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Société - Page 88

  • Avortement pour tous et "de qualité": le manuel dingue de l'OMS

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    De Paolo Gulisano sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    GUERRE CONTRE LES ENFANTS À NAÎTRE
    Avortement pour tous et "de qualité", le manuel fou de l'OMS

    17-06-2023

    L'Organisation mondiale de la santé a publié un nouveau manuel à l'attention des personnels de santé. L'objectif ? Les aider à pratiquer des "avortements de qualité", c'est-à-dire essentiellement des avortements pharmacologiques. Ainsi, l'avortement devient de plus en plus une affaire privée, rapide et à faire soi-même, ce qui réduit les coûts. Avec le drame supplémentaire que cela implique.

    - Et à Londres, on demande l'avortement jusqu'à la naissance, par Patricia Gooding-Williams

    L'OMS, l'Organisation mondiale de la santé, joue de plus en plus le rôle d'avant-poste du nouveau désordre mondial, de la grande remise à zéro, c'est-à-dire du grand bouleversement économique, social, politique et même sanitaire en cours depuis quelques années. En particulier, sur la question de la réduction des naissances, elle déploie une stratégie de plus en plus claire, explicite et décisive.

    L'OMS vient d'élaborer, à cet égard, un manuel à l'intention des agents de santé pour les aider à fournir des services d'"avortement de qualité" aux femmes et aux jeunes filles. Que signifie cette expression ? En gros, l'avortement chimico-pharmaceutique au lieu de l'avortement chirurgical. C'est cela la "qualité", c'est la nouvelle frontière de la suppression de la vie à naître. Plus de cliniques, plus de procédures connues pour les femmes enceintes, mais un avortement individuel, rapide, à faire soi-même.

    Ces lignes directrices s'ajoutent à celles de mars 2022, qui comprenaient plus de 50 recommandations concernant la pratique clinique, la prestation des soins de santé et les interventions juridiques et politiques visant à soutenir des soins d'avortement de qualité (un concept répété à maintes reprises).

    Le manuel publié en juin, dans le sillage des directives de mars 2022, fournit également des conseils plus généraux sur la manière dont les professionnels de la santé peuvent soutenir les approches d'autogestion et la télémédecine lorsqu'elle est disponible. "Les professionnels de santé ont un rôle essentiel à jouer dans la fourniture de soins de qualité en matière d'avortement, qui respectent les choix des femmes et des jeunes filles et répondent à leurs besoins", a déclaré Pascale Allotey, directrice du département Sexualité et santé reproductive de l'OMS, directrice du domaine Santé sexuelle et reproductive et recherche de l'OMS et chef du Programme spécial des Nations unies sur la reproduction humaine (Hrp), qui a souligné que "ce guide vise à aider les professionnels de la santé à fournir des services d'avortement sûrs, rapides et efficaces tout en traitant les femmes et les jeunes filles avec dignité et en respectant leurs droits".

    L'OMS remet donc au goût du jour un terme en vogue après les années 60 : l'autogestion. Il s'agit d'une option pour pratiquer l'avortement pharmacologique, que l'OMS recommande comme méthode sûre et efficace pour interrompre une grossesse. En d'autres termes, une femme peut et doit se procurer elle-même les médicaments nécessaires à l'interruption de grossesse, sans même consulter un médecin. Les médicaments utilisés - la mifépristone et le misoprostol - figurent sur la liste des médicaments essentiels de l'OMS. "Avec un soutien approprié, les femmes peuvent gérer elles-mêmes certaines ou toutes les étapes d'une interruption de grossesse par médicaments, même dans le confort de leur propre maison". Terminologie aberrante : il suffit de s'allonger sur le canapé, de prendre les bonnes pilules et votre problème de grossesse non désirée disparaîtra. Facile et confortable.

    Toutefois, les services de santé doivent jouer un rôle important de coordination et de propagande. Selon les lignes directrices de l'OMS, les services cliniques liés à l'avortement comprennent non seulement la procédure elle-même, mais aussi la fourniture d'informations et de conseils, la prise en charge de la douleur et les soins post-avortement, y compris la contraception.

    L'avortement pharmacologique "sûr et efficace" est associé à des coûts réduits par rapport à la chirurgie. Lorsqu'une femme choisit de gérer elle-même son avortement, les professionnels de la santé doivent être en mesure de lui fournir des informations et des conseils appropriés et précis afin qu'elle sache ce qu'elle doit faire, quand elle doit le faire et, si nécessaire, comment accéder à un soutien ultérieur", a déclaré Bela Ganatra, chef de l'unité mondiale de soins en matière d'avortement (oui, vous avez bien lu : "soins" en matière d'avortement) à l'OMS. Bela Ganatra a ajouté que "l'avortement médicamenteux a joué un rôle clé dans l'élargissement de l'accès à l'avortement sans risque dans le monde, en particulier pour les femmes et les jeunes filles dans les situations les plus vulnérables qui n'ont pas accès aux établissements de santé ou qui ont besoin de garder leur avortement privé en évitant les admissions à l'hôpital, il est donc important que les professionnels puissent faciliter cette option pour les soins d'avortement".

    Cela signifie que même les mineures pourront interrompre leur grossesse sans avoir à subir d'entretiens pénibles avec des psychologues, des travailleurs sociaux ou leurs parents. Dans le cadre de la pratique clinique, le manuel décrit de manière pratique comment les professionnels de la santé peuvent appliquer les "principes des droits de l'homme" (sic !) dans leur travail de prise en charge de l'avortement : par exemple, fournir à toutes les femmes et les jeunes filles des informations complètes et précises pour les aider à faire des choix éclairés, respecter leur consentement et la confidentialité, tout en leur permettant de prendre des décisions autonomes sur tous les aspects de la santé reproductive.

