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Débats - Page 4

  • François et l'"indietrisme" : un concept destructeur

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    D'Aldo Maria Valli sur son blog :

    François et l'indietrisme. Un concept destructeur

    6 septembre 2022

    Parmi les nombreux néologismes qu'il a inventés, il en est un que le pape François affectionne particulièrement : l'indiétrisme. Il l'utilise souvent et il l'a également fait lors de sa conversation avec les jésuites du Portugal à l'occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse.

    Interrogé par un confrère sur les critiques croissantes à l'encontre de François parmi les catholiques des États-Unis, le pape a répondu : "Vous avez vérifié qu'aux États-Unis, la situation n'est pas facile : il y a une attitude réactionnaire très forte, organisée... Je veux rappeler à ces gens que l'indiétrisme ne sert à rien". Et plus loin : "Certains se disent en dehors, ils vont à reculons, ils sont ce que j'appelle des indietristes".

    Lorsque François parle à bâtons rompus (ce qu'il fait souvent, même en laissant de côté le texte écrit préparé à l'avance), il n'est pas toujours facile de comprendre ce qu'il entend par certains des termes utilisés. Contrairement à Benoît XVI qui, en bon pédagogue, ne laissait jamais une déclaration sans explication, François semble penser que certains mots ont une force en soi qui n'a pas besoin d'être argumentée. L'indietrisme est l'un d'entre eux.

    Il l'a également utilisé, par exemple, lors de sa réunion avec la Commission théologique internationale en novembre 2022, lorsque, soutenant que "le traditionalisme est la foi morte des vivants", il a déclaré : "Aujourd'hui, il y a un grand danger, qui est d'aller dans une autre direction : l'indietrisme. Cette dimension horizontale, nous l'avons vu, a poussé certains mouvements, des mouvements ecclésiaux, à rester figés dans un temps, dans un passé. Ce sont les indietristes... L'indietrisme vous conduit à dire que "cela a toujours été fait ainsi, il vaut mieux continuer ainsi", et ne vous permet pas de grandir. Sur ce point, vous, les théologiens, réfléchissez un peu à la manière d'aider".

    Apparemment, François adopte donc une perspective historiciste. La réalité est une succession d'expériences infinies de l'esprit et la vérité n'est pas statique, mais elle a une nature historique et progressive, elle est le fruit d'un processus (un autre mot que François aime bien), d'un développement. Être indietriste, c'est ne pas reconnaître ce développement et prétendre s'ancrer dans quelque chose d'immuable. Mais, s'il en est ainsi, une question devient légitime : la vision du pape est-elle catholique ?

    En 1966, dans une lettre "concernant certains jugements et erreurs découlant de l'interprétation des décrets du Concile Vatican II", le cardinal Alfredo Ottaviani dénonçait : "En ce qui concerne la doctrine de la foi, on affirme que les formules dogmatiques sont soumises à l'évolution historique au point que même leur sens objectif est susceptible de mutation... Certains ne reconnaissent presque pas de vérité objective absolue, stable et immuable, et soumettent tout à un certain relativisme, sous prétexte que toute vérité suit nécessairement le rythme évolutif de la conscience et de l'histoire."

    Il semble étrange de citer aujourd'hui Ottaviani, dont la devise était, et ce n'est pas un hasard, Semper idem (Toujours le même), mais c'est au fond là que se situe toute la question. La perspective historiciste entraîne nécessairement le relativisme. Le christianisme devient un humanisme, le Christ lui-même est réduit à la seule dimension humaine, le catholicisme cesse d'être la vraie foi, et l'idée qu'en dehors de l'Eglise il n'y a pas de salut tombe. Après cela, est-on vraiment sûr que les indietristes, avec leurs inquiétudes, sont à côté de la plaque ?

  • "Certaines déclarations et certains gestes du Saint-Siège et de Votre Sainteté sont douloureux et difficiles pour le peuple ukrainien"

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    Lu sur zonebourse :

    Les évêques catholiques ukrainiens réprimandent le pape pour ses commentaires sur la Russie

    6 septembre 2023
    Les évêques catholiques ukrainiens réprimandent le pape pour ses commentaires sur la Russie

    Les évêques catholiques de rite oriental d'Ukraine ont déclaré sans détour au pape François, lors d'une réunion qui s'est tenue mercredi, que certains de ses commentaires sur la Russie avaient causé une grande souffrance et étaient utilisés par Moscou pour justifier une "idéologie meurtrière".

    Dans une déclaration remarquable par sa franchise, ils ont déclaré que leur session de deux heures avec le pape au Vatican avait été une "conversation franche".

    Au cœur du différend se trouvent des remarques non scénarisées que le pape a faites à de jeunes catholiques russes lors d'une vidéoconférence le 25 août. Il a évoqué les anciens tsars Pierre Ier et Catherine II - qui ont tous deux étendu le territoire russe - et a déclaré à ses auditeurs qu'ils étaient les héritiers du "grand empire russe".

    Ces propos ont provoqué un tollé en Ukraine, car le président russe Vladimir Poutine a invoqué l'héritage des deux monarques russes pour justifier son invasion de l'Ukraine et l'annexion d'une partie de son territoire.

    Ils ont été accueillis favorablement par le Kremlin, qui a félicité le pape pour ce qu'il a qualifié de connaissance de l'histoire russe.

    La déclaration des évêques ukrainiens indique que les prélats "ont exprimé la douleur, la souffrance et une certaine déception du peuple ukrainien" à la suite des propos du pape.

    Il y a deux jours, s'adressant aux journalistes dans l'avion qui le ramenait de Mongolie, François a reconnu que ses commentaires sur la Russie avaient été mal formulés et a déclaré que son intention était de rappeler aux jeunes Russes un grand héritage culturel et non un héritage politique et impérial.

    La déclaration des évêques précise qu'ils ont dit au pape que certaines déclarations et certains gestes "du Saint-Siège et de Votre Sainteté sont douloureux et difficiles pour le peuple ukrainien, qui saigne actuellement dans la lutte pour sa dignité et son indépendance".

