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Témoignages - Page 94

  • Témoignage : du goulag à la liberté

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    De Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    Du goulag à la liberté

    Vient de paraître : « Des miradors à la liberté. Un Français-Russe toujours  en résistance » de Nikita Krivochéine (Life éditions) - Orthodoxie.com

    Né à Paris en 1934 dans une famille de la noblesse ayant fui le communisme, Nikita Krivochéine, en 1948, rejoint l’URSS avec ses parents qui pensent retrouver une Russie apaisée, ce qui lui vaudra de connaître le goulag avant de pouvoir revenir en France en 1971. Il raconte cela dans un livre poignant (1).

    La Nef – Vous avez eu un parcours inimaginable, naissance en France, puis départ pour l’URSS où vous connaîtrez le goulag et retour en France : pourriez-vous nous le résumer ?

    Nikita Krivochéine – Le Ciel a été clément, généreux : j’ai pu rentrer en France, m’y bien réintégrer, y faire revenir mes parents, fonder un foyer. Parmi les jeunes émigrés emmenés en URSS après la guerre, ceux qui ont eu cette chance se comptent sur les doigts d’une main. Il m’a été donné de voir de Paris l’effondrement du régime communiste, et cela sans que le sang soit versé ! Une grande vague de règlements de comptes meurtriers était plus que probable. Nous avons survécu en URSS corporellement ainsi que dans notre foi, notre vision. Mais combien de « rapatriés » ont préféré se faire « couleur muraille », se dépersonnaliser pour survivre. Mon retour en France a été et reste un très grand bonheur !

    Pourquoi vos parents sont-ils retournés avec vous en URSS en 1948, alors que le totalitarisme du communisme soviétique était manifeste ?

    Il avait, dans l’après-guerre immédiat, cessé d’être claironné et manifeste. À partir de 1943 Staline constatant que les Russes ne sont pas très chauds pour se faire tuer par la Wehrmacht au « nom du communisme, avenir radieux de toute l’humanité », change de disque et se met à invoquer « la grande Russie », ses militaires, sa culture, rouvre les églises. Il change d’hymne national et renonce à la devise « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », fait renaître le corps des officiers. Pour, dès 1946, revenir à la répression de l’Église. Il lance en 1949 une très importante vague d’arrestations (dont celle de mon père). Mais pendant la guerre l’illusion d’un renoncement au communisme a fonctionné.

    Lire la suite sur le site de La Nef

    (1) Nikita Krivochéine, Des miradors à la liberté. Un Français-Russe toujours en résistance, Life Éditions, 2021, 192 pages, 22 €.

  • Face à la persécution, les chrétiens indiens se serrent les coudes

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Les chrétiens indiens célèbrent une première journée nationale destinée à renforcer leur unité

    06/07/2021

    Le 3 juillet, de nombreux groupes indiens de diverses confessions chrétiennes se sont rassemblés à travers l’Inde, notamment sur les réseaux sociaux, afin de célébrer la première Journée des chrétiens indiens. Cette initiative, explique Mgr Leo Cornelio, archevêque de Bhopal dans l’État du Madhya Pradesh, a pour but de mettre de côté les différences confessionnelles pour renforcer leur unité et leur culture commune, contre les attaques de plus en plus hostiles envers les minorités dans le pays. « Les chrétiens sont indissociables de l’histoire et de cette grande nation », souligne Mgr Cornelio.

    En avril 2019, des chrétiens indiens prient devant une église de Delhi Est durant le Vendredi Saint.

    Les chrétiens indiens ont mis de côté leurs différences confessionnelles lors du lancement d’une journée nationale, destinée à renforcer leur unité et leur culture commune contre un contexte de plus en plus hostile envers les minorités religieuses dans le pays. La première Journée des chrétiens indiens a été célébrée le 3 juillet, jour de la fête de saint Thomas, un des douze apôtres du Christ et évangélisateur de l’Inde en 52 après Jésus-Christ d’après la tradition. Des groupes catholiques, protestants et orthodoxes ont marqué la journée spéciale via les réseaux sociaux, avec des temps de prières, des enseignements, des partages et des clips vidéo, afin de souligner l’unité chrétienne en Inde et l’histoire multiséculaire du christianisme dans le pays. « Cela ne doit pas être que l’affaire d’un jour, nous devons nous en préoccuper tous les jours », confie Mgr Leo Cornelio, archevêque de Bhopal dans l’État du Madhya Pradesh, où de nombreuses attaques antichrétiennes ont été rapportées.