    Enfin, il convient de rappeler un passage très significatif des lignes directrices de l'année dernière, où il est recommandé de "lever les obstacles politiques", tels que la condamnation de la pratique de l'avortement (l'OMS regrette qu'il y ait encore une vingtaine de pays dans le monde qui n'ont pas légalisé l'avortement), les délais d'attente obligatoires, l'obligation d'obtenir l'approbation d'autres personnes (comme les partenaires ou les membres de la famille) ou d'institutions, et les délais dans lesquels l'avortement peut avoir lieu.

    En résumé, l'objectif de l'OMS est clair : à partir d'une affirmation qui est en réalité tout à fait vérifiable concernant la "sécurité" et l'absence d'effets secondaires de médicaments capables de provoquer la mort d'un être humain à l'état embryonnaire, il faut augmenter autant que possible le nombre d'avortements, non seulement en les libéralisant au maximum, mais aussi en les promouvant activement, en enracinant définitivement la culture de la négation du droit à la vie d'une créature humaine.

  • Quand le Comité consultatif de bioéthique de Belgique décrète que la gestation pour autrui est « éthiquement acceptable »

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    Une Note d’analyse de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Dans un avis du 17 avril 2023, le Comité consultatif de bioéthique de Belgique recommande au législateur de légaliser la gestation pour autrui (GPA). Le Comité revient ainsi sur son avis de 2004 où il abordait déjà la question, en raison dit-il de l’évolution des connaissances et des développements sociétaux et juridiques de ces 20 dernières années.

    Logique instrumentale du corps humain

    Le Comité prend appui sur le principe d’autonomie personnelle des parents d’intention et leur droit au respect de la vie privée et familiale, ainsi que sur la maîtrise corporelle de la « femme gestatrice » (le Comité préfère cette expression à celle de « mère porteuse », problématique selon lui car elle maintient un lien entre grossesse et maternité). L’invocation du principe d’indisponibilité du corps humain pour s’opposer à une légalisation de la GPA est rejetée, au profit du principe d’autodétermination vis-à-vis de son propre corps. Ainsi, le Comité explique qu’aujourd’hui, « l’individu souhaite pouvoir décider plus librement de [son corps], comme il souhaite pouvoir effectuer ses propres choix en ce qui concerne l’engendrement (ou la contraception et l’interruption de grossesse) et la fin de vie (dont la possibilité de demander l’euthanasie). » C’est donc bien dans une vision instrumentale du corps humain que s’inscrit cet avis.

    A l’objection suivant laquelle la convention de GPA est illicite en raison de son objet (transfert de l’enfant), le Comité oppose une autre vision : l’objet du contrat n’est pas la cession de l’enfant, mais le « travail de gestation ». L’enfant pourrait être, dès sa conception, considéré comme celui des parents d’intention.

    Ce postulat implique la négation du principe en droit selon laquelle la mère est celle qui accouche de l’enfant (mater semper certa est). Il s’agit donc d’opérer une véritable révolution juridique et anthropologique dans l’ordre de la filiation.

     

    Texte complet de la Note d'analyse :

    La gestation pour autrui est « éthiquement acceptable » selon le Comité consultatif de bioéthique de Belgique

    Dans un avis du 17 avril 2023, le Comité consultatif de bioéthique de Belgique recommande au législateur de légaliser la gestation pour autrui (GPA). Le Comité revient ainsi sur son avis de 2004 où il abordait déjà la question, en raison dit-il de l’évolution des connaissances et des développements sociétaux et juridiques de ces 20 dernières années.

    Actuellement en Belgique, la GPA est pratiquée dans 5 hôpitaux qui ont chacun mis au point leur propre protocole étant donné l’absence d’encadrement légal en la matière – mais aussi l’absence de condamnation ferme de la GPA par la loi. Le droit de la filiation constitue néanmoins un obstacle à son développement, dû à l’absence de reconnaissance des conventions de mères porteuses et donc au risque que la mère porteuse ne se rétracte et garde l’enfant. Le couple d’intention doit en outre passer par l’adoption plénière pour établir un lien de filiation avec l’enfant.

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  • France : de nouvelles affaires d’agressions sexuelles dans l’Église

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    D'Elise Racque sur Telerama :

    Trois médias catholiques révèlent de nouvelles affaires d’agressions sexuelles dans l’Église

    Une collaboration inédite entre “La Croix”, “La Vie” et “Famille chrétienne” révèle que trois enquêtes judiciaires sont en cours. L’une d’elles concerne Georges Colomb l’évêque de La Rochelle, accusé d’une tentative de viol.

    14 juin 2023

    Mardi soir, la presse catholique française a révélé de nouvelles affaires d’agressions sexuelles mettant en cause le clergé, plus précisément des prêtres issus des Missions étrangères de Paris (MEP). Trois enquêtes judiciaires sont en cours. L’une d’elles concerne l’actuel évêque de La Rochelle, Georges Colomb, accusé par un jeune homme d’avoir tenté de le violer en 2013, alors qu’il était le supérieur général de MEP. Chose inédite : la série d’articles publiés hier dans La CroixFamille Chrétienne et La Vie (magazine du groupe Le Monde auquel appartient Télérama) est le résultat d’une collaboration entre ces trois titres. Indépendants au moment de l’écriture, les journalistes ont recoupé leurs informations et certaines sources pendant leurs enquêtes.