    Ils lui ont dit que ces déclarations étaient "utilisées par la propagande russe pour justifier et soutenir l'idéologie meurtrière du "monde russe"", une référence aux tentatives de Poutine de justifier ses actions en Ukraine en propageant une vision de l'histoire qui affirme que l'Ukraine n'a pas de véritable identité nationale ou de tradition d'État.

    La déclaration cite le pape qui a dit aux évêques : "Le fait que vous ayez douté de l'identité du pape a été particulièrement douloureux pour le peuple ukrainien. Je tiens à vous assurer de ma solidarité et de ma proximité constante dans la prière. Je suis avec le peuple ukrainien.

    En revanche, la déclaration du Vatican sur la réunion n'a rien montré de la tension et de la franchise contenues dans la description de la réunion faite par les évêques.

    Alors que le pape a condamné la guerre comme un acte d'agression injustifié et a qualifié l'Ukraine de "nation martyre" à presque chacune de ses apparitions publiques depuis l'invasion de l'année dernière, il a déçu les Ukrainiens en ne désignant pas avec force et de manière spécifique Poutine comme l'instigateur du conflit.

  • Le pape et la Chine : "Pékin instrumentalise à son profit un dialogue à sens unique"

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    Une tribune de  sur le site du Figaro Vox :

    Visite du pape en Mongolie: «Avec le Vatican, la Chine instrumentalise à son profit un dialogue à sens unique»

    Docteur en histoire et professeur au lycée militaire de Saint-Cyr, auteur de nombreux ouvrages remarqués, Frédéric Le Moal a notamment publié Les divisions du pape. Le Vatican face aux dictatures, 1917-1989, Perrin, 2016.


    À l'occasion de son voyage apostolique en Mongolie, le pape François a adressé plusieurs messages aux dirigeants de la Chine, d'abord en les saluant alors que son avion survolait le territoire de la RPC, puis en appelant les fidèles chinois à «être de bons chrétiens et de bons citoyens». Ces signaux, positifs du point de vue de Pékin, s'inscrivent dans la politique de la main tendue menée par le pape argentin en direction d'un État qui, depuis sa fondation en 1949, non seulement n'a cessé de persécuter l'Église mais a mis en place une politique religieuse visant à réaliser le rêve de tous les totalitarismes: la création d'une Église catholique nationale, sous le contrôle de l'État, et coupée de Rome. En effet, et dans ce but précis, Mao créa dès 1951 un Bureau pour les affaires religieuses dont dépend, depuis 1957, l'Association patriotique des catholiques chinois (APCC), organisme chargé du contrôle de l'Église. L'une de ses tâches consiste en la désignation pure et simple d'évêques dits patriotiques par le gouvernement communiste, autrement dit schismatiques car séparés du Siège apostolique. Si l'on ajoute à ces dizaines d'évêques estampillés communistes les persécutions contre les biens et les personnes, on comprend l'intensité du problème auquel se heurte la papauté. La situation est encore plus compliquée par le fait que le Saint-Siège n'a jamais reconnu la RPC et maintient sa représentation diplomatique avec Taïwan.

    La situation de l’Église en Chine ressemble à s'y méprendre à celle que connut la papauté dans ses relations avec le bloc soviétique.

    Frédéric Le Moal

    Cela étant, le pape François a opté pour une politique de dialogue qui s'est concrétisée par la signature d'un accord secret en 2018. Par ce texte, plus un modus vivendi qu'un concordat en bonne et due forme, Rome régularise les évêques schismatiques, admet un processus «démocratique» pour l'élection des évêques, et opte pour une collaboration avec les autorités dans le choix des futurs titulaires de diocèse. À y regarder de près, cette situation ressemble à s'y méprendre à celle que connut la papauté au moment de la Guerre froide, dans ses relations avec le bloc soviétique. On l'a oublié, mais les régimes de l'Est menaient, à différentes échelles, de violentes politiques antireligieuses, persécutant les fidèles, arrêtant prêtres et même évêques, parfois remplacés par des affidés du régime.

    Pourtant, après la phase intransigeante dans le combat anticommuniste du règne de Pie XII, la papauté opéra un changement diplomatique majeur en s'engageant dans une politique de dialogue avec les États communistes, dite Ostpolitik. Cette nouvelle approche, en phase avec la période de Détente que connut alors le conflit Est-Ouest ainsi qu'au vent progressiste soufflant sur l'Église conciliaire, correspondait à la personnalité des deux pontifes qui la mirent en place, Jean XXIII (1958-1953) et surtout Paul VI (1963-1978). Souvent critiquée par l'aile la plus à droite du catholicisme, elle s'appuyait sur ce principe de réalisme qui imprègne la diplomatie du Vatican et la rend souvent incompréhensible. L'Église s'est en effet toujours accommodée des régimes en place du moment où lui sont laissés l'espace et la liberté nécessaires à la réalisation de sa mission sur terre. Et elle a appris, depuis l'époque napoléonienne, à composer avec un État qui lui est hostile. Le cardinal Consalvi, secrétaire d'État de Pie VII, disait précisément: «Le problème que nous devons résoudre n'est pas d'éviter toute sorte de mal mais de trouver le moyen de souffrir le moins possible.»

    Le Vatican était confronté à un terrible dilemme: soit la confrontation directe avec le système totalitaire et les catacombes pour les fidèles, soit le dialogue avec le bourreau afin de le convaincre de ne pas frapper.

    Frédéric Le Moal

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  • Teilhard de Chardin réhabilité ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Teilhard de Chardin est-il réhabilité ? Et de qui s'agit-il ?

    4 septembre 2023

    Le prêtre jésuite français Pierre Teilhard de Chardin a reçu de nombreux noms depuis sa mort à New York en 1955. Pour certains, il est un penseur créatif "au même titre qu'Einstein". Pour d'autres, il est "l'hérétique le plus influent du XXe siècle". Le théologien, philosophe, scientifique et enseignant - surnommé le "Darwin catholique" - était tout aussi controversé de son vivant. Il a suscité des appréciations très contrastées au sein de l'Église catholique et de l'establishment scientifique.