    « Les chrétiens sont indissociables de l’histoire et de l’identité de cette grande nation, mais malheureusement, certains veulent nous présenter comme des étrangers liés à des pouvoirs coloniaux », déplore Mgr Cornelio. Pour l’archevêque de Bhopal, cette journée annuelle doit permettre de dire à ceux qui divisent les gens entre patriotes et « anti-nationaux » selon des critères religieux que « les chrétiens ont vécu ici aussi longtemps qu’ailleurs dans le monde » et que « nous sommes aussi indiens que les membres des autres religions ». Mgr Cornelio ajoute que « le christianisme a fait partie de la culture et de la civilisation indiennes bien avant l’arrivée des Portugais et des Anglais ». L’archevêque indien souligne également que cet événement a aussi pour but de rappeler que les chrétiens, même s’ils représentent une petite minorité avec 2,3 % de la population indienne, ont contribué « largement à la construction de la nation, en particulier pour l’accès des pauvres à l’éducation et à la santé ».

    « Le christianisme fait partie intégrante de l’histoire de l’Inde »

    Pour Shibu Thomas, fondateur de l’association Persecution Relief, qui enregistre les cas de persécution contre les chrétiens en Inde, cette journée nationale est une « initiative formidable » parce qu’elle « nous aide tous à renforcer notre unité ». « Cela nous aide à raviver l’héritage de saint Thomas, le disciple de Jésus. Cela nous aidera aussi à donner nos vies pour Jésus s’il le faut », ajoute-t-il. « Cette journée a permis de briser les barrières de nos différences confessionnelles, et elle nous donne l’espoir que nous soyons un, en mettant de côté toutes nos différences », poursuit-il. « Le christianisme fait partie intégrante de l’histoire de l’Inde depuis près de 2 000 ans, et il a donné naissance à de nombreuses formes indigènes de vie chrétienne. »

    Les programmes publics de cette première journée nationale ont été limités en raison de la pandémie et des restrictions en vigueur. Les responsables chrétiens expliquent qu’ils veulent sensibiliser les communautés chrétiennes sur la nécessité de mettre en avant leurs racines culturelles indiennes en tant que chrétiens, pour contrer ceux qui veulent déformer l’histoire en les présentant comme issus d’une culture étrangère. Les minorités chrétiennes indiennes subissent souvent diverses formes d’attaques et de harcèlement, en particulier dans les zones rurales, à cause de certains groupes qui les accusent de suivre une religion opposée à l’hindouisme.

    « Les missionnaires chrétiens qui sont venus de l’étranger n’ont jamais œuvré contre les intérêts de notre nation, mais ils nous ont guidés vers une vie meilleure », affirme au contraire Mgr Cornelio. « Cette journée nous aidera à nous souvenir de nos racines et à nous rassembler en nous efforçant de devenir de meilleurs chrétiens, quelles que soient nos différences. » Les groupes nationalistes hindous qui projettent de faire de l’Inde une nation exclusivement hindoue continuent de s’opposer aux chrétiens et à leur travail missionnaire. Ils estiment que leur travail est « antipatriotique » et qu’il est destiné à convertir les pauvres au christianisme. Au moins sept États ont voté des lois pénalisant les conversions religieuses, alors que la Constitution indienne garantit le droit de chaque citoyen à suivre et pratiquer la religion de son choix.

    (Avec Ucanews)

  • Très peu d'ordinations (6) en Belgique cette année

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    Nous avons dénombré 6 ordinations en Belgique cette année; une à Liège : celle de Cocou Ignace Ametonou de Cotonou (Benin); une à Bruxelles : celle d'Antonio Luque Benitez de Cordoue (Espagne); une à Namur : celle d'Isaac Torres d'Aragon (Espagne); deux à Bruges : celles de Gildas Cambia (Benin) et de Dave Vannieuwenhuyze (Torhout); une à Gand : celle de Jef Van der Gucht (Temse). Nous n'avons rien vu à Tournai, ni à Anvers, ni à Hasselt, mais peut-être nos investigations ont-elles été incomplètes.

    Cela ne sera évidemment pas suffisant pour assurer la relève d'un clergé plus que vieillissant et dont les rangs sont de plus en plus clairsemés en raison des décès mais aussi des départs (cfr ICI). En leur temps, les initiatives de Monseigneur Léonard semblaient porter leurs fruits; on ne peut en dire autant pour ceux qui ont aujourd'hui en charge la pastorale des vocations. On peut aussi se demander où sont les familles chrétiennes susceptibles de susciter des vocations en leur sein. Il ne faut pas non plus compter sur les milieux éducatifs jadis catholiques (écoles, mouvements de jeunesse) - aujourd'hui très déchristianisés - pour encourager des jeunes à s'engager dans le sacerdoce ou la vie religieuse...

  • Fin du sacré, fin de la civilisation ?