    Année après année, mois après mois, les révélations et les témoignages de victimes se succèdent dans les colonnes catholiques, écrits bien souvent par des journalistes eux-mêmes chrétiens, et salués par des fidèles mobilisés qui, à l’automne dernier, demandaient à l’Église de « sortir les poubelles ». Ce travail d’investigation et d’analyse, de plus en plus approfondi, est d’autant plus précieux qu’il concerne une institution où le secret et la réputation ont trop longtemps primé sur la vérité, l’écoute des victimes et la justice. En octobre, la révélation par Famille chrétienne et Golias d’une affaire mettant en cause l’ancien évêque Michel Santier avait ainsi mis l’assemblée épiscopale automnale sous le feu des projecteurs, poussant les prélats à plus de transparence.

    L’affaire Georges Colomb révélée hier démontre une nouvelle fois le rôle essentiel des médias face au dévoiement du pouvoir au sein de l’institution catholique. Selon les trois titres, le jeune homme qui accuse l’évêque rochelais s’était confié à un autre responsable de sa communauté dès l’année des faits présumés. En 2015 et 2016, un prêtre lance l’alerte et avertit la hiérarchie catholique, jusqu’au Vatican. Georges Colomb devient tout de même évêque. Une enquête canonique préalable a certes été ouverte récemment… Mais il aura fallu attendre la publication des enquêtes journalistiques coordonnées pour que la Conférence des évêques de France annonce, enfin, dix ans après les faits, la mise en retrait de Georges Colomb.

  • Quand les Dodgers invitent un groupe de drag queens anti-catholiques à leur "Pride Night" : le grand émoi des catholiques américains

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    De Michael Warsaw sur le National Catholic Register :

    Sur les Dodgers et les Drag Queens

    Après que les Dodgers ont réinvité un groupe de drag queens anti-catholiques à leur "Pride Night", les catholiques doivent répondre par quelque chose de plus fort que le boycott.

    Large American flag on display during the opening ceremony of the National League Championship Series at Dodger Stadium in Los Angeles, Calif.

    Grand drapeau américain déployé lors de la cérémonie d'ouverture des National League Championship Series au Dodger Stadium de Los Angeles, en Californie.

    14 juin 2023

    L'une des raisons pour lesquelles le baseball est le passe-temps des Américains est qu'il existe généralement loin des débats contentieux, des rancœurs politiques et des clivages culturels. C'est du moins ce qu'il est censé être. Mais cette image s'est effondrée dans l'emblématique Dodger Stadium de Los Angeles.

    Depuis quelques semaines, la controverse porte sur la célébration par les Dodgers, le 16 juin, de la "Pride Night" (nuit de la fierté).

    L'existence de ces "Pride Nights" et d'autres célébrations d'activités et d'agendas LGBTQ est profondément erronée, comme le montre clairement l'Église dans ses enseignements sur la vérité et la signification de la sexualité humaine. En outre, l'exaltation de l'orgueil est à l'opposé de notre vocation de disciples et d'imitateurs du Christ. Ce n'est pas une coïncidence si le jour où les Dodgers ont décidé d'honorer le premier des péchés capitaux, l'Église nous invite à célébrer la solennité du Très Sacré Cœur de Jésus, symbole constant de la puissance et de la victoire de l'humilité.

    En soi, la Pride Night des Dodgers devrait mettre les catholiques mal à l'aise. Mais la controverse a véritablement commencé lorsque l'équipe a décidé d'honorer ce soir-là le groupe de travestis anti-catholiques connu sous le nom de "Sisters of Perpetual Indulgence" avec ce que les Dodgers ont appelé le "Community Hero Award" (prix du héros de la communauté).

    Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence ne sont pas seulement un groupe qui s'oppose publiquement aux enseignements de l'Église sur le mariage, la création par Dieu de l'homme et de la femme, et la morale sexuelle traditionnelle. Il s'agit d'un groupe qui se moque délibérément des catholiques et tente de profaner le sacré. Les membres du groupe ridiculisent la pureté et la piété des religieuses en se déguisant en caricatures grotesques de religieuses. Ils promeuvent des représentations sexualisées de Notre Seigneur, Jésus-Christ. Ils auraient même accueilli de très jeunes enfants lors d'événements où l'exhibitionnisme sexuel obscène était à l'honneur.

    Après l'indignation publique suscitée par la décision des Dodgers d'honorer les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence - y compris le refus de plusieurs évêques américains, de joueurs de baseball professionnels et d'éminents dirigeants politiques tels que le sénateur Marco Rubio de Floride - les Dodgers ont semblé faire marche arrière. Ils ont désinvité le groupe, non pas parce qu'il mettait des enfants en danger ou parce qu'il se moquait d'un Américain sur cinq qui s'identifie comme catholique, mais parce que leur invitation pouvait, selon eux, "détourner l'attention des grands avantages que nous [l'organisation des Dodgers] avons constatés au fil des ans lors de la Nuit des Fiertés".