    Mais que représente-t-il pour le premier pape jésuite du monde ? François a donné quelques indices dimanche en célébrant le 100e anniversaire de l'une des œuvres les plus célèbres de Teilhard : L'essai "La messe sur le monde". Ce texte mystique est né d'une expérience vécue en 1923, alors que Teilhard traversait le désert de l'Ordus, dans le nord-ouest de la Chine, et qu'il n'avait pu célébrer la messe faute de pain, de vin et d'autel. Le texte, publié à titre posthume en 1961 dans le livre "Hymne de l'univers", a eu un impact culturel important, inspirant tout, d'un album de jazz à des prières personnelles pendant la pandémie de coronavirus.

    Après avoir célébré la messe pour la petite communauté catholique de Mongolie le 3 septembre, le pape François a déclaré : "'Eucharistía' : La messe est elle-même une manière de rendre grâce : "Eucharistía". Célébrer la messe dans ce pays m'a fait penser à la prière que le père jésuite Pierre Teilhard de Chardin a offerte à Dieu il y a exactement cent ans, dans le désert d'Ordos, non loin d'ici". "Il a prié : Je me prosterne, mon Dieu, devant votre Présence dans l'Univers devenu ardent et, sous les traits de tout ce que je rencontrerai, et de tout ce qui m'arrivera, et de tout ce que je réaliserai en ce jour, je vous désire et je vous attends." "Le père Teilhard de Chardin était engagé dans des recherches géologiques. Il désirait ardemment célébrer la Sainte Messe, mais il manquait de pain et de vin. Il composa donc sa 'Messe sur le monde', exprimant son oblation en ces termes : "Recevez, Seigneur, cette Hostie totale que la Création, mue par votre attrait, vous présente à l’aube nouvelle.". Le pape poursuit : "Une prière similaire avait déjà pris forme en lui lorsqu'il servait comme brancardier sur le front pendant la Première Guerre mondiale. Ce prêtre, souvent incompris, avait eu l'intuition que "l'Eucharistie est toujours célébrée d'une manière ou d'une autre sur l'autel du monde" et qu'elle est "le centre vivant de l'univers, le noyau débordant de l'amour et de la vie inépuisable" (Laudato sì, 236), même en des temps comme les nôtres, marqués par les conflits et les guerres." Prions donc aujourd'hui avec les mots du père Teilhard de Chardin : "Verbe étincelant, Puissance ardente, Vous qui pétrissez le Multiple pour lui insuffler votre vie, abaissez, je vous prie, sur nous, vos mains puissantes, vos mains prévenantes, vos mains omniprésentes".

    La longue citation par le pape de l'œuvre de son confrère jésuite soulève plusieurs questions. Qui était Teilhard de Chardin ? Pourquoi est-il si controversé ? Et fait-il l'objet d'une réhabilitation au sein de l'Église ? Le Pillar y jette un coup d'œil.

    Qui était donc cet homme ?

    La vie de Teilhard a été marquée par les tensions et les bouleversements du XXe siècle. Il est né dans un château du centre de la France en 1881, quatrième d'une famille de 11 enfants. Son père est bibliothécaire et sa mère est l'arrière-petite-nièce de l'écrivain Voltaire, critique acerbe de l'Église catholique. La partie "de Chardin" du nom de famille était le vestige d'un titre aristocratique, de sorte que leur fils était officiellement connu sous le nom de Pierre Teilhard.

    Sa formation jésuite précoce est perturbée par la politique anticléricale du Premier ministre français Émile Combes, un ancien séminariste devenu franc-maçon. Il s'installe en Angleterre pour poursuivre ses études et devient un lecteur passionné de John Henry Newman.

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  • François à la porte de la Chine : prochaine étape Pékin ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    François à la porte de la Chine : prochaine étape Pékin ?

    5 septembre 2023

    Le pape François est entré dans l'histoire la semaine dernière en devenant le premier pontife à visiter la Mongolie, mais l'importance de son voyage - pour de nombreux observateurs de l'Église - était que le pape se tenait à la porte d'un pays étroitement lié à l'héritage de François - le voisin de la Mongolie, la Chine. 

    Lors de sa tournée en Mongolie et de ses visites à la minuscule communauté catholique du pays, François a semblé garder au moins un œil sur la Chine, et le pape a même profité de son voyage en Mongolie pour faire ouvertement appel aux catholiques de Chine.

    Mais le gouvernement de la Chine continentale ayant effectivement nationalisé la nomination des évêques et évincé le Vatican de son propre accord historique avec la Chine, qu'est-ce que François espère obtenir - et est-ce réaliste ?

    Sous le pape François, et avec son soutien explicite, le Saint-Siège a fait de l'engagement avec la Chine une pierre angulaire de ses efforts diplomatiques internationaux ces dernières années. 

    Pour ceux qui soutiennent la tentative du pape de voir une Chine plus ouverte à l'Église, centrée autour de l'accord controversé de 2018 sur la nomination des évêques, François a renforcé les liens avec le gouvernement de la Chine continentale, amenant l'Église locale au grand jour et le PCC à la table diplomatique. 

    Les détracteurs des efforts du Saint-Siège soulignent toutefois la mauvaise foi du gouvernement chinois et son mépris de plus en plus affiché pour l'accord entre le Vatican et la Chine, preuve que le pape se bat contre des moulins à vent en Chine et qu'il sacrifie ainsi la crédibilité diplomatique de l'Église.

    Dans ses commentaires lors de la désormais habituelle conférence de presse en vol, le pape a présenté sous un angle positif les relations sino-chinoises, insistant sur le fait que "les relations avec la Chine sont très respectueuses, très respectueuses" et que "les canaux sont très ouverts".

    Mais avec une Chine de plus en plus ouverte sur sa volonté d'agir unilatéralement dans les affaires de l'Église, et alors que même des membres du département diplomatique du Saint-Siège expriment une sorte de frustration résignée face à l'ensemble du processus, qu'est-ce que François espère obtenir exactement ?

