l'Église locale: «Nous condamnons fermement ces gestes sacrilèges», a déclaré lundi à l'agence Ucanews Mgr Sebastian Shaw, président de la Commission pour le dialogue interreligieux et l'œcuménisme de la Conférence épiscopale pakistanaise (Cep). «Une société libérale ne signifie pas qu'il faille blesser les sentiments des communautés, en particulier leurs croyances religieuses», a ajouté l’archevêque de Lahora.

    Le militant catholique Samson Salamat, président de l'organisation interreligieuse RawadariTehreek (Mouvement pour la tolérance), a également émis des critiques : «Je pense que cette incitation a fait du tort aux frères musulmans du monde entier et à toutes les personnes qui croient en la philosophie du respect entre les religions», a-t-il déclaré. «Nous pensons que de telles tentatives augmentent les divisions entre les adeptes de différentes confessions. En ce moment, nous avons besoin de respect et d'unité», a ajouté M. Salamat.

    «Nous respectons toutes les différences dans un esprit de paix. Nous n’acceptons jamais les discours de haine et défendons le débat raisonnable», a écrit le président de la République française sur Twitter, en réaction aux critiques. «Nous nous tiendrons toujours du côté de la dignité humaine et des valeurs universelles», a-t-il ajouté.

  • Le chat est-il si drôle ?

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    De Judikael Hirel sur la Sélection du Jour :

    LE CHAT N'EST PAS DRÔLE

    Il est une chose de plus que l’on peut reprocher aux terroristes islamistes : d’avoir fait de l’humour selon Charlie Hebdo le parangon de la liberté et de la laïcité, en exécutant froidement toute la rédaction de l’hebdomadaire satirique. On peut se dire "Charlie", rendre hommage à ces dessinateurs morts le crayon à la main, sans partager un instant leur humour et leurs opinions. Reconnaître qu’en France, la caricature est libre et certainement pas passible de mort. Pas plus que d’enseigner la liberté d’expression en montrant ces mêmes caricatures, comme ce fut le cas de Samuel Paty.

    Pour autant, les réflexes ont la vie dure, et d’aucuns entendent bien profiter de la lutte annoncée (enfin !) contre l’islamisme pour en revenir à leurs vieilles lunes anticléricales. C’est sans doute moins dangereux, et plus facile. "Je suis convaincue que le combat pour la laïcité cache chez bien des confrères et des collègues députés un anticléricalisme. C’est de l’Eglise qu’on ne veut pas", déclarait ainsi il y a peu Agnès Thill, députée de l'Oise, exclue de LREM. Il ne faudrait pas longtemps, entre deux lectures de lettres de Jaurès, pour que la machine politique remonte le temps jusqu’en 1901, 1904 ou 1905. Le bon vieux temps de la Séparation entre Eglise et Etat, quand le président du Conseil Émile Combes faisant fermer des milliers d’établissements scolaires, interdisant l’enseignement aux congrégations, voire les expulsant. À l’époque, sans même parler de l'Ouest, rien qu’à Roubaix, la République mandait un millier de fantassins et une centaine de cavaliers pour les six églises de la ville... Que ne dirait-on aujourd’hui devant de tels déploiements de forces dans des lieux de culte ?

    Il n’est pire anticlérical qu’un catholique déçu : c’est sans doute ce que l’on peut retenir d’Émile Combes, séminariste dans sa jeunesse auquel on refusa le sous-diaconat, sa foi n’était pas assez sûre… C’est aussi lui  qui, par une circulaire du 29 septembre 1902, imposa aux prêtres, en Bretagne, que les instructions religieuses et le catéchisme soient faits en français. Imaginons un instant, en 2020, l’obligation de prêcher en français, dans une mosquée de France, afin de lutter contre l’islamisme ! Quelle serait sans doute la levée de bouclier… Lutter contre l’Eglise Catholique est sans doute encore aujourd’hui, plus confortable.