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  • La disparition de Silvio Berlusconi et d'Antonio Borelli Machado

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana :

    La disparition de Silvio Berlusconi et d'Antonio Borelli Machado

    14 juin 2023

    Le 12 juin 2023, Silvio Berlusconi, fondateur de Fininvest et de Forza Italia, chef de quatre gouvernements, protagoniste incontesté de trente ans de vie italienne, est décédé à Milan à l'âge de 86 ans. Une vie de grand engagement et de forts contrastes, dans les domaines des affaires, des médias et de la politique, dont il est sorti, malgré ses blessures, toujours gagnant. Un seul entrepreneur avant lui a exercé autant de pouvoir, mais pour des raisons héréditaires et non personnelles : Gianni Agnelli. Alors que le président de Fiat avait accompagné la révolution culturelle et politique italienne en s'alignant sur les indications des "pouvoirs forts" internationaux, Berlusconi a été un "outsider" qui a osé remettre en cause le compromis historique, en s'engageant en 1994 contre la "joyeuse machine de guerre" socialo-communiste et en en payant toutes les conséquences, y compris une lourde persécution judiciaire et médiatique, qui lui a coûté plus de 30 procès et 130 inculpations, avec une seule condamnation définitive, pour fraude fiscale. 

    L'anticommunisme a été une constante et le grand mérite de Silvio Berlusconi. Comment ne pas rappeler que le 27 février 1998, il s'est présenté à la convention de l'Alleanza Nazionale avec un livre en cadeau pour chacun des 2 500 participants : Le livre noir du communisme de Stéphane Courtois, traduit cette année-là par sa maison d'édition Mondadori. La grande erreur de Berlusconi est de ne pas avoir compris qu'il n'y avait pas d'anticommunisme possible en dehors d'une réaction contre la dégradation morale qui attaquait l'Italie dans ces années-là et que, malheureusement, ses réseaux de télévision alimentaient. Dès 1987, le Centre culturel Lepanto, dans un appel intitulé Dove va l'Italia (Où va l'Italie ?), paru le 5 juin sous forme de publicité dans Il Giornale de Berlusconi, rappelait que "la véritable alternative à laquelle l'Italie est confrontée aujourd'hui se situe entre la défense de la civilisation occidentale et chrétienne et la capitulation devant le relativisme moral qui trouve dans le socialisme et le communisme son expression la plus radicale. Il n'y a pas d'opposition au communisme qui puisse être séparée de la lutte contre ce relativisme, c'est-à-dire de la défense des principes religieux et moraux de l'Évangile. D'autre part, aucun appel à ces principes ne peut être efficace s'il n'est pas accompagné d'une opposition radicale et active au social-communisme, qui représente la menace la plus insidieuse pour notre civilisation". 

    Silvio Berlusconi avait l'âme d'un conquérant. Son horizon était avant tout l'Italie, dont il se sentait le représentant par excellence. Au cours de sa longue vie, il a réalisé tout ce qu'un homme, avec de l'argent, mais surtout avec ses talents et ses capacités, peut conquérir sur terre, jusqu'à son dernier succès : l'hommage "bipartisan" de ses amis et de ses détracteurs. 

    L'Italie lui a rendu les plus grands honneurs : deuil national, funérailles nationales célébrées au Dôme par l'archevêque de Milan, avec la participation du président de la République et des plus hautes fonctions institutionnelles, 33 pages du Corriere della Sera et 27 pages de la Repubblica (autrefois ennemi acharné) pour illustrer sa vie publique et privée. Dans ses dernières heures terrestres, selon le Corriere, Berlusconi a regardé la finale de la Ligue des champions et semblait "obsédé" par l'idée de la réorganisation de Forza Italia et par la préoccupation du conflit en Ukraine et de sa possible dégénérescence en un affrontement nucléaire. Nous ne savons rien du moment décisif, celui où peut basculer le sens d'une vie qui n'a pas été donnée à Dieu.

    Une semaine avant Berlusconi, le 5 juin 2023, l'écrivain Antonio Augusto Borelli Machado s'est éteint à Sao Paulo, au Brésil, à l'âge de 92 ans. Le "Dr Borelli", comme on l'appelait familièrement, bien que titulaire d'un diplôme d'ingénieur, vivait dans un petit appartement du quartier d'Higiénopolis, mais son regard embrassait le monde entier. En effet, pendant de nombreuses années, il a dirigé le centre de documentation et de recherche de l'Association brésilienne de la tradition, de la famille et de la propriété, qui a suivi et analysé plus de quatre cents publications provenant de 25 pays, en treize langues. Ses archives, créées à l'époque où l'Internet n'existait pas, étaient riches en coupures de presse des correspondants de la TFP en Amérique et en Europe, et permettaient au Dr Borelli d'être constamment informé des événements religieux et politiques les plus importants de notre époque, sous la direction du professeur Plinio Corrêa de Oliveira, qu'il suivait depuis 1954. 

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  • Des données stupéfiantes sur la réalité choquante de l'avortement : le cas italien

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    De Tommaso Scandroglio sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Cancer, coûts élevés, solitude : les données choquantes sur l'avortement

    14-06-2023

    L'Observatoire (italien) permanent de l'avortement présente son deuxième rapport sur les coûts et les effets sanitaires de l'IVG. Et les données sont choquantes : aujourd'hui, 30% des femmes avortent avec le RU486, mais le nombre total d'IVG ne diminue pas ; avec l'avortement chimique, les avortements sont de plus en plus pratiqués seuls, mais le taux de mortalité est 12 fois plus élevé et parmi les complications, il y a une corrélation étroite entre le cancer du sein et les avortements. Et les coûts ? Depuis 1978, il y a eu 5,8 millions d'avortements pour un coût de 5 milliards pour l'État. Si cette somme avait été investie aujourd'hui, nous aurions une capitalisation nette de 12 milliards. 

    Lors d'une conférence de presse tenue au Sénat de la République, l'Observatoire permanent de l'avortement (Opa) a présenté le 2e rapport sur les coûts et les effets sur la santé de la loi 194.