    Lors de son voyage en Mongolie, le pape a peut-être donné un indice.

    Faisant fi du décompte des nominations épiscopales effectuées par le gouvernement chinois sans l'avis du Vatican, François a déclaré : "Je pense que nous devons aller de l'avant dans le domaine religieux pour mieux nous comprendre et pour que les citoyens chinois ne pensent pas que l'Église n'accepte pas leur culture et leurs valeurs et qu'elle dépend d'une autre puissance, étrangère".

    Le gouvernement de Pékin considère l'Église comme une "force extérieure", subversive de la culture chinoise et du parti communiste, ce qui a donné lieu à un certain nombre de mesures juridiques et d'actions de mise en œuvre de la sécurité nationale à l'encontre de personnalités de l'Église, tant sur le continent qu'à Hong Kong. 

    Dimanche, François a profité de sa messe publique dans la capitale mongole pour s'adresser directement aux catholiques de l'autre côté de la frontière méridionale et, par extension, au gouvernement chinois.

    Notant que le cardinal John Tong Hon et le cardinal élu Stephen Chow, l'ancien et l'actuel évêques de Hong Kong, se trouvaient à ses côtés devant l'autel, le pape a déclaré qu'il "souhaitait profiter de leur présence pour adresser un salut chaleureux au noble peuple de Chine". 

    "À tous, je souhaite le meilleur. Allez de l'avant, allez toujours de l'avant. Et je demande aux catholiques chinois d'être de bons chrétiens et de bons citoyens".

    L'exhortation de François à ce que les catholiques chinois soient de "bons citoyens" a suscité des réactions en ligne, de nombreux observateurs de la Chine soulignant les politiques oppressives du régime, sans parler de sa campagne de génocide domestique contre le peuple ouïghour. 

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  • Angleterre : des milliers de manifestants pour la vie descendent dans la rue avec le soutien des évêques

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    De kath.net/news :

    7.000 militants ProLife et évêques catholiques à la March4LifeUK

    5 septembre 2023

    L'évêque Prolife de la Conférence des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles a prêché lors de la messe de la manifestation pour la protection de la vie.

    "Une société est appelée à donner à chacun la liberté de s'épanouir - mais l'avortement détruit la liberté de vivre. C'est ce que dit le thème de la Marche pour la vie de cette année. C'est ce qu'a déclaré Mgr John Sherrington, évêque directeur pour les questions de vie et évêque auxiliaire de Westminster, dans son homélie lors de la messe précédant la grande manifestation pour la vie, comme l'a annoncé la Conférence des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles dans un communiqué de presse. "Bien que l'accent de cette 'March for Life' soit mis sur l'avortement, nos prières sont également nécessaires en ce qui concerne le débat sur la création de lois et l'autorisation du 'suicide assisté' ou de l'euthanasie, comme on l'appelle par euphémisme". Ce débat se poursuit "à un rythme soutenu et avec le soutien du public. Presque chaque jour, l'un ou l'autre article de journal soutient un tel choix". L'évêque Prolife a également attiré l'attention sur le service de guérison "Rachel's Vineyard", où les femmes qui souffrent de séquelles psychologiques après un avortement trouvent un soutien.

    Environ 7.000 militants ProLife étaient venus exprimer de manière visible leur soutien à l'idée de protéger la vie. En Grande-Bretagne, l'avortement est autorisé jusqu'à la 24e semaine de vie, soit environ le 6e mois de grossesse. Lors de la manifestation, une oratrice a déclaré qu'environ une femme sur cinq ayant avorté déclare avoir été poussée à avorter.

    Une photo montre des participantes portant des pancartes avec des inscriptions telles que : "Pro-Life est pro-femme", "Aimez-les tous les deux" [NdT : c'est-à-dire mère ET enfant]. Une jeune militante pro-vie brandissait avec un sourire radieux une affiche sur laquelle on pouvait lire : "Voilà à quoi ressemble une féministe pro-vie".

    Mgr Sherrington : "Témoignons du caractère précieux de la vie humaine".

    3 septembre 2023

    Mgr John Sherrington, évêque principal pour les questions relatives à la vie et évêque auxiliaire de Westminster, a prononcé cette homélie avant de participer à la "Marche pour la vie" annuelle qui s'est déroulée à Londres le samedi 2 septembre.

    Homélie

    Nous nous réunissons avant la Marche pour la vie pour prier et demander l'intercession du Christ et des saints pour le témoignage pacifique de la vie dans le sein maternel que plusieurs milliers de personnes rendront aujourd'hui.

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  • Pourquoi des évêques refusent l'Eglise synodale

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae (septembre 2023) :

    Des évêques pour refuser l’Église synodale

    Tout le monde constate, pour s’en réjouir ou en être horrifié, que le projet d’Église synodale qui sera étudié par la XVIème assemblée du Synode des Évêques emporte un infléchissement de la divine constitution de l’Église dans un sens démocratique. Mais cette novation vient de loin. La modification du mode d’être du magistère qui avait été opérée par le dernier concile, la pastoralité, était grosse de la démocratisation proposée aujourd’hui sous l’appellation de synodalité. L’enseignement faible du Concile pouvait en effet devenir tout naturellement un enseignement synodal, entendu comme une sorte d’auto-enseignement par les fidèles du Christ.

    Qu’est-ce que la synodalité ?

    L’adjectif synodal, comme d’ailleurs l’adjectif pastoral, renvoient à des réalités ecclésiales traditionnelles, celle, pour synodal, des réunions d’évêques, synodes, destinées à traiter de doctrine, de discipline, ou encore d’harmonisation du gouvernement d’un ensemble d’Églises particulières. Cela se pratique en Orient, où existe une organisation synodale de l’épiscopat, dans le cadre de laquelle on procède notamment à l’élection de nouveaux évêques, qui sont ensuite confirmés par le pape.