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    Un échange entre Michel Onfray et Patrick Buisson où il est question de la perte du sacré et de la spiritualité :

    Fin de civilisation ?  Sur le même sujet, un commentaire de Gérard Leclerc extrait du site web de "France Catholique" :

    "Le cardinal De Kesel, archevêque de Bruxelles-Malines, vient de publier un essai sur la situation des chrétiens dans une société qui n’est plus chrétienne (Foi & religion dans une société moderne, Salvator). Faute de l’avoir lu, je ne me permettrai pas d’interpréter sa pensée. Je m’interroge néanmoins sur l’analyse qu’il peut faire de cette société. S’il lui accorde des crédits, quels sont-ils ? Peut-être ses jugements sont-ils accordés à la complexité du monde actuel. Mais je me pose tout de même une question. Signale-t-il le basculement spirituel, moral, d’une civilisation qui, de chrétienne, est devenue a-chrétienne ? Un Chesterton, un Bernanos étaient particulièrement sensibles à un tel basculement, car pour eux, un monde qui avait perdu le sens de Dieu, était mûr pour les pires déviations.

    Athéisme et christianisme

    Ce qui me frappe, aujourd’hui, c’est que ce sont le plus souvent des non-chrétiens, ou des gens éloignés de la pratique religieuse, qui se montrent les plus attentifs au caractère judéo-chrétien de notre civilisation et à la perte irréparable que constitue le naufrage de cet héritage. Le cas de Michel Onfray est particulièrement significatif. Il a commencé sa carrière philosophique à l’enseigne d’un athéisme revendiqué et d’une déconstruction du christianisme. Et voilà qu’il déclare dans Le Figaro du 18 juin : « Je regrette le déclin de la civilisation judéo-chrétienne, je me bats pour elle.  » . De ce déclin, il nous offre une analyse qui fait plus que froid dans le dos et qui devrait singulièrement alerter tous ceux qui, du côté chrétien, chantent les louanges de notre bel aujourd’hui. Le mieux est de le citer longuement.

    «  La fin du sacré tuile avec la prochaine civilisation qui sera probablement post-humaniste. Rien ne pourra moralement interdire son avènement qui s’effectue avec d’actuelles transgressions qu’aucune éthique, aucune morale ne saurait arrêter. L’intelligence artificielle qui crée des chimères faites d’humain et d’animaux, la marchandisation du vivant, l’abolition de la nature naturelle au profit de l’artifice culturel, constituent une barbarie qui, un jour, sera nommée civilisation, car toute civilisation nouvelle est dite un jour barbare par les témoins de ceux qui voient la leur s’effondrer. Nous sommes dans le temps nihiliste du tuilage qui tuile la décomposition et le vivant (…). Eu égard à ce qui nous attend, et en regard de l’idéologie “woke“ qui travaille à l’avènement de ce nouveau paradigme civilisationnel, bien sûr que je regrette la civilisation judéo-chrétienne. Pour l’heure, je me bats pour elle.  »

    Le rôle des non-chrétiens

    Voilà qui contraste avec les complicités des chrétiens qui saluent sans regrets «  feu la chrétienté  ». Faut-il donc un non-chrétien pour mesurer les dégâts irréversibles d’une mutation de civilisation ? Peu importe que je sois en désaccord avec Michel Onfray sur la cause de ce décrochage. Cause qu’il attribue à une Renaissance qui annoncerait les Lumières. Érasme et Pic de la Mirandole sont des génies chrétiens qui attestent combien l’humanisme post-médiéval ne va pas sans un ressourcement aux origines chrétiennes. Fides et ratio marchent de concert. Mais le problème actuel n’est pas là. Il réside dans une déshumanisation consécutive à une déchristianisation. « Ôtez le surnaturel, écrivait Chesterton, et il ne reste plus que ce qui n’est pas naturel. »

    JPSC

  • Benoît XVI fête aujourd'hui ses 70 ans de sacerdoce

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    Les 70 ans de sacerdoce de Benoît XVI « pourrait se résumer par le mot abandon »

    28/06/21

    À l’occasion du 70e anniversaire de sacerdoce de Benoît XVI ce mardi 29 juin Christophe Dickès, historien et journaliste, revient pour Aleteia sur cet anniversaire symbolique. "Par sa vie de prêtre mais aussi par son œuvre de théologien, Joseph Ratzinger a témoigné de sa profonde espérance", explique-t-il à Aleteia.

    L’anniversaire d’une ordination sacerdotale, sonne, pour tout prêtre, comme un anniversaire de mariage. Âgé de 94 ans, Benoît XVI fête ce mardi 29 juin son 70e anniversaire de sacerdoce, soit des noces de platine avec le Seigneur. « Il est très difficile de résumer 70 ans d’une vie de sacerdoce », reconnaît auprès d’Aleteia Christophe Dickès, historien, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages dont Le Vatican, vérités et légendes et L’héritage de Benoît XVI. D’après lui, le grand professeur et l’immense intellectuel qu’est Benoît XVI ne doit pas occulter le fait que la prêtrise « était réellement au centre de son existence ». Entretien.