    Quelques données ressortent des rapports des invités. Le Dr Stefano Martinolli, directeur médical de l'hôpital de Trieste et vice-président de l'Opa, a expliqué que l'avortement par RU486 représente aujourd'hui 30% de l'ensemble des avortements et que "l'on estime que dans les cinq prochaines années, environ 50% des avortements seront pharmacologiques". En effet, de nombreuses "justifications" émergent pour l'utilisation préférentielle de cette procédure : moindre coût en termes de séjour à l'hôpital, moindre invasivité, approche plus attrayante et moins traumatisante. Nos recherches montrent que ces justifications sont totalement infondées". Il ajoute que les différentes pilules abortives deviennent de plus en plus populaires - un demi-million rien qu'en 2020 - provoquant un effet migratoire de l'avortement : de l'avortement chirurgical à l'avortement chimique. Une myriade de crypto-avortements précoces qui échappent aux calculs officiels du ministère de la Santé.

    Ainsi le rapport : "En 2020, le nombre total de boîtes vendues de Norlevo (pilule du lendemain) et d'ellaOne (pilule du surlendemain) a dépassé le demi-million, soit près du double du chiffre de 2014. En supposant un taux de 25 % de cas où la pilule provoque l'interruption d'une grossesse dès son début, ce qui est extrêmement conservateur par rapport aux preuves scientifiques, on obtient un nombre d'avortements potentiels allant d'environ 15 000 à 30 000 entre 2014 et 2019". Ces avortements doivent donc être ajoutés aux chiffres officiels. Une fois cet ajout effectué, le pourcentage d'avortements ne diminue pas, comme l'indiquent le ministère et les médias, mais reste stable : "Le pourcentage d'interruptions volontaires de grossesse corrigées en tenant compte de l'utilisation de la contraception d'urgence est stable tout au long de la période 2014-2020, s'établissant à partir de 2017 à plus de 17 %, un pourcentage qui, selon les données officielles, n'aurait été enregistré qu'avant 2006, année de l'introduction du Norlevo en Italie".

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  • Quand notre réalité est en train de dépasser les sombres prévisions de la science-fiction

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    De gènéthique.org :

    Bienvenue dans le meilleur des mondes – Michel Geoffroy

    13 juin 2023

    « Notre réalité est en train de dépasser les sombres prévisions de la science-fiction ». Dans cet essai qui ne se veut pas exhaustif, Michel Geoffroy analyse de nombreuses œuvres littéraires et cinématographiques et le message qu’elles peuvent transmettre à la société actuelle. Qui sonnent parfois comme des avertissements en matière de bioéthique.

    « De nombreux auteurs vont se démarquer du progressisme, en particulier pour mettre en garde contre un monde déshumanisé par la technique, contre un risque de décadence de l’homme ». Que ce soit Roger Spottiswood qui, dans A l’aube du 6ème jour, dénonce le « génie génétique » et le clonage, ou John Boorman, dans son film Zardog, qui explique que l’immortalité ne peut être acquise qu’au prix de la perte de l’humanité de l’homme.

    Certains auteurs ont souhaité avertir le lecteur contre le mouvement transhumaniste et la numérisation de l’existence. La série cinématographique Terminator l’illustre en mettant en scène des robots et des machines échappant au contrôle de l’homme. C’est aussi le thème des Temps modernes de Charlie Chaplin où l’homme devient tel une machine.

    Le sujet de la fin de l’homme est lui aussi récurrent. La culture du suicide est décrite dans la nouvelle de C. C. MacApp dans un cimetière sur toute la Terre. Pour Aldous Huxley, « la maternité naturelle est taboue et l’on conçoit, sélectionne et conditionne les individus en laboratoire ».

    La science-fiction, « ce genre spécifique qui prétend décrire notre futur en extrapolant les données de la science ou de la technologie du moment », ne pourrait-elle pas nous aider à décrypter le monde contemporain ?

    Edition : La nouvelle librairie

    Date de parution : 04/2023

    Nombre de pages : 92

  • Quand la censure resserre son étreinte sur la liberté d’expression dans des pays réputés y être attachés

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    La censure prend ses aises pour s’incruster dans nos mœurs

    La censure resserre son étreinte sur la liberté d’expression dans des pays réputés y être attachés de toutes leurs fibres, dont la France. Elle s’exerce au nom du « wokisme », de l’activisme LGBT, d’un féminisme exacerbé, et plus généralement d’une « bien-pensance » lovée au cœur de l’État, des grandes organisations internationales (ONU, UE), des plateformes numériques (GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), et de nombreux médias. Sans oublier les agences de publicité qui rompent avec les médias suspects de dissidence.

    La censure atteint même l’Assemblée nationale, un lieu où la parole devrait être libérée non certes de la bienséance, mais des diktats de la bien-pensance. Lorsque, par exemple (en octobre dernier), la présidente de l’Assemblée inflige des sanctions à un député RN parce qu’il a qualifié le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye de « communautariste », et à une députée Renaissance parce qu’elle a traité le RN de parti « xénophobe », on frôle la police de l’expression : pour être désagréables et contestables, ces deux termes ne sont pas à proprement parler des insultes. Les lointains prédécesseurs de nos représentants sur les bancs parlementaires s’envoyaient sans vergogne des noms d’oiseaux, mais ils les servaient généralement dans un français dont le bon usage s’est perdu... Aujourd’hui, privés du recul et de l’humour que donne la culture, tout un chacun s’estime offensé pour un mot jugé malsonnant ou pour une expression réputée « incorrecte ». Petit bagage intellectuel, énorme ego victimaire...