    Mais au cours du présent pontificat ce terme a reçu une acception nouvelle très spécifique : celui d’une amplification du thème de la collégialité de Vatican II. Le terme de synodalité a été forgé en utilisant d’ailleurs l’appellation de la principale manifestation de cette collégialité, le Synode des Évêques, institué par Paul VI et dont les assemblées se réunissent régulièrement à Rome. On entend donc passer de la collégialité conciliaire, qui ne concernait que les évêques, à la synodalité, qui va concerner l’ensemble du peuple chrétien. La collégialité voulait imiter, de loin (les assemblées ne sont que consultatives) et sans l’avouer, le parlementarisme de la démocratie libérale. La synodalité veut en quelque sorte imiter, également de manière lointaine et non avouée, une sorte de suffrage universel pour le Peuple de Dieu.

    La publication du document de préparation de la première session (il y en aura deux) de la XVIème assemblée du Synode qui traitera de la synodalité, dit Instrumentum laboris (“Instrumentum laboris” della XVI Assemblea Generale Ordinaria del Sinodo dei Vescovi (vatican.va)) a dévoilé de manière crue la réalité du projet d’Église synodale.

    Dans le but d’aider des membres de la hiérarchie à réagir en conséquence, nous avons pour notre part isolé au sein de cet Instrumentum laboris, cinq propositions, comme on le faisait jadis pour bien déterminer l’hétérodoxie d’un document :

    1. Sur l’ordination d’hommes mariés – Est-il possible, comme le proposent certains continents, d’ouvrir une réflexion sur la possibilité de revoir, au moins dans certains domaines, la discipline sur l’accès au presbytérat d’hommes mariés ? (IL, B 2-4 question 9)
      Dans l’Église latine, des hommes mariés accéderaient ainsi au presbytérat, et pas seulement dans de rares exceptions, ce qui constitue l’abandon d’une des plus saintes disciplines de l’Église basée sur les enseignements du Christ concernant le célibat.
    2. Magistère des laïcs – Comment faire de l’écoute du peuple de Dieu la forme habituelle de la prise de décision dans l’Église à tous les niveaux de sa vie ? (IL B 3-4 question 1 a)
      La consultation des fidèles d’une Église particulière ou de l’Église universelle devrait donc habituellement précéder les actes de gouvernement ou de magistère des pasteurs de l’Église.
    3. Laïcisation de l’Église – Est-il possible, en particulier dans les endroits où le nombre de ministres ordonnés est très faible, que des laïcs assument le rôle de responsables de communautés ? (IL B 2-4 question 8).
      Du fait de la pénurie de prêtres, des laïcs pourraient donc exercer, en lieu et place de ces prêtres, des fonctions impliquant le gouvernement et l’enseignement.
    4. Diaconat féminin – La plupart des Assemblées continentales ainsi que les synthèses de nombreuses Conférences épiscopales demandent que la question de l’accès des femmes au diaconat soit réexaminée. Peut-on l’envisager et comment ? (IL B 2-3 question 4)
      Le diaconat, partie du sacrement de l’ordre, pourrait être conféré à des femmes.
    5. Soumission du Pape au consensus des Églises – Dans quelle mesure la convergence de plusieurs groupements d’Églises locales (Conseils particuliers, Conférences épiscopales, etc.) sur une même question engage-t-elle l’Évêque de Rome à la prendre en charge pour l’Église universelle ? (IL B 3- 4 question 4 c)
      Des décisions juridiques ou doctrinales prises par des réunions d’Églises locales pourraient obliger en quelque mesure le pape à les adopter.

    Toutes ces propositions produisent scandale. Les deux dernières au moins sont clairement non catholiques.

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  • L’Université catholique ukrainienne critique sévèrement le pacifisme de Zuppi et du pape

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be) :

    Exclusif. L’Université catholique ukrainienne critique sévèrement le pacifisme de Zuppi et du pape

    (s.m.) L’auteur du texte que nous publions est Myroslav Marynovych qui est vice-recteur de l’Université catholique ukrainienne de Lviv, membre fondateur du Groupe d’Helsinki ukrainien et ancien prisonnier politique à l’époque du Goulag. C’est l’homme au centre des trois, dans la photo ci-dessus, prise au Vatican le 8 juin dernier, à l’issue d’une rencontre et d’un débat avec le Pape François dont il a ensuite fourni un compte-rendu.

    Dans sa critique du pacifisme chrétien appliqué à l’agression de la Russie contre l’Ukraine, Marynovych ne fait pas explicitement référence au Pape François ni au cardinal Matteo Maria Zuppi, l’envoyé personnel du pape dans les capitales impliquées dans la guerre. Mais il cite cependant la Communauté de Sant’Egidio, dont Zuppi est un membre très important et dont les positions pacifistes sont partagées par le Pape, comme Settimo Cielo l’a déjà mis en lumière à plusieurs reprises.

    > Et ils appellent ça la paix. Les plans de Sant’Egidio pour faire cesser la guerre en Ukraine, avec les applaudissements de Moscou

    L’université catholique ukrainienne de Lviv est l’un des creusets les plus féconds en matière culturelle et politique. C’est de là qu’est également sorti le « Manifeste » pour une future nouvelle constitution dans une Ukraine à nouveau libre et en paix, auquel Marynovych fait allusion à la fin de son texte.

    Parmi les 14 signataires de ce « Manifeste », on retrouve, en plus de ce dernier, l’archevêque Borys Gudziak, président de l’Université catholique ukrainienne et métropolite de Philadelphie pour l’Église grecque catholique ukrainienne aux États-Unis et Oleksandra Mtviichuk, présidente du Center for Civil Liberties et récompensée en 2022 du prix Nobel pour la paix.

    Cette intervention du professeur Marynovych est sortie avant que n’éclate la polémique autour des déclarations élogieuses sur la Russie impériale prononcées par le Pape François pendant une rencontre à distance avec des jeunes catholiques russes :

    > Documents. Le pape fait l’éloge de la Russie impériale. L’Église ukrainienne lui demande de se rétracter

    L’archevêque majeur de Kiev, Sviatoslav Shevchuk, avait alors réagi à la blessure infligée par ces déclarations du Pape en demandant un rectificatif.