    Aleteia : Quel regard portez-vous sur les 70 ans de sacerdoce de Benoît XVI ?
    Christophe Dickès : Il est très difficile de résumer 70 ans d’une vie de sacerdoce. S’il fallait choisir un mot, je pense que ce serait celui d’abandon. Joseph Ratzinger avait l’intime conviction que Dieu voulait quelque chose de lui. Mieux, qu’Il « attendait » quelque chose de lui et que cela passait par la prêtrise. Une anecdote qui peut paraître futile mais qui l’a marquée le jour de son ordination : alors que le cardinal Faulhaber lui posa les mains sur sa tête au moment de son ordination, un oiseau s’envola du Maître Autel puis se mit à chanter. Sans tomber dans la superstition, il y vit un signe, « une exhortation d’En-Haut » comme il a pu l’écrire.

    Lire la suite sur Aleteia.org

  • RDC : Le Congo, 135 ans et +

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    Extraits d’un « vient de paraître » lu sur le site web « Mémoires du Congo » (*) :

    Beeld-1.jpg« [… ] C’est pour en finir avec des histoires épouvantables et indignes, qu’un Congolais de la RD Congo, Marcel Yabili  (**) a écrit une trilogie : «Le roi génial et bâtisseur de Lumumba» (***). Il a ainsi révélé les fake news (Tome1) et organisé un tribunal (Tome 2) sur Léopold II. Le troisième volume est consacré à 135 ans d’hommes désireux et dignes de droits fondamentaux et de vraies histoires, surprenantes et souvent agréables.

    L’auteur avait été consulté par la Commission parlementaire (****) chargée du passé colonial : « Il y a des choses claires et dépourvues de doute. J’ai demandé qu’on cesse de parler de génocide et d’enrichissement personnel de Léopold II qu’on ne peut confondre avec l’État congolais. J’ai aussi trouvé inexact de mélanger le Congo avec les nouveaux venus et les petits Rwanda et Burundi. Surtout, j’ai exprimé mon indignation à ce que l’histoire de mon pays soit décidée par un vote de députés belges».

    Actuellement, le magazine «Le Vif» consacre un numéro spécial de 180 pages au Colonialisme: de l’oeuvre civilisatrice à l’heure des comptes.

    « A-t-on jamais imaginé l’Angleterre commémorant sa colonisation violente des États-Unis d’Amérique? Ou l’Allemagne, ses deux colonisations meurtrières et prédatrices de la Belgique lors des deux guerres mondiales?» s’étonne l’auteur.

    «Le choix éditorial et les discours belges sur l’ancienne colonie ne sont pas innocents. D’une part, si le Congo prospérait comme il le mériterait, personne n’aurait osé l’insulte de parler du temps colonial. Finalement, la véritable question n’est pas le passé, mais la gouvernance et le vécu quotidien au Congo même. D’autre part, on recherche les vexations et les humiliations qu’ont subies les Congolais en stigmatisant une malveillance du passé du Blanc, mais une infériorité encore actuelle du Noir. Cette mise en scène de Congolais dégradés et marqués au fer par le Belge est sans conteste de l’apologie du racisme».

    Yabili 2 téléchargement (1).jpgL’auteur livre un exemple du jour. La RTBF a annoncé avec fracas que « les œuvres d’art pillées par la Belgique seront restituées à la RDC». Il s’agit, en fait, de seulement 0,3% des pièces qui se trouvent au musée de Tervuren, soient 283 sur 85.000 objets. Dans cette affaire, il est impossible d’annoncer la vérité, à savoir que 99,7% des œuvres congolaises à Tervuren n’ont pas été pillées. Mais la RTBF a choisi délibérément d’exprimer l’humiliation et la victimisation des Congolais pour moins que rien.

    L’auteur se veut plus précis.

    «La vérité sur le Congo est une question d’honnêteté. On ne s’est jamais penché sur les Congolais.Leopold II Ngaliema DSC09198.jpg Le hasard de la différence de peaux montre qu’un raciste se contente de regarder des ombres noires, sans jamais voir des êtres humains et leurs personnalités. En Europe, on regarde le plus grand crime imputé à Léopold II, celui d’avoir fait  «travailler» les Congolais, mais on ne voit pas que les Congolais ont mis le «travail» dans leur devise, la même qu’au temps de Léopold II. Les Congolais sont des léopoldiens qui se sont approprié des frontières négociées par Léopold II; ils n’acceptent pas la balkanisation du pays etc.»

    Le livre est particulier. L’abondance d’informations inédites et précises se lisent comme un roman. Car tout en parlant du passé lointain, l’auteur rapporte au fur et à mesure ce qu’il vit en temps réel. Tout se mélange et on dispose pour la première fois de clefs de lecture de l’histoire du Congo sur «135 ans et +».

    Ce n’est pas un livre d’histoire; c’est un thriller! On débute avec les affabulations sur les humiliations pour apprécier comment le vrai Congo pourrait être raconté. On finit par découvrir que le drame de ce grand pays est de n’avoir toujours pas eu la véritable indépendance! Celle que la colonisation elle-même ne pouvait lui transmettre… »

    Marcel Yabili, Le roi de Lumumba (T3) 135 ans et+, Mediaspaul, 2021 336 p, 22€.