    Cette hypersensibilité est exploitée à fond et portée à l’incandescence par le « wokisme » qui nous est revenu d’Outre-Atlantique, tel un boomerang : c’est à la Sorbonne et à Nanterre qu’ont été enseignées dans les années soixante les théories marxisantes, libertaires et « déconstructivistes » qui ont inspiré le « gender » (la théorie du genre) et la « cancel culture » (culture de l’annulation), idéologies concoctées dans les universités américaines (cf. LSDJ n°319). Aujourd’hui, le « wokisme » prétend « annuler » le passé supposé « genré », « racisé », « colonial » … et interdire par tous les moyens de penser autrement. En France aussi, il impose son terrorisme intellectuel jusque dans un lieu où la liberté de s’exprimer devrait être sacrée : l’université. Or il y règne un totalitarisme qui prétend museler l’expression de toute pensée dissidente en interdisant le débat, au mépris de la liberté académique. On ne compte plus les conférenciers empêchés de s’y exprimer : Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Élisabeth Badinter, Sylviane Agacinski, Michel Onfray, Régis Debray, Jacques Julliard, intellectuels pourtant classés à gauche mais critiques de cette « cancel culture », nouvelle « révolution culturelle » qui traque les opposants assimilés à des « racistes » et des « fascistes », attachés à la suprématie de l’homme blanc hétérosexuel, et à des « islamophobes » ou « homophobes » (en réalité des opposants à l'islamisme ou à la GPA). En octobre 2019, l’université de Bordeaux avait déprogrammé une conférence de Sylviane Agacinski sous la pression menaçante d'associations LGBTI+. Pourtant, cette même université de Bordeaux a complaisamment ouvert ses portes, le 28 mars 2023, à un conférencier inattendu : le terroriste (non repenti) Jean-Marc Rouillan, co-fondateur d’Action Directe, coupable, entre autres crimes, des assassinats de l’ingénieur général Audran (1985) et du PDG de Renault Georges Besse (1986). L’« annulation » ne touche pas seulement des conférences. En mars 2019, une des pièces de théâtre les plus célèbres de la littérature universelle, « Les Suppliantes » d’Eschyle (Ve siècle av. J.-C.), n’avait pu être représentée à la Sorbonne sous prétexte que des « vigilants » y auraient discerné du « racisme »...

    Après l’université, l’édition a embrayé sur la mode « woke » en s’exerçant à supprimer ou à réécrire tous les passages potentiellement « offensants » de la littérature universelle ! Là encore, le mauvais exemple vient des pays anglo-saxons. Les éditeurs ont engagé des « sensitivity readers » chargés d’expurger les livres de tout passage jugé contraire à l’« inclusivité ». Cela peut conduire à changer jusqu’au titre : le célèbre roman policier « Dix petits nègres » d’Agatha Christie est désormais titré dans sa version française : « Ils étaient dix ». Même mésaventure pour le sublime « Nègre du Narcisse » du grand romancier Joseph Conrad, rebaptisé « Les Enfants de la mer » (nb : « nègre » sonne aujourd’hui désagréablement mais ne dit rien d’autre que « noir » : niger en latin). Le cinéma a naturellement suivi voire précédé cette « révolution culturelle » que le ridicule n’est pas encore parvenu à enrayer... En témoigne la dernière exclusion en date, celle du journaliste Eric Naulleau : ce collaborateur de « Marianne » (en lien ci-dessous) vient d’être viré du jury du festival du film de Cabourg pour avoir accordé un entretien au magazine « Valeurs actuelles ».

    Pour aller plus loin :

    Éric Naulleau évincé du festival de Cabourg : "La liberté d’expression, valable pour certains, pas pour d’autres"

    >>> Lire l'article sur : Marianne

  • Et si les hommes étaient désormais le sexe défavorisé ?

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    De Fernando Rodríguez-Borlado sur aceprensa via didoc.be Ce texte a été traduit de l’espagnol par Stéphane Seminckx.

    Le labyrinthe du « malaise masculin »

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    Pour une partie de l’opinion publique, l’idée qu’être un homme représente un privilège social est considérée comme tellement évidente qu’elle ne mérite pas d’être discutée. Le mouvement woke, en particulier, en a fait l’une de ses thèses fondatrices. Cependant, de plus en plus de voix s’élèvent pour la mettre en doute, aussi dans le camp de la gauche. Et si c’était exactement le contraire, c’est-à-dire que les hommes sont désormais le sexe défavorisé, au moins dans certains domaines ?

    Certaines données semblent le démontrer : les garçons échouent beaucoup plus à l’école que les filles, ils vont moins souvent à l’université et sont moins souvent diplômés, ils sont plus nombreux à quitter le marché du travail, ils consomment plus de drogues, ils se suicident plus souvent, ils ont un taux de criminalité plus élevé et moins d’amis, ils perdent plus de temps sur les écrans, ils sont de plus en plus mis à l’écart de l’éducation des enfants.

    Dans ce contexte, il est bon que des voix s’élèvent dans l’opinion publique pour souligner la gravité du problème et proposer des solutions à partir d’une image non pathologisée de la masculinité.