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  • Sauvons nos enfants; NON à EVRAS : Tous à Bruxelles ce jeudi 7 septembre

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    Tous à Bruxelles ce jeudi 7 septembre

    C'est ce jeudi 7 septembre que le Parlement votera l'obligation de l'EVRAS dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Rendez-vous à 13h (vote à 14h). Demandez aux députés de voter contre cette 'éducation sexuelle dès la naissance', que, selon un sondage en ligne, 95% des familles rejettent ! 

    Les organisateurs désirent vivre ce temps dans le calme et le silence: "il faut une autorisation que nous n'avons pas faute de temps - comme d'habitude.. - pour manifester notre désaccord à la signature de ce vote. Nous marcherons donc mais en nombre et en silence."

    11600 personnes ont, à ce jour, signé la lettre ouverte sur l'hypersexualisation des enfants. Ce chiffre augmente chaque jour... Continuez à en parler autour de vous... 

    Pour continuer à signer la lettre ouverte

    Ceci n’est pas une manifestation, mais une marque de présence  pour communiquer le NON que presque tous les parents expriment.

    95 % des personnes interrogées demandent le retrait de l’EVRAS.

    Plus de 6500 personnes ont répondu à UNE ENQUÊTE citoyenne. Les résultats sont sans appel : 95% des personnes interrogées sont en désaccord avec ce projet et souhaiteraient le retrait de l’EVRAS tel que proposé dans le nouveau Guide EVRAS. 

    Lien vers l’événement Facebook sur la page ‘Sauvons nos enfants’ concernant le jeudi 7 septembre

    Les organisateurs s’attendaient à voir ce vote mis à l’ordre du jour le plus rapidement possible, histoire de prendre tout le monde de court et d’éviter les débats. Ce jeudi à 14h, les députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles voteront sur la proposition de rendre le programme EVRAS obligatoire dans les écoles. Un budget de plus de 4 millions a déjà été dégagé avant les vacances pour développer ce programme d’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle.

    Or plusieurs associations et plus de 6500 parents, sont en désaccord avec le programme EVRAS, tant sur le fonds que sur la méthode. Ceci n’a rien d’étonnant, puisque les spécialistes de la santé mentale de l’enfant n’ont pas été concertés. Ni les professeurs, ni les parents ne sont consultés ou avertis par rapport au contenu de ces animations, ce qui a déjà donné lieu à des incidents regrettables. Par ailleurs, ce programme est imprégné d’une idéologie dangereuse qui nie les fondements biologiques de la différence entre les hommes et les femmes, qui introduit la notion de consentement à un âge où l’enfant ne peut pas consentir et qui induit une hypersexualisation de l’enfant susceptible de le mettre en danger.

    La plupart des députés ignorent les dérives possibles de ce programme, il faut les en informer. Encouragez-les à voter NON ! pour protéger l’innocence des enfants et respecter les valeurs familiales.

    Les organisateurs vous invitent à contacter votre député: Pour ceux qui en ont les capacités, c'est le bon moment de vous manifester auprès de votre député. Appelez-les, écrivez-leur ou allez frapper à leur porte. Dites-leur ce que vous pensez de ce programme. Prenez 20 minutes et faites usage de votre droit démocratique, demandez à votre député de respecter son mandat (leurs coordonnées).

  • La conférence de presse du pape dans l’avion le reconduisant de Mongolie en Italie

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    De Vatican News :

    Lors de son dialogue avec les journalistes dans l'avion qui le ramenait de Mongolie, François a parlé du Synode en expliquant que «ce n'est pas une émission de télévision» et que ce n'est pas une assemblée parlementaire. Le Souverain pontife a expliqué le sens de ses récentes paroles aux jeunes Russes, répétant qu'il s'agissait d'une invitation à ne pas oublier leur grand héritage culturel.

    Vous trouverez ci-dessous la transcription intégrale non officielle de la conférence de presse qui s’est déroulée dans l’avion raccompagnant le Pape François en Italie.

    Matteo Bruni, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège a introduit la conférence de presse: «Merci Sainteté pour ces journées intenses de rencontre avec ce petit peuple riche en culture dans un grand pays comme vous l'avez appelé et avec une communauté chrétienne vivante qui témoigne de sa foi avec fraîcheur. Les journalistes ont pu s'intéresser et voir ce lieu et ont encore des questions à vous poser».

    Le Pape François s’est ensuite adressé aux journalistes à ses côtés dans l’avion: «Bonne journée à vous tous et merci pour la compagnie. Merci pour le travail que vous avez accompli, en montrant dans les médias, la culture de ces gens, l'histoire. Merci beaucoup».

    Jargalsaikhan Dambadarjaa (The Defacto Gazete): Merci beaucoup, Sainteté, pour votre visite en Mongolie. Ma question est la suivante: quel était l'objectif principal de cette visite et êtes-vous satisfait du résultat obtenu?

    L'idée de visiter la Mongolie m'est venue en pensant à la petite communauté catholique. Je fais ces voyages pour visiter les communautés catholiques et aussi pour entrer en dialogue avec l'histoire et la culture du peuple, avec la mystique d'un peuple. Il est important que l'évangélisation ne soit pas conçue comme du prosélytisme. Le prosélytisme restreint toujours. Le Pape Benoît a dit que la foi ne grandit pas par le prosélytisme mais par l'attraction. La proclamation de l'Évangile entre en dialogue avec la culture. Il y a une évangélisation de la culture et une inculturation de l'Évangile. Car les chrétiens expriment aussi leurs valeurs chrétiennes dans la culture de leur propre peuple. C'est le contraire d'une colonisation religieuse. Pour moi, le voyage a consisté à connaître ce peuple, à dialoguer avec ce peuple, à recevoir la culture de ce peuple et à accompagner l'Église sur son chemin avec beaucoup de respect pour la culture de ce peuple. Et je suis satisfait du résultat.