    La République se serait-elle à ce point ramollie, elle qui n’hésita pourtant jamais à tirer sur le peuple ? Elle semble ne pas être la seule à s’être soumise, comme dirait Michel Houellebecq. A rester prisonnière de ses vieux démons, de ses réflexes anticléricaux. Philippe Geluck, le très médiatique auteur du Chat, se retrouve ainsi remis en lumière dans une vidéo de 2005 refaisant surface au lendemain de l’assassinat de Michel Paty. Interrogé alors sur Maghreb TV après les attentats de Charlie Hebdo, le dessinateur expliquait alors : “Je ne veux pas blesser les musulmans”. "On m’a toujours demandé, « vous ne faites pas de dessins sur l’islam ». Je dis non parce que c’est une autre culture. Je dois faire très attention, je ne connais pas assez pour me permettre de faire de l’humour. Il y a une chose que je trouve qu’il ne faut pas faire. Le tabou absolu pour les musulmans, c’est représenter leur prophète."

    Le même dessinateur, en 2013, à la sortie de La Bible selon le Chat, prenait moins de gants quand il s’agissait de blesser les catholiques : "Si on y réfléchit, donner une religion à des enfants, c'est un peu leur enlever leur liberté de réfléchir. On leur donne les réponses avant qu'ils ne se posent les questions. C'est une forme de manipulation mentale dès le berceau. (…) Quand on pense aux millions de vies foutues, abîmées, salies par cette manipulation de masse, c'est quand même effrayant." "Je n'ai pas l'impression de blasphémer parce que je ne suis pas dans cette règle, je ne suis pas baptisé. Et je pense que c'est ce qui donne la plus grande liberté de pensée", expliquait-il également. À condition de ne pas blesser les musulmans, bien sûr.

  • KTO : la solitude, un sujet qui tombe à point nommé pour la foi prise au mot.

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    Dans ce nouveau numéro de La Foi prise au mot, KTO s'intéresse à un mot : la solitude. Tout dans la Bible et dans la tradition chrétienne recommande la prise de distance envers la communauté : que l’on songe au désert de l’Exode qui constitue le peuple hébreu, à Élie au Carmel, à Jean Baptiste et à la longue tradition des ermites, moines, religieux. Pourtant, quelle épreuve quand cet isolement n’est pas choisi, et qu’il vient après un veuvage, des difficultés sociales, voire un travail trop absorbant qui coupe toutes les relations. Qu’est-ce qu’il y a de bon dans la solitude ? Y a-t-il une bonne et une mauvaise solitude ? Et comment transformer une solitude subie en solitude fructueuse ? Ce sont les questions que Régis Burnet poser ici à ses deux invités, Sandrine Caneri, bibliste orthodoxe, et Nathalie Nabert, universitaire, écrivain et poète.

    Le sujet tombe aussi à point nommé en ces temps étranges où surgit une pandémie inconnue qui, à la vitesse de l’éclair, submerge aujourd'hui la terre entière, laissant plus que jamais notre humanité livrée à sa double nature incontournable :  solidaire et solitaire sous un ciel énigmatique. JPSC

  • "Une époque de grande déraison collective"

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Extraits de La Grande Déraison; Race, genre, identité de Douglas Murray

    « La politique de l’identité » est-elle en train de combler le vide laissé par l’effondrement des grands récits dans les sociétés postmodernes ? C’est la thèse que défend Douglas Murray dans son livre La Grande Déraison (Éditions L’Artilleur).

    L’obsession des « minorités intersectionnelles » pour la « race », le « genre » et l’« identité » lui paraît potentiellement destructrice pour les sociétés occidentales. « On dresse les gays contre les hétéros, les Noirs contre les Blancs, les femmes contre les hommes », déplore le journaliste et essayiste britannique. C’est en Occident que la situation des minorités est la plus enviable au monde, rappelle-t-il, et c’est paradoxalement la victoire des grandes causes égalitaires qui, selon lui, provoque une surenchère de revendications aussi contradictoires que dangereuses. 

    Douglas Murray est un homosexuel revendiqué de l'école libérale classique. 

    Succès de librairie en Angleterre, La Grande Déraison paraît en français ce jeudi. En voici quelques extraits:

    NAISSANCE D’UNE NOUVELLE IDÉOLOGIE

    Nous vivons une époque de grande déraison collective. En public comme en privé, sur internet, dans la vie en général, le comportement des gens est de plus en plus irrationnel, fébrile, grégaire et tout simplement désagréable. On en voit les effets, omniprésents dans l’actualité. Mais bien que nous en observions partout les symptômes, les racines de ce phénomène nous échappent encore. L’origine même de cette situation est rarement reconnue. […] Elle tient au simple fait que nous avons traversé une période de plus d’un quart de siècle au cours de laquelle tous nos grands récits se sont effondrés. Un à un, ils ont été récusés, devenus trop impopulaires pour être défendus ou impossibles à conserver. […] Il était inévitable qu’un nouveau discours vienne occuper le terrain ainsi déserté. Les citoyens des prospères démocraties occidentales actuelles ne pouvaient être les premiers dans l’histoire du monde à ne disposer d’aucune explication sur l’aventure humaine, ni d’aucune vision globale capable de donner un sens à leur existence. 