    _________

    (*) Mémoires du Congo est une association qui a pour objet de pérenniser l’histoire que la Belgique partage avec le Congo, le Rwanda et le Burundi, toutes périodes confondues.Elle organise des Forums, la projection des témoignages recueillis et publie une revue trimestrielle. Plusieurs documentaires audiovisuels relatifs à la période du Congo belge notamment sur l’administration territoriale, l’agronomie, l’enseignement, la médecine, les arts, et bien d’autres, ont été enregistrés et sont disponibles sur notre site Web. A ce jour, plus de 300 témoignages de Belges, Congolais et autres nationalités ont été recueillis. http://www.memoiresducongo.be/

    (**) avocat à Lubumbashi (Elisabethville)

    (***) Publiée aux éditions Mediaspaul

    https://www.congoforum.be/fr/2021/06/vient-de-paraitre-chronique-litteraire-135-ans-et-marcel-yabili/

    (****) Contrairement à ce que l’on pourrait croire a priori, il ne s’agit pas d’une commission du parlement congolais mais du parlement belge en mal de repentance nationale. Sauf erreur, cette commission, dont les Congolais du Congo ne sont pas demandeurs, joue actuellement les prolongations pour au moins un an et toutes les questions restent ouvertes : pour accoucher d’une souris ?

    JPSC

  • Dijon : manifestation des fidèles de Saint-Bernard (FSSP)

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    whatsapp-image-2021-06-26-at-102919.jpeg

    Lu ce dimanche 27 juin sur le site web « riposte catholique » :

    Ce matin, entre 10h et midi près de 200 fidèles de Saint Bernard de Dijon se sont réunis devant l’archevêché pour prier et supplier l’archevêque de revenir sur sa décision d’expulser les prêtres de la FSSP du diocèse après 23 ans de présence.

    L’archevêque est sorti et a maintenu sa position, allant jusqu’à dire “l’unité, c’est moi“. Il s’est vu répondre “vous aviez l’union, vous avez semé la scission et la division, l’unité, c’est Dieu”.

    Un manifestant a rappelé les propos de Mgr Schneider ce 25 juin en conférence à Paris : L’église n’est pas une dictature. Le Pape n’est pas un Roi, il ne peut dire l’Eglise c’est moi comme Louis XIV a pu dire L’état c’est moi.

    Mgr Schneider continuait d’ailleurs : Les fidèles, les prêtres ont le droit à la liturgie de tous les saints et de tous les temps. S’attaquer à cette messe est un abus”.

    Bien que campé sur sa position – exiger des prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint Pierre qu’ils concélebrent “en signe de communion”, “sinon ils n’ont qu’à s’en aller“, une exigence qualifiée de “chantage” par les fidèles et qui témoigne d’une fragilisation croissante de la position de l’archevêque, apparu isolé et esseulé – il a néanmoins donné sa bénédiction en Latin aux fidèles.

    Après le départ de l’archevêque, chants et prières ont continué. Un fidèle a conclu par la parabole des amis importuns : “nous demandons notre pain spirituel, nous avons confiance (…) Tradidi quod accepi, j’ai transmis ce que j’ai reçu, nous demandons à continuer de faire l’expérience pleine et entière de la Tradition”.

    Ref. Dijon : manifestation des fidèles de Saint-Bernard (FSSP)

    La guerre des deux messes, apaisée sous le règne de Benoît XVI (motu proprio Summorum Pontiticum, 2007) va-t-elle reprendre sous celui de son turbulent successeur : en route vers une autre guerre de cent ans ?

    JPSC

  • Quand Gad Elmaleh rencontre le cardinal Sarah

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    De Famille Chrétienne :

    La rencontre improbable entre Gad Elmaleh et le cardinal Sarah

    <p>Gad Elmaleh et le cardinal Robert Sarah se sont rencontrés le 23 juin au soir chez des amis communs. Le comédien a lu tous les livres de l'ancien responsable du culte divin à Rome.</p>

    Gad Elmaleh et le cardinal Robert Sarah se sont rencontrés le 23 juin au soir chez des amis communs. Le comédien a lu tous les livres de l'ancien responsable du culte divin à Rome.

    La photo a très vite fait le tour de la cathosphère sur Twitter. Et pour cause : apercevoir le cardinal Robert Sarah côte à côte avec le comédien Gad Elmaleh, personne ne s’y attendait. Les deux hommes se sont rencontrés le 23 juin au soir « lors d’un dîner privé chez des amis communs », confirme-t-on dans l’entourage du cardinal Sarah. « Le cardinal savait que Gad avait lu ses livres, qu’il en parlait en bien et qu’il avait exprimé à des amis proches son désir de le rencontrer ». La venue du prélat catholique en France cette semaine a permis de mettre sur pied cette entrevue, malgré des agendas communs chargés. En publiant cette information sur twitter, le cardinal Sarah a souhaité « manifester publiquement cet échange très beau qu’ils ont partagé ».