    Ulambadrakh Markhaakhuu (ULS Suld Tv): Le conflit de civilisations d'aujourd'hui ne peut être résolu que par le dialogue, comme vous l'avez dit, Sainteté. La ville d'Oulan-Bator peut-elle servir de plateforme pour un dialogue international entre l'Europe et l'Asie?

    Je pense que oui. Mais vous avez une chose très intéressante, qui favorise également ce dialogue, et que j'appellerai la "mystique du troisième voisin", qui vous pousse à poursuivre une politique de troisième voisin. Vous pensez qu'Oulan-Bator est la capitale d'un pays situé le plus loin de la mer, et nous pouvons dire que votre pays se trouve entre deux grandes puissances, la Russie et la Chine. C'est pourquoi votre mystique consiste à essayer de dialoguer même avec vos "troisièmes voisins": non pas par mépris pour ces deux pays, car vous avez de bonnes relations avec eux, mais par désir d'universalité, pour montrer vos valeurs au monde entier, et aussi pour recevoir les valeurs des autres afin de pouvoir dialoguer. Il est curieux que, dans l'histoire, le fait de partir à la recherche d'autres terres ait souvent été confondu avec le colonialisme, ou le fait d'entrer pour dominer, toujours. Au lieu de cela, avec cette mystique du troisième voisin, vous avez cette philosophie de partir à la recherche pour dialoguer. J'ai beaucoup aimé cette expression du troisième voisin. C'est votre richesse.

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  • En Mongolie, le pape incite les catholiques chinois à être de "bons citoyens"

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    A l'égard d'un régime qui refuse toute liberté aux chrétiens, les persécute et les force à se conformer à l'idéologie communiste et au processus de "sinisation", le pape incite les catholiques chinois à se montrer "bons citoyens"... 

    De Vatican News : (Olivier Bonnel ) :

    Le salut du Pape François adressé au «noble peuple chinois»

    À l'issue de la messe célébrée ce dimanche après-midi à Oulan-Bator, le Pape a salué l’évêque de Hong Kong et son prédécesseur présents en Mongolie et envoyé un message aux Chinois, exhortant les catholiques du pays à «être de bons chrétiens et de bons citoyens».

    C’est un geste fort symbolique que le Pape a effectué à l’issue de la messe qu’il a présidée dimanche après-midi dans la Steppa Arena d’Oulan-Bator. L’actuel évêque de Hong Kong, Mgr Stephen Chow Sau-yan et son prédécesseur, le cardinal John Tong Hon, se sont approchés du Pape pour lui serrer la main.

    «Je voudrais profiter de votre présence pour saluer chaleureusement le noble peuple chinois, a lancé le Saint-Père à l’assemblée, à tout le peuple, je souhaite le meilleur, et toujours aller de l'avant, toujours progresser. Et je demande aux catholiques chinois d'être de bons chrétiens et de bons citoyens». Environ 200 catholiques chinois ont fait le voyage en Mongolie, venus de Chine continentale mais aussi de Hong Kong ou de Macao.

    «Son coeur est proche de la Chine, mais l’avenir dépend de la volonté de Dieu et du gouvernement chinois» soulignait le cardinal John Tong Hon, archevêque émérite de Hong Kong, avant la rencontre interreligieuse, dimanche matin. «Je pense qu’ils connaissent le désir du Saint-Père, il a toujours dit qu’il voulait visiter la Chine» a-t-il poursuivi.

    «Si les Chinois connaissent vraiment nos cœurs et la doctrine catholique, ils pourront voir que nous sommes ouverts, parce que Jésus nous a enseigné d’aimer tout le monde, même nos ennemis» a encore expliqué le cardinal Hon.

    Le Saint-Siège toujours ouvert au dialogue

    Samedi, en rencontrant la communauté catholique dans la cathédrale d’Oulan-Bator, le Pape François avait répété que «les institutions séculières n’ont rien à craindre de l’action évangélisatrice de l’Église, parce que celle-ci n’a pas d’agenda politique à poursuivre».

    Malgré les obstacles, le Saint-Siège veut montrer sa bonne disposition à poursuivre ses relations avec les autorités chinoises, conformément à l’accord signé en 2018 sur la nomination des évêques et plusieurs fois renouvelé. (mais que le gouvernement chinois ne respecte pas)

    En survolant le territoire chinois dans l’avion qui l’emmenait vers Oulan-Bator jeudi dernier, le Pape François avait envoyé un télégramme aux autorités civiles, comme le veut la tradition. Le Pape y précisait prier «pour la prospérité de la nation et invoquait les bénédictions divines d’unité et de paix». Un télégramme auquel a répondu le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «La Chine, pouvait-on lire, est prête à continuer à travailler avec le Vatican pour engager un dialogue constructif, améliorer la compréhension et renforcer la confiance mutuelle, afin d'améliorer les relations entre les deux pays».

    Lire : En Chine, la hausse vertigineuse des persécutions envers les chrétiens

  • En Mongolie, le pape rend hommage au père Teilhard de Chardin

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Voyage du pape en Mongolie: l'hommage vibrant de François au jésuite français Teilhard de Chardin

    Le chef de l'Eglise catholique a également profité de sa présence en Mongolie pour lancer un appel aux « catholiques chinois » en leur demandant d'être des « bons citoyens »

    À l’issue de la messe dominicale célébrée dans le palais des sports d'Oulan Bator, capitale de la Mongolie où le pape accomplit une visite apostolique jusqu'à demain, François a rendu hommage inédit à un jésuite français, géologue et paléontologue, spécialiste des fossiles, ardent défenseur de la théorie de l'évolution et théologien, le Père Pierre Teilhard de Chardin, né dans le Puy-de-Dôme en 1881 et mort à New-York en 1955. Le pape s'est notamment référé à son fameux texte de «la messe sur le monde».