    Un livre courageux

    Fin 2022, Richard Reeves — chercheur britannique à la Brookings Institution, le think tank de référence de la gauche modérée aux États-Unis — a publié Of Boys and Men. Why the Modern Male Is Struggling, Why It Matters, and What to Do about It (A propos de garçons et d’hommes. Pourquoi le mâle moderne est en crise. Pourquoi c’est important. Et que faire ?). Sa thèse s’oppose frontalement au postulat woke sur la masculinité. Selon Reeves, être un homme aujourd’hui, de fait, s’est converti en un désavantage dans de nombreux domaines : l’éducation, l’emploi, la santé, le bien-être psychologique, les relations familiales, etc.

    Reeves n’est certainement pas le premier auteur à se pencher sur cette question. Depuis le début du siècle, plusieurs ouvrages ont été publiés sur la crise de la masculinité, mais presque toujours axés sur les enfants et les jeunes. C’est le cas de The War Against Boys (2001) de Christina Hoff Sommers, Boys Adrift (2016) de Leonard Sax, ou encore The Boy Crisis (2018) de Warren Farrell et John Gray.

    Cependant, le livre de Reeves a eu plus d’impact. Entre autres, parce qu’il est écrit par quelqu’un qui a une réputation de progressiste — bien qu’il se décrive lui-même comme un « objecteur de conscience dans la guerre culturelle » —, qui utilise une approche et un vocabulaire très aimés par la gauche actuelle, et qui, pourtant, défend certains points de vues considérés comme « conservateurs », tels que l’importance du biologique dans la configuration du masculin et du féminin, les dommages causés par la monoparentalité ou la convenance d’une discrimination positive en faveur des hommes dans certains secteurs de l’emploi.

    Différents dès le berceau

    Le livre affirme sans ambiguïté — et en claire opposition avec l’idéologie du genre — que les hommes et les femmes sont différents par nature.

    Cependant, Reeves ne tombe pas non plus dans le déterminisme biologique. Il estime simplement, comme le montrent la science et le bon sens, que le féminin et le masculin sont le résultat d’un mélange de facteurs biologiques et culturels. Toutefois, l’auteur britannique prétend que, si les premiers pèsent davantage sur l’identité de la femme (notamment en raison de la « constitution maternelle » de son corps), le « script » qui dirige le développement du masculin est davantage culturel : le garçon doit terminer l’apprentissage de sa masculinité dans la société, en créant des liens avec d’autres personnes. Traditionnellement, la famille, le travail et la communauté religieuse fournissaient ces liens, et avec eux un sentiment d’appartenance et d’utilité publique. Le problème est que beaucoup d’hommes sont « en retrait » dans ces trois domaines.

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  • Enquête sur un des plus grands scandales sanitaire et éthique dont on ne mesure pas encore l'ampleur

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    De gènéthique.org :

    Time to think – Hannah Barnes

    6 juin 2023

    Du temps pour réfléchir, c’est la promesse des bloqueurs de puberté, promus comme une « pause » auprès d’adolescents qui se cherchent. Du temps pour réfléchir, c’est ce que n’ont pas pris la majorité des praticiens du Gender Identity Development Service de la clinique Tavistock au Royaume-Uni (cf. Royaume-Uni : fermeture du service d’identité de genre du Tavistock), que ce soit face à la croissance exponentielle du nombre de leurs jeunes patients, à la proportion de troubles autistiques chez eux, à l’augmentation du nombre de filles par rapport aux garçons, ou avant de leur prescrire des bloqueurs de puberté.

    Hannah Barnes a mené une enquête approfondie. Médecins, patients, familles ont été interrogés, les différents rapports et études disponibles consultés. Le résultat est un essai précis et fouillé, qui se veut dépourvu d’idéologie : l’auteur n’est pas opposée aux « transitions de genre » en soi, y compris médicales. Hannah Barnes fait son travail de journaliste, ce qui la conduit à exposer un véritable scandale sanitaire dont on ne mesure pas encore l’ampleur (cf. Changement de sexe chez les enfants : « un des plus grands scandales sanitaire et éthique »).

    Comme Dommages irréversibles, l’ouvrage fera date. Espérons qu’il soit bientôt disponible dans de nombreuses langues.

    Edition : Swift Press

    Date de parution : 23/02/2023

    Nombre de pages : 563

  • Avez-vous un utérus ?

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    De Pascal Dasseleer sur son blog "De Charybde en Scylla" (28 mai 2023) :

    Avez-vous un utérus ?

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    Dans un premier temps, cette affiche m’a laissé à la fois rêveur et hilare ! À ce point de désertion du sens commun et de négation des évidences anatomiques les plus élémentaires, les hôpitaux wallons ne devraient-ils pas d’abord promouvoir une campagne de dépistage … de l’utérus, en invitant tous les citoyens à une échographie ? Comment s’assurer autrement que quelque utérus farceur n’habite pas notre bassin ?