    Une discussion sur la foi et la géopolitique

    De quoi justement ont parlé les deux hommes ? « De la foi mais aussi de questions géopolitiques, notamment concernant le Moyen-Orient puisque Gad Elmaleh est originaire du Maroc », assure l’entourage du cardinal Sarah. Ce dernier a été « très sensible à la recherche personnelle exprimée par Gad Elmaleh, de confession juive. Il a également été très touché par ce que le comédien lui a dit, des confidences très personnelles et intimes que ne regardent qu’eux deux ». Le cardinal a profité de cette rencontre pour exprimer à Gad Elmaleh son admiration pour la comédie musicale « Bernadette de Lourdes » que le comédien a co-produit avec Gilbert Coullier. Cette première rencontre ne sera probablement pas la dernière puisque les deux hommes ont exprimé leur souhait commun de se revoir. 

    « Le cardinal Sarah sera le prochain pape »

    Par le passé, Gad Elmaleh n’avait pas dissimulé son admiration pour l’ancien préfet pour la congrégation du culte divin. Dans le magazine L’1nvisible, en mars 2020, l'humoriste n’avait pas hésité à parier que le cardinal Sarah serait… le prochain pape ! « Je m’avance un peu, mais je le pense, je suis prêt à ouvrir les paris ». Il avait également battu en brèche l’idée que les catholiques traînaient une image ringarde. « Mais non, avait-il répondu. Il faut écouter le cardinal Sarah ! Il faut regarder les vidéos de prêtres extraordinairement marrants et intéressants : Baudouin Ardillier ou d’autres ! Il y a plein de prêtres qui sont extrêmement éclairés et très drôles ».

  • Reconnaissance du martyre de dix religieuses assassinées par l’Armée rouge

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    De Marzena Devoud sur Aleteia.org :

    L’Église reconnaît le martyre de dix religieuses assassinées par l’Armée rouge

    Soeurs de la Congrégation de sainte Elisabeth

    20/06/21

    Parce qu’elles défendaient leur chasteté et la vie de ceux qui leur ont été confiés, sœur Marie Paschalis Jahn et ses neuf compagnes de la congrégation des Sœurs de sainte-Élisabeth ont été assassinées par des soldats soviétiques en 1945. Le pape François a reconnu leur martyre et annoncé leur béatification prochaine.

    « Ces dix sœurs élisabéthaines représentent plus d’une centaine de sœurs assassinées par les soldats soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale », a déclaré à Vatican News sœur Miriam Zając, postulante au procès de béatification qui s’est conclu par la reconnaissance de leur martyre ce samedi 19 juin 2021.

    Il a fallu attendre 76 ans pour entamer le procès de béatification débuté en 2011 : la situation politique avait exigé tout ce temps pour taire les raisons de leur mort héroïque. Selon Vatican News, la célébration de la béatification de ces dix sœurs de la Congrégation de sainte-Élisabeth aura lieu très prochainement à Wroclaw, (Pologne), ville de la région où elles habitaient.

    C’est dans une atmosphère de terreur et d’intimidation générale que les sœurs sont restées fidèles à leur vocation de samaritaines en exerçant leur ministère auprès des malades, des personnes âgées et des orphelins. Certaines d’entre elles ont été sauvagement torturées avant leur mort en 1945.

    Voici les noms de celles qui sont devenues un signe de contradiction et de fidélité au Christ : sœur M. Paschalis Jahn, assassinée le 11 mai 1945 ; sœur M. Rosaria Schilling, assassinée le 23 février 1945 ; sœur M. Adela Schramm, décédée avec les malades qu’elle servait le 25 février 1945 ; sœur M. Sabina Thienel, assassinée le 1er mars 1945 ; sœur M. Sapientia Heymann assassinée le 24 mars 1945 ; sœur M. Melusja Rybka, assassinée le 24 mars 1945 ; sœur M. Adelheidis Töpfer assassinée le 25 mars ; sœur M. Felicitas Ellmerer assassinée le 25 mars 1945 ; sœur M. Edelburgis Kubitzki assassinée le 20 février 1945 à Żary et enfin sœur M. Acutina Goldberg assassinée le 2 mai 1945.

    Par ailleurs, lors de l’audience donnée au cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Pape a autorisé cette dernière à promulguer six autres décrets, un sur le martyre et cinq sur l’héroïcité des vertus.

  • Soljenitsyne plus actuel que jamais

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    De Didier Desrimais sur Causeur via artofuss.blog :

    Soljenitsyne et nous …

    L’actualité brûlante du discours d’Harvard

    En 1978, Soljenitsyne, dans son célèbre discours d’Harvard diagnostique les causes de la décadence de l’Occident : l’absence de spiritualité et le déclin du courage. Il dénonce les trahisons des élites. Pour lui, le communisme, comme le monde occidental, conspirent contre la vie intérieure. Quarante ans après, son discours reste d’une brûlante actualité et jamais l’Occident n’a semblé autant manquer de courage.