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  • Republier les caricatures de Charlie Hebdo : une réponse bien courte et bien fausse

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    D'Erwan le Morhedec (Koz) sur son blog :

    Contre le fanatisme, la Sorbonne. Toute la Sorbonne.

    De Conflans-Sainte-Honorine, j’ai l’image apaisée d’un petit port fluvial en contrebas de la route, de la capitale de la batellerie. Conflans-Sainte-Honorine, c’est une première étape vers le grand air. Il aura fallu l’assassinat de Samuel Paty pour que se dissipe dans le sang l’illusion que la gangrène islamiste qui frappe des villes voisines ne la touchait pas également. Là aussi, donc. Si proche. Mais est-ce surprenant : des individus radicalisés n’ont-ils pas été arrêtés dans une cité à moins d’un kilomètre de chez moi ? Le choc, donc, comme tout le monde et peut-être un peu plus encore par ma proximité avec le corps enseignant.

    Et l’interrogation : comment nous en sortirons-nous ?

    _______________________________________________

    Par-delà la réponse sécuritaire, et au-delà des caricatures…

    Il faudra une réponse sécuritaire, dont je doute qu’elle passe par l’écriture de nouveaux textes de loi. Ils ne sont souvent qu’autant d’effets d’affichage exonérant nos pouvoirs politiques d’une action concrète. Mais il faudra qu’elle intervienne.

    Emmanuel Macron n’a pas tort de le dire, et il n’est pas le seul : si ce n’est pas l’Etat qui agit, un jour ce seront les milices. C’est à l’évidence une hypothèse qui doit être prise au sérieux, et les responsables de nos services de renseignement l’ont déjà très concrètement évoquée. On apprend aussi avec une surprise certaine, en même temps que sa dissolution, qu’un collectif pouvait encore se nommer Cheikh Yassine dans notre pays. Pour autant, la dissolution d’une association n’a jamais éradiqué sa pensée.

    Il faut à l’évidence traiter avec constance et intransigeance les fanatiques islamistes comme les ennemis de notre pays qu’ils sont, et frapper comme nous l’aurions fait au cours de n’importe quelle guerre pour n’importe quel ennemi sur notre sol.

    Mais si la réponse sécuritaire est indispensable, elle est aussi insuffisante. Si l’on me permet de poursuivre la comparaison avec la guerre : il en est un peu de même ici et avec les victoires militaires quand elles ne s’accompagnent pas de victoires politiques.

    Or, au risque de prendre à rebours un mouvement qui semble unanime (à tout le moins lorsque l’on observe la presse et qu’on lit les réactions de journalistes, militants, intellectuels sur les réseaux) et d’assumer les assauts convergents des uns et des autres, je ne suis pas convaincu par l’approche frontale très majoritaire. Elle bénéficie de la rencontre de ceux qui voudraient éradiquer l’islam et de ceux qui voudraient éliminer les religions, en même temps que de ceux qui voudraient que l’islam ne soit pas l’islam, et c’est peut-être cette convergence de talents ce qui justifie la réserve.

    Cette logique de confrontation, implicite mais à l’œuvre, me paraît vouée à l’échec et à l’affrontement. A supposer encore que cela soit souhaitable, non, je ne pense pas que l’on puisse ambitionner sérieusement d’extirper la religion de l’âme humaine ou l’islam du cœur des musulmans. Refuser par principe de penser, pour les besoins du raisonnement, comme son interlocuteur ne peut que nous empêcher de trouver la racine du problème (étant entendu que l’interlocuteur, ici, n’est pas le fanatique). Là aussi, l’empathie est indispensable.

    Alors, disons-le clairement : la republication effrénée des caricatures de Charlie Hebdo me paraît une réponse bien courte et bien fausse. C’est un cri de liberté légitime après une telle attaque contre les valeurs qui nous sont chères, dont la liberté d’expression, qui comprend celle de critiquer toutes les religions. Mais n’avons-nous vraiment à notre portée, dans tout ce que la civilisation occidentale a pu susciter, après tant de siècles de production artistique, théologique, philosophique que l’image de Mahomet à genoux, l’anus en étoile et les couilles à l’air, pour répondre ?