    Mais l’hilarité a rapidement laissé place à la gravité. Ce qui me stupéfie sur cette affiche n’est certes pas la volonté — tout à fait légitime — des services de santé de toucher toutes les femmes, y compris celles qui refusent leur condition féminine. Non. L’objet de ma stupéfaction porte sur ce que cette publicité révèle de l’incroyable subversion anthropologique que nous sommes en train de vivre au jour le jour et qu’on nous impose dans une indifférence somnolente et une permissivité mortifère. L’ignorance des conditions biologiques et de la finalité procréatrice, voire la négation pure et simple, de la sexualité — avec la stérilité comme corolaire — le transhumanisme, l’antispécisme, — tout cela venant s’ajouter à la négation déjà fort ancienne de l’immatérialité de l’âme —, tout concourt aujourd’hui à la destruction de ce qui conditionne le plus profondément notre humanité. Le « ressenti » subjectif devient la seule source du droit, accomplissant jusqu’à l’absurde les prémisses individualistes du libéralisme moderne, posées dès le XVIIème siècle, notamment par Hobbes (le conatus qui se définit comme le désir individuel illimité de puissance et qui constitue selon lui la spécificité de l’homme). « Je désire, je ressens, donc j’ai droit, pour autant que je n’embête pas mon voisin ». Tyrannisé par le « ressenti » de ses citoyens, l’Occident, anciennement chrétien, est en train de s’autodétruire ! Michel Foucault, grand prophète de la déconstruction, l’avait triomphalement annoncé dès 1966 : « le dernier homme est à la fois plus vieux et plus jeune que la mort de Dieu ; puisqu'il a tué Dieu, c'est lui-même qui doit répondre de sa propre finitude ; mais puisque c'est dans la mort de Dieu qu'il parle, qu'il pense et existe, son meurtre lui-même est voué à mourir ; des dieux nouveaux, les mêmes, gonflent déjà l'Océan futur ; l’homme va disparaître[1] »… Et il semble bien que l’homme occidental postchrétien s’acharne à lui donner raison.

    [1] M. Foucault, Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966, p. 396.

  • Avortement : la Cour européenne des droits de l'homme refuse de condamner la Pologne

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    De sur le site du Figaro :

    Restriction du droit à l'IVG : la CEDH refuse de condamner la Pologne

    8 juin 2023

    La Cour européenne des droits de l'homme a rejeté une requête contre une décision de la Cour constitutionnelle polonaise, qui interdit aux femmes d'avorter même en cas de malformation du fœtus.

    En restreignant l'accès à l'IVG en 2021, la Pologne a-t-elle enfreint la Convention européenne des droits de l'homme ? C'est à cette question que la CEDH était sommée de répondre, saisie d'une requête orchestrée par une association féministe polonaise. Dans une décision publiée ce 8 juin (A.M. & al. c. Pologne), la CEDH a jugé irrecevable la requête, sans toutefois répondre sur le fond : les requérantes, estime la Cour, n'ont pas apporté la preuve qu'elles étaient directement et personnellement menacées par les modifications de la loi sur l'IVG en Pologne.

    L'avortement est longtemps resté, en pratique, autorisé en Pologne sous le régime communiste. En 1993 une loi a restreint l'accès à l'IVG, ne l'autorisant plus que dans certaines circonstances : en cas de viol, lorsque la santé de la mère est menacée, ou en cas de malformation du fœtus. En 2019, un groupe de parlementaires polonais avait demandé à la Cour constitutionnelle de Pologne de réexaminer l'exception prévue pour les cas de malformation fœtale ; et en 2020, la Cour constitutionnelle a jugé que cette exception était incompatible avec la Constitution de Pologne (qui garantit «la protection de la vie»). Depuis janvier 2021, il n'est donc plus possible de recourir à l'IVG en Pologne en cas de malformation du fœtus, sans effet sur la santé de la mère.

    À la suite d'une mobilisation importante contre cette mesure, une association féministe, la Fédération pour les femmes et le planning familial (FEDERA) a proposé, avec le soutien de la commissaire aux droits de l'homme en Pologne, que des femmes remplissent un formulaire en ligne pour adresser une requête à la CEDH. Elles arguaient notamment d'une violation de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui garantit le «droit au respect de la vie privée et familiale».

    Parmi les 8 requérantes, plusieurs ont fait valoir qu'elles se sentaient directement concernées par cette mesure anti-IVG, étant toutes en âge de procréer. Deux d'entre elles estimaient avoir un risque plus élevé d'être enceinte d'un enfant malformé, tandis que deux autres étaient enceintes au moment de déposer leur requête en 2021. Elles disaient craindre ne pas recevoir de soins médicaux adéquats au cas où l'enfant dont elles seraient éventuellement enceintes présenterait une malformation grave.

    Mais les juges de la Cour ont estimé que le risque d'une violation future des droits du requérant ne peut que très rarement être invoqué pour introduire une requête. «Les requérantes n'ont produit aucun élément convaincant prouvant qu'elles sont exposées à un risque réel d'être directement lésées par les modifications de la loi», résume la CEDH, qui a donc jugé irrecevable la requête et n'a pas condamné la Pologne dans cette affaire.

    Dans des observations écrites transmises à la Cour, l'ancien commissaire européen à la Santé Tonio Borg, ainsi que plusieurs anciens juges de la CEDH, rappelaient que la CEDH n'a jamais consacré de droit à l'avortement, et que ce droit ne peut être déduit du texte de la Convention européenne des droits de l'homme. D'ailleurs au moment de l'adoption de la Convention en 1950, aucun des États ayant participé à sa rédaction n'avait autorisé l'IVG dans leur droit interne. Si l'avortement peut être considéré, au regard du droit européen des droits de l'homme, comme une exception au principe de protection de la vie des personnes humaines, en aucun cas il ne constitue un droit qui s'imposerait aux États malgré leurs législations nationales, font valoir les auteurs de ces observations écrites.

    Une autre affaire concernant l'IVG sera prochainement examinée par la CEDH : une jeune femme britannique, porteuse de la trisomie 21, veut en effet faire valoir que la législation au Royaume-Uni (qui autorise l'IVG jusqu'à la naissance dans le cas où l'enfant à naître est trisomique) est une violation des droits des personnes handicapées.

    Lire le commentaire de l'European Centre for Law & Justice