    En juin 1978, Alexandre Soljenitsyne, qui réside depuis deux ans aux États-Unis, est invité par l’université de Harvard à prononcer un discours (Le déclin du courage, éditions Les Belles Lettres). Alors que professeurs et étudiants attendent un éloge de l’Occident, le dissident va dire ses quatre vérités au “monde libre” : « Non, je ne peux pas recommander votre société comme idéal de transformation de la nôtre. » Pour Soljenitsyne, si le communisme a ôté toute “vie intérieure” à l’homme, l’Occident, d’une autre manière, ne fait pas autre chose. Cinquante ans plus tard, ce discours peut être lu comme un texte prophétique.

    Le déclin du courage est peut-être ce qui frappe le plus un regard étranger dans l’Occident d’aujourd’hui

    Mobilisés entièrement à vivre dans le confort de « la foire du commerce », préoccupés par cette seule recherche d’un bonheur factice « bien loin de favoriser [leur] libre développement spirituel », les Occidentaux sont devenus faibles. En même temps que s’effondrent la spiritualité, l’art, la recherche de la vérité et l’envie d’une vie commune héritière des siècles chrétiens, la “vie juridique” prend le pas sur tout et « crée une atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l’homme. » Soljenitsyne voit s’élever les réclamations de groupes pour lesquels le bien commun est sans intérêt et seul compte le droit absolu de “moi” : « La défense des droits de l’individu est poussée jusqu’à un tel excès que la société elle-même se trouve désarmée devant certains de ses membres. » Les actuelles revendications diversitaires aboutissent à la prise de pouvoir par des minorités vindicatives. Le désir de chaque “moi” se transforme en droit-créance : la société tout entière doit se plier à ces exigences individuelles au risque de passer pour rétrograde et arriérée. L’absence de courage et l’aveuglement des élites occidentales qui ont accepté et parfois devancé et légalisé les exigences des minorités s’accompagnent d’une effrayante duplicité quand il s’agit de faire passer en catimini les lois les plus destructrices pour notre civilisation, comme cela s’est passé tout dernièrement pour la loi dite bioéthique en France.

    La perversion de la presse

    Soljenitsyne critique la presse (et les mass médias en général) : propagandiste, elle pervertit, selon lui, l’opinion publique. Surtout, et c’est une surprise pour cet homme venu de l’Est totalitaire, « si on prend la presse occidentale dans son ensemble, on y observe des sympathies dirigées en gros du même côté (celui où souffle le vent du siècle) […] et tout cela a pour résultat non pas la concurrence, mais une certaine unification. » Cinquante ans plus tard, aux États-Unis, les journaux démocrates mènent la chasse jusque dans leurs colonnes et licencient les journalistes qui ont eu l’outrecuidance de réfléchir et de refuser de s’agenouiller devant les nouvelles lubies diversitaires ou progressistes. En France, nous voyons une vigilante presse de gauche distribuer les bons et les mauvais points et réclamer que soient censurées certaines chaînes d’info, certains éditorialistes ou magazines qui ont l’inconvénient de penser autrement qu’elle. 

    Au mitan de son discours, Soljenitsyne terrasse son auditoire : « Le système occidental, dans son état actuel d’épuisement spirituel, ne présente aucun attrait. La simple énumération des particularités de votre existence à laquelle je viens de me livrer plonge dans le plus extrême chagrin. »

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  • Myanmar et Chine, l'appel du cardinal Bo pour les chrétiens persécutés

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Myanmar et Chine, l'appel de Bo pour les chrétiens persécutés

    19-06-2021

    Avec le régime militaire au Myanmar et après les quatre églises attaquées à Loikaw, "nous sommes profondément préoccupés par la sûreté et la sécurité de notre peuple, de centaines de religieux et de prêtres". En outre, il est nécessaire de trouver "des solutions durables pour mettre fin à la grande souffrance des catholiques en Chine". La Bussola interviewe le cardinal Charles Bo.

    Depuis plus de quatre mois, #WhatsHappeninglnMyanmar est l'un des hashtags qui reviennent régulièrement sur Twitter. Que se passe-t-il au Myanmar ? En février dernier, avant l'entrée en fonction du nouveau parlement dominé par la Ligue nationale pour la démocratie, les militaires ont fait un coup d'État, déclarant l'état d'urgence pendant un an et transférant le pouvoir aux généraux Min Aung Hlaing et Myint Swe.

    Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix et chef du parti qui a remporté les élections contestées de novembre, est de retour derrière les barreaux alors que les rues du pays sont devenues le théâtre de manifestations réprimées dans le sang par les forces armées. Plus de 800 personnes ont été tuées et 5 000 autres arrêtées par l'armée et les groupes paramilitaires, qui n'ont pas hésité à tirer sur des mineurs et des ambulances. Jusqu'à présent, cependant, la violence des militaires birmans n'a pas été clairement condamnée par les Nations unies, car la Chine - principal partenaire commercial et protecteur historique du pays - a bloqué le projet de résolution du Conseil de sécurité en faveur de la restauration de la (fragile) démocratie birmane.