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  • Le peu de foi des chrétiens allemands

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    D'Hubert Gindert sur KathNet :

    "Une radiographie de la société et de l'Eglise à laquelle nous ne pouvons nous résigner"

    21 octobre 2020

    "En Allemagne, 100 000 enfants à naître sont éliminés chaque année. Ce fait n'inquiète que 16% des Allemands - et seulement 16% des catholiques".

    Fulda (kath.net/Blog Forum Deutscher Katholiken) Lors de la conférence d'automne des évêques allemands 2020 à Fulda, le nonce pontifical, l'archevêque Eterovic, a expliqué en quelques chiffres où se situe la tâche de l'Église catholique en Allemagne. "Selon les statistiques, sur les 54 % de la population allemande qui sont chrétiens, seuls 61 % des catholiques et 58 % des chrétiens protestants croient en la résurrection de Jésus-Christ ; en outre, seuls 57 % des chrétiens protestants et 63 % des catholiques croient que Jésus-Christ est aussi le Fils de Dieu".

    Si certains de ceux qui croient en la mort et la résurrection de Jésus-Christ sont chrétiens, alors il y a encore environ 32 % de chrétiens en Allemagne. L'archevêque Eterovic ajoute : "31% des Allemands croient en un destin, 24% en l'astrologie et 15% en une renaissance".

    Cela rend inévitable la tâche réelle d'un processus de réforme tel que la "Voie synodale" : la nouvelle évangélisation, c'est-à-dire l'accomplissement du mandat missionnaire de Jésus.

    Les enquêtes représentatives de l'institut de recherche d'opinion "INSA Consuläre", basé à Erfurt, qui sont menées pour le compte de la presse quotidienne, contribuent à la "radiographie" de l'Église catholique. Les données énumérées ci-dessous s'y réfèrent.

    (...) La déclaration sur laquelle les catholiques interrogés ont été invités à se prononcer était la suivante : "Le dialogue catholique sur la réforme de la voie synodale m'intéresse" : seuls 19 % ont manifesté de l'intérêt. Plus de la moitié (53 %) ne sont pas intéressés. 28 % ne peuvent pas estimer la question, bien que les médias en aient fait état à plusieurs reprises. Ils ne sont probablement pas intéressés non plus. Cela signifie qu'environ 80% sont plutôt désintéressés.

    Ces quelque 80 % reflètent également l'intérêt de l'ensemble des Allemands, car dans cette enquête représentative, les Allemands ont tous été interrogés. Par rapport aux Allemands, près des deux tiers (63%) n'ont pas exprimé d'intérêt, seuls 11% étaient intéressés par le dialogue synodal. 17 % "ne savent pas ce qu'ils en pensent". Ainsi, environ quatre cinquièmes des Allemands et aussi des catholiques ne manifestent pas d'intérêt à l'égard d'une réforme de l'Église catholique. Ils expriment ainsi également que l'Eglise a peu d'importance pour eux personnellement et aussi pour la société dans laquelle ils vivent.

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  • « L’islamisme, c’est l’islam poussé jusqu’au bout » (Rémi Brague)

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    De Charles-Henri d'Andigné sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Rémi Brague : « L’islamisme, c’est l’islam poussé jusqu’au bout »

    16/10/2019

    Le Coran encourage-t-il la violence ? L'islam est-il compatible avec la démocratie ? La fatwa lancée contre Samuel Paty, ce professeur de Conflans-Sainte-Honorine égorgé le 16 octobre, interroge sur les liens entre religion musulmane et violence. Sans tomber dans l'amalgame, le philosophe Rémi Brague pointe les contradictions du Coran et des sourates. Entretien.

    Quelle est la différence entre islam et islamisme ?

    La différence entre islam et islamisme est réelle, mais ma conviction est qu’elle est de degré et non de nature. L’islamisme, c’est l’islam poussé jusqu’au bout. L’islam dont on tire les dernières conséquences. C’est tout de même une drôle de religion qu’une religion telle que ses convertis peuvent être poussés à tuer leur prochain. Quand on se convertit au bouddhisme, on peut se faire végétarien ; quand on se convertit au christianisme, on essaie d’aimer son prochain comme soi-même, ce qui n’est pas de la tarte... Certains convertis à l’islam comprennent qu’il faut tuer son prochain d’une manière précise, en l’égorgeant.