    François a aussi créé la surprise à la fin de cette célébration, en lançant un appel direct aux «catholiques chinois», leur demandant d'être de «bons chrétiens et de bons citoyens». Il a alors fait venir près de lui l'actuel évêque de Hong Kong, Mgr Stephen Chow, un jésuite qui sera créé cardinal à Rome le 30 septembre prochain, et son prédécesseur, le cardinal John Tong-Hon. Les plaçant de part et d'autre de lui, leur tenant fortement les bras, il a lancé son appel aux catholiques chinois, pays où il aimerait être invité. Des fidèles chinois présents dans la salle ont alors crié «salut, bonjour, vive le pape».

    Texte de méditation, majeur et controversé

    Juste avant, en remerciant les fidèles et les autorités religieuses et publiques pour l'accueil qu'il a reçu en Mongolie, le pape a noté que le mot «messe», «eucharistie», signifie «action de grâce», expliquant alors : «la célébrer sur cette terre m'a rappelé la prière du père jésuite Pierre Teilhard de Chardin, adressée à Dieu il y a exactement 100 ans, dans le désert d'Ordos, non loin d'ici.»

    De fait, en 1923, le jésuite français qui venait de soutenir un doctorat en sciences naturelles accomplit une mission en Mongolie-Intérieure, c'est-à-dire dans la province mongole appartenant toujours à la Chine au nord de ce pays, pour le compte du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Il s'était notamment rendu dans le désert d'Ordos sur des gisements de fossiles où il découvrit des fossiles importants d'époque paléolithiques. C'est aussi lors de cette expérience que ce scientifique et théologien, acheva la composition de sa fameuse « messe sur le monde », texte de méditation, majeur et controversé, qui célébrait la nature et la création. Document dont il avait commencé la rédaction dans les tranchées de la première guerre mondiale où il était engagé comme brancardier.

    Polémiques

    Dimanche, François a cité explicitement son confrère jésuite : «Il dit ainsi : 'Je me prosterne, ô Seigneur, devant votre Présence dans l'Univers devenu ardent et, sous les traits de tout ce que je rencontrerai, et de tout ce qui m'arrivera, et de tout ce que je réaliserai en ce jour, je vous désire et je vous attends'».

    Et d'expliquer : «Le Père Teilhard était engagé dans des recherches géologiques. Il désirait ardemment célébrer la Messe, mais il n'avait ni pain ni vin avec lui. C'est alors qu'il composa sa “Messe sur le monde”, exprimant ainsi son offrande : “Recevez, Seigneur, cette Hostie totale que la Création, mue par votre attrait, vous présente à l'aube nouvelle.” Une prière similaire était déjà née en lui alors qu'il se trouvait au front pendant la Première Guerre mondiale, où il travaillait comme brancardier. »

    Le pape revenant sur la polémique soulevée par ce texte à l'époque l'a justifié : «Ce prêtre, souvent incompris, avait l'intuition que “l'Eucharistie est toujours célébrée, en un sens, sur l'autel du monde” et qu'elle est “le centre vital de l'univers, le foyer débordant d'amour et de vie inépuisables” (Enc. Laudato si', n. 236), même à notre époque de tensions et de guerres.»

    Le pape a alors conclu : «Prions donc aujourd'hui avec les paroles du père Teilhard : “Verbe étincelant, Puissance ardente, Vous qui pétrissez le Multiple pour lui insuffler votre vie, abaissez, je vous prie, sur nous, vos mains puissantes, vos mains prévenantes, vos mains omniprésentes” ».

    Langage de vérité

    Après Benoît XVI qui avait déjà salué le génie de ce théologien pourtant condamné à deux reprises pour certains de ses écrits sur le «péché originel» par le Saint-Office, François avait déjà cité Teilhard de Chardin dans son encyclique «Laudato Si» consacrée à l'écologie intégrale en 2015. Deux ans plus tard, le Conseil pontifical pour la culture, le ministère de la culture du Vatican, avait voté une proposition, transmise à François, de modifier l'avertissement, un « monitum » du Saint-Office, émis en 1955, année de sa mort, et 1962, contre Pierre Teilhard de Chardin à qui l'ordre des jésuites avait préalablement demandé de suspendre ses enseignements théologiques pour ne se consacrer qu'à ses recherches scientifiques.

    Avant de célébrer la messe à Oulan-Bator, le pape, attendu lundi soir à Rome, avait participé à une rencontre intereligieuse en présence de douze représentants d'autres religions ou confessions chrétiennes. Dont le représentant bouddhiste, d'obédience tibétaine, Kamba Nomun Khan, abbé du monastère bouddhiste de Gandan. Ce dernier n'a pas caché, dans son discours, les « persécutions » dont les bouddhistes ont été l'objet dans ce pays quand il était sous le joug communiste russe et où les moines furent massacrés par milliers. Les bouddhistes représentent aujourd'hui 52 % de la population de ce pays de 3,4 millions d'habitants.

    Le leader bouddhiste a aussi mentionné l'importance de la découverte, par le Dalaï-Lama, en 2016, en Mongolie de la «10° réincarnation du Bogd» considéré comme le troisième personnage le plus important dans la spiritualité bouddhiste, après le Dalaï-Lama et le Panchen-Lama. Ce jeune garçon mongol qui vit à présent aux côtés du Dalaï-Lama et pourrait jouer un rôle décisif dans sa succession contre l'avis de la Chine qui a toutefois un autre candidat après fait avoir disparaître un autre jeune garçon qui avait été pressenti par l'actuel Dalaï-Lama, âgé de 88 ans, pour lui succéder.

     

    Sur Teilhard, on peut lire (ou relire) cet article paru sur Famille Chrétienne (archive du 16 avril 2005):

    Que reste-t-il de Teilhard de Chardin ?

    Iconoclaste, ou idéaliste ? Cinquante ans après la mort de Pierre Teilhard de Chardin, le 10 avril 1955, son oeuvre reste controversée. Alors que plusieurs colloques (1) se tiennent sur l'auteur du Phénomène humain, deux spécialistes de sa pensée, le dominicain Jacques Arnould et le philosophe Dominique Tassot, débattent pour nous de l'actualité de sa pensée.

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