    Sur la situation tragique dans laquelle le Myanmar s'est à nouveau enfoncé et sur ses relations avec son puissant voisin chinois, la Nuova Bussola a interrogé le cardinal Charles Bo, archevêque de Yangon, chef des évêques birmans et président de la Fédération des conférences épiscopales d'Asie.

    Votre Éminence, une grande partie de la dette nationale du Myanmar est entre les mains de Pékin. Vous avez déclaré il y a plus d'un an que le gouvernement chinois devrait compenser les dommages causés par le Covid-19, notamment aux pays les plus pauvres. À la lumière de nouvelles informations sur les négligences dans la gestion de l'épidémie de pandémie, ne pensez-vous pas qu'une solution souhaitable serait d'effacer une partie de la dette nationale du Myanmar ?

    C'est une question sur laquelle les organisations internationales devraient se prononcer. Les scientifiques et autres experts continuent d'étudier ces nouvelles informations. Une fois que l'image est claire, nous pouvons prendre une décision forte basée sur la vérité. De nombreux pays riches doivent annuler les dettes des pays pauvres, tout comme les organisations multilatérales. Tel était l'objectif de la campagne du Jubilé de l'Église catholique.

    Dans un appel public, la Conférence des évêques du Myanmar a demandé le respect du caractère sacré des lieux de culte. Que s'est-il passé à Loikaw ? Vous sentez-vous attaqué ?

    Personnellement, je ne me sens pas attaqué. Je vis à Yangon, loin de Loikaw. Mais nous sommes profondément préoccupés par la sûreté et la sécurité de notre peuple, de centaines de religieux et de prêtres. En interprétant pleinement le sens du mot "pastoral", beaucoup d'entre eux sont aux côtés des gens dans les endroits les plus hostiles et les plus difficiles du pays. À Loikaw, quatre églises ont été attaquées jusqu'à présent. Nous avons lancé un appel sincère car il est vraiment triste que cette spirale de la violence se poursuive. En tant que Conférence des évêques du Myanmar, nous essayons de l'arrêter.

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  • Pie XII, le pape calomnié

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    De France Catholique :

    Pie XII (1876-1958)

    Le pape calomnié

    propos recueillis par Constantin de Vergennes

    vendredi 18 juin 2021

    Pie XII en 1939.

    Cible de graves accusations sur son action durant la Seconde Guerre mondiale, Pie XII fut en réalité une figure de courage et d’habileté, comme le révèlent les archives du Vatican qui viennent de s’ouvrir. Entretien avec Johan Ickx, responsable des Archives historiques de la Secrétairerie d’État, et auteur de Le Bureau. Les juifs de Pie XII (éd. Michel Lafon).

    Avant de devenir le pape Pie XII, Eugenio Pacelli a été marqué par l’action pour la paix de Benoît XV. En quoi a-t-il marqué son propre pontificat ?

    Johan Ickx : S’il existe un nombre très important de livres publiés sur Pie XII, il est surprenant de constater l’absence d’études sérieuses sur l’activité durant la Première Guerre d’Eugenio Pacelli, alors diplomate et secrétaire de la Congrégation pour les affaires ecclésiastiques extraordinaires – le ministère des Affaires étrangères du Saint-Siège de cette époque. Lors de la préparation du livre La guerre et le Vatican (éd. du Cerf), publié en 2018 à partir de sources disponibles depuis des décennies, j’ai été convaincu qu’il existait une anomalie – pour ne pas dire une distorsion idéologique – dans l’interprétation de l’œuvre du pape d’alors, Benoît XV, en faveur de la paix. Dans nos livres et cours d’histoire, à de rares exceptions près, ce pape fut appelé par l’historiographie belge et française «  der Moffenpapst  » : le «  pape des Boches  ». Ce refrain nous a été enseigné et répété depuis les années 1960 dans les universités comme une vérité définitive, acquise par la science historique.

    Cette historiographie a utilisé un grief formulé par un courant présent dans l’opinion publique française et belge après la Grande Guerre, qui voulait que le pape n’ait pas parlé, n’ait rien fait et soit resté inerte face à la brutalité de la fureur teutonique. Et ce sont les mêmes accusations qui seront portées, vingt ans après la Seconde Guerre mondiale, contre Pie XII. Or, on découvre que la diplomatie de Pacelli, pendant la Première Guerre mondiale, suivait une orientation inverse : une ouverture vers les forces alliées, la Belgique, la France et l’Angleterre. Parmi ses propres collaborateurs, il règne au contraire une singulière méfiance envers le mensonge teutonique, et même envers les éléments pro-allemands. Tout ceci a des répercussions sur l’historiographie du pontificat de Pie XII. Mais il faudra attendre de nouvelles études sur cette période spécifique pour comprendre totalement le jeune Pacelli.

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