    Est-ce à dire que tous les musulmans sont des terroristes en puissance !?

    Je ne dis évidemment pas que tous les musulmans sont violents, ni non plus qu’il n’y a dans l’islam que de la violence. Mais je dis qu’il y a dans les sources islamiques tout ce qu’il faut pour justifier l’usage de la violence. On va le chercher ou on ne va pas le chercher. Regardez les autorités musulmanes de fait, comme la mosquée Al-Azhar : elles ont été très gênées par l’État islamique, qui ne faisait que ce que raconte la biographie du Prophète. Marier des guerriers avec des gamines de 9 ans, c’est ce que le prophète a fait avec Aïcha. Quand l’État islamique a brûlé vif un pilote jordanien, ils l’ont justifié ainsi : c’est le Talion, il a jeté des bombes. Leurs arguments sont solides !

    Il y a dans les sources islamiques tout ce qu’il faut pour justifier l’usage de la violence.

    La violence islamique, dit Jean Duchesne, est le fruit de la rencontre entre l’islam et l’Occident. Qu’en pensez-vous ?

    Il y a beaucoup de vrai dans cette idée. D’autant que cette rencontre s’est inversée. Au XIXe siècle, c’était l’Occident qui entrait dans les sociétés musulmanes, via la colonisation. Aujourd’hui, les musulmans font ce que la charia interdit en principe, à savoir s’installer volontairement dans un pays de mécréants. L’islam s’en trouve exacerbé. Les musulmans se retrouvent dans le « monde de la guerre », c’est-à-dire non pacifié, non soumis à l’islam. Dans le monde de la guerre, il n’est pas absurde de se conduire en guerrier.

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  • 1001 chrétiens dans la cité qui ont changé le monde

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    Du blog de la lettre d'information de Denis Sureau "Chrétiens dans la Cité" :

    Incroyables chrétiens

    Salvator, 412 p.

    1001 personnes qui ont changé le monde : c'est le sous-titre du livre de Dominique Boulc'h, qui en fait aurait pu être : 1001 chrétiens dans la cité qui ont changé le monde. Car c'est une vaste promenade au milieu des initiatives chrétiennes disséminées dans l'histoire et sur les cinq continents que nous propose ce journaliste. Toutes ne sont pas également convaincantes, et certains commentaires peuvent également exaspérer. Mais si l'on accepte les limites de l'exercice, il ne reste plus qu'à admirer les œuvres de nos frères dans la foi. Rien de ce qui est humain ne leur est étranger :  combat contre l'esclavage et pour la justice, lutte prophétique face aux totalitarismes nazi et communiste, médiations pour la paix, promotion d'une économie au service de l'homme et d'un commerce équitable, défense prophétique de la nature, service des populations les plus démunies, innovation éducative, créativité de l'Europe chrétienne,  développement des loisirs en tant que vecteurs du lien social, bénévolat infatigable... En ces temps où les chrétiens sont souvent vilipendés et font pâle figure, ces histoires vraies de chrétiens fiers de leur foi réveillent l'espoir.

    ... et de Clémence Houdaille sur le site du journal La Croix :

    Ces « Incroyables chrétiens » qui ont amélioré le monde, selon Dominique Boulc’h

    Dans un ouvrage encyclopédique, le journaliste indépendant fait l’inventaire de 1 001 personnalités qui, depuis plus de 2000 ans, ont « changé le monde », inspirées par leur foi chrétienne.

    Incroyables chrétiens, 1 001 personnes qui ont changé le monde

    de Dominique Boulc’h, Salvator, 410 p., 22 €

    « Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves », écrivait René Char. Les mots du poète sont cités par Patrick Poivre d’Arvor en préface de l’ouvrage de Dominique Boulc’h. Ce ne sont pas les traces de poètes que cherche le journaliste indépendant, dans son ouvrage encyclopédique recensant « 1 001 personnes qui ont changé le monde », mais celles de chrétiens, à travers le monde et l’histoire, qui ont d’une manière ou d’une autre laissé leur empreinte, et celle de leur foi. Car, ajoute le préfacier, « il en va des religieux comme des poètes. Pas de preuves à distribuer, et d’ailleurs ils en seraient bien embarrassés ! ». Mais, poursuit-il, « c’est par l’exemple que le chrétien peut se distinguer ».

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  • Martin Steffens, "grand témoin" sur Radio Notre-Dame

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    De Radio Notre-Dame :

    Le Grand Témoin 7h30

    14 octobre 2020 : Martin Steffens, professeur de philosophie en khâgne, conférencier et chroniqueur pour La Croix et La Vie. Auteur de « L’éternité reçue » (DDB)

    Martin Steffens livre

    Martin Steffens, professeur de philosophie en khâgne, conférencier et chroniqueur pour La Croix et La Vie. Auteur de « L’éternité reçue » (DDB)

     

  • L'acharnement de Daech contre les chrétiens de Mésopotamie et leur patrimoine

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    De sur le Figaro Vox :

    «Dans les régions passées sous le contrôle de Daech, toutes les églises ont été vandalisées»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le photographe Pascal Maguesyan a dirigé la publication d’un album photo montrant la richesse du patrimoine chrétien en Mésopotamie, et l’ampleur des destructions commises par Daech. Certains de ces monuments sont déjà en reconstruction.

    17 octobre 2020
     
    L’association Mesopotamia s’est donné le défi de faire l’inventaire du patrimoine religieux des chrétiens d’Orient et des Yezidis.
    L’association Mesopotamia s’est donné le défi de faire l’inventaire du patrimoine religieux des chrétiens d’Orient et des Yezidis. Editions Première Partie

    Pascal Maguesyan est photographe. Il a dirigé la publication d’un album intitulé Mesopotamia. Une aventure patrimoniale en Irak (éditions Première Partie, 2020).


    FIGAROVOX.- La présence chrétienne en Irak est menacée. Par ce livre, vous avez voulu retracer l’histoire qui lie les chrétiens à la Mésopotamie depuis les premiers temps de l’Eglise: le patrimoine chrétien est une part essentielle de la richesse culturelle de cette région?

    Pascal MAGUESYAN.- Le christianisme s’est implanté en Mésopotamie au premier siècle, c’est-à-dire au siècle de Jésus-Christ! Notamment sous l’impulsion de l’un des douze apôtres, Thomas, qui est parti en mission jusqu’en Inde en traversant toute la Mésopotamie. C’est lui le premier à avoir sensibilisé les communautés de la région à la parole chrétienne, et autour de lui se sont constituées les premiers groupes de chrétiens.

    L’Église qui aujourd’hui revendique la paternité de Saint Thomas est l’Église apostolique assyrienne de l’Orient, qu’on appelle parfois, tout simplement, Église de l’Orient, ou encre Église nestorienne, du nom du patriarche Nestorius qui fut jugé hérétique par Rome. Renvoyé dans son monastère à Antioche, puis exilé en Haute Égypte, sa théologie imprégna l’Église de l’Orient en Mésopotamie. Cette Église fut, jusqu’au temps des croisades, la plus répandue du monde puisqu’elle est allée évangéliser jusqu’en Chine! Les plus curieux pourront lire les travaux de l’historien Sébastien de Courtois, qui est l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire de cette communauté chrétienne. Paradoxalement, aujourd’hui, ce n’est plus qu’une petite communauté chrétienne. Elle est autocéphale et possède son propre patriarche.

    On compte 400 000 chrétiens d’Irak environ alors qu’ils étaient probablement 1,5 million encore en 1991.

    Le reste des chrétiens d’Irak (on en compte 400 000 environ, toutes confessions confondues, alors qu’ils étaient probablement 1,5 million encore en 1991) forme un paysage assez complexe. Il y a l’Église chaldéenne, née au XVIe siècle d’un schisme: ce sont des chrétiens de l’Église d’Orient qui ont choisi de rejoindre Rome. Ils sont les plus nombreux. Il y a aussi l’Église syriaque orthodoxe, qui est une église antiochienne répartie également entre la Syrie et la Turquie. Puis l’Église arménienne, qui n’est pas autochtone car ses fidèles ne sont pas natifs d’Irak et ne parlent pas le syriaque mais l’arménien. On les trouve essentiellement à Bagdad, et dans quelques villages du Kurdistan irakien. Enfin, quelques petites églises viennent s’ajouter au tableau: grecque orthodoxe, copte, et quelques évangéliques.

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